Tree of Life et le cinéma de T. Malick
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Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
une belle photo de l'Esprit, ce forum des spectres.
Viridiana
Viridiana
Invité- Invité
Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
Bonne nuit aussi, moi je dors comme une momie, je bouge pas d'un poil. Mes nombreuses femmes, qui partageaient ma couche, s'en effrayaient constamment, elles pensaient que j'étais mort
Invité- Invité
Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
Baudouin II de Barvaux a écrit:Parce que Kant n'a rien à nous dire de pertinent sur le concept de Nature, que ce soit celui des stoïciens ou du christianisme. Dans ce cas, Heidegger, qui lisait pas mal Kant sur ces questions, ce n'est pas utile d'en parler non plus.
Considérons la philosophie stoïcienne et le christianisme pour eux-mêmes, tels qu'en eux-mêmes, se suffisant à eux-mêmes.
Exactement! Lorsque l'on s'inquiète d'une révolution d'importance, telle que disons la découverte des tâches solaires, on se demande les conséquences que cette révolution a eu sur l'esprit de l'époque, avec les connaissances et croyances de cette même époque. On ne parle pas de ce que Nietzsche en a pensé, plus tard pourquoi pas mais pas dans l'immédiat.
Je proposais le même exercice avec les conséquences de l'émergence du christianisme, et l'idée nouvelle de voie de la grâce par opposition à celle de la nature, sur la conception grecque du cosmos. Mais manifestement cet exercice est trop "gentil", digne au mieux de Michel Onfray ou de Enthoven ou je sais pas qui (je n'ai pas lu tout ce beau monde, mais manifestement ne je rate rien).
Sinon, je n'ai pas mal dormi, merci, espérons que ça ne continue pas en plein jour
Sibelius- Messages : 102
Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
-D'accord avec jerzy, sur bien des points (le plus important, comme dit Heidegger dans le texte traduit par Malick : y a pas de nature, sans monde, pas de monde sans nature) mais en même temps, il y a tout de même une nature brute, qui n'a rien à voir avec la nature stoïcienne, qui était loin d'être brute, puisque elle était offerte en exemple, en modèle de la vie bonne, menée selon la raison : La nature était harmonique, ordre de la raison universelle; l'idéal de la vie sage, c'est vivre selon la nature (ce dont se moquait Nietzsche, pour qui la nature n'avait rien de mesurée et de raisonnable)
-La nature brute (rohen Natur) c'est la nature sauvage opposée à la nature oeuvrée par l'homme, ou qui donne de la beauté (les belles fleurs par exemple); dans la troisième critique, cette nature brute est bien entendu liée au sublime... on peut repérer ces deux natures dans le film...(le jardin/ les forêts monstrueuses habitées par des bêtes d'une taille gigantesque, tout ce qui nous réduit en général par son dynamisme, ou par sa taille, à rien, ou presque rien; le sublime c'est le dépassement de cette petitesse naturelle, physique, de ce rien, dans la destination métaphysique de l'homme; on pense au roseau pensant de pascal...la question est : qu'est-ce que la mort d'un enfant comparée à la totalité sans fin de l'univers, à la mort des étoiles...des univers, des planètes...rien, sauf si... ).
-Bien entendu y a conflit entre l'ordre de la nature et celui de la grâce (le film ne dit pas autre chose); où se situe Malick, lui-même, personnellement? Je ne sais pas, le film lui, comme tout le cinéma de Malick se situe dans la différence, dans le différend.
- Il y a bien entendu une "philosophie de la nature et de la grâce"; puisque l'un n'a de sens que par rapport à l'autre, selon que la nature est "bonne " ou "mauvaise", son contraire sera bon ou mauvais (la société, l'art, l'histoire...) Notons que la mère dit que nous sommes libres d'emprunter une voie ou l'autre, c'est une certaine conception de la grâce (cf le fameux texte de Pascal)
-le problème, mon cher Sibelius, c'est que tu utilises tes termes philosophiques sans trop les comprendre; tu apprends, t'es plein de bonne volonté (et de suffisance un peu bête) mais c'est difficile de discuter avec quelqu'un qui parle de "nature brute " à propos des stoïciens... Pour voir un peu clair dans le maniement du terme "nature", lire les trois premières pages de "Ce qu'est et comment se détermine la physis" (Heidegger) serait très utile.
Borges- Messages : 6044
Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
Sibelius a écrit:les deux positions s'opposent bien à mon sens. Tandis que la grâce transcende la nature dans la philosophie de la nature et de la grâce, il n'est rien qui ne soit au-dessus de la nature dans le panthéisme.
Quelle est la position de Malick, le fou de la nature? Lorsqu'il filme l'herbe, voit-il quelque chose qui soit au-dessus de l'herbe? L'homme lui-même se trouve-il au-dessus de la nature brute, ou doit-il y tendre, ou au contraire l'apogée humaine est-elle de retrouver la nature brute?
ici, pour dépasser cette conception faut penser au terme de gloire, de dieu que racontent les cieux...
Borges- Messages : 6044
Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
Borges a écrit:
-le problème, mon cher Sibelius, c'est que tu utilises tes termes philosophiques sans trop les comprendre; tu apprends, t'es plein de bonne volonté (et de suffisance un peu bête) mais c'est difficile de discuter avec quelqu'un qui parle de "nature brute " à propos des stoïciens... Pour voir un peu clair dans le maniement du terme "nature", lire les trois premières pages de "Ce qu'est et comment se détermine la physis" (Heidegger) serait très utile.
[/justify]
La suffisance est toujours de l'autre côté, c'est bien connu.
Ta remarque est simplement ridicule, pour ne pas dire autre chose: dans le contexte de ma phrase, j'oppose la nature qui se suffit à elle-même à une nature créée par Dieu, inutile de gloser là-dessus.
Cela étant, ma question a reçu ses premiers éléments de réponse, ce n'est déjà pas si mal, je ne gloserai donc pas non plus.
Sibelius- Messages : 102
Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
Borges a écrit:Sibelius a écrit:les deux positions s'opposent bien à mon sens. Tandis que la grâce transcende la nature dans la philosophie de la nature et de la grâce, il n'est rien qui ne soit au-dessus de la nature dans le panthéisme.
Quelle est la position de Malick, le fou de la nature? Lorsqu'il filme l'herbe, voit-il quelque chose qui soit au-dessus de l'herbe? L'homme lui-même se trouve-il au-dessus de la nature brute, ou doit-il y tendre, ou au contraire l'apogée humaine est-elle de retrouver la nature brute?
ici, pour dépasser cette conception faut penser au terme de gloire, de dieu que racontent les cieux...
ok
Sibelius- Messages : 102
Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
grosse connerie selon Artaud, le Merveilleux est à la racine de l'esprit, et non pas dans les tractations imbéciles d'une destination métaphysique de l'homme.Borges a écrit:le sublime c'est le dépassement de cette petitesse naturelle, physique, de ce rien, dans la destination métaphysique de l'homme
"Quittez les cavernes de l'être. Venez. L'esprit souffle en dehors de l'esprit...", etc.
c'est un malentendu, une infernale bouillie théologisante, sombre sinistre et crapuleuse magie... "ON m'a suicidé", écrit Artaud, dans ce déduit d'imbécilités, d'abdications, de renonciations et d'obtuses rencontres. Malick c'est le prêtre de l'égalité taré de religions, ces rayons spirituels pourrissent comme de la paille.Borges a écrit:Bien entendu y a conflit entre l'ordre de la nature et celui de la grâce (le film ne dit pas autre chose); où se situe Malick, lui-même, personnellement? Je ne sais pas, le film lui, comme tout le cinéma de Malick se situe dans la différence, dans le différend.
Invité- Invité
Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
Wer, wenn ich schriee, hörte mich denn aus der Engel
Ordnungen ? und gesetzt selbst, es nähme
einer mich plötzlich ans Herz : ich verginge von seinem
stärkeren Dasein. Denn das Schöne ist nichts
als des Schrecklichen Anfang, den wir noch grade ertragen,
und wir bewundern es so, weil es gelassen verschmäht,
uns zu zerstören. Ein jeder Engel ist schrecklich.
Und so verhalt ich mich denn verschlucke den Lockruf
dunkelen Schluchzens. Ach, wen vermögen
wir denn zu brauchen ? Engel nicht, Menschen nicht,
und die findigen Tiere merken es schon,
daß wir nicht sehr verläßlich zu Haus sind
in der gedeuteten Welt. Es bleibt uns vielleicht
irgend ein Baum an dem Abhang, daß wir ihn täglich
wiedersähen...
Et qui, si je criais, m'entendrait donc depuis les ordres
des anges? Et quand bien même l'un d'entre eux soudain
me prendrait sur son coeur: son surcroît de présence
me ferait mourir. Car le Beau n'est rien d'autre que
ce début de l'horrible qu'à peine nous pouvons encore supporter,
Et nous le trouvons beau parce qu'impassible il se refuse
à nous détruire; tout ange est terrifiant.
Et donc je me retiens et ravale l'appel
d'obscurs sanglots. Ah, de qui pouvons-nous donc
avoir besoin? Ni d'anges, ni d'humains,
et les bêtes ingénieuses voient déjà bien
que nous ne sommes pas si confiants que cela sous nos toits
dans l'univers expliqué. Peut-être qu'il nous reste
quelque arbre sur la pente, où nous pourrions chaque jour
le revoir...
(Rilke)
Ordnungen ? und gesetzt selbst, es nähme
einer mich plötzlich ans Herz : ich verginge von seinem
stärkeren Dasein. Denn das Schöne ist nichts
als des Schrecklichen Anfang, den wir noch grade ertragen,
und wir bewundern es so, weil es gelassen verschmäht,
uns zu zerstören. Ein jeder Engel ist schrecklich.
Und so verhalt ich mich denn verschlucke den Lockruf
dunkelen Schluchzens. Ach, wen vermögen
wir denn zu brauchen ? Engel nicht, Menschen nicht,
und die findigen Tiere merken es schon,
daß wir nicht sehr verläßlich zu Haus sind
in der gedeuteten Welt. Es bleibt uns vielleicht
irgend ein Baum an dem Abhang, daß wir ihn täglich
wiedersähen...
Et qui, si je criais, m'entendrait donc depuis les ordres
des anges? Et quand bien même l'un d'entre eux soudain
me prendrait sur son coeur: son surcroît de présence
me ferait mourir. Car le Beau n'est rien d'autre que
ce début de l'horrible qu'à peine nous pouvons encore supporter,
Et nous le trouvons beau parce qu'impassible il se refuse
à nous détruire; tout ange est terrifiant.
Et donc je me retiens et ravale l'appel
d'obscurs sanglots. Ah, de qui pouvons-nous donc
avoir besoin? Ni d'anges, ni d'humains,
et les bêtes ingénieuses voient déjà bien
que nous ne sommes pas si confiants que cela sous nos toits
dans l'univers expliqué. Peut-être qu'il nous reste
quelque arbre sur la pente, où nous pourrions chaque jour
le revoir...
(Rilke)
Eyquem- Messages : 3126
Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
Rilke, c'est l'évidence même : merci de nous le rappeler !
Dernière édition par slimfast le Sam 29 Sep 2012 - 16:44, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
Tandis que les IV se singularisent par une vision sociologique, administrative et policière de la fonction centralisatrice et distributive de l'état (Henri IV, Henry IV, Philippe IV), avez-vous remarqué que la famille des II compte quant-à-elle de grands mécènes culturels : les châteaux de Philippe et Louis II, Joseph II et Mozart, Albert II et Jan Fabre, Albert II et Grace Kelly, Léopold II et le symbolisme (l'exception étant Philippe IV d'Espagne qui pourrait être considéré comme un II bis).
Dernière édition par Tony le Mort le Sam 29 Sep 2012 - 17:15, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
Mais est-ce vrai pour "rambo II", "Le parrain II", "Superman II", etc?
Borges- Messages : 6044
Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
j'ai vu l'autre jour un tableau, je ne me souviens plus lequel, où le sexe de la femme était un papillon.
Invité- Invité
Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
Borges a écrit:
ces images appartiennent à Herzog et on sait à quel point la relation herzog/Kinski était lumineuse comme un incendie dans la nuit, légère et aérienne comme une balle de fusil.
Invité- Invité
Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
Ce qui intrigue avec la séquence du papillon dans TOL, c'est son caractère explicite. La présence du chat noir surexplicite celle du papillon, à moins qu'il ne s'agisse d'une fausse piste.
Sibelius- Messages : 102
Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
curieux, j'ai repéré sans l'avoir cherché, quelques papillons dans deux autres films de malick : "TNW", et "TRL" ; dans"the new world", on le voit dès le générique, se promenant sur les cartes, et après, si je me trompe pas, sur le bras du frère de poca :
Come, spirit. Help us sing the story of our land. You are our mother; we, your field of corn. We rise from out of the soul of you.
Come, spirit. Help us sing the story of our land. You are our mother; we, your field of corn. We rise from out of the soul of you.
Borges- Messages : 6044
Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
Malick très près des petites gens, trop timide pour parler de lui... Tu dois connaître cette vidéo d'Olga Kurylenko :
http://www.arte.tv/fr/to-the-wonder-de-terrence-malick/6892880,CmC=6911188.html
http://www.arte.tv/fr/to-the-wonder-de-terrence-malick/6892880,CmC=6911188.html
Invité- Invité
Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
Les papillons sont présents dans Days of Heaven, et Thin Red Line, à une ou plusieurs reprises.
Badlands est le film que je connais le moins, mais ça m'étonnerait qu'il n'y en ait pas.
Badlands est le film que je connais le moins, mais ça m'étonnerait qu'il n'y en ait pas.
Sibelius- Messages : 102
Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
de "badlands" à "massacre à la tronçonneuse" : la voie de Malick; on n'est pas texan pour rien.
(VK sur le tournage de Untitled Terrence Malick new Project )
(VK sur le tournage de Untitled Terrence Malick new Project )
Borges- Messages : 6044
Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
Borges a écrit:
très bonne fin alternative, dancing in the dark:
"Stay on the streets of this town
And they'll be carving you up alright"
Invité- Invité
Re: Tree of Life et le cinéma de T. Malick
Un article de Film Studies for Free :
http://www.screeningthepast.com/2012/12/malick%E2%80%99s-music-of-the-spheres-%E2%80%93-the-tree-of-life/
http://www.screeningthepast.com/2012/12/malick%E2%80%99s-music-of-the-spheres-%E2%80%93-the-tree-of-life/
adeline- Messages : 3000
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