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Typologie du ressentiment et mauvaise conscience dans le cinéma de Terrence Malick - Le philosophe masqué - Pourquoi commencer par Job? - scoubidouman - To the wonder à la merveille - Tree of life, variante amplifiée du Musée Grévin - Arbre coupé

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Message par Invité Mar 4 Sep 2012 - 18:51

Frère.

Mère.

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Flamme du ressentiment.

Quel est le mécanisme de cette "maladie"?

Dès les premiers plans de Tree of life où la femme est face à son mari, elle baisse loyalement la tête vers la voie de la grâce ;

typologie des forces, éthique des manières d'être correspondantes qui ont été énoncées dans le prologue:
Les soeurs nous ont appris qu'il y avait deux voies : celle de la nature et celle de la grâce.

A chacun de choisir.

La grâce ne cherche pas son profit.

Accepte d'être ignorée, oubliée, mal aimée. Accepte insultes et blessures.

La nature ne cherche que son profit. Impose sa volonté. Aime à dominer. Pour agir à sa guise. Trouve des raisons de souffrir alors que le monde rayonne alentour et l'amour sourit en toute chose.

Selon les soeurs, la voie de la grâce ne conduit jamais au malheur.

Je te serai loyale. Quoi qu'il arrive.

Nous disposons ici de la méthode de dramatisation : "tu es méchant, donc je suis bon". Telle est la formule fondamentale de l'esclave, écrit Deleuze dans son essai sur Nietzsche.
Nous devinons ce que veut la créature du ressentiment : elle veut que les autres soient méchants, elle a besoin que les autres soient méchants pour pouvoir se sentir bonne. Tu es méchant, donc je suis bon : telle est la formule fondamentale de l'esclave, elle traduit l'essentiel du ressentiment du point de vue typologique.

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Voici sur quoi repose le paralogisme du ressentiment : la fiction d'une force séparée de ce qu'elle peut. C'est grâce à cette fiction que les forces réactives triomphent. Il ne leur suffit pas, en effet, de se dérober à l'activité ; il faut encore qu'elles renversent le rapport des forces, qu'elles s'opposent aux forces actives et se représentent comme supérieures.

La fiction d'une force séparée de ce qu'elle peut: Les soeurs nous ont appris qu'il y avait deux voies : celle de la nature et celle de la grâce.

"Tu es méchant, donc je suis bon."

Le négatif passe dans les prémisses, le positif est conçu comme une conclusion, conclusion de prémisses négatives. C'est le négatif qui contient l'essentiel, et le positif n'existe que par la négation.

A l'esclave, il faut les prémisses de la réaction et de la négation, du ressentiment et du nihilisme, pour obtenir une conclusion apparemment positive.

"Tu es méchant, donc je suis bon." Dans cette formule, c'est l'esclave qui parle. On ne niera pas que là encore des valeurs ne soient créées. Mais quelles valeurs bizarres! On commence par poser l'autre en méchant... Quelle étrangeté dans la manière de créer ces valeurs! On les crée non pas en agissant, mais en se retenant d'agir :

La grâce ne cherche pas son profit.

Accepte d'être ignorée, oubliée, mal aimée. Accepte insultes et blessures.

Comment les forces réactives produisent-elles cette fiction? ... Quel est "l'artiste" du ressentiment?

C'est dans cette fiction, par cette fiction, que les forces réactives se représentent comme supérieures.

Encore fallait-il que le ressentiment devînt "génie". Encore fallait-il un artiste en fiction capable d'opérer le renversement.

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Celui qui met en forme le ressentiment, celui qui mène l'accusation et poursuit toujours plus loin l'entreprise de vengeance, celui qui ose le renversement des valeurs, c'est le prêtre. C'est lui, maître en dialectique, qui donne à l'esclave l'idée du syllogisme réactif. C'est lui qui forge les prémisses négatives... Sans lui, jamais l'esclave n'aurait su s'élever au-dessus de l'état brut du ressentiment. Dès lors, pour apprécier correctement l'intervention du prêtre, il faut voir de quelle manière il est complice des forces réactives, mais seulement complice et ne se confondant pas avec elles. Il assure le triomphe des forces réactives, il a besoin de ce triomphe, mais il poursuit un but qui ne se confond pas avec le leur. Sa volonté est volonté de puissance, sa volonté de puissance est nihilisme.

Ce double jeu donne au prêtre une profondeur, une ambivalence inégalées : "Il prend parti, librement, par une profonde intelligence de conservation, pour tous les instincts de décadence, non qu'il soit dominé par eux, mais il a deviné en eux une puissance qui pouvait le faire aboutir contre le monde."


Développement de la mauvaise conscience. L'immonde usine.

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Qui invente et veut le sens interne de la douleur?

Il faut l'intervention du prêtre, c'est lui qui préside à l'intériorisation de la douleur. C'est lui, prêtre-médecin, qui guérit la douleur en infectant la blessure. C'est lui, prêtre-artiste, qui amène la mauvaise conscience à sa forme supérieure.

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Le ressentiment disait "c'est ta faute", la mauvaise conscience dit "c'est ma faute". Mais précisément le ressentiment ne s'apaise pas tant que sa contagion n'est pas répandue. Son but est que toute la vie devienne réactive... Il ne lui suffit pas d'accuser, il faut que l'accusé se sente coupable... C'est ma faute, c'est ma faute, jusqu'à ce que le monde entier reprenne ce refrain désolé, jusqu'à ce que tout ce qui est actif dans la vie développe ce même sentiment de culpabilité. Et il n'y a pas d'autres conditions pour la puissance du prêtre : par nature, le prêtre est celui qui se rend maître de ceux qui souffrent.


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Message par Borges Mar 4 Sep 2012 - 20:14

tout cela a déjà été dit, dix mille fois, ici, sur ce forum, tu ne fais que le remettre dans le mauvais ordre...

y aurait tellement plus et mieux à dire sur la volonté chez malick et son dépassement... on peut même déconstruire le discours de la grâce, des soeurs (après tout la femme dans le film n'est qu'une mère, et une épouse au foyer, très soumise, comme je l'avais suggéré y a bien des mois, le modèle de la femme d'une société on ne peut plus conservatrice...une femme séparée d'elle-même, pensons à ce grand moment de liberté qu'elle évoque quand elle raconte à ses enfants une histoire d'avant leur naissance; mais, une fois de plus, s'il faut le redire, tout cela est dans le film; il contient toutes les interprétations possibles, toutes ses critiques; on ne peut pas en faire une critique externe, parce qu'il se construit et se déconstruit lui-même...)





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Message par Invité Mar 4 Sep 2012 - 22:13

Dans son petit livre, Deleuze appréhende la philosophie de Nietzche par une progression rapide de citations bien agencées.
Il commence par "le philosophe masqué", qui correspond bien au cinéma de Malick.
L'esprit philosophique a toujours dû commencer par se travestir et se masquer... L'idéal ascétique a longtemps servi au philosophe d'apparence extérieure, de condition d'existence - il était forcé de représenter cet idéal pour pouvoir être philosophe, il était forcé d'y croire pour pouvoir le représenter. Cette attitude particulière au philosophe, qui le fait s'éloigner du monde, cette manière d'être qui renie le monde, se montre hostile à la vie, de sens incrédule, austère, et qui s'est maintenue jusqu'à nos jours de façon à passer pour l'attitude philosophique par excellence - cette attitude est avant tout une conséquence des conditions forcées, indispensables à la naissance et au développement de la philosophie : car, pendant très longtemps, la philosophie n'aurait pas du tout été possible sur terre sans un masque et un travestissement ascétique, sans un malentendu ascétique.
J'avais d'ailleurs posté cette capture du masque(proche de la fin de Tree of Life), avec une poésie de Whitman:
Spoiler:
Mais Tree of life on a à faire avec un continent très borné, son sens n'est pas fluide du tout et on n'ouvre pas les yeux sur de nouvelles directions, "sur la prééminence fondamentale des forces d'un ordre spontané, agressif, conquérant". On ne peut pas admettre sérieusement cette image du pont qui est la dernière du film(en rapport avec le personnage de Penn), comment Malick en arrive à l'approche de cette transmutation des valeurs?, alors que son film s'impose sur le retournement contre soi.

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La grandeur de l'Homme, c'est qu'il est un pont et non un terme ; ce qu'on peut aimer chez l'Homme, c'est qu'il est transition et perdition.

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Message par Invité Mer 5 Sep 2012 - 7:13

One big soul community

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Le nihilisme considère le devenir comme quelque chose qui doit expier, et qui doit être résorbé dans l'Être ; le multiple comme quelque chose d'injuste, qui doit être jugé, et résorbé dans l'Un. Le devenir et le multiple sont coupables, tel est le premier mot, et le dernier, du nihilisme.

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Message par Sibelius Mer 5 Sep 2012 - 7:50

Etait-ce bien nécessaire d'ouvrir un nouveau sujet? Twisted Evil

Je me sens beaucoup plus proche de Heidegger que de Nietzsche, et à mon avis Malick aussi. Et on sait que Heidegger rendait Nietzsche directement responsable de l'éclosion du monde de la technique, fruit de cette fameuse volonté de puissance qui se prend elle-même pour objet en une surenchère sans fin. M. O'Brien est donc bien une incarnation de l'homme nietzschéen, ce n'est pas le nihiliste que tu décris, mais bien l'homme technique, le rejeton de siècles de philosophie gangrénés par la métaphysique de la subjectivité.

Chacun son truc, personnellement je préfère l'interprétation de Heidegger.

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Message par Borges Mer 5 Sep 2012 - 8:54

-Le problème est bien posé : il y a chez malick une volonté de dépassement de la volonté (tous ses personnages positifs sont dans une attitude de laisser-être, poca, witt, la mère dans TTL... ), mais la position de Nietzsche ne saurait être réduite à celle de la volonté de puissance comme règne de la technique, de la subjectivité (issue de Descartes)... Nietzsche n'ignore pas le laisser-être, le oui, qui transfigure, et crée (Heidegger le met d'ailleurs en évidence dans sa lecture de la volonté de puissance en tant qu'art, en confrontant le désintérêt kantien, et l'oeuvre comme promesse de bonheur... c'est tout le sujet de la discussion...

-Heidegger ne rend Nietzsche responsable de rien, et certainement pas de l'éclosion du monde de la technique...

-Le père est un homme du ressentiment, faut être complètement aveugle pour ne pas voir qu'il est entièrement dominé par l'envie (comme Jack d'ailleurs, à certains moments), un homme séparé de ce qu'il peut, un type chez qui la volonté de puissance est devenue volonté de domination; il n'aspire qu'à s'emparer de valeurs déjà établies, posées, c'est un esclave en ce sens. Tous les personnages "négatifs" de Malick sont des hommes de la volonté de domination et de l'impuissance créatrice.

-Il ne faut pas ramener les analyses historiales de Heidegger à des jugements de valeurs moraux...

-Il faut replacer le destin de la technique, dans celui des relations de l'être (physis) à la technè.

-les deux moments essentiels dans TTL, sont des moments de pardon, qui libère donc de l'instinct de vengeance...(Jack est transformé la première fois par son frère qui lui pardonne, et ensuite quand lui-même pardonne à son père, et est pardonné par lui...)

"Car délivrer l'homme de toute pensée de vengeance, c'est pour moi le pont qui mène aux plus hauts espoirs, et l'arc-en-ciel qui succède aux longs orages."

(Nietzsche, Zarathoustra)
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Message par Sibelius Mer 5 Sep 2012 - 9:28

Borges a écrit:-Heidegger ne rend Nietzsche responsable de rien, et certainement pas de l'éclosion du monde de la technique...


Disons que c'est une interprétation qui a été faite, et qu'il ne suffit pas de l'écarter du revers de la main pour dire qu'elle est fausse:

http://noesis.revues.org/index652.html

"
De fait, à suivre du moins la lecture qu’en propose Heidegger, Nietzsche apparaît comme l’un de ceux qu’il a toujours stigmatisés : un épuisé, et de la pire espèce : celui dont l’épuisement s’exprime par une sorte de suractivité, d’ivresse donnant l’impression fallacieuse d’un trop-plein de puissance, symptôme en réalité d’une mort imminente. C’est le sens en tout cas de l’interprétation heideggérienne qui fait de Nietzsche le penseur destinal de la métaphysique occidentale, qui l’accomplit et l’achève dans le déploiement de la civilisation technique et la mobilisation totale du monde, puisque, pour Heidegger, la puissance de la technique n’est en réalité que l’expression de son impuissance profonde, la preuve de tout ce que la Volonté de Puissance a de vain, l’aveuglement de l’Occident face à son destin, son épuisement spirituel dont témoigne l’oubli de l’Être et dont Nietzsche serait ainsi la figure emblématique."

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Message par Invité Mer 5 Sep 2012 - 9:39

Borges a écrit:
les deux moments essentiels dans TTL, sont des moments de pardon, qui libère donc de l'instinct de vengeance...(Jack est transformé la première fois par son frère qui lui pardonne, et ensuite quand lui-même pardonne à son père, et est pardonné par lui...)

"Car délivrer l'homme de toute pensée de vengeance, c'est pour moi le pont qui mène aux plus hauts espoirs, et l'arc-en-ciel qui succède aux longs orages."

(Nietzsche, Zarathoustra)
le problème est mal posé,
ça me paraît un agencement hasardeux pour quelqu'un qui a lu des milliers de pages sur Nietzche!
Ce sont les moments de Tree of Life où les forces réactives triomphent, le pardon n'a pas à être accepté ou refusé, parce que c'est toujours la morale du mauvais oeil, la morale du ressentiment, on est toujours dans des notions chrétiennes, tout ce pathos est nuisible et ne libère pas, ça ne peut être que la pratique du nihilisme et pas le pont-à-l'arc-en-ciel.
Dieu pardonne à quiconque fait pénitence, en langage clair : à quiconque s'asservit au prêtre

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Message par Sibelius Mer 5 Sep 2012 - 9:40

Borges a écrit:-Le père est un homme du ressentiment, faut être complètement aveugle pour ne pas voir qu'il est entièrement dominé par l'envie (comme Jack d'ailleurs, à certains moments), un homme séparé de ce qu'il peut, un type chez qui la volonté de puissance est devenue volonté de domination; il n'aspire qu'à s'emparer de valeurs déjà établies, posées, c'est un esclave en ce sens. Tous les personnages "négatifs" de Malick sont des hommes de la volonté de domination et de l'impuissance créatrice.


le père est une figure de l'oubli de l'être: le soleil se couche lorsqu'il apprend la mort de RL, signe que la lumière de l'être a toujours été là, en face de lui, sans qu'il la perçoive. Son port de lunettes à verres épais, le bruit assourdissant du moteur de l'avion, autant d'autres signes de la présence de la technique qui, alors qu'elle veut faciliter la communication, étouffe cette même communication.

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Message par Borges Mer 5 Sep 2012 - 9:44

Tu appelles ça une interprétation? c'est des idioties... faut pas lire tout ce qui traîne sur le Net. C'est quoi ce fatras de conneries, ce mélange de biographique, de physiologie, et de destinal... si Nietzsche est une figure essentielle du destin de l'être, comme le sont kant, platon, descartes, hegel, il s'agit pas de biographie, d'individu, mais de destin de l'être, qui se donne dans leur pensée, en se voilant, c'est le destin de l'être, la manière dont l'être dans l'histoire se donne et se retire, à l'être est essentiel l'oubli, le retrait... la pensée en terme de valeurs qui prend sa forme dans la pensée de Nietzsche a son origine dans platon...etc.

Faut arrêter de lire ce genre des choses; y a les livres de Heidegger, et des lecteurs un peu plus sérieux...
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Message par Borges Mer 5 Sep 2012 - 10:01

Sibelius a écrit:
Borges a écrit:-Le père est un homme du ressentiment, faut être complètement aveugle pour ne pas voir qu'il est entièrement dominé par l'envie (comme Jack d'ailleurs, à certains moments), un homme séparé de ce qu'il peut, un type chez qui la volonté de puissance est devenue volonté de domination; il n'aspire qu'à s'emparer de valeurs déjà établies, posées, c'est un esclave en ce sens. Tous les personnages "négatifs" de Malick sont des hommes de la volonté de domination et de l'impuissance créatrice.


le père est une figure de l'oubli de l'être: le soleil se couche lorsqu'il apprend la mort de RL, signe que la lumière de l'être a toujours été là, en face de lui, sans qu'il la perçoive. Son port de lunettes à verres épais, le bruit assourdissant du moteur de l'avion, autant d'autres signes de la présence de la technique qui, alors qu'elle veut faciliter la communication, étouffe cette même communication.

faut arrêter ce genre d'interprétation, ces placages sur des images d'idées, si on veut parler de l'oubli de l'être, faut savoir que c'est pas un truc dont les hommes sont responsables, c'est pas comme si on oublie son parapluie, ou un rendez-vous...l'oubli appartient à l'être...

faut regarder les films, d'abord, voir simplement ce qui est montré : le bruit assourdissant du moteur prolonge le silence du cri de la mère, c'est le cri de la mère que l'on n'entend pas; à sa douleur est peut-être alors liée celles d'autres mères, qui perdent leurs gosses dans la guerre d'alors (ce qui a amené pas mal de gens à penser que le fils est mort au Vietnam); c'est un raccord qui n'est pas rare au cinéma...

voir un film, c'est agencer, du dedans et du dehors, subtilement, ces avions doivent être opposés à l'avion (positif) dont parle la mère à ses enfants, et qui est lié au ciel, où elle situe le divin, à la joie et à la libération de la pesanteur (pensons à son corps flottant, et à toutes les images de la verticalité, du désir de transcendance, souvent marqué par l'arbre, et la trouée de lumière...)

la chose à comprendre, quand il s'agit de malick, c'est saisir dans la différence...

la question de la technique est présente chez Malick, bien entendu, depuis au moins "days of heaven"...
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Message par Sibelius Mer 5 Sep 2012 - 10:52

Borges a écrit:Tu appelles ça une interprétation? c'est des idioties... faut pas lire tout ce qui traîne sur le Net. C'est quoi ce fatras de conneries, ce mélange de biographique, de physiologie, et de destinal... si Nietzsche est une figure essentielle du destin de l'être, comme le sont kant, platon, descartes, hegel, il s'agit pas de biographie, d'individu, mais de destin de l'être, qui se donne dans leur pensée, en se voilant, c'est le destin de l'être, la manière dont l'être dans l'histoire se donne et se retire, à l'être est essentiel l'oubli, le retrait... la pensée en terme de valeurs qui prend sa forme dans la pensée de Nietzsche a son origine dans platon...etc.

Faut arrêter de lire ce genre des choses; y a les livres de Heidegger, et des lecteurs un peu plus sérieux...

Non mais j'ai pris le premier lien parce que je l'ai trouvé représentatif du débat sur la question, et je te rappelle que sur le net nous y sommes Smile

je peux te citer également des ouvrages, celui sur le monde de la technique avec l'essai de Luc Ferry sur Heidegger. Après tu pourras toujours me dire que Ferry est un très mauvais lecteur de Heidegger , je n'en penserai pas moins que cette interprétation est valable et intéressante.

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Message par Eyquem Mer 5 Sep 2012 - 11:00

Borges a écrit:on peut même déconstruire le discours de la grâce, des soeurs
Quand la voix off explique la différence entre les deux voies nature/grâce, l'image montre le petit frère qui s'éloigne au moment même où la mère dit que ceux qui aiment la voie de la grâce "ne finissent jamais mal".

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La vo dit exactement : "They taught us that no one who loves the way of grace ever comes to a bad end"
Ca prend sens à la deuxième vision, quand on sait comment finit le petit frère.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce montage invite davantage à interroger ce discours de la grâce qu'à l'accepter sans distance.
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Message par Borges Mer 5 Sep 2012 - 11:08

oui, c'est exactement ça, ce genre d'écarts qui font la pensée du film...mais il ne faut pas non plus s'arrêter à la simple contradiction qui dépasserait la position du discours de la grâce, y a un mouvement supplémentaire... qui consistera justement à s"interroger sur la bonne fin...la finalité...on peut, d'une part, penser : "on dit qui aime ne finit pas mal mais ce super gosse qui meurt bêtement dans un accident ..." c'est la lecture de Jack, quand il se révolte contre dieu, si Dieu permet le mal, le fait, moi aussi je serai mauvais... mais dans un deuxième ou troisième temps...
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Message par Sibelius Mer 5 Sep 2012 - 11:14

Borges a écrit:
Sibelius a écrit:
Borges a écrit:-Le père est un homme du ressentiment, faut être complètement aveugle pour ne pas voir qu'il est entièrement dominé par l'envie (comme Jack d'ailleurs, à certains moments), un homme séparé de ce qu'il peut, un type chez qui la volonté de puissance est devenue volonté de domination; il n'aspire qu'à s'emparer de valeurs déjà établies, posées, c'est un esclave en ce sens. Tous les personnages "négatifs" de Malick sont des hommes de la volonté de domination et de l'impuissance créatrice.


le père est une figure de l'oubli de l'être: le soleil se couche lorsqu'il apprend la mort de RL, signe que la lumière de l'être a toujours été là, en face de lui, sans qu'il la perçoive. Son port de lunettes à verres épais, le bruit assourdissant du moteur de l'avion, autant d'autres signes de la présence de la technique qui, alors qu'elle veut faciliter la communication, étouffe cette même communication.

faut arrêter ce genre d'interprétation, ces placages sur des images d'idées, si on veut parler de l'oubli de l'être, faut savoir que c'est pas un truc dont les hommes sont responsables, c'est pas comme si on oublie son parapluie, ou un rendez-vous...l'oubli appartient à l'être...

faut regarder les films, d'abord, voir simplement ce qui est montré : le bruit assourdissant du moteur prolonge le silence du cri de la mère, c'est le cri de la mère que l'on n'entend pas; à sa douleur est peut-être alors liée celles d'autres mères, qui perdent leurs gosses dans la guerre d'alors (ce qui a amené pas mal de gens à penser que le fils est mort au Vietnam); c'est un raccord qui n'est pas rare au cinéma...

voir un film, c'est agencer, du dedans et du dehors, subtilement, ces avions doivent être opposés à l'avion (positif) dont parle la mère à ses enfants, et qui est lié au ciel, où elle situe le divin, à la joie et à la libération de la pesanteur (pensons à son corps flottant, et à toutes les images de la verticalité, du désir de transcendance, souvent marqué par l'arbre, et la trouée de lumière...)

la chose à comprendre, quand il s'agit de malick, c'est saisir dans la différence...

la question de la technique est présente chez Malick, bien entendu, depuis au moins "days of heaven"...

là encore, je ne vois pas en quoi mon interprétation est à côté de la plaque, si ce n'est qu'elle diffère de la tienne (elles ne se contredisent même pas d'ailleurs). De nombreux réalisateurs ont accumulé dans leur mise en images les références à des instruments de communication (en l'espèce, le téléphone, un moyen de transport, une paire de lunettes) pour, par effet de constraste, nous laisser entendre que le personnage est dépassé par les événements et la réalité du monde qu'il ne peut voir en dépit de toutes ces aides. C'est du cinéma dans toute sa simplicité.

La séquence que je décris me semble un exemple supplémentaire, voilà tout. Je la trouve assez subtile car le paysage montré (coucher de soleil) ne reflète pas simplement l'état d'esprit du personnage (dépressif à ce moment) comme c'est majoritairement le cas. Si le soleil fuit O'Brien, c'est parce qu'O'Brien a lui-même décidé de cesser de le voir. Ce qu'il dit d'ailleurs explicitement dans la citation littérale de Dostoïevski: "la gloire, je ne l'ai pas vue... je ne savais pas que c'était la gloire".


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Message par Sibelius Mer 5 Sep 2012 - 11:15

Borges a écrit:Luc Ferry... putain, mais tu cherches à te faire exclure de ce forum ou quoi ...

Je peux partir de moi-même, pas de problème Laughing


PS: cela dit, ce n'est pas avec ce genre de propos que le débat avance: je peux te citer Alain Renaut ou Comte Sponville si tu veux, mais attention ce sont des potes Surprised

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Message par Borges Mer 5 Sep 2012 - 11:24

je vois, tu fréquentes des andouilles, pour rester poli; c'est comme l'histoire du mec à qui tu parles de Hendrix et qui te dis que son pote aussi il fait de la guitare, il commence demain

tu me fatigues, si tu ne disais que des conneries ce serait moins fatigant...

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Message par Sibelius Mer 5 Sep 2012 - 11:29

Bon, ok, no problemo, je me barre (je ne suis pas resté longtemps), mais il est vrai que je n'apprécie pas les propos à l'emporte pièce "il faut arrêter d'interpréter le cinéma comme ça", "Luc Ferry, tu plaisantes?", et par dessus le marché de me faire insulter derrière.

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Message par Invité Mer 5 Sep 2012 - 11:44

Borges a écrit: c'est comme l'histoire du mec à qui tu parles de Hendrix et qui te dis que son pote aussi il fait de la guitare, il commence demain

Je n'arrive pas à aborder Hendrix, et je connais quelqu'un (un "jeune") qui fait de la guitare dans un groupe de deathpunk. Parfois je mange avec lui, moi une lasagne, lui du thon .
J'avais essayé Electric Ladyland il y a quelques temps, mais à part la reprise de Dylan, je ne comprenais rien.
Faudrait que je recommence, en me souvenant de ce que les autres lui doivent, peut-être chronologiquement.

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Message par Borges Mer 5 Sep 2012 - 11:49

Tony le Mort a écrit:
Borges a écrit: c'est comme l'histoire du mec à qui tu parles de Hendrix et qui te dis que son pote aussi il fait de la guitare, il commence demain

Je n'arrive pas à aborder Hendrix, et je connais quelqu'un (un "jeune") qui fait de la guitare dans un groupe de deathpunk. Parfois je mange avec lui, moi une lasagne, lui du thon .
J'avais essayé Electric Ladyland il y a quelques temps, mais à part la reprise de Dylan, je ne comprenais rien.
Faudrait que je recommence, en me souvenant de ce que les autres lui doivent, peut-être chronologiquement.

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Message par Sibelius Mer 5 Sep 2012 - 11:50

Je ne suis pas particulièrement énervé, mais quand le débat est étouffé avant même d'avoir commencé parce que les références sont rejetées avec un certain dédain (je sais que Ferry est raillé par pas mal de monde, mais apprécié par tout autant d'autres, donc ce serait bien d'arrêter avec lui), moi aussi, ça me lasse.

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Message par Invité Mer 5 Sep 2012 - 11:51

Eh oui, Heidegger est un "philosophe du milieu", comme on dit qu'il existe un cinéma de la même sorte...

D'ailleurs sa pensée est une pensée qui transforme des concepts (et des impensés) en milieux: le quotidien, l'horizon, l'historial, la pensée, l'être.


Dernière édition par Tony le Mort le Mer 5 Sep 2012 - 11:54, édité 1 fois

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Message par Invité Mer 5 Sep 2012 - 11:53

Sibelius a écrit:Etait-ce bien nécessaire d'ouvrir un nouveau sujet? Twisted Evil
tu vois c'était nécessaire. lol Twisted Evil


tu sais qu'il y a une procédure à respecter pour quitter le forum? T'as un skate-board?


Dernière édition par breaker le Mer 5 Sep 2012 - 11:54, édité 1 fois

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