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Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir

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Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir  - Page 10 Empty Re: Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir

Message par Van Stratten Dim 27 Nov 2011 - 9:50

26 11 2011



Chers Cahiers,


« Que peut le numérique ? » poseriez-vous en problématique éditoriale du moment. Ou bien plutôt « Argentique à quoi bon ? », ce qui revient au même, et n’est finalement plus à considérer : en d’autres termes vous annoncez une problématique actuelle (attirer le chaland est sa vertu première), et n’avez de hâte que de la rendre aussitôt caduque, par une équivalence indéniable, sauf à être taxé de rétrograde (ce dont Dieu me garde). « Adieu 35, la révolution numérique est achevée ». Argentique, numérique… après tout, seul compte le cinéma. J’en conviens sans réserve. Qu’importe le support ? Seuls comptent les films. Qu’importe la substance de l’image ? Seule compte sa forme.
Or la réponse a beau être œcuménique, restent deux inconnues : pourquoi une telle problématique ? Et quels films comptent ?
Pourquoi quarante pages ? La couverture suffisait. En période de rigueur, avouez que ce serait tout au profit de votre éditeur.
Si les films comptent seuls, lesquels comptent finalement ? Lesquels ont vraiment une forme ? Lesquels sont vraiment en forme ?

« Inventer d’autres discours », dites-vous, à propos du cinéma : autre parole œcuménique. Très bien. Mais quand commencez-vous ?

À toutes ces questions, deux embryons de réponse, si vous me permettez.
1° Seuls comptent les films. J’en conviens sans réserve, à condition toutefois d’ajouter : seul compte le cinéma, ou ce qu’il en reste, de ci de là, grâce à quelques films. Tout proche encore, Abemus Papam, tout ensemble mordant et sincère, avec ses personnages qui se dérobent et se défilent, et par là même ont la chance d’exister encore une seconde. Ironie terrible pour le cinéma, et le politique, mêlés ici comme en les plus beaux films du cinéaste… je sais bien que c’est déprimant, mais quand même, c’est là… et puis, ça fait plaisir de retrouver Moretti cinéaste, fût-ce en petite forme et dépressif - c’était le même sentiment, très ambigu, largement déceptif, mais très fort, à l’issue des derniers opus de Iosselliani, de Lars Von Trier bien sûr, d’Almodovar dans une moindre mesure, sans oublier Ceylan et Gus Van Sant, évidemment.
De l’état des images de ce jour, cela ne vous dit-il vraiment rien ? Ne voyez-vous vraiment que bonne humeur à tirer de ces films ? N’observez-vous au cinéma que bonne année, et bonne santé ? Pour inventer d’autres discours, n’est-il besoin que d’égrener, chaque mois de janvier, le chapelet des réussites de l’année précédente, et de fêter l’éternelle résurrection du cinéma ?

2° Vos couverture accusent enfin la victoire du visuel sur toute autre image. Bravo, car de photogramme, à l’ère numérique, il ne saurait être question : il est donc logique qu’il n’en paraisse plus en couverture des cahiers. Pourtant, pardonnez mon émotion, mais je trouve ça terrible. Ça : les couverture dessinées des Cahiers, qui ont banni le photogramme. Comme si le cinéma ne se suffisait plus à lui-même.

Et pour finir, une précision. Indispensable. Si Baudrillard a consacré un (très bon) livre au simulacre (Simulacres et simulation, Galilée, 1981), le concept n’est pas le sien, et il le doit à Platon - voir La République. J’en appelle à vos souvenirs de terminale : Platon distingue l’Idée de son image, et l’image de son simulacre. L’image représente l’Idée, tandis que le simulacre singe l’image sans plus rien porter de l’Idée. Ce lien entre l’idée et son image n’est donc pas neuf mais il ne me semble pas encore périmé. Je crois que le cinéma fait fausse route à vouloir le refouler. Pensez-vous vraiment que la reproduction numérique rende la question obsolète ?


Bien à vous,



Van Stratten.


Dernière édition par Van Stratten le Dim 27 Nov 2011 - 11:56, édité 2 fois

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Message par Van Stratten Dim 27 Nov 2011 - 11:49

Je ne suis pas sûr d'envoyer ce texte à son légitime destinataire. À quoi bon poursuivre un dialogue bouché ? Qu'en pensez-vous ?
Voudriez-vous publier ce courrier dans le prochain numéro de votre revue ?

Van Stratten

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Message par Invité Dim 27 Nov 2011 - 17:44

A mon sens c'est un peu trop soucieux "d'écriture", ça fait ampoulé. On a du mal à dégager le contenu. Qui, lui, tiendrait en moins de mots. Du coup on tend à s'en désintéresser. Bon, c'est ma perception, hein, pas de malaise entre nous.

On pense à l'entame d'un épistolariat entre le marquis de Montanlair et la Duchesse de Baltringue Razz

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Message par py Dim 27 Nov 2011 - 21:08

Van Stratten a écrit:
Ça : les couverture dessinées des Cahiers, qui ont banni le photogramme. Comme si le cinéma ne se suffisait plus à lui-même.

Est-ce qu'un 24e de seconde d'un film ou une photo de plateau est plus du cinéma qu'un dessin inspiré du film?
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Message par wootsuibrick Lun 28 Nov 2011 - 3:33

J'avoue avoir beaucoup de mal à capter le mal que pointe Van Stratten,
à part je ne sais quelle fidélité à la représentation photographique... à la matérialité? genre je ne sais quel classement des arts qui dirait que la sculpture, et les arts vivant c'est le meilleur de l'art, parce que ça existe "réellement" dans l'espace, au moment où ça se fait? Le reste ne serait que dégénérescence de la représentation...
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Message par Largo Lun 28 Nov 2011 - 10:04

Leurs couvertures sont juste moches !
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Message par Eyquem Sam 22 Sep 2012 - 23:24

Les Cahiers du Cinéma depuis 2008 : petites histoires sans devenir  - Page 10 9782350960562

Qu’est-il arrivé aux Cahiers du cinéma? Pendant des décennies, le journal a publié les critiques les plus polémiques et influentes qui aient jamais animé le monde du film. Il joua un rôle crucial pour établir le cinéma en tant que « septième art ». Fondés en 1951 par André Bazin et Jacques Doniol-Valcroze, les Cahiers attirèrent rapidement une constellation de jeunes critiques – Truffaut, Godard, Chabrol – qui assurèrent la réputation internationale et le statut culte de la revue quand, joignant les actes à la parole, ils emmenèrent leurs caméras dans les rues de Paris et créèrent la Nouvelle Vague. Les rédacteurs en chef successifs, Éric Rohmer, Jacques Rivette et le tandem Serge Daney/Serge Toubiana notamment, développèrent des perspectives et des orientations différentes – la philosophie ou les barricades, l’esthétisme ou la culture du zapping – sans jamais perdre de vue le sens d’une avant-garde cinématographique, dont ils étaient les représentants aussi véhéments qu’interventionnistes.

Les Cahiers paraissent encore tous les mois, indiscernables désormais, sous leur couverture glacée, de la masse des magazines de cinéma mainstream. Festivals, offres commerciales, éclairages éducatifs, archives : le champ couvert est convenu et plus large que jamais, le style précieux mais étrangement dénué d’affect ; l’effet d’ensemble – beaucoup de choix, très peu d’enjeux – offre l’aspect monotone d’un magazine de consommateurs haut de gamme. Pendant trente ans, les interventions du journal ont contribué à forger la manière dont le cinéma était compris et vécu, populairement et théoriquement. L’engagement des Cahiers engageait les réalisateurs eux-mêmes, faisant longtemps de la revue, pour paraphraser Alexandre Astruc, une véritable caméra-stylo. Aujourd’hui, elle ne semble guère plus stimulante que les magazines que les voyageurs cinéphiles peuvent trouver dans l’avion qui les conduit vers le prochain festival. Comment en est-on arrivé là ?
C'était paru dans La Revue des Livres, en deux parties :

Toujours disponibles en ligne :
http://www.revuedeslivres.fr/emilie-bickerton/

http://www.revuedeslivres.fr/adieux-aux-cahiers-2e-episode-emilie-bickerton/
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Message par Borges Dim 23 Sep 2012 - 9:47

Est-ce que ce sont les critiques qui ont fait la réputation (la légende, donc le mensonge; les cahiers n'ont jamais été dans la résistance, toujours du côté des vainqueurs, sauf dans leur années rouges ) des cahiers ou le fait que certains de ces critiques sont devenus de grands metteurs en scène?
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Message par Invité Dim 23 Sep 2012 - 10:05

C'est difficile de répondre à cette question mais si le vulgus pecum connait Truffaut et Godard il ignore Bazin même Daney.

En revanche les Cahiers ont été un groupe de référence très fort pour un large frange de cinéphiles des années 60, 70, 80 ... qui ont eux mêmes parfois écrit et filmé à la manière Cahiers.

Les Cahiers n'ont toujours pas disparu de l'horizon du cinéma ( en France ).

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Message par Borges Dim 23 Sep 2012 - 10:15

oui, tout à fait;

Je dirais que les cahiers après la grande époque classique (bazin et les gars de la nouvelle vague), c'est un peu comme les grandes équipes de foot; y a le nom, le club, mais les équipes varient... dans les périodes faibles, elles vivent de la légende construite au départ...les cahiers comme disent les commentateurs sportifs, ça reste un grand nom... Même en je ne sais pas quelle division, Reims ça reste le nom de la grande équipe de fontaine, kopa...etc...; les cahiers ne sont pas descendus aussi bas, mais l'écart entre les débuts et today est tout de même assez impressionnant; on pense au sophisme du bateau de Thésée, dont toutes les pièces ont été changées au cours du temps, mais qui reste cependant le même....

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Message par Invité Dim 23 Sep 2012 - 10:25

moi je dirais plutôt que c'est le jeu qui a changé, en l'occurrence la qualité du cinéma.

Il m'arrive de penser que si j'ai aimé les cahiers c'est parce qu'ils défendaient des films forts et dignes de passion ( dans un autre post, tu parlais du manque de passion de Burdeau ).

Aujourd'hui où est la passion qui peut me transporter au propre comme au figuré au cinéma ?

Ca n'est pas du passéisme. Le cinéma n'a rien trouvé de valable encore pour se renouveler - et la critique pas seulement des cahiers, du reste, pas davantage.

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Message par Invité Dim 23 Sep 2012 - 11:58

quelle perte de temps ce texte sur les Cahiers. Je n'ai pas réussi à lire jusqu'au bout, quant à savoir si Emilie Bickerton répond à la question qu'elle pose au départ "comment en est-on arrivé là?
Les Cahiers paraissent encore tous les mois, indiscernables désormais de la masse des magazines de cinéma mainstream. Festivals, offres commerciales, éclairages éducatifs, archives : le champ couvert est convenu et plus large que jamais, le style précieux mais étrangement dénué d'affect ; l'effet d'ensemble - beaucoup de choix, très peu d'enjeux - offre l'aspect monotone d'un magazine de consommateurs haut de gamme.
Tout ça me paraît sans intérêt. Comment elle, Emilie Bickerton, en arrive à son ennui de cinéma, ici la mort des Cahiers... Est-ce qu'elle connaît les Spectres du cinéma au moins?!?
Je voulais proposer deux archives ici, autour des Cahiers :
http://www.esprit.presse.fr/archive/review/article.php?code=33614
Spoiler:
http://www.esprit.presse.fr/archive/review/article.php?code=11516
Spoiler:

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Message par Invité Dim 23 Sep 2012 - 16:01

Il a déjà 4-5 ans l'article de Bikerton non?
Je pense qu'il y a un biais lié à la perception américaine, les Cahiers n'ont jamais été vraiment d'avant garde, ils se singularisaient plus par la théorisation du cinéma d'auteur en tant qu'il représente le cinéma commercial, notamment américain.
L'avant-garde passait plus par certains ciné-club eux-même que des revues, c'est là qu'Isou et Rohmer pouvaient se cotoyer. Et l'univers des ciné-club était déjà perdu à la génération de Daney (où les ciné-clubs ont été remplacés par la filmologie comme une discipline universitaire autonome).


Dernière édition par Tony le Mort le Lun 24 Sep 2012 - 8:47, édité 1 fois

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Message par Invité Dim 23 Sep 2012 - 19:29

je crains que Daney ne se soit jamais confronté à un public plébéien de cinéma : trop étalon - pas au sens du bigadin mais à celui qui donne la mesure de toute chose. point.

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Message par Dr. Apfelgluck Lun 24 Sep 2012 - 7:52

Tony le Mort a écrit: Et l'univers des ciné-club était déjà perdu à la génération de Daney (où les ciné-clubs ont été remplacés par la filmologie comme une discipline universitaire autonome).

Daney disait, dans "Itinéraire d'un ciné-fils" il me semble, que lors de son arrivé à Libération toute une partie de la nouvelle cinéphilie rejetait en bloc les auteurs "estampillés Cahiers". Les films d'Hitchcock étaient déclarés "vieillots", comme le cinéma dit classique. Daney expliquait sa consternation quand, dans son entourage, personne ne voulait aller voir "Fanny et Alexandre" car "Bergman était vieux, son cinéma has-been etc...".
Il a caressé un moment l'idée utopiste que les gens redécouvriraient "les grands films" grâce à la télévision. Mais il s'est vite rétracté.

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Message par Invité Lun 24 Sep 2012 - 8:50

slimfast a écrit:je crains que Daney ne se soit jamais confronté à un public plébéien de cinéma : trop étalon - pas au sens du bigadin mais à celui qui donne la mesure de toute chose. point.

Oui et non, son article sur les Morfalous est justement celui où il est le plus proche de la définition d'une sorte d' idéologie du cinéma populaire (il pense en terme idéologique sans doute à ce moment là encore plus que dans les années 70), de la manière dont il doit répondre à ce qui est selon lui les attentes du public. Mais il ne perçoit pas que Verneuil et Belmondo étaient alors à leur fin.
Comme son reportage gonzo de droite sur les J.O. de Los Angeles, où il a dû aller sur place pour voir comment ils passaient à la télé.


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Message par Borges Lun 24 Sep 2012 - 9:58

Dr. Apfelgluck a écrit:
Tony le Mort a écrit: Et l'univers des ciné-club était déjà perdu à la génération de Daney (où les ciné-clubs ont été remplacés par la filmologie comme une discipline universitaire autonome).

Daney disait, dans "Itinéraire d'un ciné-fils" il me semble, que lors de son arrivé à Libération toute une partie de la nouvelle cinéphilie rejetait en bloc les auteurs "estampillés Cahiers". Les films d'Hitchcock étaient déclarés "vieillots", comme le cinéma dit classique. Daney expliquait sa consternation quand, dans son entourage, personne ne voulait aller voir "Fanny et Alexandre" car "Bergman était vieux, son cinéma has-been etc...".
Il a caressé un moment l'idée utopiste que les gens redécouvriraient "les grands films" grâce à la télévision. Mais il s'est vite rétracté.


Les gens, ça dépend ce qu'ils entend par là; comme toujours, toutes ces histoires sont privées, singulières, individuelles; des tas de gens ont découvert et continuent à découvrir des classiques par la télé, et même des trucs pas du tout connus, sur RAI3, par exemple; de toute façon, la configuration a changé : y a le net, des millions de films... qui s'intéresse encore à la télé, ordinaire, pour découvrir des films? Bergman vieux, Hitch... le snobisme postmoderne, celui qui a fait dire à des critiques, des spécialistes, des universitaires à la même époque que Dumas, c'était mieux que Joyce; le cinéma c'est pour se divertir, se marrer, l'enfance de l'art, et qu'il y a rien de mieux que "les aventuriers de l'arche perdu"... je crois que tout le monde a été un peu victime à l'époque de ce genre de conneries; et Daney lui-même dans son dernier volume de "la maison cinéma et le monde" sent très fort les années 80/90, malgré ses résistances, sa résistance... il parle même d'un bouquin de Lipovetsky comme d'un truc important auquel on aurait pas assez prêté attention, les catégories politiques ont cédé la place à des trucs comme "les losers"...
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Message par Invité Lun 24 Sep 2012 - 10:13

Oui je regrette de l'avoir traité de "gonzo de droite", il ne pouvait pas à lui seul empêcher Berlusconi, Bouygues et le post modernisme.

Son article sur Ginger et Fred, c'est intéressant, car il voit et ne voit pas Berlusconi en même temps. Ou plutôt: il ne considère que les effets du berlusconisme (l’investissement de l'état par un entrepreneur privé) et le régime d'image qui va avec la télé, la manière de filmer les talk-show se met à ressembler à une sorte de Citizen Kane post fasciste.
Mais il dit cela avant que Berlusconi lui-même n'existe personnellement. Du coup il ne voit pas pas la manière dont Berlusconi s'est fabriqué, qui est extérieure à l'existence de l'image, devance l'image qu'il veut donner de lui (ce n'est pas son problème).

Dans son article sur les J.O. de Los Angeles comme dans celui sur Fellini, il pense alors l'image télévisuelle comme une grammaire qui exprime directement la psychologie du "peuple" (un rapport du peuple à la mort de la croyance dans le socialisme, relevant d'un fait naturel), mais ne considère jamais cette image comme invention et artifice.
L'image télévisuelle est une quasi-nature que la mort de l'image fabriquée du cinéma a révélée (comme s'il il y avait un privilège disparu d'être fabriqué qui n'appartenait qu'à l'image du cinéma). Il ne dit aussi que Fellini montre littéralement et sans métaphore ce en quoi il croit qu'au moment où il disparaît. C'est une configuration qui revient souvent dans les propos de Daney: l'idée qu'une chose ne livre sa vérité qu'en mourant (qui est elle-même une croyance, un récit).


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Message par Invité Lun 24 Sep 2012 - 10:22

Ce que Daney met de côté en parlant de la télé italienne, c'est aussi un point que lequel Moretti a buté en filmant Berlusconi dans "le Caïman": il se filmait lui-même en Berlusconi condamné dans un procès fictif, mais était incapable de raconter d'où Berlusconi provenait. Comme si Berlusconi enfermait l'opposition, la forçant à ne plus voir que la représentation du jugement porté sur Berlusconi, mais pas sa venue progressive au pouvoir au moment où celle-ci se produit. Un discours sur des valeurs remplace un point de vue sur un itinéraire (ce qui est un peu l'essence des années 80).

On a eu le même chose 10 ans après avec Tapie en France, que Mitterrand choisit d'opposer directement au Front National et de nommer ministre le la ville. Il va nous raconter que si lui avait réussi, dans un surplace individuellement rentable (fait des disques oubliés, racheté et revendu Adidas etc...) la pauvreté n'avait rien à voir avec le fait que la solidarité publique devait être améliorée (c'est fou quand on y repense, et cette merde continue encore).


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Message par Dr. Apfelgluck Lun 24 Sep 2012 - 13:46

Borges a écrit:Bergman vieux, Hitch... le snobisme postmoderne, celui qui a fait dire à des critiques, des spécialistes, des universitaires à la même époque que Dumas, c'était mieux que Joyce; le cinéma c'est pour se divertir, se marrer, l'enfance de l'art, et qu'il y a rien de mieux que "les aventuriers de l'arche perdu"... je crois que tout le monde a été un peu victime à l'époque de ce genre de conneries; et Daney lui-même dans son dernier volume de "la maison cinéma et le monde" sent très fort les années 80/90, malgré ses résistances, sa résistance... il parle même d'un bouquin de Lipovetsky comme d'un truc important auquel on aurait pas assez prêté attention, les catégories politiques ont cédé la place à des trucs comme "les losers"...

Daney disait qu'une des motivations de son départ pour Libé était, je cite (c'est dans Itinéraires d'un ciné-fils), "le fait qu'aux Cahiers ont écrit pour sois-même, dans son coins, on a jamais de retour". Là aussi, il est assez vite tombé de haut quand il s'est rendu compte qu'il ne pouvait pas parler de cinéma avec ses collègues de Libé (et que ces derniers trouvaient eux aussi Bergman et Felini d'un ringardisme avancé).

Godard parle aussi parfois des années 80 et de l’avènement des grosses machines. Je ne sais plus si c'était dans son interview pour Arte ou Mediapart dans laquelle il disait "J'ai jamais pu faire de films en Amérique. J'ai voulu me rapprocher de Coppola, mais j'avais du retard. Il commençait déjà à devenir démodé à l'aube des années 80".
D'ailleurs toute la génération du New Hollywood a plutôt morflé durant cette période. C'est ce que Biskind appelle "La revanche des attardés" (c'est à dire Lucas Spielberg, Zemeckis) sur ceux qu'ils appelaient "les vieux" (Coppola, Scorsese, Altman). C'est aussi à cette période qu'on commence à utiliser à tord et à travers le terme académisme. Comme s'il y avait une envie viscérale d'occulter tout ce qui était pré-1980.
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Message par balthazar claes Mar 16 Oct 2012 - 16:41

Chez Bazin, plus que chez aucun autre critique ou théoricien de l’époque, on peut lire la contradiction entre la volonté de prendre en compte le cinéma comme une culture populaire et le désir de le légitimer comme élément à part entière de la culture “ cultivée ”, en le purifiant autant que possible de sa dimension sociale comme de sa dimension “ féminine ”, celle qui a trait aux affects. On trouve simultanément dans ses textes la prise en compte de la capacité du cinéma à explorer les rapports sociaux, et un regard idéaliste et abstrait sur les films, dans une hiérarchie qui valorise le second aux dépens du premier. Il écrit par exemple, dès 1948, après une analyse approfondie de la valeur psychologique et sociale du film de Marcel Carné :

En dépit de sa structure et de ses apparences réalistes, Le jour se lève n’est rien moins qu’un drame “ psychologique ” ou même “ social ”. Comme celle de la tragédie, la véritable nécessité de cette histoire et de ses personnages est purement métaphysique [...]. C’est une tragédie de la pureté et de la solitude (CarnéBazin 1983, p. 68).

Quand il s’intéresse à la problématique sociale d’une œuvre, de Los olvidados de Luis Buñuel par exemple, il la dissocie de sa qualité artistique, affirmant une hiérarchie sans équivoque :

L’artiste vise plus loin une vérité transcendante à la morale et à la sociologie : une réalité métaphysique, la cruauté de la condition humaine (CarnéBazin 1961, p. 22).

Cette dichotomie entre un intérêt réel pour la façon dont le cinéma parle de l’ici et maintenant, et une admiration plus forte pour ce qui les transcende, nous renvoie à la dimension à la fois chrétienne, bourgeoise et masculine du regard cinéphilique tel qu’il va se développer en France à partir des années cinquante. Pour que le film puisse être l’objet du culte qu’il mérite, par la contemplation de ses beautés, il faut l’arracher au contexte sociohistorique de sa production.

La cinéphilie de Bazin emprunte un autre modèle culturel dominant : il n’y a pas d’art sans grands génies pour l’incarner. Et le génie d’un “ créateur ” - masculin - réside dans son style, c’est-à-dire dans la qualité la plus abstraite de son œuvre. Comme l’a montré naguère Michelle Coquillat (1982) à propos de littérature, la création dans notre tradition culturelle est pensée comme une prérogative exclusivement masculine où l’écrivain s’expérimente comme un Dieu, à l’origine de son œuvre dans une autonomie absolue par rapport au monde et aux autres, par opposition aux femmes qui sont assignées à la reproduction.

L’abstraction comme gage d’un rapport sublimé aux œuvres, la construction d’un panthéon comme preuve de la légitimité artistique du cinéma, le culte des œuvres arrachées aux contingences sociohistoriques, autant de traits qui construisent la cinéphilie comme une pratique culturelle masculine, individualiste et élitiste. C’est cette option qui prévaudra dans la politique éditoriale des premiers Cahiers du cinéma, malgré les réticences d’André Bazin lui-même, mais dans une relative continuité avec la plupart de ses textes. Même les réserves qu’il fait, en février 1955, à la politique “ hitchcocko-hawksienne ” des jeunes turcs de la revue, se placent à l’intérieur du même système de pensée : si les Cahiers, selon lui, ont montré “ l’intelligence formelle de la mise en scène qui se cache derrière l’idiotie des scénarios qu’on a proposés à Hawks, cela ne doit pas pour autant nous faire fermer les yeux sur l’idiotie en question ” (Bazin 1955).

Tout en critiquant le formalisme de la posture de ses jeunes collègues, Bazin ne conteste pas l’idée qui justifie le peu d’attention portée à ce dont parlent les films, c’est-à-dire la prétendue “ idiotie des scénarios ” ; or, au-delà d’un moyen pour les cinéphiles de se distinguer du vulgaire avec qui ils partagent - à l’époque -, bon gré mal gré, le même objet de consommation culturelle, ce jugement dévalorisant peut s’analyser comme une dénégation, le camouflage d’un intérêt réel mais inavouable pour ce dont parlent les films d’Howard Hawks, cette “ homosexualité sublimée ” analysée par Serge Daney (1983, p. 29 et suiv.), sans doute parce que sa propre homosexualité lui permettait de voir ce qui restait invisible aux autres hommes du groupe : le fait que les scénarios de Hawks - qu’il choisissait d’ailleurs assez librement et dont il contrôlait l’écriture -, construisent de façon répétitive des monuments à la gloire des valeurs viriles les plus archaïques, ce que l’attitude formaliste permet d’ignorer tout en s’en délectant... Si Bazin est mal à l’aise d’avoir à fermer les yeux sur les scénarios de Hawks, il réduit considérablement l’enjeu de cet aveuglement volontaire en ramenant cela à des “ idioties ”...

La politique des auteurs tente de théoriser ce que Serge Daney appellera “ la recherche obsessionnelle de l’unité ” (op. cit., p. 31) et dont Éric Rohmer à propos de Jean Renoir applique le principe :

S’il fallait ne conserver qu’un film, pour donner aux générations futures l’idée de ce qu’a été, au XXe siècle, l’art du cinématographe, je choisirais Le Petit Théâtre, parce que tout Renoir y est contenu, et que Renoir contient tout le cinéma .

De même qu’un film doit pouvoir contenir tout le cinéma, un plan contient tout un film, comme celui de la cigarette dans le jaune d’œuf de La main au collet d’Alfred Hitchcock, pour Rohmer et Chabrol (1957, p. 135).

Le cinéma dont nous nous occupons aux Cahiers est peut-être un cinéma “ en soi ”, et même je le concède, une vue de l’esprit, déclare Rohmer (1984, p. 80).

Ce goût revendiqué pour l’abstraction métaphysique peut expliquer que l’engouement de la revue pour le cinéma américain n’implique aucune investigation socioculturelle qui viserait à comprendre le sens des films pour la société qui les produit et les consomme, mais qui mettrait sans doute à mal la vision rassurante de l’unité et de l’universalité du génie artistique.

C’est Serge Daney, dans un article iconoclaste , qui a le premier mis le doigt sur le principe masculin-obsessionnel qui sous-tend la cinéphilie, pour prendre explicitement ses distances : ce qui pour la politique des auteurs fait l’intérêt de l’œuvre de Hawks, reconnaît-il, est précisément l’obsession chez ce cinéaste de l’unité et de la répétition du même.

http://lmsi.net/Gender-Studies-et-etudes-filmiques,463

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Message par adeline Ven 26 Oct 2012 - 19:18

BC, tu avais lu aussi le texte de Sylvie Tissot contre Delorme ?

http://lmsi.net/Les-Couhius-du-Cinema#nh2

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Message par balthazar claes Sam 27 Oct 2012 - 10:45

Hello, j'ai vu ça, j'en parlais un peu dans le topic LVAR.

Dans le même genre, les mecs d'enculture relevaient les propos très progressistes d'Hélène Frappat, ancienne des Cahiers, qui vient de déposer le concept de "textes fi-filles". Fallait oser.

Je suis contente qu'il y ait beaucoup de filles qui écrivent dans la Lettre, non pas au nom d'une politique humiliante des quotas, mais pour produire ce qu'on pourrait appeler des textes « fi-filles ». C'est-à-dire des textes qui n'ont pas peur d'aller à fond dans une sorte de futilité qui n'exclut pas, bien au contraire, que l'on fonce ainsi au coeur de ce que peut le cinéma, au coeur de cette hystérie fondamentale qu'on appelle maladroitement l'identification.

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Message par Eyquem Dim 5 Oct 2014 - 11:37

Je continue à les acheter par habitude, mais là, je renonce. J'en peux plus de leur côté niaiseux, qui empire à chaque numéro: l'édito de Delorme et le sommaire de ce mois, c'est trop.

Seul, Xavier Dolan aura donc porté le flambeau de l’extrême jeunesse au cinéma.
Il faut savoir s’émerveiller d’un talent aussi précoce.
Mommy est son film le plus ample, le plus maîtrisé du point de vue du rythme et de la narration, le plus beau visuellement, le plus euphorisant aussi, entre le mélo et le feel good movie.
À ceux qui ne croient pas assez en Steve, sa mère répond  : « Les sceptiques seront confondus. » Espérons que ce sera le cas pour le cinéaste. Car chez lui tout est question de foi, de foi totale.
Le cinéma a besoin de films flamboyants qui ne réduisent pas leurs spectateurs à des petits affects mesquins.
Peut-être vient le temps des films heureux.
Non mais sérieusement, c'est quoi ce feu d'artifice de pop débilités. Les feel good movies, y a pas mieux pour foutre le moral à zéro. Et c'est quoi cette injonction à s'émerveiller, à être heureux?
C'est bien beau d'avoir la foi, la foi totale même, mais la foi en quoi? On se demande s'ils le savent, aux Cahiers, parce qu'avec leurs goûts pour tous les trucs pop, on a surtout l'impression de lire le cahier de coloriage d'une bande de boy scouts.
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Message par 에르완 Ven 13 Nov 2020 - 22:39

Marcos Uzal a écrit:Même si nous espérons ne jamais y retomber, il y avait dans le confinement généralisé un semblant d’égalité qui nous logeait presque tous à la même enseigne catastrophique.

Amusement de voir que, le nouveau rédacteur en chef des cahiers, en voulant surfer sur l’actualité, ce présent qui échappe à la mémoire ou au projet, se retrouve piéger par son propre système, échoué sur le bord du fleuve Temps ; d’où le post-scriptum qui joue un étrange rapport au corps passé du dernier éditorial, met en scène son obsolescence, étrange puisqu’il ne devait pas être très compliqué de le réécrire à l’aune de l’évolution du dispositif sanitaire ?
La notion de l’égalité qu’il délivre semble pour le moins peu pertinente. Rien de moins égalitaire que les conséquences des décisions du politique face à l’épidémie. J’imagine qu’il est un peu obsédé par l’angle économico-culturel qui intéresse sans doute les lecteurs des cahiers : pauvres spectateurs qui ne peuvent vivre de l’habitus du cinéphile d’appellation d’Origine contrôlée, pauvres créateurs qui ne créent, et pauvres critiques qui ne savent que critiquer.
Il y a une forme de déni depuis le premier de ses éditoriaux et à travers eux, il plonge souvent, j’ai l’impression, dans la nostalgie, dans la crainte des nouvelles formes de réception des œuvres _typologie de la réception qu’il élabore en autofiction afin de mieux se reconnaître en nos manières impures de voir le cinéma, dans l’éloge du Naturel ...
Il confesse à un moment sa découverte des cahiers, ado je suppose, et la difficulté, formatrice, des textes. Pour lui son désir des cahiers est à trouver dans l’enfance, cinéfils dirait l’autre. Donc étonnement que ce cadre contraint qu’il déplore (le couvre-feu) ne libère pas plutôt son imagination, son feu justement, qui est le propre paraît-il de l’enfance. Mais non, cette pente là est celle de la catastrophe, du bouleversement intolérable, du signe de la mort (économique).  A tel point que loin de reprocher au cinéma américain sa nullité, sa domination culturelle et économique, son idéologie néocon, il lui reproche de ne pas inonder les salles. Perspective intéressante lol

Pour tout dire j’ai été un peu surpris de lire le contenu de ses éditos.
Dans celui consacré à Wiseman, celui d’octobre, il vante  l’absence d’« intentions préétablies » du cinéaste, ce qui m’a pour le moins secoué.
Si un film est une œuvre, une création, elle est produite par une action dont on peut difficilement retirer son lot d’intentions, d’anticipation.
Peut-être veut-il dire par là que Wiseman est une « documentariste » et qu’il n’a pas écrit à l’avance de dialogues pour les personnes qui s’expriment face ou autour de la caméra (et qu’il aura conservé ou pas dans son montage). Mais n’est-ce pas une manière naïve de considérer le cinéma « direct » auquel on associe Wiseman ?

Pourquoi Marcos Uzal semble-t-il valoriser cet aspect d’enregistrement pur ? de pur présent?  
De même, en juillet il parlait d’« un temps qui nous a manqué », celui de « la flânerie, de la rencontre », non pas celui de la remémoration, ni celui du projet mais de l’intuition de l’ici et du maintenant.
(On pourrait lire cette expression d’une manière différente though, un temps, une époque, qui manque sa cible, ceux qui aurait pu le saisir s’ils y avaient songé. Un génération, notre génération, qui est dans un creux du politique et de l’art : alors comment parler du milieu de ce gué-là ?
Autant le silence (quitte à laisser s’exprimer les adversaires)? )

A l’image des personnages des Larrieu qu’il décide d’afficher en couverture du premier numéro qu’il aura concocté avec le soin d’un fils, son secret désir, arrivé aux responsabilités, serait « d’être libres de n’être plus attendus à aucun tournant » ?
Se soustraire aux attentes, aux critiques, aux jalousies mêmes ?
Chacun sait que la revue devant changer de mains, des places se libérant en quelque sorte, les heureux élus qui auront été choisis afin de former une partition assez complète du petit champ critique français,  auront laissé derrière eux des candidats malheureux qui auront sans doute plus de chances dans quelques années (ça a un peu un feeling d’élection présidentielle).
Donc du passé, faisons table rase
Mais vivre dans le présent, est-ce vivre sans mémoire ?
Parce que Marcos Uzal cite tout de même les 3 « d » du parfait critique estampillé : Daney, Deleuze et la Dialectique (j’ajoute pas Macron à la liste) (ça cassait déjà les pieds à Borges il y a  6 ans), au cours de ces derniers mois, sans qu’on comprenne très bien l’intérêt de la chose (il ne travaille aucunement les citations) si ce n’est de rassurer ceux qui en auront besoin.

En ce qui concerne l’avenir, après le passé et le présent, chronologiquement, Uzal le conjugue avec l’idée de l’espoir, de la promesse, peut-on aller jusqu'à la foi? ça a l’air un peu judéo-chrétien dit comme ça mais dans cette époque sinistre où l’on peut même plus s’asseoir dans une salle de ciné pour voir les films sélectionnés pour nous par les cahiers, on peut toujours débourser quelques pièces pour s’acheter la revue et siroter cet optimisme roboratif. Ça soulage un peu

에르완

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