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Tarantino : Django Unchained

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Message par Borges Mer 6 Fév 2013 - 15:13

slimfast a écrit:je ne sais pas trop ce qu'est le cinéma qui donne à penser... par rapport à quoi ? Personne n'est dans l'obligation de voir un film ...
Quand à ce que tu dis sur l'intérieur je suis d'accord mais j'ai une conclusion inverse : ce mec est dans l'ironie la plus totale mais à la fois est sérieux comme un pape quand il s'agit de maîtriser ces scènes là d'étouffement, de tension, là il ne donne pas le change et cette manipulation au fond m'énerve (en comparaison la scène d'avant ou il fait sortir l'esclave de son abri souterrain devrait être grandiose, et elle est d'une banalité sans nom).

oui, c'est une autre manière de dire que son cinéma est sans dehors, d'une liberté uniquement imaginaire (célébrée par la critique débile, dans des jeux de mots complètement bidons : un cinéma déchaîné; un cinéma déchainé, ça n'a aucun sens; la liberté c'est la rencontre de l'impossible, d'un point de réel, comme dirait Badiou; ce dont manque terriblement le mec...)

le sérieux (de la maîtrise, du professionnel perfectionniste, "c'est moi le meilleur") et l'ironie (du mec qui ne croit en rien) : à penser...
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Message par Invité Mer 6 Fév 2013 - 15:26

Borges a écrit:
le sérieux (de la maîtrise, du professionnel perfectionniste, "c'est moi le meilleur") et l'ironie (du mec qui ne croit en rien) : à penser...

là oui il y a quelque chose qui relève du choix qu'il fait d'un certain cinéma qui le marginalise semble-il dire.
c'est un peu la différence entre être connu et reconnu.
il se bat -pour combien de temps ?- contre des moulins à vent ...

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Message par Dr. Apfelgluck Jeu 7 Fév 2013 - 6:52

slimfast a écrit:
je ne crois pas dans une certaine mesure que de ce fait l'appellation pour lui de cinéaste cinéphile puisse s'appliquer, comme elle s'applique d'autorité à Scorsese pas exemple qui a de ce fait une oeuvre plus homogène.

Je ne sais plus si c'était Borges ou Jerzy qui avait dit sur le forum une fois : "La différence entre Tarantino et Scorsese, c'est que Scorsese voit de vrais films, lui, alors que QT se complait dans des navets mexicains."

D'un côté, Tarantino résiste toujours aux "grands films classiques" en préférant toujours "l'underground". Du genre : "Oh N. Ray c'est pas bien, regardez plutôt ce film gore porno à budget dérisoire mexicain c'est 100% fois mieux". Remarquez, il faut bien qu'il travaille pour sa paroisse, mais il le fait presque systématiquement. Quand à Godard, Tarantino avait dit que c'était un cinéaste qui ne l'intéressait plus car il "faisait mieux que lui" actuellement.
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Message par Invité Jeu 7 Fév 2013 - 10:21

Borges a écrit: tarantino, c'est seulement du cinéma, rien que du cinéma, et c'est sa limite, car, il n'y a pas chez lui de dehors; c'est un cinéma non seulement sans réalité, mais aussi, sans réel, donc sans impossible. Le réel, c'est vraiment l'impossible chez lui (en un sens non lacanien, bien sûr); tout ce qu'il touche entre dans le domaine "imaginaire", si bien que sa question, son problème cela pourrait être : comment échapper à l'imaginaire, comment échapper au cinéma, comment ne plus être uniquement du cinéma et seulement du cinéma;

tu poses une question intéressante : qu'est-ce-que le cinéma ? - et corrélativement qu'est-qu'un spectateur.
il est sûr que les films de Tarantino ne sont pas des faits divers ce sont des récits mythiques dans leur forme qui nous est brandie sous le nez, car Tarantino ne montre rien , il brandit, il se veut toujours plus malin, à imprégner sa pellicule d'images qui saisissent, sensitivement, mais qui n'atteignent pas la région du cerveau ou plutôt qui n'atteignent pas dans la région du cerveau ce que le spectateur est en droit d'attendre.

Je pense à un autre cinéaste Burton et le film Sleepy Hollow : d'où vient que dès le début on s'identifie au personnage joué par Depp, alors que la contextualité du film dans quelque chose de connu ne soit pas supérieure à celle de Django. Je pense que c'est parce qu'il a tout de suite une densité et un destin personnel qu'on ignore, qu'il utilise le langage à des fins naturelles, se faire comprendre, interroger le spectateur et que son regard est signifiant
au regard du lien du spectateur avec le spectacle.

Tout l'inverse chez Tarantino ; ses personnages ne nous regardent pas - dans tous les sens du terme - ils sont sans épaisseur, ont un destin mécanique, se sont des icônes qui doivent être vues comme telles, la fiction mère de Tarantino n'est prélevée sur aucune autre que l'on pourrait s'approprier, son cinéma est un cinéma du retrait jusqu'au langage et et regard dont nous ne sommes pas les destinataires ou si nous le sommes c'est alors bien peu de chose.

Je crois que Tarantino ne laisse pas le flanc à la critique en ôtant, en vidant son cinéma de la matière qui peut faire lien, formellement, et sur le fond avec son spectateur.

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Message par Invité Jeu 14 Fév 2013 - 20:11

Django de Sergio Corbucci, un western spaghetti baroque et violent dont le héros, super héros à la Clint Eastwood a la particularité de ne jamais être à cheval et tirer derrière lui un cercueil qui, on l'apprendra en temps voulu renferme une mitrailleuse qui lui permet d'écarter des dizaines d'hommes sur ses talons. C'est du Peckinpah avant l'heure.
Cela se passe sur la frontière mexicaine dans un ville désertée où s'affrontent deux bandes assez caricaturales, des sudistes racistes avec de grossières cagoules rouges et des révolutionnaires mexicains exclus de chez eux.
Au début Django sauve une femme des griffes des puritains dont le chef a tué naguère sa ptopre femme. Il vient pour se venger et tous les autres éliminés il repartira avec celle qu'il a sauvé au début.
Les scènes de mitraillage sont pas mal. A noter une belle bagarre à mains nues dans le bar et en caméra subjective.
Les extérieurs sont variables parfois sans beaucoup de rythme. On peut comprendre que ce Django taiseux et obsessionnel ait retenu l'attention de Tarantino, qui a renouvelé un genre déjà renouvelé. C'est inspiré de Leone et la chanson de Django passe quasiment en boucle.
L'image de fin est assez réussie.

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Message par Borges Lun 18 Fév 2013 - 12:44

glj a écrit:Shining repose sur le fait que l'hotel overlook ai été construit sur un cimetière indien, bref sur un effacement voulut d'un passé dérangeant.

Le chamanisme transpire dans le tout le film et cela des les plans pris en hauteur du debut : nous sommes, nous simple spectateur, dans la position de l 'aigle ( oiseau faisant partie des rite indiens ) dominant du regard cette petite famille americaine ( nous sommes dans la situation de dany qui plus tard jouera aux petite voitures sur les tapis aux lignes geometriques de l'overlook ), proie de notre jugement.

Le shining est ici donc, des cette intro a la musique opressante et parcourue de cries de guerre d'indiens, de constitution magique. Il est evident que kubrick voit dans le shining, explicité par scartman lors de sa scène avec le doc, une idée tres précise de la relation aux morts et aux genocides de toute sorte que tout a chacun ressent et la manière dont on vit avec ce passé. Kubrick voit aussi dans son art une position chamanique, un moyen de parler avec et sur les morts : La folie de jack est la folie d'un homme rattrapé par ses demons et par les secrets de sa famille et des gens de sa classe sociale. Les tabous y sont si present et si intimement mêlés que seul une resolution par la folie et la violence peut se faire. La photo finale est justement un rappel du retour du refoulé, l'éternel retour nietzscheen mais concrétisé physiquement par la force évocatrice et le pouvoir magique du cinéma. La photo finale achève le travail de memoire face au massacre d'un peuple entier. La photo finale est la victoire du cinéma sur le negationisme. Elle est une vengeance du cinéma sur une réalité mise a mal et que l'on a voulut caché. Ici shining rejoint le cinéma de tarentino et plus particulièrement IB et Django.
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Message par Borges Lun 18 Fév 2013 - 12:45

slimfast a écrit:oui creusez le sous sol il en restera toujours quelque chose : je trouve cette idée extravagante, au demeurant juste peut être.
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Message par Borges Lun 18 Fév 2013 - 12:45

slimfast a écrit:
glj a écrit: Ici shining rejoint le cinéma de tarentino et plus particulièrement IB et Django.

Tu voulais donner toute sa puissance à la nature. Très bien.
Mais là, c'est un mariage contre nature, de la carpe et du lapin.
Qu'est qui t'amène à dire que Tarantino emprunte à Kubrick ? Honnêtement, pas grand chose. Kubrick fait un cinéma pensé dans toute ses composantes, Tarantino, commercial en tout : qu'y-a-t-il de commun ? Le mec fait des previews ? On rêve !!!
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Message par Borges Lun 18 Fév 2013 - 13:11

Borges a écrit:
glj a écrit:Shining repose sur le fait que l'hotel overlook ai été construit sur un cimetière indien, bref sur un effacement voulut d'un passé dérangeant.

Le chamanisme transpire dans le tout le film et cela des les plans pris en hauteur du debut : nous sommes, nous simple spectateur, dans la position de l 'aigle ( oiseau faisant partie des rite indiens ) dominant du regard cette petite famille americaine ( nous sommes dans la situation de dany qui plus tard jouera aux petite voitures sur les tapis aux lignes geometriques de l'overlook ), proie de notre jugement.

Le shining est ici donc, des cette intro a la musique opressante et parcourue de cries de guerre d'indiens, de constitution magique. Il est evident que kubrick voit dans le shining, explicité par scartman lors de sa scène avec le doc, une idée tres précise de la relation aux morts et aux genocides de toute sorte que tout a chacun ressent et la manière dont on vit avec ce passé. Kubrick voit aussi dans son art une position chamanique, un moyen de parler avec et sur les morts : La folie de jack est la folie d'un homme rattrapé par ses demons et par les secrets de sa famille et des gens de sa classe sociale. Les tabous y sont si present et si intimement mêlés que seul une resolution par la folie et la violence peut se faire. La photo finale est justement un rappel du retour du refoulé, l'éternel retour nietzscheen mais concrétisé physiquement par la force évocatrice et le pouvoir magique du cinéma. La photo finale achève le travail de memoire face au massacre d'un peuple entier. La photo finale est la victoire du cinéma sur le negationisme. Elle est une vengeance du cinéma sur une réalité mise a mal et que l'on a voulut caché. Ici shining rejoint le cinéma de tarentino et plus particulièrement IB et Django.

hi,

-très honnêtement, je vois pas où tu veux en venir;

- tu parles bien de photo; la photo c'est pas le cinéma; je vois pas comment une photo peut consacrer la victoire du cinéma...

-la photo ne montre rien qui aurait été nié, refoulé; elle ne montre pas de violence, de massacres, de morts, ou je sais pas, c'est une image de bonheur, de réussite, d'éclat; c'est l'image d'un homme fêté, admiré; c'est pas la réalité refoulée qui revient, mais le désir de JT accompli, si on voit ça d'un point de vue psychologique et dans une idée simple du temps, et de la subjectivité; il brille enfin... we all shine on (instant karma); mais bon, je vais par radoter encore une fois; Le 4 juillet, historiquement, c'est la fête de l'indépendance us des anglais, de la couronne britannique, comme on dit (shining est un film sur la royauté); et si on tient compte de çà, on peut se souvenir de la fin de barry lyndon avec sa fameuse date 1789...mouvement inverse, le mec (redmond barry) qui avait pensé s'élever au dessus de sa classe et ramené à rien, ou presque; là, encore la mère et le fils "survivent" au père, comme à la fin de spartacus...

-l'éternel retour, faut-il encore le dire n'a rien à voir avec le retour du refoulé...




j'avais posté ça sur la page facebook des spectres :


-Tarantino : Django Unchained - Page 8 11414_486284864769743_880676761_n

"
The original, unaltered period-photo into which Jack Nicholson was composited to create the Overlook Hotel’s July 4th, 1921 ball photograph in The Shining. These images were found in the 1985 book The Complete Airbrush and Photo-Retouching Manual, of which the author(s) created the image used in the film. The original photographs of Jack Nicholson are located at the Stanley Kubrick Archive in London and they reveal that only Nicholson’s head, collar and bow tie were used, the rest of the figure is the anonymous man in the photograph from 1923."



à quoi ça sert de discuter, finalement, si nous ne tenons pas compte de nos différentes remarques?


pour la photo dans le film :

http://faqtheshining.blogspot.be/2008/12/is-anything-wrong-with-july-4th-1921.html
http://www.stephenking.com/forums/showthread.php/24744-The-Shining-Picture-Analysis-%28Spoilers-Included%29




la question que pose ce rapprochement c'est : tarantino pourrait-il jamais faire un film d'horreur, fantastique...le genre qui supporte le moins le bavardage, l'ironie, le genre qui a le plus besoin de croyance, et de foi...(quelle merde, rec3)



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Message par Invité Lun 18 Fév 2013 - 23:29

Vu aujourd'hui Django Unchained et Tabu de Gomes.

C'est fou comme les deux films se ressemblent: un antiracisme apparent, distancé, ironique qui fait l'économie de la critique, qui est l'effet d'une projection, qui devient un motif, l'enjeu non d'une incarnation mais d'une illustration, qui se referme aussi.
Ces deux films font un peu la même opération: absorber l'idée de dialectique qui travaille le réel et les consciences, qu'il existe des luttes fondées, déterminées, légitimes mais indécises, dans la représentation d'une altérité radicale, d'une distance sur autrui que rien ne comble, même le récit autobiographique.
Le dentiste-chasseur de prime humaniste de Django comme la voisine catho de gauche de Tabou sont dans le même rôle: ils sont à la fois dans et hors le récit, représentent le spectateur qui énonce la vérité morale sur des enjeux dont le film explique par ailleurs qu'ils ne les regardent pas. Ils font aussi un système où cette indécision entre être à l'intérieur et extérieur le seul lieu possible d'une éthique.

Sinon Borges se gourre: Django ne dit pas que le bon Allemand est un Allemand mort, mais dit que le bon noir doit être un surhomme, Django n'est légitime que parce qu'il soutient la comparaison avec la légende de Siegfried, et devient finalement un Siegfried pour Schultz (qui ne prend conscience qu'à la toute fin du caractère monstrueux de Candyland: le flash back sur D'Artagnan lui vient devant la bibliothèque, quand il se demande si elle contient le livre de Dumas, mais avant cela il n'est conscient de rien, ne mesure pas la différence entre le fait que Candyland est un camp irréel et le provincialisme bornés des Texans qu'il a vu avant, qui délimite encore une culture. Sinon il se barrerait et achèterait simplement Hilda).

Les deux films sont révisionnistes (mauvais mot): ils racontent une histoire collective dans un monde sans communauté, en refoulant, plaçant hors du symbole et de la métaphore, tout ce qui est commun. La chute du générique de fin de Django l'indique: pendant que Django faisait pêter Candyland façon Peckinpah, les prisonniers sont restés dans leur cage, à ne pas comprendre que Django venait en fait du même endroit qu'eux. Ceci dit Tabou, il faut le reconnaître, cerne assez finement quelque chose de la mentalité coloniale des années 50-70, les anciens du Congo belge ressemblent souvent à Aurora et Ventura : ils poétisent les mentalités, mais considèrent l'histoire comme quelque chose de grossièrement réaliste (plutôt la mélancolie de Levi-Strauss que l'analyse de Fanon). La manière dont il représente la domesticité en situation colonial, l'attention pour l'architecture moderniste à la le Corbusier qui devient paradoxalement un signe de pouvoir est crédible.


Dernière édition par Tony le Mort le Mar 19 Fév 2013 - 15:17, édité 6 fois

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Message par Invité Lun 18 Fév 2013 - 23:42

Borges a écrit:le genre qui supporte le moins le bavardage, l'ironie, le genre qui a le plus besoin de croyance, et de foi...(quelle merde, rec3)


Une pure honte! Comment z'ont massacré leur franchise à coups de 35è degré pipi-caca je m'en foutiste. J'en croyais pas mes yeux. Tomber si bas... Balaguero a bien fait de se barrer pour réaliser son Malveillance. Et c'est Plaza, qui co-réalisait avec Balaguero les deux premiers, qui signe cette infâmie. Ce qui incite très largement à penser, 1. que Plaza est un manche absolu en matière de réalisation, 2. qu'il percute que dalle au genre, 3. qu'il est un petit peu con. Non mais oh. tongue



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Message par Invité Lun 18 Fév 2013 - 23:56

Les dialogues du Tarantino sont nuls, les faux films des Inconnus étaient plus drôles que la scène des cagoules du Ku ku Klan voulue comme l'acmé du film, l'équivalent de la scène de la montre dans Pulp Fiction.
Par ailleurs le personnage d'Hilda est vraiment inconsistant et mal écrit. On se demande pourquoi Jamie Foxx et Christopher Waltz se donnent autant de mal pour elle. Le film la caractérise uniquement par le fait qu'elle parle allemand, mais elle ne dit rien.
Tarantino choisît di Caprio contre elle. La soeur de di Caprio n'existe pas non plus (le film place aussi toute les femems en position de complice d'un système concentrationnaire, Winchester 73 était bien plus féministe).
Tarantino a vraisemblablement considéré qu'il avait été assez féministe comme cela dans Road To Nowhere et que cela servirait à rien de transformer une illustration en valeur, c'est à dire: de se répéter.
Et toujours chez Tarantino on trouve un nationalisme d'école primaire à la con où il faut qu'une peuple n'incarne qu'une idée, c'est à dire pour Tarantino: un produit. L'italien est forcément un trafiquant d'esclave, mais au grand jour, reconnu socialement, les Allemands sont dans une rationalisation de l'hubris, Waltz c'est Nietzsche avec un fusil: comme Nietzche il ne couche pas, a un discours sur la sexualité mais n'a pas de sexualité lui-même. Les Français sont des humanistes théoriques avec la phrase sur Dumas. En creusant un peu les personnages féminins il aurait pû échapper à cette logique frustre (Gomes fait exister un peu les femmes de son récit pour faire dire à son colon "je 'en foutais de l'Empire où je me trouvais", pas mal vu, même s'il emprunte la situation et l’idéologie de son oeuvre à la Courbe du Fleuve de Naipaul). Chez Tarantino il y a aussi un contresens (ou une relecture) du combat politique noir aux USA, qui s'est souvent pensé à la fois comme minoritaire et patriotique, ce que le film retourne (Tarantino fait dure à Foxx "j'ignorais le mal, je n'avais jamais vu d'Américains, ", alors que tout l'enjeu c'est qu'il l'est déjà autant que les autres cf: "Chocolate City" de Parliament).

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Message par Borges Mer 20 Fév 2013 - 10:51

Tony le Mort a écrit:

Sinon Borges se gourre: Django ne dit pas que le bon Allemand est un Allemand mort, mais dit que le bon noir doit être un surhomme,

Borges se gourre toujours quand on lui attribue des trucs qu'il n' a jamais dits, et complètement cons
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Message par Invité Mer 20 Fév 2013 - 15:10

Ha oui désolé c'est Slimfast il y a quelques pages.

Ceci dit cette remarque ne me paraissait pas si conne, mais juste fausse. Elle est en fait un assez bon prisme pour penser la mise en scène et la morale de Tarantino ( ses films jouent souvent sur l'idée que le partage entre bien et mal n'est décisif qu'après la mort des personnages, que la vie ne fait que le retarder).

Dans Jackie Brown (la scène du parking), Road to Nowhere et l'implosion de la voiture et ici avec la soeur de di Caprio qui traverse tout le bâtiment candyland , il y a pratiquement la même manière de faire mourir un personnage en jouant sur le hors champs, (et à chaque fois sur des personnages féminins qui indiquent la limite "morale" du récit, incarnant un recul sur lui). Plus qu'une coïncidence


Dernière édition par Tony le Mort le Ven 22 Fév 2013 - 17:56, édité 2 fois

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Message par Invité Mer 20 Fév 2013 - 15:27

LA scène pas terrible ou di Caprio joue avec le crane de son tuteur fonctionne exactement comme celle de Pulp Finction où Walken parle de la mort du père au Viet Nam à son enfant ("la montre et la dysentrie"). Même forme: un monologue qui captive à la fois les autres acteurs et le public, ici mis sur le même plan.

Même manière d’utiliser les morts comme les vrais énonciateurs de la morale paradoxale du film (à la fois formaliste et relativiste), et de faire de la figure de quelqu'un en position de pouvoir mais qui ne croit plus dans le sens de la loi (que par ailleurs il ne conteste pas) leurs porte-paroles. Même manière aussi de faire du corps un objet à la fois de protection et d'effroi, en se cachant derrière l'ironie graveleuse (la politique de Tarentino c'est faire du cul des prisonniers de guerre et des lobes osseux des esclaves un mystère plus profond que celui de leur aliénation).

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Message par Invité Mer 20 Fév 2013 - 15:37

La question "pourquoi en se révoltent-ils pas", c'est à dire "pourquoi
mes personnages restent dans le champ" est dans tous ses films. C'est
aussi le ressort de la scène du Ku Ku Klanx: le film est là pour les
empêcher d'appliquer la résolution de disparaître à laquelle ils
étaient démocratiquement parvenus.
Mourir plutôt que disparaître (et changer peut-être politiquement).

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Message par Invité Mer 20 Fév 2013 - 19:33

La remarque de Slim est en fait bien vue dans la mesure où le personnage de Schultz est un Allemand qui prouve la sincérité de son humanisme (assez douteux au début, il libère les esclaves en les humiliant encore plus que les trafiquants - mais cette scène est pensée dans ce sens et est en fait assez bonne) en se suicidant et même plus: en obéissant à son tueur, en abdiquant son insolence.
De plus c'est redoublé par le fait que Tarantino joue avec la coïncidence entre la nationalité de son personnage et celle de Waltz (assez bon). Faire jouer un Allemand un Allemand.
Mais on touche la limite du film: symétriquement Tarantino fait jouer un esclave par un noir vu comme un descendant d'esclave. Or esclave est une condition, et pas une origine, encore moins une ethnie. Les esclaves avaient excédé cette condition en construisant une culture syncrétique mais cohérente, qui n'a aucune place dans le film (la bande son est très wasp, à part un peu RZA).
Par ailleurs j'ai eu le sentiment que Foxx n'adhèrait pas totalement au film: il est bon au début, excellent dans la scène où il arrive dans la première plantation et prend sur lui de tuer les deux premiers frères. Mais au moment où il est censé s'émanciper et jouer Siegfried qui passe à travers le mur du feu, il est en retrait, joue de manière absente. Il afait allusion dans une interview à des scènes qui lui avaient posé problème, et où il était en conflit avec Tarantino sur la manière de jouer, peut-être celle de la torture.
Di Caprio (qui lui joue mal) et Samuel Jackson ont réelement l'avantage sur lui, alors que c'est le personnage de Django Freeman qui fixe le bon prix de la négociation et est le seul à avoir quelque chose qui s'approche d'une raison.

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Message par Invité Sam 16 Mar 2013 - 21:37

Vu hier en strimingue.

Sidéré par la bêtise, la médiocrité ahurissante de ce film, enfin, de cette pantalonnade navrante.

Tout y est d'un niveau pipi-caca d'écolier de classe maternelle en retenue. Faudrait en dire plus, mais aucune envie. Juste ceci, vite dit: cette histoire débile qui croit rendre honneur aux esclaves noirs en leur accordant une justice rétrospective par la grâce d'un hommage (?) cinéphilique (innommablement raté et à côté de la plaque) au cinéma-bis italien, et au passage régler son compte à un pan entier du cinéma américain, s'embourbe de la cave au grenier dans un épais cliché alternatif qui charrie exactement le même paternalisme condescendant qu'il se proposait de mettre en pièces.

Se prenant visiblement au sérieux dans le rôle d'un cinéaste qui aurait quelque chose de sérieux, d'important à dire, Tarantino est ici et fait ici tout en dessous de tout. En dessous de lui-même, sous lui-même (son dernier I.B., pourtant déjà bas, est un chef d’œuvre en comparaison), sous nous-mêmes, sous ses personnages, sous ses acteurs, sous ses dialogues, sous le niveau de la mer, sous tout ce qu'on pourrait encore soustraire à la somme zéro.


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Message par adeline Sam 4 Mai 2013 - 9:01

http://filmcomment.com/article/intolerance-quentin-tarantino-john-ford

Intolerance

On Westerns in general and John Ford’s in particular, the non-malleable nature of the past, and why Quentin Tarantino shouldn’t teach film history
Written by Kent Jones

One of my American Western heroes is not John Ford, obviously. To say the least, I hate him. Forget about faceless Indians he killed like zombies. It really is people like that that kept alive this idea of Anglo-Saxon humanity compared to everybody else’s humanity—and the idea that that’s hogwash is a very new idea in relative terms. And you can see it in the cinema in the Thirties and Forties—it’s still there. And even in the Fifties. But the thing is, one of my Western heroes is a director named William Witney who started doing the serials. He did Zorro’s Fighting Legion, about 22 Roy Rogers movies; he did a whole bunch of Westerns . . . John Ford puts on a Klan uniform [in The Birth of a Nation], rides to black subjugation. William Witney ends a 50-year career directing the Dramatics doing “What You See Is What You Get” [in Darktown Strutters]. I know what side I’m on.

—Quentin Tarantino, in conversation with Henry Louis Gates, in The Root

Let’s start with the obvious and agree that Tarantino was carried away by his disgust with racism and his lofty feelings about William Witney. Let’s give him the benefit of the doubt and assume that it’s been a while since he took a fresh look at Fort Apache (48) or Cheyenne Autumn (64) or—given the fact that he’s collapsing prejudices against Indians and African-Americans into one—Sergeant Rutledge (60). Let’s assume that such Witney titles as Drums of Fu Manchu and Jungle Girl are as racially enlightened as Tarantino claims Darktown Strutters to be. And let’s assume that, as he was soaring on the wings of his rhetoric, Tarantino forgot that Ford’s own descendants were not Anglo-Saxon but Celtic, that they were not exactly welcomed with open arms when they started emigrating to this country in great numbers in the 1840s, that the memory of Anglo-Saxon oppression was considerably fresher in Ford’s lifetime than it is now (still pretty fresh back home), and that the Irish experience played no small part in his films.


But let’s take a closer look at the part about Ford killing all those “faceless Indians.” First of all, the Indians in Ford’s films, while never as carefully drawn as the Indians in Delmer Daves’s films, are less “faceless” than they are in many other movies made by directors with only a fraction of Ford’s knowledge of the actual West. Secondly, what about all the other directors who killed so many more faceless Indians? What about Hawks (Red River), Walsh (They Died with Their Boots On, Distant Drums, Saskatchewan), Hathaway (The Thundering Herd, Ten Gentlemen from West Point), Vidor (The Texas Rangers, Northwest Passage), de Toth (Last of the Comanches), Mann (The Last Frontier), Tourneur (Canyon Passage), and Sherman (Comanche, War Arrow, The Battle at Apache Pass)? And what about all the lesser directors, the Lesley Selanders and Louis Kings and R.G. Springsteens and lower and lower down the pole? Does anyone actually believe that they each chose Western stories set during the Indian Wars because they unwittingly shared a burning desire to promote the superiority of Anglo-Saxon humanity? Or that William Witney laid down the law with Republic president Herbert Yates and unequivocally refused to make any films about the slaughter of Indians? While making it clear that the Chinese were another matter and that a Fu Manchu serial was okay? On the other hand, he seems to have made an exception for Santa Fe Passage, about an Indian scout played by John Payne who stands up to a murderous band of Kiowas.

Some of these directors wielded quite a bit of power, Hawks most of all. Some of them, like Witney, wielded none and were in no position to refuse an assignment. The fact that he didn’t wind up making that many movies featuring pitched battles between Anglo-Saxon cowboys or scouts or soldiers and hordes of Apaches or Cheyennes or Sioux, gunned down from behind the safety of rock formations or upended Conestoga wagons or on horseback, obviously has nothing to do with personal predilections and everything to do with the reality of slaving away on budgets that didn’t allow for the cost of feeding, housing, and paying 100 horse-riding extras and a couple of dozen stuntmen. Shadows of Tombstone (53) is more typical Witney fare and more typical of low-budget Westerns in general: a rancher catches a bandit who turns out to work for the corrupt sheriff and then decides to run for office himself with the help of the beautiful local newspaper owner.



In some of the above-mentioned cases, the battle with the Indians is nothing more than an episode in a Western saga, as in Red River. In Hathaway’s Ten Gentlemen from West Point, the raid on Tecumseh’s camp is the final step in the military education of the eponymous 10 cadets. In Vidor’s Northwest Passage, the massacre of an entire Abenaki village builds with a scary momentum that suggests (or suggested, to certain post–My Lai viewers) that the film itself was bursting through its own celebratory spirit of the pioneering ethos to reveal a throbbing inner core of American supremacist bloodlust. In Mann’s The Last Frontier and Walsh’s Saskatchewan, as in Ford’s Fort Apache, a hero with extensive knowledge of Indian ways and a respect for a particular Indian tribe (Sioux in the Mann, Cree in the Walsh, Apache in the Ford) comes into conflict with a commanding officer who lives long enough to see his arrogant attempt to assert the superiority of Anglo-Saxon humanity go down in flames. In certain films, the Indians are played by actual Indian actors, albeit often from the wrong tribe (as was the case in many Ford films). In others, including Daves’s enlightened Broken Arrow and Drum Beat, they are played by white actors like Jeff Chandler and Debra Paget and Charles Bronson. From a distance, it’s very easy to view the Western genre as a great abstract swirl of cowboys and Indians, the proud Cavalry vs. the mute savages, a long triumphal march of Anglo-Saxon humanity led by John Ford and John Wayne brought to a dead halt by The Sixties. Up close, one movie at a time, the picture is quite different. Similarly, the mental image of a film about the South at the turn of the century featuring Stepin Fetchit as the devoted manservant of a small-town judge sounds like the occasion for a satisfying round of righteous indignation, while the actual films Judge Priest (34) and The Sun Shines Bright (53) are something else again.

Why would Quentin Tarantino, of all people, buy into such a frozen, shopworn image of Ford and the pre-Sixties Western genre, an image that is now six decades old and more of an antique than anything Ford ever directed? Of the 12 sound Westerns Ford made between 1939 and 1964 (I don’t think that Tarantino is referring to the silents: we’re not talking about actual film history here, but a political construct from an earlier era built around the Cavalry trilogy), some have no significant action involving Indians at all, including My Darling Clementine (46)—unless you insist on counting its one drunken Indian—3 Godfathers (48), and The Man Who Shot Liberty Valance (62). In Wagon Master (50), Ben Johnson is chased on horseback by a band of Navajo warriors, but when they see that he is traveling with Mormons, all hostilities cease—one oppressed people recognizes another. At the Navajo dance to which they’re invited, an outlaw who is hiding among the Mormons sexually assaults a squaw, and the Mormon elder has the man publicly flogged. Since no Indians, faceless or otherwise, are killed, I presume that this is not one of the films that Tarantino had in mind. In Fort Apache it’s Cochise and Geronimo, hardly faceless, who do most of the killing—yet within the framework of the film they are justified because their people have been corrupted by the local Indian agent and their agreements with the American government have been dishonored. In She Wore a Yellow Ribbon (49), in which tensions break out between the Indian agent and a rebel Arapaho leader, the final Seventh Cavalry raid on the Arapaho camp is bloodless and intended to avoid a massacre. Two Rode Together (61) is about the problems of returning white Comanche captives to their prejudiced families. In Sergeant Rutledge, the Ninth Cavalry tracks down and battles with a band of Mescaleros . . . but the Ninth Cavalry is all-black and the protagonist is its proudest sergeant, falsely accused of the rape and murder of a white girl—surely Tarantino could see his way to cutting this one a little slack. In essence, I think that we’re really talking about three movies: Stagecoach (39), in which the men on the eponymous vehicle defend themselves and the women aboard against a band of Apaches; Rio Grande (50), in which Apaches on a rampage are wiped out by the Cavalry on the Mexican side of the border; and The Searchers (56). More about that one later.

Stagecoach movie John Wayne

Stagecoach

The idea of the American West was always more a matter of solitude and space and the balance between individualism and community than a matter of conquest. Along with the city as theater of life in the Thirties or bourgeois existence as genteel prison in the Fifties, the idea belonged to no director or writer, and the culture breathed it long before the movies began. That the idea was built on the backs of indigenous Americans who were, in Ford’s own words, “cheated and robbed, killed, murdered, massacred and everything else,” was not exactly hidden from view, but relegated to the background of the story that the culture was telling itself through paintings and dime novels and traveling shows and, finally, movies—albeit never quite as comfortably as is now imagined. It’s curious that American culture and history are still so commonly viewed through a New Left prism, by means of which 1964 or thereabouts has become a Year Zero of political enlightenment; as a consequence, the preferred stance remains that of the outsider looking in, or in this case back, at a supposedly gullible and delusional pre-Sixties America. It’s certainly preferable to right-wing orthodoxy, but that’s hardly a compliment. The New Left is now very old but its rhetoric lives on, many times removed from its original context, and that rhetoric seems to have found a welcome home in film criticism.

Can we really afford to keep saying “them” instead of “us?” Is it useful to keep looking back at the past, disowning what we don’t like and attributing it to laughably failed versions of our perfectly enlightened selves? Should we really give ourselves the license to remake film history as we would like it to be by eliding certain details and amplifying others—in this case, selling The Birth of a Nation as the American equivalent of The Eternal Jew, equating a day of extra work with riding for the real Klan, elevating William Witney to King of the Underdogs and sweeping John Ford into the dustbin, and maintaining that the Blaxploitation genre was a model of African-American empowerment? Why do we keep insisting on the de-complication of history if not to justify our own tastes and abolish our discomforts? The Birth of a Nation is indeed a hair-raising experience, and its moments of visual poetry, as stirring as ever, are as close to its many truly repugnant passages as teeth are to lips, to paraphrase Mao. They always will be. Does that oblige us to pretend that the film wasn’t a beacon for every director of Ford’s generation and beyond, for fear that we might appear racist by doing otherwise? Griffith and Thomas Dixon, with assistance from Woodrow Wilson, helped to reinvigorate the real Klan. They did so unwittingly, not with a piece of propaganda but with a powerfully dynamic and romantic rendering of the “old South” of their elders that housed a racist deformation of history at its core—indeed, if they had been mere propagandists like Fritz Hippler or Veit Harlan, their film would never have had the effect that it did. That’s not splitting hairs, but the thorny, unwelcome, complicated truth. The question is, how do we live with it?


And how do we live with John Ford? Just as a great deal of energy once went into the domestication of The Birth of a Nation—for instance, James Agee’s contention that Griffith “went to almost preposterous lengths to be fair to the Negroes as he understood them, and he understood them as a good type of Southerner does”—so an equal amount has gone into smoothing out Ford, fashioning him as either a drunken-racist-militarist-jingoistic lout with a gift for making pretty pictures or a Brechtian political artist. If I have some sympathy for the latter position (and zero for the former), it still seems like a stretch. But as Raymond Durgnat might have put it, and as Jonathan Rosenbaum argued so eloquently in his 2004 appreciation of The Sun Shines Bright for Rouge, Ford wasn’t a great artist in spite of the contradictory imperatives of his films but because of them. His films don’t live apart from the shifts in American culture and the demands of the film industry, but in dialogue with them. Do those films provide the models of racial enlightenment that we expect today? Of course they don’t. On the other hand, they are far more nuanced and sophisticated in this regard than the streamlined commentaries that one reads about them, behaviorally, historically, and cinematically speaking, and the seeds of Ulzana’s Raid and Dead Man are already growing in Fort Apache and The Searchers. Is Ford’s vision “paternalistic?” I suppose it is (and that includes The Sun Shines Bright and Sergeant Rutledge), but the culture was paternalistic, and holding an artist working in a popular form to the standards of an activist or a statesman and condemning him for failing to escape the boundaries of his own moment is a fool’s game. Maybe it’s time to stop searching for moral perfection in artists.

The mistake has always been to look for the paternalistic, find it in Ford’s work, and then make the leap that it is merely so. If there’s another film artist who went deeper into the painful contradictions between solitude and community, or the fragility of human bonds and arrangements, I haven’t found one. To look at Stagecoach or Rio Grande or The Searchers and see absolutely nothing but evidence of the promotion of Anglo-Saxon superiority is to look away from cinema itself, I think. In Stagecoach and Rio Grande, the “Indians” are a Platonic ideal of the enemy—every age has one, one can find the same device employed throughout the history of drama, and in countless other Westerns. As for The Searchers, the film becomes knottier as the years go by. The passage with Jeffrey Hunter’s Comanche wife Look (Beulah Archuletta) is just as uncomfortable as the courtroom banjo hijinks in The Sun Shines Bright, particularly the moment when Hunter kicks her down a sandbank—but the comedy makes the sudden shift to relentless cruelty, and the later discovery of Look’s corpse at the site of a Cavalry massacre of the Comanches, that much more shocking.



Tarantino’s ill-chosen words more or less force a comparison between his recent films and Ford’s. As brilliant as much of Django Unchained and Inglourious Basterds are, they strike me as relatively straight-ahead experiences—there is nothing in either film to de-complicate; by contrast, one might spend a lifetime contemplating The Searchers or Wagon Master or Young Mr. Lincoln (39) and continually find new values, problems, and layers of feeling. And while Tarantino’s films are funny, inventive, and passionately serious about racial prejudice, there is absolutely no mystery in them—what you see really is what you get. Within the context of American cinema, Django is a bracing experience . . . until the moment that Christoph Waltz shoots Leonardo DiCaprio, turns to Jamie Foxx, and exclaims: “I’m sorry—I couldn’t resist.” The line reading is as perfect as the staging of the entire scene, but this is the very instant that the film shifts rhetorical gears and becomes yet another revenge fantasy—that makes five in a row. Is revenge really the motor of life? Or of cinema? Or are they interchangeable? Or whatever, as long as you know what side you’re on?

If Waltz’s admission of the irresistible impulse to take vengeance on the ignorantly powerful is the key line in Django Unchained, the key line in The Searchers, delivered in the first third of the film, is its polar opposite. As Jeffrey Hunter’s Martin and Harry Carey Jr.’s Brad prepare to join John Wayne’s Ethan Edwards on his quest to find his nieces, Brad’s wife (Olive Carey) takes Ethan aside and pleads with him: “Don’t let the boys waste their lives on vengeance.” Ford’s film is about the toll of vengeance on actual human beings, while Tarantino’s recent work is about the celebration of orgiastic vengeance as a symbolic correction of history. Ford’s film has had a vast and long-lasting effect on American cinema, while the impact of Tarantino’s film has, I suspect, already come and gone. But then, Ford only had the constraints of the studio system to cope with, his own inner conflicts aside, while Tarantino must contend with something far more insidious and difficult to pin down: the hyper-branded and anxiously self-defining world of popular culture, within which he is trying to be artist, grand entertainer, genius, connoisseur, critic, provocateur, and now repairman of history, all at once. It makes your head spin. And one day in the future, I suppose he might find himself wondering just what he had in mind when he so recklessly demeaned one of the greatest artists who ever stood behind a camera.

adeline

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