Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
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Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
La masse, la foule, est sans pudeur ; aussi est-elle incapable, dans ses déchaînements de sexualité, d’aboutir à autre chose qu la chiennerie crapuleuse, alors que le couple, qui fuit naturellement la grossièreté des saturnales, accède seul au niveau où la chie en lit fait place à l’amour. Comment en serait-il autrement ?
j'allais le dire.Tony le Mort a écrit:?
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Il faudrait tout citer... Un chef d’œuvre de bêtise ampoulée. Même dans mes pastiches les plus destroy, je ne saurais atteindre une telle densité de poncifs au cm carré, portés à l'incandescence du ridicule achevé.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
ah bon le ridicule achevé brûle : ça tu vois je ne savais pas, merci patron !
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
olympus has fallen d'Antoine Fuqua
Un truc aux relents fascistoïdes; le président des United States est par trop veule pour la fonction et prête le flanc à un attaque terroriste (le président du congrès je crois, Morgan Freeman, est plutôt de l'avis d'une pression maximale au risque de la guerre contre la Corée du Nord et est congédié lors d'une réunion dans la chambre ovale quand sa position ne rencontre aucun appui de la part des autres conseillers du président; plus tard, quand le président est kidnappé, il assume la fonction par intérim avec un peu plus de poigne);
fort heureusement, un ex du service de sécurité, un dur adepte des headshots _ un amateur de la licence Call of Duty sans doute_ passait dans le coin comme Bruce Willis dans die hard et joue le rôle de la femme de ménage dans les couloirs anonymes de la maison blanche à dézinguer de l'asiatique, à expliquer le b.a.-ba de la diplomatie aux ronds de cuir de l'administration: on élimine tout ce qui bouge, on pratique la torture afin de récolter des renseignements, on met fin, avec un zeste de commisération mais avec fermeté, à la vie des traitres à la nation.
Ce n'est qu'un clone bouffi et réactionnaire du film de McTiernan; ce dernier doit avoir d'autres soucis en ce moment mais il pourrait intenter un procès pour plagiat.
Bien sûr le type à une femme et leurs rapports sont marqués par la gravité du quotidien; pendant qu'il tue les méchants, elle soigne les victimes de l'attaque à l'hopital, un belle répartition des qualités de chacun et un beau parallèle, tous deux pansent les plaies d'une nation dont l'image de la puissance brinquebale, reprisent la couture du pantalon en même temps qu'ils régénèrent leur amour ... du drapeau.
On aperçoit Ashley Judd au début du film, pendant 5 courtes minutes. J'aurais dû quitter la salle juste après sa disparition
Un truc aux relents fascistoïdes; le président des United States est par trop veule pour la fonction et prête le flanc à un attaque terroriste (le président du congrès je crois, Morgan Freeman, est plutôt de l'avis d'une pression maximale au risque de la guerre contre la Corée du Nord et est congédié lors d'une réunion dans la chambre ovale quand sa position ne rencontre aucun appui de la part des autres conseillers du président; plus tard, quand le président est kidnappé, il assume la fonction par intérim avec un peu plus de poigne);
fort heureusement, un ex du service de sécurité, un dur adepte des headshots _ un amateur de la licence Call of Duty sans doute_ passait dans le coin comme Bruce Willis dans die hard et joue le rôle de la femme de ménage dans les couloirs anonymes de la maison blanche à dézinguer de l'asiatique, à expliquer le b.a.-ba de la diplomatie aux ronds de cuir de l'administration: on élimine tout ce qui bouge, on pratique la torture afin de récolter des renseignements, on met fin, avec un zeste de commisération mais avec fermeté, à la vie des traitres à la nation.
Ce n'est qu'un clone bouffi et réactionnaire du film de McTiernan; ce dernier doit avoir d'autres soucis en ce moment mais il pourrait intenter un procès pour plagiat.
Bien sûr le type à une femme et leurs rapports sont marqués par la gravité du quotidien; pendant qu'il tue les méchants, elle soigne les victimes de l'attaque à l'hopital, un belle répartition des qualités de chacun et un beau parallèle, tous deux pansent les plaies d'une nation dont l'image de la puissance brinquebale, reprisent la couture du pantalon en même temps qu'ils régénèrent leur amour ... du drapeau.
On aperçoit Ashley Judd au début du film, pendant 5 courtes minutes. J'aurais dû quitter la salle juste après sa disparition
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Fifi hurle de joie, au festival Cinéma du réel.
Enfin mon premier vrai plaisir de documentaire vu au cinéma, je suis trop content.
http://www.cinemadureel.org/fr/programme/competition-internationale/fifi-az-khoshhali-zooze-mikeshad
Enfin mon premier vrai plaisir de documentaire vu au cinéma, je suis trop content.
http://www.cinemadureel.org/fr/programme/competition-internationale/fifi-az-khoshhali-zooze-mikeshad
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Ah oui, il a été primé. C'est vraiment bien ? Tu as vu d'autres films ? Pourquoi n'ouvres-tu pas un topic ? Tu as vu celui qui a eu le grand prix ?
adeline- Messages : 3000
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
l'autre jour, mon neveu me tend un polycopié qu'il avait reçu à l'école_ il est en ce2.
C'était un exercice évaluant, ou cherchant à développer les capacités de raisonnement des élèves : une petite histoire policière, un whodunit.
Il me le tend et me demande naturellement qui est le coupable.
Je lis le texte de manière rapide, pas spécialement curieux pour une prose utilitaire qui me rappelle par trop la mienne, et je me goure lamentablement quand j'en viens à établir le nom du coupable lol.
Mon neveu m'explique alors patiemment mon erreur et s'en retourne, l'air goguenard, à ses affaires, me laissant comme un phare breton dans la nuit cherchant à tâtons une vérité par ailleurs insaisissable, ballottée par le flux et le reflux du réel.
Enfin bon, je laisse couler.
Ou du moins, je le prétends ; l'histoire continue de faire son petit bonhomme de chemin, de canotage, le long des rivages de ma conscience.
Je me permets d'en faire le résumé :
un groupe d'amis se rassemble un soir chez le commissaire Kivala pour une partie de poker :
l'inspecteur Lafouine ; le professeur Touméconnu, grand barbu à l'air sévère ; le sapeur pompier Yapalfeu, petit homme vif et bavard; l'énorme cantatrice Bianca Castafiore ; et l'informaticien Garovirus, qui ne voit rien sans ses lunettes aux verres épais.
Au cours de la partie, et à tour de rôle, chaque invité, à l'exception de l'hôte et de l'inspecteur Lafouine, quittent la pièce quelques minutes pour des prétextes divers.
Lafouine fait remarquer que l'informaticien oublie ses lunettes sur la table au moment où il va satisfaire un besoin pressant, mais comme on est pas en compagnie de la bande du splendid , n'imaginons rien de cocasse.
Le lendemain, le commissaire téléphone à Lafouine afin de lui annoncer qu'un vol a été commis chez lui le soir précédent. Il avait caché ses économies dans un réduit à l'ouverture minuscule ; il explique qu'on ne peut y entrer que de profil.
L'argent se trouvait dans un coffre dissimulé à bonne hauteur, dans le mur. Le mécanisme du coffre est si petit qu'on le voit à peine.
Lafouine, contrairement à moi, n'a besoin que de quelques secondes pour cerner le profil du coupable.
Celui qui pourrait pénétrer à l'intérieur du réduit, atteindre le coffre malgré la hauteur qui le sépare du plancher, et avoir une vue suffisamment perçante pour crocheter la serrure du coffre.
Il est assez amusant de constater que seul le professeur soit jugé apte, en toute logique, à accomplir cet exploit ; amusant puisque que nous sommes en face d'un exercice à visée pédagogique, une manière pour le corps enseignant de s'autovaloriser ? lol
Son nom, Touméconnu, l'arrogance que suppose une telle déclaration, « tout m'est connu », un spécialiste de la connaissance qui n'est jamais pris en défaut, amusera bien sûr l'élève qui est statutairement constamment en retard sur le maître ou la maîtresse dans l'établissement des connaissances, des mots d'ordres, des règles à assimiler, et souffre parfois de cet ascendant symbolique.
On pourrait aussi faire une autre lecture de ce patronyme: on pourrait y lire « tout méconnu » que ce professeur se trouve, dans la société, ici représentée par une partie de poker ; ses qualités, ses talents sont trop méconnus vis à vis de ceux qu'on peut louer chez un sapeur pompier, une cantatrice, ou un informaticien.
Les 3 autres participants au jeu _ les 3 autres « suspects », nous sommes symboliquement en présence d'une société de contrôle, avec à sa tête deux figures de l'ordre, le commissaire et l'inspecteur _ sont limités par certaines de leurs caractéristiques physiques.
On peut alors penser que le professeur représente une élite qui peut aller là où les autres sont dans l'incapacité de se rendre. Il lui est possible, comme le commissaire, le plus haut dignitaire, d'accéder au coffre _ on est dans une partie de poker, la règle est de prendre à l'autre son argent _d'accéder au rang le plus élevé dans la hiérarchie sociale en en accaparant le marqueur, en contournant ou en révélant les règles du jeu, puisqu'il en est un spécialiste, qu'il les enseignent en quelque sorte, qu'il en a la conscience.
Cependant, il y a toujours un mais, on pourrait rétorquer que cette société minimaliste que nous décrit le texte ne peut qu'être débordée par le réel, que les identités vivantes ne sont jamais sédimentés par l'action des pressions sociales, que la vérité que Lafouine, par un art de l'observation et de la déduction implacable _ que l'élève de CE2 est appelé à faire sien, sans imagination _ pêche dans le ruisseau calme du récit n'est que l'appât qu'il a lui même noué autour de l'hameçon, petit serviteur des vérités évidentes.
D'aucun pourrait avoir un peu plus confiance en l'égalité des intelligences au sein des individus constituant cette société et subodorer une explication qui prêterait foi en l'ingéniosité des trois participants jugés incapables, pour des critères physiques, par le sémillant Lafouine :
Ainsi Bianca Castafiore, préméditant son coup de longue date, aurait perdu quelques maigres kilogrammes en suivant un régime slimfast (qu'il en soit remercié ) ; suffisamment pour pénétrer dans le réduit et se saisir du magot, pour ensuite rembourrer sa robe d'artifices théâtraux et retourner à la table de jeu.
Yapalfeu, par l'exercice de son activité, petit acrobate du dimanche, devrait pouvoir garder son équilibre sur un escabeau en kit trouvé dans picsou magazine et ouvrir le coffre sans grande difficulté.
Quant à Garovirus, une seconde paire de lunette planquée dans sa poche revolver ferait l'affaire.
Je me demande bien pour quelle raison je voulais mettre en parallèle à cet aimable exercice développé pour les élèves de CE2 le dernier film d'Almodovar :
Lui aussi s'intéresse à quelques personnages, personnages prisonniers dans la zone première classe d'un avion de ligne en déroute, des membres de l'élite sociale, financière, artistique, religieuse, représentative. Sur les cloisons de l'appareil, il y a tout un tas d'autocollants, d'images donnant des mots d'ordres, des interdits, des règles, des manières de se comporter en vol, pour les clients, pour le personnel de vol. Ainsi Almodovar nous montre que les répétitions des gestes en cas de crash diffèrent selon que l'on soit en première ou seconde classe, car les sièges ne sont pas espacés de manière égale suivant que l'on soit dans l'une ou dans l'autre.
A la suite du prologue, le premier personnage que l'on voit est une concubine d'un acteur siégeant dans la première classe de l'avion. Elle porte des vêtements lui appartenant, trop happée et perdue par les mensonges et les rôles auquel il prête sa voix sur le petit écran. On la voit la première fois entre le mur en plexiglas d'un abri bus et le garde-fou d'un pont qu'elle enjambe. Sur ce mur de plexiglas, il y a des signes à la manière des stickers dans l'avion, mais différents, des tags, des graffs, alambiqués, désordonnés, représentant l'état mental de la femme et peut être de la société, de la ville s'étendant au delà, en contrebas.
De même, une des scènes les plus réussis, le crash de l'avion, uniquement sonore, la caméra bouge lentement dans un aéroport vide, dans la pénombre, et s'attache à un mur où sont alignés le nom de nombreuses nations du monde en caractères de grosseur différentes, tandis que les crissements métalliques de l'avion retentissent.
Almodovar semble se passionner pour ces marqueurs, pour ces signes, tant il est vrai que s'il dessine souvent en parallèle des personnages outranciers ou un peu cliché, très engoncés dans des représentations, c'est pour ensuite les amener à se fissurer, à s'émanciper ; partir d'un constat tragique, d'une société verrouillée, ou les images n'expriment plus qu'une imitation de la vie, un théâtre formolé, à travers la crise économique qui secoue l'Europe, l'espoir d'un nouveau monde de désir et de désordre.
mais bon, tout ça est une autre histoire et il ne faudrait pas que je força la comparaison non plus lol
C'était un exercice évaluant, ou cherchant à développer les capacités de raisonnement des élèves : une petite histoire policière, un whodunit.
Il me le tend et me demande naturellement qui est le coupable.
Je lis le texte de manière rapide, pas spécialement curieux pour une prose utilitaire qui me rappelle par trop la mienne, et je me goure lamentablement quand j'en viens à établir le nom du coupable lol.
Mon neveu m'explique alors patiemment mon erreur et s'en retourne, l'air goguenard, à ses affaires, me laissant comme un phare breton dans la nuit cherchant à tâtons une vérité par ailleurs insaisissable, ballottée par le flux et le reflux du réel.
Enfin bon, je laisse couler.
Ou du moins, je le prétends ; l'histoire continue de faire son petit bonhomme de chemin, de canotage, le long des rivages de ma conscience.
Je me permets d'en faire le résumé :
un groupe d'amis se rassemble un soir chez le commissaire Kivala pour une partie de poker :
l'inspecteur Lafouine ; le professeur Touméconnu, grand barbu à l'air sévère ; le sapeur pompier Yapalfeu, petit homme vif et bavard; l'énorme cantatrice Bianca Castafiore ; et l'informaticien Garovirus, qui ne voit rien sans ses lunettes aux verres épais.
Au cours de la partie, et à tour de rôle, chaque invité, à l'exception de l'hôte et de l'inspecteur Lafouine, quittent la pièce quelques minutes pour des prétextes divers.
Lafouine fait remarquer que l'informaticien oublie ses lunettes sur la table au moment où il va satisfaire un besoin pressant, mais comme on est pas en compagnie de la bande du splendid , n'imaginons rien de cocasse.
Le lendemain, le commissaire téléphone à Lafouine afin de lui annoncer qu'un vol a été commis chez lui le soir précédent. Il avait caché ses économies dans un réduit à l'ouverture minuscule ; il explique qu'on ne peut y entrer que de profil.
L'argent se trouvait dans un coffre dissimulé à bonne hauteur, dans le mur. Le mécanisme du coffre est si petit qu'on le voit à peine.
Lafouine, contrairement à moi, n'a besoin que de quelques secondes pour cerner le profil du coupable.
Celui qui pourrait pénétrer à l'intérieur du réduit, atteindre le coffre malgré la hauteur qui le sépare du plancher, et avoir une vue suffisamment perçante pour crocheter la serrure du coffre.
Il est assez amusant de constater que seul le professeur soit jugé apte, en toute logique, à accomplir cet exploit ; amusant puisque que nous sommes en face d'un exercice à visée pédagogique, une manière pour le corps enseignant de s'autovaloriser ? lol
Son nom, Touméconnu, l'arrogance que suppose une telle déclaration, « tout m'est connu », un spécialiste de la connaissance qui n'est jamais pris en défaut, amusera bien sûr l'élève qui est statutairement constamment en retard sur le maître ou la maîtresse dans l'établissement des connaissances, des mots d'ordres, des règles à assimiler, et souffre parfois de cet ascendant symbolique.
On pourrait aussi faire une autre lecture de ce patronyme: on pourrait y lire « tout méconnu » que ce professeur se trouve, dans la société, ici représentée par une partie de poker ; ses qualités, ses talents sont trop méconnus vis à vis de ceux qu'on peut louer chez un sapeur pompier, une cantatrice, ou un informaticien.
Les 3 autres participants au jeu _ les 3 autres « suspects », nous sommes symboliquement en présence d'une société de contrôle, avec à sa tête deux figures de l'ordre, le commissaire et l'inspecteur _ sont limités par certaines de leurs caractéristiques physiques.
On peut alors penser que le professeur représente une élite qui peut aller là où les autres sont dans l'incapacité de se rendre. Il lui est possible, comme le commissaire, le plus haut dignitaire, d'accéder au coffre _ on est dans une partie de poker, la règle est de prendre à l'autre son argent _d'accéder au rang le plus élevé dans la hiérarchie sociale en en accaparant le marqueur, en contournant ou en révélant les règles du jeu, puisqu'il en est un spécialiste, qu'il les enseignent en quelque sorte, qu'il en a la conscience.
Cependant, il y a toujours un mais, on pourrait rétorquer que cette société minimaliste que nous décrit le texte ne peut qu'être débordée par le réel, que les identités vivantes ne sont jamais sédimentés par l'action des pressions sociales, que la vérité que Lafouine, par un art de l'observation et de la déduction implacable _ que l'élève de CE2 est appelé à faire sien, sans imagination _ pêche dans le ruisseau calme du récit n'est que l'appât qu'il a lui même noué autour de l'hameçon, petit serviteur des vérités évidentes.
D'aucun pourrait avoir un peu plus confiance en l'égalité des intelligences au sein des individus constituant cette société et subodorer une explication qui prêterait foi en l'ingéniosité des trois participants jugés incapables, pour des critères physiques, par le sémillant Lafouine :
Ainsi Bianca Castafiore, préméditant son coup de longue date, aurait perdu quelques maigres kilogrammes en suivant un régime slimfast (qu'il en soit remercié ) ; suffisamment pour pénétrer dans le réduit et se saisir du magot, pour ensuite rembourrer sa robe d'artifices théâtraux et retourner à la table de jeu.
Yapalfeu, par l'exercice de son activité, petit acrobate du dimanche, devrait pouvoir garder son équilibre sur un escabeau en kit trouvé dans picsou magazine et ouvrir le coffre sans grande difficulté.
Quant à Garovirus, une seconde paire de lunette planquée dans sa poche revolver ferait l'affaire.
Je me demande bien pour quelle raison je voulais mettre en parallèle à cet aimable exercice développé pour les élèves de CE2 le dernier film d'Almodovar :
Lui aussi s'intéresse à quelques personnages, personnages prisonniers dans la zone première classe d'un avion de ligne en déroute, des membres de l'élite sociale, financière, artistique, religieuse, représentative. Sur les cloisons de l'appareil, il y a tout un tas d'autocollants, d'images donnant des mots d'ordres, des interdits, des règles, des manières de se comporter en vol, pour les clients, pour le personnel de vol. Ainsi Almodovar nous montre que les répétitions des gestes en cas de crash diffèrent selon que l'on soit en première ou seconde classe, car les sièges ne sont pas espacés de manière égale suivant que l'on soit dans l'une ou dans l'autre.
A la suite du prologue, le premier personnage que l'on voit est une concubine d'un acteur siégeant dans la première classe de l'avion. Elle porte des vêtements lui appartenant, trop happée et perdue par les mensonges et les rôles auquel il prête sa voix sur le petit écran. On la voit la première fois entre le mur en plexiglas d'un abri bus et le garde-fou d'un pont qu'elle enjambe. Sur ce mur de plexiglas, il y a des signes à la manière des stickers dans l'avion, mais différents, des tags, des graffs, alambiqués, désordonnés, représentant l'état mental de la femme et peut être de la société, de la ville s'étendant au delà, en contrebas.
De même, une des scènes les plus réussis, le crash de l'avion, uniquement sonore, la caméra bouge lentement dans un aéroport vide, dans la pénombre, et s'attache à un mur où sont alignés le nom de nombreuses nations du monde en caractères de grosseur différentes, tandis que les crissements métalliques de l'avion retentissent.
Almodovar semble se passionner pour ces marqueurs, pour ces signes, tant il est vrai que s'il dessine souvent en parallèle des personnages outranciers ou un peu cliché, très engoncés dans des représentations, c'est pour ensuite les amener à se fissurer, à s'émanciper ; partir d'un constat tragique, d'une société verrouillée, ou les images n'expriment plus qu'une imitation de la vie, un théâtre formolé, à travers la crise économique qui secoue l'Europe, l'espoir d'un nouveau monde de désir et de désordre.
mais bon, tout ça est une autre histoire et il ne faudrait pas que je força la comparaison non plus lol
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
adeline a écrit:Ah oui, il a été primé. C'est vraiment bien ? Tu as vu d'autres films ? Pourquoi n'ouvres-tu pas un topic ? Tu as vu celui qui a eu le grand prix ?
Dans le genre, on va voir un film au hasard sans rien en savoir, j'ai été bien emballé. Comme on ne gagne pas à tous les coups, je ne suis pas resté pour le grand prix...
Je ne me sens pas trop de démarrer un topic, si quelqu'un a vu le film et veut bien initier la chose, je suis derrière (oui, il y a les commentaires extra forum rapportés par Borges, mais ça commence pas très bien...)
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
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Dernière édition par supercool le Lun 15 Avr 2013 - 12:29, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
vu Martha Marcy May Marlene toujours la même histoire de cette frontière entre la réalité et les hallucinations qui se fait la belle. C'est saoulant ça n'a plus de charme, c'est juste un peu vicieux, gênant, inutile.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
"Annie Oakley". Ou comment George Stevens, conscient de la fausseté de la légende qu'il met en scène, s'en moque.
La Frontière s'étiole, ce n'est plus qu'un lointains souvenir en 1885. L'Amérique rurale n'est peuplé que de "vieux" qui se remémorent de bons vieux souvenirs et jouent sur des conflits présentés comme étant dépassés (guerre de Sécession, Little Big Horn, guerres indiennes, conflit des sexes).
L'Ouest est mort, il ne reste plus qu'à en écrire la légende. Annie, authentique et honnête, est souillée une première fois par la société du spectacle et du mensonge.
"If you want blood, you've got it !"
Le vrai visage de Cody se dévoile sous les tirs conjugué de Walker et Annie.
Fondu, Buffalo Bill se mêle à une famille indienne. Rappel du rôle qu'il joua entre 1868 et 1872 au sein de l'Armée pour laquelle il traqua les Indiens avant de chasser le bison pour la Kansas Pacific Railroad (l'union de l'est et l'ouest, toujours). Pendant ce temps, Annie chassait elle aussi, mais les cailles.
Fausseté des cow-boys de pacotilles du show. Seule Annie restera authentique.
La société du spectacle en marche. En contre-champ, une attaque de diligence reconstituée. Bill vient au secours des pauvres colons.
Sitting Bull n'est pas un spectateur convaincu.
Seul Annie trouve grâce à ses yeux, pour lui elle est "vraie". Il acceptera de rejoindre la troupe.
Le Monde de l'êternel travestissement.
Cody/Bill souffre aussi de quelques problèmes identitaires. En fond sonore, une fanfare joue alternativement "The Battle Cry Of Freedom" ainsi que d'autres airs de la guerre civile. Schizophrénie d'une Nation.
Le dernier recourt, quitter le spectacle. Annie veut d'ailleurs quitter la troupe après son retour de tournée européenne.
Annie doit tirer sur le cigare du kronprinz. Elle lui rétorque que "quelques centimètres à côté et c'est tout l'Histoire qui change". Le film est de 1935, petit avertissement ?
Annie Oakley est considérée outre-Atlantique comme "une des premières stars du cinéma américain" à cause de sa participation à un kinétoscope d'Edison en 1894.
A noter que le titre français du film est encore plus ironique : "La Gloire du cirque".
La Frontière s'étiole, ce n'est plus qu'un lointains souvenir en 1885. L'Amérique rurale n'est peuplé que de "vieux" qui se remémorent de bons vieux souvenirs et jouent sur des conflits présentés comme étant dépassés (guerre de Sécession, Little Big Horn, guerres indiennes, conflit des sexes).
L'Ouest est mort, il ne reste plus qu'à en écrire la légende. Annie, authentique et honnête, est souillée une première fois par la société du spectacle et du mensonge.
"If you want blood, you've got it !"
Le vrai visage de Cody se dévoile sous les tirs conjugué de Walker et Annie.
Fondu, Buffalo Bill se mêle à une famille indienne. Rappel du rôle qu'il joua entre 1868 et 1872 au sein de l'Armée pour laquelle il traqua les Indiens avant de chasser le bison pour la Kansas Pacific Railroad (l'union de l'est et l'ouest, toujours). Pendant ce temps, Annie chassait elle aussi, mais les cailles.
Fausseté des cow-boys de pacotilles du show. Seule Annie restera authentique.
La société du spectacle en marche. En contre-champ, une attaque de diligence reconstituée. Bill vient au secours des pauvres colons.
Sitting Bull n'est pas un spectateur convaincu.
Seul Annie trouve grâce à ses yeux, pour lui elle est "vraie". Il acceptera de rejoindre la troupe.
Le Monde de l'êternel travestissement.
Cody/Bill souffre aussi de quelques problèmes identitaires. En fond sonore, une fanfare joue alternativement "The Battle Cry Of Freedom" ainsi que d'autres airs de la guerre civile. Schizophrénie d'une Nation.
Le dernier recourt, quitter le spectacle. Annie veut d'ailleurs quitter la troupe après son retour de tournée européenne.
Annie doit tirer sur le cigare du kronprinz. Elle lui rétorque que "quelques centimètres à côté et c'est tout l'Histoire qui change". Le film est de 1935, petit avertissement ?
Annie Oakley est considérée outre-Atlantique comme "une des premières stars du cinéma américain" à cause de sa participation à un kinétoscope d'Edison en 1894.
A noter que le titre français du film est encore plus ironique : "La Gloire du cirque".
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
le doc a écrit:"Annie Oakley". Ou comment George Stevens, conscient de la fausseté de la légende qu'il met en scène, s'en moque.
A noter la présence d'une population issue d'une immigration récente, au début du film, que l'on voit relativement peu je crois dans le genre du western; il y a la belle scène de la prise d'une photographie qui englobe une partie de la communauté venue assister au concours de tir. Je serais enclin à penser que Cimino a dû voir ce film, très moderne pour l'époque, pour construire son heaven's gate.
Cette présence d'immigrés pourrait s'expliquer par les troubles qui courraient dans la société américaine des années trente, affirmer leur appartenance à la communauté américaine: j'ai vu dernièrement un film d'Archie Mayo, assez piteux, avec Bogart dans un des ses premiers premier rôle, qui joue le rôle d'un ouvrier séduit par les discours racistes d'une société secrète similaire au Klu klux klan, la black legion (fondée en Ohio _ lieu de naissance d'Annie Oakley lol, elle commit nombre de crimes, allant jusqu'au meurtre) quand la promotion qu'il escomptait est offerte à un de ses collègues d'origine polonaise _ qui l'avait mieux méritée que lui.
Cette époque, le milieu des année 30, c’est aussi l'irruption du technicolor trichrome sur les écrans. En 36, Hathaway sort La Fille du bois maudit (Trail of the Lonesome Pine) avec Henry Fonda et silvia Sidney, Fred MacMurray, le second film à utiliser le procédé. L'histoire de deux familles se vouant une haine ancestrale, vivant à flanc des montagnes, dans une région boisée, reculée; quand la civilisation et le progrès font irruption avec la promesse d'argent, de développement, grâce à l'extraction de charbon_ du noir de l'image? qui adjoint à la technique, la couleur, prodigue à l'image sa modernité.
Une romance se noue entre l'ingénieur et la petite sauvageonne jouée par Silvia Sidney qu'accompagne de très jolies dialogues écrits à base de questions tag qui sont chargés de renvoyer au désiré sa question, et de voiler la réponse laissée en suspens et pourtant si évidente, par le trouble ou le plaisir exprimé sur le visage, qu'elle reste en jeu pendant la discussion.
wiki a écrit:Herbert Kalmus va mettre au point en 1932 la caméra qui permet de filmer tout en couleurs : la caméra Technicolor trichrome. C’est celle du technicolor classique, celle à laquelle on fait référence aujourd’hui lorsque l’on parle d’âge d’or du technicolor. Elle gère trois négatifs noir et blanc à la fois, entraînés en synchronisme parfait, l’un étant sensible au rouge, l’autre au vert et le dernier au bleu.
Dernière édition par erwan le Mar 9 Avr 2013 - 15:05, édité 3 fois
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Altman reprendra ce thème de la création de la légende de l'Ouest et de la société du spectacle avec "Buffalo Bill & The Indians". Il y a longtemps que je ne l'ai pas vu, mais il m'a semblé que c'était plus ou moins une version encore plus ironique du film de Stevens (même s'il suit plus Cody que Oakley).
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
The pursuit of happiness de Robert Mulligan (en ce moment sur TCM) ou comment un étudiant finit par rompre avec sa famille et son pays au son d’une chanson de Randy Newman. Je ne connaissais pas ce film. Très belle surprise.
gertrud04- Messages : 241
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
http://moviesincolor.tumblr.com/
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Oblivion
A l'aune des œuvres de Tarkovski, auxquelles le film semble se référer, comme un idéal, dans sa recherche sentimentale, le sujet de la mémoire, la recherche de soi, Oblivion est plutôt très anodin, petit blockbuster qui, à première vue, s'éloigne du courant réactionnaire, des velléités militaristes, qui inocule, comme un poison, les images et la narration des dernières grosses productions Hollywoodiennes.
Pourtant, si on le compare au dernier Batman, des faisceaux de sens peuvent être tracés, les idées se coulent à l'intérieur d'un peau semblable, les représentations se calquent les unes sur les autres de manière obsessionnelle:
le stade en décomposition dans le film de Nolan, en ruine ici, le terrain de jeu, d'élection, ici de base ball (comme dans Strategic air command de Mann dans lequel Stewart était un professionnel de cette discipline) où la communauté pouvait se retrouver, donner un nom à ses idoles ; Cruise, comme Keaton (quelqu'un sur le forum avait également parlé d'un film de Ford avec Stewart je crois ? Ou du sport dans le cinéma américain, avec Hawks etc ? Lol je ne sais plus), rejoue une séquence mémorable devant la foule des spectateurs de cinéma qui le temps de quelques secondes, de croyance, se substitue aux travées vides ou écroulées.
De nouveau cette idée du ciel comme lieu privilégié de contrôle (la forteresse volante du shield dans Avengers), des caméras satellitaires segmentent la surface comme une carte militaire à la recherche du moindre phénomène anormal_ le personnage de Cruise pilote d'un aéronef.
Mais la où le film de Kosinski se distingue, c'est que la dystopie qu'il imagine, une terre ravagée par une guerre contre une puissance venue du fond de l'espace, met en exergue avec une plus grande évidence le rôle joué par les drones dans les guerres américaines contemporaines. C'est le sujet même du film, le changement que cela produit dans l'usage des armes, l'usage des combattants, sur le terrain du conflit :
D'ailleurs Cruise trouve un livre dans une bibliothèque délabrée, les Lays of Ancient Rome de Malcaulay, et le premier poème, Horatio :
« Then out spake brave Horatius,
the Captain of the Gate
"To every man upon this earth
Death cometh soon or late.
And how can man die better
than facing fearful odds,
For the ashes of his fathers,
And the temples of his Gods. »
le pousse à la réflexion. Le film le montre plutôt comme un homme épris d'inconnu, une tête brûlée, qui pourrait faire reculer les frontières d'un imaginaire enclavé ou d'une carte enceinte de rayures rouges, d'interdit ;
or les drones rejettent les hommes en fonction d'auxiliaire (Cruise n'est que le clone interchangeable d'un « héros » de l'aventure spatiale de temps passés), ou fonction de cibles à effacer d'un banque de données ou d'une kill list (comme celle établies par la cia ou le pentagone pour l'administration américaine; en ce moment la possibilité que s'offre Obama de pouvoir utiliser des drones contres des citoyens américains provoque maints débats): sur le terrain de jeu, de base ball, il n'y a même plus besoin de la technique du lanceur, ou de sa capacité à maîtriser ses émotions _ du sacrifice ultime vanté par Malcaulay.
Le film est d'une grande clarté, précision, à défaut d'originalité: l'ennemi à la forme d'une pyramide inversée, comme pour induire que le progrès technologique ne place pas l'homme au sommet des prérogatives, au centre de laquelle siège l'oeil électronique et rouge d'HAL.
Là il y a une inversion de la proposition vue dans le dernier batman, dans lequel l'astronef éloignait la menace (atomique) en étant téléguidé, donc sans perte de la vie du héros américain : Cruise se sacrifie pour mettre un terme à la vision d'une humanité américaine mise au banc du conflit armé, en reprenant l'image du lanceur et de sa balle, la motivation morale incarnée par Freeman (lol à l'exact opposé de son personnage dans batman).
Mais j'ai l'impression que la fin est assez nulle, l'histoire rom()antique, avec la fille, trop désuète, pas suffisamment développée.
Pas vraiment un film pacifiste … Rome, l'Empire est au centre. Mais une manière assez personnelle de réordonner les paramètres, les éléments de sens.
A contrario, Iron man 3 professe son amour impérieux des drones, à travers un étalage d'armures crées par Stark et contrôlées par les mots d'ordres, les programmes, qu'il élabore, presque en coulisse.
Il fallait y penser, un Iron man sans iron man: la majorité des séquences d'action se déroulent avec Tony Stark, en proie au traumatisme des évènements de New York _ comprendre la chute des tours jumelles _ dans Avengers.
Son besoin de l'armure est un désir de protection contre tout se qui pourrait le menacer, et le film conte la séparation des deux entités, l'homme d'un côté, l'armure de l'autre, qui se chargera presque de manière autonome de l'ennemi intérieur. Parce que c'est assez paradoxal, d'un côté on invite à sortir du cocon, un retour au monde, à la vie?, et de l'autre les problèmes de l'Amérique sont simplement, finalement, intérieur, il est même dénié à un ennemi hypothétique sa seule existence, sinon virtuelle ( il y a aussi ce mouvement dans Oblivion: les Scavs, les ennemis désignés par l'autorité se révèlent des êtres des hommes et non des aliens. Ce retournement peut témoigner de l'intention du réalisateur de dire que les victimes des drones envoyés par l'Armée américaine sont des êtres humains, comme le spectateur; c'est du moins ce que j'ai pensé dans un premier temps. Mais cette translation dans la perception, de l'alien à l'humain s'accompagne aussi d'un renversement de l'autorité première, illustrée par l'oeil froid de HAL, la confiance dans des machines, En fait les Scavs, chacals en français ... sont les derniers représentants d'une armée de métier, celle des Etats-Unies; avec ce renversement, la place d'un ailleurs, d'un autre, est occultée). L'origine du mal est en fait interne, comme une volonté de l'Amérique étasunienne de se recroqueviller sur elle même, laisser son avance technologique dealer avec les problèmes, ici des écolos terroristes si j'ai bien compris le topo ... lol
Pour cet opus, ils ont fait appel à un ancien golden boy des années 80 et 90, protégé de Joel silver, le scénariste des lethal weapon, last action hero et autres the long kiss goodnight avec Geena Davis. C'est dans doute un script doctor de génie ... j'en sais rien, mais son film ressemble à un patchwork distancié, chaque scène étant un commentaire, une illustration, du domaine politique et militaire, emprunt de sérieux sous ce qui se veut de l'ironie, la couleur bariolée de la pilule à ingérer. Shane Black n'est tout simplement pas un metteur en scène. Au dernier plan, avant le générique et la sempiternelle scène cachée, Tony stark se barre dans une voiture super classe sur laquelle il est marqué: e-tron; ça ne s'invente pas.
A l'aune des œuvres de Tarkovski, auxquelles le film semble se référer, comme un idéal, dans sa recherche sentimentale, le sujet de la mémoire, la recherche de soi, Oblivion est plutôt très anodin, petit blockbuster qui, à première vue, s'éloigne du courant réactionnaire, des velléités militaristes, qui inocule, comme un poison, les images et la narration des dernières grosses productions Hollywoodiennes.
Pourtant, si on le compare au dernier Batman, des faisceaux de sens peuvent être tracés, les idées se coulent à l'intérieur d'un peau semblable, les représentations se calquent les unes sur les autres de manière obsessionnelle:
le stade en décomposition dans le film de Nolan, en ruine ici, le terrain de jeu, d'élection, ici de base ball (comme dans Strategic air command de Mann dans lequel Stewart était un professionnel de cette discipline) où la communauté pouvait se retrouver, donner un nom à ses idoles ; Cruise, comme Keaton (quelqu'un sur le forum avait également parlé d'un film de Ford avec Stewart je crois ? Ou du sport dans le cinéma américain, avec Hawks etc ? Lol je ne sais plus), rejoue une séquence mémorable devant la foule des spectateurs de cinéma qui le temps de quelques secondes, de croyance, se substitue aux travées vides ou écroulées.
De nouveau cette idée du ciel comme lieu privilégié de contrôle (la forteresse volante du shield dans Avengers), des caméras satellitaires segmentent la surface comme une carte militaire à la recherche du moindre phénomène anormal_ le personnage de Cruise pilote d'un aéronef.
Mais la où le film de Kosinski se distingue, c'est que la dystopie qu'il imagine, une terre ravagée par une guerre contre une puissance venue du fond de l'espace, met en exergue avec une plus grande évidence le rôle joué par les drones dans les guerres américaines contemporaines. C'est le sujet même du film, le changement que cela produit dans l'usage des armes, l'usage des combattants, sur le terrain du conflit :
D'ailleurs Cruise trouve un livre dans une bibliothèque délabrée, les Lays of Ancient Rome de Malcaulay, et le premier poème, Horatio :
« Then out spake brave Horatius,
the Captain of the Gate
"To every man upon this earth
Death cometh soon or late.
And how can man die better
than facing fearful odds,
For the ashes of his fathers,
And the temples of his Gods. »
le pousse à la réflexion. Le film le montre plutôt comme un homme épris d'inconnu, une tête brûlée, qui pourrait faire reculer les frontières d'un imaginaire enclavé ou d'une carte enceinte de rayures rouges, d'interdit ;
or les drones rejettent les hommes en fonction d'auxiliaire (Cruise n'est que le clone interchangeable d'un « héros » de l'aventure spatiale de temps passés), ou fonction de cibles à effacer d'un banque de données ou d'une kill list (comme celle établies par la cia ou le pentagone pour l'administration américaine; en ce moment la possibilité que s'offre Obama de pouvoir utiliser des drones contres des citoyens américains provoque maints débats): sur le terrain de jeu, de base ball, il n'y a même plus besoin de la technique du lanceur, ou de sa capacité à maîtriser ses émotions _ du sacrifice ultime vanté par Malcaulay.
Le film est d'une grande clarté, précision, à défaut d'originalité: l'ennemi à la forme d'une pyramide inversée, comme pour induire que le progrès technologique ne place pas l'homme au sommet des prérogatives, au centre de laquelle siège l'oeil électronique et rouge d'HAL.
Là il y a une inversion de la proposition vue dans le dernier batman, dans lequel l'astronef éloignait la menace (atomique) en étant téléguidé, donc sans perte de la vie du héros américain : Cruise se sacrifie pour mettre un terme à la vision d'une humanité américaine mise au banc du conflit armé, en reprenant l'image du lanceur et de sa balle, la motivation morale incarnée par Freeman (lol à l'exact opposé de son personnage dans batman).
Mais j'ai l'impression que la fin est assez nulle, l'histoire rom()antique, avec la fille, trop désuète, pas suffisamment développée.
Pas vraiment un film pacifiste … Rome, l'Empire est au centre. Mais une manière assez personnelle de réordonner les paramètres, les éléments de sens.
A contrario, Iron man 3 professe son amour impérieux des drones, à travers un étalage d'armures crées par Stark et contrôlées par les mots d'ordres, les programmes, qu'il élabore, presque en coulisse.
Il fallait y penser, un Iron man sans iron man: la majorité des séquences d'action se déroulent avec Tony Stark, en proie au traumatisme des évènements de New York _ comprendre la chute des tours jumelles _ dans Avengers.
Son besoin de l'armure est un désir de protection contre tout se qui pourrait le menacer, et le film conte la séparation des deux entités, l'homme d'un côté, l'armure de l'autre, qui se chargera presque de manière autonome de l'ennemi intérieur. Parce que c'est assez paradoxal, d'un côté on invite à sortir du cocon, un retour au monde, à la vie?, et de l'autre les problèmes de l'Amérique sont simplement, finalement, intérieur, il est même dénié à un ennemi hypothétique sa seule existence, sinon virtuelle ( il y a aussi ce mouvement dans Oblivion: les Scavs, les ennemis désignés par l'autorité se révèlent des êtres des hommes et non des aliens. Ce retournement peut témoigner de l'intention du réalisateur de dire que les victimes des drones envoyés par l'Armée américaine sont des êtres humains, comme le spectateur; c'est du moins ce que j'ai pensé dans un premier temps. Mais cette translation dans la perception, de l'alien à l'humain s'accompagne aussi d'un renversement de l'autorité première, illustrée par l'oeil froid de HAL, la confiance dans des machines, En fait les Scavs, chacals en français ... sont les derniers représentants d'une armée de métier, celle des Etats-Unies; avec ce renversement, la place d'un ailleurs, d'un autre, est occultée). L'origine du mal est en fait interne, comme une volonté de l'Amérique étasunienne de se recroqueviller sur elle même, laisser son avance technologique dealer avec les problèmes, ici des écolos terroristes si j'ai bien compris le topo ... lol
Pour cet opus, ils ont fait appel à un ancien golden boy des années 80 et 90, protégé de Joel silver, le scénariste des lethal weapon, last action hero et autres the long kiss goodnight avec Geena Davis. C'est dans doute un script doctor de génie ... j'en sais rien, mais son film ressemble à un patchwork distancié, chaque scène étant un commentaire, une illustration, du domaine politique et militaire, emprunt de sérieux sous ce qui se veut de l'ironie, la couleur bariolée de la pilule à ingérer. Shane Black n'est tout simplement pas un metteur en scène. Au dernier plan, avant le générique et la sempiternelle scène cachée, Tony stark se barre dans une voiture super classe sur laquelle il est marqué: e-tron; ça ne s'invente pas.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
The 7th Victim de Mark Robson.
Un film que Polanski a très certainement dut voir, car on y décèle des thèmes et certaines situations semblables à "Rosemary's Baby". Certains lieux où sont censés se dérouler "The 7th Victim" ne sont d'ailleurs pas très éloignés du Dakota Building de "Rosemary's" et les héroïnes des deux films se battent contre une secte satanique (les Marcato chez Polanski et les Palladistes chez Robson). Secte qui tirent sont nom de Palladas/Athena, symbole de la Sagesse (nom donné à l'institut de beauté de la soeur disparue).
La secte symbolise autant les grandes préoccupations du mysticisme nazi (la pureté, la jeunesse éternelle, l'interprétation de la psychologie par l'occulte) que d'un désir d'une société américaine lisse, asexuée et surtout purgée de ses éléments asociaux et perturbateur (les asiles et autres pensionnant abondement évoqué dans le film). L'Etat n'est là que pour capturé, la police étant totalement impuissante à retrouver la soeur perdue de Mary. Chez Robson, il n'y a que deux substituts à ce monde horrible, noir et oppressant : les Arts (le poète, seul personnage du film qui a une chambre avec une fenêtre et en hauteur, associé à Dante) et la Mort (choisit par Jacqueline dans son suicide final). Malgré le message chrétien proféré par le psychiatre et l'avocat (le salut du "Notre père" contre l'horreur sectaire), la conclusion du film est noire et laisse présager peut d'espoir aux protagonistes tous obsédés par le sexe et la mort.
Les descentes aux Enfers de Mary.
Les Cercles des Enfers (l'institut de beauté, l'appartement de Jacqueline et le restaurant italien. Communauté italienne d'ailleurs fortemment présente dans le film.)
Le Tribunal.
L'appartement du Poète, seul lieu d'élévation.
Castration. Le plan est suivit par l'arrivé de Jacqueline, la soeur disparue/double de Mary, soupçonnée d'ailleurs d'être lesbienne.
Purification des corps contrariée, la Mort putride est déjà là.
Autre plan très hitchcokien des escaliers de la cachette de Jacqueline.
Jacqueline, avec sa coupe "à l'égyptienne", sauvée par César/Marc-Antoinne alors qu'un tueur est à ses trousses. Elle et l'Egypte antique partagent la volonté de préserver les corps (les élixirs qu'elle met au points dans l'institut de beauté, la momification des corps). Là encore, les artistes sauvent du péril.
L'orpheline Mary porte le poids des institutions sur sa tête.
L'avocat oblige Mary à boire son lait. Celui d'aînesse est censé, légende millénaire, préserver la peau.
Fresque de Dante lors de la rencontre avec le Poète.
Concernant la présence des italiens dans le film, la légende veut que la secte des Palladistes ait été co-fondé à Charleston par l'activiste (et poète à ses heures) italien Giuseppe Marzini lors de son exil après une tentative d’insurrection ratée.
Le vitrail de l'ouverture du film rappelle d'ailleurs le tableau "L'île des Morts" du peintre suisse Böcklin. Robson fera d'ailleurs un film nommé "Isle Of The Dead". Ce tableau apparaît également dans "I Walked With A Zombie" de Tourneur, film sur lequel Robson a été monteur.
Un film que Polanski a très certainement dut voir, car on y décèle des thèmes et certaines situations semblables à "Rosemary's Baby". Certains lieux où sont censés se dérouler "The 7th Victim" ne sont d'ailleurs pas très éloignés du Dakota Building de "Rosemary's" et les héroïnes des deux films se battent contre une secte satanique (les Marcato chez Polanski et les Palladistes chez Robson). Secte qui tirent sont nom de Palladas/Athena, symbole de la Sagesse (nom donné à l'institut de beauté de la soeur disparue).
La secte symbolise autant les grandes préoccupations du mysticisme nazi (la pureté, la jeunesse éternelle, l'interprétation de la psychologie par l'occulte) que d'un désir d'une société américaine lisse, asexuée et surtout purgée de ses éléments asociaux et perturbateur (les asiles et autres pensionnant abondement évoqué dans le film). L'Etat n'est là que pour capturé, la police étant totalement impuissante à retrouver la soeur perdue de Mary. Chez Robson, il n'y a que deux substituts à ce monde horrible, noir et oppressant : les Arts (le poète, seul personnage du film qui a une chambre avec une fenêtre et en hauteur, associé à Dante) et la Mort (choisit par Jacqueline dans son suicide final). Malgré le message chrétien proféré par le psychiatre et l'avocat (le salut du "Notre père" contre l'horreur sectaire), la conclusion du film est noire et laisse présager peut d'espoir aux protagonistes tous obsédés par le sexe et la mort.
Les descentes aux Enfers de Mary.
Les Cercles des Enfers (l'institut de beauté, l'appartement de Jacqueline et le restaurant italien. Communauté italienne d'ailleurs fortemment présente dans le film.)
Le Tribunal.
L'appartement du Poète, seul lieu d'élévation.
Castration. Le plan est suivit par l'arrivé de Jacqueline, la soeur disparue/double de Mary, soupçonnée d'ailleurs d'être lesbienne.
Purification des corps contrariée, la Mort putride est déjà là.
Autre plan très hitchcokien des escaliers de la cachette de Jacqueline.
Jacqueline, avec sa coupe "à l'égyptienne", sauvée par César/Marc-Antoinne alors qu'un tueur est à ses trousses. Elle et l'Egypte antique partagent la volonté de préserver les corps (les élixirs qu'elle met au points dans l'institut de beauté, la momification des corps). Là encore, les artistes sauvent du péril.
L'orpheline Mary porte le poids des institutions sur sa tête.
L'avocat oblige Mary à boire son lait. Celui d'aînesse est censé, légende millénaire, préserver la peau.
Fresque de Dante lors de la rencontre avec le Poète.
Concernant la présence des italiens dans le film, la légende veut que la secte des Palladistes ait été co-fondé à Charleston par l'activiste (et poète à ses heures) italien Giuseppe Marzini lors de son exil après une tentative d’insurrection ratée.
Le vitrail de l'ouverture du film rappelle d'ailleurs le tableau "L'île des Morts" du peintre suisse Böcklin. Robson fera d'ailleurs un film nommé "Isle Of The Dead". Ce tableau apparaît également dans "I Walked With A Zombie" de Tourneur, film sur lequel Robson a été monteur.
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
boomerang d'Elia Kazan en 1947. adapté d'un fait divers.
Une autorité morale, un ecclésiastique, est assassinée dans une rue passante d'une petite ville américaine devant de nombreux témoins, créant un profond émoi dans la communauté.
Kazan commence son film par un panoramique circulaire, à 360°, surplombant un carrefour de la ville très animé, comme un entomologiste scrutant les créatures humaines vaquant à leurs occupations.
Dassin allait réaliser naked city l'année suivante. Les cinéastes allaient poser leur caméra hors des studios.
On peut rapprocher le film de M le maudit également: Kazan montre les effets d'un crime sur certaines strates de la société et les réactions des élites essayant de contenir la fronde des journaux, la mauvaise opinion de la population face à l'inefficacité des moyens mis en œuvre par les forces de l'ordre pour retrouver le coupable.
Contrairement à Dassin, dans ce film tout du moins, je ne connais pas si bien que cela sa filmo, Kazan ne se situe jamais du côté de "peuple" ou d'une lutte, une résistance, sinon individuelle, mais s'engage plutôt du côté de la primauté de la loi, mais aussi de la hiérarchie sociale, des hiérarchies sociales dont il semble accepter les mécanismes, la validité.
Il y a en premier lieu un déplacement du dire de la moralité, du révérend assassiné _de la tradition religieuse, au procureur chargé du dossier _à la tradition judiciaire, qui, à la fin du film, prend en charge le souci de la vérité et de l'enquête, contre des pressions de toutes sortes, économiques et sociales.
Kazan prend soin de le doter d'une grande intelligence afin de souligner que sa position, que son statut, ne sont pas immérités (par exemple il le montre trouvant la solution d'un casse-tête qui rendait le commissaire, son subordonné, perplexe), et d'un autre côté, il n'hésite pas à faire peser sur les autres personnages toutes sortes d'entraves à leur liberté personnelle, à leurs convictions, que ce soit les méthodes policières qui amènent à incriminer des innocents, l'argent investi dans des affaires douteuses ou encore la maladie mentale qui agit le vrai coupable, comme une machine sans conscience; il périt opportunément à la fin dans un accident de voiture.
Comme vision du monde, des êtres, je préfère sensiblement celle de Dassin ou de Nick Ray.
Une autorité morale, un ecclésiastique, est assassinée dans une rue passante d'une petite ville américaine devant de nombreux témoins, créant un profond émoi dans la communauté.
Kazan commence son film par un panoramique circulaire, à 360°, surplombant un carrefour de la ville très animé, comme un entomologiste scrutant les créatures humaines vaquant à leurs occupations.
Dassin allait réaliser naked city l'année suivante. Les cinéastes allaient poser leur caméra hors des studios.
On peut rapprocher le film de M le maudit également: Kazan montre les effets d'un crime sur certaines strates de la société et les réactions des élites essayant de contenir la fronde des journaux, la mauvaise opinion de la population face à l'inefficacité des moyens mis en œuvre par les forces de l'ordre pour retrouver le coupable.
Contrairement à Dassin, dans ce film tout du moins, je ne connais pas si bien que cela sa filmo, Kazan ne se situe jamais du côté de "peuple" ou d'une lutte, une résistance, sinon individuelle, mais s'engage plutôt du côté de la primauté de la loi, mais aussi de la hiérarchie sociale, des hiérarchies sociales dont il semble accepter les mécanismes, la validité.
Il y a en premier lieu un déplacement du dire de la moralité, du révérend assassiné _de la tradition religieuse, au procureur chargé du dossier _à la tradition judiciaire, qui, à la fin du film, prend en charge le souci de la vérité et de l'enquête, contre des pressions de toutes sortes, économiques et sociales.
Kazan prend soin de le doter d'une grande intelligence afin de souligner que sa position, que son statut, ne sont pas immérités (par exemple il le montre trouvant la solution d'un casse-tête qui rendait le commissaire, son subordonné, perplexe), et d'un autre côté, il n'hésite pas à faire peser sur les autres personnages toutes sortes d'entraves à leur liberté personnelle, à leurs convictions, que ce soit les méthodes policières qui amènent à incriminer des innocents, l'argent investi dans des affaires douteuses ou encore la maladie mentale qui agit le vrai coupable, comme une machine sans conscience; il périt opportunément à la fin dans un accident de voiture.
Comme vision du monde, des êtres, je préfère sensiblement celle de Dassin ou de Nick Ray.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
le dernier film de Juan Carlos Fresnadillo, intruders.
il me semble qu'il a déjà été évoqué sur le forum, je ne sais plus où.
J'avais beaucoup aimé son 28 semaines plus tard, dans le versant spectaculaire. Là il s'agit d'un drame fantastique plus intime avec à nouveau des relations de filiation. Le résultat est assez fragile, l'épisode avec le prêtre n'est pas très convaincant mais la structure du scénario est plutôt astucieuse, osée.
En lisant Lévinas, je ne peux m'empêcher d'établir des rapprochements peut être oiseux avec ce qu'il nomme l'"il y a":
il me semble qu'il a déjà été évoqué sur le forum, je ne sais plus où.
J'avais beaucoup aimé son 28 semaines plus tard, dans le versant spectaculaire. Là il s'agit d'un drame fantastique plus intime avec à nouveau des relations de filiation. Le résultat est assez fragile, l'épisode avec le prêtre n'est pas très convaincant mais la structure du scénario est plutôt astucieuse, osée.
En lisant Lévinas, je ne peux m'empêcher d'établir des rapprochements peut être oiseux avec ce qu'il nomme l'"il y a":
... pour moi le phénomène de l'être impersonnel: il. Ma réflexion sur le sujet part de souvenirs d'enfance. On dort seul, les grandes personnes continuent la vie; l'enfant ressent le silence de sa chambre à coucher comme "bruissant".
(...) J'insiste en effet sur l'impersonnalité de l'"il y a"; "il y a", comme "il pleut" ou "il fait nuit". Et il n'y a ni joie ni abondance: c'est un bruit revenant après toute négation de ce bruit. Ni néant, ni être. J'emploie parfois l'expression: le tiers exclu.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Salut Erwan, c'est mézigue qui l'avais évoqué. Brièvement, en disant que j'avais trouvé ça pas mal du tout.
Puisqu'on parle de cinéma espagnol: occasion de rappeler que Insensibles de Juan-Carlos Medina m'a bcp enthousiasmé, malgré là aussi quelques trucs pas convaincants.
Puisqu'on parle de cinéma espagnol: occasion de rappeler que Insensibles de Juan-Carlos Medina m'a bcp enthousiasmé, malgré là aussi quelques trucs pas convaincants.
- Spoiler:
- (aisément visible en streaming, bonne qualité d'image, mais VF:)
http://www.youmoviz.com/
- désactiver adblock ("partout" - si on utilise adblock, évidemment)
- taper le titre dans la zone "recherche".
- la fenêtre du film apparaît. fermer les liens pubs: ça va lancer 3 pages pub pour vous ennuyer. Les fermer aussi. Puis ça roule impec jusqu'à la fin du film. Ce qui est presque toujours le cas avec les liens "youwatch".
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
DSK - Welcome To new york - Bande annonce par Abel Ferrara
https://vimeo.com/66297476
https://vimeo.com/66297476
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
salut Jerzy.
Le site deadline annonce que Juan Carlos Fresnadillo serait engagé sur un film américain, avec Shia Leboeuf ... http://www.deadline.com/2013/05/cannes-28-weeks-later-helmer-juan-carlos-fresnadillo-and-shia-labeouf-take-villain-turn/
Auparavant il avait été pressenti pour diriger l'adaptation de bioshock mais Ken Levine ne semblait pas lui faire confiance et finalement le projet a été annulé.
Lié à cela le four qu'a subi intruders au box office - Les sites de geeks l'évoquent à peine quand ils parlent du réalisateur - les dernières années n'ont pas dû être faciles pour lui .
au niveau cinéma fantastique, j'ai vu le dernier Rob Zombie, the lords of salem, un petit film, plutôt charmant, sur la hantise qu'est la cinéphilie, avec comme métaphore une malédiction portée sur la descendance des femmes dans la ville de Salem. Ca ressemble assez à du Carpenter, première manière.
C'est cette influence du cinéma d'horreur du passé, faut il s'en éloigner, la combattre, ou en suivre résolument les traces, qui mène le film à son terme, modestement, avec un sentiment du tragique, un fatalisme revigoré, bandé. Plutôt une jolie surprise.
Je connais pas les autres films de ce type.
Le site deadline annonce que Juan Carlos Fresnadillo serait engagé sur un film américain, avec Shia Leboeuf ... http://www.deadline.com/2013/05/cannes-28-weeks-later-helmer-juan-carlos-fresnadillo-and-shia-labeouf-take-villain-turn/
Auparavant il avait été pressenti pour diriger l'adaptation de bioshock mais Ken Levine ne semblait pas lui faire confiance et finalement le projet a été annulé.
Lié à cela le four qu'a subi intruders au box office - Les sites de geeks l'évoquent à peine quand ils parlent du réalisateur - les dernières années n'ont pas dû être faciles pour lui .
au niveau cinéma fantastique, j'ai vu le dernier Rob Zombie, the lords of salem, un petit film, plutôt charmant, sur la hantise qu'est la cinéphilie, avec comme métaphore une malédiction portée sur la descendance des femmes dans la ville de Salem. Ca ressemble assez à du Carpenter, première manière.
C'est cette influence du cinéma d'horreur du passé, faut il s'en éloigner, la combattre, ou en suivre résolument les traces, qui mène le film à son terme, modestement, avec un sentiment du tragique, un fatalisme revigoré, bandé. Plutôt une jolie surprise.
Je connais pas les autres films de ce type.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Hi,
Oui, vu aussi le Lords of Salem de Rob Zombie (je vois un nombre incroyable de films fantastique/horreur ces temps-ci, par le streaming - même plus le temps d'en causer, pf. ***): ai trouvé ça vraiment pas mal de sa part, qui se ressaisit ici - et ça fait plèz - après s'être fourvoyé dans deux remakes de Halloween - standardisés, sans âme et à côté de la plaque.
On retrouve dans ce Lords of Salem les qualités de ses premiers: gros travail graphique, soundtrack de malade, perfection dans le choix des morceaux (bien sûr, il est musicien avant tout), dimension méta-filmique, cf. infra. On y retrouve aussi sa délicieuse épouse et muse Sheri Moon (qui a pris néanmoins ici un petit coup de vieux, normal...). Dans l'ensemble, j'ai cependant trouvé que c'était un chouïa redondant (la référence insistante à Rosemary's baby, notamment, finit par lasser), et qu'il en faisait trop dans le maniérisme opératique, au détriment de l'atmosphère. Mais bon, ne boudons pas cette chouette petite pelloche.
J'aime à recommander, chaque fois qu'on m'en donne l'occasion, les deux premiers Rob Zombie:
house of the 1000 corpses, et
the devil's rejects.
Le second étant la suite de l'autre, mais dans une veine totalement différente.
Le premier est une espèce de gros trip électrocuté (traitement graphique et musical déjà à tomber: peut-être même son meilleur de ces points de vue) qui, sans être du "second degré" (tant mieux...) a ce côté "méta-cinématographique". Le paradoxe intéressant avec Zombie, c'est que justement la constante dimension "réflexive", "référentielle" (là, c'est Hooper et son TCM qui sont au centre de ses modulations amoureuses circus-freaky) n'annule pas du tout chez lui l'immersion, la dimension viscérale & sensorielle du trip. Aux antipodes d'un Wes Craven, quoi. (Cf à côté l'habituel problème de la "distanciation" et de sa fausse vertu dans ce domaine particulier).
Le second dans un traitement plus réaliste, sec, à la Peckinpah. Pour un résultat assez inoubliable, atteignant même une sorte d'émotion lyrique, de poésie de la "route" (dans le final, d'anthologie: mais faut rien en dire).
Autre effet du paradoxe en question: cette coexistence de l'aspect "viscéral/premier degré" et de l'aspect "réflexif/distancié" suscite une schize de même nature dans les processus d'identification/rejet du spectateur: il est d'une part horrifié par cette galerie de freaks-marginaux, leurs crimes atroces, et d'autre part - sans synthèse possible - les trouve "attachants" (en ce qu'ils seraient, à titre de fiction, personnages de conte macabre - sorte de "retour du refoulé -, le "déchet" irrécupérable de la grande Amérique, morale, saine, etc - l'Amérique du fric et de la réussite).
Le même "chiasme", non-dialectique, assumé en tant que non-dialectique (les deux dimensions - sympathie/rejet - restent séparées sans relève de l'une par l'autre), opère dans Lords of Salem. Les sorcières sont d'une part l'objet de la peur répulsive, et de l'autre objet d'une certaine sympathie (en tant là encore que "retour du refoulé": notamment par leurs permanents blasphèmes gratinés, qui salissent toutes les valeurs de l'Amérique chrétienne - ce dont RZ finit par tirer un effet de comique défoulant, quoiqu'un peu facile).
Ces deux premiers films, je n'hésite pas à les classer parmi les meilleurs films du genre, de la décade.
*** Développant ma réponse vers un problème plus général, elle est devenue si longue que j'en fais le sujet d'un topic à côté...
Oui, vu aussi le Lords of Salem de Rob Zombie (je vois un nombre incroyable de films fantastique/horreur ces temps-ci, par le streaming - même plus le temps d'en causer, pf. ***): ai trouvé ça vraiment pas mal de sa part, qui se ressaisit ici - et ça fait plèz - après s'être fourvoyé dans deux remakes de Halloween - standardisés, sans âme et à côté de la plaque.
On retrouve dans ce Lords of Salem les qualités de ses premiers: gros travail graphique, soundtrack de malade, perfection dans le choix des morceaux (bien sûr, il est musicien avant tout), dimension méta-filmique, cf. infra. On y retrouve aussi sa délicieuse épouse et muse Sheri Moon (qui a pris néanmoins ici un petit coup de vieux, normal...). Dans l'ensemble, j'ai cependant trouvé que c'était un chouïa redondant (la référence insistante à Rosemary's baby, notamment, finit par lasser), et qu'il en faisait trop dans le maniérisme opératique, au détriment de l'atmosphère. Mais bon, ne boudons pas cette chouette petite pelloche.
J'aime à recommander, chaque fois qu'on m'en donne l'occasion, les deux premiers Rob Zombie:
house of the 1000 corpses, et
the devil's rejects.
Le second étant la suite de l'autre, mais dans une veine totalement différente.
Le premier est une espèce de gros trip électrocuté (traitement graphique et musical déjà à tomber: peut-être même son meilleur de ces points de vue) qui, sans être du "second degré" (tant mieux...) a ce côté "méta-cinématographique". Le paradoxe intéressant avec Zombie, c'est que justement la constante dimension "réflexive", "référentielle" (là, c'est Hooper et son TCM qui sont au centre de ses modulations amoureuses circus-freaky) n'annule pas du tout chez lui l'immersion, la dimension viscérale & sensorielle du trip. Aux antipodes d'un Wes Craven, quoi. (Cf à côté l'habituel problème de la "distanciation" et de sa fausse vertu dans ce domaine particulier).
Le second dans un traitement plus réaliste, sec, à la Peckinpah. Pour un résultat assez inoubliable, atteignant même une sorte d'émotion lyrique, de poésie de la "route" (dans le final, d'anthologie: mais faut rien en dire).
Autre effet du paradoxe en question: cette coexistence de l'aspect "viscéral/premier degré" et de l'aspect "réflexif/distancié" suscite une schize de même nature dans les processus d'identification/rejet du spectateur: il est d'une part horrifié par cette galerie de freaks-marginaux, leurs crimes atroces, et d'autre part - sans synthèse possible - les trouve "attachants" (en ce qu'ils seraient, à titre de fiction, personnages de conte macabre - sorte de "retour du refoulé -, le "déchet" irrécupérable de la grande Amérique, morale, saine, etc - l'Amérique du fric et de la réussite).
Le même "chiasme", non-dialectique, assumé en tant que non-dialectique (les deux dimensions - sympathie/rejet - restent séparées sans relève de l'une par l'autre), opère dans Lords of Salem. Les sorcières sont d'une part l'objet de la peur répulsive, et de l'autre objet d'une certaine sympathie (en tant là encore que "retour du refoulé": notamment par leurs permanents blasphèmes gratinés, qui salissent toutes les valeurs de l'Amérique chrétienne - ce dont RZ finit par tirer un effet de comique défoulant, quoiqu'un peu facile).
Ces deux premiers films, je n'hésite pas à les classer parmi les meilleurs films du genre, de la décade.
*** Développant ma réponse vers un problème plus général, elle est devenue si longue que j'en fais le sujet d'un topic à côté...
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
vu ce beau film existentiel, Garage qui doit dater de quelques années, construit autour du personnage d'un type un peu simplet qui sera le révélateur de l'absurdité de l'existence dans ce coin d'Irlande et ailleurs. c'est juste, sans fautes, sans pathos.
Invité- Invité
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