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Tree of Life et le cinéma de T. Malick

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Message par Borges Mer 1 Juin 2011 - 7:26

"
STANLEY KUBRICK made 2001: A Space Odyssey (1968) during the minimalist era. Terrence Malick’s The Tree of Life (2011) belongs to the period of the mash-up. I’m not sure that anything else needs to be said (...)



Malick(...) loads the sound track with voice-over, couched between prayerful and preachy, and an overabundance of music—most of it with funereal or religious overtones—that makes the film seem like kitsch, beginning to end.

I know that Malick was, in fact, born in 1943, but to depict what is, in the context of this film, the essential family as resembling a Norman Rockwell cover and to locate the moment of childhood innocence in the ’50s and the fall from grace (the death of the middle brother) in the ’60s . . . well, that’s going to give comfort to a lot of very reactionary folk living in 2011.

No one could value the profoundly religious films of Robert Bresson and Carl Theodor Dreyer more than I do, but as I fled the theater at the end of The Tree of Life, I blurted out a very old joke: “Thank God I’m an atheist.”
"

http://artforum.com/film/#entry28334




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Message par Borges Mer 1 Juin 2011 - 7:43

http://www.anomalousmaterial.com/movies/2010/08/script-overview-terrence-malicks-the-tree-of-life-fall-2010/

quelques extraits du script (avec des commentaires de malick),

The third and final part of the film fast-forwards to the end of the Earth and Sun. By then, mankind has moved on to new worlds yet unknown. Eventually, we watch the end of the universe itself trillions of years from now. Yet, according to Malick, not all is over as he visualizes a world according to the Multiverse theory (a.k.a. parallel universes)


“Though that all that lives is doomed to die, something yet remains. Though even our universe is not eternal, there yet is that which is.”




comme 2001, finalement; un film sur l'immortalité, et les idées que l'on peut s'en faire....religieuses ou pas...


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Message par Borges Mer 1 Juin 2011 - 8:26

hello erwan : c'est pas seulement moi qui parle d'image liquide, c'est le conseil que malick avait donné à son équipe montage son et image pour "la ligne rouge : il faut que ce soit comme une rivière qui coule;

analogique pourquoi pas, mais comme le terme lui-même résonne dans l'espace de sens de l'ontologie et de la rhétorique, on revient finalement à l'idée de montage métaphorique; à l'époque du forum, j'avais parlé de montage présocratique; chion je crois, reprenant les analyses de adorno sur hölderlin parle de parataxe... on en avait parlé sur le forum des cahiers....

-montage présocratique, à la Héraclite : tout coule, on ne se baigne pas deux fois dans la même image;


-si on veut faire de la critique idéologique, comme certains s'y essayent maladroitement, on peut dire que cette image liquide pue un peu le fric, la liquidité, et la circulation financière sans frontière...(cf capitalisme, désir et servitude, de frédéric lordon) :" Keynes avait déjà en son temps perçu le caractère antisocial de la liquidité comme refus de tout engagement durable, et désir du Désir de maintenir toutes les options ouvertes -c'est-à-dire de n'avoir jamais à compter avec l'autre (...) le schème de la liquidité déborde irrésistiblement et se répand dans la société capitaliste toute entière, évidemment surtout à l'usage de ceux qui sont en position d'affirmer leur désir comme désir-maître."

(65/66)

(on retrouve le maître de l'univers; et on pense un instant aux flux de deleuze, capitalisme, etc., et à la peur du déluge)





-par là on peut aussi retrouver la critique de l'image-pub; le cinéma de malick, après badlands, en tous les cas, est un cinéma maternant, un cinéma de la mère (la mère et l'eau, c'est pas si loin); je cite jean-claude biette (poétiques des auteurs) : "le cinéma publicitaire nous a habitué à percevoir chaque plan comme un bain foetal d'images et chaque spot comme une autoroute narrative débouchant sur un mot, un nom, une phrase, une image. Cette idéalisation de l'image comme surface (...) conduit progressivement le cinéma à n'être plus qu'une vaste reconstitution archéologique fondée sur un principe implicite : nous savons que le cinéma auquel croyaient nos ancêtres n'était qu'une illusoire reproduction de la vie."
(128)

la critique adressée à tree of life, c'est un peu ça, pas la vie, mais des images d'image de la vie... de la reproduction clichée, clip, pub... kitsch...

à cette reproduction de la vie JCB oppose le cinéma de mizoguchi, qui n'oubliait jamais qu'il devait capter l'essentiel de la vie, son illusion, sans croyance dans le cinéma avait pour alliée "une intuition : l'espace est, avec le visage humain, et la voix, le seul ordre de grandeur qui assure au cinéma, par le dépassement de ses techniques, son caractère sacré d'art. L'espace, dans le cinéma de mizoguchi, est la métaphore même de la vie qui rayonne au-delà des contingences sociales et historiques des êtres humains sans jamais se figer en une indifférente beauté abstraite. Mizoguchi restitue au visible son caractère sacré : par ses soudaines ouvertures d'espaces (les plus beaux mouvements de caméra jamais conçu par un cinéaste).... l'immensité de la vie".

(128/129)

je parle de mizo bien entendu parce que , comme vous le savez :



"In 1990 producers Robert Michael Geisler and John Roberdeau (Streamers, The Thin Red Line) commissioned director Terrence Malick to write a stage play based on Sansho the Bailiff. A private workshop of the play was undertaken in fall 1993 at the Brooklyn Academy of Music. It was directed by Andrzej Wajda with sets and costumes by Eiko Ishioka, lighting by Jennifer Tipton, sound by Hans Peter Kuhn, choreography by Suzushi Hanayagi, and a large all-Asian cast. A smaller-scale workship was mounted by Geisler-Roberdeau under Malick's own direction in Los Angeles in spring 1994. Plans to produce the play on Broadway were postponed indefinitely."




on peut se demander si malick malgré tous ses moyens technologiques a réussi à tracer les lignes d'univers, la vie des films de mizo; je crois pas, mais en même temps, c'est pas vraiment son but, sa tonalité fondamentale, c'est un mec qui pense l'être en lien avec la mort, toujours; l'être-pour-la-mort est chez lui essentiel; la vie chez malick est toujours hantée, endeuillée; son cinéma c'est moins le cinéma de la vie que de l'affect de deuil, du travail de deuil... la naissance de l'univers est accompagnée musicalement par le “Lacrimosa" que Zbigniew Preisner a composé pour son ami K...si je me trompe pas... rencontre des contraires, unité des différences...en cela on peut dire qu'il y a rien de plus éloigné de l'image pub; comme dans la tragédie la beauté de l'image, c'est le voile apollinien pour cacher le fond dionysiaque de l'être; le voile de maya.









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Message par Eyquem Mer 1 Juin 2011 - 8:57

'jour Borges,
-montage présocratique, à la Héraclite : tout coule, on ne se baigne pas deux fois dans la même image;


-si on veut faire de la critique idéologique, comme certains s'y essayent maladroitement, on peut dire que cette image liquide pue un peu le fric, la liquidité, et la circulation financière sans frontière...(cf capitalisme, désir et servitude, de frédéric lordon) :" Keynes avait déjà en son temps perçu le caractère antisocial de la liquidité comme refus de tout engagement durable, et désir du Désir de maintenir toutes les options ouvertes -c'est-à-dire de n'avoir jamais à compter avec l'autre (...) le schème de la liquidité déborde irrésistiblement et se répand dans la société capitaliste toute entière, évidemment surtout à l'usage de ceux qui sont en position d'affirmer leur désir comme désir-maître."


(on retrouve le maître de l'univers; et on pense un instant aux flux de deleuze, capitalisme, etc., et à la peur du déluge)
mais ce qui donne son nom au film, c'est un arbre, rien de mobile. Autre "unité des différences".



Entre parenthèses, je relisais le texte de Burdeau : c'est pas lui qui, avec de Palma, célébrait justement le bain d'images nouveau, à l'heure d'Internet ? "Les images sont là, pourquoi les manipuler", c'était son motto.
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Message par Eyquem Mer 1 Juin 2011 - 9:07

A un moment, on voit un masque dans l'eau. C'est curieux, parce que cette image n'a pas d'origine, on ne sait pas d'où vient ce masque.
Mais il y a une photo du film qui lie ce masque à Sean Penn :
http://www.imdb.com/media/rm2827729152/tt0478304
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Message par Borges Mer 1 Juin 2011 - 9:10



hello eyquem :

-pour la voix-off, et la prière; il faudrait peut-être suivre le mouvement de ces voix-off; d'abord féminine, ado, dans les deux premiers films, une seule voix off dans les deux; avec la ligne rouge, elles sont plusieurs; et je crois que c'est là que surgit la question, la voix off questionnante, habitée, animée, en recherche; les deux premières, dans les deux premiers films avaient quelque chose de vide, d'absent; des voix blanches, sans émotion, presque, mais aussi sans puissance pensante. Dans le nouveau monde, pluralité encore, si je me souviens bien, même si domine celle de Pocahontas, la nouveauté ici, c'est le ton de la prière, de l'hymne, d'une adresse à une transcendance identifiée à la mère-esprit...pocahontas appelle la mère à la fin si je me souviens bien, dit qu'elle sait où elle se trouve; dans le dernier film, pluralité des voix, prière, mais cette fois, la mère cherche le fils, le mort; différence avec "le nouveau monde"...

la question de l'adresse : malick parle du caractère comique de l'adresse de holly : elle "se trompe" d'audience.


- malick ne fait pas délirer l'histoire; en général, ses films ne sont pas situés, très fortement ancrés; il cherche un mode de récit proche du conte, du mythe, ce qui déréalise pas mal les choses (le comparer à Huillet/straub); il cherche à saisir l'invariant d'une essence poétique dans l'événement singulier donné; "la guerre" dans un épisode de la seconde guerre, par exemple; dans ce film; des années 50, on n'a pas grand chose, pas la peur de la bombe (que malick dit avoir expérimentée, avec les fameux entraînements dans les écoles... ) ni des rouges...


-toujours je suis embêté par les quelques images que malick consacre aux "Noirs" dans ses films, dans les moissons, dans le nouveau monde, dans ce film...










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Message par Borges Mer 1 Juin 2011 - 9:29

Eyquem a écrit:
mais ce qui donne son nom au film, c'est un arbre, rien de mobile. Autre "unité des différences".



Entre parenthèses, je relisais le texte de Burdeau : c'est pas lui qui, avec de Palma, célébrait justement le bain d'images nouveau, à l'heure d'Internet ? "Les images sont là, pourquoi les manipuler", c'était son motto.


hello



oui, à une époque, il délirait pas mal sur les liquides; la dissolution de toutes choses, etc., après marx bien entendu; sa pataphysique des liquides, et de la liquidation du vieux monde;

( il n'a jamais aimé malick, ni kubrick, je crois, c'est un cinéphile de la petite forme....)


(Peter Sloterdijk, le philosophe de l'eau et de l'écume, nouveau paradigme)



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Message par Borges Mer 1 Juin 2011 - 9:37

Eyquem a écrit:A un moment, on voit un masque dans l'eau. C'est curieux, parce que cette image n'a pas d'origine, on ne sait pas d'où vient ce masque.
Mais il y a une photo du film qui lie ce masque à Sean Penn :
http://www.imdb.com/media/rm2827729152/tt0478304

je me souviens de ce masque...
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Message par Eyquem Mer 1 Juin 2011 - 9:42

Borges a écrit:ici, c'est le ton de la prière, de l'hymne
qu'on pourrait opposer du coup à la voix in, celle du père, qui envahit tout le champ de ses ordres, de sa parole dogmatique, au point que le petit blond lui dit "Be quiet".

malick ne fait pas délirer l'histoire
Je suis d'accord. Deleuze parle de délirer l'histoire, le champ social. Mais le film situe son délire (si délire il y a) à une autre échelle de temps (temps géologique ? je ne sais pas quelle est l'expression qui convient) ; ce ne sont pas les forces historiques qu'il retient des années 50 ; on passe sans transition de la naissance de la vie à la banlieue fifties. Dans la critique d'artforum que tu citais, l'auteur parle de Norman Rockwell : les images convenues, les clichés des années 50, réduites ici à quelques accessoires (les voitures, les lunettes de Brad Pitt).
Pour le champ social, il n'y a que le père et Sean Penn qui s'y rattachent concrètement, par leur métier. Mais le film n'oublie pas cette dimension, et le licenciement du père a une grande importance dans la mythologie du film.

Pour l'allusion à la ségrégation, oui : on a l'impression que le film ne sait pas s'en emparer.
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Message par Borges Mer 1 Juin 2011 - 10:23



-la mère, aussi est localisée socialement; c'est une femme au foyer, comme on disait; on a l'image d'une société dominée par les mecs, ceux qui bossent; c'est de là que le père tire son autorité; le licenciement est d'autant plus terrible...

-à un moment jack dit à son père, "c'est chez toi, tu fais ce que tu veux, tu me mets à la porte quand tu veux"; l'espace domestique est l'espace du père; et il n'est pas le seul à s'y conduire en tyran, qui ne veut que le bien des siens; quand jack se promène le long des petites maisons, de nuit, on découvre que la violence domestique n'est pas réservée à sa famille.

-J'ai pensé quelques fois à Brando, jeune, et dans le parrain; BP lui ressemble un peu; une scène semble citer directement "le tramway nommé désir", celle de la dispute entre la mère et le père....



-je ne comprends pas trop pq on parle de nostalgie, l'image que malick donne de cette banlieue n'a rien de paradisiaque (dans toute vie, il y a des moments d'être, de plénitude), c'est la violence qui structure les relations, dans la ville, dans la famille... la violence que subit le père dans son boulot, se transmet au fils, qui la reproduit avec son frère...




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Message par Borges Mer 1 Juin 2011 - 10:27

Eyquem a écrit:

Pour l'allusion à la ségrégation, oui : on a l'impression que le film ne sait pas s'en emparer.

je crois pas que ce soit de cet ordre;
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Message par Eyquem Mer 1 Juin 2011 - 10:43

via dvdclassik, je récupère ce vieil article de Los Angeles Magazine, en 1995 (avant même La ligne rouge et son retour). Il y est question de "Q" :
And yet in the summer of 1978, Malick had begun work on Q--easily his most ambitious project. The original concept was a multicharacter drama set in the Middle East during World War I, with a prologue set in prehistoric times. But after dispatching an assistant for 10 weeks to scout locations, Malick chucked the Middle East section. By the end of the year, the prehistoric prologue had become the whole script.

Imagine this surrealistic reptilian world," says Richard Taylor, a special-effects consultant Malick hired. "There is this creature, a Minotaur, sleeping in the water, and he dreams about the evolution of the universe, seeing the earth change from a sea of magma to the earliest vegetation, to the dinosaurs, and then to man. It would be this metaphorical story that moves you through time."
Le Moyen Orient, la guerre de 14, ça devait renvoyer aux souvenirs de la famille paternelle.
L'étonnant, c'est de trouver peut-être l'origine du dinosaure couché dans le lit de la rivière : un Minotaure qui rêve de l'univers...


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Message par Borges Mer 1 Juin 2011 - 15:43

belle image; on dirait une nouvelle de Borges, l'autre;

pq un minotaure?

un temps, avant que lynch ne fasse le sien, malick projetait un "elephant man";


le type tourne peu, mais il a eu dans sa vie des tas de projets, a écrit des tas de scripts, et a aussi produit pas mal de films;

dans le texte de présentation des spectres, il y a longtemps maintenant, variant les sens de l'expression, je parlais des spectres des films qui n'ont jamais été tournés, par welles par exemple, par exemple "le coeur des ténèbres";


il y a pas mal de projets, de scripts, jamais aboutis chez malick, par exemple, un "dirty harry" avec Marlon Brando; avant celui de DS.



il y a un côté inachevé dans son cinéma, dans ce dernier film, très visiblement, comme dans le précédent; malgré le semblant d'accomplissement...




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Message par Invité Jeu 2 Juin 2011 - 9:07

je reprendrai ta dernière phrase Borges mais je ne parlerai pas d'inachèvement mais d'expérimentation ratée.

après je ne vois pas l'intérêt d'avoir un tel engouement autour de ce plantage.

il faut une fois pour toutes savoir dire non : ça je le refuse, c'est mauvais, c'est délirant ! passons à autre chose.

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Message par Invité Jeu 2 Juin 2011 - 13:42

Cannes semble se vider de sa substance. entre peccadilles et pacotilles il pourrait rester le cinéma dont on nous dit que la cuvée 2011 est d'un niveau relevé. mais qui le dit ? et doit on le croire ?

Cannes premier festival du monde ? selon quel critère ? le seul, a mon sens
le critère esthétique a maintenant migré vers Berlin. Berlin, historiquement ville de cinéma : est-ce le cas de Cannes ( qui dans ce cas de figure prend des allures de Las Vegas, un désert historique de cinéma construit de toute pièce, n'est-ce pas monsieur de Niro ? ).

A propos de désert depuis quand le juge Jacob doit il fait trembler le bureau sous le marteau quand il s'agit d'entendre qu'israël est un Etat fasciste. Je le pense, nous sommes nombreux à le penser et nous sommes fiers de ne pas avoir à en rendre comte à cette momie despotique.

quant à l'infatigable catherine deneuve de retour avec sa fille, sa belle mère, sa grand tante et ses casseroles, rien, non, rien ne nous aura été épargné.

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Message par Borges Jeu 2 Juin 2011 - 14:24

slimfast a écrit:je ne parlerai pas d'inachèvement mais d'expérimentation ratée.

The Secret Experiments Inside “The Tree of Life”

Scott Nyerges :”an ambitious, lyrical, visually beautiful work. I give Malick credit for doing something very brave – essentially dropping a 20-minute experimental film in the middle of the narrative. The techniques and tropes he incorporates call to mind the work of Jordan Belson, the cinematography of Koyaanisqatsi and the telescopic images of the Hubble Telescope. And I confess to the thrill of watching and waiting to see if… yes! no! wait… yes!… I could spot my small contribution to this film.”
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Message par glj Jeu 2 Juin 2011 - 19:18

je viens de le voir : grand film avec des ratages ( la fin assez mauvaise et les expérimentations esthetiques ). Le film est par moment si bouleversant que j'ai faillit sortir de la salle et les larmes perlés intensément, chose qui ne m'arrive pratiquement jamais.

C'est d'une beautée et d'une intensité extréme. Si on a parlé de Kubrick, j'ai pensé aussi à Godard pour le montage et la manière d'aborder le recit...

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Message par Invité Jeu 2 Juin 2011 - 19:54

glj a écrit :

la fin assez mauvaise et les expérimentations esthetiques




la fin, la fin : soyons honnêtes les trois derniers quarts du films !!!


mais bon tu étais baigné de larmes, on pardonne.

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Message par Borges Ven 3 Juin 2011 - 17:44

En me promenant sur le net, je suis tombé sur un forum où un type demandait en anglais ce qu’était devenu ce fameux minotaure rêveur ; il n’a pas totalement disparu, je pense ; chez malick, comme ailleurs, rien ne se perd, tout se métamorphose, avec un peu d’énergie pure.

Tree of Life et le cinéma de T. Malick  - Page 3 Tree-of-Life



Le prénom de jack peut nous mettre sur une piste; ce prénom, bien entendu, on me voit venir avec mes gros sabots, c’est celui de JN dans « shining » ; le rapport peut sembler très extérieur, sans intérêt ; il me semble pourtant essentiel, non pas au niveau de la mise en scène, du style, des thèmes, même si malick comme kubrick est un cinéaste de l’immortalité, depuis au moins la ligne rouge , et de la folie; c’est le sens du terme « thin red line » ; badlands nous raconte les errances dans le désert d’un tueur en série psychotique, qui rêve qu’il est james dean ; il erre, et joue, dans un désert géographique, et spirituel, presque le même que celui où erre jack dans ses images de rêves surréalistes.

« the tree of life » est une histoire de famille comme shining. L’hôtel est le lieu de la même lutte : une mère douce, aimante, proche de son gosse, avec qui elle joue

(Ceux qui me lisent se souviennent que j’avais déjà rapproché les scènes de jeux, dans le parc de la grande propriété en Angleterre, entre pocahontas et son gosse de celle de W et D dans Shining)

et un père qui travaille sans cesse, complètement démoli par son sentiment d’échec, sa honte, son impuissance créatrice (le piano tient ici lieu de machine à écrire, même si le père est moins « raté » que jack);

Kubrick on s’en souvient mettait en scène le labyrinthe du temps, de l’esprit, du cosmos, dans un hôtel transformé en école de survie pour le jeune garçon; le père mythologiquement est à la fois un monstre menaçant et un instructeur, qui doit enseigner à son gosse l’art de survivre dans les pires conditions ; Jack en ce sens est proche du sergent de FMJ. Idem chez malick : "appelle-moi sir" commande BP à son jack; volonté de soumission, sans doute, mais aussi volonté de préparer un être à la lutte pour la survie, à affronter un univers défini par la lutte, le combat, la volonté de domination ; il s'agit d'une préparation à la guerre, à ce qui reste de la jungle dans la ville, dans le monde, dans les cerveaux; quelques scènes de la révolte, de la désobéissance, nous présentant les adolescents faisant leur 400 coups, sont assez proches des scènes dans la jungle, et les hautes herbes, de la ligne rouge ;

(si dans la maison la loi de la mère peut marcher, au dehors, il faut être fort; c'est la différence entre le père et la mère; une mère réduite par malick aux valeurs les plus traditionnelles (passives, soumises, contemplatives, absolument féminine); le film ne peut pas plaire aux féministes, ni à des esprits progressistes...)



Mais d’où vient le minotaure de Malick?

L’image est belle ; et on pense vite à un écrivain spécialiste des labyrinthes et des minotaure : borges ; dans l’une de ses nouvelles, hommage à Lovercraft, écrivain texan, si je ne me trompe pas, spécialiste des monstres et des univers multidimensionnels » :

there are more things »

(citation bien entendu de hamlet, discussion entre hamlet et son pote « stoïcien » : « il y a bien plus de choses terre et dans le ciel que ne peut en rêver la philosophie… » ; c’est la discussion centrale du cinéma de malick : cf la ligne rouge, discussion entre witt et le personnage joué par SP , le même finalement que celui de cet arbre de vie ; dans les deux cas, la mort de l’être idéal, idéalisé, et idéaliste constitue un mouvement de conversion )

Dans cette nouvelle, située au texas, il est question d’un étudiant en philosophie qui vient de perdre son oncle :

« j’éprouvais ce que nous éprouvons tous à l’annonce d’un décès : le regret, désormais inutile, de penser qu’il nous aurait rien couté d’avoir été plus affectueux. L’homme oublie qu’il est un mort qui converse avec des morts. »

(c'est un peu le film; je pense; des voix complètement off, qui parle, on ne sait d'où, à qui... des âmes, des consciences, dont ne reste plus que la voix, la voix de la conscience, comme on dit)




« sans indiquer le contexte, ni rien dévoiler du récit, j’extrais le passage de cette nouvelle de Borges qui nous intéresse, enfin qui m’intéresse :

« cette nuit-là, je ne rêvais pas. A l’aube, je rêvai d’une gravure à la manière de piranèse, que je n’avais jamais vue., si je l’avais vue, que j’avais oubliée, et qui représentait un labyrinthe. C’était un amphithéâtre de pierre entouré de cyprès et qui dépassait la cime de ces arbres. Il n’y avait ni portes ni fenêtres, mais une rangée infinie de fentes verticales et étroites. A l’aide d’une loupe je cherchais à voir le minotaure. Je l’aperçu enfin. C’était le monstre d’un monstre ; il tenait moins du taureau que du bison et, son corps d’homme allongé par terre, il semblait dormir et rêver. Rêver de quoi ou à qui ? »

(Si on tire le film du côté de piranèse, il y aurait des choses à dire en matière de ruines)


- De Borges, il y a bien entendu, l’autre nouvelle plus fameuse (la demeure d’astérion), qui nous raconte l’histoire du minotaure du point de vue du minotaure (on en avait parlé sur le forum des cahiers) : le labyrinthe, c’est l’univers, sans porte, sans serrure, bien entendu, où tout se répète infiniment, se double, et dédouble ; le minotaure décrit sa vie, ses jeux, il raconte comment il dort, fait semblant de dormir, et se demande si l’infini des choses n’est pas son oeuvre : « peut-être ai-je créé les étoiles, le soleil et l’immense demeure, mais je ne m’en souviens plus. »



Le minotaure n’a pas disparu du film, il faut juste le chercher là où il est, en jack ; le jack de malick comme celui de kubrick s’est transformé en Minotaure ; on ne compte pas les plans d’errance, de désorientation, de recherche, dans « TTL » ; jack erre sans fin, rôde, tourne autour des choses, des êtres, cherchant une voie, une issue, dans le dédale de ses pensées, de ses émotions, des immenses tours de verres (babel), dans les hautes herbes, dans la banlieue ; dans la maison, enfant ; dans l’infini de l’univers, des temps ; 2001 et shining dans un seul film.

(ça rime, jack, malick, kubrick)



-jack est à la fois dédale, et le minotaure ; il est architecte (son père était inventeur ) ; il a construit son propre labyrinthe psychique, mais aussi matériel, les immenses tours, avec leur couloirs, l’ascenseur, où il marche sans but, moins décidé que son père dans ses couloirs à lui ;

un minotaure, un être en lutte, divisé, ni homme ni animal, un être partagé entre la grâce et la nature, entre une mère humaine (j’y pense les premières images, nous montrent des vaches) et un père un peu animal, qui définit le monde comme une jungle ;


« Shining » on s’en souvient se terminait par une photo, le temps qui se répète, gage d’immortalité, ou cercle du même ; ici, c’est une plage, curieuse, qui offre une image de l’immortalité, de l’éternité ou d’autre chose ; tout revient, comme dans un cristal de temps; tous les âges de la vie se rencontrent (pensons à ce que deleuze dit de FF, un des auteurs de malick) ;

de ce labyrinthe, jack ne peut sortir, seul, il lui faut un guide, une Ariane; dieu, ou alors son frère et sa mère ; c’est les premiers mots du film, si je me trompe pas :

Frère. Mère. C’est eux qui m’ont conduit à ta porte.

(notons la présence du vélo du petit garçon de shining dans le film de malick ; dans l’espèce de grenier)

C'est sur le forum des cahiers que nous étaient parvenues les premières rumeurs autour de cet arbre de vie, on disait alors que le film se déroulerait en Inde ; l’arbre de vie appartenait alors à la mythologie indienne ; cela me semblait logique : le premier amour de pocahontas cherchait à atteindre l’inde ; la délaissant. Malick suivait son explorateur...

De cette Inde ne reste plus dans ce projet que le livre de la jungle que lisent les enfants ; Mowgli, l’enfant loup.

(on se souvient du projet abandonné par malick : elephant man)

Le minotaure appartient à cette série des êtres doubles.

N’oublions pas (même si ce n’est que de la mythologie scientifique) que nous avons un cerveau dit reptilien, celui de la « haine, peur, l'hostilité à l'égard de celui qui n'appartient pas au même groupe, l'instinct de survie, la territorialité, le respect de la hiérarchie sociale, la confiance dans un leader ... «
C’est bien entendu le cerveau du père….


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je ne me souviens absolument pas de cette image.





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Message par Borges Ven 3 Juin 2011 - 17:58

coucou Fontaine : t'es avec nous?



on se souvient d'une autre rumeur du forum des cahiers; malick allait adapter l'attrape-coeurs.

ce film me semble extraordinairement salingérien; un mélange de "the catcher", et de "seymour, une introduction" : tout tourne autour de la mort d'un frère idéalisé.



cinéaste de la main, comme bresson; malick multiplie les plans de mains; il y en a moins que dans "le nouveau monde", mais ils sont ici plus tragiques; les mains du guitariste obsèdent jack; je pense à la scène où , par envie (quand le père et le frère jouent ensemble, il regarde ses mains, tristement, il a honte de ses mains, pas assez artistes, pas assez douées) il lui tire sur le doigt

Elle est bouleversante biographiquement, si on se souvient que le frère de malick s'est suicidé, après s'être brisé les deux mains, sans doute par "honte" de ne pas pouvoir devenir aussi virtuose qu'il l'aurait rêvé, ou que son père aurait voulu;

une histoire de honte : je lui ai transmis ma honte, dit le père pleurant...


(jack est habité par des pulsions de morts assez terribles; l'envie est le péché absolu dans ce film; le contraire même de la grâce; comme le dit la mère, l'homme de la nature, c'est l'homme qui s'arrange pour être malheureux quand tout le monde est heureux; l'envie est un concept essentiel en psychanalyse, mais aussi dans la théologie; cf lacan, M Klein, rené girad, et avant eux, saint augustin... le film de malick est hyper psychanalytique bien entendu; n'oublions pas qu'il avait pensé un temps faire un(e) biopic de la vie d'une des plus fameuse patiente de Breuer et freud : Anna O )






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Message par glj Ven 3 Juin 2011 - 21:07

hy borges :

« j’éprouvais ce que nous éprouvons tous à l’annonce d’un décès : le regret, désormais inutile, de penser qu’il nous aurait rien couté d’avoir été plus affectueux. L’homme oublie qu’il est un mort qui converse avec des morts. »

(c'est un peu le film; je pense; des voix complètement off, qui parle, on ne sait d'où, à qui... des âmes, des consciences, dont ne reste plus que la voix, la voix de la conscience, comme on dit)

cela rappel bien évidement la phrase de conclusion de Barry lyndon : « qu’ils soient bons ou mauvais, beaux ou laids, riches ou pauvres, ils sont tous égaux maintenant »

Autre correspondance avec Barry lyndon, les voix intérieures que tu decris Borges : dans BL la voix du narrateur vient de loin, elle parle d'après, d'après la mort.

La est toute la poèsie Malickienne est d'ailleurs la poèsie de barry Lyndon.

Pour ce qui est de Godard je vois la fin ratée du film de Malick comme un écho au paradis final du "notre musique".

Cette fin ou tous se retrouve à quelque chose d'ailleurs de paranoïaque, quelque chose à voir avec la confusion mentale et montage de tout le film ou tout se percute ( comme se percutent les plans chez Godard). On peut voir d'ailleurs ici ou se rejoignent les cinéma de godard et de Lynch puisque dans un film comme "mullholland drive" les personnages viennent tous faire une apparition dans le final, aprés d'ailleurs que le film eu été une construction confuse de mental.


Et enfin si Malick voulait adaptait "elephant man" avant Lynch, un plan nous ramène au cinéma de twin peaks dans "the three of life" c'est celui du grenier avec l'enfants qui rêve, cauchemarde qu'un autre enfant est avec lui mais un enfant d'une hauteur incroyable, rappelant le personnage du nain dans l'unique décor de rideaux rouges de TP.

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Message par Invité Sam 4 Juin 2011 - 6:26

glj a écrit :

La est toute la poèsie Malickienne est d'ailleurs la poèsie de barry Lyndon.




Chacun appréciera mais pour moi, et pas pour les besoins de la cause Barry Lyndon est de loin le plus mauvais film de son auteur.

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Message par Eyquem Sam 4 Juin 2011 - 10:14

hello tout le monde,

Borges, t'as passé la vitesse supérieure. Cool

Juste quelques footnotes :
Lovecraft n'est pas texan en fait ; c'est un écrivain de la Nouvelle Angleterre, comme Poe.
Borges a écrit:Si on tire le film du côté de piranèse, il y aurait des choses à dire en matière de ruines
Là je vois pas.


Ca marche bien, cette idée de labyrinthe.
notons la présence du vélo du petit garçon de shining dans le film de malick ; dans l’espèce de grenier
Je me souviens de l'image, mais je ne sais plus si c'est Jack sur le vélo. Si c'est le cas, c'est intéressant de voir que le grand architecte de tours de verre gigantesques se rêve sous les apparences d'un petit garçon prisonnier d'un grenier trop petit.

Parmi les scènes où Jack fait ses 400 coups, comme tu dis, j'en ai retenu deux : celle où il ouvre et ferme la porte d'entrée cent fois en la faisant claquer, et celle où il brise les fenêtres d'une cabane à coups de pierre.
Mais on voit qu'adulte, il obéit au père, en construisant des tours de verre, silencieuses.


Ce qui va avec l'idée de labyrinthe, c'est l'idée de seuils à franchir. Je crois qu'à chaque étape importante, il y a une porte à passer :
- la naissance, figurée comme un enfant qui sort de sa chambre engloutie
- Sean Penn, perdu dans le désert, franchit une sorte de portique naturel avant de parvenir sur la plage
- la mort du frère, où on le voit s'éloigner dans le désert, depuis l'intérieur de la maison.

Tree of Life et le cinéma de T. Malick  - Page 3 Tree_p10Tree of Life et le cinéma de T. Malick  - Page 3 Tree_p11Tree of Life et le cinéma de T. Malick  - Page 3 Tree_p10

Toutes ces images sont sur l'affiche américaine, qui figure une sorte de damier - ou de labyrinthe.
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Message par Invité Sam 4 Juin 2011 - 11:02

celle de droite est largement connotée !!!!! ( la prisonnière du désert ) et pourtant semble sortir d'un film de Gus Van Sant.
C'est curieux.

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Message par Borges Sam 4 Juin 2011 - 11:57

hi glj;

glj a écrit: :


Et enfin si Malick voulait adaptait "elephant man" avant Lynch, un plan nous ramène au cinéma de twin peaks dans "the three of life" c'est celui du grenier avec l'enfants qui rêve, cauchemarde qu'un autre enfant est avec lui mais un enfant d'une hauteur incroyable, rappelant le personnage du nain dans l'unique décor de rideaux rouges de TP.

biographiquement, n'oublions pas que les deux se connaissent; ils se sont rencontrés durant leurs études de cinéma (AFI); et puis entre les deux il y J fisk (ami d'enfance de lynch; c'est par lynch que fisk a rencontré malick);

dans un entretien DL raconte ceci de cette époque universitaire : "i remember reading a script by terrence malick for a short piece and liking it a lot. He's a fantastic writer." Malick a aussi tenté d'aider DL a financé "eraserhead", en lui présentant un ami à lui, (banquier?) :le mec n'ayant pas du tout apprécié...

thématiquement :
ce qui unit les deux mecs, c'est le sentimentalisme, une certaine forme de naïveté, que penser par exemple du personnage de l'agent cooper (l'agent du fbi enfant) avec ses théories bouddhistes?; chez les deux, y aussi l'idée du paradis, l'immortalité, une spiritualisme kitsch, et bien entendu l'enfance, l'innocence; elephant man c'est un gosse qui rêve de rejoindre sa maman au paradis;

le mal chez malick est moins gothique, moins horreur, mais il existe; dans un horizon biblique, moins important chez DL (même si les anges ne sont pas absent de son univers); le premier film de TM, c'est tout de même bad-lands; étrange qu'on le lie si fortement au seul paradis;

dans "TTl"; il y a une présence de l'horreur, du fantastique; la fête halloween, quelques plans sur les fenêtres, la démarche zombies des enfants jouant, les scènes du cimetière; certaines parties du film pourraient être vues comme la genèse d'un serial killer (thème du premier malick); jack rôdant autour des femmes...










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