Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
+11
Dr. Strangelove
balthazar claes
adeline
Leurtillois
Van Stratten
Le_comte
Eyquem
^x^
Borges
DB
Largo
15 participants
Page 7 sur 11
Page 7 sur 11 • 1, 2, 3 ... 6, 7, 8, 9, 10, 11
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
..et c'est dans le film de Fleischer je crois qu'il opère un lien avec les "icônes" sur nos bureaux d'ordinateurs.
la main de Dieu
la main de Dieu
Dernière édition par JM le Ven 28 Mai 2010 - 15:09, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Ce passage des HdC - 1B, aussi :
Si une image regardée à part exprime nettement quelque chose, si elle comporte une interprétation, elle ne se transformera pas au contact d'autres images ; les autres images n'auront aucun pouvoir sur elle, et elle n'aura aucun pouvoir sur les autres images ; ni action, ni réaction ; elle est définitive et inutilisable dans le système du cinématographe.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
balthazar claes a écrit:Ce passage des HdC - 1B, aussi :Si une image regardée à part exprime nettement quelque chose, si elle comporte une interprétation, elle ne se transformera pas au contact d'autres images ; les autres images n'auront aucun pouvoir sur elle, et elle n'aura aucun pouvoir sur les autres images ; ni action, ni réaction ; elle est définitive et inutilisable dans le système du cinématographe.
je crois que rancière a bien analysé ça, ce désir
Borges- Messages : 6044
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
(je souhaite que mon profil soit supprimé de ce forum. C'est techniquement possible, je suppose. A défaut, être définitivement interdit de postage. Ce sera une délivrance. Je m'engage à ne pas créer d'autre profil. Merci d'avance.)
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Simon Cussonaix a écrit:(je souhaite que mon profil soit supprimé de ce forum. C'est techniquement possible, je suppose. A défaut, être définitivement interdit de postage. Ce sera une délivrance. Je m'engage à ne pas créer d'autre profil. Merci d'avance.)
Bien dommage,
anybody can do it but you :
https://www.forumactif.com/fr/unscribe/
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Balthazar Claës, Borges & JM, lesquels
m'inspirent désormais, en raison de ce que je nommerai leur profonde
malhonnêteté intellectuelle
Tu pourras toujours revenir danser le quadrille des homards avec nous, si le coeur t'en dit (et réciproquement)..
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Invité a écrit:(je souhaite que mon profil soit supprimé de ce forum. C'est techniquement possible, je suppose. A défaut, être définitivement interdit de postage. Ce sera une délivrance. Je m'engage à ne pas créer d'autre profil. Merci d'avance.)
c'est la version forum du cliché des films d'horreur-fantastiques-contamination où un brave gars demande qu'on le détruise avant qu'il ne se transforme en monstre incontrôlable; ou quelque chose dans le genre...
Borges- Messages : 6044
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
balthazar claes a écrit:Ce passage des HdC - 1B, aussi :Si une image regardée à part exprime nettement quelque chose, si elle comporte une interprétation, elle ne se transformera pas au contact d'autres images ; les autres images n'auront aucun pouvoir sur elle, et elle n'aura aucun pouvoir sur les autres images ; ni action, ni réaction ; elle est définitive et inutilisable dans le système du cinématographe.
Bonne réponse, Largo, mais pas la réponse.
Toute cette histoire sur le plan-qui-se-suffit-à-lui-même me fait penser que ce n'est en fin de compte pas moi qui ait introduit cette formulation désastreuse (voir l'échange de messages depuis la page 9) mais que je n'ai fait que la reprendre en pensant que je m'étais une fois de plus mal exprimé.
En l'occurrence, ce n'était pas le cas. Je n'ai parlé que du « cadrage en tant que tel » et de « une certaine qualité dramatique de la composition du plan ». La suite est au minimum un malentendu, conséquence peut-être de cet additif : « AVANT TOUT MONTAGE ! » Je maintiens donc l'intégralité de ce que j'ai écrit.
Je ne crois pas qu'on puisse me faire un mauvais procès quand j'affirme que certaines images cinématographiques ont une valeur esthétique indépendamment de leur insertion dans le montage. Je ne crois pas qu'on puisse nier que des photographies ont une dynamique dramatique (et non une puissance d'expression ou de signification) du seul fait de leur cadrage, de leur composition, des rapports de formes. L'introduction du mouvement dans ces photos n'y change rien et leur transformation en plans, leur mise en rapport avec d'autres plans, en modifie bien sûr le sens mais n'en annule pas les qualités préexistantes.
Ou bien un plan n'a-t-il pas de qualité préexistante au montage ? Autrement dit, un plan n'aurait pas de contenu. Il n'aurait pas non plus de contenant d'ailleurs. Il serait un rien, un vide, un zéro, une inexistence absolue. Et le film, mise en rapport de deux inexistences, serait lui aussi inexistant, il n'y en aurait qu'un et ce serait un écran noir en permanence. Ça limiterait les frais de production, remarquez.
Il faudrait se méfier un peu de cette formule : ce qui se passe entre les plans. Entre les plans, il ne se passe rien, rien d'autre qu'un bout de celluloïd opaque. Ce qui se passe est bien un rapport, mais le rapport va d'un plan à un autre. Il faut bien qu'il y ait un plan qui soit quelque chose et que ce quelque chose soit autonome de la mise en rapport. Mais alors, qu'y a-t-il de si scandaleux à s'interroger sur les rapports internes au plan et sur la façon dont ils parasitent ou non ses rapports externes ? Est-ce parce que ça risque de relativiser l'hégémonie du montage ? Ce n'est toujours pas moi qui arriverait à un tel résultat.
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
JM a écrit:Simon Cussonaix a écrit:(je souhaite que mon profil soit supprimé de ce forum. C'est techniquement possible, je suppose. A défaut, être définitivement interdit de postage. Ce sera une délivrance. Je m'engage à ne pas créer d'autre profil. Merci d'avance.)
Bien dommage,
anybody can do it but you :
https://www.forumactif.com/fr/unscribe/
J'aimais bien le lire. Quelqu'un a-t-il l'adresse de son blog ?
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Stéphane Pichelin a écrit: Il faudrait plutôt parler du potentiel dramatique du plan considéré dans sa seule composition (composition statique ou incluant le mouvement sans inclure le récit ? que des questions, pas de réponse). Il y a un certain nombre de plans (pratiquement aucun des plans non mis en scène par Godard, mais beaucoup des plans mis en scène) qui m'ont paru se suffire à eux-mêmes du point de vue de la dynamique dramatique. D'autres réalisateurs ont pu me faire le même effet (les meilleurs à mon goût : Ford, Tarkovski, Bergman de 50 à 70...) mais jamais à ce point là. Peut-être parce que leurs plans étaient déjà parasités par un récit qui se déroulait, alors que ce n'est pas le cas dans Film Socialisme. Il faudrait que je revois Le miroir...
oui, mais c'est pas le passage que je discute, et il est vrai que t'as pas dit exactement, "plan qui se suffit à lui-même", mais "plan qui te semble se suffire à lui-même du point de vue de la dynamique dramatique", mais c'est pas plus simple à penser, même si, une fois de plus, le cinéma étant récit en images, par des images, on peut toujours arrêter le récit pour en extraire une image, la changeant en tableau, comme fait godard avec hitch; mais c'est pas plus simple que d'arrêter la recherche sur une page, une ligne, ou même un volume...
d'un point de vue dramatique, on peut trouver que des plans se suffisent à eux-mêmes, mais aussi selon d'autres points de vue, ce sont alors des perspectives, nous ne sommes plus dans le "en tant que tel", dans "l'en soi", "pour soi"...
Borges- Messages : 6044
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
oh si, tout se passe entre (cf aussi deleuze) les plans, c'est une des grandes idées de godard, le un plus un font trois, deux images associées en engendrent une troisième, dans la tête, une conception dans l'esprit; n'oublions pas que le montage n'est pas dans les choses (hume-kant) dans les images, mais dans la tête, dans l'esprit de celui qui regarde, contemple, retient, protient (husserl-stiegler); c'est pourquoi hitc disait ne pas faire de la direction d'acteurs mais de spectateurs; on peut aussi dire de la direction de conscience; y a pas de liens dans les choses, ils sont dans l'esprit; penser, c'est faire du montage, dans le plan, entre les plans; c'est pourquoi tout art est de montage; tout art, c'est du logos (heidegger, le logos comme opération de rassemblement, d'unification du divers) du lien entre les choses;
Borges- Messages : 6044
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
SP : personne ne te fait un procès, on discute, pense plus ou moins ensemble...
Borges- Messages : 6044
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
si on parle de plan, le plan n'existe que dans une série, sinon on parle d'autres choses...quand je dis que tout plan est trace, il faut penser le temps autrement que comme suite de présents, de maintenants...
Dernière édition par Borges le Sam 29 Mai 2010 - 17:18, édité 1 fois
Borges- Messages : 6044
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Stéphane Pichelin a écrit:
Ou bien un plan n'a-t-il pas de qualité préexistante au montage ? Autrement dit, un plan n'aurait pas de contenu. Il n'aurait pas non plus de contenant d'ailleurs. Il serait un rien, un vide, un zéro, une inexistence absolue. Et le film, mise en rapport de deux inexistences, serait lui aussi inexistant, il n'y en aurait qu'un et ce serait un écran noir en permanence. Ça limiterait les frais de production, remarquez.
c'est de la logique?
je vois pas trop;
tu passes de la qualité, au contenu-contenant, je vois pas comment; et du contenu-contenant à l'être (non-être); ensuite tu alignes rien, vide, et zéro, ce qui est assez différent;
Borges- Messages : 6044
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Godard a l'air très fier de son film : cf la 10ème partie de l'entretien mediapart, quand il évoque Cézanne rêvant de faire un tableau - pas une peinture, un tableau - qui pourrait être accroché dans la cellule d'un condamné à mort. (à propos, pauvre Burdeau, son journal fait 2 heures d'entretien avec Godard en se passant de ses services, quand même, ça doit pas être drôle.)
La beauté intrinsèque d'un plan peut tout de même exister. Il y a la beauté plastique, et la beauté morale. Et les plans de ce film se caractérisent par une beauté rutilante.
Par exemple les variations de définition de l'image ; du grain le plus grossier, produisant une vision floutée, "impressionniste", à l'hyperréalisme de la haute définition. La question est de savoir à quelle distance se tenir des images. Si on filme un être humain, il y a une certaine distance, qui est celle du voyeurisme, de la pornographie, du viol du réel. Pourtant, il n'y a pas de "bon sujet" à filmer, la caméra est un oeil sans paupière, il faut bien "tout" filmer et c'est là l'éthique du filmage : ne pas se détourner du réel. La beauté - morale - ne consiste pas à fermer les yeux mais à se tenir à la juste distance des images. Quand Godard filme les touristes beaufs, il ne faut pas se demander s'il en a le droit, ou s'il leur jette un regard généreux ou méprisant ; car ils passent devant lui (ou l'inverse) et la "juste" distance est juste une distance, of course.
Et il y a aussi ce qui relève de la beauté plastique, de la composition d'un plan. Je pense à celui où la jeune fille est filmée par la journaliste au bord d'une route. Tout y est net, splendide et géométrique. Le ciel, d'un bleu éclatant, est traversé par des nuages - majestueux, les nuages, pas de vulgaires cirrus filandreux ou de la bouillie de stratus, mais des cumulus ventrus, épanouis. Le fond est découpé en bandes de couleur horizontales : la bande étroite du bleu du ciel, une large bande verte pour les arbres, la route ; dans le coin droit, le capot d'un rouge luisant d'une voiture. La composition semble guidée par l'impératif de faire tenir ensemble toute cette lumière et toute cette couleur, à la limite de la saturation (et il faut ajouter la robe multicolore de la jeune fille, la peau noire de la journaliste et son maillot fluo). Ce qui frappe dans ce film c'est que Godard libère son tempérament de coloriste, son goût pour les grands aplats. L'oeil vient glisser sur ces aplats de couleurs vives, qui renforcent l'effet de mouvement latéral du plan.
La mise-en-scène produit, avec ce simple bord de route, un décor "plastique", artificiel, d'un grand schématisme. L'espace est réparti géométriquement selon des lignes de force appuyées. On se dit qu'il faut presque remonter au cinéma muet pour trouver des exemples d'une scénographie aussi picturale. Car ce qu'il faut pour obtenir un tel tableau, c'est d'abord que la caméra ne bouge pas. Le cinéma moderne, bavard et épileptique, a perdu l'habitude d'un tel jeu sur les espaces architectural, pictural et filmique (cf la thèse de Rohmer).
La beauté intrinsèque d'un plan peut tout de même exister. Il y a la beauté plastique, et la beauté morale. Et les plans de ce film se caractérisent par une beauté rutilante.
Par exemple les variations de définition de l'image ; du grain le plus grossier, produisant une vision floutée, "impressionniste", à l'hyperréalisme de la haute définition. La question est de savoir à quelle distance se tenir des images. Si on filme un être humain, il y a une certaine distance, qui est celle du voyeurisme, de la pornographie, du viol du réel. Pourtant, il n'y a pas de "bon sujet" à filmer, la caméra est un oeil sans paupière, il faut bien "tout" filmer et c'est là l'éthique du filmage : ne pas se détourner du réel. La beauté - morale - ne consiste pas à fermer les yeux mais à se tenir à la juste distance des images. Quand Godard filme les touristes beaufs, il ne faut pas se demander s'il en a le droit, ou s'il leur jette un regard généreux ou méprisant ; car ils passent devant lui (ou l'inverse) et la "juste" distance est juste une distance, of course.
Et il y a aussi ce qui relève de la beauté plastique, de la composition d'un plan. Je pense à celui où la jeune fille est filmée par la journaliste au bord d'une route. Tout y est net, splendide et géométrique. Le ciel, d'un bleu éclatant, est traversé par des nuages - majestueux, les nuages, pas de vulgaires cirrus filandreux ou de la bouillie de stratus, mais des cumulus ventrus, épanouis. Le fond est découpé en bandes de couleur horizontales : la bande étroite du bleu du ciel, une large bande verte pour les arbres, la route ; dans le coin droit, le capot d'un rouge luisant d'une voiture. La composition semble guidée par l'impératif de faire tenir ensemble toute cette lumière et toute cette couleur, à la limite de la saturation (et il faut ajouter la robe multicolore de la jeune fille, la peau noire de la journaliste et son maillot fluo). Ce qui frappe dans ce film c'est que Godard libère son tempérament de coloriste, son goût pour les grands aplats. L'oeil vient glisser sur ces aplats de couleurs vives, qui renforcent l'effet de mouvement latéral du plan.
La mise-en-scène produit, avec ce simple bord de route, un décor "plastique", artificiel, d'un grand schématisme. L'espace est réparti géométriquement selon des lignes de force appuyées. On se dit qu'il faut presque remonter au cinéma muet pour trouver des exemples d'une scénographie aussi picturale. Car ce qu'il faut pour obtenir un tel tableau, c'est d'abord que la caméra ne bouge pas. Le cinéma moderne, bavard et épileptique, a perdu l'habitude d'un tel jeu sur les espaces architectural, pictural et filmique (cf la thèse de Rohmer).
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
La scène où le petit fait une peinture qui se révèle être un Renoir est bizarre. Faudrait sans doute la rapprocher du passage de The Old Place dans lequel une fillette sors ses crayons dans le jardin et commence à faire un dessin, le tout enregistré par un "caméscope des familles"..
Etonnant ce gamin qui reproduit une toile du maître, en plus sans modèle. C'est un impressionniste qui vient au bout de son pinceau et non un primitif.
D'accord mais alors ici Godard nous montrerait la serrure plutôt que la clef (désolé pour mon côté midinette). Je peine à saisir comment il distribue ces différents régimes d'images radicalement différents dans la première partie, mais il faudrait que je le revois (et probablement que le montage du troisième acte ne m'échappe pas moins, différemment).
Etonnant ce gamin qui reproduit une toile du maître, en plus sans modèle. C'est un impressionniste qui vient au bout de son pinceau et non un primitif.
La question est de savoir à
quelle distance se tenir des images.
D'accord mais alors ici Godard nous montrerait la serrure plutôt que la clef (désolé pour mon côté midinette). Je peine à saisir comment il distribue ces différents régimes d'images radicalement différents dans la première partie, mais il faudrait que je le revois (et probablement que le montage du troisième acte ne m'échappe pas moins, différemment).
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Borges a écrit:SP : personne ne te fait un procès, on discute, pense plus ou moins ensemble...
Lu et noté.
Merci
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Borges a écrit:Stéphane Pichelin a écrit:
Ou bien un plan n'a-t-il pas de qualité préexistante au montage ? Autrement dit, un plan n'aurait pas de contenu. Il n'aurait pas non plus de contenant d'ailleurs. Il serait un rien, un vide, un zéro, une inexistence absolue. Et le film, mise en rapport de deux inexistences, serait lui aussi inexistant, il n'y en aurait qu'un et ce serait un écran noir en permanence. Ça limiterait les frais de production, remarquez.
c'est de la logique?
je vois pas trop;
tu passes de la qualité, au contenu-contenant, je vois pas comment; et du contenu-contenant à l'être (non-être); ensuite tu alignes rien, vide, et zéro, ce qui est assez différent;
Comme déjà écrit plus haut et ailleurs (cf. le topic sur Avatar), je ne suis pas philosophe mais plutôt bricoleur. Alors, j'intègre dans mes bricolages des choses qui viennent de la philosophie, mais jamais telles quelles, jamais comme concepts. Ou si ça m'arrive, c'est pour déboucher sur une question, ou en avertissant à l'avance, ou les deux.
Je précise aussi que je n'ai rien contre la philosophie, que je trouve que c'est une discipline assez fascinante et que j'en attends beaucoup.
Mais encore une fois, ne me prends pas pour un philosophe.
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Borges a écrit:oh si, tout se passe entre (cf aussi deleuze) les plans, c'est une des grandes idées de godard, le un plus un font trois, deux images associées en engendrent une troisième, dans la tête, une conception dans l'esprit; n'oublions pas que le montage n'est pas dans les choses (hume-kant) dans les images, mais dans la tête, dans l'esprit de celui qui regarde, contemple, retient, protient (husserl-stiegler); c'est pourquoi hitc disait ne pas faire de la direction d'acteurs mais de spectateurs; on peut aussi dire de la direction de conscience; y a pas de liens dans les choses, ils sont dans l'esprit; penser, c'est faire du montage, dans le plan, entre les plans; c'est pourquoi tout art est de montage; tout art, c'est du logos (heidegger, le logos comme opération de rassemblement, d'unification du divers) du lien entre les choses;
Le lien n'est pas dans les choses mais les choses sont-elles dans le lien ? Ce n'est pas qu'un jeu de mots. J'imagine que la séparation des choses et de la pensée des choses est ce qui permet d'appliquer aux choses une multitude de catégories sans qu'elles se mêlent ou se touchent ? L'image est soit un plan, soit un tableau. Mais n'est-ce pas une procédure de pensée spécifique, une condition minimale de la pensée philosophique, plutôt qu'une nature de la pensée (pensée qui existe aussi en dehors de la philosophie) ?
C'est comme en physique quantique, quand il est impossible de mesurer en même temps la position et le mouvement de la particule. Est-ce que ça veut dire que la particule a véritablement soit une position, soit un mouvement, exclusivement ? Apparemment, oui pour certains physiciens, non pour d'autres.
Une image peut-elle être à la fois un plan dans sa série et un tableau ? Je suis d'accord avec toi, ce n'est pas simple à penser. Je n'ai pas de réponse. Je me contente pour l'instant de pointer le paradoxe qu'il m'a semblé percevoir et de le laisser vivre. S'il est valide, il reviendra.
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Borges a écrit:Sur un plan, Godard compare Les cheyennes, de John Ford, aux juifs victimes de la shoah.
en général, chez godard les indiens, ce sont plutôt les palestiniens;
Tristement confirmé par l'actualité.
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
je ne sais pas qui est à l'origine de l'analogie, on la retrouve chez deleuze aussi
« La complicité des Etats-Unis avec Israël ne vient pas seulement de la puissance d’un lobby sioniste. Elias Sanbar a bien montré comment les Etats-Unis retrouvaient dans Israël un aspect de leur histoire : l’extermination des Indiens, qui, là aussi, ne fut qu’en partie directement physique. Il s’agissait de faire le vide, et comme s’il n’y avait jamais eu d’Indiens, sauf dans des ghettos qui en feraient autant d’immigrés du dedans. À beaucoup d’égards, les Palestiniens sont les nouveaux Indiens, les Indiens d’Israël. »
(Deleuze, Grandeur de Yasser Arafat)
(Deleuze, Grandeur de Yasser Arafat)
Borges- Messages : 6044
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Le lien n'est pas dans les choses mais les choses sont-elles dans le lien ? Ce n'est pas qu'un jeu de mots
problème kantien, les formes de la sensibilité et les catégories de l'entendement;
Borges- Messages : 6044
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Une vague nouvelle ? (oui non, parce que je viens de voir les Histoire(s), celle-là je l'ai retenue !)
Page 7 sur 11 • 1, 2, 3 ... 6, 7, 8, 9, 10, 11
Sujets similaires
» La méprise : Yoshida / Godard
» Sauve qui peut (la vie), Jean-Luc Godard (1979)
» Yves Klein et Jean-Luc Godard rue Campagne Première : chutes et envols
» Jean-Claude Brisseau
» Et si Godard avait raison?
» Sauve qui peut (la vie), Jean-Luc Godard (1979)
» Yves Klein et Jean-Luc Godard rue Campagne Première : chutes et envols
» Jean-Claude Brisseau
» Et si Godard avait raison?
Page 7 sur 11
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum