Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
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Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
Y a-t-il ici des fans de Guiraudie ?
J'ai été scotchée par "Du soleil pour les gueux", ça faisait une éternité que je n'avais pas ressenti dans un film une telle évidence, une telle joie, une sorte de jouissance devant l'audace et la liberté de création. Je l'ai vu il y a quelques jours, et je me redis encore tout bas pour rire les noms des personnages et les répliques. Tout chante dans ce film, les noms (Djema Gaouda Lon, Nathalie Sanchez, Pool Oxanosas Daï, Carol Izba), les lieux (un grand causse vide magnifiquement filmé), les histoires (Carol Izba a tué Astana Jovira qui le méritait bien, Pool Oxanosas Daï, un fameux guerrier de poursuite est lancé par Chaouch Maline à sa poursuite ; Djema Gaouda Lon, l'un de ces légendaires bergers d'ounayes, a perdu ses ounayes, fameux animaux mi-réels mi-mythiques, que Nathalie Sanchez rêve de voir depuis qu'elle est gamine, etc.), les plans et la nature.
Il y a mille choses, du Straub par moment (la présence droite des personnages dans la nature, l'élocution particulière, un peu irréelle, détachée), du western, de la bonté et de la tendresse, c'est incroyablement drôle, ou cocasse...
adeline- Messages : 3000
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
alors là oui Du soleil pour les gueux que j'ai vu en présence de Guiraudie lui même m'a aussi fait grosse impression.
Les noms valises des personnages à la Lewis Carrol ... Moullet je crois a fait un éloge de Garaudie comme peintre d'un petit lopin de terre.
Je viens de voir le cinéaste de notre temps sur Rohmer où il distingue parmi ses films ceux de montagne -Le genou de Claire, par exemple - ( sans profondeur et donc sans champ contre/champ ) et les autres où il a parfois à tort selon lui systématisé ce procédé de tous les personnages dans le champ, théâtral et utilisé aussi dans les films américains des années 40 et 50.
Du soleil pour les gueux autant qu'il m'en souvienne est un cinéma des horizons où les personnages affluent aléatoirement et dans tous les sens avec un centre qui serait le cinéma lui même.
Et je ne peux pas m'empêcher de penser qu'au fond l'inspiration tenue à une distance comique est le film à faire dont toi et moi, tout spectateur, sommes les ounayes.
Les noms valises des personnages à la Lewis Carrol ... Moullet je crois a fait un éloge de Garaudie comme peintre d'un petit lopin de terre.
Je viens de voir le cinéaste de notre temps sur Rohmer où il distingue parmi ses films ceux de montagne -Le genou de Claire, par exemple - ( sans profondeur et donc sans champ contre/champ ) et les autres où il a parfois à tort selon lui systématisé ce procédé de tous les personnages dans le champ, théâtral et utilisé aussi dans les films américains des années 40 et 50.
Du soleil pour les gueux autant qu'il m'en souvienne est un cinéma des horizons où les personnages affluent aléatoirement et dans tous les sens avec un centre qui serait le cinéma lui même.
Et je ne peux pas m'empêcher de penser qu'au fond l'inspiration tenue à une distance comique est le film à faire dont toi et moi, tout spectateur, sommes les ounayes.
Invité- Invité
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
pas trop aimé Du soleil pour les gueux - cet imaginaire vaguement bd à mes yeux. ai préféré Ce vieux rêve qui bouge et surtout le dernier, Le roi de l'évasion, avec la fabuleuse tourougne et quelques unes des plus belles scènes érotiques qui m'aient été données de voir.
Invité- Invité
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
Ah, tiens, je n'aurais pas lié Du soleil pour les gueux à un imaginaire bd, c'est étrange. J'ai rapidement cherché sur le net des textes sur ce film, il n'y en a pas des masses... Ce sont les noms qui sonnent bd pour toi ? Le scénario ?
En même temps, Guiraudie dit qu'il est aussi influencé par les bd d'Hergé :
C'est cet entretien
http://www.arte.tv/fr/mouvement-de-cinema/Court-circuit-le-magazine-du-court-metrage/Emission-du-samedi-24-Novembre-2001/340508,CmC=340514.html
En même temps, Guiraudie dit qu'il est aussi influencé par les bd d'Hergé :
[Réaliser] c’est une envie qui vient du théâtre aussi bien que de la littérature ou de la lecture des bandes dessinées d’Hergé, voire des séries télévisées que je voyais lorsque j’étais enfant, en particulier Tarzan. Je citerais également un film qui a joué le rôle de détonateur et après la vision duquel je me suis dit qu’il y avait vraiment moyen de faire quelque chose et que tout était possible ; c’est « Le Dieu noir et le Diable blond » de Glauber Rocha.
C'est cet entretien
http://www.arte.tv/fr/mouvement-de-cinema/Court-circuit-le-magazine-du-court-metrage/Emission-du-samedi-24-Novembre-2001/340508,CmC=340514.html
adeline- Messages : 3000
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
salut adeline,
les noms, les costumes, les couleurs, les situations. j'ai pensé à Silence, de Comès (que je n'aime pas), au Vagabond des limbes (que je n'aime plus depuis belle lurette) et au Moebius du temps du Garage hermétique de Joe (qui me fait encore marrer un peu, pas trop) et plus généralement à la bd de fantasy.
suis pas un fanatique de la bd.
les noms, les costumes, les couleurs, les situations. j'ai pensé à Silence, de Comès (que je n'aime pas), au Vagabond des limbes (que je n'aime plus depuis belle lurette) et au Moebius du temps du Garage hermétique de Joe (qui me fait encore marrer un peu, pas trop) et plus généralement à la bd de fantasy.
suis pas un fanatique de la bd.
Invité- Invité
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
du soleil pour les gueux est un titre magnifique pour ce film énigmatique et novateur qui a fait irruption discrètement dans le paysage ( c'est le cas de le dire ).
ensuite Godard a donné un coup de pouce pour ce vieux rêve qui bouge, bon film, au demeurant, mais plus convenu, plus attendu moins déconneur et qui a plu davantage.
maintenant on voit un peu mieux l'impasse où le conduit son cinéma de happenings assez proche de celui de kusturica finalement mais sans en avoir la truculence hypnotique ni la veine iconoclaste.
enfin, ça n'engage que moi.
ensuite Godard a donné un coup de pouce pour ce vieux rêve qui bouge, bon film, au demeurant, mais plus convenu, plus attendu moins déconneur et qui a plu davantage.
maintenant on voit un peu mieux l'impasse où le conduit son cinéma de happenings assez proche de celui de kusturica finalement mais sans en avoir la truculence hypnotique ni la veine iconoclaste.
enfin, ça n'engage que moi.
Invité- Invité
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
slimfast a écrit:
maintenant on voit un peu mieux l'impasse où le conduit son cinéma de happenings assez proche de celui de kusturica finalement mais sans en avoir la truculence hypnotique ni la veine iconoclaste.
J'ai beau tourner et retourner la formulation, saisir ou dissiper les idées, je ne vois clairement.
Quel(s) rapprochement(s) y vois tu ?
careful- Messages : 690
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
très exactement ceux que tu ne vois pas ( folklore, petite communauté, nostalgie, j'en passe et des meilleurs .... ).
Invité- Invité
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
si tu veux c'est comme la symétrie Fassbinder/Almodovar
Invité- Invité
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
Avec une Delorean,ils veulent A.Téchiné/ X. Beauvois , E.Costello/Q.tarantino, François Sagat/Cher Jean L. Verna, etc. Les musiciens ont choisi d'être, les chanteurs acrobates impressionnent d'intensités.
Comme si Divine Comedy se touchait l'étrange ourlé sur une tragédie Nick Cavienne. Exactement cela.
Je ne devrais pas le rajouter, oui, oui...Je vois.
(comme une gigogne, tu me diras Slimfast )
Comme si Divine Comedy se touchait l'étrange ourlé sur une tragédie Nick Cavienne. Exactement cela.
Je ne devrais pas le rajouter, oui, oui...Je vois.
(comme une gigogne, tu me diras Slimfast )
careful- Messages : 690
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
tu peux prendre cela à la légère. tu le fais moins quand Godard fait ce travail de classification à la Cuvier.
Je revendique seulement la subjectivité de mes raccourcis-cinéma.
évidemment je n'en fait pas profession car je n'ai pas le talent d'un Godard ni surtout finalement le désir de m'ériger comme lui en ce professionnel de la profession qu'il a su pourfendre en bon opportunisme au bon moment.
sur cette question de la ligne jaune que tu sembles envers et contre tout vouloir suivre - le conformisme a l'art de se nicher à peu près toujours au même endroit - cela me fait penser au tout début de en quatrième vitesse : avant le générique, il y a trois fois deux même plans mais de plus en plus rapides : la femme affolée qui fuit en essayant d'arrêter les voitures en gros plans sur le bas de ses jambes et ses pieds nus courant exactement sur la ligne. Puis coupe, plan large et maintenant, alors que la continuité de temps est respectée, elle court loin de la ligne, au bord de la route. trois fois comme ça. on pense au faux raccord ; bien sûr que non car cela nous indique le cassure, la " fracture " du personnage qui anticipe la fin. Deleuze disait que chacun avait les organes et les fonctions de ses affects ( entretien avec Claire parnet ). Ici elle a l'organe, les jambes, la fonction , fuir mais le point d'interrogation est l'affect : pourquoi. ce que le film tendra de capturer ( voila l'histoire du film ) et, quand il l'aura trouvé ne sera qu'une image blanche, le film qui noir qui vire au blanc, sa fin inévitable. drôle de construction de film.
en pensant ( vraiment ) je ne peut qu'opposer ce qui vient d'être décrit à son avers creux et qui ne me fascine plus : le début de l'année dernière à marienbad, ce personnage qui traverse ces couloirs bien au centre répétant la même phrase ( qui pourrait contredire ? ). il n'y a ni affects, ni organes, ni fonctions. ah, je m'en suis délecté. J'ai cessé.
un jour j'ai entendu daney reçu par resnais et l'ai entendu dire qu'il (resnais ) avait porter sur lui ( daney ) à peu près le même regard qu'il aurait eu sur son dernier imperméable.
je suis comme daney : je déteste resnais.
mais j'ai commencé à le détester quand j'ai vu en quatrième vitesse.
on pourra m'opposer pierre paul ou jacques. peu importe c'est mon propre travail de fourmi du classement des films. il m'appartient.
Je revendique seulement la subjectivité de mes raccourcis-cinéma.
évidemment je n'en fait pas profession car je n'ai pas le talent d'un Godard ni surtout finalement le désir de m'ériger comme lui en ce professionnel de la profession qu'il a su pourfendre en bon opportunisme au bon moment.
sur cette question de la ligne jaune que tu sembles envers et contre tout vouloir suivre - le conformisme a l'art de se nicher à peu près toujours au même endroit - cela me fait penser au tout début de en quatrième vitesse : avant le générique, il y a trois fois deux même plans mais de plus en plus rapides : la femme affolée qui fuit en essayant d'arrêter les voitures en gros plans sur le bas de ses jambes et ses pieds nus courant exactement sur la ligne. Puis coupe, plan large et maintenant, alors que la continuité de temps est respectée, elle court loin de la ligne, au bord de la route. trois fois comme ça. on pense au faux raccord ; bien sûr que non car cela nous indique le cassure, la " fracture " du personnage qui anticipe la fin. Deleuze disait que chacun avait les organes et les fonctions de ses affects ( entretien avec Claire parnet ). Ici elle a l'organe, les jambes, la fonction , fuir mais le point d'interrogation est l'affect : pourquoi. ce que le film tendra de capturer ( voila l'histoire du film ) et, quand il l'aura trouvé ne sera qu'une image blanche, le film qui noir qui vire au blanc, sa fin inévitable. drôle de construction de film.
en pensant ( vraiment ) je ne peut qu'opposer ce qui vient d'être décrit à son avers creux et qui ne me fascine plus : le début de l'année dernière à marienbad, ce personnage qui traverse ces couloirs bien au centre répétant la même phrase ( qui pourrait contredire ? ). il n'y a ni affects, ni organes, ni fonctions. ah, je m'en suis délecté. J'ai cessé.
un jour j'ai entendu daney reçu par resnais et l'ai entendu dire qu'il (resnais ) avait porter sur lui ( daney ) à peu près le même regard qu'il aurait eu sur son dernier imperméable.
je suis comme daney : je déteste resnais.
mais j'ai commencé à le détester quand j'ai vu en quatrième vitesse.
on pourra m'opposer pierre paul ou jacques. peu importe c'est mon propre travail de fourmi du classement des films. il m'appartient.
Invité- Invité
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
slimfast a écrit:
maintenant on voit un peu mieux l'impasse où le conduit son cinéma de happenings assez proche de celui de kusturica finalement mais sans en avoir la truculence hypnotique ni la veine iconoclaste.
salut Slimfast,
aurais-tu l'amabilité de nous décrire ce que tu vois là ?
Invité- Invité
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
en gros son cinéma c'est formellement pas grand chose et au fond des histoires de communautés de pédés sur le causse à l'usine ou perdus dans un genre.
quand tu disais très cher qu'il y avait une inspiration bd, c'est vrai : les pieds nickelés.
( avant il avait fait un court sur les maisons de son bled peintes en rose ; est-ce autre chose que du happening ? ).
suis-je assez aimable à ton goût ?
quand tu disais très cher qu'il y avait une inspiration bd, c'est vrai : les pieds nickelés.
( avant il avait fait un court sur les maisons de son bled peintes en rose ; est-ce autre chose que du happening ? ).
suis-je assez aimable à ton goût ?
Invité- Invité
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
salut Slimfast,
je trouve ton aimable réponse très partiale.
"communauté de pédés" ?
combien d'histoires d'amour filmées du seul point de vue d'une hétérosexualité triomphante et normative ? ça fait du bien d'avoir un autre son de cloche.
et puis je ne crois pas que ce soit véritablement "communautaire". Le roi de l'évasion : "formellement" comme tu dis, ce n'est pas ce que je préfère - encore que j'aime mieux son absence d'emphase au vide ampoulé du Amalric, par exemple. mais surtout, il ne s'agit pas d'un film sur une communauté de pédés. c'est tout le contraire. toute la sexualité est prise dans une approche politique qui dépasse de loin la seule question homosexuelle. l'aller-retour du personnage central d'une pratique à l'autre aurait très bien pu être inversée, l'important étant qu'à chaque fois il se trouve face à une forme spécifique de consommation sexuelle.
c'est pas propre aux pédés, il me semble.
je trouve ton aimable réponse très partiale.
"communauté de pédés" ?
combien d'histoires d'amour filmées du seul point de vue d'une hétérosexualité triomphante et normative ? ça fait du bien d'avoir un autre son de cloche.
et puis je ne crois pas que ce soit véritablement "communautaire". Le roi de l'évasion : "formellement" comme tu dis, ce n'est pas ce que je préfère - encore que j'aime mieux son absence d'emphase au vide ampoulé du Amalric, par exemple. mais surtout, il ne s'agit pas d'un film sur une communauté de pédés. c'est tout le contraire. toute la sexualité est prise dans une approche politique qui dépasse de loin la seule question homosexuelle. l'aller-retour du personnage central d'une pratique à l'autre aurait très bien pu être inversée, l'important étant qu'à chaque fois il se trouve face à une forme spécifique de consommation sexuelle.
c'est pas propre aux pédés, il me semble.
Invité- Invité
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
mea culpa, je n'ai pas vu le roi de l'évasion - enfin je ne crois pas ... - et j'ai été provocateur.
dont acte ( mais j'en pince quand même pour le très ironique du soleil pour les gueux et le très singulier, ce vieux monde qui bouge - et si je me souviens bien la première image est un mec qui fait le tapin devant l'usine ... ).
dont acte ( mais j'en pince quand même pour le très ironique du soleil pour les gueux et le très singulier, ce vieux monde qui bouge - et si je me souviens bien la première image est un mec qui fait le tapin devant l'usine ... ).
Invité- Invité
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
j'aimerais bien revoir Ce vieux rêve qui bouge.
l'usine à l'arrêt, en démontage.
des transats sur le carreau, si je me souviens bien. vraiment le rêve...
l'usine à l'arrêt, en démontage.
des transats sur le carreau, si je me souviens bien. vraiment le rêve...
Invité- Invité
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
oueï
des transats à prolos
pas des transats à bobos !
des transats à prolos
pas des transats à bobos !
Invité- Invité
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
c'est vrai aussi que Guiraudie fait partie des auteurs français.
sur mon clavier, c'est pas vraiment un compliment.
j'ai l'impression que ces types ne se sont jamais remis de La maman et la putain. ou bien, plus encore, qu'ils n'osent pas, qu'ils font un cinéma "pas comme ça" : pas sentimental à la façon hollywoodienne, pas pathétique à la russe, pas franchouillard pré-60, pas intello post Godard. pas arty et pas grand public. tout ça ne fait pas un programme. à moins qu'ils aient envie d'être tout ça à la fois - ça ne m'étonnerait pas au fond.
dans ce genre, je ne trouve pas que Guiraudie soit le pire. au moins il a l'air content de faire du ciné et que ça ne lui pose pas de problème. c'est déjà ça.
ce qui me plait dans Le roi de l'évasion, c'est la mise en cause de la pratique sexuelle comme identité. tout y est affaire de choix. pédé quand on est jeune pour baiser avec un max de monde. hétéro ensuite pour les joies du ménage. et puis encore autre chose au delà, passée les consommations sexuelles homo et hétéro - qui sont exactement la même chose, avec les mêmes limites égales et morales. le sexe politique.
il y a une réplique magnifique dans son contexte. Armand n'a plus le courage de travailler, entre autre parce qu'il a envie de coucher avec son patron. son patron accepte un compromis : Armand lui taille une pipe avec l'espoir de retrouver la gnak pour aller bosser. constat : "tu suces ton patron pour pouvoir travailler". ce n'est pas : tu le suces pour qu'il te file du boulot ; c'est : tu le suces pour accepter le boulot qu'il te file. beaucoup plus pervers.
sur mon clavier, c'est pas vraiment un compliment.
j'ai l'impression que ces types ne se sont jamais remis de La maman et la putain. ou bien, plus encore, qu'ils n'osent pas, qu'ils font un cinéma "pas comme ça" : pas sentimental à la façon hollywoodienne, pas pathétique à la russe, pas franchouillard pré-60, pas intello post Godard. pas arty et pas grand public. tout ça ne fait pas un programme. à moins qu'ils aient envie d'être tout ça à la fois - ça ne m'étonnerait pas au fond.
dans ce genre, je ne trouve pas que Guiraudie soit le pire. au moins il a l'air content de faire du ciné et que ça ne lui pose pas de problème. c'est déjà ça.
ce qui me plait dans Le roi de l'évasion, c'est la mise en cause de la pratique sexuelle comme identité. tout y est affaire de choix. pédé quand on est jeune pour baiser avec un max de monde. hétéro ensuite pour les joies du ménage. et puis encore autre chose au delà, passée les consommations sexuelles homo et hétéro - qui sont exactement la même chose, avec les mêmes limites égales et morales. le sexe politique.
il y a une réplique magnifique dans son contexte. Armand n'a plus le courage de travailler, entre autre parce qu'il a envie de coucher avec son patron. son patron accepte un compromis : Armand lui taille une pipe avec l'espoir de retrouver la gnak pour aller bosser. constat : "tu suces ton patron pour pouvoir travailler". ce n'est pas : tu le suces pour qu'il te file du boulot ; c'est : tu le suces pour accepter le boulot qu'il te file. beaucoup plus pervers.
Invité- Invité
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
Take it easy, Steph.
Ecoute Thomas Mann (que je partage ) : " il n'y a que l'indifférence qui soit libre. Tout ce qui a du caractère n'est pas libre, mais est marqué de son propre sceau, conditionné, figé ..."
pour un morale ... extatique ... de l'indifférence ....
ps moi je me dis toujours aimer les films français, c'est moitié vrai car mes films préférés sont des films français et il y a sans doute un nationalisme - osons - de bon aloi ...
Ecoute Thomas Mann (que je partage ) : " il n'y a que l'indifférence qui soit libre. Tout ce qui a du caractère n'est pas libre, mais est marqué de son propre sceau, conditionné, figé ..."
pour un morale ... extatique ... de l'indifférence ....
ps moi je me dis toujours aimer les films français, c'est moitié vrai car mes films préférés sont des films français et il y a sans doute un nationalisme - osons - de bon aloi ...
Invité- Invité
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
Lao Tzi a écrit:le chemin que tu peux prendre n'est pas le vrai chemin
le nom dont tu le nommes n'est pas son vrai nom
Invité- Invité
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
ce Lao Tzi est louche ... et hors sujet !
Invité- Invité
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
le roi de l'évasion est assez ironique et le tout ressemble moins à une comédie qu'il n'y parait.
En gros ce qui est dit est que l'on échappe moins à sa condition qu'il n'y parait malgré justement tout ce qui est mis à sa portée pour s'en " évader ".
cette fille qui lui est mise dans les pattes lors de la crise da la quarantaine.
et tout tout tout. je trouve ça doux amer. pas du tout pathétique bien sûr.
En le revoyant et j'avais quasiment tout oublié, de ces histoires de tracteurs rouges et verts de ce petit territoire à respecter commercialement etc , je me suis rappelé une phrase d'un livre d'un type qui a beaucoup écrit pour le cinéma et qui peut s'appliquer ici.
le contexte est celui là, d'un vieux salaud qui emploie et abuse d'un employé assez docile, l'entend parler un jour de sa mère. et ce vieux se fait la réflexion suivante : pas possible ça n'est pas seulement une sucette, il a aussi une mère ? ce qui ma semblé être, dans le livre, d'une pertinence absolue.
je trouve qu'ici c'est la charge d'ironie de cynisme et de méchanceté assumés que Guiraudie pourrait avoir sur son personnage.
il ne le ménage pas et au fond je ne sait pas s'il n'y a pas une once de détestation chez lui pour son personnage.
c'est marrant, dès qu'on touche à la sexualité nous ne restons que deux ?!?
ps à mon sens le roi doit se lire la reine.
En gros ce qui est dit est que l'on échappe moins à sa condition qu'il n'y parait malgré justement tout ce qui est mis à sa portée pour s'en " évader ".
cette fille qui lui est mise dans les pattes lors de la crise da la quarantaine.
et tout tout tout. je trouve ça doux amer. pas du tout pathétique bien sûr.
En le revoyant et j'avais quasiment tout oublié, de ces histoires de tracteurs rouges et verts de ce petit territoire à respecter commercialement etc , je me suis rappelé une phrase d'un livre d'un type qui a beaucoup écrit pour le cinéma et qui peut s'appliquer ici.
le contexte est celui là, d'un vieux salaud qui emploie et abuse d'un employé assez docile, l'entend parler un jour de sa mère. et ce vieux se fait la réflexion suivante : pas possible ça n'est pas seulement une sucette, il a aussi une mère ? ce qui ma semblé être, dans le livre, d'une pertinence absolue.
je trouve qu'ici c'est la charge d'ironie de cynisme et de méchanceté assumés que Guiraudie pourrait avoir sur son personnage.
il ne le ménage pas et au fond je ne sait pas s'il n'y a pas une once de détestation chez lui pour son personnage.
c'est marrant, dès qu'on touche à la sexualité nous ne restons que deux ?!?
ps à mon sens le roi doit se lire la reine.
Invité- Invité
Re: Du soleil pour les gueux (Alain Guiraudie - 2000)
slimfast a écrit:
c'est marrant, dès qu'on touche à la sexualité nous ne restons que deux ?!?
le plus souvent, c'est comme ça que ça se fait, non ?
Invité- Invité
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