Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
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Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
bon, pour Gerry, je n'ai pas tant de choses à dire.
je l'aurais préféré sans musique. pas seulement parce que je trouve la musique d'Arvo Part un rien réac - après tout, en règle général, la musique de film et comme le llivret d'un opéra : elle ne doit pas être trop bonne. en l'occurrence, j'ai trouvé qu'elle n'apportait rien au film, sauf peut-être le sentiment que GVS n'était pas sûr de la qualité de ses plans et qu'il essayait d'occuper le terrain. ce en quoi il a bien tort.
c'est assez fascinant, la façon dont presque tout le film se développe sans imposer une signification. c'est à dire qu'on peut trouver une multitude d'interprétations différentes mais qui tiennent ensemble, qui peuvent coexister. soit deux personnages, avec une caractérisation très fine des rapports de domination. soit un seul personnage confronté à lui-même. en fait les deux, un sens en réseau de signification interdépendantes mais autonomes.
on peut en dire autant des séquences comme autant de cellules différenciées : l'évolution des personnages est accidentelle, on pourrait sans passer, les séquences sont posées les unes à côté des autres comme autant de moments coupés des autres. elles peuvent (doivent?) s'apprécier dans leur singularité : le monologue ludique près du feu, les traces des animaux, Affleck en haut du rocher, la marche au ralenti sur le désert de sable, les deux profils au galop... égalité des rythmes et des puissances. et pourtant, aucune redondance à mes yeux.
MAIS il y a un mais. la rupture à la fin du film. Gerry/Damon tue Gerry/Affleck puis se retrouve dans une voiture. jusque là, rien à dire. mais l'enchaînement du meurtre et de la découverte de la route. bah ! ça n'appartient pas au même cinéma que le reste du film. c'est une ficelle de scénario qui n'a plus sérieusement court depuis au moins les années 80 - mais qui est pourtant utilisée encore et encore par les films d'exploitation. cette coïncidence là - il le tue et trouve la sortie - rétrospectivement force un sens sur tout le film. je ne peux plus me dire que c'est ceci et cela. c'est devenu alternativement ceci ou cela.
j'étais devant un très beau film. et finalement je me retrouve horriblement perplexe.
je l'aurais préféré sans musique. pas seulement parce que je trouve la musique d'Arvo Part un rien réac - après tout, en règle général, la musique de film et comme le llivret d'un opéra : elle ne doit pas être trop bonne. en l'occurrence, j'ai trouvé qu'elle n'apportait rien au film, sauf peut-être le sentiment que GVS n'était pas sûr de la qualité de ses plans et qu'il essayait d'occuper le terrain. ce en quoi il a bien tort.
c'est assez fascinant, la façon dont presque tout le film se développe sans imposer une signification. c'est à dire qu'on peut trouver une multitude d'interprétations différentes mais qui tiennent ensemble, qui peuvent coexister. soit deux personnages, avec une caractérisation très fine des rapports de domination. soit un seul personnage confronté à lui-même. en fait les deux, un sens en réseau de signification interdépendantes mais autonomes.
on peut en dire autant des séquences comme autant de cellules différenciées : l'évolution des personnages est accidentelle, on pourrait sans passer, les séquences sont posées les unes à côté des autres comme autant de moments coupés des autres. elles peuvent (doivent?) s'apprécier dans leur singularité : le monologue ludique près du feu, les traces des animaux, Affleck en haut du rocher, la marche au ralenti sur le désert de sable, les deux profils au galop... égalité des rythmes et des puissances. et pourtant, aucune redondance à mes yeux.
MAIS il y a un mais. la rupture à la fin du film. Gerry/Damon tue Gerry/Affleck puis se retrouve dans une voiture. jusque là, rien à dire. mais l'enchaînement du meurtre et de la découverte de la route. bah ! ça n'appartient pas au même cinéma que le reste du film. c'est une ficelle de scénario qui n'a plus sérieusement court depuis au moins les années 80 - mais qui est pourtant utilisée encore et encore par les films d'exploitation. cette coïncidence là - il le tue et trouve la sortie - rétrospectivement force un sens sur tout le film. je ne peux plus me dire que c'est ceci et cela. c'est devenu alternativement ceci ou cela.
j'étais devant un très beau film. et finalement je me retrouve horriblement perplexe.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
slimfast a écrit:Je ne parviens pas à retrouver la discussion assez longue autour de 2001.
Je l'ai revu et au fond quelque chose m'a déconcerté, que le film n'avait pas de message. Je m'étais désespérément employé jusque là à en trouver un. mais non le film ne parle que de lui même.
Orange mécanique. très futé. extrêmement cérébral. je ne sais pas trop ce que je pense de Kubrick. je profite des rééditions pour parfaire mes connaissances.
2001, j'ai peur que ça ait vraiment un message. mais parfaitement réac'.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
la musique d'Arvo Part : réac ! le message de Kubrick : réac !
c'est ta période radicale l
la seule chose qui me fait signe et sens par la même occasion dans le film c'est l'odysée du monolithe, et elle n'a rien de réac.
c'est ta période radicale l
la seule chose qui me fait signe et sens par la même occasion dans le film c'est l'odysée du monolithe, et elle n'a rien de réac.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
pas plus radical que d'hab'.
arrête-moi si je me trompe : le monolithe est lié au processus d'hominisation, qui se lit dans le film en deux sens : évolution de la maîtrise technologique (l'outil, du bout d'os à la navette spatiale) et approfondissement de la conscience de soi (je ne suis pas sûr que le film permette de parler de "connaissance de soi").
l'évolution, donc, doit moins aux exigences de la situation qu'à un élément qui lui est parfaitement extérieur et qui ne peut que lui rester extérieur. le monolithe est un exemplaire d'un prototype introuvable dans l'univers physique. la situation n'est que l'occasion d'appliquer ce que le monolithe apporte. enfin, l'hominisation est une pure question technologique qui fait abstraction de tous les aspects relationnels : c'est à dire du concret des formations sociales ramenées à l'identité face au monolithe.
tout ça me semble quand même un tantinet réac'.
quant à la manière... j'ai été frappé en revoyant le film de la façon dont Kubrick organisait ses plans pour signifier la lenteur (associée au temps long de l'évolution ou des déplacements spatiaux) tout en veillant à garder l'attention du spectateur par la multiplication des événements. exemple : sur la lune, un skyline bas coupé au milieu de l'image par un piton rocheux ; au loin une navette vient de rentrer dans le plan par la gauche, parcourt la moitié du cadre, passe derrière le piton rocheux, ressort à droite et parcourt l'autre moitié de l'image, cut. il n'y a pas un plan, il y en a trois. c'est extrêmement rusé et intelligent, sans doute. mais ça fait passer une chose pour une autre. une petite arnaque figurative, quoi. (le moment de rappeler que Kubrick vient de la pub)
mais je n'ai pas encore vu Shining, Barry Lindon et Full Metal Jacket et j'ai bon espoir de changer d'avis.
Arvo Part ne renouvelle rien, n'invente rien (pas plus que Phil Glass ou Gubaïdulina) : il ne fait que mettre un digest de ce qui a déjà été fait dans un nouvel emballage coloré.
ah, les vacances !!!
arrête-moi si je me trompe : le monolithe est lié au processus d'hominisation, qui se lit dans le film en deux sens : évolution de la maîtrise technologique (l'outil, du bout d'os à la navette spatiale) et approfondissement de la conscience de soi (je ne suis pas sûr que le film permette de parler de "connaissance de soi").
l'évolution, donc, doit moins aux exigences de la situation qu'à un élément qui lui est parfaitement extérieur et qui ne peut que lui rester extérieur. le monolithe est un exemplaire d'un prototype introuvable dans l'univers physique. la situation n'est que l'occasion d'appliquer ce que le monolithe apporte. enfin, l'hominisation est une pure question technologique qui fait abstraction de tous les aspects relationnels : c'est à dire du concret des formations sociales ramenées à l'identité face au monolithe.
tout ça me semble quand même un tantinet réac'.
quant à la manière... j'ai été frappé en revoyant le film de la façon dont Kubrick organisait ses plans pour signifier la lenteur (associée au temps long de l'évolution ou des déplacements spatiaux) tout en veillant à garder l'attention du spectateur par la multiplication des événements. exemple : sur la lune, un skyline bas coupé au milieu de l'image par un piton rocheux ; au loin une navette vient de rentrer dans le plan par la gauche, parcourt la moitié du cadre, passe derrière le piton rocheux, ressort à droite et parcourt l'autre moitié de l'image, cut. il n'y a pas un plan, il y en a trois. c'est extrêmement rusé et intelligent, sans doute. mais ça fait passer une chose pour une autre. une petite arnaque figurative, quoi. (le moment de rappeler que Kubrick vient de la pub)
mais je n'ai pas encore vu Shining, Barry Lindon et Full Metal Jacket et j'ai bon espoir de changer d'avis.
Arvo Part ne renouvelle rien, n'invente rien (pas plus que Phil Glass ou Gubaïdulina) : il ne fait que mettre un digest de ce qui a déjà été fait dans un nouvel emballage coloré.
ah, les vacances !!!
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
je ne vois pas trop où ton rationalisme veux en venir avec tes soi-disant " arnaques figuratives " de plans, la publicité et que l'art doit se réinventer toujours ? ( par exemple le concerto pour violon de Phil Glass est une merveille et les effets spéciaux de 2001 valent encore largement aujourd'hui ).
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
hello slimfast, SP; je ne vois pas l'élément réactionnaire de cette situation; que kubrick ne soit pas un gauchiste, et pas même de gauche, c'est une chose, mais affirmer que ce moment dans 2001 exprime ou traduit une pensée réactionnaire.. en est une autre; le film commence l'histoire de l'humanité à un moment décisif (sécheresse, désertification; l'homme est encore herbivore...), soit elle change , soit elle périt. La question est comment expliquer le passage d'un état à l'autre; cela ne peut pas s'expliquer par la situation, la nature, cercle du même, de l'être; il faut pour que surgisse du nouveau, pour que l'homme devienne omnivore, invente des outils, etc., un événement, que la situation, ne contient pas; il faut un saut; le monolithe, c'est ce saut, cette rupture dans l'ordre du même, de l'immuable, c'est un événement (ici, on pense à badiou, à derrida, à bergson)...le monolithe, c'est la révolution, ou le miracle, ou la liberté...
http://www.marxau21.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=83:histoire-et-evenement-chez-alain-badiou&catid=39:badiou-alain&Itemid=62
c'est exactement ça le monolithe...
(badiou considère 2001 comme un western, il n'en parle pas beaucoup, une ligne je crois, mais il consacre quelques analyses à spartacus... l'événement historique et ses résurrections politique, et artistiques, dont le film de K )
L’exemple politique est, comme souvent chez Badiou, le plus immédiatement accessible. Que veut-on dire au juste, quand on dit que “Mai 68” a été un événement ? Par cette expression, on ne désigne pas simplement l’ensemble de faits qui ont ponctué cette séquence collective (manifestations étudiantes, occupation de la Sorbonne, grèves massives, etc.). Car de tels faits, même joints ensemble de façon exhaustive, ne permettent pas de dire qu’il y a eu là quelque chose comme un événement, plutôt qu’une simple conjonction de faits sans signification spécifique. Si “Mai 68” fut un événement, c’est qu’il a précisément mérité son nom : à savoir qu’en Mai 68, non seulement de nombreux faits se produisirent, mais il se produisit également Mai 68. En mai 68, un site, en sus de ses propres éléments (manifestations, grèves, etc.), s’est présenté lui-même. Que signifie ce genre de tautologie, qui caractérise tout événement politique (en 1789, il y eut “1789”, etc.) ? Précisément qu’un événement est la venue au jour d’une pure rupture, que rien dans la situation ne peut permettre de classer sous un fait répertorié (grève, manifestation, etc.). Risquons la formule suivante : l’événement est ce multiple qui, se présentant lui-même, exhibe l’inconsistance même qui sous-tend les situations, et affole, le temps d’une fulgurance, les classifications constituées.
La nouveauté d’un événement se dit dans le fait qu’il interrompt le régime normal de la description et du savoir, qui repose toujours sur le classement du bien connu, et impose un autre type de démarche à qui admet que quelque chose, là, en ce lieu, jusque là innommé, s’est bel est bien passé.
http://www.marxau21.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=83:histoire-et-evenement-chez-alain-badiou&catid=39:badiou-alain&Itemid=62
c'est exactement ça le monolithe...
(badiou considère 2001 comme un western, il n'en parle pas beaucoup, une ligne je crois, mais il consacre quelques analyses à spartacus... l'événement historique et ses résurrections politique, et artistiques, dont le film de K )
Borges- Messages : 6044
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
salut Borges !
effectivement, je ne suis pas trop "badiolien" et je retse assez peu convaincu par ce que je sais et comprends de ce qu'il appelle "événement". mais lui-même, quand il se mêle de décrire concrètement un fait d'histoire (disons, la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne), me semble plus faire appel à une dialectique marxiste qu'à une logique événementielle. je dis "me semble" car je ne parle pas en spécialiste, évidemment.
le monolithe est-il cet événement ?
mais il est alors l'événement revenant toujours exactement semblable à lui-même. et toujours fuyant, insaisissable. et finissant par aramener l'homme à lui-même figé dans l'éternité.
tout cela est-il cohérent avec la pensée de Badiou ? (tu es mieux appareillé que moi pour répondre.)
effectivement, je ne suis pas trop "badiolien" et je retse assez peu convaincu par ce que je sais et comprends de ce qu'il appelle "événement". mais lui-même, quand il se mêle de décrire concrètement un fait d'histoire (disons, la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne), me semble plus faire appel à une dialectique marxiste qu'à une logique événementielle. je dis "me semble" car je ne parle pas en spécialiste, évidemment.
le monolithe est-il cet événement ?
mais il est alors l'événement revenant toujours exactement semblable à lui-même. et toujours fuyant, insaisissable. et finissant par aramener l'homme à lui-même figé dans l'éternité.
tout cela est-il cohérent avec la pensée de Badiou ? (tu es mieux appareillé que moi pour répondre.)
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
malgré tout, l'événement de Badiou a toujours en visée une transformation sociale. ce n'est pas du tout le cas du monolithe qui est lié à une complexification de l'outillage en vue de relations toujours fonctionnelles et, de façon plus ou moins latentes, conflictuelles. à mes yeux, ni la révolution, ni le miracle, ni la liberté...
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Le monolithe ne revient pas semblable à lui-même, puisque le monolithe, ce n'est rien que le saut sans cause d'une situation à une autre.le monolithe est-il cet événement ?
mais il est alors l'événement revenant toujours exactement semblable à lui-même. et toujours fuyant, insaisissable. et finissant par aramener l'homme à lui-même figé dans l'éternité.
est-ce que HAL est encore un outil ?une complexification de l'outillage
Eyquem- Messages : 3126
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
hello, hello,
décidément, le monolithe comme Idée ("saut" ou "événement"), ça ne me plait pas beaucoup. le monolithe n'est pas au ciel des Idées. et il n'est pas non plus la singularité où l'Idée s'actualiserait. le choix fait dans le film est assez clair : le monolithe est une figure unique, se présentant toujours dans la même forme et sous la même espèce. le monolithe est un invariant pris dans l'Histoire.pas du tout une Idée mais un réel immuable.
ce qui se passe à chaque fois, on peut dire que c'est le franchissement d'une étape dans un processus d'hominisation. alors, les termes peuvent différer selon l'époque. plutôt religieux pour l'homo faber, plutôt scientifiques pour l'homo sapiens. mais toujours face au même réel opaque et impénétrable. être face à ce réel à la forme toujours identique tient lieu de nature humaine.
dans 2001, il y a cette nature éternelle de l'humanité : ce face à quoi elle se tient. comme si nos perceptions (y compris et avant tout celles qui nous semblent fondamentales : du sexe et de la mort) n'étaient pas travaillées et modifiées par les changements de notre milieu, que nous imprimons collectivmeent à notre milieu, au niveau technologique ou au niveau des formations sociales.
l'identité à elle-même de la nature humaine : grand délire de nos capitalistes. avec une formule qui justifie tout le système : "l'homme est un loup pour l'homme".
avec l'identité vient le conflit : l'homo faber fait une arme et l'homo sapiens, face au signe d'une vie non terrestre, s'inquiète d'abord de ses retombées géopolitiques, dans le cadre d'une guerre froide continuée. rien ne change.
orange mécanique aussi lie d'un noeud intranchable la violence à tout ce qui a été fait de sublime (i.e. Beethoven).
l'humain n'existe que pour le conflit et le groupe est une façon de se prémunir de ses conséquences. le moteur de l'hominisation est de prendre un avantage dans une compétition généralisée et élargie sur une échelle cosmique. l'hominisation est une question d'ingénierie technologique (les questions d'ingénierie sociale étant mise hors jeu a priori par l'identité de la nature humaine).
de là l'outillage. il faut de nouveaux outils plus perfectionnés. pour faber, ce sera une massue et pour sapiens, ce sera HAL. les deux sont sur la même ligne de développement. le proto-outil est fait d'un os, d'une absence animale signifiée, avec une ambition directement aggressive. l'outil ultime est une machine animée et consciente, qu'on imagine purement fonctionnelle dans sa conception mais dont al conscience ne peut pas échapper au conflit. HAL deviendra donc aggressif à son tour. un trop de SF classique au moins depuis Shelley.
fon de l'épopée technologique quand l'invention se retourne contre son inventeur. et fin du même coup de l'homme social que tout le film détermine sur la technologie. l'huimanité est finalement réduite à un specimen individuel confronté à lui-même dans un parfait isolement. à lui-même et à sa mortalité.
ecce super homo (est-ce que le film ne commence pas avec Zarathoustra ?) : l'homme du memento mori, de la conscience de sa finitude et qui peut dès lors renaître à la taille du monde, sans plus de limite à sa volonté de puissance. mais c'est pas du Nietzsche, c'est du Kubrick-Clarke.
à mon avis, tout ça n'est qu'un trip écolo californien. réac', j'vous dis.
décidément, le monolithe comme Idée ("saut" ou "événement"), ça ne me plait pas beaucoup. le monolithe n'est pas au ciel des Idées. et il n'est pas non plus la singularité où l'Idée s'actualiserait. le choix fait dans le film est assez clair : le monolithe est une figure unique, se présentant toujours dans la même forme et sous la même espèce. le monolithe est un invariant pris dans l'Histoire.pas du tout une Idée mais un réel immuable.
ce qui se passe à chaque fois, on peut dire que c'est le franchissement d'une étape dans un processus d'hominisation. alors, les termes peuvent différer selon l'époque. plutôt religieux pour l'homo faber, plutôt scientifiques pour l'homo sapiens. mais toujours face au même réel opaque et impénétrable. être face à ce réel à la forme toujours identique tient lieu de nature humaine.
dans 2001, il y a cette nature éternelle de l'humanité : ce face à quoi elle se tient. comme si nos perceptions (y compris et avant tout celles qui nous semblent fondamentales : du sexe et de la mort) n'étaient pas travaillées et modifiées par les changements de notre milieu, que nous imprimons collectivmeent à notre milieu, au niveau technologique ou au niveau des formations sociales.
l'identité à elle-même de la nature humaine : grand délire de nos capitalistes. avec une formule qui justifie tout le système : "l'homme est un loup pour l'homme".
avec l'identité vient le conflit : l'homo faber fait une arme et l'homo sapiens, face au signe d'une vie non terrestre, s'inquiète d'abord de ses retombées géopolitiques, dans le cadre d'une guerre froide continuée. rien ne change.
orange mécanique aussi lie d'un noeud intranchable la violence à tout ce qui a été fait de sublime (i.e. Beethoven).
l'humain n'existe que pour le conflit et le groupe est une façon de se prémunir de ses conséquences. le moteur de l'hominisation est de prendre un avantage dans une compétition généralisée et élargie sur une échelle cosmique. l'hominisation est une question d'ingénierie technologique (les questions d'ingénierie sociale étant mise hors jeu a priori par l'identité de la nature humaine).
de là l'outillage. il faut de nouveaux outils plus perfectionnés. pour faber, ce sera une massue et pour sapiens, ce sera HAL. les deux sont sur la même ligne de développement. le proto-outil est fait d'un os, d'une absence animale signifiée, avec une ambition directement aggressive. l'outil ultime est une machine animée et consciente, qu'on imagine purement fonctionnelle dans sa conception mais dont al conscience ne peut pas échapper au conflit. HAL deviendra donc aggressif à son tour. un trop de SF classique au moins depuis Shelley.
fon de l'épopée technologique quand l'invention se retourne contre son inventeur. et fin du même coup de l'homme social que tout le film détermine sur la technologie. l'huimanité est finalement réduite à un specimen individuel confronté à lui-même dans un parfait isolement. à lui-même et à sa mortalité.
ecce super homo (est-ce que le film ne commence pas avec Zarathoustra ?) : l'homme du memento mori, de la conscience de sa finitude et qui peut dès lors renaître à la taille du monde, sans plus de limite à sa volonté de puissance. mais c'est pas du Nietzsche, c'est du Kubrick-Clarke.
à mon avis, tout ça n'est qu'un trip écolo californien. réac', j'vous dis.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Découverte de Koji Yamamura, un des maîtres de l'animation japonaise indépendante, suite à l'hommage rendu au Festival de la Rochelle.
Le Mont Chef (grand prix au festival d'Annecy) :
Il y a du Plympton, dans le trait, la noirceur du ton... J'aime beaucoup.
Le Vieux crocodile :
Kafka, un médecin de campagne :
Le Mont Chef (grand prix au festival d'Annecy) :
Il y a du Plympton, dans le trait, la noirceur du ton... J'aime beaucoup.
Le Vieux crocodile :
Kafka, un médecin de campagne :
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
j'ai revu une visite au Louvre , outre l'éloquence, visuelle et auditive, les deux séparées, c'est puissant.
pour quelqu'un d'étranger au cinéma de S&H c'est une bonne entrée en matière.
( je pense toujours aux jeunes de mon ciné-club ).
pour quelqu'un d'étranger au cinéma de S&H c'est une bonne entrée en matière.
( je pense toujours aux jeunes de mon ciné-club ).
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
lu dans un résumé de la Prisonnière du désert que Ethan au début du film reviendrait de s'être battu aux côtés de Maximilien. quelqu'un en a entendu parler ?
lu aussi cette remarque sur le prénom Ethan dans la Bible : il serait substitué dans le Livre des Chroniques 2 à Yedutûn, un ancêtre des portiers.
lu aussi cette remarque sur le prénom Ethan dans la Bible : il serait substitué dans le Livre des Chroniques 2 à Yedutûn, un ancêtre des portiers.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Stéphane Pichelin a écrit:lu dans un résumé de la Prisonnière du désert que Ethan au début du film reviendrait de s'être battu aux côtés de Maximilien. quelqu'un en a entendu parler ?
lu aussi cette remarque sur le prénom Ethan dans la Bible : il serait substitué dans le Livre des Chroniques 2 à Yedutûn, un ancêtre des portiers.
oui, j'ai lu ça plusieurs fois; après la guerre, comme d'autre sudistes vaincus, il serait devenu mercenaire au service de Maximilien ; la médaille qu'il donne à sa nièce en serait une preuve, d'après slotkin.
Borges- Messages : 6044
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
vu Sous le soleil de Satan ha ha là ou Pialat se dévoile : c'est à deux doigts du film de vampire. ça arrache ...
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
est-ce que vous avez ce genre de bandeau publicitaire chez vous?
C'est visiblement un site d'extrême-droite...
J'ai également eu:
et puis:
C'est visiblement un site d'extrême-droite...
J'ai également eu:
et puis:
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
non Breaker je n'ai pa ça.
j'ai lu chez Marcel Marïen cette phrase qui s'applique à Sous le soleil de Satan : la bonté poussée à bout est la pire incarnation du mal.
j'ai lu chez Marcel Marïen cette phrase qui s'applique à Sous le soleil de Satan : la bonté poussée à bout est la pire incarnation du mal.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Salut Breaker,
les pubs hébergées par les sites de forumactif (un hébergeur et éditeur de forum gratuit) sont générées automatiquement. Je ne sais pas comment fonctionnent les robots qui les génèrent, mais on ne peut rien y faire. On réfléchit en ce moment à un moyen pour héberger le forum autrement.
Ce que je fais, comme beaucoup de monde, c'est utiliser ce petit logiciel, qui bloque les pubs et les pop-up :
adblock plus si tu utilises firefox. Il en existe sans doute d'autres pour les autres navigateurs.
https://addons.mozilla.org/en-US/firefox/addon/adblock-plus/
les pubs hébergées par les sites de forumactif (un hébergeur et éditeur de forum gratuit) sont générées automatiquement. Je ne sais pas comment fonctionnent les robots qui les génèrent, mais on ne peut rien y faire. On réfléchit en ce moment à un moyen pour héberger le forum autrement.
Ce que je fais, comme beaucoup de monde, c'est utiliser ce petit logiciel, qui bloque les pubs et les pop-up :
adblock plus si tu utilises firefox. Il en existe sans doute d'autres pour les autres navigateurs.
https://addons.mozilla.org/en-US/firefox/addon/adblock-plus/
adeline- Messages : 3000
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
merci Adeline, ces pubs sont pas du meilleur goût. Là maintenant j'ai madame Soleil qui dit l'avenir par téléphone...
Sinon, vu Bon A Tirer, des frères Farrelly, un film dont le goût est discutable.. lol
L'histoire de maris en crise qui bénéficient d'un passe-droit accordé par leurs épouses pendant 1 semaine("une semaine, tout est permis"). Comment dire... On dirait Husbands de Cassavetes version Frères Farrelly ; l'échec sexuel est total ou presque, si le doigt-langue représente quelque chose... Perso je ne savais pas ce qu'était le doigt-langue, qui sait ça viendra peut-être avec l'âge.
Sinon, vu Bon A Tirer, des frères Farrelly, un film dont le goût est discutable.. lol
L'histoire de maris en crise qui bénéficient d'un passe-droit accordé par leurs épouses pendant 1 semaine("une semaine, tout est permis"). Comment dire... On dirait Husbands de Cassavetes version Frères Farrelly ; l'échec sexuel est total ou presque, si le doigt-langue représente quelque chose... Perso je ne savais pas ce qu'était le doigt-langue, qui sait ça viendra peut-être avec l'âge.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Contes cruels de la jeunesse .il y a du Fassbinder dans ce mélo-ci d'Oshima, une même façon de faire avancer le recit à toute vitesse, nihiliste est sèche. la comparaison s'arrête là : Oshima est romantique, Fassbinder non.
le premier quart-d'heure, la rencontre des deux amants, filmée comme un viol sur les grumes flottants du port, coupe le souffle, le dernier où tout à coup seuls subsistent au monde les pas martelés sur le bitume de l'adolescente, puis leur mort à tous les deux, mis à bas, à même le sol vaincus par là où ils ont péché, leur sale petite combine, chacun de leur côté, en montage alterné, et pourtant amoureusement si proches, sont deux bijoux de mise en scéne.
le premier quart-d'heure, la rencontre des deux amants, filmée comme un viol sur les grumes flottants du port, coupe le souffle, le dernier où tout à coup seuls subsistent au monde les pas martelés sur le bitume de l'adolescente, puis leur mort à tous les deux, mis à bas, à même le sol vaincus par là où ils ont péché, leur sale petite combine, chacun de leur côté, en montage alterné, et pourtant amoureusement si proches, sont deux bijoux de mise en scéne.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Un petit peu de soupe de canard ?
adeline- Messages : 3000
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
edit
Dernière édition par erwan le Jeu 14 Juil 2011 - 18:58, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Coucou Erwann,
je me suis permis de copier-coller ton texte dans le topic que j'avais ouvert sur le film
je me suis permis de copier-coller ton texte dans le topic que j'avais ouvert sur le film
adeline- Messages : 3000
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Borges a écrit:Stéphane Pichelin a écrit:lu dans un résumé de la Prisonnière du désert que Ethan au début du film reviendrait de s'être battu aux côtés de Maximilien. quelqu'un en a entendu parler ?
lu aussi cette remarque sur le prénom Ethan dans la Bible : il serait substitué dans le Livre des Chroniques 2 à Yedutûn, un ancêtre des portiers.
oui, j'ai lu ça plusieurs fois; après la guerre, comme d'autre sudistes vaincus, il serait devenu mercenaire au service de Maximilien ; la médaille qu'il donne à sa nièce en serait une preuve, d'après slotkin.
merci Borges
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
yuki & nina assez décevant, on ne sait où passe la frontière entre l'adulte, pétri de bonnes intentions et l'enfant docile.
décevant sauf peut être la partie japonaise à la fin et encore pour de mauvaises raisons, une sorte de happy-end exotique.
en tout cas peu convaincant.
décevant sauf peut être la partie japonaise à la fin et encore pour de mauvaises raisons, une sorte de happy-end exotique.
en tout cas peu convaincant.
Invité- Invité
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