Tarantino : Django Unchained
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Re: Tarantino : Django Unchained
Malheureusement ce n'est pas lié à Lincoln mais à l'époque. Tout le monde n'avait pas à la fois l'intégrité et la clarté intellectuelle de Schoelcher, en tout cas chez les gouvernants.
Cela rappelle ce qui se passe en Belgique à la fin du XIXème siècle (je sais que la situation liée à l'esclavagisme aux USA est différente de la question de l'impérialisme colonial, même si elles se rencontrent, au Libéria par exemple), le paternalisme colonial était sante doute plus important à gauche au Parti Ouvrier Belge qu'à droite dans des milieux plus nationalistes, on trouvait chez quelqu'un Emile Vandevelde une vision positiviste à la fois émancipatrice et différentialiste du développement de l'humanité. D'un autre côté, précisément à cause de cet intérêt et de cette idéologie, Vandevelde enquêtait sur le système colonial mis en place par Léopold II et le critiquait, et le racisme implicite qui justifie l'impérialisme par un "posivitisme" différencialiste était discuté par les différentes tendances du POB.
Cela rappelle ce qui se passe en Belgique à la fin du XIXème siècle (je sais que la situation liée à l'esclavagisme aux USA est différente de la question de l'impérialisme colonial, même si elles se rencontrent, au Libéria par exemple), le paternalisme colonial était sante doute plus important à gauche au Parti Ouvrier Belge qu'à droite dans des milieux plus nationalistes, on trouvait chez quelqu'un Emile Vandevelde une vision positiviste à la fois émancipatrice et différentialiste du développement de l'humanité. D'un autre côté, précisément à cause de cet intérêt et de cette idéologie, Vandevelde enquêtait sur le système colonial mis en place par Léopold II et le critiquait, et le racisme implicite qui justifie l'impérialisme par un "posivitisme" différencialiste était discuté par les différentes tendances du POB.
Dernière édition par Tony le Mort le Mar 22 Jan 2013 - 16:55, édité 1 fois
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Re: Tarantino : Django Unchained
C'est cela qui est assez difficile à cerner dans la colonisation belge du Congo sous Léopold II (où finalement l'on peut aussi parler d'esclavagisme), il est aisé pour les plus conservateurs de reconnaître les effets catastrophiques du systèmes alors mis en place, dans la mesure où il n'est pas le résultat d'une idéologie qui pourrait encore à présent être exploitée politiquement. Pourtant la colonisation obéissait bien à un programme. Il est souvent critiqué comme archaïque, mais pas forcément perçu comme un problème.
Cé c'est un peu le sens de ce que dit Hanna Arendt dans son livre sur l'Impérialisme: ce qui a fait problème dans le colonialisme, c'est souvent qu'il n'était pas perçu comme un problème dans les puissance coloniales elles-mêmes ,alors qu'il pose problème, chez Arendt c'est le colonialisme qui a créé une situation où qu'une crise de surproduction économique aussi l'idée de classe sociales elles-aussi considérées comme en surplus.
Cé c'est un peu le sens de ce que dit Hanna Arendt dans son livre sur l'Impérialisme: ce qui a fait problème dans le colonialisme, c'est souvent qu'il n'était pas perçu comme un problème dans les puissance coloniales elles-mêmes ,alors qu'il pose problème, chez Arendt c'est le colonialisme qui a créé une situation où qu'une crise de surproduction économique aussi l'idée de classe sociales elles-aussi considérées comme en surplus.
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Re: Tarantino : Django Unchained
Pour ceux qui l'ont vu (pas moi donc), est-ce que Tarantino fait une uchronie comme dans "Inglorious" ? À savoir, est-ce qu'il transforme l'histoire "officielle" pour en proposer une alternative façon Hitler mourant sous le celluloïds ?
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Re: Tarantino : Django Unchained
Mangeclous a écrit:Pour ceux qui l'ont vu (pas moi donc), est-ce que Tarantino fait une uchronie comme dans "Inglorious" ? À savoir, est-ce qu'il transforme l'histoire "officielle" pour en proposer une alternative façon Hitler mourant sous le celluloïds ?
salut et bienvenue valeureux Mangeclous
L'uchronie suppose des faits, des événements, des personnages historiques établis et une variation de ces faits : une bataille perdue, gagnée; césar qui échapperait à son assassinat.
sans avoir encore vu le film, il me semble que non.
Borges- Messages : 6044
Re: Tarantino : Django Unchained
ça se passe deux ans avant la guerre civile, et tout est historiquement à peu près normal. C'est un film de super-héros on ne peut plus classique, en fait.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Tarantino : Django Unchained
Borges a écrit:
salut et bienvenue valeureux Mangeclous
j'ai rien contre dire ça mais c'est quand même marrant cette attention scrupuleuse que tu accorde aux noms.
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Re: Tarantino : Django Unchained
Dr. Apfelgluck a écrit: Certes, c'est un schéma également présent dans le cinéma US où les habitants du Sud sont soit tous des paysans arriérés racistes primaires ou des aristocrates planteurs féodaux et froids (comme dans "Stagecoach").
Gone with the wind (même année que Stagecoach) c'était, dans sa peinture des gens du sud, quand même plutôt (très) pro-sud, si je me souviens bien.
gertrud04- Messages : 241
Re: Tarantino : Django Unchained
slimfast a écrit:Borges a écrit:
salut et bienvenue valeureux Mangeclous
j'ai rien contre dire ça mais c'est quand même marrant cette attention scrupuleuse que tu accorde aux noms.
what's in a name? demandait joyce, après shakespeare
Borges- Messages : 6044
Re: Tarantino : Django Unchained
oui c'est justement ce que je te dis, cette attention scrupuleuse aux noms : Joyce, Shakespeare ...
y'a fort à parier que si Ford s'appelait différemment il en irait autrement ...
y'a fort à parier que si Ford s'appelait différemment il en irait autrement ...
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Re: Tarantino : Django Unchained
slimfast a écrit:oui c'est justement ce que je te dis, cette attention scrupuleuse aux noms : Joyce, Shakespeare ...
y'a fort à parier que si Ford s'appelait différemment il en irait autrement ...
c'est la question : aurait-il pu s'appeler autrement, et avoir fait les films qu'il a faits?
Borges- Messages : 6044
Re: Tarantino : Django Unchained
Stéphane Pichelin a écrit:il s'appelait autrement.
oui, mais il n'a pas fait (signé) de films (je crois) sous ce autre nom; donc, aurait-il pu s'appeler autrement?
Borges- Messages : 6044
Re: Tarantino : Django Unchained
oui mais nous si on on voulait on pourrait l'appeler autrement : on pourrait dire maintenant, Ford c'est Bunuel, et c'est vrai que quand tu penses à ça ça change tout, le problème c'est que je ne sais pas dans quel ordre, le nom précède, ou il suit ou il accompagne où il surgit à un certain moment : mamma mia quel casse tête !
Invité- Invité
Re: Tarantino : Django Unchained
slimfast a écrit:oui mais nous si on on voulait on pourrait l'appeler autrement : on pourrait dire maintenant, Ford c'est Bunuel, et c'est vrai que quand tu penses à ça ça change tout, le problème c'est que je ne sais pas dans quel ordre, le nom précède, ou il suit ou il accompagne où il surgit à un certain moment : mamma mia quel casse tête !
on ne pourrait pas, parce que "ford" ne signifie rien d'autre (d'un certain point de vue, et de manière vraiment très simple) que "l'auteur de "fort apache", de...", alors que "bunuel " signifie "l'auteur de viridiana..." : si tu dis ford c'est bunuel tu dis que le même mec a réalisé à la fois la filmographie de ford et celle de bunuel...
la logique s'est intéressé au cas des noms propres :
http://www.lyber-eclat.net/lyber/marconi/9.html
Borges- Messages : 6044
Re: Tarantino : Django Unchained
c'était juste pour le fun.Borges a écrit:Stéphane Pichelin a écrit:il s'appelait autrement.
oui, mais il n'a pas fait (signé) de films (je crois) sous ce autre nom; donc, aurait-il pu s'appeler autrement?
sinon, il me semble qu'il a signé ses premiers films sous le pseudo de Jack Ford. d'après McBride, il aurait pris ce pseudo parce que c'était celui d'un acteur qu'il devait remplacer, et comme son frère se faisait déjà appeler Ford... quelques années plus tard, John Ford aurait auditionné le Jack Ford "original". marrant.
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Re: Tarantino : Django Unchained
Borges a écrit:slimfast a écrit:oui mais nous si on on voulait on pourrait l'appeler autrement : on pourrait dire maintenant, Ford c'est Bunuel, et c'est vrai que quand tu penses à ça ça change tout, le problème c'est que je ne sais pas dans quel ordre, le nom précède, ou il suit ou il accompagne où il surgit à un certain moment : mamma mia quel casse tête !
on ne pourrait pas, parce que "ford" ne signifie rien d'autre (d'un certain point de vue, et de manière vraiment très simple) que "l'auteur de "fort apache", de...", alors que "bunuel " signifie "l'auteur de viridiana..." : si tu dis ford c'est bunuel tu dis que le même mec a réalisé à la fois la filmographie de ford et celle de bunuel...
la logique s'est intéressé au cas des noms propres :
http://www.lyber-eclat.net/lyber/marconi/9.html
oui toujours le même problème : les anonymes et ceux qui ont un nom.
Invité- Invité
Re: Tarantino : Django Unchained
Q. T. : J'aime le western en général, y compris certains westerns allemands, notamment la série des Winnetou. Néanmoins j'ai toujours été fasciné par les westerns spaghettis, leur esthétique, car ils ont un côté opératique, plus grand que nature. Les westerns italiens sont surréalistes : la violence y est extrême, comme les héros, les méchants ou la souffrance. Et il y a aussi cet humour potache que j'adore. Je me souviens que le premier livre de cinéma qui m'ait vraiment marqué au débuts des années 80 s'intitulait Western-spaghetti : un opéra de la violence. C'est justement ce que j'ai toujours voulu faire, d’alleurs, j'aimerais que l'on puisse dire que tous mes films sont des « opéras de violence » !
Q. T. : Mon propos n'est absolument pas d'alléger la description de l'esclavage. Au contraire, je voulais que mon film soit dérangeant. L'esclavage est le deuxième holocauste américain ! Cela a été écrit, décrit, mais on ne l'a jamais montré de façon réaliste au cinéma. Pour moi, l'histoire avait plus de sens, était plus puissante, si elle était présentée à travers un genre comme le western-spaghetti qui permet l'aventure et une forme d'excitation absente des films historiques. Dans les téléfilms historiques, on a l'impression que c'est montré de façon distanciée, comme si c’était sous verre. Je n'avais pas l'intention d'adoucir les choses. Moi, au contraire, je voulais projeter le spectateur au milieu de l'histoire, sans ce côté distancié, un peu comme dans La Liste de Schindler qui vous balance de l'autre côté des barbelés. J'avais envie que Django unchained traite du voyage initiatique de mon personnage et que l'esclavage n'apparaisse qu'en toile de fond.
http://www.bakchich.info/sport/2013/01/24/tarantino-je-nen-ai-rien-a-foutre-de-spike-lee-62139
Je vois pas bien comment on peut concilier goût de la "violence surréaliste", et souci de rendre la vérité et le sens de l'histoire. Ni en quoi l'ultra-maniérisme potache équivaudrait à réduire la "distance" avec la question de l'esclavage. Rien de plus réaliste, de plus dérangeant que la violence déréalisée, selon Tarantino. C'est complètement idiot. Depuis qu'il s'attaque aux grands sujets, Tarantino étale au grand jour la totale vacuité de son esthétique. En gros il affirme, avec une audace inouïe qu'il est contre l'esclavage (wahou). Tout en ne crachant pas sur l'idée de faire d'innocentes plaisanteries sur ce sujet. C'est bien pratique : le beurre de la dignité morale, et l'argent du beurre de l'ultra-violence "potache".
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Tarantino : Django Unchained
Tarantino ne fait pas d'opéra mais de l'opérette.
L'opéra réclame du premier degré, de la mythologie, du classicisme.
L'opéra c'est ceci (un médiéval prit dans la violence moderne) :
Ou cela (un moderne prit dans la violence médiévale) :
L'opéra réclame du premier degré, de la mythologie, du classicisme.
L'opéra c'est ceci (un médiéval prit dans la violence moderne) :
Ou cela (un moderne prit dans la violence médiévale) :
Invité- Invité
Re: Tarantino : Django Unchained
Citez moi un autre film américain ou l'on voit aussi frontalement le dénigrement absolu de la population blanche des usa du milieu du 19em siecle envers les noirs americains. Jamais je n'ai vu un film aussi impitoyable avec la mechancete gratuite des blancs de cette epoque.
Donner a voir une plantation américaine comme le coeur du mal, ça ne montre qu'une seule chose sur Tarentino, il n'est pas que dans le recyclage le bonhomme, il fait voir des choses que personne avant lui n'avait fait voir.
Il dit merde a D.W.Griffith, a naissance d'une nation et toute ces fausses valeurs historique ( faut a voir bon dos pour dire tarentino filme des choses farfelues et ne pas décrié en même temps griffith ou ford sur la vérité ressenti de l'époque ). Même unforgiven qui se voulait décapant sur le vernis des héros, leurs part d'ombre, leurs arrangement avec la vérité, n'est pas a la hauteur ( mais eastwood a t il vraiment de la hauteur quand on voit ses prises de positions franchement border ligne en matière de politique intérieur ).
Django sanglant, soit, Django, héros pour ado, soit, mais django a pour lui un recadrage bien senti de l'époque du far-west. Tarentino c'est le retour du refoulé, le sang qui sort de l'ascenceur dans shining, ce qui remonte a la surface de l'écran et gicle en pleine face après plus d'un siècle de bêtise idéologique blanche us au ciné. Tarentino filme la plongé au coeur du mal, dans la gueule du loup avec la peur panique et la stridence des violons dans full Metal jacket. Mais c'est aussi le dépassement de cette peur, le dépassement de cette malédiction, la libération de celle-ci, son affrenchissement.
Donner a voir une plantation américaine comme le coeur du mal, ça ne montre qu'une seule chose sur Tarentino, il n'est pas que dans le recyclage le bonhomme, il fait voir des choses que personne avant lui n'avait fait voir.
Il dit merde a D.W.Griffith, a naissance d'une nation et toute ces fausses valeurs historique ( faut a voir bon dos pour dire tarentino filme des choses farfelues et ne pas décrié en même temps griffith ou ford sur la vérité ressenti de l'époque ). Même unforgiven qui se voulait décapant sur le vernis des héros, leurs part d'ombre, leurs arrangement avec la vérité, n'est pas a la hauteur ( mais eastwood a t il vraiment de la hauteur quand on voit ses prises de positions franchement border ligne en matière de politique intérieur ).
Django sanglant, soit, Django, héros pour ado, soit, mais django a pour lui un recadrage bien senti de l'époque du far-west. Tarentino c'est le retour du refoulé, le sang qui sort de l'ascenceur dans shining, ce qui remonte a la surface de l'écran et gicle en pleine face après plus d'un siècle de bêtise idéologique blanche us au ciné. Tarentino filme la plongé au coeur du mal, dans la gueule du loup avec la peur panique et la stridence des violons dans full Metal jacket. Mais c'est aussi le dépassement de cette peur, le dépassement de cette malédiction, la libération de celle-ci, son affrenchissement.
glj- Messages : 518
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