L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
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Re: L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
Ça m a fait penser à Cat People et la Feline (là flotte la.mort le cul deceptif avec un meurtre qui est à là fois un secret et une consolation dlailleurs le personnage de Michèl ressemble un peu à Simone Simon) mais avec un renversement: ce qui chez Tourneur est la vérité animale de la.sexualité devient ici un code collectif qui signifie peut être la finitude et la limite de l amour. C est ps rien de filmer à là fois cette filiation et le moment où elle se retourne
Dernière édition par Tony le Mort le Mer 3 Juil 2013 - 19:30, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
Le personnage du flic (qui a le visage de Godard d ailleurs) est assez brechtien. Il incarne un consensus social de centre gauche bienveillant mais paternaliste jusqu'à en devenir policier. Parce qu il est toujours conscient et capable de préméditer ce qu il.signifie politiquement il est toujours une métaphore. L ouverture politiQue du film tient à ce qu il cesse peut être d en être une au moment de mourir.
Invité- Invité
Mais qui est donc l'Inconnu du Lac ?
Bonjour à tous.
Je suis nouveau sur le forum et je vous propose un texte à propos de ce film récent.
Mais qui est donc l’Inconnu du Lac ?
Même après avoir vu le film, le doute plane encore. Est ce un poisson d’eau douce, le silure, dont la réputation n’est plus à faire, même si personne ne l’a réellement vu (clin d’œil aux gens du sud) ? Ou est-ce plutôt la conscience, qui semble disparaître par moments dans les eaux malgré tout limpides de ce lac bordé d’arbre et précédé d’une plage de galets.
Le décor du film se résume à ce panorama, si ce n’est également ce plan fixe du parking improvisé ou se rangent, jour après jours les voitures des habitués. Ainsi, après avoir parcouru le petit chemin de terre, les hommes se retrouvent dans leur huit clos, le temps d’un après-midi ou plus si affinité. Les regards se croisent, les corps se livrent, un sentiment de liberté est perceptible.
C’est sur ce rivage que Franck rencontre Henri, le mec sympa qui vient là pour être tranquille le temps d’un été, mais surtout Michel, qui devient vite son amant. L’amour qu’il lui porte est passionné et fusionnel. Il ne sait rien de lui, mais qu’importe, il se laisse porter par ses désirs, qui pour Michel ne semblent être que charnels. La lumière et les ombres sont là pour exalter ces moments d’une esthétique rare.
Même si Michel est clairement un inconnu, aux yeux perçants et à la moustache bien taillée, Franck découvre assez vite à son insu son côté sombre, terrifiant. À y regarder de plus près, la scène de noyade, qui au départ semble partir d’un simple jeu, devient vite et sans bruit, mortelle. Michel sait ce qu’il veut, même si nous ne connaissons pas ses motivations, contrairement à celles vites perceptibles de Gene Tierney alias Ellen Berent dans Péché mortel de John M. Stahl. Cette situation pétrifie Frank qui reste tapis dans le noir, mais le jour suivant, comme si de rien n’était, le cycle des amours d’été reprend son cours. Voiture, parking, serviette de plage, brasse dans l’eau claire ; les rituels reprennent.
Pourtant, malgré l’amour fou que Franck porte à Michel, ce dernier lui apparaît sous certains angles, de plus en plus menaçant; comme lorsqu’il sort de l’eau, les muscles gonflés, et qu’il se penche vers lui pour s’asseoir à ses côtés. La nature, elle aussi est changeante, avec ses bourrasques de vent qui agitent les arbres lorsque les corps des deux hommes s’enlacent dans les fourrés. Quand Franck fait l’amour à Michel et inversement, le mal qui rode se dissipe et les notions de temps disparaissent.
Franck sait très bien que Michel est un meurtrier. Il l’a vu, comme nous tuer de sang-froid. Mais, comme Cornel Wilde alias Richard Harland qui soupçonne rapidement sa femme de meurtre (toujours dans Péché mortel) il essaie de dissimuler cette vérité autant qu’il le peut. Même lorsque l’inspecteur chargé de l’affaire du noyé, lui aussi inconnu, interroge Franck, il ne répond pas clairement aux questions de plus en plus oppressantes.
Pour Franck, comme pout toute personne, l’auto persuasion ne fonctionne qu’un temps et la réalité des plus sordides vous saute rapidement au visage. Henry, dont nous avions déjà parlé plus haut, revient souvent sur cette plage. Il observe les allers et venu, l’eau qui dort. Tel un être omniscient, il connaît le secret sordide de Michel. Mais qui est réellement Henry si ce n’est une métaphore de la conscience de Franck ?
Quoiqu’il en soit, les nuages commence à cacher le soleil jusqu’alors triomphant. C’est dans le petit bois, témoin de tous les ébats charnels, qu’Henry disparaît sous les yeux de Franck. Ce choc l’a-t-il persuadé que Michel n’est autre que le mal incarné ? Comme lors du premier meurtre il se blottit dans les herbes hautes, sans respirer, la peur est à nouveau là. La nuit commence à tout envelopper. Le noir, nous y sommes avec Franck. Néanmoins comme un enfant qui en a peur, Franck appel après de longues heures son amant d’une voie fébrile. Il ne support plus la solitude, le silence lourd. Ce silence souligné par l’absence de musique tout au long du film, peut-être pour nous mettre face à notre propre solitude et nos faux-semblants.
Longfinger
Je suis nouveau sur le forum et je vous propose un texte à propos de ce film récent.
Mais qui est donc l’Inconnu du Lac ?
Même après avoir vu le film, le doute plane encore. Est ce un poisson d’eau douce, le silure, dont la réputation n’est plus à faire, même si personne ne l’a réellement vu (clin d’œil aux gens du sud) ? Ou est-ce plutôt la conscience, qui semble disparaître par moments dans les eaux malgré tout limpides de ce lac bordé d’arbre et précédé d’une plage de galets.
Le décor du film se résume à ce panorama, si ce n’est également ce plan fixe du parking improvisé ou se rangent, jour après jours les voitures des habitués. Ainsi, après avoir parcouru le petit chemin de terre, les hommes se retrouvent dans leur huit clos, le temps d’un après-midi ou plus si affinité. Les regards se croisent, les corps se livrent, un sentiment de liberté est perceptible.
C’est sur ce rivage que Franck rencontre Henri, le mec sympa qui vient là pour être tranquille le temps d’un été, mais surtout Michel, qui devient vite son amant. L’amour qu’il lui porte est passionné et fusionnel. Il ne sait rien de lui, mais qu’importe, il se laisse porter par ses désirs, qui pour Michel ne semblent être que charnels. La lumière et les ombres sont là pour exalter ces moments d’une esthétique rare.
Même si Michel est clairement un inconnu, aux yeux perçants et à la moustache bien taillée, Franck découvre assez vite à son insu son côté sombre, terrifiant. À y regarder de plus près, la scène de noyade, qui au départ semble partir d’un simple jeu, devient vite et sans bruit, mortelle. Michel sait ce qu’il veut, même si nous ne connaissons pas ses motivations, contrairement à celles vites perceptibles de Gene Tierney alias Ellen Berent dans Péché mortel de John M. Stahl. Cette situation pétrifie Frank qui reste tapis dans le noir, mais le jour suivant, comme si de rien n’était, le cycle des amours d’été reprend son cours. Voiture, parking, serviette de plage, brasse dans l’eau claire ; les rituels reprennent.
Pourtant, malgré l’amour fou que Franck porte à Michel, ce dernier lui apparaît sous certains angles, de plus en plus menaçant; comme lorsqu’il sort de l’eau, les muscles gonflés, et qu’il se penche vers lui pour s’asseoir à ses côtés. La nature, elle aussi est changeante, avec ses bourrasques de vent qui agitent les arbres lorsque les corps des deux hommes s’enlacent dans les fourrés. Quand Franck fait l’amour à Michel et inversement, le mal qui rode se dissipe et les notions de temps disparaissent.
Franck sait très bien que Michel est un meurtrier. Il l’a vu, comme nous tuer de sang-froid. Mais, comme Cornel Wilde alias Richard Harland qui soupçonne rapidement sa femme de meurtre (toujours dans Péché mortel) il essaie de dissimuler cette vérité autant qu’il le peut. Même lorsque l’inspecteur chargé de l’affaire du noyé, lui aussi inconnu, interroge Franck, il ne répond pas clairement aux questions de plus en plus oppressantes.
Pour Franck, comme pout toute personne, l’auto persuasion ne fonctionne qu’un temps et la réalité des plus sordides vous saute rapidement au visage. Henry, dont nous avions déjà parlé plus haut, revient souvent sur cette plage. Il observe les allers et venu, l’eau qui dort. Tel un être omniscient, il connaît le secret sordide de Michel. Mais qui est réellement Henry si ce n’est une métaphore de la conscience de Franck ?
Quoiqu’il en soit, les nuages commence à cacher le soleil jusqu’alors triomphant. C’est dans le petit bois, témoin de tous les ébats charnels, qu’Henry disparaît sous les yeux de Franck. Ce choc l’a-t-il persuadé que Michel n’est autre que le mal incarné ? Comme lors du premier meurtre il se blottit dans les herbes hautes, sans respirer, la peur est à nouveau là. La nuit commence à tout envelopper. Le noir, nous y sommes avec Franck. Néanmoins comme un enfant qui en a peur, Franck appel après de longues heures son amant d’une voie fébrile. Il ne support plus la solitude, le silence lourd. Ce silence souligné par l’absence de musique tout au long du film, peut-être pour nous mettre face à notre propre solitude et nos faux-semblants.
Longfinger
longfinger- Messages : 3
Re: L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
Pourquoi Franck serait il plus réel que les autres, tous les autres du film ? Il a peut-être besoin de se donner ce fantasme de peur pour être émoustillé. Il n'est pas sympathique.
Dans Le petit soldat, sans certitude, à la question : qu'est-ce-qu'il y a derrière l'écran ? Godard répond : le mur.
Où est Michel ? Il est sorti du cadre. C'est toujours ça avec le petit théâtre de Guiraudie : on entre et on sort du cadre, le temps d'un film ...
D'ailleurs le pauvre gars qui n'a plus l'heur de plaire à Michel, sort une première fois du cadre par le bord inférieur, tâter des enfers sous marins, quand il est noyé, puis par le bord haut, dans l'hélico qui l'emmène, quand tous les autres entrent et sortent soit par le fond soit par la droite soit par la gauche, le policier lui, jaillissant du bois ...
Je suis convaincu que le plan est appréhendé par Guiraudie comme un territoire à arpenter qui dans le filigrane trace une carte du tendre.
Les arpenteurs
Dans Le petit soldat, sans certitude, à la question : qu'est-ce-qu'il y a derrière l'écran ? Godard répond : le mur.
Où est Michel ? Il est sorti du cadre. C'est toujours ça avec le petit théâtre de Guiraudie : on entre et on sort du cadre, le temps d'un film ...
D'ailleurs le pauvre gars qui n'a plus l'heur de plaire à Michel, sort une première fois du cadre par le bord inférieur, tâter des enfers sous marins, quand il est noyé, puis par le bord haut, dans l'hélico qui l'emmène, quand tous les autres entrent et sortent soit par le fond soit par la droite soit par la gauche, le policier lui, jaillissant du bois ...
Je suis convaincu que le plan est appréhendé par Guiraudie comme un territoire à arpenter qui dans le filigrane trace une carte du tendre.
Les arpenteurs
Invité- Invité
Re: L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
J'ai pas vu Le petit soldat, mais dans Les carabiniers un personnage se prend le mur en tentant de traverser la toile sur laquelle est projeté un film.slimfast a écrit:
Dans Le petit soldat, sans certitude, à la question : qu'est-ce-qu'il y a derrière l'écran ? Godard répond : le mur.
Re: L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
Attention, intervention capitale.
Chez moi, le topic de longfinger est bleu dans la liste, alors que tous les autres sont brun foncé.
ça le fait aussi chez vous?
Chez moi, le topic de longfinger est bleu dans la liste, alors que tous les autres sont brun foncé.
ça le fait aussi chez vous?
Invité- Invité
Re: L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
L'Histoire (un mec rationnel, honnête, humaniste mais étrangement "peu sympathique" parce qu'il croit trop en sa propre singularité comme le dit Slimfast va couvrir un amant meurtrier après avoir essayé en vain de se s'isoler sexuellement avec avec lui, et qui finit pas zigouiller tout le monde, l'importance des bagnoles qui identifient à la fois les relations des personnage et leur background sociologique, mais avec lesquelles les personnages n'arrivent pas à fuir) rappelle aussi la "Griffe du Passé" avec Mitchum et Jane Greer (qui se dénoue au bord d'un lac qui ressemble pas mal à celui du film), dont j'avais oublié qu'il est aussi de Tourneur. La scène du meurtre dans la nuit, on croirait vraiment une scène venue de Hawks ou Tourneur. Mais cela n’épuise pas tout le film
Invité- Invité
Merci
Merci à tous pour vos remarques pertinentes.
Cela m'encourage à publier quelques chose lors de mes prochaines séances de visionnage.
Merci Slimfast pour tes remarques sur le cadre. Pour voir ce genre de détail j'ai besoin pour ma part de visionner plusieurs fois le film.
D'ailleurs de votre côté comment procédez vous pour remarquer ces petits détails. Pour certains films, je privilégie un premier visionnage plaisir, puis un visionnage analytique.
Merci à tous
Cela m'encourage à publier quelques chose lors de mes prochaines séances de visionnage.
Merci Slimfast pour tes remarques sur le cadre. Pour voir ce genre de détail j'ai besoin pour ma part de visionner plusieurs fois le film.
D'ailleurs de votre côté comment procédez vous pour remarquer ces petits détails. Pour certains films, je privilégie un premier visionnage plaisir, puis un visionnage analytique.
Merci à tous
longfinger- Messages : 3
Re: L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
Bonjour longfinger, bienvenue ici et merci pour ton texte mais...
https://spectresducinema.1fr1.net/t1545-l-inconnu-du-lac-a-guiraudie-2013
Il y avait déjà un sujet sur le film ç'aurait été bien de le mettre à la suite.
https://spectresducinema.1fr1.net/t1545-l-inconnu-du-lac-a-guiraudie-2013
Il y avait déjà un sujet sur le film ç'aurait été bien de le mettre à la suite.
DB- Messages : 1528
Re: L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
Effectivement,
je vais tâcher de faire au mieux la prochaine fois. Je ne suis pas top habitué aux forums.
Merci en tout cas de la remarque. Si tu arrives à le rabouter à l'ancien sujet n'hésite pas.
je vais tâcher de faire au mieux la prochaine fois. Je ne suis pas top habitué aux forums.
Merci en tout cas de la remarque. Si tu arrives à le rabouter à l'ancien sujet n'hésite pas.
longfinger- Messages : 3
Re: L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
pour en revenir à l'Inconnu du lac on peut dire que Guiraudie considère le cadre comme une "fenêtre ouverte sur le monde" qui propose un espace de représentation centrifuge. D'ailleurs le premier plan, réitéré à l'identique, n'est rien d'autre qu'une vue lumière ou tout s'origine dans un surgissement qui tient un peu du spectacle magique. De plus Guiraudie est un cinéaste scrupuleusement honnête qui croit à l'image et qui redouble tout par la parole. Attention semble-t'il dire mes images c'est béton ! Jusque dans les bois où au moment suprême les protagonistes son tenus de dire : "je vais jouir" pour faire couleur locale. lol.
Il aurait par exemple pu passer les plans du parking en accéléré : non, impossible chez Guiraudie !
Il aurait par exemple pu passer les plans du parking en accéléré : non, impossible chez Guiraudie !
Invité- Invité
Re: L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
J'aime bien l’expression représentation centrifuge.
Mais je sais pas ce que ça veut dire
Mais je sais pas ce que ça veut dire
DB- Messages : 1528
Re: L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
disons c'est quand il n'y a pas de hors-champ.
on retrouve ça chez Godard.
les images contiennent l'intégralité de la lecture qu'on peut en faire. ça date du moyen âge.
Bazin ensuite a parlé d'un cadre cache, qui délimite à l'opposé un espace centripète, qui "déborde" l'image stricto sensu.
je ne crois pas qu'on puisse dissocier le cadre comme fenêtre ouverte sur le monde, de la "branche Lumière" du cinéma.
on retrouve ça chez Godard.
les images contiennent l'intégralité de la lecture qu'on peut en faire. ça date du moyen âge.
Bazin ensuite a parlé d'un cadre cache, qui délimite à l'opposé un espace centripète, qui "déborde" l'image stricto sensu.
je ne crois pas qu'on puisse dissocier le cadre comme fenêtre ouverte sur le monde, de la "branche Lumière" du cinéma.
Invité- Invité
Re: L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
http://www.potemkine.fr/Potemkine-fiche-film/Godard-sollers-/pa11m5pr1128.html
dommage ...
c'était une parenthèse. ce qui montre la conception du cadre de Guiraudie est entre autre le nombre de plans subjectifs voire documentaires, comme le parking. on pourrait même dire, ne serait le sujet que les ébats de Frank et Michel dans les bois sont filmés comme des tableaux renaissance : ici il a du cogiter pas mal pour faire son cadre ...
dommage ...
c'était une parenthèse. ce qui montre la conception du cadre de Guiraudie est entre autre le nombre de plans subjectifs voire documentaires, comme le parking. on pourrait même dire, ne serait le sujet que les ébats de Frank et Michel dans les bois sont filmés comme des tableaux renaissance : ici il a du cogiter pas mal pour faire son cadre ...
Invité- Invité
Re: L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
'L'Inconnu du lac' n'est pas un très bon film
Le temps le montrera
Le temps le montrera
sokol- Messages : 12
Re: L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
oui et non c'est un film intriguant ... et intrigant. pas sûr que par son sujet et son traitement audacieux, quelque plans ne continuent pas encore à nous hanter, nous et d'autres après nous.
je ne l'ai vu qu'une fois le film, j'ai une passoire en lieu et place de la mémoire. pourtant il me reste en tête pas mal de plans du film et leur enchaînement.
(message subliminal : comme ça Baudouin ne pourra plus me reprocher de ne m'intéresser qu'aux dates clés du cinéma).
je trouve d'autre part que la critique que DB a posté sur la page des spectres est vraiment pas mal.
je ne l'ai vu qu'une fois le film, j'ai une passoire en lieu et place de la mémoire. pourtant il me reste en tête pas mal de plans du film et leur enchaînement.
(message subliminal : comme ça Baudouin ne pourra plus me reprocher de ne m'intéresser qu'aux dates clés du cinéma).
je trouve d'autre part que la critique que DB a posté sur la page des spectres est vraiment pas mal.
Invité- Invité
Re: L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
Guiraudie a fait UN chef d'œuvre (pour moi, c'est le plus beau moyen métrage au monde !) : "Ce vieux rêve qui bouge".
sokol- Messages : 12
Re: L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
c'est quoi d'après toi, sokol "un vieux rêve qui bouge" ? je veux dire que signifie pour toi ce titre ?
Invité- Invité
Re: L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
Je n'ai vu à ce jour que Le roi de l'évasion.
Je me souviens avoir été hyper emballé, je me disais vraiment qu'on avait affaire là à un cinéma d'une manière tout à fait nouvelle, singulière.
J'ai Du soleil pour les gueux sur ma liste d'attente.
PS:
Edit car j'avais mal lu. J'avais cru lire que je te reprochais de ne pas t'intéresser aux dates clés du cinéma.
Ok, donc.
Il est vrai que je crois vraiment très peu à "l'histoire du cinéma" - à "l'histoire de l'art" en général - et aux "dates clés". Et moins encore à une conception hégélienne ou téléologique de cette "histoire" (cad qui serait mue par une progression dialectique des formes). Même si quelque chose de cet ordre existe (un peu).
Je me suis toujours passionné, à l'inverse, pour les films qu'on dit "mineurs", ou encore ce qu'on nomme des "ovnis", et ce que je nomme "orphelins" (cad sans postérité) - cad tous "à côté" de cette "Histoire". Une autre manière de le dire: qui remettent en cause l'idée qu'on se fait d'une "histoire du cinéma" faite de "dates clés".
En cinéma, si on me parle de Griffith, ou Ford, ou Renoir, ou même Hitchcock, par exemple, je me referme comme une huitre, et je préfèrerai me fader un film d'horreur de série z.
J'ai le même genre de problème, si on peut appeler ça un "problème", avec la littérature et la musique.
Dès qu'on me parle d'une œuvre qui serait un Classique incontournable de l'histoire de la littérature ou de la musique, ou de la Culture, j'ai tendance à bloquer et à fuir. Je préfère écouter Rimski-Korsakov à Beethoven, Schubert, etc (cela dit, les Baroques: Monteverdi, Bach, Rameau, Purcell, etc, étrangement, c'est piece of cake, comme si ça coulait dans mes veines...).
J'ai depuis ma plus tendre enfance un problème avec la "grandeur", qui me semble hors de ma (petite) portée...
(Par contre, bizarrement, en "philosophie", je tends à croire à une "histoire de la philosophie", "des concepts". De façon assez hégélienne, ou plutôt kojévienne (puisque c'est son "histoire" que j'ai surtout fréquentée). Je suis assez acquis à l'idée kojévienne que de Parménide à Hegel en passant par Kant, il y a une Logique , cad une résolution progressive de problèmes ou de contradictions logiques... (même et surtout s'il faut "déconstruire" cette vision).
Mais là aussi, j'ai tendance à fuir les "Grands", les "Classiques". C'est pourquoi j'ai préféré étudié un "petit maitre" (Kojève en l'occurrence) plutôt qu'un "grand maitre" (Hegel). Dans les "grands", les "Classiques", y a guère que Kant que j'ose un peu fréquenter (par petites touches). Leibniz, par ex, c'est trop fort pour moi; Spinoza j'ai jamais vraiment osé me plonger dedans; Nietzsche, c'est autre chose: ça m'a jamais vraiment intéressé, c'est étrange...; Husserl me fait peur, Heidegger m'intimide, etc etc. Derrida, un autre géant: à petite doses. Je pense avoir compris quelques éléments essentiels (d'une toute petite partie de son travail). Deleuze est plus facile à lire (en apparence): en tout cas c'est celui que j'ai le plus de plaisir à lire, si j'ai envie de lire un peu un philosophe...
Mais dans l'ensemble, j'essaie de me tenir un peu au courant, quoi (de temps en temps, par poussées compulsives... :lol). Du moins ai-je conscience, ou du moins ai-je la prétention d'avoir conscience, de l'exigence, de la discipline que ça peut représenter, de lire, vraiment lire. Là, ça suppose, enfin pour moi ça le suppose, une maitrise minimale de "l'histoire de la philosophie", de "l'histoire des concepts". Et c'est un sacré boulot. Faut vraiment y consacrer sa vie...
Au contraire de Borges - qui est un grand lecteur -, je suis un tout petit lecteur. Et paresseux. Mais je le vis pas trop mal. Me suis fait une raison... )
Sorry pour cette saillie hors-sujet.
Je me souviens avoir été hyper emballé, je me disais vraiment qu'on avait affaire là à un cinéma d'une manière tout à fait nouvelle, singulière.
J'ai Du soleil pour les gueux sur ma liste d'attente.
PS:
slimfast a écrit:(message subliminal : comme ça Baudouin ne pourra plus me reprocher de ne m'intéresser qu'aux dates clés du cinéma).
Edit car j'avais mal lu. J'avais cru lire que je te reprochais de ne pas t'intéresser aux dates clés du cinéma.
Ok, donc.
Il est vrai que je crois vraiment très peu à "l'histoire du cinéma" - à "l'histoire de l'art" en général - et aux "dates clés". Et moins encore à une conception hégélienne ou téléologique de cette "histoire" (cad qui serait mue par une progression dialectique des formes). Même si quelque chose de cet ordre existe (un peu).
Je me suis toujours passionné, à l'inverse, pour les films qu'on dit "mineurs", ou encore ce qu'on nomme des "ovnis", et ce que je nomme "orphelins" (cad sans postérité) - cad tous "à côté" de cette "Histoire". Une autre manière de le dire: qui remettent en cause l'idée qu'on se fait d'une "histoire du cinéma" faite de "dates clés".
En cinéma, si on me parle de Griffith, ou Ford, ou Renoir, ou même Hitchcock, par exemple, je me referme comme une huitre, et je préfèrerai me fader un film d'horreur de série z.
J'ai le même genre de problème, si on peut appeler ça un "problème", avec la littérature et la musique.
Dès qu'on me parle d'une œuvre qui serait un Classique incontournable de l'histoire de la littérature ou de la musique, ou de la Culture, j'ai tendance à bloquer et à fuir. Je préfère écouter Rimski-Korsakov à Beethoven, Schubert, etc (cela dit, les Baroques: Monteverdi, Bach, Rameau, Purcell, etc, étrangement, c'est piece of cake, comme si ça coulait dans mes veines...).
J'ai depuis ma plus tendre enfance un problème avec la "grandeur", qui me semble hors de ma (petite) portée...
(Par contre, bizarrement, en "philosophie", je tends à croire à une "histoire de la philosophie", "des concepts". De façon assez hégélienne, ou plutôt kojévienne (puisque c'est son "histoire" que j'ai surtout fréquentée). Je suis assez acquis à l'idée kojévienne que de Parménide à Hegel en passant par Kant, il y a une Logique , cad une résolution progressive de problèmes ou de contradictions logiques... (même et surtout s'il faut "déconstruire" cette vision).
Mais là aussi, j'ai tendance à fuir les "Grands", les "Classiques". C'est pourquoi j'ai préféré étudié un "petit maitre" (Kojève en l'occurrence) plutôt qu'un "grand maitre" (Hegel). Dans les "grands", les "Classiques", y a guère que Kant que j'ose un peu fréquenter (par petites touches). Leibniz, par ex, c'est trop fort pour moi; Spinoza j'ai jamais vraiment osé me plonger dedans; Nietzsche, c'est autre chose: ça m'a jamais vraiment intéressé, c'est étrange...; Husserl me fait peur, Heidegger m'intimide, etc etc. Derrida, un autre géant: à petite doses. Je pense avoir compris quelques éléments essentiels (d'une toute petite partie de son travail). Deleuze est plus facile à lire (en apparence): en tout cas c'est celui que j'ai le plus de plaisir à lire, si j'ai envie de lire un peu un philosophe...
Mais dans l'ensemble, j'essaie de me tenir un peu au courant, quoi (de temps en temps, par poussées compulsives... :lol). Du moins ai-je conscience, ou du moins ai-je la prétention d'avoir conscience, de l'exigence, de la discipline que ça peut représenter, de lire, vraiment lire. Là, ça suppose, enfin pour moi ça le suppose, une maitrise minimale de "l'histoire de la philosophie", de "l'histoire des concepts". Et c'est un sacré boulot. Faut vraiment y consacrer sa vie...
Au contraire de Borges - qui est un grand lecteur -, je suis un tout petit lecteur. Et paresseux. Mais je le vis pas trop mal. Me suis fait une raison... )
Sorry pour cette saillie hors-sujet.
Invité- Invité
Re: L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
merci pour ce message. comme tu le sais je suis extrêmement confus et d'un syncrétisme poussif et paresseux. quand l'intuition est là, ok. sinon je me morfonds. tu ne peux pas imaginer avec quel désordre j'aborde les choses. je ne peux pas lire assidûment car je ne tiens pas en place et un sujet vient en chasser un autre dans mon impatience. c'est une déconcentration que seules les images fixes ou animées viennent interrompre.
aussi donc je n'ai pas suivi les "débats" sur Rancière dans le forum mais sa chronique désincarnée dans les cahiers, trouvant dans le cinéma un objet pour alimenter sa pensée, sans jamais ressentir le moindre affect au sujet du film relaté me hérissait le poil. Mais si j'ai envie maintenant d'en savoir un peu plus (fonction rechercher) c'est pour une chose que tu as dite : que Les petites fugues soit ranciérien ok, l'exploitation etc. ça à priori je peux admettre.
Mais où Maine Océan a-t-il sa place là dedans ?
aussi donc je n'ai pas suivi les "débats" sur Rancière dans le forum mais sa chronique désincarnée dans les cahiers, trouvant dans le cinéma un objet pour alimenter sa pensée, sans jamais ressentir le moindre affect au sujet du film relaté me hérissait le poil. Mais si j'ai envie maintenant d'en savoir un peu plus (fonction rechercher) c'est pour une chose que tu as dite : que Les petites fugues soit ranciérien ok, l'exploitation etc. ça à priori je peux admettre.
Mais où Maine Océan a-t-il sa place là dedans ?
Invité- Invité
Re: L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
(slimfast, je réponds sur le topic à côté, pour ne pas faire dévier davantage le sujet)
Invité- Invité
Re: L'inconnu du lac (A. Guiraudie) 2013
slimfast a écrit:c'est quoi d'après toi, sokol "un vieux rêve qui bouge" ? je veux dire que signifie pour toi ce titre ?
Il signifie à peu près la même chose que 'l'extension du domaine de la lutte'. Ou peut être l'inverse de celui-ci
sokol- Messages : 12
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