Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
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Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Au fait vous avez vu que le prix Louis-Delluc a été remis à un film dont on a même pas causé ? Oui : Les Mystères de Lisbonne.
Meilleur premier film à Belle Epine. Toujours moins pire que La vie au ranch...
Meilleur premier film à Belle Epine. Toujours moins pire que La vie au ranch...
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Première partie : Ce qu'on dit
Ces derniers jours, j'ai revu plusieurs de mes films favoris de l'histoire du cinéma, malgré le fait qu'une grande partie de ma collection avait été confisquée durant le raid qui a été mené chez moi la nuit du 19 février 2009. En fait, Monsieur Rassoulof et moi-même étions en train de tourner un film du genre social et artistique quand les forces qui prétendaient faire partie du ministère de la sécurité, sans présenter aucun mandat officiel, nous ont arrêté, ainsi que tous nos collaborateurs et, du même coup, confisqué tous mes films, qu'ils ne m'ont jamais restitués par la suite. La seule allusion jamais faite à ces films était celle du juge d'instruction du dossier : "pourquoi cette collection de films obscènes ?"
J'aimerais préciser que j'ai appris mon métier du cinéaste en m'inspirant de ces mêmes films que le juge appelait "obscènes". Et, croyez-moi je n'arrive pas à comprendre comment un tel adjectif peut-il être attribué à des films pareils, comme je n'arrive pas à comprendre comment on peut appeler "délit criminel" l'activité pour laquelle on veut me juger aujourd'hui. On me juge, en fait, pour un film dont moins d'un tiers était tourné au moment de mon arrestation. Vous connaissez certainement l'expression qui dit que ne dire que la moitié de la phrase "il n y'a point de Dieu que Dieu le grand" est synonyme de blasphème. Alors, comment peut-on juger d'un film avant qu'il ne soit même fini ?
Je n'arrive pas à comprendre ni l'obscénité des films de l'Histoire du cinéma ni mon chef d'accusation. Nous juger serait juger l'ensemble du cinéma engagé, social et humanitaire iranien ; le cinéma qui à la prétention de se placer au-delà du Bien et du Mal, le cinéma qui ne juge pas et qui ne se met pas au service du pouvoir et de l'argent mais qui fait de son mieux afin de rendre une image réaliste de la société.
On m'accuse d'avoir voulu promouvoir l'esprit d'émeute et de révolte. Cependant, tout au long de ma carrière de cinéaste, j ai toujours réclamé être un cinéaste social et non politique, porteur de préoccupations sociales et non politiques. Je n'ai jamais voulu me placer en position de juge et de procureur ; je ne suis pas cinéaste pour juger mais pour faire voir ; je ne tiens pas à décider pour les autres ou leur prescrire quoi qu'il soit. Permettez moi de répéter ma prétention de placer mon cinéma au-delà du Bien et du Mal. Ce genre d'engagement nous a souvent coûté à mes collaborateurs et à moi-même. Nous avons été frappés par la censure mais c'est une première que de condamner et d'emprisonner un cinéaste pour l'empêcher de faire son film. Il s'agit d'une première aussi que de perquisitionner dans la maison dudit cinéaste et de menacer sa famille pendant son "séjour" en prison.
On m'accuse d'avoir participer à des manifestations. La présence des caméras était interdite durant ces rassemblements mais on ne peut pas interdire aux cinéastes d'y participer. Ma responsabilité en tant que cinéaste est d'observer afin de pouvoir un jour en rendre compte.
On nous accuse d'avoir commencé le tournage sans avoir demandé l'autorisation du gouvernement. Dois-je vraiment préciser qu'il n'existe aucune loi promulguée par le Parlement concernant ces autorisations. En fait, il n'existe que des circulaires interministérielles, qui changent au fur et a mesure que les vice-ministres changent.
On nous accuse d'avoir commencé le tournage sans avoir donné le scénario aux acteurs du film. Dans notre façon de faire du cinéma, où l'on travaille plutôt avec des acteurs non professionnels c'est une pratique très courante. Un chef d'accusation pareil me semble relevé plutôt du domaine de l'humour déplacé que du domaine juridique.
On m'accuse d'avoir signé de pétitions. J' ai, en fait, signé une pétition dans laquelle 37 de nos plus importants cinéastes déclaraient leur inquiétude quant à la situation du pays. Malheureusement, au lieu d'écouter ces artistes, on les accuse de traîtrise ; et pourtant les signataires de cette pétition sont justement ceux qui ont toujours réagi en premier aux injustices dans le monde entier. Comment voulez vous qu'ils restent indifférents a ce qui se passe dans leur propre pays ?
On m'accuse d'avoir fomenté des manifestations au festival de Montréal ; cette accusation n'est basée sur aucune logique puisque, en tant que directeur du jury je n'étais à Montréal que depuis deux heures quand des manifestations ont commencé. Ne connaissant personne dans cette ville comment aurais-je pu organiser de telles choses ? On ne tient pas à s'en souvenir peut-être, mais, durant cette période, nos compatriotes se rassemblaient afin d'exprimer leurs demandes.
On m'accuse d'avoir participé aux interviews avec les medias de langue persane basés a l'étranger. Mais il n'existe aucune loi interdisant un tel acte.
Deuxième partie : Ce que je dis
L'artiste représente l'esprit observateur et analyste de la société a laquelle il appartient. Il observe, analyse et essaie de présenter le résultat en forme d'oeuvre d'art. Comment peut-on accuser et incriminer qui que se soit en raison de son esprit et de sa façon de voir les choses. Rendre les artistes improductifs et stériles est synonyme e détruire toutes formes de pensées et de créativités. Le raid effectué chez moi et l'emprisonnement de mes collaborateurs et de moi-même représente le raid du pouvoir effectué contre tous les artistes du pays.
Le message transmis par cette série d'action me parait bien clair et bien triste : qui ne pense pas comme nous s'en repentira…
En fin de compte, j aimerais aussi rappeler à la Cour une autre ironie du sort me concernant : l'espace consacrée à mes prix internationaux au musée du cinéma de Téhéran est plus grande que celui de ma cellule pénitentiaire.
Quoi qu'il en soit, moi Jafar Panahi déclare solennellement que malgré les mauvais traitements que j'ai dernièrement reçu dans mon propre pays, je suis iranien et que je veux vivre et travailler en Iran. J'aime mon pays et j'ai déjà payé le prix de cet amour. Toutefois, j'ai une autre déclaration a ajouter à la première : mes films étant mes preuves irréfutables, je déclare croire profondément au respect des droits d'"l'autrui" à la différence, au respect mutuel et à la tolérance. La tolérance qui m'empêche de juger et de haïr. Je n'éprouve pas de haine, même pour mes interrogateurs puisque je reconnais ma responsabilité envers les générations à venir.
L'Histoire avec un grand H est bien patiente ; les petites histoires passent devant elle sans se rendre compte de leur insignifiance. Pour ma part, je m'inquiète pour ces générations à venir. Notre pays est bien vulnérable et c'est seulement l'instauration de l'Etat de droit pour tous sans aucune considération ethnique, religieuse ou politique qui peux nous préserver du danger bien réel d'un futur proche chaotique et fatal. A mon avis, la tolérance est la seule solution réaliste et honorable à ce danger imminent.
Mes respects, Monsieur le Juge
Jafar Panahi Cinéaste Iranien
http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/12/21/nous-juger-serait-juger-l-ensemble-du-cinema-social-iranien_1456154_3232.html
Certains passages sont tellement aberrants, c'est tristement kafkaïen...
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Le 3 décembre 2010
Quand on me demande depuis quand je connais Godard, je dis : "Depuis A bout de souffle." Ce film de 1959 est pour moi le film entre les films. Le film contemporain en soi. Un film qui fonctionne à n'importe quelle époque. C'est du punk avant la lettre : "Tu n'as aucune chance mais saisis-la."
Je l'ai vu pour la première fois au début des années 60. Et depuis, certainement une vingtaine de fois. Mais c'est seulement quelques années plus tard que nous nous sommes rencontrés personnellement. Pour moi, il était déjà un mythe, tandis que lui ne me connaissait pas encore. Les choses ont changé en 1968. Il dit qu'il m'a vu pour la première fois lors d'une manifestation pour la Cinémathèque française et son directeur, Henri Langlois, que voulait limoger le ministre de la culture de l'époque, André Malraux, ce qui a fait descendre les cinéastes dans la rue. J'étais là avec quelques amis et j'ai dit quelque chose du haut du rebord d'une fenêtre.
Godard était souvent à Nanterre dès le début de 1967, parce qu'il préparait La Chinoise avec Anne Wiazemsky. Et en mars 1968, lorsque la première université fut occupée, celle de Nanterre, il était là aussi. Je crois que c'est ce jour-là que nous avons parlé ensemble pour la première fois. C'était pour ainsi dire ma venue au monde politique. Cette année-là, nous nous sommes revus souvent, car Godard a beaucoup tourné durant toute la révolte étudiante.
UNE CHOSE ASSEZ IDÉOLOGIQUE
Tout le monde savait qu'il était affilié aux maoïstes et ce n'était pas du tout ma tasse de thé. Voilà pourquoi nous ne nous sommes pas rencontrés sur le terrain politique. Mais durant l'été 68, j'ai fait la connaissance d'un producteur qui m'a demandé si je ne voulais pas tourner un film. A l'époque on croyait que tout le monde était capable de faire des films. J'ai dit : "Si, bien sûr. Je voudrais tourner un western avec Jean-Luc Godard." C'était évidemment une boutade. Mais quelqu'un l'a raconté à Godard qui a dit : "Je ne veux évidemment pas faire de western ! Mais pourquoi pas."
Et c'est ainsi que nous nous sommes retrouvés à Rome au mois de septembre 1968 pour le tournage de notre western : Vent d'est. Une histoire complètement dingue. J'avais vingt-trois ans, Jean-Luc avait la quarantaine. Tout était discuté en assemblées générales ; le matin on se retrouvait pour parler du cinéma, de son importance et du sens de tout ça, et puis, à un moment donné on a commencé à tourner. Parfois, nous les plus jeunes, nous allions à la plage où nous dormions aussi. Godard était fasciné mais il allait à l'hôtel. Nos idées politiques ne l'intéressaient pas, il était maoïste. Mais notre façon de vivre l'intéressait beaucoup.
Les maoïstes étaient rigides, nous étions imprévisibles. Pour nous, la vie était plus importante que la politique, même si c'était évidemment aussi une forme de politique. Il y avait donc une fascination réciproque – moi j'étais fasciné par sa cohérence intellectuelle, même si je n'étais pas d'accord, et lui était fasciné par notre liberté. Il y a une photo de moi, à l'époque, où je suis en short, en train de jouer avec un colt. Mais c'était des bêtises, on jouait simplement avec les accessoires. Le film était une idée abracadabrante et ça n'a pas donné grand-chose. Plus tard, Godard l'a terminé avec Jean-Pierre Gorin et leur collectif Dziga Vertov, c'est devenu une chose assez idéologique. Mais nous nous sommes côtoyés pendant un bon moment. Ce fut aussi une période tragique pour Godard qui a été quitté par sa femme, Anne Wiazemsky. Elle est partie avec un ami à moi. Tout ça, c'était la vie ; et à côté il y avait un film en train de se faire.
INTELLECTUELLEMENT IL VEUT PROVOQUER, MAIS ÉMOTIONNELLEMENT IL EST TRÈS FRAGILE
C'est à cette époque que j'ai compris que Godard est quelqu'un qui s'empare de tout ferment révolutionnaire pour surmonter sa propre histoire. Il faut bien comprendre ça, si l'on veut comprendre Godard : tout sa vie est une révolte permanente contre son origine, contre sa famille qui appartenait à la grande bourgeoise suisse, raciste et fascistoïde. C'est ça qui le fascinait dans la révolte de 68 et aussi dans le maoïsme – pour lui, il fallait que ce soit le plus radical possible. C'est ainsi que fonctionne sa pensée intellectuelle mais aussi sa pensée cinématographique. La Nouvelle Vague était la critique radicale du cinéma de qualité français. Quel que soit l'engagement de Godard, il prend toujours la position la plus radicale.
D'un autre côté, c'est quelqu'un d'adorable et d'une très grande tendresse. Pendant des années, par exemple, et jusqu'à ce que nous nous fâchions, il m'a toujours envoyé un petit message, au mois de mars – "Happy Birthday" pour ma naissance en politique. Et je me souviens qu'à Rome, lorsqu'Anne Wiazemsky l'a quitté, il lui a offert un dessin représentant un sujet que l'on retrouve aussi dans ses films : un kangourou – c'était elle –, avec lui dans la poche. Il voulait dire par là qu'ils allaient ensemble. Pourtant elle était déjà partie.
Intellectuellement il veut provoquer, mais émotionnellement il est très fragile. Je l'aime bien parce que c'est un solitaire et qu'il a toujours été un solitaire dans sa révolte. Dans les années 70, par exemple, il est allé à Cuba, mais pendant tout son séjour il est resté dans sa chambre d'hôtel. Il ne sortait pas parce qu'il n'arrivait pas à avoir un contact avec les gens. Ce n'est qu'avec Anne-Marie Miéville, avec qui il est depuis 1975, qu'il a trouvé une forme d'alter ego, quelqu'un avec qui il peut faire des choses. Réfléchir par exemple aux rapports qu'entretiennent entre eux les images et les sons. Leur première grande production commune a été le film sur la Palestine Ici et ailleurs (1975). C'est le premier film qui lui a valu un reproche d'antisémitisme. Godard avait tourné le film en 1969-1970 dans un camp palestinien et dans des conditions singulières, avec Gorin, qui était un maoïste radical. Ils ont été instrumentalisés par les fedayins, ou quelque autre groupe, avec qui ils étaient là-bas. Après leur retour, ils ont laissé le film de côté. Quelques années plus tard, Godard a repris tout ça ; il a fait de nouvelles prises de vue avec Anne-Marie Miéville et ajouté le dialogue. C'est dans ce film qu'on a la célèbre comparaison en image entre Golda Meir et Adolf Hitler, suggérant que les Israéliens font avec les Palestiniens ce que les nazis avaient fait avec les juifs. Voilà la posture propalestinienne radicale et antisioniste de Godard : aujourd'hui, les Palestiniens sont les victimes des victimes d'autrefois. Depuis, la question qui se pose est : Godard est-il antisémite ?
C'EST LE PROBLÈME DE GODARD
Et cette question est insoluble. Mais elle est intéressante si l'on s'y penche vraiment. Dernièrement j'ai appelé quelqu'un qui travaillait en étroite collaboration avec Godard – Romain Goupil, avec qui il s'est fâché d'ailleurs depuis assez longtemps, ce qui veut dire chez Godard qu'il ne lui parle plus – et je lui ai posé la question : "A ton avis, est-ce que Jean-Luc est antisémite ?" Il m'a répondu : "On ne peut pas dire ça. Il faut savoir de quelle famille il vient." Godard aurait dit une fois à Romain : "Ecoute. Quand j'étais enfant, je marquais les avancées de la Wehrmacht avec de petits fanions. Toi, Romain, tu viens d'une famille communiste et tu as eu d'autres jeux. Et Dany vient d'une famille d'émigrants juifs. C'est toute la différence, voilà pourquoi nous sommes devenus ce que nous sommes."
Je crois que les sentiments de Godard sont contradictoires. On peut certainement dire qu'il n'est pas casher. Mais est-il un militant antisémite ? Il fait des blagues sur les juifs. Comme tout le monde. Mais c'est loin d'être une définition de l'antisémitisme. Sa question – et là il est proche de Sartre – est celle-ci : qui est le juif d'aujourd'hui ? Le juif d'aujourd'hui, dit Godard, ce sont les Palestiniens. Lui et Sartre ont essayé, bien que de façon différente, de comprendre ce qui s'est passé lors de l'attentat aux Jeux olympiques de Munich en 1972 et ils l'ont dit publiquement : c'est une forme de la résistance palestinienne. Sartre est ensuite revenu sur ses propos. Sartre s'est toujours identifié aux juifs, ils sont pour lui le symbole de la persécution et des persécutés. Il n'a été propalestinien que durant sa période maoïste.
Ainsi, l'antisémitisme ou le supposé antisémitisme de Godard a son origine dans cette période maoïste. Mais au fond, la préoccupation de Godard jusqu'à aujourd'hui est celle-ci : on aurait dû protéger les juifs des nazis. Et qui sont les juifs d'aujourd'hui ? Les Palestiniens. Voilà pourquoi il faut les protéger contre Israël. Il ne s'agit pas de savoir si c'est juste ou faux. Ça ne mène nulle part. Chacun a un problème. Comme dans les romans, comme dans les films. Et ça, c'est la tache de Godard.
LÀ-DESSUS GODARD A PIQUÉ UNE COLÈRE
Dans son dernier film, Film socialisme, il y a aussi une histoire juive singulière – l'histoire d'un banquier et puis cette magnifique image de la Palestine intacte. Moi je dis : Godard est un très grand artiste, comme Céline qui était antisémite mais qui a quand même écrit l'un des livres les plus impressionnants sur la guerre. Ou comme Richard Wagner, Gottfried Benn et d'autres. Il y a tant d'artistes qui ne sont pas casher. Mais la question reste posée, bien entendu : pourquoi est-ce que les juifs dérangent tant ? Je dis toujours : "Les victimes ne sont pas par définition des individus bons. Ce sont des victimes." Et Godard dit : "Oui, les juifs ont été des victimes mais ce ne sont pas des individus bons, regardez ce qu'ils font maintenant aux Palestiniens." Dire les choses comme ça, c'est peut-être faux. Mais, moi non plus, je ne peux pas comprendre comment, avec une histoire comme la Shoah, quand on a vécu cette extermination, on peut pratiquer une telle politique coloniale. Je me souviens qu'après les massacres de Sabra et Chatila, j'ai rêvé que l'armée israélienne avait repoussé les Syriens et les milices libanaises, et sauvé les Palestiniens. Pourquoi ne l'ont-ils pas fait ? J'ai toujours espéré que les hommes puissent apprendre de l'histoire. Mais non. Ils apprennent ce qu'ils veulent.
Pourquoi Godard n'a de cesse de vouloir prouver à tout le monde que les juifs ne sont pas vraiment bons, c'est son problème. Mais ce faisant, il pose quand même une bonne question.
Et bien entendu, c'était une bonne chose de lui décerner un oscar d'honneur. De toute évidence, l'académie des Oscars a compris que c'est l'un des plus grands esprits du cinéma. Quelqu'un qui construit le cinéma. Le déconstruit. Qui expérimente de nouveaux sons et des images invraisemblables et travaille toujours contre la tradition et crée quelque chose de neuf.
Notre relation a duré jusqu'à ce fameux soir où il a présenté son film sur la Bosnie, Forever Mozart (juin 1996). Le film a été présenté en avant-première à Strasbourg, et je devais conduire le débat ensuite. J'ai dit que je le ferai volontiers. Nous avons regardé le film et les gens ne l'ont pas compris. Les films de Godard étaient déjà très difficiles à l'époque. Les spectateurs étaient assez durs dans la discussion. Ils étaient déçus, ils étaient indignés et ils ont durement attaqué Godard. Et j'ai fait l'erreur de ma vie. Quand j'ai vu que ça ne marchait pas bien, j'ai dit : "Faites attention, vous avez devant vous l'un des plus grands cinéastes de toute l'histoire du cinéma, et vous grommelez à tort et à travers, sans même essayer de comprendre quoi que ce soit. Godard a fait le plus grand film de tous les temps ! Il s'appelle A bout de souffle." Là-dessus, Godard a piqué une colère et s'est mis à crier qu'il aimerait que ce film n'existe pas, que c'était le plus mauvais, le pire film qu'il ait jamais fait, et que s'il en avait le pouvoir, il détruirait toutes les copies pour que plus personne ne vienne l'embêter avec ce film.
JE BRADE TOUT
J'étais sidéré. Finalement, à un moment, la discussion a pris fin et nous sommes allés manger. Les acteurs étaient là aussi. Au restaurant, la discussion a continué et soudain les acteurs ont dit à Godard : "Tu sais quoi ? Nous non plus, nous n'avons pas compris le film. Tu n'en as même pas parlé avec nous. Tu ne parles jamais avec nous. Tous les films, on les a tournés avec toi sans jamais comprendre ce que nous faisions ni pourquoi. Tu as toujours été incapable de communiquer avec nous." Et Godard a répondu : "Vous ne vous êtes jamais intéressés à moi ! Vous ne vous êtes jamais demandé si j'allais bien ou mal."
Ça c'est Godard. Il a l'impression que personne ne s'intéresse à lui ou à ses films. Ce soir-là, ce fut assez virulent et pénible. Et puis soudain Godard s'est levé et il est parti. Mais avant il avait réglé la note pour tout le monde. Depuis, ce fut le silence radio entre nous.
Au début de cette année, après tout ce temps, la société de production de Film socialisme m'appelle et me demande si je serais prêt à avoir une discussion avec Godard sur ce film. Il en avait envie. Je suis donc allé chez lui à Rolle, au bord du lac Léman, où il a sa maison de film et en même temps la maison où il habite. Je n'ai été que dans sa maison de film. Après l'entrée, on arrive dans un foyer avec un nombre incroyable de livres. A droite, il y a une petite pièce avec un fauteuil et une table d'où l'on passe ensuite dans une grande pièce où il n'y a que des tables de montage, des plus anciennes aux plus modernes, et de là on arrive dans une salle de projection. Entre cette salle et la pièce de travail, il y a une vidéothèque avec tous les films que Godard a vus, détestés, aimés, une collection incroyable. Je savais qu'il voulait arrêter et je lui demande : "Que va devenir tout ça ?" Et il me dit : "Je brade tout. Le producteur veut tout acheter ; après il en fera ce qu'il voudra. – Mais ta collection de films ? C'est quand même de l'histoire, on pourrait faire un musée Godard avec ça. – Oh ! Jamais de la vie !"
IL ORGANISE SA SOLITUDE
Notre discussion fut ensuite très belle. Ce qui compte, avec les films de Godard, n'est pas de savoir s'ils sont bons ou mauvais. Film socialisme m'a énormément plu par séquences. Les scènes sur le paquebot – imaginer un tel décor pour parler de l'Europe ! Et puis cette idée d'occuper son propre monde politique avec des lieux différents : l'Espagne c'est la révolution espagnole, les Républicains contre Franco. Odessa c'est la Révolution russe, c'est le cuirassé Potemkine. Gênes, Naples, toutes les révoltes italiennes. La Grèce, pour lui la source de la pensée, toute sa tradition qu'elle a élaborée de bric et de broc. Et la Palestine, son rêve. C'est splendide, et le film est peut-être la somme de son univers intellectuel.
J'ai malgré tout l'impression que c'était un homme qui disait : "Salut !" Quelqu'un qui veut tout abandonner mais veut d'abord faire sa paix. Je crois qu'il voulait absolument faire la paix avec moi. J'ai eu le sentiment qu'il y avait quelque chose de très précaire dans son rapport au monde extérieur. Je crois qu'avec moi Godard a une relation qu'il a rarement l'occasion d'avoir – nous nous rencontrons d'égal à égal. Nous ne sommes pas en concurrence, nous travaillons sur des planètes différentes. Ça le détend. Ça l'intéresse. Il m'a dit qu'il regardait ces talk-shows débiles à la télévision. Pour s'entraîner, dit-il, comme autrefois au tennis. Une sorte d'entraînement à la discussion. Mais cela veut dire aussi qu'il organise sa solitude. Toute sa vie, il a cherché à trouver un équilibre entre son personnage public et sa solitude, et depuis les vingt dernières années il n'y a plus d'équilibre. C'est un long chemin vers la solitude. Il professe dans ses films, il veut nous expliquer le monde – et nous, nous voulons des images de Godard. C'est le grand malentendu entre le monde et lui.
A la fin, je lui ai demandé : "Alors tu ne veux plus tourner ?" Il m'a répondu : "Si si, je vais continuer à tourner. Et même avec ça." Il a sorti deux gadgets de sa poche. Le premier, c'était un stylo. Il me le tend et dit : "Regarde, c'est ce qu'ont les espions aujourd'hui, il y a une caméra au bout." Le deuxième était un réveil. Lui aussi avec une caméra intégrée.
Traduit de l'allemand par Pierre Deshusses
Daniel Cohn-Bendit
http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/12/25/mon-ami-godard_1457343_3232.html
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
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Dernière édition par breaker le Dim 30 Jan 2011 - 14:39, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Le dernier Mike Leigh est sublime, mais la flemme de faire une critique, je préfère réagir à vos réactions s'il y en a, c'est bien le seul avantage du forum.
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
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Dernière édition par breaker le Dim 30 Jan 2011 - 14:38, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Présence Humaine a écrit:Le dernier Mike Leigh est sublime, mais la flemme de faire une critique, je préfère réagir à vos réactions s'il y en a, c'est bien le seul avantage du forum.
J'y vais sûrement ce soir, mais j'avais été tellement irrité par Happy Go Lucky...
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
largo a écrit:Présence Humaine a écrit:Le dernier Mike Leigh est sublime, mais la flemme de faire une critique, je préfère réagir à vos réactions s'il y en a, c'est bien le seul avantage du forum.
J'y vais sûrement ce soir, mais j'avais été tellement irrité par Happy Go Lucky...
c'est plus proche de Secrets et Mensonges que de "Be happy" (vf), sans les intrigues un peu artificielles.
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Bah écoute j'ai pas vu S & M, mais il y a pas eu de miracle pour moi en tout cas. Je vois pas comment certains ont pu vouloir lui attribuer la palme... L'amie dépressive m'a autant irrité que la fofolle optimiste de Be happy. Vraiment épidermique. Tous ces tics... C'est infernal. Je crois même que tous les personnages ont quelque chose d'agaçant. Aucun à qui on a envie de "faire un câlin". A chaque fois qu'ils ouvrent la bouche, quoiqu'ils disent, qu'ils aillent bien ou mal on a l'impression qu'ils ne font que répéter à demi-mot : "et ouais, c'est comme ça, je suis comme ça et pas autrement".
Film sur la vieillesse d'une terrible noirceur, qui donne l'impression que quoiqu'il arrive les dés sont toujours joués, les rôles et les destins très nettement attribués. Le pire étant les couleurs passées, les bleus froids, la lumière crue et les ombres grises-noires de la scène avant et après l'enterrement dans la maison du veuf (alors que tout le reste du film chez le bon couple baigne dans des couleurs chaudes et chatoyantes). D'une morbidité à la limite du soutenable : Roy Andersson sans l'humour.
La seule scène qui laisse un tout petit peu d'espoir est celle de la rencontre entre le veuf et la dépressive. Quelques petites touches d'humour remontent à la surface, on se prend à rêver à la possibilité que ces deux-là ne finissent pas leur vie seuls dans des piaules minables, mais la scène finale du repas et l'interminable dernier plan sur le visage sombre de Mary ne nous fera pas vraiment pencher pour un "happy end".
Franchement, quitte à me prendre 2h d'Angleterre à base de mauvaise bière en canette, de pluie et de murs en brique, je préfère encore la fantaisie vaudevillesque de Tamara Drewe.
Film sur la vieillesse d'une terrible noirceur, qui donne l'impression que quoiqu'il arrive les dés sont toujours joués, les rôles et les destins très nettement attribués. Le pire étant les couleurs passées, les bleus froids, la lumière crue et les ombres grises-noires de la scène avant et après l'enterrement dans la maison du veuf (alors que tout le reste du film chez le bon couple baigne dans des couleurs chaudes et chatoyantes). D'une morbidité à la limite du soutenable : Roy Andersson sans l'humour.
La seule scène qui laisse un tout petit peu d'espoir est celle de la rencontre entre le veuf et la dépressive. Quelques petites touches d'humour remontent à la surface, on se prend à rêver à la possibilité que ces deux-là ne finissent pas leur vie seuls dans des piaules minables, mais la scène finale du repas et l'interminable dernier plan sur le visage sombre de Mary ne nous fera pas vraiment pencher pour un "happy end".
Franchement, quitte à me prendre 2h d'Angleterre à base de mauvaise bière en canette, de pluie et de murs en brique, je préfère encore la fantaisie vaudevillesque de Tamara Drewe.
Another year (Mike Leigh)
Mary est plus que ce qu'elle veut bien représenter, elle est engoncée dans son rôle que chacun lui attribue, elle est l'amie pot-de-colle alcoolique qui gravite autour du couple le plus stable de la terre, d'ailleurs la maison de Tom et Gerri est un refuge pour tous les personnages. Encore une fois chez Mike Leigh c'est la question du bonheur qui revient incessamment et dès la première scène, mais aussi les "es tu heureuse?" "tu sais je suis très heureuse comme ça", "ça va très bien", Mary dit souvent qu'elle va très bien et qu'elle est heureuse alors que personne n'a rien demandé comme un rituel autopersuasif. Le discours a encore de la tenue alors que les apparences sont catastrophiques.
Mary est en effet comme ça et pas autrement, on ne peut pas dire que ça n'existe pas des personnes comme ça, elle est un personnage-type, elle existe et le film la révèle doucement et subtilement comme être humain non aux yeux des autres mais à ses propres yeux, entre les interstices.
On ne voit jamais Mary seule, elle est toujours vue depuis le regard sartrien du couple, de ses amis, du bel homme qui attend sa jeune amante, elle ne peut qu'être en retrait ou en demande, elle est sans cesse renvoyée à sa solitude coupable.
D'ailleurs le film travaille cette nécessité, cette façon qu'ont les couples de trop bien aller ensemble (Tom et Gerri), cette façon qu'ont les perdants d'être vraiment irrécupérables, bref, l'inégale distribution des rôles et ce qu'on fait une fois qu'on est emprisonné dans la peau d'un personnage, ce qu'on vaut aux yeux des autres.
L'utilisation des couleurs et de la lumière est incroyablement efficace, on pourrait reprocher une absence de subtilité à vouloir voir tout noir et gris lors de l'enterrement mais Mike Leigh joue encore une fois sur le hasard ambigu des couleurs (un mur gris peut être une coïncidence), et la couleur comme émotion colorée, Secrets et Mensonges était d'un bleu canard froid, Another Year est bleu gris.
A la fin on perçoit enfin un inversement de rôle, on prend le parti de Mary, elle a une vraie bonté, elle seule parle réellement au vieux frère, la discussion est le seul lien possible entre elle et les autres(le fils, le frère). Le couple paraît soudainement crispant, se repassant l'histoire presque mythologique de leur rencontre, leurs voyages, leur ouverture d'esprit.
C'est un film admirable et le maniérisme, bizarrement, me fascine.
Mary est en effet comme ça et pas autrement, on ne peut pas dire que ça n'existe pas des personnes comme ça, elle est un personnage-type, elle existe et le film la révèle doucement et subtilement comme être humain non aux yeux des autres mais à ses propres yeux, entre les interstices.
On ne voit jamais Mary seule, elle est toujours vue depuis le regard sartrien du couple, de ses amis, du bel homme qui attend sa jeune amante, elle ne peut qu'être en retrait ou en demande, elle est sans cesse renvoyée à sa solitude coupable.
D'ailleurs le film travaille cette nécessité, cette façon qu'ont les couples de trop bien aller ensemble (Tom et Gerri), cette façon qu'ont les perdants d'être vraiment irrécupérables, bref, l'inégale distribution des rôles et ce qu'on fait une fois qu'on est emprisonné dans la peau d'un personnage, ce qu'on vaut aux yeux des autres.
L'utilisation des couleurs et de la lumière est incroyablement efficace, on pourrait reprocher une absence de subtilité à vouloir voir tout noir et gris lors de l'enterrement mais Mike Leigh joue encore une fois sur le hasard ambigu des couleurs (un mur gris peut être une coïncidence), et la couleur comme émotion colorée, Secrets et Mensonges était d'un bleu canard froid, Another Year est bleu gris.
A la fin on perçoit enfin un inversement de rôle, on prend le parti de Mary, elle a une vraie bonté, elle seule parle réellement au vieux frère, la discussion est le seul lien possible entre elle et les autres(le fils, le frère). Le couple paraît soudainement crispant, se repassant l'histoire presque mythologique de leur rencontre, leurs voyages, leur ouverture d'esprit.
C'est un film admirable et le maniérisme, bizarrement, me fascine.
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Yop,
"Causeur", vous connaissiez ce mensuel ?
Tombé dessus parce que Ludovic Maubreuil a publié des articles sur le site.
J'ai rien lu encore, mais les couvertures sont...comment dire...
"Causeur", vous connaissiez ce mensuel ?
Tombé dessus parce que Ludovic Maubreuil a publié des articles sur le site.
J'ai rien lu encore, mais les couvertures sont...comment dire...
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
L'infographiste doit être aimable et rigolo.
Sur les trois, il a qu'un personnage dont la tête n'est pas en surimpression sur le merveilleux titre du "mag".
Sur les trois, il a qu'un personnage dont la tête n'est pas en surimpression sur le merveilleux titre du "mag".
careful- Messages : 690
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Mais est-ce bien la peine de parler de ce genre de truc ?
adeline- Messages : 3000
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
C'est vrai que c'est pas forcément la peine, mais les couv' m'ont tellement dégouté, il fallait que je partage ça
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Ni partager les propos de cet AM, du type sur la première couv, au sujet des tunisiens et ceux pdt son procès cette semaine. Etc.
Bref.
Bref.
careful- Messages : 690
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Arietty réalisé par Hiromasa Yonebayashi à l'ombre de Miyazaki, au scénario; un aspect du film évoque mon voisin Totoro , c'est à dire un écueil, un frémissement soudain, une hésitation, qui enveloppe le film en son centre et le retient de s'envoler vers un abîme de souffrance; une certaine pudeur peut-être à ne que frôler, avec douceur, ce que le mélodrame, retenu et émouvant, tel une lumière tamisée, met un scène comme un théâtre d'ombres derrière un écran.
La seconde fois que Shô, le jeune garçon _ malade et orphelin de cœur, géant tranquille _ remarque la présence de la jeune Arietty, c'est au moment où cette dernière, le soir de son premier chapardage, tente de lui dérober un mouchoir de papier, et bouleversée, devient un objet de son regard serein: regard interdit: mystérieux objet de désir? Il faudrait s'interroger sur la relation qui naît alors entre les deux, qui suit le trajet d'un morceau de sucre de haut en bas d'une vieille maison.
La seconde fois que Shô, le jeune garçon _ malade et orphelin de cœur, géant tranquille _ remarque la présence de la jeune Arietty, c'est au moment où cette dernière, le soir de son premier chapardage, tente de lui dérober un mouchoir de papier, et bouleversée, devient un objet de son regard serein: regard interdit: mystérieux objet de désir? Il faudrait s'interroger sur la relation qui naît alors entre les deux, qui suit le trajet d'un morceau de sucre de haut en bas d'une vieille maison.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Vu :
Podalydès dans le rôle de N. Sarkozy...
Podalydès dans le rôle de N. Sarkozy...
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Largo a écrit:Vu :
Podalydès dans le rôle de N. Sarkozy...
comme on dit, y'a pas de mauvaise publicité - tant qu'on parle de lui, il est content, le nain de Neuilly. faudrait plutôt arrêter d'en dire quoique ce soit. de toutes façons, c'est un pantin, une couverture, et quand il aura fait son temps, on nous en donnera un autre (i.e. DSK).
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Même la pluie, de Iciar Bollain.
deux acteurs physiquement très beau : le réalisateur et l'assistante. on en mangerait.
pour le reste, version hispano-bolivienne du film de Beauvois. paternaliste et stupide.
pourquoi je m'entête à aller voir ce genre de truc alors que je suis persuadé qu'il s'agit de formats qui n'ont plus rien à dire sur notre société ?
deux acteurs physiquement très beau : le réalisateur et l'assistante. on en mangerait.
pour le reste, version hispano-bolivienne du film de Beauvois. paternaliste et stupide.
pourquoi je m'entête à aller voir ce genre de truc alors que je suis persuadé qu'il s'agit de formats qui n'ont plus rien à dire sur notre société ?
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Stereoscope, William Kentridge (8 min)
http://ubu.com/film/kentridge_stereoscope.html
C'est si beau...
http://ubu.com/film/kentridge_stereoscope.html
C'est si beau...
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Cette technique chez Kentridge me rappelle celle employée par le plasticien Blu.
Dans cette œuvre de Kentridge il a utilisé une technique qui est devenue une caractéristique de son travail : des dessins au charbon ou fusain successifs, toujours sur la même feuille de papier, contrairement à la technique traditionnelle d'animation dans laquelle chaque mouvement est dessiné sur une feuille séparée. Ainsi, les vidéos et films de Kentridge conservent les traces de ses dessins antérieurs. Ses animations traitent de sujets politiques et sociaux d'un point de vue personnel et parfois autobiographique.
careful- Messages : 690
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
http://ce-soir-ou-jamais.france3.fr/?page=emission&id_rubrique=1295
Jamais je n'ai lu un seul livre de Jean Raspail.
Et je vais attendre un peu avant d'en ouvrir un...
Jamais je n'ai lu un seul livre de Jean Raspail.
Et je vais attendre un peu avant d'en ouvrir un...
careful- Messages : 690
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Pas encore regardé mais je note : http://www.telerama.fr/cinema/l-homme-qui-en-savait-trop-sur-hitchcok-la-mort-aux-trousses,65533.php
(Thoret analyse La Mort aux trousses)
(Thoret analyse La Mort aux trousses)
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Vous connaissiez ça : http://www.imdb.com/video/wab/vi1487340057/ ?
Ca vient d'un article sur Salinger & Hoolywood...
Sinon rien à voir, mais j'ai vu (à l'insu de mon plein gré) Rien à déclarer. Et si j'avais quelque chose à déclarer je dirais que c'est nul (mais le mieux serait encore de n'avoir rien à déclarer sur ce film)
This is 75 minutes and 6 seconds of pure blue screen. Nothing less and nothing more. Abstract film by Nigel Tomm demolishes the boundaries of new absurdism. In 1951, a novel 'The Catcher in the Rye' by J. D. Salinger was published. In 2008, a film 'The Catcher in the Rye' directed by Nigel Tomm was filmed. Intelligent. Eccentric and subversive. 'The Catcher in the Rye' by Nigel Tomm preserves and destroys, it lifts and anchors, it aids and hinders, it's convenient and frustrating. It has two sides. The most extravagant depths of your wildest imagination are packed in 75 minutes and 6 seconds of pure blue screen. Breathtaking.
Ca vient d'un article sur Salinger & Hoolywood...
Sinon rien à voir, mais j'ai vu (à l'insu de mon plein gré) Rien à déclarer. Et si j'avais quelque chose à déclarer je dirais que c'est nul (mais le mieux serait encore de n'avoir rien à déclarer sur ce film)
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