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La prisonnière du désert

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Message par Borges Ven 4 Jan 2013 - 18:08

slimfast a écrit:Sur le tournage Ford s'est comporté en vrai "indien" faisant venir le sorcier pour obtenir la météo qu'il voulait etc..c'est bogdanovich qui raconte ça.

c'est typique et assez drôle, en un sens, on pense au touriste paternaliste qui fait comme les "indigènes" par "respect pour leurs traditions... On se croirait dans un roman d'aventures du 19ème siècle, ou dans tintin
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Message par Invité Ven 4 Jan 2013 - 18:22

paternalisme, paternel, quel paternel ! c'est aussi tout de suite ce qui m'est aussi venu à l'esprit Wink

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Message par Invité Ven 4 Jan 2013 - 18:27

Borges a écrit:

-très honnêtement : pourquoi chercher à transformer Jford en ce qu'il n'était pas, dans ses films, et dans sa vie...?

parce que c'est Ford, parce que ça n'est pas n'importe quel cinéma.

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Message par Invité Ven 4 Jan 2013 - 20:54

Borges a écrit:

-très honnêtement : pourquoi chercher à transformer Jford en ce qu'il n'était pas, dans ses films, et dans sa vie...?
ça, borges, c'est le fond du problème. mais il faut peut-être triturer un peu ta question. parce que, très honnêtement, qui sait ce qu'était JFord et ce qu'il n'était pas ? qui sait ce qu'il disait dans ses films et ce qu'il n'y disait pas ? tu sais comme moi que c'était pas vraiment un gars très disert. alors on se fie à qui ou à quoi ? au témoignage de qui ? de Peter Bogdanovitch ? ça me fait bien marrer ce témoignage où on dirait qu'un patron d'hôtel fait découvrir à Ford la tribu navajo avec laquelle il a l'habitude de faire ses films depuis Stagecoach, en 38. ça ne fait pas très sérieux, tu ne trouves pas ?
il ne faudrait pas renouveler l'erreur des Cahiers qui postule le républicanisme de Ford pour étudier Young Mister Lincoln, film de l'époque oùm Ford se disait "always left".

les conceptions raciales de Ford sont compliquées, sûrement ambiguës. qu'il soit racialiste, c'est une évidence. mais qu'il soit le raciste que tu décris, équivalent à Ethan, je ne le crois pas une seconde. je pense que tous ses films montrent le contraire, à commencer par The searchers où l'absence de lucidité d'Ethan est explicite et son héroïsme, discutable. il y a bien une folie meurtrière des personnages face au métissage, mais ce n'est pas nécessairement la folie du réalisateur.


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Message par Borges Sam 5 Jan 2013 - 11:43

hi :
Nous avons déjà causé de tout ça; nos positions n'ont pas changé. Mon opinion (axiomatique) au sujet de Ford est faite, par ses films, les différents livres que j'ai pu lire sur lui; ce qui n'en interdit pas d'autres, ni à ses films et à son personnage d'être essentiels dans l'histoire du cinéma;

comme je dis vous voulez faire de Ford ce qu'il n'était pas, moi pas...

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Message par Invité Sam 5 Jan 2013 - 11:49

Les deux cavaliers, c'est une traduction bien imparfaite du titre original : Two rode together. deux chevauchent ensemble. on ne sait pas qui chevauche. on sait juste que ce n'est pas un seul, et que ce n'est pas deux chacun de son côté. deux ensemble - et le générique déroule sur un fond de peau rapiécée, faite d'éléments rapportés. apparemment, Ford sait très bien de quoi il parle, on ne peut pas l'accuser de naïveté. c'est déjà un point important : on a souvent dit de lui qu'il était un idiot talentueux, avec zéro pensée dans ses films.

le discours du perso de Stewart pendant le bal. est-ce que c'est le discours de Ford ? est-ce que ce discours est donné dans le film comme LA vérité ? il faut décider, pour soi, si la réaction de la mexicaine confirme ou non ce discours. mais ce sera toujours de l'interprétation. parce qu'elle n'a pas un mot pour dire si c'est vrai ou non. et sa réaction peut découler de sa reconnaissance pour celui qui prend sa défense autant que d'une reconnaissance de la vérité.

sortir du jeu interprétatif. c'est drôle qu'on en soit là parce que je n'oublie pas que c'est toi, borges, qui m'as fait comprendre qu'il fallait essayer d'en sortir. mais là, à mon sens, tu es en plein dedans.

à la fin du film, JS revient à son point de départ et trouve son adjoint aux apparences d'abruti assis sur la chaise qu'il avait au début, buvant sa bière du début, fumant son cigare du début, portant son étoile du début et devenu la propriété de sa propriétaire du début, la terrible Belle. c'est lui-même qu'il voit, l'abruti qu'il était, le shérif abruti et corrompu.
le film est encadré par ces deux images : lui en héros cyniques au début, et ce même héros déchu à la fin. l'image du personnage est soumise à un jeu spéculaire. il y a la désignation d'un regard sur lui et sur ce qui lui arrive, ce qui l'entoure. le regard de qui ? son propre regard modifié par son amour la mexicaine ? ou le regard du spectateur qui doit choisir la provenance du récit, provenance mise en crise par le récit même ?

cette question du métissage, elle n'est pas encore vraiment là dans Drums... le plus ancien film de Ford que j'ai vu et qui en parle est sûrement My darling Clementine et le personnage mexicano-indiano-blanc de Chihuahua.
il y a un poncif sur Chihuahua : que Ford la maltraite visuellement tout le long du film, par une lumière violente qui efface ses traits, mais qu'il la sauve in extremis quand elle est sur son lit de douleur, en train de mourir : là, lumière douce caressant le beau visage de Linda Darnell (morte brûlée vive, la pauvre).
la différence des lumières est indéniable et qu'elle est une conséquence morale également. mais la question se pose : est-ce qu'elle porte cette différence morale là ? parce que cette lumière tamisée du lit de mort est absolument abjecte : elle fait du personnage le jouet sexuel de l'homme, un pur objet de désir physique, une vraie putain. c'est à ce moment-là, soumise à cette lumière là, que Chihuahua devient une putain, symboliquement. auparavant, elle ne l'est pas. la lumière criarde qui l'enlaidit la soulage aussi d'un destin purement sexuel, lui donne une liberté qu'elle n'aurait pas sans cela et qui va lui être enlever au cours du film par l'action de la loi.
quelle est la décision morale de JFord par rapport à ça ? en dehors du film, je ne sais pas. dans le film, c'est clairement (à mes yeux au moins) de poser une question aux critères moraux qui rangent le personnage dans cette case-ci ou cette case-là. encore une fois, la logique du film est spéculaire. c'est ce qui fait de Ford un des plus grands réalisateurs "de tous les temps" (j'aime bien cette formule emphatique : le temps du cinéma est si court) : ses films posent au spectateur des questions qui sont directement des questions de cinéma.


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Message par Invité Sam 5 Jan 2013 - 11:50

Borges a écrit:
hi :
Nous avons déjà causé de tout ça; nos positions n'ont pas changé. Mon opinion (axiomatique) au sujet de Ford est faite, par ses films, les différents livres que j'ai pu lire sur lui; ce qui n'en interdit pas d'autres, ni à ses films et à son personnage d'être essentiels dans l'histoire du cinéma;

comme je dis vous voulez faire de Ford ce qu'il n'était pas, moi pas...

bonjour borges,
tu as posté plus vite que moi.

ahhh, Ford c'est bien. on n'a jamais fini d'en discuter. Wink


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Message par Borges Sam 5 Jan 2013 - 12:27

Stéphane Pichelin a écrit:

le discours du perso de Stewart pendant le bal. est-ce que c'est le discours de Ford ? est-ce que ce discours est donné dans le film comme LA vérité ? il faut décider, pour soi, si la réaction de la mexicaine confirme ou non ce discours. mais ce sera toujours de l'interprétation. parce qu'elle n'a pas un mot pour dire si c'est vrai ou non. et sa réaction peut découler de sa reconnaissance pour celui qui prend sa défense autant que d'une reconnaissance de la vérité.

sortir du jeu interprétatif. c'est drôle qu'on en soit là parce que je n'oublie pas que c'est toi, borges, qui m'as fait comprendre qu'il fallait essayer d'en sortir. mais là, à mon sens, tu es en plein dedans.

-trop simple, et facile comme argument; faudrait un peu discuter, ces distinctions : opinion d'un personnage, d'un film, d'un auteur... c'est pas si simple; d'abord, ce n'est pas n'importe quel personnage, et ce n'est pas n'importe quel acteur; les actes de langage dans un film et ailleurs tiennent une grande partie de leur valeur, de leur autorité de ceux qui les énoncent...et on ne peut pas dire que Stewart soit dépourvu d'autorité, morale et politique, en tant que personnage, acteur, star, et en tant que représentant d'une certaine Amérique, l'Amérique qui se définit elle-même comme telle, et dont un fameux président acteur avait annoncé le retour, après les dérives des années 60/70... un film c'est pas un ensemble de personnages, d'opinions, un univers carnavalesque sans règle, ni centre; le film classique rassemble toujours la dispersion du monde autour d'un personnage, d'un point de vue légitime; comme dit deleuze le monde s'incurve autour d'un centre de perception, le fameux englobant...et ce centre de perception, c'est le point de vue majoritaire, le point de vue moralement dominant; comment le distinguer du point de vue de la "foule", du mauvais "peuple", par exemple des femmes de TRT...c'est une question...

-Le film à un moment ou à un autre entre-t-il en conflit avec le personnage de JS?

-La question c'est pas seulement "est-ce l'avis ou pas de ford, celui du film?"; il s'agit d'interroger le problème tel que le construit le film; la question est, comme dirait Hamlet : une fille qui préfèrerait se donner la mort plutôt que d'être capturée par les indiens peut-elle être vue comme un personnage négatif...?

Les femmes rejettent la femme; elle a été souillée par un indien; stewart la défend en disant qu'elle a voulu se tuer, plutôt que de vivre ça, mais dieu...il ne dit pas, et ne pense certainement pas que sa vie sexuelle avec un indien est sans importance, ce qui la sauve à ses yeux, c'est précisément sa position morale, l'idée qu'elle aurait voulu en finir...au fond, si on veut comprendre cette femme, il faut la comparer à deux autres femmes dans le film, la fille qui tient le bordel-saloon au début (je me trompe pas?), la pure jeune fille copine de RW (les blonds)...

la question est : pourquoi cette fille doit être mexicaine?


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Message par Borges Sam 5 Jan 2013 - 12:40

Stéphane Pichelin a écrit:
à la fin du film, JS revient à son point de départ et trouve son adjoint aux apparences d'abruti assis sur la chaise qu'il avait au début, buvant sa bière du début, fumant son cigare du début, portant son étoile du début et devenu la propriété de sa propriétaire du début, la terrible Belle. c'est lui-même qu'il voit, l'abruti qu'il était, le shérif abruti et corrompu.
le film est encadré par ces deux images : lui en héros cyniques au début, et ce même héros déchu à la fin. l'image du personnage est soumise à un jeu spéculaire. il y a la désignation d'un regard sur lui et sur ce qui lui arrive, ce qui l'entoure. le regard de qui ? son propre regard modifié par son amour la mexicaine ? ou le regard du spectateur qui doit choisir la provenance du récit, provenance mise en crise par le récit même ?

-oui, quel est le sens de la transformation de JStewart, dans son rapport avec le fric, la loi, le désintérêt, les femmes...(Belle vs la "mexicaine")...

-je crois que tu compliques inutilement les choses avec ces termes; un récit, c'est toujours un mouvement de transformation; nous avons des millions d'exemples de récit qui portent un personnage cynique vers un idéal moral plus acceptable;c'est même le sens de la fameuse légende à imprimer (en crise dans TWSLV); la provenance du récit, c'est cet idéal, le best self, comme dirait emerson... y a pas de point de vue, au sens du relativisme, dans les films de ford...on sait toujours où est le bien, le mal, et ce qui se tient entre les deux...ce qui entre en crise dans TRT, c'est le peuple, comme choeur, comme point de vue du monde, contrairement à the searchers, où le héros, jw, est en retard sur le monde, mais il ne faut pas oublier que c'est un vaincu, un sudiste...

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Message par Invité Sam 5 Jan 2013 - 19:28

l y a un poncif sur Chihuahua : que Ford la maltraite visuellement tout le long du film, par une lumière violente qui efface ses traits, mais qu'il la sauve in extremis quand elle est sur son lit de douleur, en train de mourir : là, lumière douce caressant le beau visage de Linda Darnell (morte brûlée vive, la pauvre).

[...] C'est à ce moment-là, soumise à cette lumière là, que Chihuahua devient une putain, symboliquement. auparavant, elle ne l'est pas. la lumière criarde etc etc.

"Chihuahua". Mais Lol, quoi. Pourquoi pas "Bichon", "Mirza" ou "Rantanplan"? ... "Salut Chihuahua. Tsé quoi? T'as l'air d'une grosse pute sous cette lumière tamisée. Allez, sussucre et couché, hm"

Spoiler:



Encore une fois, la logique du film est spéculaire. c'est ce qui fait de Ford un des plus grands réalisateurs "de tous les temps" (j'aime bien cette formule emphatique : le temps du cinéma est si court) : ses films posent au spectateur des questions qui sont directement des questions de cinéma.


(j'ai du voir 3 John Ford dans ma vie: les raisins de la colère, l'homme tranquille, et la prisonnière du désert. Le premier, môme, j'en ai plus aucun souvenir; le second, je ne pense pas avoir tenu jusqu'au bout; et le dernier, j'ai pas pu aller au delà d'une demi-heure. C'est fou, mon inappétence pour le "western" dit classique, et au delà, le cinéma dit classique. Grave, mais grave. Un trou béant dans ma culture cinéphilique. J'en viens à me demander si je suis "cinéphile", au fond... Very Happy )


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Message par gertrud04 Dim 6 Jan 2013 - 12:34

Baudouin II de Barvaux a écrit:

"Chihuahua". Mais Lol, quoi. Pourquoi pas "Bichon", "Mirza" ou "Rantanplan"? ... "Salut Chihuahua. Tsé quoi? T'as l'air d'une grosse pute sous cette lumière tamisée. Allez, sussucre et couché, hm"

Spoiler:

1er fou rire de 2013. Merci.


Baudouin II de Barvaux a écrit: (j'ai du voir 3 John Ford dans ma vie: les raisins de la colère, l'homme tranquille, et la prisonnière du désert. Le premier, môme, j'en ai plus aucun souvenir; le second, je ne pense pas avoir tenu jusqu'au bout; et le dernier, j'ai pas pu aller au delà d'une demi-heure. C'est fou, mon inappétence pour le "western" dit classique, et au delà, le cinéma dit classique. Grave, mais grave. Un trou béant dans ma culture cinéphilique. J'en viens à me demander si je suis "cinéphile", au fond... Very Happy )


Quand même quel irrespect pour Ford. Mais c'est comme ça qu'on t'aime, espèce de cinéphile iconoclaste Laughing

Meilleurs voeux à toi mais aussi à tous ceux qui heureusement ont vu plus d'une demi-heure de la Prisonnière : Borges, Stephane,..
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Message par Borges Dim 6 Jan 2013 - 13:08

Stéphane Pichelin a écrit:

cette question du métissage, elle n'est pas encore vraiment là dans Drums... le plus ancien film de Ford que j'ai vu et qui en parle est sûrement My darling Clementine et le personnage mexicano-indiano-blanc de Chihuahua.
il y a un poncif sur Chihuahua : que Ford la maltraite visuellement tout le long du film, par une lumière violente qui efface ses traits, mais qu'il la sauve in extremis quand elle est sur son lit de douleur, en train de mourir : là, lumière douce caressant le beau visage de Linda Darnell (morte brûlée vive, la pauvre).
la différence des lumières est indéniable et qu'elle est une conséquence morale également. mais la question se pose : est-ce qu'elle porte cette différence morale là ? parce que cette lumière tamisée du lit de mort est absolument abjecte : elle fait du personnage le jouet sexuel de l'homme, un pur objet de désir physique, une vraie putain. c'est à ce moment-là, soumise à cette lumière là, que Chihuahua devient une putain, symboliquement. auparavant, elle ne l'est pas. la lumière criarde qui l'enlaidit la soulage aussi d'un destin purement sexuel, lui donne une liberté qu'elle n'aurait pas sans cela et qui va lui être enlever au cours du film par l'action de la loi.
quelle est la décision morale de JFord par rapport à ça ? en dehors du film, je ne sais pas. dans le film, c'est clairement (à mes yeux au moins) de poser une question aux critères moraux qui rangent le personnage dans cette case-ci ou cette case-là. encore une fois, la logique du film est spéculaire. c'est ce qui fait de Ford un des plus grands réalisateurs "de tous les temps" (j'aime bien cette formule emphatique : le temps du cinéma est si court) : ses films posent au spectateur des questions qui sont directement des questions de cinéma.


tout ça est intéressant, mais tu ne peux rien tirer de ces histoires de lumière, l'essentiel tient dans l'opposition entre clementine et Chihuahua, la fille pure et la pute (que "Hamlet" unit dans un seul personnage : "ophélie")

Dans TRT, le rapport est plus complexe, ce n'est plus la mexicaine qui tient le rôle de la pute...

Les personnages ne signifient jamais par eux-mêmes, mais dans des rapports construits, qui sont chargés de jugements, moraux, politiques, esthétiques...(point de vue du monde), et que l'artiste trouble, inquiète, déconstruit ou pas... pour toi Ford est toujours dans une espèce de déconstruction...

tu peux déconstruire depuis le film, à partir du film; tout grand film, le permet, mais cela ne veut pas dire que ford, l'homme le fasse...

pour nous le simple fait d'appeler une fille "Chihuahua" est problématique, même si cela vise d'abord la ville, la provenance... le "nom" est essentiel dans ford; à la fin, HF dit qu'il aime le nom "clementine", peut-on dire la même chose du nom "chihuahua"?





Dernière édition par Borges le Dim 6 Jan 2013 - 19:59, édité 4 fois
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Message par Borges Dim 6 Jan 2013 - 13:09

meilleurs voeux gertrud04
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Message par Invité Dim 6 Jan 2013 - 13:14

Vous voulez bien voir es westerns pro-indiens que les Américains n'arrivent pas à faire, mais si possible: sans noms indiens (car alors là cela devient trop ambigu).Ah que voilà une attitude bien française (et un peu belge du coup)... Rolling Eyes

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Message par Invité Dim 6 Jan 2013 - 19:55

Meilleurs vœux itout, Gertrud. Wink


(Chihuahua, c'est mexicain, du nom d'une ville ou d'un Etat, et surtout c'est le nom d'un style de chien universellement connu. Que Ford en ait conscience ou non, que le chihuahua en tant que chien n'était pas encore d'actualité à son époque, n'entre pas en ligne du compte dans mon intervention désinvolte.
Une fille, dans un western ou pas, pro-indien ou pas, qui s'appelle chihuahua, dont on nous explique qu'elle ressemble à une putain sur une lumière tamisée, scuzi, ça me fait rire.
Merci de chercher midi à 14h, Tony, comme dab Smile


Dernière édition par Baudouin II de Barvaux le Dim 6 Jan 2013 - 20:17, édité 2 fois

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Message par Invité Dim 6 Jan 2013 - 20:03

C'est aussi la région frontalière avec le Texas et une ville (elle porte le nom d'un lieu, comme une prostituée qui s’appellerait Paris).
Le fait que pour la plupart des gens c'est maintenant un chien, me fait penser au parcours du mot "salamalec" de l'arabe vers le français, le glissement du sens résume certainement une bonne partie de la colonisation.

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Message par Invité Dim 6 Jan 2013 - 20:07

... Ce qui renforce la drôlerie involontaire du truc, mais revenons au débat de fond, tony. C'est intéressant, et comme je connais rien aux films de Ford, je suis tout ça en lecteur passif.

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Message par Invité Dim 6 Jan 2013 - 20:40

cette histoire de mexicaine, de Chihuahua sent sa colonisation arriver à toute vitesse et on sent bien la charge de racisme là dessous qui consiste à prendre le territoire de l'autre en prenant les femmes si ça peut te faire plaisir.
JS avant de courir es jupon voit où est son intérêt et je crois bien qu'il était dans son intérêt de tuer son peau rouge de mari. Après il est pas idiot il sait flairer les bonnes marges où se situer selon comment tourne le vent - il a assez fait du bidasse un crétin engoncé dans ses principes à 80 $ le mois !

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Message par Invité Dim 6 Jan 2013 - 20:52

Pas vu le film, mais cela fait penser à l'univers de "la Horde Sauvage" (encore un film de train), qui reprend l'historie au moment où les carottes sont déjà cuites, les états achevés, les frontière tracées, l'auto-mitrailleuse inventée, etc... pendant que les cow boys en sont toujours à leurs histoire de braquage et ne voient plus que c'est un monde où l'on ne peut pas se cacher ni fuir. Les prostituées, elles restent les mêmes, sont situées au milieu de champs de bataille et se font tirer dessus en étant utilisées comme boucliers.
J'avoue que quand je regarde un vieux western, ce qui m'intéresse c'est de retrouver ce qui annonce "la Horde Sauvage"

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Message par Invité Lun 7 Jan 2013 - 19:18

autre anecdote selon Bogda : "On tournait un film , me raconta le cameraman Joseph LaShelle, quand le directeur du studio envoya son assistant sur les lieux du tournage pour dire à Ford qu'il avait un jour de retard. "Oh rétorqua Ford très poli, d'après vous combien de pages pouvons nous tourner par jour ?". "Je dirais environ huit", répondit le gars du studio. " Vous pouvez me passer le script ?" lui demanda Ford. L'assistant s'exécuta. Ford compta huit pages qui n'avaient pas encore été tournées, les arracha et les tendit à l'homme éberlué. "Vous direz à votre patron qu'on a rattrapé le retard", lui dit-il en guise de commentaire. Ces huit pages, il ne les a jamais tournées".
si l'anecdote est vraie - et pourquoi serait-elle fausse ? - j'adore le rapport qu'il a à son
film, pas gravé dans le marbre.

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Message par Invité Mar 8 Jan 2013 - 15:34

Borges a écrit:
pour nous le simple fait d'appeler une fille "Chihuahua" est problématique, même si cela vise d'abord la ville, la provenance... le "nom" est essentiel dans ford; à la fin, HF dit qu'il aime le nom "clementine", peut-on dire la même chose du nom "chihuahua"?
problématique de quel point de vue ? Est-ce sexiste en ramenant la figure féminine sur une représentation du territoire ? Si c'est ça, alors nous sommes d'accord – même si ça ne l'est pas tant que ça au regard du m achisme des réalisateurs hollywoodiens de la même génération. Et puis il faudrait aussi en parler avec 7 Women. Mais nous parlions ici du racisme de Ford. De ce point de vue, y a-t-il une différence du nom Chihuahua comme désignation d'une origine, et du nom de Dallas dans Stagecoach et de Belle dans Two rode together ? Je trouve même Belle beaucoup plus injurieux en ramenant le personnage à sa seule sexuation. Si il y a du racisme dans le nom de Chihuahua, il faut déplier la problématique en problème, le confronter aux deux autres et au minimum montrer pourquoi donner le nom d'un lieu à une femme est plus raciste quand il s'agit d'une Mexicaine dans tel film que quand il s'agit d'une Blanche ans tel autre film. Les affirmations axiomatiques sont insuffisantes.

D'où vient le nom de Chihuahua ? J'en ai parlé dans mon travail sur le film, sur le site. Ceux qui veulent le lire (et je veux dire : le lire vraiment et pas seulement le survoler pour en extraire de quoi rire – mais on peut aussi en rire) pourront y trouver quelques éléments de réponse. Au début du film, on voit les frères Earp passant par Tombstone alors qu'ils emmènent un troupeau de bœufs vers la Californie. Maintenant, si on trace une droit de la Californie à Tombstone et qu'on la poursuit au delà, on arrive à l'état du Chihuahua. C'est la toute première réplique du film : « Chihuahua steers ».
le destin animal de Chihuahua, c'est pas le chien, ce sont les bœufs, et tout le troupeau en plus !
La possession de ce troupeau est assimilée à la possession de la ville. Il y a hésitation pour savoir qui l'a volé. Je ne vais pas refaire ici toute la démonstration que j'ai faite dans mes articles, il suffit de les lire. Le troupeau, c'est la ville. Le destin bovin est commun à tout le monde, hommes et femmes pareillement. Et c'est aussi le destin de Clementine quand elle remplace Chihuahua comme incarnation de Tombstone et se retrouve, à l'avant-dernier plan, comme dans un enclos. Il y abien l'identification sexiste de la femme au territoire. Mais je ne vois pas bien le racisme, puisque cette identification touche la Blanche autant que la Mexicaine.


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Message par Invité Mar 8 Jan 2013 - 15:34

Borges a écrit:l'essentiel tient dans l'opposition entre clementine et Chihuahua, la fille pure et la pute
là encore, il faudrait montrer que l'opposition est bien entre pureté et putasserie plutôt que se contenter de l'affirmer. Chihuahua est transformée en putain, c'est à dire en objet purement sexuel, par l'opération chirurgicale que lui fait subir Doc sous la coupe de Wyatt. Mais je dois expliquer cette affirmation. Si je ne parlais plus haut que de la lumière, c'est que c'est sous cette forme que j'ai trouvé le poncif en question (Ford « sauvant » Chihuahua sur son lit de mort). Mais c'est l'ensemble des deux plans de Chihuahua dans cette situation qui amène à cette conclusion : la lumière bien sûr, mais aussi le cadrage, le jeu de Darnell et les positions respective de Doc viril et dominant et de Chihuahua soumise et faible.
Avant l'opération, il n'y a aucune raison sérieuse d'affirmer qu'elle se prostitue. Le film ne peut pas être plus clair là dessus. Revoyez la séquence du théâtre : il y a les prostituées dans une loge côté Jardin et Chihuahua avec Doc et Wyatt dans la loge opposée. La démarcation est stricte. L'idée que Chihuahua est essentiellement une pute tout le long du film ne peut s'appuyer que sur la possibilité qu'elle se donne de coucher avec Billy quand Doc la lâche et sur la conscience qu'elle a de son pouvoir de séduction et le plaisir qu'elle montre à s'en servir. En somme, c'est une femme de « mauvaise vie » selon les critères bostonien de Clementine. Conclure de là qu'elle est une pute, c'est faire sien les critères puritains de Boston – Dieu nous en garde !

L'opposition n'est pas entre pureté et putasserie mais entre puritanisme de Boston et catholicisme mexicain. Et comme Ford était catholique, on ne peut pas faire appel à des explications biographiques sans supposer que le film est plutôt en faveur de Chihuahua contre Clementine – ou alors on doit prendre la position ultra-wasp d'une Kalinak et prouver que Ford était un crypto-protestant malgré tous les témoignages contraires. Bon courage.

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Message par Invité Mar 8 Jan 2013 - 15:35

la question est : pourquoi cette fille doit être mexicaine?
ça, ce n'est pas UNE question, c'est plein de question.
Pourquoi une étrangère extérieure dans ce conflit entre deux étrangers intérieurs, séparés par une frontière (la rivière) ?
Pourquoi doit-elle passer par un étranger intérieur pour arriver à l'autre ?
Alors, pourquoi doit-elle venir, comme Chihuahua, d'un pays catholique et où le métissage a été beaucoup plus fréquent qu'aux USA ?
Et puis, quels sont ses rapports non seulement avec Belle et avec la fiancée de Widmarck, mais aussi avec le guerrier qui est son mari et qui est lui-même un métis de Noir (joué par Woody Strode, 1/8° de sang indien, comme Martin Pawley) ? Encore que, sur ce point, c'est la présence de Strode, comme celle de Stewart, qu'il faut interroger depuis le film et pas le contraire, sauf à rabattre toute la pensée du film sur UNE pensée hollywoodienne, sur UN point de vue majoritaire dominant – mais la pensée majoritaire, c'est la pensée de tout le monde, c'est à dire de personne, et donc pas non plus celle d'un réalisateur en particulier, même pas celle de Ford.

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Message par Invité Mar 8 Jan 2013 - 15:36

je crois que tu compliques inutilement les choses avec ces termes; un récit, c'est toujours un mouvement de transformation; nous avons des millions d'exemples de récit qui portent un personnage cynique vers un idéal moral plus acceptable;c'est même le sens de la fameuse légende à imprimer (en crise dans TWSLV); la provenance du récit, c'est cet idéal, le best self, comme dirait emerson... y a pas de point de vue, au sens du relativisme, dans les films de ford...on sait toujours où est le bien, le mal, et ce qui se tient entre les deux...ce qui entre en crise dans TRT, c'est le peuple, comme choeur, comme point de vue du monde, contrairement à the searchers, où le héros, jw, est en retard sur le monde, mais il ne faut pas oublier que c'est un vaincu, un sudiste...
je ne complique rien en parlant de logique spéculaire du récit chez Ford. Je pourrais aussi parler d'une logique de miroir, mais d'un miroir qui serait aussi beaucoup de miroirs et qui seraient parfois des miroirs sans tain, parfois non – ça ne simplifierait pas grand chose. Ce qu'il y a, par contre, c'est que je ne suis pas sûr que nous parlions de la même chose. La transformation de Guthrie McCabe, son odyssée morale, le point où il arrive, ce n'est pas ma question. Les conceptions fordiennes, si tu veux les prendre comme une coupe pratique, un instantané dans le temps, j'ose espérer que nous les avons dépassées (encore une fois : comme pratiques). Non, en fait, je n'ose pas l'espérer, je ne crois pas que, en règle général, nous les ayons dépassées. Hélas. Plus haut, je parle de la différence entre raciste et racialiste : le premier tendant à reproduire les images raciales inégalitaires qu'il s'est forgées ou dont il a hérité ; le second essayant de déconstruire ces images pour s'en faire d'autres, plus égalitaires. Mais l'un et l'autre sont attachés au même concept de race, faux quand appliqué à l'espèce humaine. Et je crois que cette notion a encore largement cours, y compris chez des gens bien persuadés de leur anti-racisme. Sur ce point au moins, sommes-nous d'accord ?

S'intéresser à la nature de la transformation de McCabe, c'est s'intéresser à sa psychologie – en tous cas à sa psychologie imaginaire, puisqu'il est tout entier personnage et tout entier imaginaire. C'est chercher une cohérence psychologique qu'on puisse après appliquer à l'ensemble du film. Mais je ne crois pas à une quelconque psychologie des personnages chez Ford. Lui-même se disait très peu psychologue. Et il me semble que ces personnages ne dépendent que d'une méta-psychologie, qui peut être freudienne parfois (encore une fois, voir mes articles sur My darling Clementine- mais ça me paraît aussi juste dans Young Mister Lincoln, Fort Apache, How green was my valley, Grapes of Wrath, Mogamabo... j'en passe), mais qui est toujours politique et spirituelle. Pour un catholique, spirituel ou politique, ça revient quasiment au même : la spiritualité est toujours une affaire collective qui engage un minimum de politique. Alors ce qui m'intéresse, ce n'est pas le contenu des transformations, mais leur économie. Comment ça leur arrive ? Sous quelle forme filmique puisque le récit de cinéma est toujours filmique. Quand McCabe rentre chez lui pour se retrouver face à sa propre image, ou quand Ethan se trouve confronté à son alter-ego mort et qu'il le scalpe, ce n'est pas du tout une manière indifférente d'opérer chez eux la transformation. Ça ne revient pas à n'importe quelle transformation narrative. Il y a la mise en crise d'une image fondatrice par cette image même faisant retour in fine.
Comolli en 65 : « Depuis The Iron Horse, chaque film de Ford est un flash-back, soit que celui-ci en soit l'élément dynamique et structural, soit que le film tout entier avance vers le passé, soit encore qu'il tente de s'en extraire à reculons. »
Roy en 76 : « ce cinéma fait ce qui devrait être le but aujourd'hui pour un cinéma qui se voudrait échapper à l'idéologie dominante en étant regard sur cette idéologie, non un film didactique partant d'un début pour arriver à une fin, mais un film qui soit simultanément une histoire et sa critique, une histoire et cette histoire vue par sa fin et ses conséquences. »
L'important, ce n'est pas le contenu psychologique, ni la coupe statique, mais le mouvement des films, de chaque film pris individuellement et de l'ensemble de l'œuvre.

Et puis, je ne comprends pas quelle crise du peuple tu vois dans TRT. D'abord parce qu'il n'y a pas un peuple, mais deux qui vivent côte à côte et qui ont chacun, à égalité, des structures, des institutions, des courants politiques. Et les deux sont en crise, mais dans des crises absolument différentes. Je ne vois pas qu'on puisse les subsumer l'une à l'autre.
Ou bien tu parles du lynchage, qui est le problème du seul peuple blanc.
Ce lynchage est un très bon exemple de la logique spéculaire. Pourquoi ce lynchage ? Parce que l'Indien (assimilé Indien) a tué. Comment le sait-on ? Parce qu'on nous le dit. On ne voit pas le moment de la mort de la vieille (on peut tout imaginer, par ex. : elle s'est suicidée parce qu'elle n'a pas supporté que son fils la repousse, et comme elle est à moitié dingue...). Mais admettons que ce soit bien lui qui l'ait tué : comment ? Ont-ils lutté et un accident s'est produit ? Ou l'a-t-il assassinée ? On ne sait pas. Admettons qu'il l'ait assassinée : pourquoi ? Eh bien le dernier geste de la vieille est assez explicite : elle veut lui couper les cheveux, le priver de l'indianité qu'il ne cesse de revendiquer. En un sens : le tuer en tant qu'Indien – et alors c'est de la légitime défense. Cette dernière lecture n'est pas aussi délirante qu'il n'y paraît : tuer l'Indien dans l'Indien, en faire un Blanc, c'est tout juste la politique prônée par les pseudo « amis des Indiens » depuis le XIX° siècle et régulièrement appliquée par le gouvernement avec des résultats parfaitement désastreux. C'est le passage du génocide à l'ethnocide qui est en jeu dans les Cheyennes, quand le Secrétaire d'Etat remplace le calumet indien par des cigares, séquence à l'humour très noir.
Enfin, peu importe, on ne sait rien. Nous spectateurs on n'en sait pas plus que les lyncheurs, sinon qu'ils ne sont pas du tout disposés à écouter leur victime. Zéro racisme dans tout cela, et zéro bien-pensance. Le lynché est à la fois Blanc et Indien, potentiellement aussi bien coupable qu'innocent. Dans tous les cas, le lynchage est montré comme inacceptable, la séquence en est la dénonciation nette et sans reste, non par la fable qui laisserait toujours une incertitude, un cas inexploré, mais par le régime de vision qui prend en charge toute la dénonciation.
Dans cette séquence, il y a bien une déconstruction des images sociales et collectives. Et c'est bien Ford qui l'opère. En est-il conscient ? Jusqu'à quel point et de quelle manière ? Faudra que je le lui demande à l'occasion.


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Message par Borges Mar 8 Jan 2013 - 16:07

Stéphane Pichelin a écrit:
la question est : pourquoi cette fille doit être mexicaine?
ça, ce n'est pas UNE question, c'est plein de question.
Pourquoi une étrangère extérieure dans ce conflit entre deux étrangers intérieurs, séparés par une frontière (la rivière) ?
Pourquoi doit-elle passer par un étranger intérieur pour arriver à l'autre ?
Alors, pourquoi doit-elle venir, comme Chihuahua, d'un pays catholique et où le métissage a été beaucoup plus fréquent qu'aux USA ?
Et puis, quels sont ses rapports non seulement avec Belle et avec la fiancée de Widmarck, mais aussi avec le guerrier qui est son mari et qui est lui-même un métis de Noir (joué par Woody Strode, 1/8° de sang indien, comme Martin Pawley) ? Encore que, sur ce point, c'est la présence de Strode, comme celle de Stewart, qu'il faut interroger depuis le film et pas le contraire, sauf à rabattre toute la pensée du film sur UNE pensée hollywoodienne, sur UN point de vue majoritaire dominant – mais la pensée majoritaire, c'est la pensée de tout le monde, c'est à dire de personne, et donc pas non plus celle d'un réalisateur en particulier, même pas celle de Ford.



-oui, tu peux multiplier les questions, mais tu ne réponds pas à "ma" question; je demande juste pourquoi est-ce une mexicaine et pas une fille blonde, comme la copine de RW, par exemple...

-je ne vois pas très bien ce que tu veux dire par "la pensée majoritaire, c'est la pensée de tout le monde, donc de personne", d'abord, c'est pas la pensée de tout le monde, c'est la pensée dominante des dominants, qu'ils soient majoritaire, en nombre, ou pas...à partir de là, on peut tenter de comprendre la situation de ford, un irlandais catholique...

-et quelles réponses tu donnes à "tes" questions?
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