Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
+11
Dr. Strangelove
balthazar claes
adeline
Leurtillois
Van Stratten
Le_comte
Eyquem
^x^
Borges
DB
Largo
15 participants
Page 3 sur 11
Page 3 sur 11 • 1, 2, 3, 4 ... 9, 10, 11
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Un entretien :
http://blogs.lesinrocks.com/cannes2010/index.php/rencontres/le-droit-dauteur-un-auteur-na-que-des-devoirs-jean-luc-godard-00551
http://blogs.lesinrocks.com/cannes2010/index.php/rencontres/le-droit-dauteur-un-auteur-na-que-des-devoirs-jean-luc-godard-00551
Eyquem- Messages : 3126
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Quelqu'un a vu le film en vod ou à Cannes ?
adeline- Messages : 3000
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
34 copies en salle pour la première semaine en France (source Allociné).
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
l'idiot de Renzi, qui prend des risques; 0/10 à la dictature (Abbas Kiarostami), et 10/10 au socialisme (Godard)
L'oeuvre d'un dictateur content de son pouvoir, lisse et luisant comme sait l'être le capital. Film Capitalisme.
C'est un film profondément anti-totalitaire. Ou bien qui cherche une totalité non totalitaire. Non sans ironie, un Socialisme.
Borges- Messages : 6044
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
c'est drôle le nom Godard m'a fait forte impression, maintenant plus du tout.
Je ne crois pas avoir jamais son intégrale entre celle de Rozier, Rohmer ou Demy. Je me fatigue à l'oublier, son nom.
Je ne crois pas avoir jamais son intégrale entre celle de Rozier, Rohmer ou Demy. Je me fatigue à l'oublier, son nom.
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Borges a écrit:l'idiot de Renzi, qui prend des risques; 0/10 à la dictature (Abbas Kiarostami), et 10/10 au socialisme (Godard)L'oeuvre d'un dictateur content de son pouvoir, lisse et luisant comme sait l'être le capital. Film Capitalisme.C'est un film profondément anti-totalitaire. Ou bien qui cherche une totalité non totalitaire. Non sans ironie, un Socialisme.
c'est pour frimer, il a pas dû voir le film de Scott sinon..
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
de la frime, je ne sais pas, si on lit bien son texte, c'est tout de même plus bête encore que la frime; on peut aussi relever une contradiction, s'il y a bien un cinéaste qui ne mérite pas de 10/10, c'est bien Godard, aucun de ses films n'est parfait, n'est rond, accompli, achevé; si Godard travaille dans le fragment, dans la fragmentation, ça l'éloigne définitivement de la note parfaite; la note parfaite c'est la perfectio de la forme achevée qui se possède dans la fin, dans un télos (aristote); elle suppose la totalité achevée, le contraire même d'une esthétique du fragment; dans mon esprit kubrick a fait des films à 10/10 (c'était son but), hawks, Hitch, aussi, des tas de classiques, même "autant en emporte le vent" est un film 10/10, dans son genre, naturellement... mais jamais Godard... y a rien de parfait chez godard, on se souvient peut-être que c'est une des grandes règles de la Nouvelle Vague, le refus de la perfection et de sa morale...
Borges- Messages : 6044
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
c'est profond, l'attribution de notes ! et tu traites renzi d'idiot ? on peut pointer chez toi la contradiction que tu vomis chez lui ; encore une de tes insipides flagorneries, un effet de manche devant le jury. mais à ce jeu tu resquilles, quand tu crois être avocat
tu es procureur devant ton misérable petit jury ; tu fais le droit borges ; tu es empereur de rome. ave.
tu es procureur devant ton misérable petit jury ; tu fais le droit borges ; tu es empereur de rome. ave.
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Et 9,5/10 ça te va Borges? Heureux?
Soyons sérieux, parlons un peu du film. Je l'ai vu, je suis un peu déstabilisé et je ne sais vraiment pas quoi en dire. J'attends vos réactions.
Soyons sérieux, parlons un peu du film. Je l'ai vu, je suis un peu déstabilisé et je ne sais vraiment pas quoi en dire. J'attends vos réactions.
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Lol M..., tu n'étais pourtant pas le dernier à critiquer Renzi
ce que je trouve idiot dans leur façon de faire, c'est qu'ils notent en distribuant des bons et des mauvais points, sans vraiment noter le film lui-même. Cavalier ? Roublard vieux et con : 0 pour Irène. Kiarostami ? Roublard aussi : 0 pour le film avec Binoche. Godard ? Ah, Godard, par principe, parce que SOCIALISME : 10.
Mais les films eux-mêmes ?
Je ne crois pas que Borges critique le fait d'attribuer des notes, il critique la manière dont le fait Renzi pour Film socialisme...
ce que je trouve idiot dans leur façon de faire, c'est qu'ils notent en distribuant des bons et des mauvais points, sans vraiment noter le film lui-même. Cavalier ? Roublard vieux et con : 0 pour Irène. Kiarostami ? Roublard aussi : 0 pour le film avec Binoche. Godard ? Ah, Godard, par principe, parce que SOCIALISME : 10.
Mais les films eux-mêmes ?
Je ne crois pas que Borges critique le fait d'attribuer des notes, il critique la manière dont le fait Renzi pour Film socialisme...
adeline- Messages : 3000
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
la note parfaite c'est la perfectio de la forme achevée qui se possède dans la fin, dans un télos (aristote); elle suppose la totalité achevée, le contraire même d'une esthétique du fragment;
Vous discutiez du Mépris, au début du topic... Y a sûrement un peu d'une esthétique du fragment dans ce film, mais ça n'empêche pas il me semble une "forme achevée qui se possède dans la fin" ; de même pour les Histoire(s), qui ne sont que fragments, et qui atteignent sûrement une forme autosuffisante, ou du moins "parfaite", non ? ça me semble difficile d'opposer si nettement forme parfaite et esthétique du fragment.. (à moins qu'Aristote le dise...)
Je sais pas, j'ai vu film socialisme et il me semble que, malgré tous les fragments, le décousu, etc. (à côté, Notre musique est archi classique dans le déroulement de l'histoire, du muthos), il y a quelque chose qui tient très fort l'ensemble, la forme; par exemple les trois "mouvements de la symphonie" pour reprendre le synopsis, je ne pourrais pas dire ce qui les relie formellement, mais il y a quelque chose, forcément, de formel, un fil invisible, ou microscopique (parce qu'on peut toujours essayer de le découvrir), alors que dans kubrick etc., le fil serait plus visible, mais pas nécessairement plus solide.
Donc j'ai eu ce sentiment d'une forme presque parfaite, mais après c'est peut-être autre chose qui dicte ce sentiment, et alors ça serait le spectateur qui plaquerait sur le film "sa" forme parfaite; mais bon ,c'est pas de la magie non plus.
Leurtillois- Messages : 131
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Borges a écrit:de la frime, je ne sais pas, si on lit bien son texte, c'est tout de même plus bête encore que la frime; on peut aussi relever une contradiction, s'il y a bien un cinéaste qui ne mérite pas de 10/10, c'est bien Godard, aucun de ses films n'est parfait, n'est rond, accompli, achevé; si Godard travaille dans le fragment, dans la fragmentation, ça l'éloigne définitivement de la note parfaite; la note parfaite c'est la perfectio de la forme achevée qui se possède dans la fin, dans un télos (aristote); elle suppose la totalité achevée, le contraire même d'une esthétique du fragment; dans mon esprit kubrick a fait des films à 10/10 (c'était son but), hawks, Hitch, aussi, des tas de classiques, même "autant en emporte le vent" est un film 10/10, dans son genre, naturellement... mais jamais Godard... y a rien de parfait chez godard, on se souvient peut-être que c'est une des grandes règles de la Nouvelle Vague, le refus de la perfection et de sa morale...
bien sûr, je vois ce que tu veux dire Borges, et c'est évidemment vrai pour Film Socialisme. Même si je pense que ER part justement de là par esprit de contradiction pour donner 10/10 à la forme ouverte de Godard et 0/10 au travail de "petit maître" de Kiarostami. En gros ces notes correspondent à son barême à lui qui se déduit à mon avis de la même évaluation que toi. Mais ce comportement ne prouve qu'un attachement invraisemblable pour le système même des notations qui est d'un autre temps. M'enfin il y en a bien qui donnent 5 étoiles à ses vidéos youtube...
ça me semble difficile d'opposer si nettement forme parfaite et esthétique du fragment.. (à moins qu'Aristote le dise...)
Je crois que Rancière évoque tout ça, pas forcément directement à propos de JLG, enfin on sait pas tant parfois sa théorie sur l'art semble inspirée de ce qu'on peut trouver dans le travail du cinéaste (ça n'est d'ailleurs pas un hasard si il a écrit si souvent, et de façon assez exceptionnelle il faut bien le dire, sur le travail du cinéaste). Ce que veux dire Borges, je crois, c'est que les film de Godard d'une manière générale, participent du régime esthétique des arts, d'un régime spécifique du sensible naissant de la puissance d'une pensée devenue étrangère à elle-même. A partir de ce moment-là, il est difficile d'affirmer que tel ou tel film peut prétendre au statut de "forme parfaite" de la part de son auteur. En quelque sorte seuls les spectateurs (nous) peuvent "sauver" le film (en donnant une visibilité à ce qu'il a pensé - on peut parler des Elements pour faire référence à la géométrie - ou qui lui échappe, mais aussi en le contestant, cf les propos de Godard sur son attente d'une critique sérieuse à l'égard de son dernier film, bien sûr il s'agit pas d'être dans la contemplation béate). Les fragments, c'est aussi les fragments que chaque spectateur parvient à arracher peut-être au film en le voyant (parfois un, parfois plusieurs, parfois aucuns, ça dépend si on regarde, voit, revoit, etc..).
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
adeline a écrit:Lol M..., tu n'étais pourtant pas le dernier à critiquer Renzi
ce que je trouve idiot dans leur façon de faire, c'est qu'ils notent en distribuant des bons et des mauvais points, sans vraiment noter le film lui-même. Cavalier ? Roublard vieux et con : 0 pour Irène. Kiarostami ? Roublard aussi : 0 pour le film avec Binoche. Godard ? Ah, Godard, par principe, parce que SOCIALISME : 10.
Mais les films eux-mêmes ?
Je ne crois pas que Borges critique le fait d'attribuer des notes, il critique la manière dont le fait Renzi pour Film socialisme...
Oui mais je ne critique pas Renzi pour le plaisir, je n'ai pas envie de m'acharner sur lui. En l'occurrence -même si je trouve ça contestable- je comprends pourquoi il a mis 10 au Godard; c'est pour bien montrer que c'est un film qui compte, un film qui va servir de "guide" (comme il le dit lui-même) ou de phare pour la revue, un peu à la manière d'Independencia de Raya Martin.
Et par ailleurs il a l'honnêteté d'avouer que les deux zéros attribués à Cavalier et Kiarostami sont de pure mauvaise foi : ce sont des zéros pour marquer le coup, pour bien désigner "l'ennemi". On peut y voir une réponse à Delorme (qui a signé la critique de ces deux films aux Cahiers), lequel, à l'inverse, a descendu Funny People (film labellisé Independencia.fr) et plus encore le film de Raya Martin, traité par dessus la jambe.
Mais je ne suis pas d'accord avec toi quand tu insinues que ce sont d'abord les auteurs qui sont visés. Je pense que Renzi a sincèrement détesté Irène et Copie conforme.
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
les film de Godard d'une manière générale, participent du régime esthétique des arts, d'un régime spécifique du sensible naissant de la puissance d'une pensée devenue étrangère à elle-même.
Le régime esthétique des arts, chez Rancière, c'est pensé historiquement non ? Après le régime représentatif, et à partir de Flaubert, jusqu'à aujourd'hui. C'est cette perspective historique qui me gêne un peu. (si elle existe vraiment chez Rancière, j'affirme rien hein).
bien sûr il s'agit pas d'être dans la contemplation béate
Oui, séparer sentiment subjectif et réflexion critique. Après chacun fait comme il peut...
Leurtillois- Messages : 131
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
ce qui ressort pour moi qui n'ai pas vu le film est que renzi donne envie de le voir et vous non.
le pb avec vous est que vous manquez d'une pensée claire, d'une ligne qui vous empêche comme les invités de bunuel de pouvoir passer le seuil de la porte, curieusement, qui vous retient dans l'amateurisme débridé et vous empêche de passer le seuil un peu plus adulte du "professionnalisme" ( chose contre laquelle vous luttez en vous flagellant ).
le pb avec vous est que vous manquez d'une pensée claire, d'une ligne qui vous empêche comme les invités de bunuel de pouvoir passer le seuil de la porte, curieusement, qui vous retient dans l'amateurisme débridé et vous empêche de passer le seuil un peu plus adulte du "professionnalisme" ( chose contre laquelle vous luttez en vous flagellant ).
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Leurtillois a écrit:les film de Godard d'une manière générale, participent du régime esthétique des arts, d'un régime spécifique du sensible naissant de la puissance d'une pensée devenue étrangère à elle-même.
Le régime esthétique des arts, chez Rancière, c'est pensé historiquement non ? Après le régime représentatif, et à partir de Flaubert, jusqu'à aujourd'hui. C'est cette perspective historique qui me gêne un peu. (si elle existe vraiment chez Rancière, j'affirme rien hein).
C'est quoi exactement ton problème Leurtillois ?
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
ferrare a écrit:ce qui ressort pour moi qui n'ai pas vu le film est que renzi donne envie de le voir et vous non.
le pb avec vous est que vous manquez d'une pensée claire, d'une ligne qui vous empêche comme les invités de bunuel de pouvoir passer le seuil de la porte, curieusement, qui vous retient dans l'amateurisme débridé et vous empêche de passer le seuil un peu plus adulte du "professionnalisme" ( chose contre laquelle vous luttez en vous flagellant ).
il me semblait bien que tu devais te shooter à quelque chose LS, c'est donc à la "pensée claire". Nous on vend pas ça, mais je m'inquiète pas pour toi car je sais que tu as quelques dealers très "pros".
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Salut M...-qui-critique-Renzi-par-nécessité
tu sais, tu peux te dire aussi que Borges, si tu le lis bien, taquine plus qu'il ne descend. C'est surtout histoire de réfléchir, en l'occurrence à ce qui décide d'une notation.
Je comprends aussi tout à fait pourquoi Renzi donne ces notes, quelle importance il donne à tel film et pourquoi. Par contre, et je ne parle que pour moi, j'ai toujours trouvé étrange de noter les films vraiment, d'en faire une chose sérieuse qu'on puisse discuter. Même si c'est toujours amusant. Donc, je trouve ça un peu bizarre, d'autant plus lorsqu'il justifie ses notes par le fait que l'auteur est ci ou ça. Qu'il n'ait pas aimé les films, j'espère bien, ça serait le comble, qu'il aime les films et les descende uniquement pour donner une orientation politique claire à sa revue. Ce que je remarque juste c'est qu'en notant les films en partie pour se démarquer de leurs auteurs et de la démarche de leurs auteurs, pour donner des mauvais points aux réalisateurs, eux on les défend, eux on les descend, il mime très bien la politique des auteurs d'il y a bien longtemps, et je trouve ça un peu..., dépassé ?
Ensuite, je dois bien te dire que de se donner Cavalier comme ennemi numéro un, ça me fait rire, un peu... N'y a-t-il pas d'autres cinéastes plus important à critiquer ? Par exemple, ils se donnent Cavalier comme bête noire, et défendent The Hurt Locker, horrible film dégueulasse. Je trouve ça incohérent.
tu sais, tu peux te dire aussi que Borges, si tu le lis bien, taquine plus qu'il ne descend. C'est surtout histoire de réfléchir, en l'occurrence à ce qui décide d'une notation.
Je comprends aussi tout à fait pourquoi Renzi donne ces notes, quelle importance il donne à tel film et pourquoi. Par contre, et je ne parle que pour moi, j'ai toujours trouvé étrange de noter les films vraiment, d'en faire une chose sérieuse qu'on puisse discuter. Même si c'est toujours amusant. Donc, je trouve ça un peu bizarre, d'autant plus lorsqu'il justifie ses notes par le fait que l'auteur est ci ou ça. Qu'il n'ait pas aimé les films, j'espère bien, ça serait le comble, qu'il aime les films et les descende uniquement pour donner une orientation politique claire à sa revue. Ce que je remarque juste c'est qu'en notant les films en partie pour se démarquer de leurs auteurs et de la démarche de leurs auteurs, pour donner des mauvais points aux réalisateurs, eux on les défend, eux on les descend, il mime très bien la politique des auteurs d'il y a bien longtemps, et je trouve ça un peu..., dépassé ?
Ensuite, je dois bien te dire que de se donner Cavalier comme ennemi numéro un, ça me fait rire, un peu... N'y a-t-il pas d'autres cinéastes plus important à critiquer ? Par exemple, ils se donnent Cavalier comme bête noire, et défendent The Hurt Locker, horrible film dégueulasse. Je trouve ça incohérent.
adeline- Messages : 3000
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Nous sommes allés découvrir le film hier, pour l'instant nous sommes assez partagés sur la première partie je crois, celle qui peut-être fait le plus d'effet car la plus inattendue de la part de Godard, et ce d'autant plus qu'elle est censée introduire les spectateurs dans le film (absence totale de confort recherchée).
Certains y voient un régime d'images dégueulasses un peu douteux car visant les passagers pépères de la croisière (en train de bouffer, de danser, de nager..). Godard semble filmer à hauteur d'individu plutôt qu'à hauteur d'homme. C'est une des rares fois ou le cinéaste filme ouvertement ceux qui ne savent pas qui est Godard, qui vivent aussi bien sans lui, ce qui crée quelque chose d'assez sombre, le cinéaste semble en absence (il affirme d'ailleurs avoir travaillé à la manière des touristes sur le bâteau, en filmant à partir d'appareils photos). Comme dirait le titre d'un film de Kiarostami : "Godard passe et la vie continue". Ceci est relevé par quelques séquences où des individualités peuvent encore trouver exceptionnellement une certaine beauté, mais à la condition que le génie passe par là et modifie la donne. Comment filmer ce qui est déjà massivement filmé et photographié par tous, Godard en parle aussi dans les entretiens récents...
D'autres voient dans ces images étranges quelques références à la peinture, le pointillisme, Seurat (Godard dit d'ailleurs qu'il a fait ce film à la manière d'une peinture). Cependant la barmaid n'est plus celle des Folies Bergères, elle sait qu'elle est filmée, et pourquoi la prendre de profil ? D'une façon générale, Godard a sans doute un problème avec les lumières artificielles du lieu, du bâteau. La terrasse, l'extérieur devient une sorte d'exutoire, offre un horizon (même si crépusculaire), celui de nos humanités (troisième partie) ?
La scène irrésistible de la conférence avec Badiou est unanimement appréciée. Badiou, seul dans l'amphi, kamikaze, voix de la philosophie proclamant comme un manifeste le retour de la géométrie. La scène est à l'image du film : en lutte, jusqu'au coup de pied au cul final ("Quand la loi n'est pas juste, la justice passe avant la loi") avant que les lumières de la salle ne se rallument brutalement.
Certains y voient un régime d'images dégueulasses un peu douteux car visant les passagers pépères de la croisière (en train de bouffer, de danser, de nager..). Godard semble filmer à hauteur d'individu plutôt qu'à hauteur d'homme. C'est une des rares fois ou le cinéaste filme ouvertement ceux qui ne savent pas qui est Godard, qui vivent aussi bien sans lui, ce qui crée quelque chose d'assez sombre, le cinéaste semble en absence (il affirme d'ailleurs avoir travaillé à la manière des touristes sur le bâteau, en filmant à partir d'appareils photos). Comme dirait le titre d'un film de Kiarostami : "Godard passe et la vie continue". Ceci est relevé par quelques séquences où des individualités peuvent encore trouver exceptionnellement une certaine beauté, mais à la condition que le génie passe par là et modifie la donne. Comment filmer ce qui est déjà massivement filmé et photographié par tous, Godard en parle aussi dans les entretiens récents...
D'autres voient dans ces images étranges quelques références à la peinture, le pointillisme, Seurat (Godard dit d'ailleurs qu'il a fait ce film à la manière d'une peinture). Cependant la barmaid n'est plus celle des Folies Bergères, elle sait qu'elle est filmée, et pourquoi la prendre de profil ? D'une façon générale, Godard a sans doute un problème avec les lumières artificielles du lieu, du bâteau. La terrasse, l'extérieur devient une sorte d'exutoire, offre un horizon (même si crépusculaire), celui de nos humanités (troisième partie) ?
La scène irrésistible de la conférence avec Badiou est unanimement appréciée. Badiou, seul dans l'amphi, kamikaze, voix de la philosophie proclamant comme un manifeste le retour de la géométrie. La scène est à l'image du film : en lutte, jusqu'au coup de pied au cul final ("Quand la loi n'est pas juste, la justice passe avant la loi") avant que les lumières de la salle ne se rallument brutalement.
Invité- Invité
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Bonjour,
(NB : je n'ai pas lu les propos de JM qui précèdent juste ce message, parce que ce film là, j'espère bien le voir sous peu. Surtout je ne veux pas être guidé par du langage lorsque je le verrai. Je vais tâcher de le voir. On verra bien, donc.)
llrlc
(NB : je n'ai pas lu les propos de JM qui précèdent juste ce message, parce que ce film là, j'espère bien le voir sous peu. Surtout je ne veux pas être guidé par du langage lorsque je le verrai. Je vais tâcher de le voir. On verra bien, donc.)
L'absence de Jean-Luc Godard au festival de Cannes est un événement culturel majeur. Non pas dans le sens médiatique, non pas comme des dizaines d'"événements" chaque jour utilisés comme événement par les médias, et que l'on nomme ainsi justement pour les occulter. D'ailleurs les journalistes n'en parlent pas. Trois jours après personne n'en dit plus rien. Parce que cet événement, rien ne peut l'occulter, sinon un silence de mort.
L'absence de Jean-Luc Godard au festival de Cannes est un événement culturel majeur, non pas seulement parce que Godard a choisi de ne pas s'y rendre, mais parce qu'il ne peut pas s'y rendre. Godard ne peut pas se rendre à Cannes, parce que sa présence, sa présence physique, est tout ce qui est attendu de lui, à Cannes. "Ce n'est pas vraiment son film que l'on attendait ici, mais en revanche sa présence était en soi un événement", caquetait un journaliste lundi, vers midi, dans son gros micro estampillé canal +. "Film - JLG - Socialisme" est un événement artistique majeur. "Eloge de l'amour" pouvait ne pas l'être, "filmé avec les yeux, pas assez avec les mains". "Notre Musique" est peut-être le plus grand film à ce jour de son auteur. Le dernier en date est très important aussi, j'en suis sûr (je sais pas encore tout à fait pourquoi, je l'ai pas encore vu). Mais tout le monde s'en fiche. Surtout, personne ne veut le (sa)voir. Encore moins l'écouter. Pas de sons, pas d'images. La présence du cinéaste aurait été un événement (dans quel ordre ? on ne sait pas...). Son absence, en tout cas, en est un. Et terrifiant.
L'absence de Jean-Luc Godard au festival de Cannes est un événement culturel majeur, "suite à un problème de type grec". Le pognon n'est pas en cause. Certes Godard aurait du mal à boucler le bilan financier de sa société. Mais le fric n'est pas en cause. Le problème de type grec est un problème de communication. Godard n'a plus droit de cité. Voilà un problème de type grec.
L'absence de Jean-Luc Godard au festival de Cannes est un événement culturel majeur. Et c'est un problème grave, parce que Godard est le plus grand cinéaste vivant, et que son oeuvre est de celles que les peuples devraient méditer. Or, personne ne veut le savoir. Les troyens non plus ne voulaient pas regarder à l'intérieur du cheval. Et c'était un problème de type grec.
L'absence de Jean-Luc Godard au festival de Cannes est la seule chance, ténue, infime, et malheureusement ridicule, que "Film - JLG - Socialisme" soit vraiment vu par quelques personnes là-bas ("que l'oeuvre soit connue, et pas le nom de son auteur"). C'est loin d'être acquis. "C'est pas que c'est peine perdue, c'est qu'il n'y a plus de peine". Un problème de type grec.
L'absence de Jean-Luc Godard au festival de Cannes est la dernière tentative (en date) d'un immense artiste pour montrer son oeuvre. Parce que désormais Jean-Luc Godard est un poète maudit. Lorsqu'Homère chantait, la Grèce s'asseyait en cercle, médusée. Dans le cas présent, ça devient bien pire qu'un problème "de type grec". C'est bien pire que les dettes. C'est un problème grec. C'est de l'Histoire.
llrlc
Dernière édition par Van Stratten le Jeu 20 Mai 2010 - 14:02, édité 1 fois
Van Stratten- Messages : 165
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
L'absence de Jean-Luc Godard au festival de Cannes est un événement culturel majeur
un truc sans importance, donc; Godard distinguait, comme bien d'autres, la culture et l'art; ça relativise tout; le problème, c'est la Grèce, pas le film de godard, ou sa venue ou non venue à cannes; c'est juste un événement médiatique; culturel, autrement dit, de la pub, de la communication; sinon : regardez vers la Grèce dit Godard, et pas vers moi, ni vers mon film; c'est juste un film. Paraît qu'homère n'a pas existé, d'autres disent qu'il était turc...
Godard poète maudit, soyons sérieux;
Borges- Messages : 6044
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Lyrisme à son point d'incandescence... Accomplissement, dépassement, fulgurance... épopée, triomphe, gloire et trompettes... tous les régimes d'image possibles venant coexister, proliférer, se répondre... Grande Forme... L'art de la Saturation, celui d'un ré-enchantement du monde... l'art de la vitesse de la pensée... Un Tout-image traversé strate par strate, chacune saisie selon ses propriétés, son épaisseur, sa viscosité... comme une flèche qui fend l'espace, et cette flèche serait le temps... exploration sans filet du plan d'immanence... deux-en-un matière et mémoire... la concurrence a un siècle de retard... l'acte de se dresser dans un monde presque désert... dans le monde de la reptation, du crawl... et de marcher sur l'eau... spectateur débordé, pantelant, hagard... appel impérieux à la subversion... et en même temps, fin de partie, désespoir eyes wide open...
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Par là, le film de JZK nous offre une clé de lecture pour Film Socialisme, le film très attendu de JLG. Ces deux cinéastes ont, de toute évidence, le même désir. Un désir d'images
(Renzi, opposant JZK et JLG à Kiarostami)
"Chez kiarostami, la rencontre avec la forme imaginale dominante du poème, mais aussi avec toutes les formes - historiquement non contemporaines les unes des autres - du désir d'image, du besoin d'image, d'interdit de l'image. "
(Rancière en 2000 parlant de ce qui l'intéresse chez quelques cinéastes qui l'intéressent, WKW, costa, kiarostami, HHH, Sokourov... )
ce qui pue dans le texte de ER, c'est le portrait qu'il fait de Kiarostami en dictateur qui jouit de son pouvoir absolu sur le pauvre spectateur réduit à l'état de cobaye; on a le sentiment qu'il parle de bien autre chose, de l'iran et de son président; il a même des accents à la Bernardhenrilévygluksmanetdesautres, quand il réduit l'oeuvre de K à un truc totalitaire...
Borges- Messages : 6044
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
balthazar claes a écrit:Lyrisme à son point d'incandescence... Accomplissement, dépassement, fulgurance... épopée, triomphe, gloire et trompettes... tous les régimes d'image possibles venant coexister, proliférer, se répondre... Grande Forme... L'art de la Saturation, celui d'un ré-enchantement du monde... l'art de la vitesse de la pensée... Un Tout-image traversé strate par strate, chacune saisie selon ses propriétés, son épaisseur, sa viscosité... comme une flèche qui fend l'espace, et cette flèche serait le temps... exploration sans filet du plan d'immanence... deux-en-un matière et mémoire... la concurrence a un siècle de retard... l'acte de se dresser dans un monde presque désert... dans le monde de la reptation, du crawl... et de marcher sur l'eau... spectateur débordé, pantelant, hagard... appel impérieux à la subversion... et en même temps, fin de partie, désespoir eyes wide open...
C'est un roc!...c'est un pic!...c'est un cap! ...
l'autre cap
Borges- Messages : 6044
Re: Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
un truc sans importance, donc; Godard distinguait, comme bien d'autres, la culture et l'art; ça relativise tout; le problème, c'est la Grèce, pas le film de godard, ou sa venue ou non venue à cannes; c'est juste un événement médiatique; culturel, autrement dit, de la pub, de la communication; sinon : regardez vers la Grèce dit Godard, et pas vers moi, ni vers mon film; c'est juste un film. Paraît qu'homère n'a pas existé, d'autres disent qu'il était turc...
Les spectres connaîtraient-ils un problème de type grec ?
Van Stratten- Messages : 165
Page 3 sur 11 • 1, 2, 3, 4 ... 9, 10, 11
Sujets similaires
» La méprise : Yoshida / Godard
» Sauve qui peut (la vie), Jean-Luc Godard (1979)
» Yves Klein et Jean-Luc Godard rue Campagne Première : chutes et envols
» Jean-Claude Brisseau
» Et si Godard avait raison?
» Sauve qui peut (la vie), Jean-Luc Godard (1979)
» Yves Klein et Jean-Luc Godard rue Campagne Première : chutes et envols
» Jean-Claude Brisseau
» Et si Godard avait raison?
Page 3 sur 11
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum