Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films

David_Boring a écrit:

J'ai rien compris à l'intrigue du film (ça tient ptet pas à Giilliam mais plus à la produciton du film) mais j'ai vraiment eu le sentiment que c'était un film sur le tournage, un film sur le film en fait, une histoire ratée d'un truc qui n'arrête pas de se casser, qui ne marche pas et ne peut absolument pas marcher.

Oui, c'est très bricolé, on a le sentiment d'entrer chez un vieil artisan à l'ancienne, qui n'a pas "évolué". C'est très étrange, un peu comme si le bric-à-brac de la petite troupe reflétait le travail même de Gilliam.

Vu dans la presse une publicité cynique et obscène de l'office du tourisme israëlien.

"Du bonheur d'avoir de l'espace (image d'un surfeur en mer) au plaisir d'en manquer (image d'une boîte de nuit bondée)"

Faut que je vous poste l'image...

arte thema, avec les journalistes qui sont pas contents.

wootsuibrick a écrit:arte thema, avec les journalistes qui sont pas contents.

lol Mona Chollet aussi l'a vu !

Gilliam, c'est un peu comme Burton (de l'aigreur sans doute en moins), c'est aujourd'hui un cinéma qui pue la mort, dont la machine scénaristique est singulièrement grippée. Rien de ceci n'échappe à ces cinéastes qui continuent pourtant à tourner comme ces pantins, jouets que l'on remonte pour qu'ils s'agitent en mouvements paraissant désordonnés mais pourtant toujours identiques car "programmés". J'ai pas vu le dernier mais le précédent, qui lorgnait du côté d'Alice aux pays des merveilles (tiens, c'est aussi la nouvelle adaptation de Burton!) était vraiment atroce. Ca ressemble de plus en plus aux cauchemars viciés d'adultes qui ne peuvent plus s'extirper du commerce de leur enfance car ils voient qu'il est déjà fort tard, fondamentalement incapables par ailleurs de s'adapter au nouvel "âge" (numérique) du cinéma. Mais, après tout, leur cinéma a toujours eu maille à partir avec le cauchemar, seulement ils ne semblent plus être poursuivis par eux dans leurs nouveaux films mais tentent désespérément de poursuivre ceux-ci.

Vu le nouveau "Sherlock Holmes", un peu long mais plutôt sympa.. où l'on découvre un Sherlock cogneur..

et aussi tombé la semaine dernière sur le "nouveau" Metropolis de Lang sur Arte. Ce film mériterait bien un topic par ici, je crois..

C'est pour le moins rigolo de voir aujourd'hui de nouvelles générations se diriger tout droit dans la voie sans issue tracée par des gens comme Gilliam ou Burton. Je pense à Jonze, Gondry ou Anderson qui avec son nouveau film sortant je crois aujourd'hui ("Fantastic Mr. Fox") revisite aussi Roald Dahl, après le "Charlie et la chocolaterie" de Burton.. films issus de livres pour enfants mais sans l'enchevêtrement toujours surprenant et inattendu du texte et des images, avec que de l'image(rie) dedans (dont la réalisation est un exploit en lui-même), donc sans trace de l'impureté toujours heureuse du livre pour enfants.

JM a écrit:Je pense à Jonze, Gondry ou Anderson...

Les deux autres, je ne sais plus, mais je croyais que tu avais bien aimé "Soyez sympas, rembobinez".

Eyquem a écrit:

JM a écrit:Je pense à Jonze, Gondry ou Anderson...

Les deux autres, je ne sais plus, mais je croyais que tu avais bien aimé "Soyez sympas, rembobinez".

oui je n'ai pas crains, mais c'est sans doute l'exception qui confirme la règle ! Plus sérieusement, et pour revenir à ce que je disais, je vois quand même mal où va ce cinéma sinon vers une crise annoncée dans un certain nombre d'années, crise qui pourrait-on penser sera féconde mais qui chez Gilliam et Burton n'a, de mon point de vue, rien donné de bon..

Je sais plus trop où j'ai lu récemment que "Total Recall" de Verhoeven était devenu ringard...

CHAPITRE 15 : Où notre héros mesure l'étendue de la déconfiture où l'ont entraîné ses bonnes résolutions du 1er janvier et, consterné, dodeline de la tête

En ce début d'année, j'avais voulu innover. Je m'étais dit : "Pourquoi toujours aller voir les films que conseillent les Cahiers ?" C'est vrai : il n'y a pas qu'en France, aux Cahiers, qu'on trouve des critiques prestigieux. Il y a aussi aux Etats-Unis.
Sur le site Metacritic, c’est très pratique : les maîtres du site compilent les articles des plus grands critiques, et pour vous dispenser de les lire, ils les convertissent en une note sur 100. C’est donc aussi précis qu’Independencia, qui ne pourra rivaliser qu’en gardant deux chiffres après la virgule à l’avenir, s’ils veulent tenir le coup, dans la jungle offensive et logorrhéique de la ouebkritik.
Sur le site Metacritic, parmi les films les plus applaudis de ce début d’année, il y avait « Up in the air », « A single man », « An education », ou « Whip it », recommandés two thumbs up par des critiques de prestige comme Roger Ebert.

Ainsi, « Up in the air » obtient : 83/100. 83 sur 100, pour Metacritic, ça relève de l’ « universal acclaim ». Je vais pas faire mon « cuistre distingué » et vous citez ce qu’Agamben en pense, des « acclamations », mais, quand même, les mots sont importants. « Universal » n’est pas mal dans son genre aussi : la revue de presse de Metacritic ne peut être qu’ »universal » puisqu’elle va jusqu’à recenser des journaux publiés dans les coins les plus reculés de l’univers, comme le Dallas Observer ou le Portland Oregonian. Donc, c’est bien exhaustif, et aucun coin du monde n’est négligé.
Et les autres obtiennent des scores aussi mirobolants : 85 pour « An education », 77 pour « A single man », 67 pour « Whip it ».
Rien que Roger Ebert leur attribue, à tous les quatre, des notes entre 75 et 100.


Enthousiasmé par tant d’enthousiasme, je note fiévreusement tous ces titres dans mon agenda, bien décidé à ne pas même jeter un œil sur ce qu’en disent les Cahiers, histoire de pas débander, et dans le but secret de découvrir avant tout le monde tous ces grands cinéastes méconnus que sont Drew Barrymore ou le couturier de Gucci.


Vous dire l’étendue de la déconfiture, c’est au-dessus de mes forces. Epuisé, consterné par ma mésaventure, je me penche mélancoliquement aujourd’hui sur les reliques de mon rêve, en égrenant d’une main lasse la poussière d’étoiles et de diamants non-pareils qui m’en reste au réveil :

Whip it
An unreasonably entertaining movie, causing you perhaps to revise your notions about women's Roller Derby, assuming you have any.
Up in the air
Up in the Air takes the trust people once had in their jobs and pulls out the rug. It is a film for this time.
A single man
Firth plays George superbly, as a man who prepares a face to meet the faces that he meets.
An education
This happens in 1961, when 16-year-old girls were a great deal less knowing than they are now. Yet the movie isn't shabby or painful, but romantic and wonderfully entertaining.

Tout ceci, signé Roger Ebert.

Roger, your movies suck !

LES SPECTRES ET LE BOX OFFICE
Vu sur le site : Topic AVATAR, 6100 visites à cette heure, 246 réponses : sans aucun doute le sujet le plus consulté à ce jour. Nous sommes tous des bouffeurs de pop corns ! Qu'on se le dise !

Eyquem a écrit:CHAPITRE 15 : Où notre héros mesure l'étendue de la déconfiture où l'ont entraîné ses bonnes résolutions du 1er janvier et, consterné, dodeline de la tête

En ce début d'année, j'avais voulu innover. Je m'étais dit : "Pourquoi toujours aller voir les films que conseillent les Cahiers ?" C'est vrai : il n'y a pas qu'en France, aux Cahiers, qu'on trouve des critiques prestigieux. Il y a aussi aux Etats-Unis.
Sur le site Metacritic, c’est très pratique : les maîtres du site compilent les articles des plus grands critiques, et pour vous dispenser de les lire, ils les convertissent en une note sur 100. C’est donc aussi précis qu’Independencia, qui ne pourra rivaliser qu’en gardant deux chiffres après la virgule à l’avenir, s’ils veulent tenir le coup, dans la jungle offensive et logorrhéique de la ouebkritik.
Sur le site Metacritic, parmi les films les plus applaudis de ce début d’année, il y avait « Up in the air », « A single man », « An education », ou « Whip it », recommandés two thumbs up par des critiques de prestige comme Roger Ebert.

Ainsi, « Up in the air » obtient : 83/100. 83 sur 100, pour Metacritic, ça relève de l’ « universal acclaim ». Je vais pas faire mon « cuistre distingué » et vous citez ce qu’Agamben en pense, des « acclamations », mais, quand même, les mots sont importants. « Universal » n’est pas mal dans son genre aussi : la revue de presse de Metacritic ne peut être qu’ »universal » puisqu’elle va jusqu’à recenser des journaux publiés dans les coins les plus reculés de l’univers, comme le Dallas Observer ou le Portland Oregonian. Donc, c’est bien exhaustif, et aucun coin du monde n’est négligé.
Et les autres obtiennent des scores aussi mirobolants : 85 pour « An education », 77 pour « A single man », 67 pour « Whip it ».
Rien que Roger Ebert leur attribue, à tous les quatre, des notes entre 75 et 100.


Enthousiasmé par tant d’enthousiasme, je note fiévreusement tous ces titres dans mon agenda, bien décidé à ne pas même jeter un œil sur ce qu’en disent les Cahiers, histoire de pas débander, et dans le but secret de découvrir avant tout le monde tous ces grands cinéastes méconnus que sont Drew Barrymore ou le couturier de Gucci.


Vous dire l’étendue de la déconfiture, c’est au-dessus de mes forces. Epuisé, consterné par ma mésaventure, je me penche mélancoliquement aujourd’hui sur les reliques de mon rêve, en égrenant d’une main lasse la poussière d’étoiles et de diamants non-pareils qui m’en reste au réveil :

Whip it
An unreasonably entertaining movie, causing you perhaps to revise your notions about women's Roller Derby, assuming you have any.
Up in the air
Up in the Air takes the trust people once had in their jobs and pulls out the rug. It is a film for this time.
A single man
Firth plays George superbly, as a man who prepares a face to meet the faces that he meets.
An education
This happens in 1961, when 16-year-old girls were a great deal less knowing than they are now. Yet the movie isn't shabby or painful, but romantic and wonderfully entertaining.

Tout ceci, signé Roger Ebert.

Roger, your movies suck !

J'ai beaucoup aimé cette notule !

merci DB, mais ce n'est pas raison que nous employions notre loisir en un sujet si frivole et si vain.
C'était surtout une façon de dire qu'en ce moment, je voyais beaucoup trop de mauvais films.
Si ça continue, je vais aller voir Shirin.




Et vous, qu'est-ce que vous avez vu de bien dernièrement ?
(il manque un topic à ce sujet, où on signalerait le dernier bon film qu'on ait vu...)

Suggestion pour Eyquem : tu n'as qu'à courir revoir Avatar. Ou Shutter Island. Bonne nuit.

En attendant celui de qui vous savez :

j'imagine

Coline Serreau pète un plomb face au rappeur Akhenaton:

http://desmotsdeminuit.france2.fr/

!

Sinon, quelqu'un a-t-il vu et trouvé de l'intérêt au film de frère Safdie, The pleasure of being robbed ?

Vu, sympathique ballade, mais comme ça, en un mot et demi et je dirais que c'est très arty-ficiel. Il en faut tout de même peu pour rallumer la flamme de l'underground new-yorkais.

Dans la famille je préfère tonton Bronstein.

J'imagine

careful a écrit:
(désolé JM, pr ces quelques mots sur l'un de tes "héros" de jeunesse. )

lol

salut Careful,

tu sais, les "héros de jeunesse" (et Akh en fut bien un pour moi, tu as raison), comme leur nom l'indique, y'a un moment où c'est plus forcément ça. ..

en l'occurence akh n'a plus grand chose d'un "héros" pour moi, on peut sans doute lui reprocher plein de trucs, mais là le coup de Serreau, c'est simplement naze (comme ses films aurais-je envie de dire), je vois pas d'autre mot. Ne pas être dans le consensus, c'est une position qui se travaille, ça se pense un minimum, c'est pas juste sortir son petit caca nerveux en mélangeant tout et en claironnant son dissensus.

C'était quoi déjà l'histoire avec les BB déjà, ils avaient reproché à leurs spectateurs de fumer dans la salle non, c'est à ça que tu fais allusion ?

J'imagine