Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films

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Message par lucane Sam 15 Déc 2012 - 9:32

careful a écrit:Et moi je suis étonné de voir quelqu'un utiliser un dessin de Chippendale (leader des Lightning Bolt) en guise d'avatar.
Y faut pas s'en étonner, y faut pas.

careful a écrit:Bienvenue Lucane.
Merci careful
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Message par Invité Sam 15 Déc 2012 - 14:43

J'ai vu un film américain Trans America sur la différence pas seulement sexuelle même si le personnage principal est un transsexuel, c'est comme-ci comme-ça mais l'actrice principale Felicity Huffman est absolument bluffante !

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Message par Invité Sam 15 Déc 2012 - 18:22

http://owni.fr/2011/05/04/origines-cyberculture-lsd-html/

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Message par gertrud04 Dim 16 Déc 2012 - 13:02

Baudouin II de Barvaux a écrit:Un petit détail, j'y repense: si d'aventure vous louez un Pintilie, ne matez surtout pas la soi-disant préface de Michel Ciment: il vous explique juste quasiment toute l'intrigue de a à z. C'est dire que même à titre de postface, on peut en faire l'économie. lol.

En plus Michel Ciment dort pendant l'enregistrement : sur la préface du film le Chêne que je viens de regarder, il nous raconte que le film est un voyage à deux à travers la...Yougoslavie. Il le dit deux fois en plus. J'ai quand meme vérifié au cas où je n'aurais rien compris mais non, le film se passe bien en Roumanie.

Mieux vaut écouter le réalisateur mille fois plus intéressant et qui dans un français très littéraire nous raconte par exemple avec humour le financement de son film. Après un colloque organisé par Jack Lang à Cannes réunissant les potentiels réalisateurs de l'après chute du mur, Pintilié est contacté par Christain Bourgeois qui lui fait part de sa volonté de l'aider financièrement à monter son film. "Ignorant les civilités administratives", Pintilié raconte qu'il s'est pointé dans le bureau de Bourgeois avec un sac pour emporter l'argent (lol).
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Message par Invité Dim 16 Déc 2012 - 13:49

Dans le lu:
un peu foireux le réquisitoire complètement à charge de Viellescazes contre Rancière dans le dernier numéro de la RdL; Non?

Il déploie contre lui le vocabulaire de l'accusation de traîtrise intégrale vis-à-vis du peuple, mais le seul fait sur lequel il s'appuie est le fait que Rancière n'inclut pas dans son analyse du "Rouge et le Noire" la séparation entre l'extérieur (le social) et l'intérieur (le récit) de l'oeuvre, n'a pas besoin de cette séparation pour penser le roman en terme de sens.
Mais il y a un forçage: ce qu'une critique ne mentionne pas explicitement est-il d'emblée récusé et refoulé? Comme si la critique créait une situation où il n'y avait pas d'autre tiers sur l'objet critiqué que la subjectivité qui énonce cette critique, qui est son auteur "soi-même". Cela donne aussi l'impression désagréable que la vraie raison de l'attaque n’est pas dans l'article lui-même, comme s'il fallait disqualifier entièrement Rancière pour l'opposer à Badiou. Ce qui n'est jamais qu'une stratégie de simple lecture, elle-même en-dessous de la critique et de l’interrogation sur un contenu, un sens et ses effets réels...



Dernière édition par Tony le Mort le Dim 16 Déc 2012 - 14:14, édité 3 fois

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Message par Invité Dim 16 Déc 2012 - 13:57

C'est une peu l'ambiguïté de la RDL: à quoi bon déconstruire les grands récits philosophiques, historiques et politiques qui étouffent le singulier qui leur est irréductible si par ailleurs elle reproche à une critique d'être politiquement malhonnête dès qu'elle laisse échapper une partie du réel, dès lors qu'elle est explicite sur la thèse qui la fonde? Il s'agît alors d'un simple transfert de la manière d'évaluer le discours de la philosophie, de l'histoire et de la politique, non pas d'une remise en question de cette évaluation qui reste essentiellement universitaire et qui contribue elle-aussi à épuiser ces discours, ces théories, à les étouffer et à les éloigner de la pratique.

C'est comme si on n'ouvrait au post-colonial que l'oeuvre elle-même, tout en lui demandant de jouer un rôle encore classique (de la manière dont Sartre parlait de Camus, ou Foucault de Sartre) dans le champs où elle peut circuler (où on choisit une position totale et spéculative contre une autre, sans penser que des discours ne peuvent trouver le réel qu'en se complétant, tout simplement).

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Message par Invité Dim 16 Déc 2012 - 16:21

Vu  (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films - Page 5 Capturedhm
Hegel, la raison dans l'histoire a écrit:Nous ne pouvons donc en rester, pour ainsi dire, à ces petites tractations de la foi en la Providence, et moins encore à la foi purement abstraite, indéterminée, qui veut avancer jusqu'à parvenir au fait universel qu'il y aurait une Providence, mais sans aller aux actes déterminés de cette Providence. Nous avons bien plutôt à prendre au sérieux ces actes, à reconnaître les chemins de la Providence, les moyens et les manifestations phénoménales de la Providence dans l'histoire : et nous avons à rapporter tout ceci à ce principe universel.
Vu  (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films - Page 5 CaptureeqVu  (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films - Page 5 Capturefvu
Mais les Grecs tout comme les Romains savaient seulement que quelques-uns sont libres, non l'homme, en tant que tel. Cela, Platon et Aristote eux-même ne le surent pas. C'est pourquoi, non seulement les grecs ont eu des esclaves dont leur vie et l'existence de leur belle liberté dépendaient, mais encore leur liberté elle-même était, pour une part, une fleur contingente, passagère et bornée, pour une part une servitude rigoureuse de ce qui est propre à l'homme, de ce qui est humain.
"L'Inchiesta" et "Un uomo in ginocchio" - Damiano Damiani
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Message par Invité Mer 19 Déc 2012 - 17:12

Vu deux petits films fantastiques que j'ai trouvés pas mal du tout:

fright night de Craig Gillespie (Colin Farell en voisin-vampire de banlieue): humour décalé, parfois potache, mais une réelle fraicheur et une énergie "rock" qui booste le jerk.

don't be afraid of the dark, de Troy Nixey, produit par G. del Toro, avec Katie Holmes, Guy Pearce, Bailee Madison. Classique histoire de petites créatures trollesques nichant dans une cave immémoriale, mais bien torchée, et avec une touche émotionnelle et tendre dans laquelle on sent la patte de Del Toro, très présent à toutes les phases du projet (ce que montrent les boni), au point qu'on se demande si le réalisateur n'est pas juste un assistant.

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Message par Borges Mer 19 Déc 2012 - 18:52

hi, t'as vu "Sinister"? The Cabin in the Woods? T'en a peut-être déjà causé.
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Message par Invité Mer 19 Déc 2012 - 21:08

hi,

pas Sinister, mais Cabin in the woods, oui. Intéressant... Mais j'ai pas tellement marché. T'as aimé?

Sinister, je note.


Intruders, de Fresnadillo, avec Clive Owen, j'ai trouvé pas mal également...

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Message par Invité Ven 21 Déc 2012 - 19:23


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Message par adeline Ven 21 Déc 2012 - 19:23

La discussion sur The Cabin in the Woods est ici

https://spectresducinema.1fr1.net/t1397-the-cabin-in-the-woods#36418

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Message par Invité Ven 21 Déc 2012 - 22:08




avec Gus Van Sant ...

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Message par Borges Dim 23 Déc 2012 - 12:15

revu "les infiltrés" de MS; pas terrible, pas meilleur que la première fois; trop grande dispersion, trop de personnages, d'acteurs; la force de scorsese à ses débuts, c'était la confrontation de deux intensités, des échanges fous, paranos, et surtout impossibles (on ne parle jamais qu'à soi); ici, aucune rencontre. Au fond, c'est moins un remake du film coréen que de Hamlet; mais ici le père n'est pas un type qu'il faut venger, c'est un démon; le diable même, pas très sympa; Nicholson est absolument nul, en branleur tout puissant, ou en impuissant qui n'en a rien à branler de rien. On se souvient que lors de ses hésitations Hamlet se demande si le père-spectre n'est pas un démon, le diable venu le tromper; ici, la question se pose pas; jack c'est le diable qui joue au père, fait semblant; un monde de faux, de rats, de traîtres, sans père; l'envers de l'amérique rêvée par deleuze, et ses auteurs américains favoris; y a pas de père, mais on est loin de la fraternité universelle, loin de la confiance; tout le monde trahit tout le monde, et scorsese trahit son cinéma, pour ne pas être en reste; à la place de nicholson, joe pesci aurait fait des merveilles; mais on sait que l'un des grands enseignements de "casino" et de "les affranchis" est que les dingues, les éléments incontrôlables ne vont jamais au sommet; on les élime avant; différence entre les italiens et les irlandais; belle scène finale, comme souvent chez scorsese; MD regardant le mec qui va le tuer, l'air complètement con...
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Message par Invité Lun 24 Déc 2012 - 13:56

Vu  (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films - Page 5 Pandr25
Avatar du star-system comme La comtesse aux pieds nus et avec la même Ava Gardner adulée, Pandora, 1951, fait se télescoper les mythes dans une histoire assez profonde qui doit tout au réalisateur et en même temps scénariste original Albert Lewin mais doit surtout à l'extraordinaire photo couleur notamment dans sa profondeur de champ, du réputé chef op. anglais Jack Cardiff qui signe aussi l'éclairage en couleur des films de Mickael Powell et Emeric Pressburger, Narcisse Noir et Chaussons rouges, les Amants du capricorne d'Hitch et La comtesse aux pieds nus.

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Message par Invité Dim 30 Déc 2012 - 20:10

vu Les hauts de hurlevent pour les amoureux des landes qui veulent communier avec les esprits qui en sont prisonniers. Nature : omniprésente ; culture (du cinéma): omniabsente.

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Message par Dr. Apfelgluck Ven 4 Jan 2013 - 9:26

Images annoncées par la télévision suisse comme provenant du futur "Adieu au langage" de JLG.

Vu  (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films - Page 5 Capture+d%E2%80%99e%CC%81cran+2012-09-13+a%CC%80+6.37.32+PM

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Message par Invité Dim 6 Jan 2013 - 13:36

La deuxième journée du Soulier de Satin de de Oliveira, c'est carrèment le trip au LSD.
Dans un temple d'Appolon, une naïade explique à un homme avec sa tête sur le bras et un éphèbe écorché vif la position de Claudel face au nazisme (c'est mal, mais la grâce est plus forte que l'absence de grâce, et donc le fait que les bourreaux ne désirent pas leur salut qui leur sera quand-même donné remplace la lutte).
Pendant ce temps là à Mogador les gens font l'amour et pleurent et se téléportent au Japon. J'ai pas tout compris..
Belle musique.
Luis Miguel Cintra très bon.

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Message par DB Mer 9 Jan 2013 - 10:33

http://vimeo.com/52120852
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Message par Dr. Apfelgluck Jeu 10 Jan 2013 - 10:32

"Louisiana Story" de Flaherty, célèbre de ce côté de l'Atlantique pour avoir servit d'exemple à Bazin dans son article "Montage interdit".

Cette fois Flaherty prend d'emblée ses précautions pour qu'on ne lui fasse pas les mêmes reproches que pour "Nanouk". Il annonce dès le générique qu'il conte une histoire, que tout ce que le spectateur va voir est fiction ("script by Frances H. Flaherty and Robert J. Flaherty") et qu'il s'agit bel et bien d'acteurs. Le "Story" du titre est d'ailleurs on ne peut plus explicite. Des images du tournage défilent également pendant le générique de fin, montrant Flaherty et sa femme diriger.
Le film est scindé en deux mouvements très distincts et antagonistes. Dans ce que j'appelle "la première partie", le bayou est montré comme une sorte de jardin d'Eden, de paradis sauvage où hommes et bêtes vivent en harmonie. Puis arrivent les ouvriers de la Standard Oil Company et leurs machines destructrices. Le derrick gigantesque est montré d'une manière démoniaque (toujours entouré de fumées sur une musique menaçante). Il semble fasciner et happer l'enfant de l'histoire. Flaherty couple cela avec l'arrivé d'un crocodile dans le territoire de l'enfant ; qui vient dévorer les oiseaux et tuer le raton laveur mascotte du môme. La notion de territoire revient plusieurs fois (le coin où s'installe le derrick appartenait au père de l'enfant).
Alors que les ouvriers creusent et forent dans l'espoir de tomber sur la nappe de pétrole, l'enfant cherche à venger son raton laveur en essayant d'attraper et de tuer le crocodile. Quand il l'a attrapé, il n'a pas la force pour le retenir. Il appelle son père à l'aide, en vain car ce dernier arrivera trop tard. Le petit est triste et dit à son père : "Il a tué mon raton laveur". Réponse de ce dernier : "T'inquiète pas, fils, on l'aura". Oeil pour oeil, dent pour dent.
Ils l'ont finalement et montrent fièrement la peau de ce dernier aux ouvriers du Derrick. On serait tenter de penser qu'il s'agit d'un avertissement destinés à ces derniers : "nous aussi on aura votre peau". Surtout que, quelques séquences plus tard, le puit explose. La nature indomptable qui reprend ses droits ? Non, car la "deuxième partie" arrive.

Là c'est totalement le twist intégral dans les 15 dernières minutes du film. Le fils pleure car les forains ne sont pas arrivés à toucher la nappe et veut les aider à tout prix. Ils utilisent quelques rites et secrets ancestraux du bayous pour porter chance aux ouvriers et tuer "la chose", nom dont il affuble une force surnaturelle (donc plus grande que la nature elle même) qui empêcheraient les ouvriers d'arriver à leur fin. Tout le monde se fiche évidemment de lui. Même son père, qui le traite de bon à rien et d'illuminé. Mais finalement le miracle arrive : le pétrole jaillit. Hourrah hourrah. Tout le monde est heureux et la situation familiale est apaisée. En "récompense", le père offre au fils une carabine. Ce dernier est totalement subjugué, comme possédé par les pouvoirs (bien réels cette fois) de l'arme. Le tout avec une jouissance à peine voilée :"Oh c'est beau ! C'est pour moi ? Oh ca c'est un beau fusil. Oh oui c'est beau". Quand à la mère, elle reçoit une belle cafetière : "Oh c'est beau, c'est droit ce dont j'avais besoin". La famille, le deuxième amendement, tout est là. Même le raton laveur, que l'on croyait bouffé par le croco, revient à la vie ! Le dernier plan du film montre d'ailleurs le fils et le raton laveur perchés sur un "arbre de Noël" (nom que donne les forains à la pompe qui reste après le départ du derrick), saluant tout sourire le bateau emmenant le derrick au loin. Les scènes de destructions ne sont plus qu'un lointain souvenir, on a dompté la nature pour le bien commun ! Le derrick, montré comme surgissant des enfers au début, est là glorifié comme un espèce de totem phallique.

Et pour clore tout cela, un petit détour (il faut en faire souvent parfois) par Wikipedia : "Louisiana Story was commisionned by the Standard Oil Company". The End.
Dr. Apfelgluck
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Message par Invité Jeu 10 Jan 2013 - 22:23

http://findepartie.hautetfort.com/archive/2012/11/06/amour-de-michael-haneke.html

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Message par Invité Dim 13 Jan 2013 - 13:42

Belle scène dans "la 5 ème Victime" de Lang (j'avais un peu lu l'article que Rancière lui a consacré, et cherchait à le voir).
Dana Andrews (sorte d’ancêtre commun à Daniel Mermet et Christophe Hondelatte), vient de dresser lors de son show télé le portrait psychologique de l'assassin, à la fois pour incarner un impératif sécuritaire démagogique (médiatique et politique, freudien et prophylactique) et le défier individuellement (tout Lang est dans cet "à la fois"...) afin de le diriger sur sa fiancée qui sert malgré elle de leurre.
Au bistrot des journalistes, après sa prestation, point d'orgue de sa carrière journalistique, il est beurré et drague de manière assez calamiteuse Ida Lupino (ma foi excellente dans ce film), en ignorant que le tueur est là juste à côté de lui et l’espionne.
En sortant du bar, alors qu'il raccompagne Ida, il titube et butte sur le tueur. Il se raccroche à lui et lui dit "pardon mec, je suis vraiment désolé...", une excuse-lapsus qui vaut peut-être aussi pour son intervention télé.

Plus tard après quelques péripéties, Dana poursuivra le tueur dans le métro, manquera de mourir, mais reviendra vite parmi les vivants en professionnel, confirmé dans sa valeur de journaliste, le petit scrupule déontologique en plus ("ma femme aurait pu y passer..."), comme si cette plongée aux enfers n'avait rien changé.
Lang: un monde où la mort remplace l'aveu (c'est à dire ce par quoi l'ordre qui met en avant sa fragilité pour être implacable), où la distinction entre désir et identité n'est assumée que par les criminels, du dehors de la société, et où la culpabilité devient la forme non-professionnelle de la communication.


Vu  (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films - Page 5 While+The+City+Sleeps+1
Vincent Price est excellent en fils caché et débile de Citizen Kane, sadique loufoque, cocu et taré porté sur "les nouvelle méthodes de management" , qui n'existe que pour planter l'empire créé par son père, c'est peut-être le seul personnage innocent du film, et c'est le patron Smile
Vu  (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films - Page 5 Vincent-price-rhonda-fleming

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Message par Invité Mer 16 Jan 2013 - 23:23

Discrète mais singulière présence du cinéma dans "Peau Noire, Masques Blancs" de Fanon: "Home of the Brave" de Robson, Tarzan, Mourning Becomes Electra de Nichols.
Même si l'enjeu du livre est ailleurs (il écrit pour changer ses lecteurs), la critique des impasses de utilisation politique que Sartre fait de sa propre psychanlyse extistentielle (réification paradoxale, car pour Sartre le discours que l'on tient sur autrui permet de faire des enjeux de la liberté une totalité, qui tant que l'on considère que la mauvaise foi n'est pas encore surmontée, ne correspond qu'à une seule conduite possible, comme si l'altérité marquait la limite de la négativité qui permet de se trouver) est magistrale. Je me demande si Sartre lui a répondu, nul doute que la critique de Fanon a joué un rôle dans l'abandon des "Cahiers pour une Morale": ils auraient été dépassés avant d'être finis

Ce qui est marrant c'est que le livre utilise beaucoup plus rarement le mot "aliénation" que les marxistes althussérien qui refusaient ce mot qui d'après eux impliquait encore un humanisme, au sens d'une idéologie.

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Message par Invité Jeu 17 Jan 2013 - 21:34

War of Arrows de Han-min Kim
Borges l'avait évoqué et c'est vrai que c'est un joli film.
Il y a quelques années, Tsui s'intéressait à des épées mythiques ;
elles possédaient chacune une personnalité unique, l'expression, dans le monde physique, des esprits, des ethos(?) des personnages principaux.
A certains d’entre eux, néophytes, non pas chevaliers mais paysans, était offert une de ces épées. Ils en découvraient le maniement_ sondaient les possibles, comme s'ils devaient faire l'apprentissage des mouvements intérieurs de leur âme.
J'ai le sentiment que ce film, War of arrows, conserve une mémoire du cinéma de Hark mais qu'il parvient, en l'oubliant, en l'affrontant, à produire une réflexion très subtile, très travaillée sur la figure de l'archer, la geste de l'archer, sur la plan politique, qui est il? d'où est il? Où porte sa voix? (dans le contexte d'une Corée scindée en deux états distincts. )
Chez Bresson, les archers font pleuvoir leurs traits du haut des arbres, perchés dans les cimes, sur les tristes chevaliers, jambes en terre, arpenteurs, décrits par Chrétien de Troyes _sifflant, pépiant comme des oiseaux.
Déjà leur être à l'espace est singulier _esprits de la forêt, ils se posent sur les branches dont ils tirent leur instrument de mort.
Plus proche de nous _ mais si loin de nous, Scott donnait ses lettres de noblesse au hors la terre Robin, lui faisant délaisser l'arc souple et courbe de l'apatride pour l'épée scripturale du droit.

Le film de Han-min Kim nous dévoile deux territoires que sépare un fleuve.
Un décret royal interdit, sous peine de mort, si j'ai bien compris, aux Coréens de l'état de Joseon ( xviiè siècle), de traverser ce fleuve, frontière avec l'empire impérialiste et esclavagiste manchu de la dynastie Qing.
Ainsi les hommes et les femmes kidnappés par l'armée manchu se voient déniés tout espoir de retour.
Cette distance franchie, qui ne suppose nul retour sur soi, sur le passé, à la Terre mère, sur le geste originel, H-mK la rêve constamment, la porte constamment à l'attention du récit, en fait la matière d'une obsession politique qu'il explore et creuse en de multiples sillons ; sillons qu'il maintient, cependant, aussi fermement que les plumes conjointes d'un empennage de flèche.

En premier lieu, c'est l'archer lui même, dont l'essence est exprimée par ce mouvement, de l'intérieur vers l'extérieur. Il n'habite pas un lieu, il le hante.
La preuve en est qu'il est d'abord une source de témoignages que livrent ses victimes qui insistent sur son invisibilité, ou bien la difficulté à faire le point sur lui ou sur sa position, privilège du combat à distance, du temps qui sépare la projection du trait du moment où la cible est atteinte, et qui permet au tireur de s'évanouir dans les airs, de se dissimuler.
Puis il devient visible au moment où sa singularité est actée par ses adversaires sans pourtant qu'ils ne le comprennent complètement, sinon il n'y aurait plus d'affrontement possible.
Car parmi ses adversaires, il y a également des archers ; mais leur définition même de cet art est moins complexe, moins source ou désir d'introspection : pour eux, le geste de l'archer est celui de la guerre, de la mort, de la peur, portée chez autrui tandis que le héros dit de son arc que son objectif, son but, son usage n'est pas de tuer.

C'est une déclaration paradoxale qui dévoile le cœur du film , sa trajectoire qui rompt avec l'interdit premier au retour ; retour au sein de la communauté des hommes.

Mais il nous faut revenir à notre archer. Si nous disons qu'il n'habite point de lieu, la raison en ait que lui même est hanté _hors de l'enceinte de son enfance, par un héritage, l'arc de son père, et une promesse, veiller sur sa jeune sœur.
Mais pour la protéger, il est forcé de l'attacher à lui à l'aide d'une cordelette, et il noue un destin d'errance, d'esclavage à sa cheville.
Et tout le reste du film sera à comprendre dans la recherche du mouvement opposé. Permettre à sa sœur d'habiter un lieu, revenir, retraverser le fleuve.
Pour cela, l'archer doit accepter la distance qui les séparait à l'origine, lors de la séquence initiale, comme si elle et lui n'étaient pas du même côté du fleuve.
Rompre l'interdit, pour l'archer, c'est accepter que la flèche , si elle franchit la frontière symbolique, puisse revenir à lui et le toucher en plein cœur, c'est un sacrifice, le sacrifice de la peur de la mortalité peut-être, l'acceptation de la vie telle qu'elle est.
Je sais pas trop.

C'est vraiment un joli film, il y a quelques visions, images ... Rolling Eyes elles sont si belles qu'elles sont dignes d'un Boris Barnet. lol

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Message par Invité Sam 19 Jan 2013 - 20:09

Police Spéciale/The naked kiss 1964 de Samuel Fuller,découvert par Godard puis sublimé chez wenders. D'emblée on est au coeur du sujet, peu de film ont un début si spectaculaire : l'héroïne - une prostituée - frappe a coups de savate le spectateur (la caméra est subjective). On s'aperçoit qu'il s'agit de son souteneur ivre auquel elle prend l'argent qu'il lui doit. Ce salaud lui a rasé les cheveux pour l'humilier. La fin du générique se passe pour elle,face caméra à rajuster la perruque et se maquiller en bonne ménagère américaine moyenne dont on pressent l'impossibilité de l'hypothèse. La suite, deux ans plus tard à son arrivée dans une petite ville, sera pour une suite de hauts et de bas, de la bonté , de la violence mais elle repartira seule, sans espoir d'enfants avec sa petite valise. Où ? Magnifique mise en scène, directe, sans fioriture. Beau noir et blanc. C'est à la fois un film noir et un mélodrame.

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