Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
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Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
N'empêche, ca fait mal de voir En avant, jeunesse coincé entre Redacted et Cloverfield.
Je parle même pas de Tessé et Malausa, Two (stupid) lovers.
On notera l'absence dans tous les top journaleux de There Will Be Blood qui avait fait la une...
En parlant de une, ce mois-ci, un même film à l'affiche des Cahiers et Positif : Che. C'est d'un comique !
Je parle même pas de Tessé et Malausa, Two (stupid) lovers.
On notera l'absence dans tous les top journaleux de There Will Be Blood qui avait fait la une...
En parlant de une, ce mois-ci, un même film à l'affiche des Cahiers et Positif : Che. C'est d'un comique !
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
Careful a écrit:Si Stéphane Delorme met un clip de Tool , la vidéo de Blu ou bien Dirt ds sa liste, je fais péter le champagne !
Bon et bien, je vous invite tous au Lieu Unique à Nantes, ce soir à 19H.
http://www.cahiersducinema.com/blog.php3?type=article&id_article=1799
(2ème clip)
^x^- Messages : 609
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
Careful a écrit:Careful a écrit:Si Stéphane Delorme met un clip de Tool , la vidéo de Blu ou bien Dirt ds sa liste, je fais péter le champagne !
Bon et bien, je vous invite tous au Lieu Unique à Nantes, ce soir à 19H.
http://www.cahiersducinema.com/blog.php3?type=article&id_article=1799
(2ème clip)
Salut,
J'avais vu ça, comme quoi ils lisent le forum aux Cahiers .... mdr
Je serai pas là mais je peux t'envoyer un membre de ma famille si tu veux..
Invité- Invité
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
Je serai pas là non plus, vu qu'il est 20h26...
Invité- Invité
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
Careful a écrit:Si Stéphane Delorme met un clip de Tool , la vidéo de Blu ou bien Dirt ds sa liste, je fais péter le champagne !
Si tu veux lui faire casquer la note de ce soir, tu sauras où t'adresser !!!!!!
Je boirai un coup à ta santé, Careful !!
lorinlouis- Messages : 1691
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
Hello,
Je voulais juste indiquer ici qu'apparemment J-M Frodon serait sur le départ. Il paraît qu'il coûte trop cher et que ça n'a rien à voir avec la couv' sur Johnny. Bon après, il se gaazouille bien des choses sur Twitter, que je ne fréquente d'ailleurs pas (mais j'ai demandé la source exacte, lol).
En tout cas, voilà une bonne nouvelle, si elle est confirmée. Bon après, il semble qu'on s'oriente pas vers une Cinélivisation du titre, alors j'imagine même pas le nom du successeur... what about Laurent Weil ?
Je voulais juste indiquer ici qu'apparemment J-M Frodon serait sur le départ. Il paraît qu'il coûte trop cher et que ça n'a rien à voir avec la couv' sur Johnny. Bon après, il se gaazouille bien des choses sur Twitter, que je ne fréquente d'ailleurs pas (mais j'ai demandé la source exacte, lol).
En tout cas, voilà une bonne nouvelle, si elle est confirmée. Bon après, il semble qu'on s'oriente pas vers une Cinélivisation du titre, alors j'imagine même pas le nom du successeur... what about Laurent Weil ?
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
Moi au vu de ce qui se raconte ici, je suis plus inquiet pour le devenir de la presse papier cinéma que du devenir des images.et je vous remercie d'être présents, qui que vous soyez, au bout de votre ligne électrique, attentifs au devenir des images (inquiets peut-être, comme moi ?).
Le devenir des images je m'en inquiète pas du tout. Si il y a problème du côté des images, ça ne regarde déjà plus personne, un art qui dégénère c'est plus une affaire individuelle; mais de civilisation.
J'ai un mal fou à croire qu'on est entrain de dégénérer... bon des fois j'y crois un tout petit peu en regardant les actualités à la tv.
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
Question bête, c'est quoi Twitter ?!
Bonne nouvelle, bof, je sais pas trop pour qui. On peut rien dire avant d'en savoir plus sur les intentions de l'éditeur...
Quand je pense à la façon dont Burdeau, rédacteur en chef pendant au moins 4 années, rédacteur depuis au moins 15, c'est tiré discretos il y a deux mois par la petite porte, c'est tout simplement hallucinant. C'est la fin d'une sale époque où perso je me sens tout à fait honteux de m'être fait berner par ses âneries de "cinéma subtil", ses trucs dont ils se sont moqué eux-mêmes après coup avec leur désinvolture sur le dos des lecteurs qui les ont suivi.
Bonne nouvelle, bof, je sais pas trop pour qui. On peut rien dire avant d'en savoir plus sur les intentions de l'éditeur...
Quand je pense à la façon dont Burdeau, rédacteur en chef pendant au moins 4 années, rédacteur depuis au moins 15, c'est tiré discretos il y a deux mois par la petite porte, c'est tout simplement hallucinant. C'est la fin d'une sale époque où perso je me sens tout à fait honteux de m'être fait berner par ses âneries de "cinéma subtil", ses trucs dont ils se sont moqué eux-mêmes après coup avec leur désinvolture sur le dos des lecteurs qui les ont suivi.
Invité- Invité
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
Largo a écrit:
Je voulais juste indiquer ici qu'apparemment J-M Frodon serait sur le départ. Il paraît qu'il coûte trop cher et que ça n'a rien à voir avec la couv' sur Johnny. Bon après, il se gaazouille bien des choses sur Twitter, que je ne fréquente d'ailleurs pas (mais j'ai demandé la source exacte, lol).
Pas besoin de Twitter quand on a Lolo. J'vous l'avais bien dit. Il vous faut quoi, bon sang ? Que je me mette un joli nœud papillon en arborant mon plus beau sourire pour que vous me preniez au sérieux ?
Plus sérieusement, il semblerait que le départ de Frodon soit prévu pour juillet et qu'il y aurait un problème de succession, vu qu'il n'y a guère de motivé(e)s au sein du comité de rédaction pour en prendre la tête...
Enfin, à prendre avec des pincettes...
lorinlouis- Messages : 1691
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
Twitter c'est une espèce de mélange entre un blog et un réseau social, où les gens doivent noter en moins de 140 signes ce qu'ils sont en train de faire au fur et à mesure que ça leur arrive genre "je suis à la piscine avec Bob", ils peuvent le faire par sms comme ça pas de risque d'interruption des programmes, jamais, un indéniable progrès pour la communication.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
balthazar claes a écrit:Twitter c'est une espèce de mélange entre un blog et un réseau social, où les gens doivent noter en moins de 140 signes ce qu'ils sont en train de faire au fur et à mesure que ça leur arrive genre "je suis à la piscine avec Bob", ils peuvent le faire par sms comme ça pas de risque d'interruption des programmes, jamais, un indéniable progrès pour la communication.
merci pour cette précision balthazar, je vais aller y faire un tour : je suis sur Twitter !
Invité- Invité
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
Inutile de décrocher. Le téléphone portable est semblable à l’oiseau, sa stridulation constitue le message même : je suis là et toi, femelle, où es-tu ?
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
ps: http://www.politis.fr/article7429.html
« Beau temps, le barbecue s’annonce bien » ou bien « Le gouvernement a définitivement fermé les communications vers l’étranger et interdit la couverture des évènements par la presse étrangère ».
A vous, à nous de voir...
« Beau temps, le barbecue s’annonce bien » ou bien « Le gouvernement a définitivement fermé les communications vers l’étranger et interdit la couverture des évènements par la presse étrangère ».
A vous, à nous de voir...
^x^- Messages : 609
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
Careful a écrit:ps: http://www.politis.fr/article7429.html
A mon avis il faut être soit un peu maladroit, soit malintentionné pour écrire un article pareil actuellement. Il y aurait bien sûr de quoi se réjouir de ce type d'initiative, il y aurait de quoi sourire du traitement médiatique local des conflits politiques actuels en Iran, s'il n'y avait pas des choses assez sombres pour l'avenir de l'Iran, plus sombres encore que ce dont Ahmadinejad est le nom, à la clé de tout ce tintamarre destiné à façonner l'opinion publique occidentale d'une certaine façon : propagande à "flux-tendu".
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2749
Invité- Invité
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
Le départ de Frodon, c'est officiel :
http://www.cahiersducinema.com/article1893.html
ouhaa, la langue de bois de merde ! Faut voir comment il laisse les Cahiers, y'a juste à regarder le sommaire exsangue de son dernier numéro. Il pense même pas à remercier ses lecteurs, ça la fout mal quand même !
Pour la dernière couverture, ça aurait pu être Suleiman, ça sera juste Mann..
Consacrer ce mois-ci un dossier à l’arrivée désormais massive de films en relief, c’est prendre acte d’une évolution dont on est loin de mesurer encore toute l’ampleur et toutes les conséquences. Mais ce phénomène, quoi qu’il advienne, réinterroge notre position de spectateur, la nature de notre attente envers les films, notre relation avec le cinéma tel qu’il existe depuis sa naissance. Toujours, depuis Bazin, les Cahiers ont accueilli avec une curiosité où se mêlent gourmandise et esprit critique les grands changements techniques qui à la fois transforment le cinéma et aident à mieux le comprendre, l’éventuelle généralisation de la 3D permise par l’essor du numérique y invite à nouveau. Réactivation d’une hypothèse contenue depuis l’origine dans l’invention même du cinéma, la 3D porte des promesses, mais aussi le danger d’une hégémonie accrue d’un certain type de spectacle cinématographique. Pour toutes ces raisons, il importe d’essayer de comprendre « comment ça marche ». C’est pourquoi nous avons voulu que ce dossier soit principalement technique, puisque nous en sommes encore aux prémices de la connaissance de ce qui est en train de se mettre en place.
Au moment où se produit cette nouveauté, il est tout aussi passionnant de constater que la pensée du cinéma continue de se renouveler, y compris en reprenant à nouveaux frais son histoire depuis l’origine. C’est ce que fait l’ouvrage décisif de Raymond Bellour, Le Corps du cinéma, auquel nous consacrons également un ensemble de textes. Encore complètement différent, et pourtant synchrone de cette puissance de renouvellement et de cet appel d’air théorique, l’occasion s’est présentée de décrire avec ce numéro une cinématographie nationale étonnamment vivace et diverse, rarement considérée à sa juste place. Au-delà du cas d’espèce, le supplément dédié au cinéma turc est, lui aussi, une manière de prendre acte de
ce qui ne cesse de se reconstruire, de s’inventer, et qui est l’existence protéiforme de cet être incroyablement vivant qu’on nomme cinéma.
Se transformer pour continuer, pour exister au présent, pour fabriquer l’avenir, c’est aussi, toute proportion gardée, ce qui est en train de se produire pour les Cahiers du cinéma, et pour moi qui écris ces lignes puisque je quitte la direction de la rédaction de la revue. Que les Cahiers soient en ce moment dans une phase de changement est à mes yeux une excellente nouvelle. Mais avec leur rachat par Phaidon Press, les Cahiers - la revue mais aussi tout ce qui vit sous l’appellation « Cahiers du cinéma » : livres, DVD, site, innombrables partenariats... - disposent aujourd’hui de perspectives nouvelles, nombreuses, prometteuses, qu’il s’agisse de leur existence sur papier et sur d’autres supports, en France et à l’étranger. Les Cahiers ont 58 ans, ils ont changé dix fois, il est heureux et vital qu’ils changent encore. Qu’ils changent pour rester les Cahiers.
L’idée critique forgée dans ces pages depuis près de soixante ans, cette idée où l’esthétique est la pierre de touche éthique et politique de tout jugement de goût, jugement sur lequel se fonde une aventure de la pensée, reste selon moi plus nécessaire et plus pertinente que jamais. Il importe que de nouveaux critiques poursuivent, différemment, la même tâche. De nouveaux « écrivains de cinéma », comme nous appelle Desplechin, et ce n’est pas un mince honneur ni une mince exigence. Il est nécessaire et désirable qu’ils réinventent ce que tant de rédactions successives de la revue ont fait, ce que nous avons fait collectivement durant les six ans où j’ai dirigé cette rédaction, avec Emmanuel Burdeau comme rédacteur en chef et avec ceux et celles qui ont constitué la rédaction de la revue. C’est, en signant ce soixante-sixième et dernier éditorial, mon espoir, pour les Cahiers, pour le cinéma, pour ici et maintenant.
http://www.cahiersducinema.com/article1893.html
ouhaa, la langue de bois de merde ! Faut voir comment il laisse les Cahiers, y'a juste à regarder le sommaire exsangue de son dernier numéro. Il pense même pas à remercier ses lecteurs, ça la fout mal quand même !
Pour la dernière couverture, ça aurait pu être Suleiman, ça sera juste Mann..
Invité- Invité
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
le 11 février 2009.
Chers Cahiers,
Uniquement préoccupés de votre propre survie, vous en oubliez celle du cinéma. Comme lui, vous êtes en train de nonchalamment disparaître, sans que personne ne s’en aperçoive. Mais il y a pire : si vous continuez, peut-être réussirez-vous à vous survivre à vous-même. Alors, musée Grévin du cinéma d’auteur, mausolée encombrant mais inoffensif, vous n’aurez plus à vous soucier d’exister : le monde de l’art n’ayant plus rien à craindre de vous, il vous respectera. Peut-être fera-t-il même semblant de vous lire.
Vos lecteurs l’ont bien compris : la reconquête de la parole critique n’est pas à l’ordre du jour dans vos pages. Il semble être plus urgent à vos yeux de vous occuper de ce qui ne vous regarde pas : tout récemment encore, le dossier intitulé « l’action culturelle au combat », est-il autre chose qu’un aveu d’impuissance ? En briguant la charge de Conseil Supérieur de la Critique, n’avez-vous pas jeté les armes ? Si votre « meilleur espoir », comme l’avouait simplement Jean-Michel Frodon dans le numéro de janvier, est que le « travail critique soit réutilisé sous de multiples formes par les praticiens de l’action culturelle », cette ambition nouvelle révèle-t-elle autre chose que la subordination de la parole critique, autre chose que la soif de reconnaissance ? Cette quête de reconnaissance n’est-elle pas inconciliable avec l’écriture critique ?
Libre, absolument libre, « non réconciliée », était la parole des Truffaut et Godard : c’est-à-dire sincère, absolument sincère, mais dans le même temps en quête permanente de lucidité. Trente ans après, « honnêteté » et « lucidité » étaient toujours les amers insubmersible de la parole de Serge Daney. Et si le cinéaste Truffaut n’a cessé par la suite de poursuivre la reconnaissance, tant du public que de ses « pairs », c’est qu’il n’était plus critique. Les Cahiers des années ’90, ceux en compagnie desquels j’ai rencontré le cinéma, étaient toujours, jusqu’à la dernière ligne, fidèles à ce qu’il faut bien appeler deux principes : lucidité et sincérité. Du reste, l’oncle Serge le reconnaissait encore à la fin de sa vie, dans le dialogue Persévérance, en continuant à trouver, dans la « candeur » des Cahiers, la condition même de leur existence (p. 62).
Mais par ailleurs, dans L’exercice a été profitable, Monsieur, l’incertitude se fait jour quant au destin de la revue. « C’est ainsi, écrit Daney p. 180, que le désir assez bas de normalité rangée et d’états d’âme pépères des Cahiers a été décrypté du premier coup d’œil » : derrière un slogan provocateur (« on ne se masturbe plus », clame la publicité du moment), se fait jour « une vraie information sur un désir ». « De moins en moins de gens veulent être spectateurs, de plus en plus veulent être auteurs » : en d’autres termes, la rédaction des Cahiers réclame sa place au soleil.
Que révèle aujourd’hui le « meilleur espoir critique », confessé par Jean-Michel Frodon ? Votre plus grande ambition est-elle que l’académie des Césars institue un prix de la critique, qui vous serait invariablement attribué, faute de concurrents ? Rêvez-vous d’une grande réconciliation entre le public et les Cahiers, qui invite les institutions à la fête, de l’Education Nationale au Ministère de la Pêche ? Quand serez-vous enfin invités au barbecue de l’Elysée ?
Il me semble pourtant que l’heure est grave pour les images, et que les combats, les vrais terrains de lutte, ne manquent pas. Que l’on approuve, ou que l’on conteste les tripatouillages formels de DePalma ou de Steve Mac Queen, leurs films récents posent des questions urgentes, que vous avez l’air d’éviter avec un peu trop de prudence. À commencer par la question du simulacre, qui peu à peu supplante toute question de mise en scène. Dans les cinémas maniéristes des années ’70 à ’90 ─ si l’on veut, de Coppola à Jarmush ─ le simulacre était l’expression du deuil du cinéma classique, et le lieu de passage obligé vers un renouveau. Pantomime tragique d’une mise en scène qui se contemple elle-même, tout en se sachant dérisoire, le simulacre venait clamer l’impuissance du cinéma à porter une parole de vérité, ne cessait de marteler le mensonge de la perfection analogique… Il suffit d’avoir une paire d’yeux pour s’apercevoir que le fantasme d’une nouvelle toute puissance analogique fait retour dans nombre de films ─ à commencer, terrible surprise, par ceux de DePalma et de Scorsese. Des films que vous défendez pourtant sans le moindre doute. L’oncle Serge croyait nous avoir mis en garde, dans son article Sur Salador, contre les sirènes de la « photologie », contre la prétendue innocence du réel.
La vidéo numérique, du flux d’images ‘amateur’ proposé par internet, à la quête béate d’un âge d’or publicitaire, que précipite l’inclusion des effets virtuels dans des prises de vues réelles, ne cesse de proposer constamment de nouveaux simulacres : il ne s’agit plus alors de maniérisme, puisque l’image d’origine, l’image étalon, ou palimpseste, n’est plus du tout désignée. Au contraire il s’agit de l’oublier, dans une amnésie oculaire, pour retrouver une perfection absolue, une vérité analogique, qui n’a pourtant plus rien à voir, ou presque, avec le réel. Réel qui de toute façon reste plus trompeur que jamais, surtout quand l’image elle-même le souligne comme authentique, à travers les marques du filmage amateur ou journalistique.
Dans ce contexte, comment pouvez-vous justifier que le numérique soit toujours à la fête dans vos pages, sans que jamais soit interrogée la question, primordiale, de la « reproductibilité numérique », ainsi que ses corrélats : l’indéniable morbidité de la perfection numérique, la pulsion de mort publicitaire, la quête d’éternelle jeunesse de l’image ─ dont Benjamen Button n’est que le dernier avatar ? Pourquoi l’effacement des ‘traces’, l’effacement coupable de tout artifice, l’effacement du travail ─ celui du temps comme celui du montage ─ au service d’un ‘bigger than life’ d’un genre nouveau qui se répand sur les écrans, pourquoi cet effacement permanent n’est-il jamais contesté ? Pourquoi internet est-il toujours évoqué comme un grand espace de liberté créatrice, alors qu’il sait aussi, et surtout, être le pire vecteur ─ justement à l’heure de la reproductibilité infinie ─ du conformisme et du fantasme de masse ?
Pourquoi des « auteurs-maison » comme Assayas ou Desplechin, ne peuvent-ils plus être remis en cause, alors même qu’ils ont institué, à travers des tics d’écriture et de montage, un nouveau cinéma sur-codifié et sur-signifiant, qui a davantage à voir avec la littérature qu’avec le cinéma, et qui, surtout, tourne à vide (et sonne terriblement creux) ?
Pourquoi la notion de « classicisme » ou de « néo-classicisme », indéniable fantasme hollywoodien du jour, n’est-elle jamais abordée que comme une donnée incontournable, et sous le joug d’un indéfectible enthousiasme, alors qu’il s’agit d’abord d’une pulsion de mort, sinon d’une coquille vide ? Comment pouvez-vous invariablement faire semblant de croire à la « vitalité » des Shyamalan, Fincher, et autres Anderson, alors même que leurs ‘images reines’ autoproclamées n’insufflent jamais autre chose à leur spectateur qu’une claustrophobie panique ?
Peut-on aimer Quatre nuits avec Anna et Two lovers, en refusant de voir en eux deux œuvres élégiaques, trouées par une souffrance abyssale, endeuillées par la perte d’une illusion chérie : le cinéma tel qu’il a été, et ne sera plus ? Peut-on éviter de se confronter à la mort du cinéma, en s’accrochant à n’importe quel signe de « vitalité » ?
En vantant la pureté du regard de Raya Martin, pensez-vous avoir fait votre « travail critique » ? Pensez-vous vraiment que ce soit suffisant ? Dans un film comme Indio Nacional, peut-on faire fi des questions ontologiques que pose la re-création, fût-elle fantaisiste, d’images disparues ?
Pensez-vous vraiment que les films de Gus Van Sant, d’Albert Serra, de Rabah Ameur-Zaïmeche, de Jia Zhang Ke, de Manoël de Oliveira, de Hou Hsiao Hsien, d’Abbas Kiarostami (et, donc, de Raya Martin) peuvent être défendus en même temps, toujours en même temps que des films sur-signifiants, mais vides, et qui s’obstinent à illustrer l’imagerie publicitaire ? Croyez-vous que défendre le cinéma américain ait le même sens, et réponde à la même urgence aujourd’hui que dans les années cinquante ? Est-ce vraiment une preuve de libre-arbitre ? Pour combattre, ne doit-on pas commencer par choisir un camp ? Par exemple, dans le cinéma hollywoodien du jour : choisir le camp de la modestie pugnace d’un Georges Clooney, cinéaste malicieux, roublard mais terriblement lucide, contre le camp de son maître Steven Soderbergh, dont la toute puissance n’admet plus de limites, et qui se permet tous les simulacres, sans la moindre hésitation ?
Sur tout cela vous faites la sourde oreille. C’est dommage. Les films ont plus que jamais besoin d’être critiqués, d’être aimés, et détestés.
Cordialement.
Addendum, 14 mars 2009.
Le ton péremptoire de cette missive m’a fait hésiter à vous l’envoyer. J’allais renoncer franchement, lorsque je l’ai relue, un mois plus tard. Les idées avancées sont embryonnaires, mais cruciales. Je n’ai plus d’illusion sur le présent des Cahiers, mais plus que jamais je me sens concerné par le devenir du cinéma. C’est donc par conviction que je vous envoie ce courrier : même s’il risque d’être mal interprété, d’être jugé offensant, ou arrogant, il part d’un impérieux sentiment d’urgence.
Bien à vous.
Addendum, 2 juillet 2009.
Finalement, je n'ai jamais adressé cette mordante missive à son destinataire. Peut-être ai-je eu tort. Ceci dit, il n'est pas trop tard... À vous de voir, spectres.
Bien à vous.
Pour nous, contrairement à ce qu’on a cru, quand on disait ‘politique des auteurs’, c’était le mot politique qui était important, et pas le mot auteur.
Jean-Luc Godard.
Chers Cahiers,
Uniquement préoccupés de votre propre survie, vous en oubliez celle du cinéma. Comme lui, vous êtes en train de nonchalamment disparaître, sans que personne ne s’en aperçoive. Mais il y a pire : si vous continuez, peut-être réussirez-vous à vous survivre à vous-même. Alors, musée Grévin du cinéma d’auteur, mausolée encombrant mais inoffensif, vous n’aurez plus à vous soucier d’exister : le monde de l’art n’ayant plus rien à craindre de vous, il vous respectera. Peut-être fera-t-il même semblant de vous lire.
Vos lecteurs l’ont bien compris : la reconquête de la parole critique n’est pas à l’ordre du jour dans vos pages. Il semble être plus urgent à vos yeux de vous occuper de ce qui ne vous regarde pas : tout récemment encore, le dossier intitulé « l’action culturelle au combat », est-il autre chose qu’un aveu d’impuissance ? En briguant la charge de Conseil Supérieur de la Critique, n’avez-vous pas jeté les armes ? Si votre « meilleur espoir », comme l’avouait simplement Jean-Michel Frodon dans le numéro de janvier, est que le « travail critique soit réutilisé sous de multiples formes par les praticiens de l’action culturelle », cette ambition nouvelle révèle-t-elle autre chose que la subordination de la parole critique, autre chose que la soif de reconnaissance ? Cette quête de reconnaissance n’est-elle pas inconciliable avec l’écriture critique ?
Libre, absolument libre, « non réconciliée », était la parole des Truffaut et Godard : c’est-à-dire sincère, absolument sincère, mais dans le même temps en quête permanente de lucidité. Trente ans après, « honnêteté » et « lucidité » étaient toujours les amers insubmersible de la parole de Serge Daney. Et si le cinéaste Truffaut n’a cessé par la suite de poursuivre la reconnaissance, tant du public que de ses « pairs », c’est qu’il n’était plus critique. Les Cahiers des années ’90, ceux en compagnie desquels j’ai rencontré le cinéma, étaient toujours, jusqu’à la dernière ligne, fidèles à ce qu’il faut bien appeler deux principes : lucidité et sincérité. Du reste, l’oncle Serge le reconnaissait encore à la fin de sa vie, dans le dialogue Persévérance, en continuant à trouver, dans la « candeur » des Cahiers, la condition même de leur existence (p. 62).
Mais par ailleurs, dans L’exercice a été profitable, Monsieur, l’incertitude se fait jour quant au destin de la revue. « C’est ainsi, écrit Daney p. 180, que le désir assez bas de normalité rangée et d’états d’âme pépères des Cahiers a été décrypté du premier coup d’œil » : derrière un slogan provocateur (« on ne se masturbe plus », clame la publicité du moment), se fait jour « une vraie information sur un désir ». « De moins en moins de gens veulent être spectateurs, de plus en plus veulent être auteurs » : en d’autres termes, la rédaction des Cahiers réclame sa place au soleil.
Que révèle aujourd’hui le « meilleur espoir critique », confessé par Jean-Michel Frodon ? Votre plus grande ambition est-elle que l’académie des Césars institue un prix de la critique, qui vous serait invariablement attribué, faute de concurrents ? Rêvez-vous d’une grande réconciliation entre le public et les Cahiers, qui invite les institutions à la fête, de l’Education Nationale au Ministère de la Pêche ? Quand serez-vous enfin invités au barbecue de l’Elysée ?
Il me semble pourtant que l’heure est grave pour les images, et que les combats, les vrais terrains de lutte, ne manquent pas. Que l’on approuve, ou que l’on conteste les tripatouillages formels de DePalma ou de Steve Mac Queen, leurs films récents posent des questions urgentes, que vous avez l’air d’éviter avec un peu trop de prudence. À commencer par la question du simulacre, qui peu à peu supplante toute question de mise en scène. Dans les cinémas maniéristes des années ’70 à ’90 ─ si l’on veut, de Coppola à Jarmush ─ le simulacre était l’expression du deuil du cinéma classique, et le lieu de passage obligé vers un renouveau. Pantomime tragique d’une mise en scène qui se contemple elle-même, tout en se sachant dérisoire, le simulacre venait clamer l’impuissance du cinéma à porter une parole de vérité, ne cessait de marteler le mensonge de la perfection analogique… Il suffit d’avoir une paire d’yeux pour s’apercevoir que le fantasme d’une nouvelle toute puissance analogique fait retour dans nombre de films ─ à commencer, terrible surprise, par ceux de DePalma et de Scorsese. Des films que vous défendez pourtant sans le moindre doute. L’oncle Serge croyait nous avoir mis en garde, dans son article Sur Salador, contre les sirènes de la « photologie », contre la prétendue innocence du réel.
La vidéo numérique, du flux d’images ‘amateur’ proposé par internet, à la quête béate d’un âge d’or publicitaire, que précipite l’inclusion des effets virtuels dans des prises de vues réelles, ne cesse de proposer constamment de nouveaux simulacres : il ne s’agit plus alors de maniérisme, puisque l’image d’origine, l’image étalon, ou palimpseste, n’est plus du tout désignée. Au contraire il s’agit de l’oublier, dans une amnésie oculaire, pour retrouver une perfection absolue, une vérité analogique, qui n’a pourtant plus rien à voir, ou presque, avec le réel. Réel qui de toute façon reste plus trompeur que jamais, surtout quand l’image elle-même le souligne comme authentique, à travers les marques du filmage amateur ou journalistique.
Dans ce contexte, comment pouvez-vous justifier que le numérique soit toujours à la fête dans vos pages, sans que jamais soit interrogée la question, primordiale, de la « reproductibilité numérique », ainsi que ses corrélats : l’indéniable morbidité de la perfection numérique, la pulsion de mort publicitaire, la quête d’éternelle jeunesse de l’image ─ dont Benjamen Button n’est que le dernier avatar ? Pourquoi l’effacement des ‘traces’, l’effacement coupable de tout artifice, l’effacement du travail ─ celui du temps comme celui du montage ─ au service d’un ‘bigger than life’ d’un genre nouveau qui se répand sur les écrans, pourquoi cet effacement permanent n’est-il jamais contesté ? Pourquoi internet est-il toujours évoqué comme un grand espace de liberté créatrice, alors qu’il sait aussi, et surtout, être le pire vecteur ─ justement à l’heure de la reproductibilité infinie ─ du conformisme et du fantasme de masse ?
Pourquoi des « auteurs-maison » comme Assayas ou Desplechin, ne peuvent-ils plus être remis en cause, alors même qu’ils ont institué, à travers des tics d’écriture et de montage, un nouveau cinéma sur-codifié et sur-signifiant, qui a davantage à voir avec la littérature qu’avec le cinéma, et qui, surtout, tourne à vide (et sonne terriblement creux) ?
Pourquoi la notion de « classicisme » ou de « néo-classicisme », indéniable fantasme hollywoodien du jour, n’est-elle jamais abordée que comme une donnée incontournable, et sous le joug d’un indéfectible enthousiasme, alors qu’il s’agit d’abord d’une pulsion de mort, sinon d’une coquille vide ? Comment pouvez-vous invariablement faire semblant de croire à la « vitalité » des Shyamalan, Fincher, et autres Anderson, alors même que leurs ‘images reines’ autoproclamées n’insufflent jamais autre chose à leur spectateur qu’une claustrophobie panique ?
Peut-on aimer Quatre nuits avec Anna et Two lovers, en refusant de voir en eux deux œuvres élégiaques, trouées par une souffrance abyssale, endeuillées par la perte d’une illusion chérie : le cinéma tel qu’il a été, et ne sera plus ? Peut-on éviter de se confronter à la mort du cinéma, en s’accrochant à n’importe quel signe de « vitalité » ?
En vantant la pureté du regard de Raya Martin, pensez-vous avoir fait votre « travail critique » ? Pensez-vous vraiment que ce soit suffisant ? Dans un film comme Indio Nacional, peut-on faire fi des questions ontologiques que pose la re-création, fût-elle fantaisiste, d’images disparues ?
Pensez-vous vraiment que les films de Gus Van Sant, d’Albert Serra, de Rabah Ameur-Zaïmeche, de Jia Zhang Ke, de Manoël de Oliveira, de Hou Hsiao Hsien, d’Abbas Kiarostami (et, donc, de Raya Martin) peuvent être défendus en même temps, toujours en même temps que des films sur-signifiants, mais vides, et qui s’obstinent à illustrer l’imagerie publicitaire ? Croyez-vous que défendre le cinéma américain ait le même sens, et réponde à la même urgence aujourd’hui que dans les années cinquante ? Est-ce vraiment une preuve de libre-arbitre ? Pour combattre, ne doit-on pas commencer par choisir un camp ? Par exemple, dans le cinéma hollywoodien du jour : choisir le camp de la modestie pugnace d’un Georges Clooney, cinéaste malicieux, roublard mais terriblement lucide, contre le camp de son maître Steven Soderbergh, dont la toute puissance n’admet plus de limites, et qui se permet tous les simulacres, sans la moindre hésitation ?
Sur tout cela vous faites la sourde oreille. C’est dommage. Les films ont plus que jamais besoin d’être critiqués, d’être aimés, et détestés.
Cordialement.
Addendum, 14 mars 2009.
Le ton péremptoire de cette missive m’a fait hésiter à vous l’envoyer. J’allais renoncer franchement, lorsque je l’ai relue, un mois plus tard. Les idées avancées sont embryonnaires, mais cruciales. Je n’ai plus d’illusion sur le présent des Cahiers, mais plus que jamais je me sens concerné par le devenir du cinéma. C’est donc par conviction que je vous envoie ce courrier : même s’il risque d’être mal interprété, d’être jugé offensant, ou arrogant, il part d’un impérieux sentiment d’urgence.
Bien à vous.
Addendum, 2 juillet 2009.
Finalement, je n'ai jamais adressé cette mordante missive à son destinataire. Peut-être ai-je eu tort. Ceci dit, il n'est pas trop tard... À vous de voir, spectres.
Bien à vous.
Van Stratten- Messages : 165
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
Croyez-vous que défendre le cinéma américain ait le même sens, et réponde à la même urgence aujourd’hui que dans les années cinquante ?
C'est une question très simple dont, avec un peu d'histoire, on peut donner une réponse assez rapide qui serait, bien sûr, négative. Mais tu touches là du doigt quelque chose que ces messieurs des Cahiers refusent obstinément d'admettre.
Pour avoir le point de vue de Frodon à propos de "la mort du cinéma", il faut lire son bouquin, "Horizon cinéma" dans lequel il tire l'oreille de Godard.
Invité- Invité
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
Hum... de manière générale n'est-ce pas douteux de défendre le cinéma en le catégorisant ? Telle catégorie de film ? je défends. Une autre ? ah non, ça je défends pas. En gros d'adopter une politique (comme une "politique éditoriale").
D'ailleurs plus (à mon humble niveau) je réfléchis à la question, plus il me semble absurde de défendre quoi que ce soit. Je remets le cinéma japonais sur le tapis puisque c'est mon dada, Dieu sait combien il est facile de soutenir qu'il doit être défendu et promu (j'ai de nombreux amis qui en font leur cheval de bataille)(ou quelque chose de similaire) et je m'y intéresse tout particulièrement, mais il ne me viendrait pas à l'idée d'affirmer que je le défends, pas plus qu'il me viendrait l'idée de le défendre d'ailleurs.
(je dois être libéral et je-m'en-foutiste)
Van Stratten > un peu obsessionnel, non ?
D'ailleurs plus (à mon humble niveau) je réfléchis à la question, plus il me semble absurde de défendre quoi que ce soit. Je remets le cinéma japonais sur le tapis puisque c'est mon dada, Dieu sait combien il est facile de soutenir qu'il doit être défendu et promu (j'ai de nombreux amis qui en font leur cheval de bataille)(ou quelque chose de similaire) et je m'y intéresse tout particulièrement, mais il ne me viendrait pas à l'idée d'affirmer que je le défends, pas plus qu'il me viendrait l'idée de le défendre d'ailleurs.
(je dois être libéral et je-m'en-foutiste)
Van Stratten > un peu obsessionnel, non ?
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
Salut Epikt, si tu n'aimes pas "défendre", on peut peut-être dire "faire preuve d'une certaine complaisance".
Invité- Invité
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
Ah oui, mais présenté ainsi ça devient tout de suite un travers !
(à priori, "défendre" a une connotation positive, celle d'un engagement, tout le contraire de la complaisance)
Question alors : les cahiers, vis-à-vis du cinéma américain, ont-ils dévié de la défense à la complaisance ?
(à priori, "défendre" a une connotation positive, celle d'un engagement, tout le contraire de la complaisance)
Question alors : les cahiers, vis-à-vis du cinéma américain, ont-ils dévié de la défense à la complaisance ?
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
"Peut-on éviter de se confronter à la mort du cinéma, en s’accrochant à n’importe quel signe de « vitalité » ?"
Si le cinéma est un art, j'ai entendu dire en entrant aux beaux-arts que l'art était mort. Donc si le cinéma est un art, il est mort avec l'art depuis quelques temps déjà.
Circulez il n'y a plus rien à voir.
Si le cinéma est un art, j'ai entendu dire en entrant aux beaux-arts que l'art était mort. Donc si le cinéma est un art, il est mort avec l'art depuis quelques temps déjà.
Circulez il n'y a plus rien à voir.
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
Je crois qu'il est peut-être question de défense du sens possible d'une oeuvre de cinéma; face à un monde ou tout faisant trop sens, on perd le sens.
La critique croit en la puissance de son verbe, à sa capacité à guider le spectateur à travers le chaos, l'entropie vers laquelle se dirige le monde des images. Mais bon c'est un peu totalisant; ça concerne peut-être une tendance de nos sociétés, mais heureusement nous sommes des individus. Et à cette échelle je ne crois pas au devoir, aux prises de consciences à créer, simuler, mais au partage entre amis.
La critique croit en la puissance de son verbe, à sa capacité à guider le spectateur à travers le chaos, l'entropie vers laquelle se dirige le monde des images. Mais bon c'est un peu totalisant; ça concerne peut-être une tendance de nos sociétés, mais heureusement nous sommes des individus. Et à cette échelle je ne crois pas au devoir, aux prises de consciences à créer, simuler, mais au partage entre amis.
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
Epikt a écrit:Ah oui, mais présenté ainsi ça devient tout de suite un travers !
(à priori, "défendre" a une connotation positive, celle d'un engagement, tout le contraire de la complaisance)
Question alors : les cahiers, vis-à-vis du cinéma américain, ont-ils dévié de la défense à la complaisance ?
"défendre" c'est aussi faire face à une menace, à une attaque, et tel était le cas à l'époque des Cahiers jaunes, qui défendaient après-guerre le cinéma étatsunien face à la critique de gauche ou communiste qui était très présente à l'époque (voire majoritaire) et qui descendait quasiment tout le pan étatsunien du cinéma pratiquement sans y regarder (Sadoul..). Il y avait une forme de provocation (parfois droitisante) dans cette position des critiques des cdc, le livre de de Baecque rappelle bien tout ça. En bref, il s'agissait de querelles et de positions idéologiques. Aujourd'hui, à quoi rime tout ça ? Et pourtant je suis persuadé qu'aux Cahiers, c'est l'état d'esprit qui continue de régner (d'une façon bien plus prégnante qu'à l'époque Tesson, sans doute "trop" marquée encore par Daney, qui se "méfiait" encore de beaucoup de cinéastes), il y a une complaisance réelle pour le cinéma des USA (donc je réponds oui à ta question), issue d'une part de cette tradition des Cahiers jaunes héritée d'un contexte particulier comme vu précédemment (ne pas laisser le "monde" cinématographique aux mains des communistes), d'autre part, de façon négative, de la période "rouge" des cahiers, période honteuse pour la rédaction, à gommer (travail de réhabilitation, etc). VS a dit qu'il allait parler de "Cloverfield", de "Benjamin Button", etc, etc
C'est un des rares trucs qu'on retiendra (et c'est volontaire) de la période Frodon par rapport à la précédente : la réhabilitation sur des films tape-à-l'oeil de Fincher, Aronofski, Anderson, Nolan, j'en passe et des moins bons.. des cinéastes tous éreintés, ou presque, dans le petit dictionnaire des cinéastes américains datant de la fin de la période Tesson.
Invité- Invité
Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir
Salut,
Peut-on opposer sérieusement les périodes Tesson et Frodon ? Toutes deux n'ont-elles pas consisté d'abord dans le fait de sauver les meubles, et les apparences, en évitant soigneusement de se poser la moindre question sérieuse concernant l'image ? Du reste, le parachutage de Tesson, sans aucun préalable (ou presque) ressemble à s'y méprendre à l'arrivée de Frodon quelque temps plus tard, celle-ci encore plus artificielle et insignifiante. La parole critique est ainsi dans les pages des cahiers devenue "de circonstance", contrainte et forcée, mais ni fervente, ni encore moins lucide. Il y avait des luttes d'intérêt auparavant mais qui, me semble-t-il, ne prenaient jamais le dessus, dans les textes, sur l'engouement face aux oeuvres. Il est vrai que le cinéma va mal, mais n'est-ce pas au contraire une raison pour l'aimer davantage (à condition de le chérir vraiment) ?
Dans ce contexte, je trouve que de toute façon se demander quelle "politique éditoriale" a été choisie, aux dépens de quelle autre, pourquoi et comment, n'a pas vraiment de sens : il s'agissait juste de sauver les meubles... et c'est raté (ou presque).
Que reste-t-il des Cahiers ? Rien. Ou presque : un capital, des actionnaires. Et puis plus rien. En dix ans, ils les ont démantelés.
Pourtant, je suis convaincu qu'il y avait tant à faire, surtout en l'an deux mile, et maintenant deux mille dix. Et je suis furieux. Je sais ça ne sert à rien de s'énerver, mais tout ça est un beau gâchis.
Sur ce je m'éclipse quelque temps.
Alors bonnes vacances à tous !
Peut-on opposer sérieusement les périodes Tesson et Frodon ? Toutes deux n'ont-elles pas consisté d'abord dans le fait de sauver les meubles, et les apparences, en évitant soigneusement de se poser la moindre question sérieuse concernant l'image ? Du reste, le parachutage de Tesson, sans aucun préalable (ou presque) ressemble à s'y méprendre à l'arrivée de Frodon quelque temps plus tard, celle-ci encore plus artificielle et insignifiante. La parole critique est ainsi dans les pages des cahiers devenue "de circonstance", contrainte et forcée, mais ni fervente, ni encore moins lucide. Il y avait des luttes d'intérêt auparavant mais qui, me semble-t-il, ne prenaient jamais le dessus, dans les textes, sur l'engouement face aux oeuvres. Il est vrai que le cinéma va mal, mais n'est-ce pas au contraire une raison pour l'aimer davantage (à condition de le chérir vraiment) ?
Dans ce contexte, je trouve que de toute façon se demander quelle "politique éditoriale" a été choisie, aux dépens de quelle autre, pourquoi et comment, n'a pas vraiment de sens : il s'agissait juste de sauver les meubles... et c'est raté (ou presque).
Que reste-t-il des Cahiers ? Rien. Ou presque : un capital, des actionnaires. Et puis plus rien. En dix ans, ils les ont démantelés.
Pourtant, je suis convaincu qu'il y avait tant à faire, surtout en l'an deux mile, et maintenant deux mille dix. Et je suis furieux. Je sais ça ne sert à rien de s'énerver, mais tout ça est un beau gâchis.
Sur ce je m'éclipse quelque temps.
Alors bonnes vacances à tous !
Dernière édition par Van Stratten le Ven 3 Juil 2009 - 18:42, édité 1 fois
Van Stratten- Messages : 165
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