Jean-Claude Brisseau
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Jean-Claude Brisseau
J'ai envie de parler de ce curieux cinéaste pour qui j'ai des sentiments très ambivalents et de connaître votre avis sur son oeuvre. Et pourquoi pas sur sa vie. Puisqu'il est presque davantage connu maintenant pour le procès qu'il eut avec ses actrices que pour son cinéma.
Il y a chez Brisseau, une puissance d'invention et une sorte de pureté dévoyée qui font que je regarde ses films, sachant qu'ils me surprendront. Par l'audace du mauvais goût, ainsi que par ce parfum de fausse note qui est souvent signe des tentatives les plus honnêtes des artistes indépendants. Et en même temps, je ne peux m'empêcher de vouloir corriger ses films, de leur trouver d'étranges défauts, de vouloir recoudre les trous des scénarios.
Comme si j'avais en face de moi, des sortes de chef-d'oeuvre écrits avec maladresse. Brisseau est à la fois attachant et bancal. Élevé et factice. Hésitant entre le réalisme où il excelle, et des idées bizarres, semi mystiques et qui interviennent presque toujours d'une façon inappropriée dans ses films.
Ses derniers essais par exemple sont presque indéfendables, et pourtant il est le seul à continuer d'écrire des dialogues rohmériens et à tenter la littérature orale. A mélanger l'érotisme et la poésie.
J'ai vu la plupart de ses films, et je n'arrive toujours pas à me décider sur son compte. Et à comprendre cette oeuvre si déséquilibrée. Qui va "Du bruit et à la fureur" (assez magnifique et très imparfait) à ce curieux film bavard et assez toc qu'est "Les anges exterminateurs".
Tout un parcours intéressant justement par ses hauts et ses bas. Une oeuvre personnelle qui trouve sa valeur dans la volonté de ne pas se protéger, jusqu'au risque de l'erreur. Voir un Brisseau donne l'impression d'avoir passé du temps avec l'homme Brisseau, de le connaître. Il n'y a pas vraiment de médiation art/spectateur. Il est un des derniers à être à ce point extrémiste dans le non-professionnalisme (avec Mocky ?)
Voilà. J'espère avoir été clair. S'il y a parmi vous des admirateurs ou des contempteurs, vous pouvez répondre. Ou si votre avis est éclairé.
Il y a chez Brisseau, une puissance d'invention et une sorte de pureté dévoyée qui font que je regarde ses films, sachant qu'ils me surprendront. Par l'audace du mauvais goût, ainsi que par ce parfum de fausse note qui est souvent signe des tentatives les plus honnêtes des artistes indépendants. Et en même temps, je ne peux m'empêcher de vouloir corriger ses films, de leur trouver d'étranges défauts, de vouloir recoudre les trous des scénarios.
Comme si j'avais en face de moi, des sortes de chef-d'oeuvre écrits avec maladresse. Brisseau est à la fois attachant et bancal. Élevé et factice. Hésitant entre le réalisme où il excelle, et des idées bizarres, semi mystiques et qui interviennent presque toujours d'une façon inappropriée dans ses films.
Ses derniers essais par exemple sont presque indéfendables, et pourtant il est le seul à continuer d'écrire des dialogues rohmériens et à tenter la littérature orale. A mélanger l'érotisme et la poésie.
J'ai vu la plupart de ses films, et je n'arrive toujours pas à me décider sur son compte. Et à comprendre cette oeuvre si déséquilibrée. Qui va "Du bruit et à la fureur" (assez magnifique et très imparfait) à ce curieux film bavard et assez toc qu'est "Les anges exterminateurs".
Tout un parcours intéressant justement par ses hauts et ses bas. Une oeuvre personnelle qui trouve sa valeur dans la volonté de ne pas se protéger, jusqu'au risque de l'erreur. Voir un Brisseau donne l'impression d'avoir passé du temps avec l'homme Brisseau, de le connaître. Il n'y a pas vraiment de médiation art/spectateur. Il est un des derniers à être à ce point extrémiste dans le non-professionnalisme (avec Mocky ?)
Voilà. J'espère avoir été clair. S'il y a parmi vous des admirateurs ou des contempteurs, vous pouvez répondre. Ou si votre avis est éclairé.
Re: Jean-Claude Brisseau
Hello Rotor,
Je connais assez mal Brisseau, d'abord parce que j'étais assez rebuté par sa réputation sulfureuse, et puis, la bande-annonce des Anges Exterminateurs on aurait dit un mauvais téléfilm érotique, c'était bien laid.
Cela étant, j'avais le dvd de Noce Blanche depuis longtemps, acheté pour une bouchée de pain et que j'ai fini par regarder récemment. Ce que tu dis du bonhomme correspond assez bien à ce que j'en ai vu. Il côtoie le pire comme le meilleur. Je me demandais parfois si le mauvais goût de certains plans, certaines musiques sirupeuses était voulu ou si c'était simplement que le film a sacrément mal vieilli.
Et puis, ce fantasme de la petite étudiante aguicheuse assorti au cliché du vieux prof de philo avec sa sacoche en cuir, franchement...
Pourtant en dépit de tout ça il m'en reste quelque chose qui tient à quoi ? Je ne sais pas, sa manière de filmer ses acteurs peut-être. On sent beaucoup de tendresse pour eux, pour leurs corps...
En cherchant des images du film sur Google, je retombe sur ce plan oublié :
Fétichisme de la nuque adolescente...son genou de Claire à lui, je suppose.
Je connais assez mal Brisseau, d'abord parce que j'étais assez rebuté par sa réputation sulfureuse, et puis, la bande-annonce des Anges Exterminateurs on aurait dit un mauvais téléfilm érotique, c'était bien laid.
Cela étant, j'avais le dvd de Noce Blanche depuis longtemps, acheté pour une bouchée de pain et que j'ai fini par regarder récemment. Ce que tu dis du bonhomme correspond assez bien à ce que j'en ai vu. Il côtoie le pire comme le meilleur. Je me demandais parfois si le mauvais goût de certains plans, certaines musiques sirupeuses était voulu ou si c'était simplement que le film a sacrément mal vieilli.
Et puis, ce fantasme de la petite étudiante aguicheuse assorti au cliché du vieux prof de philo avec sa sacoche en cuir, franchement...
Pourtant en dépit de tout ça il m'en reste quelque chose qui tient à quoi ? Je ne sais pas, sa manière de filmer ses acteurs peut-être. On sent beaucoup de tendresse pour eux, pour leurs corps...
En cherchant des images du film sur Google, je retombe sur ce plan oublié :
Fétichisme de la nuque adolescente...son genou de Claire à lui, je suppose.
Re: Jean-Claude Brisseau
Je recommande "De bruit et de fureur" qui contient quelques scènes d'anthologie et qui est inclassable. Ça ressemble un peu à un film de Pialat mais qui divague. Il est question d'enfance, de cruauté et de banlieue. Le film est inabouti, mais visionnaire.
C'est en tout cas, une aberration réussie.
Et qui contient une scène extraordinaire de tir sur cible dans un appartement avec Bruno Cremer. Et autres inventions violentes et moments d'apaisement dans un climat bizarre de déréliction et d'abandon.
C'est à voir en tout cas. Et je m'étonne qu'Arte ne le diffuse pas, car j'aimerais bien le revoir...
C'est en tout cas, une aberration réussie.
Et qui contient une scène extraordinaire de tir sur cible dans un appartement avec Bruno Cremer. Et autres inventions violentes et moments d'apaisement dans un climat bizarre de déréliction et d'abandon.
C'est à voir en tout cas. Et je m'étonne qu'Arte ne le diffuse pas, car j'aimerais bien le revoir...
Dernière édition par Rotor le Dim 6 Fév 2011 - 21:10, édité 1 fois
Re: Jean-Claude Brisseau
Voici une image de la scène où Cremer s'entraîne à tirer sur des photos d'indiens dans son appartement. Tandis que son fils reçoit un invité dans sa chambre.
C'est un plan assez stupéfiant !
Re: Jean-Claude Brisseau
largo :
Fétichisme de la nuque adolescente...son genou de Claire à lui, je suppose.
Ou sa Marie-Antoinette ?
Invité- Invité
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