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Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films

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Message par Eyquem Jeu 8 Mar 2012 - 16:06

Vu plein de films de février, mais rien de bien marquant (à part "Sport de filles", super).
Alors je revois des films qui datent de bien avant que je sois né.

En ce moment, des Nicholas Ray. Il y a rien de plus beau.

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"...I love you, Bowie."
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Message par Invité Jeu 8 Mar 2012 - 17:42

oh oui Nick et sa passion du vide ... quel frisson !! à mon goût grosse daube surévaluée.
d'ailleurs qui l'a sorti de son ornière damnée ? la nouvelle vague, wim wenders, eyquem : la boucle est bouclée

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Message par Invité Jeu 8 Mar 2012 - 22:03

Zodiac de Fincher, mes amis quel ennui : la première vision a sa sortie déjà, maintenant toujours, ces personnages qu'on ne lâchent pas d'une semelle, cette action qui n'en finit pas de piétiner, cette absurde division du monde sans équivalent visuel ni moral ni esthétique entre l'ombre et la lumière tout cela mâtiné de brossage de dents de sandwitchs fluorés et d'une certaine maladresse de vivre est vraiment vraiment éprouvante.

comment faire pour d'un coup oublier.

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Message par Borges Ven 9 Mar 2012 - 8:28

certains des films de nicholas ray sont parmi les plus beaux du monde, mais je dois bien avouer n'avoir jamais réussi à sentir complètement la force des "amants de la nuit"; je l'ai pourtant vu 3 ou 4 fois; ceux qui me touchent c'est "le violent", "les indomptables", "johnny guitare","la forêt interdite", "le roi des rois" (vu gosse, plus jamais depuis)

mais j'ai pas renoncé à sentir cette beauté, après tout, il m'a fallu plusieurs tentatives avant de sentir que "johnny guitare" était l'un des plus beaux films du monde




y a peu, j'ai revu Picnic At Hanging Rock, que j'avais vu y a des années, sans rien y trouver; cette fois ce fut un événement; le seul film qui réussisse à rendre l'univers de Poe, un rêve dans un rêve, avec quelque chose de plus (le politique, le "social"...)

long est le temps, mais il se montre le vrai




comme dirait heidegger, il ne faut pas chercher le mystère, tenter de résoudre cette disparition (meurtre, fuite, irrationnel aborigène...). Le film est une monstration du mystère, l'être du mystère, comme disparition hors de la présence et du présent; un film sur l'être et le temps, un métasensible qui n'est pas au-delà du sensible, mais le sensible dans son mouvement; il y a le mystère, celui de ce qui purement disparait, ce qui se donne en disparaissant, face à la présence "constante" de la nature, du roc (la beauté, l'amour, l'amitié, tout ce qui ne s'accomplit pas, demeure dans l'inachevé, méconnu, ignoré, méprisé, tout ce qui se rate, s'achève avant le temps (ou disparu dans la plénitude de son éclat est gardé dans le souvenir, dans la mémoire intériorisante )

Le mystère c'est seulement ce pur effacement et sa mémoire "poétique".




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Message par Largo Ven 9 Mar 2012 - 10:49

Un site consacré à Shining : http://www.theoverlookhotel.com/

Avec pas mal de documents et de bidules divers et variés. Je sais qu'il y a des amateurs...
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http://www.raphaelclairefond.com/

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Message par Eyquem Ven 9 Mar 2012 - 14:59

salut Largo,
Largo a écrit:Un site consacré à Shining : http://www.theoverlookhotel.com/

Avec pas mal de documents et de bidules divers et variés. Je sais qu'il y a des amateurs...
ah oui, tiens : page 5, il y a une série de 4 vidéos d'un certain Rob Ager, qui pense avoir identifié la photo finale : ce serait un scoop (en tout cas, je ne l'avais jamais lu) :

Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films - Page 24 Shining-1921

Il croit avoir reconnu le président Woodrow Wilson, derrière Nicholson (c'est lui qui retient son bras).
1921 : c'est la date à laquelle Wilson quitte la présidence.

S'ensuit une longue explication sur l'histoire de la Banque Fédérale, créée en 1913 par Wilson, président, avec l'appui de tous les plus gros financiers du pays. J'ai pas tout compris, c'est un cours d'économie en anglais, mais ça fait sens avec le thème de l'or, de l'argent, développé tout au long du film, et dont il avait été question sur le topic des cdc.



(du même Rob Ager, j'avais regardé une étude sur les aberrations spatiales dans l'Overlook Hotel ; quelqu'un avait posté ça sur le forum fdc)


Dernière édition par Eyquem le Ven 9 Mar 2012 - 15:13, édité 1 fois
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Message par careful Ven 9 Mar 2012 - 15:11

http://collativelearning.com/the%20shining%20-%20chap%2015.html

(Je me souviens de cette histoire...En bas de la page. Ils en parlent aussi dans les commentaires sur l'édition BR de l'intégral du coffret UK de Kubrick )
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Message par Invité Ven 9 Mar 2012 - 15:15

Sympa, ce site. Merci Largo Smile

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Message par Invité Ven 9 Mar 2012 - 15:16

Merci aussi, Careful.

On est gâtés, là. lol



(PS: vu dans le chat-machine. Lepage? J'en avais causé sur le topic maudit (snf). Very Happy

[...] J'aime bien les "conférences gesticulées" de Frank Lepage, qui explique assez bien la logique qui est derrière tout ça. ( http://tvbruits.org/spip.php?article981 )

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Message par Invité Dim 18 Mar 2012 - 14:54

Vu John Carter of Mars de Disney, réalisé par Andrew Stanton, un des pontes du studio Pixar: il avait réalisé Wall-E en 2008. C'est son premier film en "live", avec des acteurs de chair et de sang qui se montrent tels quels sur l'image, son premier film en 3D je crois.
Les réalisateurs d'animation qui passent à la 3D ont souvent des idées intéressantes quand à l'usage symbolique, le mobile en quelque sorte, qui stigmatise, la matière des images, des idées, des formes à l’œuvre dans le film: dans Dragons, il s'agissait de donner du volume, de le vie aux créations qu'un gamin crayonnait sur l'aplat d'une page; ce changement de référentiel devenait essentiel pour la continuité, le passage des épreuves, le passage à l'âge d'homme, puis le retour à l'aplat à la fin, à la mort fictive, rendue à la fiction;
dans "JC" of Mars (importance des initiales lol) le corps du héros est "télégraphié" (le film commence dans l'Amérique de l'après guerre civile, l'âge du télégraphe, et c'est également l'objet de la première et énigmatique scène) de la Terre à la planète rouge, comme un message dont l'original, dépourvu ensuite d'utilité, mais toujours présent, est transmis à un destinataire lointain. Le corps du héros est donc encodé par un émetteur, puis le résultat de l'encodage est envoyé à un récepteur/décodeur/synthétiseur qui en crée un double.
De la 3D (si l'expérience était parfaite, idyllique), on dit souvent qu'elle plonge le spectateur dans l'écran, dans la profondeur de l'image (Jerzy dirait que tout se passe dans les lunettes qu'on porte sur le nez lol, qu'on a à faire à une miniaturisation conjointe du champ), et cette idée d'un corps transporté par des ondes de lumière bleu dans un ailleurs exotique, c'est une manière d'imprimer cette expérience du spectateur à l'intérieur du récit. Il est donné substance fictionnelle à cet acte de foi, en quelque sorte.
D'ailleurs l'usage de la 3D par les cinéastes a modifié le rapport qu'il peuvent avoir à l'idée de contemplation, du plan regard suivi du plan qui montre ce que le héros regarde, cette manière d'identification, de projection devient étonnante puisque celui qui regarde se trouve souvent dans le plan-regard, une ubiquité qu'il s'agirait d'étudier: le personnage qui regarde, visage en gros plan, n'est pas le même qui celui qui apparaît dans le plan suivant, l'un est réceptacle de l'identification du spectateur "passif" (on peut aussi le dire du corps source du héros, resté en stase, hors de la vie, mais fragile, prisonnier des évènements, et nécessaire à la vie de l'incarnation), l'autre véhicule du spectateur projeté, "actif", dans l'écran, par la "magie" de la 3D. On voit ça aussi dans le dernier Scorcese.
Le corps-source, on peut aussi l'envisager à l'échelle du récit: la première partie dans l'ouest, dans les paysages et les lieux de westerns fordiens (mais je pensais beaucoup à Gir je dois dire), mais trop découpée, presque expédiée, mise à mal sur l'autel de la norme je pense (le film est bien trop court, son principal défaut, son manque, c'est son oubli du temps qui passe), présentent une mythologie, une série de rapports, de références historiques _ relations entre les indiens et l'armée américaine, entre le sudiste revenu résigné, pugnace, individualiste de la guerre, et l'idée d'un vivre ensemble, entre un territoire faussement vierge et un peuple sans passé. Cette mythologie est réinvestie, réinventée sur le territoire idéal et désertique de Mars, de Barsoom, où deux communautés, deux cités s'affrontent alors quand dans les fractures du paysage se cachent des tribus de sauvages superstitieux, aux mœurs guerrières, où la notion de filiation (père-fille par exemple) semble réprimée (...).

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Message par Invité Mer 21 Mar 2012 - 17:49

http://www.wat.tv/video/jose-benazeraf-dans-cabinet-1njs3_2tc25_.html

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Message par Invité Sam 24 Mar 2012 - 17:44

Vu Le lieu du crime hier.

Au fond c'est l'histoire d'un enfant et d'une famille tirés a hue et a dia, chez Téchiné comme chez le Truffaut Des 400 coups.

Mais ce que fait Truffaut par les moyens mêmes du cinéma, qui apportent à son film un plus-value sans conteste, Téchiné lui préfère la veine romanesque éclatante, éclats qui rejaillissent sur chacun de la petite dizaines de personnages.

Le repas de communion sur la terrasse des grands parents en est un moment irrésistible.

Et le film lui même est éblouissant.

ps dans un bonus Jean-Michel Frodon en compagnie de Techiné ramène tout, de façon navrante, à la famille du cinéma ( Darrieux et Deneuve ), l'histoire du cinéma ( ces films de famille dont le père ( Lanoux ) veille jalousement à la diffusion ... ) comme un psy recentrerait le patient sur sa famille.

Téchiné se bornant à préciser que Darrieux et Deneuve c'était la danse et les couleurs des Demoiselles de Rochefort d'une part, et d'autre part des actrices, nerveuses, rapides qui couvaient le feu sous la cendre ...

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Message par balthazar claes Lun 26 Mar 2012 - 11:33

Spectres de Marx
L'État de la dette, le travail du deuil
et la nouvelle Internationale


balthazar claes

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Message par Invité Lun 26 Mar 2012 - 23:42

balthazar claes a écrit:
Spectres de Marx
L'État de la dette, le travail du deuil
et la nouvelle Internationale


merci, je ne sais absolument rien de Derrida, je vais essayer de commencer par ça. Je lis en ce moment L'hypothèse communiste de Badiou, le texte Mai 68 revisité, quarante ans après m'a beaucoup touché, Badiou y déroule sa vision de Mai 68 et ce qui a compté le plus pour lui de cette politique d'émancipation, dans un quatrième Mai: "des discussions informelles commencent..."
https://rapidshare.com/files/2722798217/Mai_68_revisité_-_Badiou_L_hypothèse_communiste.pdf

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Message par Borges Mar 27 Mar 2012 - 9:08


hello à tous;

on avait déjà donné ce lien, pour ceux qui connaissent pas :

http://www.jacquesderrida.com.ar/frances/frances.htm


et pour badiou, déjà donné aussi :

http://www.entretemps.asso.fr/Badiou/seminaire.htm


le net est riche hélas et nous n'avons pas lu tous les livres, mais on peut se consoler, en pensant, comme derrida, que celui qui a lu intégralement une seule phrase a tout lu


L'humanisme au départ ne vaut rien, car alors on ne peut en sortir, tout tourne autour de l'homme, c'est comme une glu (et l'humanisme lui-même devient gluant). Il faut toujours reprendre le procès du moralisme, qui est la figure que prend la philosophie quand elle est exténuée, ce moralisme qui revient toujours à l'axiome unique selon lequel il vaut mieux être gentil plutôt que méchant. Quand on en est là, c'est qu'on est au fond du trou. Personnellement, je pense qu'il vaut mieux être gentil que méchant, mais cela doit venir à la fin, quand on sait ce que cela veut dire "être gentil" et "être méchant". Comme Foucault le laissait entendre, faire le geste philosophique inaugural de se débarrasser de l'homme, c'est cela être réellement dans la mort de Dieu. Si vous ne faites pas ce geste, vous êtes inéluctablement dans la religion, et la plus détestable qui soit, la religion sans Dieu.

(badiou)
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Message par Invité Mar 27 Mar 2012 - 10:29

merci, je ne sais absolument rien de Derrida, je vais essayer de commencer par ça.


C'est bien d'avoir envie de lire ce livre. C'est bien, toute cette bonne volonté, cette curiosité soudaine, cet appétit gargantuesque de dévorer de bons livres, Spectres de Marx en l'occurrence.

Sans s'être donné la peine, même superficiellement, de s'informer sur quelques éléments de base de la pensée de Derrida. La tâche s'annonce ardue, réclamera quelque humilité, sans doute, quelque labeur, quelque suée, quelque découragement, suivi de reprise, d'entêtement, etc. Quelques incursions dans l’œuvre en amont (grâce au lien général). Et on espère que ça ne se résumera pas ou ne se réduira pas au final à quelques formules "paris-match" ou "inrock", pour le plaisir de "casser", "briser", de ne pas s'en laisser compter. De celles qu'on réservait à la "lecture non lisante" de Rancière, par exemple.




Pourtant, il en a été constamment question ici, de Derrida, sous la plume de Borges. Dans de nombreux posts et développements, qui constituaient à leur manière et à mon sens une bonne introduction, incitation, en situation, relativement simple et non jargonneuse, aux grandes questions posées par Derrida. Davantage même: une mise en œuvre de Derrida, une mise en perspective qui à la fois permettait de s'initier à Derrida et de dépasser le "commentaire explicatif".

Bizarre, dès lors, que systématiquement tu t'empressas de les négliger, par la moquerie ou l'ironie. Pour au bout du compte dire, benoîtement: "je ne sais absolument rien de Derrida". Bel aveu d'humilité... mais en même temps manifestation d'un certain dédain pour ce qui s'écrit sur le forum.

Bizarre aussi, qu'alors que tu passes le plus clair de ton temps ici à distribuer, plus efficacement qu'une machine à servir des cocas, des liens téléchargeables et des textes photocopiés, tu n'aies jamais eu l'envie d'en savoir un peu plus sur Derrida, en exploitant la manne (ahurissante) de textes disponibles par le lien rappelé par Borges.



(Perso, j'avais pondu récemment - pour mon propre plaisir, pas celui "d'édifier" de rares lecteurs de passage - un long post qui d'une certaine façon était une façon (ludique) d'introduire à quelques éléments saillants de la pensée de Derrida (période "grammatologie", "l'écriture et la différence", "la dissémination: les grands textes de sa période médiane): http://mainoptique.blogspot.com/search/label/Blair%20Witch%20project )


Seulement voilà. On lit ou on ne lit pas.

Ou on lit, d'une certaine manière, pour se convaincre que décidément celui qui a fait l'effort d'écrire a produit juste du vent. Et on lui administrera des photocopies de textes, éloquents, parlant tout seul par eux mêmes, qui montrent la vanité d'un tel effort.


Parfois, "on" préférera expédier d'un ricanement goguenard les posts que d'autres se sont fait ch... à rééditer constamment, par souci de clarté: a titre de blablas de baudruches "philosophistes", ou alors on préférera insulter directement, en termes scatologiques ou sexuels, ou les taxer d'humanistes, par exemple, ou de petits instituteurs autoritaires, etc.

D'autres expliqueront, en jouant sur des paradoxes faciles, qu"expliquer", c'est nécessairement perpétuer, dans une position de domination, l'écart entre la position de "savoir" et celle "d'ignorance".


Pour l'exigence ou le désir de "penser", si on encourage pas trop l'écriture, on préfère plutôt abreuver les quelques lecteurs de liens à télécharger. Désormais, c'est plutôt ça qui tient lieu d'échange, de stimulant:

c'est libre service-hamburger-quick, et gratuit. C'est la loterie, mais gratuite.
Un peu comme sur enculture: tiens, tu l'as celui-là? Ah non, il manque à ma collection, et tu peux me mettre celui-ci en rapidshare? Super merci: j'ai ça aussi, si ça t'intéresse, édition super-pokemon... etc.

Debord serait pas content, en tout cas pour l'objet-livre (les films, ça se consomme plus aisément, j'en sais quelque chose): s'il faut attendre que le livre apparaisse providentiellement sur l'écran pour se dire: "ah tiens, super, merci, je vais commencer par ça", il dirait que c'est un comportement de consommateur passif, dont les besoins sont créés du dehors, occasionnels, discontinus, à la diable, au petit bonheur la chance.... Bref, un consumérisme de gogo; ce n'est pas un désir qu'on avait spécialement, jusqu'à ce que ça passe, sur l'écran, disponible, tout près, tout cuit, à portée de la main.

Et si le lien pdf de Spectres de Marx n'avait jamais été fourni? L'occasion aurait été manquée, hélas. Donc, c'est une bonne occasion de le lire, Spectres de Marx. Jamais on y aurait pensé avant. Occasion à saisir.

Sinon, on peut aller dans les bibliothèques, c'est gratuit aussi. Si on trouve "spectres de Marx" dans une bibliothèque, au gré du hasard, ou parce qu'il passait justement par là, tombant d'un chariot, occasion providentielle...



Tout ce "savoir" à disposition, pour chacun et pour soi-même. "Je ne sais absolument rien de truc": on a en causé pendant des années, m'en fous, je lisais pas, ou ça m'intéressait pas, ces cuistreries. Mais maintenant, ô joie, j'ai un accès direct, gratuit, à tout ça. Quelle aubaine. Enfin, je vais pouvoir m'y mettre! Et sérieusement!
Après le temps béni des photocopies, viendra enfin le temps, plus âpre, de la lecture...


Ben oui: tant mieux, tant mieux. Plutôt que de discuter vainement, il vaut mieux placer des liens de textes à télécharger. Fallait qu'un lien arrive pour donner envie de savoir quelque chose sur quelque chose dont on se plaignait de n'absolument rien savoir.
Un remède à la paresse, au manque de curiosité, au manque d'envie de lire les autres sur un forum, en somme. Manque d'envie qu'on compense largement par tous ces textes qu'on photocopie, et qu'on place à l'attention du lecteur, pour l'informer. A minima. Par pure générosité. Plaisir de rendre service, d'être utile. De servir à quelque chose. Utilitarisme. Fonctionnel. Activité pensante de fonctionnaire. Penser par, avec, et grâce à la photocopieuse, ou le distributeur de cocas. Bien frais les cocas - pas réchauffés, bien entendu.





Quelques raisons pour lesquelles j'ai perdu l'envie et l'enthousiasme de passer écrire, poster, pour ma part.





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Message par Invité Mar 27 Mar 2012 - 12:39

jerzy P a écrit:
(Perso, j'avais pondu récemment - pour mon propre plaisir, pas celui "d'édifier" de rares lecteurs de passage - un long post qui d'une certaine façon était une façon (ludique) d'introduire à quelques éléments saillants de la pensée de Derrida (période "grammatologie", "l'écriture et la différence", "la dissémination: les grands textes de sa période médiane): http://mainoptique.blogspot.com/search/label/Blair%20Witch%20project )
salut Jerzy-copain, tu m'as manqué ces derniers jours où tu lisais tout Proust. Et te revoilà, irascible procureur de la République des profs de sport.
Bien sûr que je suis passé à côté de pas mal de choses, et dit plein d'âneries, etc. Chacun a sa part, il me semble... Borges a aussi filé des coups de pied au cul... Aujourd'hui j'aime bien Borges, sans ironie aucune. Et je t'aime bien aussi. Mais des fois, t'excite le petit voyou qui est en moi, et puis aussi d'autres trucs plus inavouables que je découvre sur moi...
Merci pour le lien, j'irai te lire. J'ai le dernier Herzog, La grotte des rêves perdus(avec tous les foutus bonus), je peux te le proposer en liens si ça t'offense pas.
Sinon, j'ai lu tout Prout. Tout. (je sais que tu raffoles de mon comique troupier)

bonaprem.

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Message par Invité Mar 27 Mar 2012 - 12:47

"Spectres de Marx" est difficile à trouver en libraire (ou alors il faut le lire en bibliothèque), j'ai essayé de le trouver à Bruxelles et à Paris et il est épuisé partout alors que pratiquement tous les autres livres de Derrida sont facilement accessibles.
Il est assez significatif que cela soit justement celui-là...
On pourrait faire un sketch sur les différences de ton avec lesquels les différents libraires m'ont dit "épuisé", représentatif de la culture avouée ou inavouée de chaque librairie. Ceci dit cela m'a fait marcher...

La seule chose que j'en connais c'est la conclusion commentée sur le site web de Pierre Macherey il y a 10 ans, sur la persistance d'un "problème inconstructible", sans doute ce qu'il y a dans et à partir de la critique de l'aliénation. Il lui était plus facile d'en parler via Derrida que par Michel Henry...


Je ne suis pas sûr que le lien posté plus haut soit providentiel: le livre ne sera ainsi jamais réédité.
Comme on reste dans un monde capitaliste, la gratuité du côté le l'immatériel créée de la rareté du côté de la marchandise (on a l'usage d'une chose qui n'a plus besoin d'être produite).
En fait de "spectres de Marx" c'est plutôt de "Présence éternelle et pas assumée de Proudhon" qu'il faudrait parler (il n'y plus de tension contre l'usage et l'échange, tout est déplacé du côté de l'usage, la discours se limite à l'évaluation de l'utilité).

La mise en ligne d'un objet ou d'un discours le vieillit presqu'à coup sûr. Gramsci ne se trouve plus que sur Internet par exemple.

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Message par Invité Mar 27 Mar 2012 - 13:40

Tony le Mort a écrit:"Spectres de Marx" est difficile à trouver en libraire (ou alors il faut le lire en bibliothèque), j'ai essayé de le trouver à Bruxelles et à Paris et il est épuisé partout [...]


Tu m'étonnes un peu. C'est un de ceux qu'on trouve vraiment partout. En librairie comme en bibli. On le trouve à Liège, donc on doit le trouver à Bxl. Car qd il manque (rarement) dans le rayon, ils le commandent à... Bxl.

Car c'est un des rares bouquins de Derrida qui a eu un certain retentissement médiatique et public. Un de ceux qui se sont le plus vendus, pour prendre un critère qui plairait à Luc Ferry. Un bouquin qu'on cite assez souvent, en diverses occasions, le plus souvent pour en dire n'importe quoi, mais bon, c'est un livre qu'achètent souvent des lecteurs qui n'achètent rien d'autre de Derrida..


Des Derrida relativement difficiles à trouver, aujourd'hui, c'est par exemple: "Le toucher... Jean-Luc Nancy", ou "Glas" (qui existait en poche, à une époque, chez Denoël/Gonthier), ou "donner la mort" (je l'ai dans le collectif "l'éthique du don"). Pour ne prendre que trois exemples de textes importants de Derrida, que j'ai, mais que je n'ai pas encore lu. (Je ne peux pas me vanter d'avoir bcp lu Derrida).

Y a des introductions à Derrida, aussi.
Celle de Bennington (à mon avis, elle doit être plus dure à trouver aujourd'hui, car je ne sais pas si elle est rééditée régulièrement).

Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films - Page 24 9782020128711FS


Y en a une qu'on s'achètera une riquette, chez Agora/Pocket. C'est assez réducteur, discutable, mais quand on connaît "absolument rien" de Derrida, c'est assez bien fait, et utile.

Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films - Page 24 41ACDT54YDL._SL500_AA300_

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Message par Invité Mar 27 Mar 2012 - 14:04

Ha ben non je vais être un peu snob mais j'ai essayé, Gibert, Vrin, Compagnie, quelques bouquinistes à Paris.
Tropisme, Filigrame, Potemkine (c'était d'ailleurs hilarant, il paraît que j'étais le deuxième à le leur demander en peu de temps, ils sont gentils mais tellement parano que j'ai senti qu'ils avaient l'impression que l'on se foutait de leur gueule et ils ont absolument voulu prendre mon gsm) et pas mal de bouquinistes à Bruxelles et on le trouve pas, "épuisé".
Par contre "le Toucher" je l'ai vu chez Gibert et "Glas" (en version Gallilée donc chère) à Bruxelles encore récemment.

De Derrida j'ai lu beaucoup de bribes (comme les articles de la carte Postale) mais uniquement lu en entier "l'Animal que donc je Suis" qui m'a fort intéressé (notamment quand il fait remarquer qu'en décentrant Heidegger qui caractérise l'animal de "Weltarm" il apparaît alors dans la pleine continuité avec une conception pleinement cartésienne du sujet, et continue à penser l'altérité comme un concept finalement avant tout anthropologique) même si la limite du livre est qu'il ne discute que la tradition philosophique classique, sur un tel sujet l'ouverture vers l'éthologie animale aurait été intéressante, et rendue le propos du livre moins "historique". On sent que Derrida n'est pas tout à fait à l'aise sur ce sujet et va moins loin qu'il ne le pourrait, et recule au moment de discuter des présupposés de la biologie comme science. Apparemment ce livre est à l'origine de "la Bête et du Souverain".


Dernière édition par Tony le Mort le Mar 27 Mar 2012 - 16:14, édité 6 fois

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Message par Invité Mar 27 Mar 2012 - 14:10

Tu le trouveras à Liège, librairie Pax. La plus grosse librairie de Liège. (Commande-le par tél, si tu veux). Voilà que je fais de la pub gratuite pour une librairie, maintenant Very Happy

(En face de ce bâtiment innommable, que je ne veux pas citer, mais que je peux définir comme une sorte de bâtisse fréquentée par des gens qu'on nomme, en termes techniques, des "étudiants" et des "professeurs"...)

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Message par Invité Mar 27 Mar 2012 - 14:13

Bon ben merci. C'est loin Liège (où je suis né, c'est peut-être pour cela que j'ai du mal à y retourner) en fait mais je vais essayer d'y aller.

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Message par Invité Mar 27 Mar 2012 - 14:14

breaker a écrit:Mais des fois, t'excite le petit voyou qui est en moi

Commence plutôt par celui-ci, alors:


Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films - Page 24 9782718606064


Ben oui, c'était téléphoné, caupin.

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Message par Invité Mar 27 Mar 2012 - 15:37

Sinon, trouvé ça d'occasion dans la bouquinerie "à l'enseigne du commissaire Maigret".

ça fera plaisir à Tony:

Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films - Page 24 359seleclivres_jean-patrick-manchette

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Message par Invité Mar 27 Mar 2012 - 15:41

Ca me fait un peu plaisir, mais moins que de le lire moi-même.
Il est jamais trop tard pour bien faire. Son Journal devrait t'intéresser aussi. Tiens finalement il y a une forte parenté d'esprit, de parcours et même de positionnement politique entre les deux lectures récentes qui m'ont le plus intéressées (le journal de Manchette et celui de Léon Werth), même si deux générations les séparent. Et ils fumaient tous les deux.

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