Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
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Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Bon alors j'ai vu la première heure (le film est en fait court:2h) de Damnation de Béla Tarr (1987) dont j'essayerai de reparler. Intéressant, parfois un peu crispant, car cela rappelle le méta-expressionisme maniériste et apprêté des films de Lars von Trier de la même époque (Europa, Epidemic) ou bien encore une sorte de pendant des Ailes du désir de Wenders, vu de l'autre côté, à la fin du bloc communiste, voire "Partie de Chasse" de Bilal/Christin en direct live.
Mais c'est mieux que Wenders et von Trier, bons dialogues, film sur la sensualité de l'histoire (qui devient l'élément d'un partage aussi facile à métaphoriser que le sexe, même dans l'horizon bouché d'un sytème communiste bureaucratique qui n'est ni mort ni vivant).
Mais faudrait voir la fin.
J'ai essayé de voir le dernier Oliveira, mais je suis parti au bout de 20 minutes, cela m'a attristé, c'est fort lugubre, on sent que les acteurs (Cardinale, Moreau, Lonsdale) sont plus les signes d'un cinéma disparu que des présences. Comme dans "un Film Parlé". Pourtant les Trois derniers de Oliveira (Belle Toujours, puis Singularité d'une Jeune Fillle Blonde et "Anjelica) étaient superbes. Puis Léonore Silveira visiblement doublée, ça m'a mis mal à l'aise
Je n'étais pas très bien disposé, la pièce d'où le film est tiré a l'air intéressante, on sent la volonté de poursuivre une vérite morale, ontologique et historique spécifique au cinéma, mais qui s'épuise plus qu'il ne le voudrait.
En fait comme j'étais de passage à Besançon avant un train, j'ai préféré sortir de la salle et aller voir les superbes Courbet, Géricault, Tintoret et Bellini du Musée des Beaux Arts qui se trouvait à 20m (on sent que c'est une collection plus liée à la vision culturelle des Habsbourg qu'à celle de la France à la fois post-napoléonienne et républicaine des autres musées, un peu inattendue).
Mais c'est mieux que Wenders et von Trier, bons dialogues, film sur la sensualité de l'histoire (qui devient l'élément d'un partage aussi facile à métaphoriser que le sexe, même dans l'horizon bouché d'un sytème communiste bureaucratique qui n'est ni mort ni vivant).
Mais faudrait voir la fin.
J'ai essayé de voir le dernier Oliveira, mais je suis parti au bout de 20 minutes, cela m'a attristé, c'est fort lugubre, on sent que les acteurs (Cardinale, Moreau, Lonsdale) sont plus les signes d'un cinéma disparu que des présences. Comme dans "un Film Parlé". Pourtant les Trois derniers de Oliveira (Belle Toujours, puis Singularité d'une Jeune Fillle Blonde et "Anjelica) étaient superbes. Puis Léonore Silveira visiblement doublée, ça m'a mis mal à l'aise
Je n'étais pas très bien disposé, la pièce d'où le film est tiré a l'air intéressante, on sent la volonté de poursuivre une vérite morale, ontologique et historique spécifique au cinéma, mais qui s'épuise plus qu'il ne le voudrait.
En fait comme j'étais de passage à Besançon avant un train, j'ai préféré sortir de la salle et aller voir les superbes Courbet, Géricault, Tintoret et Bellini du Musée des Beaux Arts qui se trouvait à 20m (on sent que c'est une collection plus liée à la vision culturelle des Habsbourg qu'à celle de la France à la fois post-napoléonienne et républicaine des autres musées, un peu inattendue).
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
j'ai discuté le bout de gras avec un compatriote marié à une japonaise qui me disait qu'avant l'introduction des européens au japon sexuellement ils n'étaient pas du tout policés et que la nudité n'était pas tabou.
Ils pouvaient le soir sortir la bassine devant chez eux et se laver à poil en taillant la bavette au voisin qui faisait de même.
Quand à la crudité de la chair il explique ça par l'influence bouddhiste et le fait que la chair et sa putréfaction induit la mortalité des choses ( comme les vanités chez nous ). Ca ne m'a pas convaincu.
Ils pouvaient le soir sortir la bassine devant chez eux et se laver à poil en taillant la bavette au voisin qui faisait de même.
Quand à la crudité de la chair il explique ça par l'influence bouddhiste et le fait que la chair et sa putréfaction induit la mortalité des choses ( comme les vanités chez nous ). Ca ne m'a pas convaincu.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Il y a quand-même un malaise dans la cinéphilie.
J'ai l'impression d'avoir de plus en plus une psychologie de philatéliste ou de passionné d'egyptologie quand je parle des films, l'idée que l'essor du cinéma exprime une crise qui sans cela resterait cachée, que l'on trouve chez Fondane, Benjamin ou Manchette, elle me semble morte pour l'époque actuelle.
Le film est moins l'objet d'un rapport objectif à un transfert, une idéologie ou une esthétique que la cinéphilie elle-même ne l'est, en tant une simple expression du code esthétique et du nagage culturel d'une seule classe sociale.
Est-ce qu'un Ousmane Sembene auourd'hui utliserait le cinéma pour renverser une image, montrer qu'elle peut lutter contre les préjugés idéologiques qui il fonde, permettre une subjectivité qui sans cela serait déniée? Je ne crois pas. Le meilleur du cinéma contemporain (Jia Zhangke, Kiarostami) parvient seulement à reconnaître ces préjugés et le fait que des subjectivité qui devancent historiquement le film en souffrent.
J'ai l'impression d'avoir de plus en plus une psychologie de philatéliste ou de passionné d'egyptologie quand je parle des films, l'idée que l'essor du cinéma exprime une crise qui sans cela resterait cachée, que l'on trouve chez Fondane, Benjamin ou Manchette, elle me semble morte pour l'époque actuelle.
Le film est moins l'objet d'un rapport objectif à un transfert, une idéologie ou une esthétique que la cinéphilie elle-même ne l'est, en tant une simple expression du code esthétique et du nagage culturel d'une seule classe sociale.
Est-ce qu'un Ousmane Sembene auourd'hui utliserait le cinéma pour renverser une image, montrer qu'elle peut lutter contre les préjugés idéologiques qui il fonde, permettre une subjectivité qui sans cela serait déniée? Je ne crois pas. Le meilleur du cinéma contemporain (Jia Zhangke, Kiarostami) parvient seulement à reconnaître ces préjugés et le fait que des subjectivité qui devancent historiquement le film en souffrent.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
slimfast a écrit:j'ai discuté le bout de gras avec un compatriote marié à une japonaise qui me disait qu'avant l'introduction des européens au japon sexuellement ils n'étaient pas du tout policés et que la nudité n'était pas tabou.
Ils pouvaient le soir sortir la bassine devant chez eux et se laver à poil en taillant la bavette au voisin qui faisait de même.
Quand à la crudité de la chair il explique ça par l'influence bouddhiste et le fait que la chair et sa putréfaction induit la mortalité des choses ( comme les vanités chez nous ). Ca ne m'a pas convaincu.
L'histoire de crudité de la chair ça me convainc pas non plus....
Mais tout ce qui est histoire de "manque de pudeur", j'en ai beaucoup entendu parler sans rien lire de sérieux à ce propos. (faut peu-être que je cherche plus sérieusement aussi)
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Kitano a bcp parlé de la scatologie japonaise. et l'a illustrée (Getting any).
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
oui et la putréfaction de la chair nous renvoie à ce qui en nous est éphémère ; bon, c'est simpliste ... n'empêche que cette crudité des corps est là, sous nos yeux, sans beaucoup d'égales, dans des films japonais.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Winchester 73 de Mann.
Touché par le décalage entre la verve comique des dialogues, du jeu d'acteur, et le contenu extrêmement noir.
Le hors-champs sur la mort du trafiquant d'arme, le seul personnage qui possédait de l'intérieur l'intelligence du récit, la brièveté avec laquelle le chef indien énonce ses raisons, qu'il souhaite uniquement politique: tout énonce une fraternité précise et ratée, le fait que les justes ignorent que la violence intervient plus tard que le mal radical, lorsque celui-ci est déjà dialectisé (plutôt Hegel -dont on oublie toujours ce qu'il a lui aussi écrit sur le mal, étonnant, pascalien sans la hauteur du jansénisme- que Kant, mais bon...).
Dans ce film personne ne ment, mais tout le monde comprend l'autre mieux qu'il ne se comprend, ce qui devient l'équivalent d'une fatalité.
Le personnage du frère parricide est bien sûr plus pur que celui du frère vengeur. Celui-ci n'obéit à aucune injonction pour rester intégralement moral. Il se dissocie même de sa fatigue, de son usure corporelle, qui devient elle-aussi une figure du mal. Son surmoi, c'est son Sancho Pancha, qui , résigné à sa propre impuissance, lui dit qu'il va trop loin. Attentif comme un amant, fraternel et mûr, il est l'amour que James Stewart ne fait que recevoir mais qui est le seul à livrer une explication totale sur l'intrigue.
Shelley Winters dit de son mari, qui n'était pas lâche, juste un Prince Mychkine perdu à O.K Coral (c'est le seul du film à gardé en main la Winchester 73 en le méritant, et de manière forte Mann montre cela comme une sortie de la posture christique, le signe d'une compensation plutôt que d'une élection: on la lui donne simplement parce qu'il est le seul à n'avoir pas quitté le champs de la bataille après qu'elle se soit décidée): "Savais tu depuis longtemps que c'était un lâche?" "Je le savais c'est tout..."
Touché par le décalage entre la verve comique des dialogues, du jeu d'acteur, et le contenu extrêmement noir.
Le hors-champs sur la mort du trafiquant d'arme, le seul personnage qui possédait de l'intérieur l'intelligence du récit, la brièveté avec laquelle le chef indien énonce ses raisons, qu'il souhaite uniquement politique: tout énonce une fraternité précise et ratée, le fait que les justes ignorent que la violence intervient plus tard que le mal radical, lorsque celui-ci est déjà dialectisé (plutôt Hegel -dont on oublie toujours ce qu'il a lui aussi écrit sur le mal, étonnant, pascalien sans la hauteur du jansénisme- que Kant, mais bon...).
Dans ce film personne ne ment, mais tout le monde comprend l'autre mieux qu'il ne se comprend, ce qui devient l'équivalent d'une fatalité.
Le personnage du frère parricide est bien sûr plus pur que celui du frère vengeur. Celui-ci n'obéit à aucune injonction pour rester intégralement moral. Il se dissocie même de sa fatigue, de son usure corporelle, qui devient elle-aussi une figure du mal. Son surmoi, c'est son Sancho Pancha, qui , résigné à sa propre impuissance, lui dit qu'il va trop loin. Attentif comme un amant, fraternel et mûr, il est l'amour que James Stewart ne fait que recevoir mais qui est le seul à livrer une explication totale sur l'intrigue.
Shelley Winters dit de son mari, qui n'était pas lâche, juste un Prince Mychkine perdu à O.K Coral (c'est le seul du film à gardé en main la Winchester 73 en le méritant, et de manière forte Mann montre cela comme une sortie de la posture christique, le signe d'une compensation plutôt que d'une élection: on la lui donne simplement parce qu'il est le seul à n'avoir pas quitté le champs de la bataille après qu'elle se soit décidée): "Savais tu depuis longtemps que c'était un lâche?" "Je le savais c'est tout..."
Dernière édition par Tony le Mort le Lun 8 Oct 2012 - 22:02, édité 8 fois
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Terrible ce film, car il rep.ésente non l' impossibilité de l'amour, mais pire encore, l'impossibilité du fait de savoir par qui l'on est aimé exactement (c'est bien sûr le frère parricide qui garde la photo de la famille unie sans cacher, ce qui suffirait à justifier qu'on l'épargne)
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
http://www.fif-85.com/programmation/fif-2012/debat-conferences.html
Serge Daney, 20 ans après : la critique sur Internet
Serge Daney ne cessa de renouveler les manières et les visées de l’écriture critique. Au sein des Cahiers du cinéma, de Libération puis de Trafic. A travers l’analyse, la chronique mais aussi le journal intime ou la forme dialoguée. En alternant le « je » « et le « nous », en passant du cinéma à la télévision et même en allant au-delà, jusqu’au sport et à l’actualité en général. Vingt ans après sa mort, de quelle manière la critique de cinéma a-t-elle évolué ? Vers quels nouveaux lieux ? Quels nouveaux moyens d’expression ? Pour la première fois, le festival international du film de la Roche-sur-Yon invite des sites critiques et des blogs à discuter de ce à quoi elle ressemble aujourd’hui, et de ce qu’elle pourrait être demain.
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Accreds www.accreds.fr
Internet a finalement été inventé trop tard. Cinquante ou soixante ans trop tard. Pendant des décennies, des festivals ont été créés et ont grandi sans ce relais pourtant idéal. C’est maintenant que le réseau est là qu’il faut se rendre compte, plus que de sa réactivité – une friandise au regard du reste –, de la multitude des approches qu’il autorise. Le rubricage n’a plus de valeur. On ne segmente plus en espaces distincts, mais en temps. C’est le parti-pris de la homepage d’Accréds : en haut le rémanent, puis en-dessous, le persistant, le ponctuel, et enfin l’éphémère avec Twitter. Ces temps sont ceux des festivals, des rétrospectives, des films naissants et qui s’épanouiront plus tard en salle, de l’anecdote, de la réflexion. C’est aussi le temps d’une nouvelle liberté pour le cinéphile désormais explorateur, voué à traverser des strates plutôt qu’à tourner des pages. Des maîtres qui ne nous ont rien demandé les ont traversées à leur manière. André Bazin les a creusées obstinément à la recherche d’une momie qui expliquerait tout. Serge Daney les a franchies en passe-murailles, alternant terrain de sport et salon où trône le téléviseur, quotidien et trimestriel. Internet rend translucides toutes ces strates qui auraient toujours dû l’être. Sur le Web, la cinéphilie n’avance pas, elle retourne à des sources qu’il nous appartient – auteurs, lecteurs, mais la barrière entre les deux n’est-elle pas en train de tomber ? – encore de chercher. Et plus que jamais, nos plus illustres prédécesseurs, Daney en tête, doivent nous servir d’éclaireurs.
Christophe Beney
Ceciditaubasmot www.ceciditaubasmot.blogspot.com
Si j’écris essentiellement pour le net, mon rapport à la critique de cinéma reste secrètement lié aux revues papier. C’est en découvrant Les Cahiers du cinéma que j’ai compris que l’émotion suscitée par un film pouvait donner matière à une vraie création littéraire. L’écriture sur un film, quel que soit le support, est l’engagement dans un processus d’interrogation de son propre imaginaire, une négociation de nos propres visions avec celle du cinéaste, accessible à tous. S’y confondent la restitution par le mot de l’atmosphère spécifique du film et les bifurcations de notre regard. C’est ce qui me motive à écrire et à m’intéresser encore à ce qui s’écrit un peu partout sur le cinéma.
Serge Daney ? C’est par lui que m’a semblé se dessiner, à la lecture de ses textes, la promesse d’une conversation avec le monde (celui des images, le nôtre) à la lumière d’une trajectoire intime. « Le travelling de Kapo », texte terminal mais très vivant, par la corrélation qu’il propose entre la place d’un seul homme dans le monde et les images de ce monde, était comme une bouteille à la mer pour les générations à venir. Vingt ans après, un retour sur ce dernier message ne me semble pas incongru.
Sidy Sakho
Débordements www.debordements.fr
Lorsque nous avons commencé Débordements, l’un des commentaires a été : « C’est un peu élitiste. Connaissent-ils Daney ? » Avant même de constituer une référence précise pour notre projet, Daney était un horizon pour nos rares lecteurs – et, peut-être aussi, le genre de sésame qui n’a plus besoin d’être questionné, ou lu. D’autres dans la rédaction le fréquentent plus assidûment que moi. Pourtant, c’est à lui aussi que j’ai songé pour nos premiers éditos – à la création de Trafic, en particulier. Il nous est en effet apparu qu’une revue en ligne n’a de sens qu’à prendre son temps - c’est-à-dire répondre à une urgence. Non celle de l’actualité, mais du désir suscité par un film, une série,... Et tant pis / tant mieux si nous ratons des choses, ou sommes « en retard »... Il nous arrive d’être – momentanément – satisfait d’un texte. Mais cela ne serait rien si nous n’avions discuté, douté, retravaillé,... Daney, oui, mais aussi tous les autres, aux Cahiers, à Libé, à Trafic, avec lesquels s’est construite sa pensée. Revue en ligne, et non blog : pour cette drôle d’articulation du je / nous toujours à construire. Avec le cinéma comme horizon, mystère, présence, question...
Raphaël Nieuwjaer
Zinzolin www.revuezinzolin.com
Zinzolin, imaginé de pages et d’encre, s’est vu finalement naître dans la grande toile Internet et ses pixels. Échoué dans ses filets ? Peut-être pas. On peut entendre parfois, qu’Internet est un espace en lui-même, global, où la critique de cinéma s’échoue et échoue. L’un des premiers arguments que nous opposons à cette idée est qu’Internet est davantage un territoire qu’un pur espace. On y fonde des sites, on en visite d’autres. On navigue enfin. Zinzolin s’est donc bâti dans ce tumulte tranquille. Il s’agissait de se réserver un espace pour soi, pour prendre le temps d’écrire entre mille torrents d’images. Un espace pour se garder de la mémoire avant que les flux tendus d’images ne la recouvrent. En son sein, des rédacteurs qui écrivent depuis un moment, d’autres pas ; des rédacteurs qui étudient le cinéma, d’autres pas ; des rédacteurs qui ont lu Serge Daney, d’autres pas. Zinzolin est un nouvel espace et en porte les charmes et contradictions : mi-sauvage, mi-organisé. Daney n’y est certainement pas considéré comme une idole mais comme un explorateur dont les lignes continuent de tracer à travers le territoire, croisant parfois les nôtres au hasard ou au désir d’une telle rencontre.
Arnaud Hallet et Simon Lefebvre
Modérateur Christophe Kantcheff
DÉBAT :
Dimanche 21 octobre 11h - 12H30 au Théâtre
DB- Messages : 1528
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
http://www.franceculture.fr/emission-journal-de-12h30-journal-de-12h30-de-nadine-epstain-2012-10-10
il y a vers 13 minutes 30 un reportage assez sidérant sur la peine de mort au japon
il y a vers 13 minutes 30 un reportage assez sidérant sur la peine de mort au japon
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Trois ou quatre publicités pour des voitures avant Like someone in love de Kiarostami.
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
vu La comtesse aux pieds nus : la partie méta-film du début, film qui a lieu dans les milieux du cinéma, porte à son paroxysme, l'indécision fébrile de la "carrière" d'après cinéma d'Ava Gardner.
J'ai trouvé ça très fort, tout en sobriété, en finesse, en efficacité. C'est touchant.
J'ai trouvé ça très fort, tout en sobriété, en finesse, en efficacité. C'est touchant.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
http://www.franceculture.fr/player
une série d'émission sur Franz Hessel
une série d'émission sur Franz Hessel
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Eyquem a écrit:"Terri" d'Azazel Jacobs : un beau film, au rythme singulier. Beaucoup aimé.
Oui.
Et je ne l'aurais sans doute pas regardé si je ne m'étais pas souvenu de tes 3 ou 4 mots ici.
- Spoiler:
careful- Messages : 690
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Tu l'as vu "Good times kid"?
Eyquem- Messages : 3126
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Au programme de ce soir
(avec Outside de Wang Wo et quelques épisodes de Serial Experiments Lain)
(avec Outside de Wang Wo et quelques épisodes de Serial Experiments Lain)
careful- Messages : 690
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
dans la série des petits films en bonne santé vu et apprécié ce film tiré d'un d'un fait divers américain, transposé à Lorient la ville des deux soeurs réalisatrices Delphine et Muriel coulin, 17 filles une utopie initiée par le charisme de l'une d'elle entre barres d'immeubles et cimetières de bateau qui va lentement vers l'échec sans que rien ne soit asséné ou démonstratif dans la volonté de ces filles de prendre en défaut le discours des adultes et essayer, en vain, de ne pas vivre comme eux.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
slimfast a écrit:dans la série des petits films en bonne santé vu et apprécié ce film tiré d'un d'un fait divers américain, transposé à Lorient la ville des deux soeurs réalisatrices Delphine et Muriel coulin, 17 filles une utopie initiée par le charisme de l'une d'elle entre barres d'immeubles et cimetières de bateau qui va lentement vers l'échec sans que rien ne soit asséné ou démonstratif dans la volonté de ces filles de prendre en défaut le discours des adultes et essayer, en vain, de ne pas vivre comme eux.
salut SF,
je l'ai vu avant-hier soir mais j'aurai pas un discours aussi laudatif que le tien.
Au contraire j'ai trouvé ça très démonstratif. A mon sens il n'existe que deux possibilités d'adapter un fait divers en fiction (que ce soit au cinéma ou ailleurs). Soit on est face à un fait divers qui nous inspire un autre chemin en réalité et celui-ci n'est qu'un point de départ. Une espèce de point zéro virgule quelque chose qui fait advenir un récit ou bien qui permet la naissance d'un projet. C'est ce que j’appellerai le fait-divers "de circonstance". D'une certaine manière, c'est ce que fait Malick avec Badlands : le fait-divers, il le reçoit et lui inspire une histoire de cavale, lui envoie deux personnages et une quête. Mais ça n'a rien à voir avec le fait divers en tant que tel. Là c'est juste un embryon pour un futur récit dans lequel le fait-divers se sera noyé.
Et puis il y a le fait-divers extraordinaire, celui qui est tellement extra justement que l'on se sent obligé de dire "inspiré par des faits réels" cette espèce d'aveu d'échec de la fiction. A chaque fois ça me frustre beaucoup cette dénomination, inspiré par. Comme si les autres fictions n'étaient pas inspirés par une matrice, qu'elles n'étaient inspirées de rien. C'est énervant à la fin.
Enfin bon, donc, le fait-divers extraordinaire, celui dont on ne sait pas trop comment l'aborder autrement que frontalement. Celui-ci on a pas trop de choix il va falloir en faire le coeur du film et alors, dans ce cas, soit on fait un téléfilm, c'est-à-dire qu'on a gentiment amassé de la documentation, tous ce que les journalistes du coin et alentour ont pu écrire dessus et on livre un téléfilm poli et bien formaté. Ou bien il faut dépasser le projet du fait-divers extraordinaire, c'est-à-dire que l'on ne fait pas que s'en inspirer, on le dépasse, on cherche à le faire déborder du cadre. Ce qu'essaye de faire Linklater dans son dernier film Bernie par exemple.
En quelque mots, c'est le cas de 17 filles, la deuxième catégorie. Mais là où il y a de jolies choses comme cette espèce de dispositif documentaire des filles assises dnas leurs chambres amorphes et apathiques, et ben, le recit lui ressemble. Il faut dire aussi que j'ai eu beaucoup de difficulté à supporter l'actrice principale que j'ai souvent trouvé poseuse, voire fausse.
J'en avais assez qu'on la présente comme une "forte tête", genre de punk a la bretonne et comme une meneuse alors qu'elle se comporte juste comme une pimbêche de premier rang. Enfin pour le dire plus clairement, je n'y ai pas cru une seconde. Du coup, l'engouement des autres filles faisait très faux, enfin, je ne voyais pas où était l'enjeu de cinéma là-dedans, où allait se nicher le cinéma dans ce fait-divers qu'on nous expose.
Tu oublies de dire qu'on a même droit au plan séquence du conseil des profs où chacun y va de sa petite phrase "tous-les-points-de-vues-sont-exprimés-sur-l-affaire"....
Finalement, force est de reconnaitre une bonne idée du scénario (mais bon c'est quand même assez transparent après réflexion), la disparition de la meneuse qui est la seule à échouer finalement. Ou alors, c'est la seule qui réussit et toutes les autres échouent. J'ai pas encore résolu l'énigme.
La seule chose que j'accorderai au film c'est que les soeurs COulin filment plutôt bien la bretagne et que la mer, les dunes ensablées sont probablement ce qu'il y a de mieux dans le film.
DB- Messages : 1528
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Vu le première moitié de la Bande des 4 de Rivette. encore un film sur les femmes et le théâtre (pas si loin du Bal des Actrices pour la partie consacrée aux écoles de théâtres)
Les actrices du film sont complètement sorties des écrans-radar (Fejria Deliba, Laurence Côte, Bernadette Giraud, Inês de Medeiros, Nathalie Richard , Irina Dalle), à part peut-être Nathalie Richard (que je me souviens avoir vue dans Novo il ya déjà 10 ans, merde) et Inès de Medeiros qui joué dans Ossos et un peu réalisé.
Laurence Côte ne tourne plus beaucoup non plus.
Je ne sais pas si c'est génial ou lamentable, mais donne envie de voir la fin, qui n'expliquera rien, bien-sûr. Bulle Ogier crédible en directrice de cours castratrice, fragile mais sans explication, donc autoritaire.
Bon sens du McGuffin dans le scénario de Bonitzer avec le personnage de Benoît Régent: il espionne, harcèle et séduit les actrices en les persuadant que l'un d'elle est en danger et cache des armes. Gros complot transnational façon "Irlandais de Vincennes +Carlos + Roget Planchon+ New Rose + le Fantôme de l'Opera), ou juste une tactique de drague lourde, psychotique et compulsive? De toute manière on s'en fout, il n'est là que pour mourir, et avant cela, sortir peu à peu du réel en portant une croyance sincère sur les autres en mentant sur lui (il est déjà effondré sur lui-même avant d'apparaître à l'intrigue, ce qui permet au film de durer).
Un truc ancre le film dans les années 80. Une actrice joue très bien le Monologue d'Esther de Racine (elle s'écroule par terre sans être ridicule), lors d'un essai pour être intégrée dans l'école de théâtre du film, mais dit qu'elle n'a pas d'argent pour payer son inscription. Bulle Ogier dit (à peu près) "ben vous n'avez qu'à trouver un boulot et revenez" sans que cela apparaisse comme du cynisme (alors que maintenant, on entendrait tout de suite "si vous êtes pauvre vous feriez mieux de faire ingénieure ou trader pour ne plus l'être et permettre à vos enfants d'être acteurs"), mais là c'est une marque d'intégrité artistique (d'exigence envers la maturité réelle de l'actrice), peu crédible alors que le film essaye d'par aillerus de construire son ancrage dans le réel ailleurs, en poétisant la banlieue (en en faisant un territoire indécis, traversé par des réseaux, des fils urbains ténus, brefs, auxquels on peut à volonté se soustraire pour trouver demeure, puis y retourner). Paradoxalement cette coupure avec la réalité sociale que le film dépeint d'un autre côté comme "super-signifiante" infantilise les personnages (ce n'était pas dans le cas de "Paris Nous Appartient", qui met aussi en scènes des actrices, plus incarnées dans le réel malgré le mystère encore plus épais de l'intrigue).
Ce que le film montre comme un rêverie quotidienne, atmosphérique, éloignée de toute intrigue, en est la part la plus morte (ce qui le rend émouvant)
On voit Irène Jacob avec des nattes, aussi...
Les actrices du film sont complètement sorties des écrans-radar (Fejria Deliba, Laurence Côte, Bernadette Giraud, Inês de Medeiros, Nathalie Richard , Irina Dalle), à part peut-être Nathalie Richard (que je me souviens avoir vue dans Novo il ya déjà 10 ans, merde) et Inès de Medeiros qui joué dans Ossos et un peu réalisé.
Laurence Côte ne tourne plus beaucoup non plus.
Je ne sais pas si c'est génial ou lamentable, mais donne envie de voir la fin, qui n'expliquera rien, bien-sûr. Bulle Ogier crédible en directrice de cours castratrice, fragile mais sans explication, donc autoritaire.
Bon sens du McGuffin dans le scénario de Bonitzer avec le personnage de Benoît Régent: il espionne, harcèle et séduit les actrices en les persuadant que l'un d'elle est en danger et cache des armes. Gros complot transnational façon "Irlandais de Vincennes +Carlos + Roget Planchon+ New Rose + le Fantôme de l'Opera), ou juste une tactique de drague lourde, psychotique et compulsive? De toute manière on s'en fout, il n'est là que pour mourir, et avant cela, sortir peu à peu du réel en portant une croyance sincère sur les autres en mentant sur lui (il est déjà effondré sur lui-même avant d'apparaître à l'intrigue, ce qui permet au film de durer).
Un truc ancre le film dans les années 80. Une actrice joue très bien le Monologue d'Esther de Racine (elle s'écroule par terre sans être ridicule), lors d'un essai pour être intégrée dans l'école de théâtre du film, mais dit qu'elle n'a pas d'argent pour payer son inscription. Bulle Ogier dit (à peu près) "ben vous n'avez qu'à trouver un boulot et revenez" sans que cela apparaisse comme du cynisme (alors que maintenant, on entendrait tout de suite "si vous êtes pauvre vous feriez mieux de faire ingénieure ou trader pour ne plus l'être et permettre à vos enfants d'être acteurs"), mais là c'est une marque d'intégrité artistique (d'exigence envers la maturité réelle de l'actrice), peu crédible alors que le film essaye d'par aillerus de construire son ancrage dans le réel ailleurs, en poétisant la banlieue (en en faisant un territoire indécis, traversé par des réseaux, des fils urbains ténus, brefs, auxquels on peut à volonté se soustraire pour trouver demeure, puis y retourner). Paradoxalement cette coupure avec la réalité sociale que le film dépeint d'un autre côté comme "super-signifiante" infantilise les personnages (ce n'était pas dans le cas de "Paris Nous Appartient", qui met aussi en scènes des actrices, plus incarnées dans le réel malgré le mystère encore plus épais de l'intrigue).
Ce que le film montre comme un rêverie quotidienne, atmosphérique, éloignée de toute intrigue, en est la part la plus morte (ce qui le rend émouvant)
On voit Irène Jacob avec des nattes, aussi...
Dernière édition par Tony le Mort le Ven 19 Oct 2012 - 18:04, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Lorsque je vois une BX dans un film en couleur , j'ai envie de chialer.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
j'ai lu que l'espèce de psalmodie de l'ignoble instructeur qui rythme le pas de course des marines de Full Metal Jacket avait été super bien classée dans les chartes US, à la sortie du film : étonnant, non ?
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
slimfast a écrit:j'ai lu que l'espèce de psalmodie de l'ignoble instructeur qui rythme le pas de course des marines de Full Metal Jacket avait été super bien classée dans les chartes US, à la sortie du film : étonnant, non ?
Hartman est rentré dans la culture "pop", d'ailleurs même des personnes qui n'ont jamais vu le film connaissent cette scène par coeur. Y a qu'à voir le nombre hallucinant de vidéos la représentant ou parodiant sur Youtube. C'est comme le "You Talkin' To Me ?" de "Taxi Driver", la scène de l'attaque du village de "Apocalypse Now" ou la scène de twist de "Pulp Fiction". Cela a tellement été reprit ou répété à outrance que ça finit par donner un peu la nausée.
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
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