Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films

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Message par Invité Lun 20 Fév 2012 - 17:26

c'est pour les enfants en dessous de quel âge ?

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Message par Invité Lun 20 Fév 2012 - 21:07

C'est pour les vieux pour toujours comme dirait Nino Ferrer dans une jolie chanson ni conne ni démago sur l'exil d'une chilienne après Pinochet qui devient jeune fille au pair en Europe .
Sinon ce n'est pas violent, les corps sont montrés avec respect, même si le personnage central perd ce respect. Du reste un des axes du film c'est la manière dont il organise l'espace de son petit appartement autour de ce mépris. Il lui faut du recul et du champs pour le déployer, le dégoût est chez lui l'effet d'un travail, il organise un dispositif où il observer les deux jeunes fille derrière un rideau noir à l'autre bout de la pièce en train de manger, à l'inverse le micro des policiers qui registre semblent charnellement plus porche de leur corps. Il y a des beaux plans et un dispositif assez vertigineux où la caméra est est à la fois la mise en abyme et le contrechamps d'un regard de voyeur qui est espionné par un magnétophone par des policiers à leurs fenêtres eux-même en train de mater la vie sexuelle de leur logeuse qui à son tour les surveille par zèle civique.
Les filles restent sans doute car il est assez beau.
Il y a juste une éjaculation faciale du drapeau américain sur le japonais à la fin (ou l'inverse), mais le reste est ma foi fort soutenable.

Tiens Bugs de Friedkin rappelle beaucoup ce film. La paranoïa a remplacé le désabusement, mais les deux films montrent en quoi la surveillance policière repose sur des mécanismes pornographiques (les policiers de Wakamatsu fatigués comme devant un mauvais film de cul et d'ailleurs le personnage central rompt la filature en allant voir un vrai film e cul, les personnage de Friedkin qui retrouvent une libido tant qu'ils se savent ou se croient espionnés, sans s'apercevoir de l'effet réel de leur persécution pourrait être retourné à leur avantage, mais pour autant les deux films défendent un peu cyniquement l'idée qu'être victime de cette pornographie ne fournit pas une raison politique.

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Message par Invité Mar 21 Fév 2012 - 11:44

Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films - Page 23 Closed1

Closed vision passionnant film d'inspiration surréaliste du pote d'Isidore Isou, Marc'o
et qui doit pas mal de choses à Cocteau.

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Message par Invité Mar 21 Fév 2012 - 11:54

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Message par Invité Mar 21 Fév 2012 - 14:59

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Message par Invité Mer 22 Fév 2012 - 19:33

hier j'ai vu Heat, très bon, ce soir Sarko à la télé et je m'aperçois qu'il est allé chercher son "jeu" chez Al Pacino, le mouvement vers le haut de ses épaules, ses regards en coin, ses grandes oreilles ...

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Message par Borges Jeu 23 Fév 2012 - 11:12

ah, on est d'accord; j'avais remarqué ça, il y a quelques années déjà, quand il venait pleurnicher à la télé parce que sa femme allait le quitter; c'était vraiment le pacino du parrain;
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Message par Invité Jeu 23 Fév 2012 - 18:01

est-ce que quelqu'un a accès à ça?:
http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/200212/cest-werner-herzog-qui-vous-parle

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Message par Invité Jeu 23 Fév 2012 - 18:44

C'est vrai que Sarko et Al Pacino sont tous les deux excellents dans le rôle de Richard III, ainsi que dans le rôle de celui qui joue Richard III, bien que l'interprétation du premier soit plus fidèle à la lettre du texte.

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Message par adeline Jeu 23 Fév 2012 - 20:03

'lo Breaker,

j'y ai accès, mais tu devrais alors aussi, parce que je n'ai pas de compte chez Médiapart…

Berlin, de notre envoyé spécial

Werner Herzog était à la Berlinale pour la troisième année consécutive. En 2010, il présidait le Jury de la compétition internationale – Ours d'or au film turc Miel, de Semih Kaplanoglu. L'année dernière il présentait sa formidable Grotte des rêves perdus en 3D préhistorique, dont Mediapart a rendu compte lors de sa sortie française (à lire ici). Et cette année il montrait en séance spéciale le monumental Death Row, portrait de cinq condamnés à mort en attente de leur exécution.
Werner Herzog.Werner Herzog.© (dr)

A l'issue d'une des projections, le cinéaste s'est entrenu en anglais avec le public pendant une demi-heure. En anglais ? C'est la coutume à Berlin, où tout le monde le parle admirablement. Herzog, sans doute, eût pu vouloir s'exprimer dans sa langue natale et faire appel à un traducteur. Ce serait mal le connaître. Il y a trois ans, lors de l'ouverture de la rétrospective intégrale au Centre Pompidou, il avait déjà – fallacieusement – prétexté un défaut de traduction pour s'adresser en anglais au public parisien. La semaine dernière, il n'a dit que deux phrases en allemand, juste avant la projection.

« Je ne suis pas favorable à la peine de mort, entama-t-il donc en anglais, une fois rallumée la lumière après trois heures d'errance dans le couloir de la mort. Je ne crois pas qu'un Etat, quel qu'il soit, devrait être libre d'administrer la mort. La seule exception que je peux concevoir concerne les situations de guerre. Mais bien que je sois opposé à la peine de mort, il ne m'appartenait pas, à moi qui vis aux Etats-Unis en tant qu'invité, de l'exprimer trop directement dans mon film. Ce d'autant moins que j'appartiens une culture qui n'a, sur ce terrain, aucune leçon à donner. C'est pourquoi je me permets seulement d'exprimer un "désaccord respectueux" ["I respectfully disagree"]. »

L'intervention fut accueillie par des applaudissements nourris. De tous les cinéastes allemands de sa génération – Fassbinder, Schroeter, Wenders, Schlöndorff… –, Herzog est celui qui se sera le moins retourné sur l'histoire récente de l'Allemagne. A ma connaissance, seul un de ses films traite du nazisme, Invincible (2001), très beau et souvent mal compris, en dépit et à cause du compliment ambigu (« Le seul vrai film juif ») formulé par Jean-Luc Godard devant la caméra d'Alain Fleischer. Partout ailleurs : silence, voyages exotico-maniaques, tournages aux pôles, choix de la géographie contre l'histoire, portraits de conquérants appartenant à un temps si éloigné qu'on le croirait immémorial.

Tout cela, qui a fait le renom de Herzog, lui a aussi gagné une réputation droitière qu'il ne fut jamais pressé de démentir. Au cours de cette rencontre, il tiendra par exemple à préciser qu'il désapprouve l'élite américaine des deux côtes, est et ouest, méprisant les Etats comme le Texas (où la peine de mort est encore en vigueur : l'essentiel de Death Row y est tourné) et considérant le cœur des Etats-Unis comme une zone de survol, guère plus. Le cinéaste aime, au contraire, ces Américains profonds, ces Texans profondément attachés à la morale, aussi solides que la terre qui les nourrit.

Il y eut bien pire jadis. Le tournage de Fitzcarraldo (1982) fut en effet si mouvementé et à ce point entouré de rumeurs noires – pour faire court, un hebdomadaire allemand accusa le cinéaste d'esclavagisme envers ses figurants péruviens – que Herzog fut ensuite persona non grata dans son pays pendant plus d'une décennie. Il réside, depuis le milieu des années 1980, à Los Angeles. Aussi n'est-il pas sans signification qu'il soit depuis peu un abonné de la Berlinale. Aussi cette adresse inaugurale est-elle elle-même loin d'être indifférente. Et sans doute fallait-il qu'elle fût prononcée dans un anglais limpide mais mâtiné d'un accent d'origine bavaroise contrôlée.

Il le fallait pour mieux comprendre ce que le maître poursuit, en tournant aux quatre coins du monde plutôt que chez lui. Moins un oubli de l'Allemagne, peut-être, qu'une façon d'en parler sans en parler, par exemple en s'efforçant d'être à la fois intraitable et humble devant la violence des autres.

Ecureuil

Werner Herzog : « Je n'ai pas besoin, dans mon film, d'humaniser les condamnés à mort que j'interroge : ce sont des êtres humains. Et s'ils expriment avec précision et intelligence, c'est que j'ai su les approcher d'une manière particulière. Je n'ai fait preuve avec eux d'aucune psychologie. Tous ceux avec qui ils ont l'habitude de parler, leurs proches, leurs avocats, font du sentiment, n'ont avec eux qu'un rapport psychologique et affectif. Ce n'est pas mon cas. Je déteste la psychologie, je déteste la psychanalyse. Je les considère comme deux erreurs majeures du XXe siècle. Ma conviction est telle qu'à la limite que je me demande si ce n'est pas tout le XXe siècle qui a été une erreur.
Devant une prison américaine.Devant une prison américaine.© (dr)

« J'ai fait un tri. J'ai étudié de très nombreux dossiers et en ai écarté beaucoup. Un jour, l'avocat d'un de ceux que j'avais sélectionnés m'a prévenu que son client avait tendance à dire de grosses bêtises : je l'ai donc écarté pour ne pas risquer de lui nuire. Il n'était pas question que j'immisce dans une affaire en cours. Quant à ceux que vous voyez, je leur ai parlé franchement. Je leur ai dit tout de suite que, bien que je sache que la plupart des gens qui se rendent coupables de meurtre ont eu une enfance difficile, je ne me sentais pas obligé pour autant de les aimer. [La phrase ouvre quasiment le film : "I don't have to like you".]

« Je n'avais pas une liste de questions avec moi, ce n'est pas comme ça que ça marche. Aucune école de cinéma ne vous apprendra comment conduire un entretien avec un condamné à mort. Pour réussir vous devez connaître le cœur des hommes ["You have to know the heart of men"]. Vous devez éviter le pipeau ["bullshit"], ces gens-là le respirent de très loin. Quand vous interviewez un condamné du couloir de la mort, on ne vous accorde que cinquante minutes, il faut donc être particulièrement bon. C'est comme une performance : vous n'avez pas le droit à l'erreur.

« J'ai interviewé l'aumônier du centre d'exécution. Il commence par me dire qu'il n'a que vingt minutes, qu'il doit bientôt aller assister un condamné. Je me dépêche de placer la caméra, de le faire s'asseoir… Et il commence à me raconter des conneries, à parler comme le pire des télé-évangélistes. Il me parle de la grâce de Dieu, de sa bonté, de ces matins où, sur le terrain de golf, il éteint son portable pour admirer la nature, les arbres, les daims, les écureuils qui le regardent… Bullshit. Je prends alors ma voix la plus chaleureuse et, joignant les mains, je lui pose la question suivante de l'arrière de la caméra : "Oui, s'il vous plaît, racontez-moi votre rencontre avec un écureuil !" Je l'ai vu alors s'effondrer et presque fondre en larmes. Deux minutes plus tard, il me parlait avec une sincérité qu'il n'avait probablement eue avec personne avant moi. »

--------------------------------

J'espère que cette retranscription traduit assez l'expérience que cela peut être, se tenir face à Werner Herzog qui vous parle. C'est un merveilleux spectacle, merveilleusement ambigu aussi, puisque le thème de la franchise y est traité sous la forme d'un spectacle bien rodé – « connaître le cœur des hommes » est un classique, par exemple.

A un spectateur lui demandant à quoi ressemblent les rêves de celui qui a demandé aux condamnés de narrer les leurs, Herzog livre cette réponse incroyable : « Je ne rêve pas. Je dois être un cas unique pour la psychanalyse. Je ne rêve jamais. Je crois que mon dernier rêve remonte à plusieurs années : si je me souviens bien, j'y mangeais un sandwich. » Cette confidence devrait avoir sa place à côté d'autres, plus fameuses, selon lesquelles Herzog ne décrocha pas de téléphone avant l'âge de douze ans, imagine en marchant des matchs de football, d'un coup de sifflet l'autre, ou ne se regarde jamais dans la glace : pour se raser, oui, mais jamais pour se demander qui il est ou à quoi il pense.

Autant de biographèmes probablement apocryphes. Ils visent juste, toutefois, en ce qu'ils désignent un certain refus de (se) représenter. Difficile en effet d'imaginer une œuvre moins encombrée d'introspections et de projections personnelles. C'est aussi la raison pour laquelle le documentariste Herzog peut se satisfaire de la plus conventionnelle des grammaires : les détours lui sont inutiles. Cela frappe d'emblée, dans Death Row : James Barner, ce tueur de femmes en combinaison orange, nous parle. Il ne pense pas au regard porté sur lui. Il nous parle. Il nous regarde.

Voyou

Question : « Pourquoi un documentaire plutôt qu'une fiction ? »

Réponse : « C'est en tournant Into the Abyss (2011), autre documentaire sur la peine de mort, que m'est venue l'idée de faire le portrait de plusieurs condamnés. J'aurais pu en effet choisir la fiction. L'histoire de James Barner donnerait lieu au plus atroce des films d'horreur ["the ultimate horror movie"] : imaginez un homme s'introduisant nu dans l'appartement d'une femme, se cachant dans un placard, l'observant pendant des heures tandis qu'elle vaque à ses tâches quotidiennes, puis la tuant de sang-froid, avant de la jeter sur son lit et de brûler le tout pour faire disparaître les traces. L'horreur pure. L'histoire de Linda Carty, cette femme qui tue sa voisine en essayant de s'emparer de son enfant, pourrait aussi donner lieu à un film de fiction. Mais je crois que si je devais réaliser une fiction, je m'intéresserais à l'évasion organisée par Joseph Garcia et George Rivas : je suis très admiratif de l'intelligence et de la précision avec lesquelles ils ont préparé leur évasion et leur fuite. Ce serait un formidable film policier. Peut-être le tournerai-je un jour. »

Question : « Avez-vous besoin pour renouveler votre inspiration de faire une pause entre deux films ? »

Réponse : « Je ne fais pas de pause. Il y a trop de choses qui m'assaillent et dont je dois m'occuper. Depuis l'achèvement de Death Row, j'ai déjà tourné six autres films. Je dirige une école de cinéma à Los Angeles, the "Werner Herzog's Rogue Film School", je prépare une installation au Whitney Museum… Je suis un travailleur efficace. J'écris vite. Je tourne vite. Je monte vite. Death Row ne fut pourtant pas un projet facile. Le montage, particulièrement, a été très rude. Mon monteur et moi sommes de bons gaillards, nous avons l'habitude de travailler sans discontinuer de 10 heures du matin à 6 heures du soir. Mais regarder ces images était si éprouvant que nous devions parfois nous accorder une pause et que lui et moi nous sommes remis à fumer. »

----------------------

Extrait du film documentaire :

Il est à noter que l'anecdote du montage éprouvant et du retour à la cigarette accompagna déjà, mot pour mot, la sortie de La Grotte des rêves perdus. Le récit seul importe, chez Herzog, la parole qui vient après pour témoigner, édifier et éclairer. Cette parole-là a sa propre autonomie, laquelle n'est pas moindre que celle des films : n'oublions pas que Herzog est aussi écrivain, et pas n'importe lequel ; n'oublions quel grand livre est, pour ne citer que celui-là, Sur le chemin des glaces.

Les bis repetita, l'histrionisme, le pipeau éventuel, paraissent alors négligeables. Ils le sont, puisque le cinéaste est assez généreux pour, interrompant les applaudissements de fin, tenir à adresser un dernier mot aux jeunes gens venus l'écouter : « Encore une chose. Je voudrais vous dire que n'importe lequel d'entre vous aurait pu réaliser un film comme celui-ci. N'importe lequel a assez de talent pour le faire. Je vous souhaite le meilleur pour vos projets. A bientôt. »

adeline

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Message par Invité Jeu 23 Fév 2012 - 20:25

Le journaliste fait bien de ne pas s'engager trop dans son propre article, le premier film d'Herzog "Lebenzeichen" est lié à la deuxième guerre mondiale et au nazisme, même si c'est de biais. Il est même lié de manière à la fois intempestive et prémonitoire au rapport Grèce-Allemagne; Antiquité-Europe Europe comme citoyenneté dans l'état nation/Roms etc...(c'est à dire entre l'Europe et l'Europe). Mais je ne sais pas si c'est un "traitement", on peut le voir comme la "simple" histoire d'un un soldat allemand qui devient fou tant ces enjeux sont présents même dans une planque (une île grecque, Cos, reconvertie en sorte d'hôpital psychiatrique pour soldats allemands), et cela dans une lecture complètement au premier degré. C'est au contraire l'approfondissement de la folie personnelle du personnage comme peut-être placée en deçà ou au-delà de tout symbole, qui implique un détachement plus poussé envers l'intrigue explicite.
On pose moins la question du rapport au nazisme à Bergman, alors que "l'Oeuf du serpent" est bien plus trouble que "Signes de Vies". "Kaspar Hauser" c'est pas non plus vraiment un portrait direct et dépaysant de conquérant. A la limite Truffaut est même plus vicieux avec le discours funéraire de la "Chambre Verte"...


Quant à l'usage de l'anglais spontané en public pour un évènement plus ou moins international, ce n'est pas spécialement allemand, c'est souvent le cas dans les pays du Nord de l'Europe, de Hasselt à Helsinki, car après tout l'anglais est à la fois une lange de travail globale et une langue germanique, je veux dire ce n'est pas forcément une posture ou un message fort et stratégiquement mûri d'Herzog comme l'article le sous-entend...c'est plutôt l'agacement du journaliste qui peut signifier des arrières pensées, comme si la politique linguistique protocolaire façon Chirac devait valoir aussi dans le cinéma et que cela serait le signe d'un équilibre international conservé.


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Message par Invité Ven 24 Fév 2012 - 9:18

merci Adeline!
j'ai été bombardé de pubs dans la journée d'hier pour dire que Mediapart déverrouillait son site pendant 24 heures, mais j'avais aucun accès...
On trouve très peu d'infos sur ce Death Row, ça ressemble à un bras de fer polonais quand on lit les déclarations d'Herzog, notamment sur la séquence avec l'aumônier.
ce genre:
https://www.youtube.com/watch?v=OT-e2cXjrSg
J'ai interviewé l'aumônier du centre d'exécution. Il commence par me dire qu'il n'a que vingt minutes, qu'il doit bientôt aller assister un condamné. Je me dépêche de placer la caméra, de le faire s'asseoir… Et il commence à me raconter des conneries, à parler comme le pire des télé-évangélistes. Il me parle de la grâce de Dieu, de sa bonté, de ces matins où, sur le terrain de golf, il éteint son portable pour admirer la nature, les arbres, les daims, les écureuils qui le regardent… Bullshit. Je prends alors ma voix la plus chaleureuse et, joignant les mains, je lui pose la question suivante de l'arrière de la caméra : "Oui, s'il vous plaît, racontez-moi votre rencontre avec un écureuil !" Je l'ai vu alors s'effondrer et presque fondre en larmes. Deux minutes plus tard, il me parlait avec une sincérité qu'il n'avait probablement eue avec personne avant moi.

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Message par Invité Sam 25 Fév 2012 - 8:18

après avoir lu

Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films - Page 23 2Q==

j'ai vu

Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films - Page 23 Images?q=tbn:ANd9GcRBBw9ne4yScJe_vM2JWZ1zGtU6sDd5HTn32QB2HWk9ENR2_5kW

et ce millefeuille de son
et d'image m'a laissé
songeur, sur un nuage.
je ne l'avais jamais vu,
un choc à retardement.

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Message par IQI Mar 28 Fév 2012 - 13:23


A la Fnac, en "démo" deux minutes de Polisse...une scène en voiture, ou Maiwenn a les larmes qui lui viennent lentement aux yeux, et une dans le commissariat avec un "imam"..

alors je ne peux que corroborer ce qui en fut dit : Joey Starr fait juste tête à claque, mais c'est impressionnant, on a vraiment envie de le claquer - je sais pas pourquoi, mais c'est comme ça. Un monceau de condescendance assez obscène.

Bon, c'est filmé "Plus belle la vie", comme Jerzy l'avait fait remarqué, ce qui est étrange c'est que ni les critiques ni les "chefs ops" ne s'en rendent compte. Mais c'est un peu grave que ce type de "cadre", c'est à dire de non cadre, devienne une référence quasi naturaliste. Parce que c'est bien "en dessous" que moults styles documentaires pourtant pas terribles. En fait, là, rien n'est capté, et les acteurs sont justes posés sur le plateau. La caméra peut être n'importe où, ça change rien.

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Message par Maya Mar 28 Fév 2012 - 14:02

je n'ai pas enore vu "The artistt" mais le trés beau film de Chantal Akerman "La folie Almayer".
Sinon pas encore vu "Polisse" de Maiwen

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Message par balthazar claes Mer 29 Fév 2012 - 13:10

Le “spectraculaire” (Fukushima est-elle une catastrophe ?)

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Message par Invité Mer 29 Fév 2012 - 17:23

IQI a écrit:
Joey Starr fait juste tête à claque, mais c'est impressionnant, on a vraiment envie de le claquer - je sais pas pourquoi, mais c'est comme ça. Un monceau de condescendance assez obscène.
ch'est ch'ure (désolé je mange des chamallow en écrivant)...

Donc oui bien sûr, tu peux claquer Joey Starr, sans condescendance aucune i' va te mettre un coup de hache.
J'ai pas vu grand-chose du Polisse, mais il semble que la fille qui a fait le film a utilisé Joey Starr chanteur des NTM, lascar du 9-3, dans un rôle de flic... et j'ai trouvé ça rigolo, et bien couillon aussi. Cela dit j'ai stoppé net à pas très loin du début, quand la fille qui a fait le film reprend une séquence de la conne de télé, c'est là qu'elle tire toute son audace a priori, quasi mot pour mot:


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Message par IQI Mer 29 Fév 2012 - 18:16

C'est la télé?

Ca vole haut...

C'est vraiment de la sélectionnite aigu, à chaque fois.

Le nombre de choses qui me fatiguent en ce moment, dans ce genre là, entre halal ou pas halal, 75% d'impots pour les riches, 500 euros pour les profs.


Pour JS, le pb, c'est que ça marche pas, et il me fait pas vraiment penser aux flics que je croise dans Paris centre ou ailleurs de l'autre coté du périphérique. Je préfère Moulin ou Navarro. Non je plaisante.

Il croit que parce qu'il va jouer un flic je "moi le spectateur" soudainement je vais l'aimer, et ça m'ennuie un peu. C'est pas qu'il cabotine, non, à la limite ça ça serait drole, il se donne même pas cette peine.

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Message par Invité Mer 29 Fév 2012 - 18:58

Starr aurait sans doute joué une infirmière de la même façon... Le problème, vient sans doute de la fille qui a fait le film, c'est elle la tête à claques. Et puis tu risques moins un coup de hache dans les yeux.

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Message par Chocobox Mar 6 Mar 2012 - 14:26

https://www.youtube.com/watch?v=YR7Sp3XxnVs son meilleur rôle

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Message par Invité Mar 6 Mar 2012 - 17:10

je mets parfois une claque à mon chien et you tube est un outil pour les gueux.

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Message par Eyquem Mer 7 Mar 2012 - 13:28

Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films - Page 23 MarthaMarcyMayMarlene

"Martha Marcy May Marlene" de Sean Durkin.

J'ai trouvé ça bien bien angoissant ; c'est plutôt bien fichu dans son genre, si on aime ce genre (des plans larges tirés au cordeau, avec un décor parfaitement symétrique et des personnages rapetissés ou décentrés, pour susciter le sentiment d'étrangeté au monde ; des travellings de recadrage chronométrés à la milliseconde propres à faire naître le malaise, une sensation d'étouffement, etc : j'adhère pas à tous ces effets de maîtrise, mais bon.)

Quant au propos : le film noue avec pas mal d'habileté deux univers donnés d'abord comme distincts : celui d'une secte sylvestre tout ce qu'il y a de fasciste (effacement du soi, désappropriation du corps offert à la communauté, et amour de la mort) et celui d'une villa tout ce qu'il y a d'upper class (villa au bord du lac, avec intérieur design et soirées cocktail sur la terrasse). Le film intéresse quand il organise des effets de contamination de ces deux univers, quand c'est la grande villa au bord du lac qui devient étrange, inquiétante.

Comme petit film de terreur, ça fait son effet.
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Message par Invité Mer 7 Mar 2012 - 16:15

notre grand cheval de mer est de retour : bienvenue à toi Can A Son !

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Message par Invité Mer 7 Mar 2012 - 17:51

(?)
je suis allé prendre le pouls de Joe Carnahan. Narc m'avait laissé une impression _ une impression, qu'il aurait fallu que je ré-étayes d'une re-vision; puis il y a eu Mi$e à prix et l'Agence tous risques, deux buddy actionners, faussement décomplexés, très formatés, très découpés, un peu crétins, comme il se doit, comme il se donne, aux studios.
the grey, renommé le territoire des loups dans l'hexagone, parle d'un groupe travaillant pour une société construisant un oléoduc en Alaska. Un avion les transportant je ne sais où (plan sur l'extérieur du cockpit obstrué de neige) s'écrase sur le territoire d'une meute de loups affamés ,fantasmés, mais très visibles; et les survivants, menés par un chasseur interprété par Liam Neeson, commencent à envoyer des signaux de fumée au spectateur, à travers leur fuite, éperdue donc, sans repères, à lui faire comprendre que la neige, c'est l'équivalent du sable du marchand qui s'infiltre dans les tenues des GI's, là bas, au moyen orient, un contexte fantasmé, condensé sous la forme d'un conte réaliste, à l'usage de la communauté.

Le début est assez étonnant, comme si Hollywood, par le biais de Carnahan, essayait d'absorber la forme que Malick a inventé dans ses derniers films, ici un appel au passé _qui s'entremêle avec le présent, dans le froid, entre les flocons digitaux _, entre nostalgie (un enfant dans les bras d'un père, couleur sépia, les cheveux longs d'une fillette sur le visage d'un autre etc...), morbidité, irréductibilité de la perte, et moteur de l'action, du pas suivant sur le chemin de l'épuisement, du désespoir.
Carnahan privilégie les gros plan sur les visages, plans large sur des figures esseulées, l'image est contrastée, bougée, comme prise sur le vif, la rare lumière éblouissante, les corps alourdis; le découpage est rapide à contrario de ce que l'on attendrait dans un tel décor, c'est une film d'action tout de même, ou il fait mine de l'être, perd beaucoup d'énergie, d'originalité à l'être; ce n'est pas la tente rouge de Kalatazov.
La femme que le personnage de Neeson a perdue (on ne sait pas de quelle manière au commencement), qui l'étreint et le caresse avec la tendresse d'une mère pour un enfant, c'est en quelque sorte un idéal, échoué sur le théâtre de la guerre, un idéal dont les survivants du crash admettent un à un la disparition (un à un, ils meurent, et ceux qui restent ramassent leurs porte-feuilles, leurs porte-souvenirs, comme s'il s'agissait de dog-tag de soldats tués au combat).
Comment reconstituer cet idéal, ce paradis perdu? Posée est la question de la foi, par l'un des survivants, un croyant, souffrant de vertige, qui est attristé par le matérialisme hanté de deux de ses compères, parmi lesquels Neeson, qui ne croit que dans ce qui l'entoure, l'air dans ses poumons, les loups qui les encerclent.
Pourtant, quand seul, agenouillé, il contemple les photos de ses camarades tombés, il ne peut réprimé des larmes, et ses mains se joignent en une pose de prière (Auparavant son visage aura été mangé par le soleil, évoquant des images panthéistes (?) de tree of life). C'est à ce moment là qu'il se rend compte que son périple, sa fuite, l'a mené dans la tanière même des loups, que la clémence qu'il pouvait espérer, pour lui ou pour les autres, dans la croyance, la religion, se révèle être sa descente au tombeau.
Alors bien sûr, il faudrait parler des loups, des monstres au pelage noir ou gris, aux yeux flambants; de ce qu'il représentent de l'adversité, de l'autre; les survivants en bouffent un à un moment donné. Je sais pas, relire peut-être le topic initié par Borges, à propos d'un texte de Kafka?

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Message par Invité Mer 7 Mar 2012 - 18:06

mopi j'en suis resté à me demander si c'était vrai la couleur d'un canasson qui à bien galopé comme celui qu'essuie wayne au dédut des searchers.
cette tâche de couleur, cette texture du poil m'obsède : y'a pas un cavalier parmi vous ?

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