Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
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Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Vu cet été, encore, quelques films qu'on rattache à ce qu'on nomme "le nouveau cinéma allemand".
C'est le bois lacté (2003) de Christoph Hochhäusler qui m'a le plus enthousiasmé.
Je le mentionne, juste comme ça, car il me semble que personne n'en parle nulle part.
C'est le bois lacté (2003) de Christoph Hochhäusler qui m'a le plus enthousiasmé.
Je le mentionne, juste comme ça, car il me semble que personne n'en parle nulle part.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
J'avais raté Le bois lacté, mais comme on en disait beaucoup de bien, j'étais allé voir son suivant pour me rattraper : "L'imposteur". Mal m'en a pris, c'était très très mauvais.
J'ai rien vu de décisif dans cette "nouvelle vague" du cinéma allemand : Contrôle d'identité de Petzold ; Sehnsucht de V Grisebach ; Ping Pong de Luthardt.
J'ai rien vu de décisif dans cette "nouvelle vague" du cinéma allemand : Contrôle d'identité de Petzold ; Sehnsucht de V Grisebach ; Ping Pong de Luthardt.
Eyquem- Messages : 3126
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
L'imposteur est très différent, quasiment aux antipodes. Sans le trouver aussi mauvais que ça, il ne m'a pas bcp plu.
"Le bois lacté" a une tonalité de conte fantastique. Pour moi, c'est le plus beau film allemand des années 2000.
Bcp apprécié aussi:
"voyage scolaire" de Henner Winckler
On dit bcp de bien de "Marseille" et "Nachmittag" de Angela Schanelec. Pas vu encore...
Les trois susmentionnés, plutôt réticents quand on leur parle d'une "nouvelle nouvelle vague", ont évoqué à l'époque une "école berlinoise".
"Ping pong", c'est vraiment le produit frelaté type: une sorte de sous-sous Haneke "tendance", noyé dans les stéréotypes.
"Le bois lacté" a une tonalité de conte fantastique. Pour moi, c'est le plus beau film allemand des années 2000.
Bcp apprécié aussi:
"voyage scolaire" de Henner Winckler
On dit bcp de bien de "Marseille" et "Nachmittag" de Angela Schanelec. Pas vu encore...
Les trois susmentionnés, plutôt réticents quand on leur parle d'une "nouvelle nouvelle vague", ont évoqué à l'époque une "école berlinoise".
"Ping pong", c'est vraiment le produit frelaté type: une sorte de sous-sous Haneke "tendance", noyé dans les stéréotypes.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
j'ai également trouvé Lucy du même cinéaste très chouette.Bcp apprécié aussi:
"voyage scolaire" de Henner Winckler
Par contre j'ai des souvenirs peu précis de Marseille d'Angela Schanelec, impressions de cadres et de lumières entêtantes.
Merci pour ce retour sur le bois lacté, Eyquem et Jerzy.
vu ce matin un film de Yuen Woo-ping, True Legend avec Man Cheuk Chiu, le sabreur manchot de the blade, un réactualisation du thème de la fraternité impossible, mettant en scène, par le biais d'une histoire de vengeance sanglante au sein d'une famille composite, les rapports culturels et de domination entre l'ancienne enclave, Hong Kong, et la Chine, enfin c'est mon interprétation ... Le tournage a dû avoir lieu courant 2009 puisque David Carradine y fait une courte apparition.
Le ton est assez sombre; dans un premier temps, Woo-ping s'essaye aux images de synthèses, avant de revenir à une chorégraphie plus classique et précise, saturée d'idées et de mouvements épanouis et recomposés, pleins de verdeur et de malice.
A un moment, le héros est victime d'hallucinations et s'imagine s'entrainer avec des adversaires mythiques dans une arène virtuelle surplombée d'une statue géante: quand il recouvre la raison, il dissipe d'un geste ce monde de synthèse. J'imagine qu'il faut y reconnaître une volonté de Woo-ping, de s'émanciper, tout en en jouant, des artifices contemporains du cinéma des corps et de la vitesse. Rien ne remplace la sueur et les cordes attachées telles des ailes au dos des acteurs.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
The Questionable Authenticity of Bob Dylan’s Paintings
http://www.observer.com/2011/09/the-questionable-authenticity-of-bob-dylans-paintings/
Henri-Cartier Bresson
Léon Busy
http://www.observer.com/2011/09/the-questionable-authenticity-of-bob-dylans-paintings/
Henri-Cartier Bresson
Léon Busy
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
J'avoue ne pas connaître. C'est comment?
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Quelle horreur. Et cela est réédité en DVD.
"J'ai fais trop fort, trop grand, trop beau" (BHL à propos de son "film")
"J'ai fais trop fort, trop grand, trop beau" (BHL à propos de son "film")
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Robert Wise, un western, two flags west, de 1950, qui anticipe un film de Peckinpah, major dundee, puisqu'il décrit une cohabitation romanesque d'unionistes et de prisonniers confédérés à des fins de "pacification" de la frontière, quelque temps avant la fin de la guerre civile.
Cela aurait pu être une histoire pour Ford, en effet Frank S. Nugent a contribué au scénario: la vie militaire, les relations hiérarchiques, une femme d'origine mexicaine, cela à son importance, Linda Darnell, dans le camp, mais pas de bal ou de danse, mais des indiens, dont la représentation semble s'écarter un peu de la norme, de la propagande usuelle.
Les indiens rebelles appartiennent à une tribu Kiowa des grandes plaines, famille Kiowa-tano; le nom d'un chef de guerre est évoqué lors de la première rencontre avec la cavalerie us, Satank, qui est un personnage historique.
Satank, portrait de William S. Soule fait en 1870~1, peu de temps avant sa mort.
et dans le film (aucune idée de qui il s'agit, aucune information sur imdb)
La première rencontre donc, un panache de fumée derrière une colline, la cavalerie qui s'y dirige, et Wise casse l'équilibre du montage avec un plan impressionnant, cru, pas de flèches, juste une posture, face contre terre:
, puis il panote sur un chariot en flammes, un groupe d'indiens s'enfuyant à l'arrière plan
: historiquement, Satank semble avoir participé au massacre d'un convoi, appelé Warren Wagon Train Massacre ou Salt Creek Massacre (plus de détails ici), cette première rencontre dans le film de Wise peut en être une évocation, synthèse de ce que l'imaginaire populaire retient de ce chef de guerre, un sauvage et un meurtrier.
Pourtant, les quelques scènes, représentant les indiens, qui suivront à la fin du film, la bataille autour du fort après que le Capitaine de la garnison ait assassiné de sang froid le fils de Satank (hors champ ...), légitimant le désir de vengeance du chef, voient un équilibre étonnant dans la répartition des morts, ce n'est pas le tir aux pigeons auquel on assiste habituellement dans les films du renard argenté ou de Ford, une séquence anormale qui témoigne d'un regard plus circonspect, critique de la part de Wise.
Le personnage du Capitaine, en proie à la folie, à l'impossibilité d'exprimer un désir charnel pour le veuve de son frère, L Darnell, est un premier essai peut-être, infructueux, du fait même de sa démence, de dévoiler les crimes de l'armée américaine vis à vis des native americans des états unis.
Mais il y a également des détails très beaux:
ce collage de deux plans
le gamin tire sur ce que l'on suppose être un assaillant kiowa, un soldat à ces côtés, comme par réaction mécanique, reçoit un flèche; le cercle de la violence.
une femme essaye de réconforter son bébé dans le feu du combat, alors que les morts tombent de part et d'autre, elle lui dit que cela sera bientôt fini, qu'ils disparaitront avec le soleil, avec la nuit, ce qui advient, bizarrement, comme dans un conte.
Cela aurait pu être une histoire pour Ford, en effet Frank S. Nugent a contribué au scénario: la vie militaire, les relations hiérarchiques, une femme d'origine mexicaine, cela à son importance, Linda Darnell, dans le camp, mais pas de bal ou de danse, mais des indiens, dont la représentation semble s'écarter un peu de la norme, de la propagande usuelle.
Les indiens rebelles appartiennent à une tribu Kiowa des grandes plaines, famille Kiowa-tano; le nom d'un chef de guerre est évoqué lors de la première rencontre avec la cavalerie us, Satank, qui est un personnage historique.
Satank, portrait de William S. Soule fait en 1870~1, peu de temps avant sa mort.
et dans le film (aucune idée de qui il s'agit, aucune information sur imdb)
La première rencontre donc, un panache de fumée derrière une colline, la cavalerie qui s'y dirige, et Wise casse l'équilibre du montage avec un plan impressionnant, cru, pas de flèches, juste une posture, face contre terre:
, puis il panote sur un chariot en flammes, un groupe d'indiens s'enfuyant à l'arrière plan
: historiquement, Satank semble avoir participé au massacre d'un convoi, appelé Warren Wagon Train Massacre ou Salt Creek Massacre (plus de détails ici), cette première rencontre dans le film de Wise peut en être une évocation, synthèse de ce que l'imaginaire populaire retient de ce chef de guerre, un sauvage et un meurtrier.
Pourtant, les quelques scènes, représentant les indiens, qui suivront à la fin du film, la bataille autour du fort après que le Capitaine de la garnison ait assassiné de sang froid le fils de Satank (hors champ ...), légitimant le désir de vengeance du chef, voient un équilibre étonnant dans la répartition des morts, ce n'est pas le tir aux pigeons auquel on assiste habituellement dans les films du renard argenté ou de Ford, une séquence anormale qui témoigne d'un regard plus circonspect, critique de la part de Wise.
Le personnage du Capitaine, en proie à la folie, à l'impossibilité d'exprimer un désir charnel pour le veuve de son frère, L Darnell, est un premier essai peut-être, infructueux, du fait même de sa démence, de dévoiler les crimes de l'armée américaine vis à vis des native americans des états unis.
Mais il y a également des détails très beaux:
ce collage de deux plans
le gamin tire sur ce que l'on suppose être un assaillant kiowa, un soldat à ces côtés, comme par réaction mécanique, reçoit un flèche; le cercle de la violence.
une femme essaye de réconforter son bébé dans le feu du combat, alors que les morts tombent de part et d'autre, elle lui dit que cela sera bientôt fini, qu'ils disparaitront avec le soleil, avec la nuit, ce qui advient, bizarrement, comme dans un conte.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
salut Erwan,
ça a l'air très beau ce film de Wise. mais avant d'écrire des remarques comme celle-ci
, je te conseille de voir ou revoir Fort Apache, Wagon Master ou Cheyenne Autumn.ce n'est pas le tir aux pigeons auquel on assiste habituellement dans les films du renard argenté ou de Ford
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
hi SP, hi erwan;
oui, dans Fort Apache, on voit des indiens massacrer des soldats "blancs" conduits par un malade mental à la mort, ce qui conduira aux tirs aux pigeons des films suivants.... dans cheyenne autumn, les pigeons ayant été si bien tirés, ils sont hélas devenus une espèce en voie de disparition, à protéger...(mais comme disait l'autre, le bon indien n'est jamais assez mort; c'est pourquoi il faut retuer geronimo dans BL)
j'ai revu, il y quelques semaines WM, j'ai plus retrouvé grand chose de la beauté de sa dispersion...
alors que fort apache reste magnifique, pour la pensée et pour le regard; comme disait l'autre : penser, c'est avoir-vu...ford a vu des choses, nous les voyons après lui, et nous pensons à lui...
Borges- Messages : 6044
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
j'aime parfois à malmener mes idoles, mais ce n'est pas aussi simple; ce que je dis est factuellement faux sans doute, je le reconnais.Stéphane Pichelin a écrit:
salut Erwan,
ça a l'air très beau ce film de Wise. mais avant d'écrire des remarques comme celle-ci, je te conseille de voir ou revoir Fort Apache, Wagon Master ou Cheyenne Autumn.ce n'est pas le tir aux pigeons auquel on assiste habituellement dans les films du renard argenté ou de Ford
Fuller encense J Ford à de nombreuses reprises dans son étonnante autobiographie (Breaker a parlé du livre), il le considérait comme un ami et un mentor. Il y a plein de détails intéressants.
Invité- Invité
Afrique je te plumerai
Jean-Marie Teno pas programmable dans les cinémas Utopia, apparemment, avec qui il était en pourparlers pour son dernier film Lieux saints. Utopia n'y a rien compris, ça ne les a pas intéressés.
Pour Teno, Lieux saints n'est pas une rupture avec ses films précédents plus explicitement enragés contre l'ordre colonial. Lieux saints se rapproche de beaucoup du film Trésors des poubelles de Samba Félix Ndiaye, disparu en 2009. Je conçois très bien ce que ces deux films Trésors des poubelles et Lieux saints peuvent avoir d'incompréhensibles pour les spectateurs d'Utopia gavés de tout le discours habituel du misérabilisme...
Teno a toujours eu des diffusions très restreintes, ses documentaires ont tourné autour des 5000 entrées en France. Et au Cameroun, dans son pays... :
Ô liberté...
c'est pour faire quoi même, hein?
Pour Teno, Lieux saints n'est pas une rupture avec ses films précédents plus explicitement enragés contre l'ordre colonial. Lieux saints se rapproche de beaucoup du film Trésors des poubelles de Samba Félix Ndiaye, disparu en 2009. Je conçois très bien ce que ces deux films Trésors des poubelles et Lieux saints peuvent avoir d'incompréhensibles pour les spectateurs d'Utopia gavés de tout le discours habituel du misérabilisme...
aux Etats-Unis on m'a dit:
c'est la première fois qu'on voit un film où les gens ne sont pas riches, et en même temps ils ont une telle tenue, une telle prestance, c'est pas un film "appel à ONG-venez nous aider", c'est un film où les gens ont au fond d'eux quelque chose de tellement fort qu'ils irradient, ce qui est dérangeant parce que ça bouscule tout le discours habituel du misérabilisme, de la pauvreté...
http://blog.cineafrique.org/2010/03/14/entretien-avec-jean-marie-teno-cineaste-documentariste-camerounais/
Teno a toujours eu des diffusions très restreintes, ses documentaires ont tourné autour des 5000 entrées en France. Et au Cameroun, dans son pays... :
Ô liberté...
c'est pour faire quoi même, hein?
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Il fait beau dans la plus belle ville du monde, un court-métrage de Valérie Donzelli. Avis aux amateurs.
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Taddéi, de plus en plus nul, comme ses plateaux.
Sur la fin, il reçoit Maïwenn pour son "polisse", ne tarissant pas d'éloges, sous le charme jusqu'à l'extase:
"'c'est la première fois dans l'histoire du cinéma, non, qu'on fait un film qui ressemble à ce point à la vie? ça dure deux heures, mais on a l'impression qu'on pourrait ajouter une heure de plus et que ça ne changerait rien. Y a pas de début, y a pas de fin. Et à la fin, on voit pas le mot "Fin". Vous ne pensez pas qu'on n'a jamais proposé un film qui se rapproche autant de la vraie vie?
(Le film en question, on en donne la B.A. Des tranches de vraie qui font tellement "vrai" qu'on dirait un mix de Julie L'Escaut, L627, Navarro et inspecteur Regnier)
Maïwenn: oh ben non hein, y en a plein qui ont fait des trucs comme ça, déjà. Par exemple, Altman. J'ai bcp revu, pour faire mon film, "short cuts", que j'adore.
Taddéi: oui, Short cuts, une adaptation des nouvelles de Raymond Carver. Des tranches de vie, c'est vrai, sans début ni fin. Mais comment expliquez-vous que dans votre film, ce soit si vrai, si proche de la vie?
Maïwenn: oh ben si ça fait tellement vrai, c'est juste parce que les acteurs jouent trop bien hein.
Taddéi: ah ça, donc, ah oui.
Maïwenn: ben oui, c'est proche de la vraie vie parce que c'est une fiction où les acteurs jouent très bien.
Taddéi: en effet, ils sont tous formidables. Petit extrait. (Viard et Joeystarr au bord de la crise de nerf. Au milieu, plein de pédophiles et d'enfants abusés. Un rythme trépidant, nerveux, caméra à l'épaule. On pense à un Derrick survitaminé supervisé par Ferrara).
Plus tard, il reçoit Béatrice Uria-Monzon, la plus grande mezzo-soprano de l'histoire de l'univers. Qui triomphe dans Carmen.
Extraits. (J'aime pas l'opéra, j'y connais rien, d'accord, mais je ne peux m'empêcher de trouver qu'elle chante comme une serpillère, avec un de ces vibratos qui chevrote à écorner les bœufs.)
Taddéi: c'est un métier très dur. Bcp plus dur que chanteur ou chanteuse de Rock. La critique et les fans sont impitoyables, alors qu'en rock, les fans vont voir le chanteur au concert, et même si c'est mauvais, ils sont contents parce qu'ils aiment le chanteur. Alors qu'à l'opéra, si vous êtes mauvais, on se fait siffler, puis la critique vous descend en flamme.
Béatrice U.M.: oh c'est pas si différent, prenez Amy Winehouse par exemple. Sur la fin, elle se faisait pas mal siffler, le public était pas content.
Une intervenante: oh oui mais non, Amy Winehouse, c'était parce qu'elle annulait tout le temps ces concerts à la dernière minute. Une fois, ça va, deux fois, bon, encore, mais à la dixième fois, le public en a un peu assez, quoi.
Un intervenant: oui mais là, elle est annulée pour de bon, donc, plus trop de problème.
Après la chanteuse, Taddéi s'adresse à un autre intervenant: qu'avez-vous envie de dire pour conclure?
- Eh bien, on a bcp parlé de politique dans cette émission, mais j'ai envie de dire que c'est la beauté qui sauvera le monde, comme disait Camus.
Taddéi: ah mais pardon, excusez-moi, est-ce que n'est pas plutôt André Breton qui a dit ça?
L'intervenant: oui, bon, enfin, c'est un André aussi, de toute façon, donc ça va.
Sur la fin, il reçoit Maïwenn pour son "polisse", ne tarissant pas d'éloges, sous le charme jusqu'à l'extase:
"'c'est la première fois dans l'histoire du cinéma, non, qu'on fait un film qui ressemble à ce point à la vie? ça dure deux heures, mais on a l'impression qu'on pourrait ajouter une heure de plus et que ça ne changerait rien. Y a pas de début, y a pas de fin. Et à la fin, on voit pas le mot "Fin". Vous ne pensez pas qu'on n'a jamais proposé un film qui se rapproche autant de la vraie vie?
(Le film en question, on en donne la B.A. Des tranches de vraie qui font tellement "vrai" qu'on dirait un mix de Julie L'Escaut, L627, Navarro et inspecteur Regnier)
Maïwenn: oh ben non hein, y en a plein qui ont fait des trucs comme ça, déjà. Par exemple, Altman. J'ai bcp revu, pour faire mon film, "short cuts", que j'adore.
Taddéi: oui, Short cuts, une adaptation des nouvelles de Raymond Carver. Des tranches de vie, c'est vrai, sans début ni fin. Mais comment expliquez-vous que dans votre film, ce soit si vrai, si proche de la vie?
Maïwenn: oh ben si ça fait tellement vrai, c'est juste parce que les acteurs jouent trop bien hein.
Taddéi: ah ça, donc, ah oui.
Maïwenn: ben oui, c'est proche de la vraie vie parce que c'est une fiction où les acteurs jouent très bien.
Taddéi: en effet, ils sont tous formidables. Petit extrait. (Viard et Joeystarr au bord de la crise de nerf. Au milieu, plein de pédophiles et d'enfants abusés. Un rythme trépidant, nerveux, caméra à l'épaule. On pense à un Derrick survitaminé supervisé par Ferrara).
Plus tard, il reçoit Béatrice Uria-Monzon, la plus grande mezzo-soprano de l'histoire de l'univers. Qui triomphe dans Carmen.
Extraits. (J'aime pas l'opéra, j'y connais rien, d'accord, mais je ne peux m'empêcher de trouver qu'elle chante comme une serpillère, avec un de ces vibratos qui chevrote à écorner les bœufs.)
Taddéi: c'est un métier très dur. Bcp plus dur que chanteur ou chanteuse de Rock. La critique et les fans sont impitoyables, alors qu'en rock, les fans vont voir le chanteur au concert, et même si c'est mauvais, ils sont contents parce qu'ils aiment le chanteur. Alors qu'à l'opéra, si vous êtes mauvais, on se fait siffler, puis la critique vous descend en flamme.
Béatrice U.M.: oh c'est pas si différent, prenez Amy Winehouse par exemple. Sur la fin, elle se faisait pas mal siffler, le public était pas content.
Une intervenante: oh oui mais non, Amy Winehouse, c'était parce qu'elle annulait tout le temps ces concerts à la dernière minute. Une fois, ça va, deux fois, bon, encore, mais à la dixième fois, le public en a un peu assez, quoi.
Un intervenant: oui mais là, elle est annulée pour de bon, donc, plus trop de problème.
Après la chanteuse, Taddéi s'adresse à un autre intervenant: qu'avez-vous envie de dire pour conclure?
- Eh bien, on a bcp parlé de politique dans cette émission, mais j'ai envie de dire que c'est la beauté qui sauvera le monde, comme disait Camus.
Taddéi: ah mais pardon, excusez-moi, est-ce que n'est pas plutôt André Breton qui a dit ça?
L'intervenant: oui, bon, enfin, c'est un André aussi, de toute façon, donc ça va.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
- Eh bien, on a bcp parlé de politique dans cette émission, mais j'ai envie de dire que c'est la beauté qui sauvera le monde, comme disait Camus.
-Taddéi: ah mais pardon, excusez-moi, est-ce que n'est pas plutôt André Breton qui a dit ça?
-L'intervenant: oui, bon, enfin, c'est un André aussi, de toute façon, donc ça va.
-ah, mais non, ce n'est pas un andré, c'est le prince qui l'a dit, fit un autre intervenant. Est-il vrai, prince, que vous ayez dit un jour que la « beauté » sauverait le monde ? Messieurs, s’écria-t-il en prenant toute la société à témoin, le prince prétend que la beauté sauvera le monde ! Et moi je prétends que, s’il a des idées aussi folâtres, c’est qu’il est amoureux. Messieurs, le prince est amoureux ; tout à l’heure, aussitôt qu’il est entré, j’en ai acquis la conviction. Ne rougissez pas, prince ! vous me feriez pitié. Quelle beauté sauvera le monde ? C’est Kolia qui m’a répété le propos… Vous êtes un fervent chrétien ? Kolia dit que vous-même, vous vous donnez ce nom de chrétien.
Le prince le contempla attentivement et ne répliqua point.
Borges- Messages : 6044
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Zizek prêche la bonne parole à New-York. Du mal à comprendre ce qu'il dit mais il rencontre un certain écho...
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Trouvé ce truc : http://www.lagueuledelemploi.net/
Un docu en streaming sur le monde du travail, je me demande un peu d'où ça sort. Vous en aviez entendu parler ? Je pense à Breaker, Adeline...
Un docu en streaming sur le monde du travail, je me demande un peu d'où ça sort. Vous en aviez entendu parler ? Je pense à Breaker, Adeline...
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
https://2img.net/r/hpimg11/pics/426470diffCV11024x801.jpg
Là, comme ça, au vu des citations impitoyables, j'ai une petite pensée pour les roustons de ton chien Stef.
Là, comme ça, au vu des citations impitoyables, j'ai une petite pensée pour les roustons de ton chien Stef.
careful- Messages : 690
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Largo a écrit:
Zizek prêche la bonne parole à New-York. Du mal à comprendre ce qu'il dit mais il rencontre un certain écho...
c'est le dispositif du credo, à la messe. super...
le "documentaire" ne résiste pas à cinq minutes de visionnage, c'est fait sur le modèle de loft story.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Borges a écrit:
- Eh bien, on a bcp parlé de politique dans cette émission, mais j'ai envie de dire que c'est la beauté qui sauvera le monde, comme disait Camus.
-Taddéi: ah mais pardon, excusez-moi, est-ce que n'est pas plutôt André Breton qui a dit ça?
-L'intervenant: oui, bon, enfin, c'est un André aussi, de toute façon, donc ça va.
-ah, mais non, ce n'est pas un andré, c'est le prince qui l'a dit, fit un autre intervenant. Est-il vrai, prince, que vous ayez dit un jour que la « beauté » sauverait le monde ? Messieurs, s’écria-t-il en prenant toute la société à témoin, le prince prétend que la beauté sauvera le monde ! Et moi je prétends que, s’il a des idées aussi folâtres, c’est qu’il est amoureux. Messieurs, le prince est amoureux ; tout à l’heure, aussitôt qu’il est entré, j’en ai acquis la conviction. Ne rougissez pas, prince ! vous me feriez pitié. Quelle beauté sauvera le monde ? C’est Kolia qui m’a répété le propos… Vous êtes un fervent chrétien ? Kolia dit que vous-même, vous vous donnez ce nom de chrétien.
Le prince le contempla attentivement et ne répliqua point.
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
BC, Largo, je suis tombée dessus à la télé, j'ai tenu moins de 2 minutes. Le lien que tu donnes Largo est tout à fait puant je trouve : les posters et flyers avec photo et adresse personnelle des recruteurs méchants ça me laisse sans voix, c'est bien précisé : pour que tout un chacun puisse aller leur cracher à la gueule dans leur quartier. Le site est fait de manière anonyme par des anonymes qui n'ont aucun lien avec le film. La boîte de prod laisserait faire ? Bizarre.
adeline- Messages : 3000
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Largo a écrit:Trouvé ce truc : http://www.lagueuledelemploi.net/
Un docu en streaming sur le monde du travail, je me demande un peu d'où ça sort. Vous en aviez entendu parler ? Je pense à Breaker, Adeline...
cool, encore une réflexion aiguisée sur le monde du travail. J'ai vu la bande-annonce je crois, quelques images, cinq secondes peut-être...
J'avais déjà cité ce documentaire il me semble, très bon, sur les étudiants en HEC: "L'initiation"(réalisation Boris Carré et François Xavier Drouet)
Sans doute, ça correspond un peu au sujet... L'extrait est intéressant, dans le genre Patrick Bateman:
sinon pour revenir au truc, "la gueule de l'emploi", je ne sais pas quel est le mot d'ordre, certainement celui de la dictature de la merde, ces programmes qui n'aiguisent rien d'autre que la sottise du téléspectateur. Il y a ce documentaire de Sabina Guzzanti sur Berlusconi qui se termine comme ça:
"coup de poing dans la gueule du téléspectateur", c'est pas la même chose que "coup de poing dans la gueule de Telerama, les Inrocks ou Le Monde.."
Merejkowsky avait essayé à sa manière, une petite chose:
Careful a écrit:https://2img.net/r/hpimg11/pics/426470diffCV11024x801.jpg
Là, comme ça, au vu des citations impitoyables, j'ai une petite pensée pour les roustons de ton chien Stef.
merci!, c'était une blague, mon chien n'a pas de roustons. J'ai deux chiennes, "Fast & furious" et "Lumumba". Petite présentation ici, mais tu connais déjà je crois:
Invité- Invité
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