The Grandmaster (Wong Kar-wai -2013)
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The Grandmaster (Wong Kar-wai -2013)
Grosse déception...
J'ai tenté de revoir Les cendres du temps après ça, mais impossible...
Je reviendrai là dessus. Mais la seule nécessité de WKW semble être de perpétuer son nom à travers l'idée qu'on se fait de son style.
Le fait que Christopher Doyle ne soit plus derrière la photo, donne d'autant plus l'impression que c'est du publicitaire qui singe le style WKW.
J'ai tenté de revoir Les cendres du temps après ça, mais impossible...
Je reviendrai là dessus. Mais la seule nécessité de WKW semble être de perpétuer son nom à travers l'idée qu'on se fait de son style.
Le fait que Christopher Doyle ne soit plus derrière la photo, donne d'autant plus l'impression que c'est du publicitaire qui singe le style WKW.
Re: The Grandmaster (Wong Kar-wai -2013)
Ah Woot, je voulais justement écrire dessus !
Il faudra que je prenne le temps, mais après une première partie où j'ai vraiment failli quitter la salle, j'ai trouvé des choses dans la deuxième partie du film. J'ai eu l'impression qu'il n'était pas aussi simple qu'il se donnait tout d'abord, et que les tics publicitaires, exaspérant au début, laissaient peu à peu place à autre chose…
Il faudra que je prenne le temps, mais après une première partie où j'ai vraiment failli quitter la salle, j'ai trouvé des choses dans la deuxième partie du film. J'ai eu l'impression qu'il n'était pas aussi simple qu'il se donnait tout d'abord, et que les tics publicitaires, exaspérant au début, laissaient peu à peu place à autre chose…
adeline- Messages : 3000
Re: The Grandmaster (Wong Kar-wai -2013)
les personnages sont quand même très vides... en dehors de zhang ziyi qui est un archétype de la femme guerrière vengeresse plutôt réussi ici.
mais j'ai vraiment l'impression, comme beaucoup de gens, que pour tenir sa référence à Sergio Leone, le film aurait dû durer bien plus longtemps... tout est survolé... et malgré de belles idées formelles, notamment le moment où le visage de zhang ziyi par intermittence est caché par la lumière... le reste c'est le publicitaire Le Sourd qui imite l'esthétique In the mood for love/2046 (projets durant lesquels Doyle s'était déjà fait plus discret il me semble, d'ailleurs il est pas absent de 2046?) sans aucun sens de l'espace, des objets etc. Les choses sont beaucoup plus en surface. (sans doute pour ça que l'idée formelle qui m'a semblé la plus pertinente c'est celle de cette lumière qui cache la surface du visage de Ziyi)
Ce qui est assez ironique, enfin juste révélateur, c'est que justement Le Sourd avait commencé à bosser avec Kar-wai sur une publicité qui imitait le style 2046.
Sinon, j'ai pas pu m'empêcher de sourire vers la fin lorsque Ziyi fume son opium allongée, vu que Wong Kar-wai utilise directement le thème de Il était une fois en amérique... Ziyi gimmick de De Niro?
mais j'ai vraiment l'impression, comme beaucoup de gens, que pour tenir sa référence à Sergio Leone, le film aurait dû durer bien plus longtemps... tout est survolé... et malgré de belles idées formelles, notamment le moment où le visage de zhang ziyi par intermittence est caché par la lumière... le reste c'est le publicitaire Le Sourd qui imite l'esthétique In the mood for love/2046 (projets durant lesquels Doyle s'était déjà fait plus discret il me semble, d'ailleurs il est pas absent de 2046?) sans aucun sens de l'espace, des objets etc. Les choses sont beaucoup plus en surface. (sans doute pour ça que l'idée formelle qui m'a semblé la plus pertinente c'est celle de cette lumière qui cache la surface du visage de Ziyi)
Ce qui est assez ironique, enfin juste révélateur, c'est que justement Le Sourd avait commencé à bosser avec Kar-wai sur une publicité qui imitait le style 2046.
Sinon, j'ai pas pu m'empêcher de sourire vers la fin lorsque Ziyi fume son opium allongée, vu que Wong Kar-wai utilise directement le thème de Il était une fois en amérique... Ziyi gimmick de De Niro?
Re: The Grandmaster (Wong Kar-wai -2013)
Oui, c'est un film tout en surface. On est à la surface des êtres (que sait-on réellement de Ip man au final ?), à la surface des lieux (aucun lieu n'existe comme un univers ou un monde palpable), à la surface des choses à un tel point que je ne parviens pas à me souvenir d'un seul objet présent dans le film.
On dirait que l'image a le rôle de la surface et ne dit rien (durant la guerre, Ip man vit des choses d'une dureté et d'une douleur incroyables, ses deux filles meurent de faim et pourtant on n'en voit rien, on n'en sent rien, son visage reste le même, impénétrable). Mais il y a les cartons, quand même, qui semblent écrire et structurer un autre récit, un récit plus réaliste qui, en quelques mots, en dit plus que les images sur l'histoire qu'on est en train de raconter. Puis il y a la transformation de l'image en photo. Une manière de figer le temps et d'écrire un autre récit, le récit de la pose, de la pause.
Je ne sais pas ce qu'on peut faire de tout ça. Il est sûr que la référence à Leone est foirée, en tout cas, ça ne marche pas. Le temps est étriqué, le passé n'existe pas, le rapport entre les très gros plans et les plans d'ensemble n'est pas construit, de telle sorte que l'espace est complètement fermé. Et puis il n'y a aucun lyrisme, c'est incroyable !
On dirait que l'image a le rôle de la surface et ne dit rien (durant la guerre, Ip man vit des choses d'une dureté et d'une douleur incroyables, ses deux filles meurent de faim et pourtant on n'en voit rien, on n'en sent rien, son visage reste le même, impénétrable). Mais il y a les cartons, quand même, qui semblent écrire et structurer un autre récit, un récit plus réaliste qui, en quelques mots, en dit plus que les images sur l'histoire qu'on est en train de raconter. Puis il y a la transformation de l'image en photo. Une manière de figer le temps et d'écrire un autre récit, le récit de la pose, de la pause.
Je ne sais pas ce qu'on peut faire de tout ça. Il est sûr que la référence à Leone est foirée, en tout cas, ça ne marche pas. Le temps est étriqué, le passé n'existe pas, le rapport entre les très gros plans et les plans d'ensemble n'est pas construit, de telle sorte que l'espace est complètement fermé. Et puis il n'y a aucun lyrisme, c'est incroyable !
adeline- Messages : 3000
Re: The Grandmaster (Wong Kar-wai -2013)
vu les trois films sur le grand maître de bruce lee..., celui de WKW est le plus ambitieux, bien entendu, mais aussi le plus inutilement prétentieux... c'est comme si WKW avait décidé de livrer un combat contre Ip Man..., un duel, pour lui montrer que son style (car comme il nous le dit à la fin du film, tout est une affaire de style) est supérieur au sien;
dans les deux premiers films, la mise en scène est au service d'une morale de film de kung fu, de la morale chinoise (contre l'occupant japonais et anglais) et du cinéma populaire... dans le film de WKW y a deux morales, celle de l'esthétisme vide et celle du renoncement à l'amour : deux manières de manquer le corps... ce que peut un corps au-delà de la mise en scène et des mouvements de caméra...
le vertical et l'horizontal du kung fu se réduisent à deux mouvements de caméras sans cesse répétés...
dans les deux premiers films, la mise en scène est au service d'une morale de film de kung fu, de la morale chinoise (contre l'occupant japonais et anglais) et du cinéma populaire... dans le film de WKW y a deux morales, celle de l'esthétisme vide et celle du renoncement à l'amour : deux manières de manquer le corps... ce que peut un corps au-delà de la mise en scène et des mouvements de caméra...
le vertical et l'horizontal du kung fu se réduisent à deux mouvements de caméras sans cesse répétés...
Borges- Messages : 6044
Re: The Grandmaster (Wong Kar-wai -2013)
C'est marrant j'ai l'impression que Refn a décidé de ne pas mener un combat contre les arts martiaux thaïlandais, mais plutôt de laisser cet art à son peuple et de se contenter d'y assister, ou d'y perdre en ne gardant que le regard et l'impuissance d'agir du spectateur, et le style de l'image. Quand on a pas assimilé un art à son corps, on n'y trouve que des formes vides, au mieux jolies. Le blanc a acheté le ring mais n'est pas doué à l'intérieur, de plus ce n'est qu'un achat qui lui permet d'avoir une couverture, et non sa principale source de revenus.
La couverture thaïlandaise et la réelle source de revenus arty?
La couverture thaïlandaise et la réelle source de revenus arty?
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