Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
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Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
et mais ça me dit quelque chose, ce film ; je ne l'ai pas vu, c'est sûr, mais on a dû m'en parler… Sorti en 2007. Tu l'as vu par hasard ?
adeline- Messages : 3000
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
absolument et sans savoir ce que c'était. tu sais c'est la catégorie des "petits films en bonne santé". après il y a un bonus, une interview du réalisateur Lenny Abrahamson et il semble avoir parfaitement montré ce qu'il voulait, les vies simples, de son coin d'Irlande sans ironie ni cruauté. mais c'est une fiction, qui m'a emballé.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Le beau film d'Emmanuelle Bercot, féministe et militant sur les étudiantes qui doivent se prostituer pour leurs études, Mes chères études.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
j'ai lu ça :"On dit toujours que les gens aiment parler d'eux-mêmes. Je pense que ce n'est pas du tout vrai. Les gens aiment raconter des choses sur eux-mêmes. Des choses bien précises. Une histoire est un ensemble de faits déjà travaillés, adaptés, filtrés, censurés, qui prend enfin une forme distillée, avec un début, un milieu, une fin et une morale. Les détails indésirables sont supprimés ou estompés, ce que l'on veut souligner est mis en valeur, de sorte que l'histoire n'est pas une chose vivante qui se passe ici et maintenant, mais le recyclage d'un passé soigneusement raboté et organisé. Une histoire est une chose morte. Certaines sont complexes et sophistiquées, elles peuvent comprendre des faits peu flatteurs pour le narrateur, mais elles sont si bien tissées que, même si elles dévoilent une faiblesse, le narrateur est aussitôt loué pour l'extrême lucidité avec laquelle il sait les évoquer ...".
Ce mélange de sens de l'observation et de moquerie des conventions me fait plier de rire chez cet auteur, Alona Kimhi.
Ce mélange de sens de l'observation et de moquerie des conventions me fait plier de rire chez cet auteur, Alona Kimhi.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
the wrong man d'Alfred Hitchcock, 1956.
ça parle d'un musicien qui joue dans un club, le stork club, la traduction de stork étant cigogne; y-a des ballons blancs au dessus de l'orchestre.
dès le début du film, le musicien pénètre dans un monde fait de coïncidences multiples, qui se révèleront être des signes, précurseurs, qui portent en eux la marche angoissante du destin.
Peut être qu'à la manière du Scottie, dans Vertigo, il entreprend de construire, modéliser un monde; falsifier, s'approprier le plan divin: il se passionne pour le tiercé parce que cela lui permet d'exercer son goût pour les mathématiques, pour les probabilités; il ne parie jamais.
Des lois fondamentales semblent présider à son existence, lois qui agiraient à l'insu des hommes et prédétermineraient leurs actes.
Quelles chances pour que deux bus se croisent dans le plan tandis qu'il descend à l'arrêt à proximité de son petit pavillon de banlieue? quelles chances pour que le métro passe sur les rails à ciel ouvert alors qu'il remonte la rue en direction de l'étroite allée menant à son perron? Ou bien qu'il sorte auparavant de son lieu de travail et croise le passage de deux policiers en tenue faisant leur ronde et qui un court instant sont de part et d'autre de lui, comme s'ils conduisaient un prévenu à son châtiment?
Le musicien est un homme méticuleux et anodin, modeste, qui règle sa vie comme du papier à musique, littéralement _il s'accorde au diktat des aiguilles du temps, scrupuleusement, avec l'impérieux et secret désir du créateur, sa volonté de contrôle.
Sa femme est trop belle.
La première fois qu'on la voit, elle se trouve dans sa chambre à coucher, allongée sur un lit à une place_ le musicien est croyant, porte sur lui un chapelet que l'on verra par la suite _ comme une poupée; elle l'attend, ne vit que pour lui, dans son ombre.
Deux natures mortes sont pendues au mur au dessus du lit, semblables, des fleurs desséchées dans un vase; la vision du couple pour Hitchcock?
Après qu'il soit rentré, leur conversation porte sur un acte médical coûteux que sa femme soit subir, l'extraction des dents de sagesse. Détail anodin qui implique que la femme ne peut plus se prévaloir de son âge, de son statut d'adulte, qu'elle n'est plus un partenaire à égalité dans le couple mais une charge financière pour le musicien qui à défaut de rouler sur l'or emprunte constamment les mêmes chemins, les mêmes panoramiques du réalisme hitchcockien. Un élément qui met en péril l'ordre subtil qu'il a créé.
Afin de régler le coût engagé par l'opération, il compte retirer de l'argent sur la police d'assurance vie de sa femme, comme pour dire que sa vie perd de sa validité; il se rend à l'"associated life" à cet effet, et là, une communauté de femmes le prennent pour un voleur et avertissent la police.
Symboliquement, vis à vis de sa femme, dont le portrait effacé par le mélancolie est très émouvant, et face à ce cortège de femmes, il est le "wrong man", l'homme en tort, l'homme qui tord le plan divin cher à Hitch.
Peut être que comme créateur de son univers privé,_ la référence à la cigogne au stork club, il dénie même à sa femme la conception de ses deux fils, auxquels il donne des cours de musique.
A l'instar de Vertigo, il y a également le thème du double. Le vrai criminel, son alter ego, semble apparaitre miraculeusement dans la rue au moment où il prie la figure du Christ.
La religion prend toute son importance dans la seconde partie du film, quand il entrevoie son pardon, sa réhabilitation, sa re"habitation" du monde, du réel.
Le double c'est aussi les deux fils et leur différence d'âge impliquant une différence de traitement, c'est également des soeurs jumelles dans un appartement miteux, au comble de l'hilarité quand elles apprennent au musicien que l'homme qui pouvait prouver son innocence est décédé. Un vision aussi désagréable que les jumelles de Shining. Mais au fond, chez Hitch, le double ouvre peut être sur le déséquilibre, sur le différent, sur la possibilité du couple lui-même et d'une unité originelle, désirée, mais impossible.
Il y a plein de choses très belles dans ce film un peu perdu dans sa filmographie, y compris au niveau formel, non pas la spirale mais le cercle qui enferme, l'ensemble fini.
ça parle d'un musicien qui joue dans un club, le stork club, la traduction de stork étant cigogne; y-a des ballons blancs au dessus de l'orchestre.
dès le début du film, le musicien pénètre dans un monde fait de coïncidences multiples, qui se révèleront être des signes, précurseurs, qui portent en eux la marche angoissante du destin.
Peut être qu'à la manière du Scottie, dans Vertigo, il entreprend de construire, modéliser un monde; falsifier, s'approprier le plan divin: il se passionne pour le tiercé parce que cela lui permet d'exercer son goût pour les mathématiques, pour les probabilités; il ne parie jamais.
Des lois fondamentales semblent présider à son existence, lois qui agiraient à l'insu des hommes et prédétermineraient leurs actes.
Quelles chances pour que deux bus se croisent dans le plan tandis qu'il descend à l'arrêt à proximité de son petit pavillon de banlieue? quelles chances pour que le métro passe sur les rails à ciel ouvert alors qu'il remonte la rue en direction de l'étroite allée menant à son perron? Ou bien qu'il sorte auparavant de son lieu de travail et croise le passage de deux policiers en tenue faisant leur ronde et qui un court instant sont de part et d'autre de lui, comme s'ils conduisaient un prévenu à son châtiment?
Le musicien est un homme méticuleux et anodin, modeste, qui règle sa vie comme du papier à musique, littéralement _il s'accorde au diktat des aiguilles du temps, scrupuleusement, avec l'impérieux et secret désir du créateur, sa volonté de contrôle.
Sa femme est trop belle.
La première fois qu'on la voit, elle se trouve dans sa chambre à coucher, allongée sur un lit à une place_ le musicien est croyant, porte sur lui un chapelet que l'on verra par la suite _ comme une poupée; elle l'attend, ne vit que pour lui, dans son ombre.
Deux natures mortes sont pendues au mur au dessus du lit, semblables, des fleurs desséchées dans un vase; la vision du couple pour Hitchcock?
Après qu'il soit rentré, leur conversation porte sur un acte médical coûteux que sa femme soit subir, l'extraction des dents de sagesse. Détail anodin qui implique que la femme ne peut plus se prévaloir de son âge, de son statut d'adulte, qu'elle n'est plus un partenaire à égalité dans le couple mais une charge financière pour le musicien qui à défaut de rouler sur l'or emprunte constamment les mêmes chemins, les mêmes panoramiques du réalisme hitchcockien. Un élément qui met en péril l'ordre subtil qu'il a créé.
Afin de régler le coût engagé par l'opération, il compte retirer de l'argent sur la police d'assurance vie de sa femme, comme pour dire que sa vie perd de sa validité; il se rend à l'"associated life" à cet effet, et là, une communauté de femmes le prennent pour un voleur et avertissent la police.
Symboliquement, vis à vis de sa femme, dont le portrait effacé par le mélancolie est très émouvant, et face à ce cortège de femmes, il est le "wrong man", l'homme en tort, l'homme qui tord le plan divin cher à Hitch.
Peut être que comme créateur de son univers privé,_ la référence à la cigogne au stork club, il dénie même à sa femme la conception de ses deux fils, auxquels il donne des cours de musique.
A l'instar de Vertigo, il y a également le thème du double. Le vrai criminel, son alter ego, semble apparaitre miraculeusement dans la rue au moment où il prie la figure du Christ.
La religion prend toute son importance dans la seconde partie du film, quand il entrevoie son pardon, sa réhabilitation, sa re"habitation" du monde, du réel.
Le double c'est aussi les deux fils et leur différence d'âge impliquant une différence de traitement, c'est également des soeurs jumelles dans un appartement miteux, au comble de l'hilarité quand elles apprennent au musicien que l'homme qui pouvait prouver son innocence est décédé. Un vision aussi désagréable que les jumelles de Shining. Mais au fond, chez Hitch, le double ouvre peut être sur le déséquilibre, sur le différent, sur la possibilité du couple lui-même et d'une unité originelle, désirée, mais impossible.
Il y a plein de choses très belles dans ce film un peu perdu dans sa filmographie, y compris au niveau formel, non pas la spirale mais le cercle qui enferme, l'ensemble fini.
Dernière édition par erwan le Mar 28 Mai 2013 - 7:09, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
'lo Erwan,
j'ai copié-collé ton texte dans un topic dédié au film.
Et j'ai changé de manière explicite le nom du topic, de telle sorte qu'on ne poste plus ici de texte sur des films qui méritent un topic, car faire ainsi empêche la discussion, le déploiement du topic, la recherche du topic après. Ça amoindrit la vie du forum (un topic gigantesque qui n'en finit pas de se scinder qui n'est pas une discussion et où personne ne retrouve rien, et à côté peu de création de topics).
j'ai copié-collé ton texte dans un topic dédié au film.
Et j'ai changé de manière explicite le nom du topic, de telle sorte qu'on ne poste plus ici de texte sur des films qui méritent un topic, car faire ainsi empêche la discussion, le déploiement du topic, la recherche du topic après. Ça amoindrit la vie du forum (un topic gigantesque qui n'en finit pas de se scinder qui n'est pas une discussion et où personne ne retrouve rien, et à côté peu de création de topics).
adeline- Messages : 3000
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Iron Man 3
Le plus arrogant des héros Marvel, fer de lance de tout ce qu'il y a de plus détestable dans l'impérialisme américain, revient dans un troisième film déconcertant, mais cependant moins ouvertement facho que les 2 précédents. Iron Man 3 joue la carte bancale du héros fatigué en crise d'identité qui va être sorti de sa léthargie par des vilains terroristes occidentaux, en l'occurrence un scientifique fou, auparavant geek.
Ces nouvelles aventures de Tony Stark laissent la drôle d'impression que la franchise cherche à retourner sa veste en jouant le jeu de la critique de l'idéologique, idéologie dont elle est pourtant un porte drapeau emblématique. Deux scènes sidérantes tournent en dérision la bêtise des énoncés traditionnels de la propagande hollywoodiennes :
Spoiler
- Après une nouvelle attaque des terroristes, Stark s'exprime en direct à la TV devant une foule de journaliste. Il clame haut et fort qu'il va se venger et que les méchants méritent de mourir. Il donne alors son adresse en direct. Plus tard, sa femme l'engueule, lui disant qu'il a pris un gros risque en dévoilant son lieu de résidence. La scène suivante, les terroristes détruisent la maison. Pourquoi tourner en bourrique cette idée de vengeance qui fonde la morale de nombreux blockbusters récents, des Expendables 2, G.I Joe aux Avengers ?
- Le twist mémorable du film déconstruit l'idée même du terrorisme contemporain. Le terroriste joué par Ben Kingsley, un croisement de taliban et d'extrémiste asiatique (??), est en réalité un pantin. Toutes ses interventions et les images où il apparaît sont une mise en scène orchestrée par les vrais méchants. Voilà un fait très curieux quand même, lorsque l'on sait qu'Iron Man 2 ciblait les terroristes islamiques. Pourquoi, dès lors, déconstruire le discours terroriste de la sorte ? Pourquoi se mettre du côté de la critique de l'idéologie en révélant la superficialité de la guerre contre le terrorisme ?
Iron Man 3 tourne en ridicule sa propre idéologie. Est-ce une manière de rendre l'Autre encore plus faible, plus inexistant, plus minable ? Ou est-ce une manière d’entériner la toute puissance de l'impérialisme américain en lui refusant tout contour, tout hors champs ?
Il n'est donc pas question d'applaudir Iron Man 3 par son apparente audace narrative. Mais de comprendre pourquoi une telle machine recourt à ce procédé. D'autant plus qu'au bout du compte, Iron Man est là pour sauver la ville et les pauvres innocents américains, ce point zéro à ne jamais taquiner sous peine de voir se déchainer l'artillerie lourde.
Le plus arrogant des héros Marvel, fer de lance de tout ce qu'il y a de plus détestable dans l'impérialisme américain, revient dans un troisième film déconcertant, mais cependant moins ouvertement facho que les 2 précédents. Iron Man 3 joue la carte bancale du héros fatigué en crise d'identité qui va être sorti de sa léthargie par des vilains terroristes occidentaux, en l'occurrence un scientifique fou, auparavant geek.
Ces nouvelles aventures de Tony Stark laissent la drôle d'impression que la franchise cherche à retourner sa veste en jouant le jeu de la critique de l'idéologique, idéologie dont elle est pourtant un porte drapeau emblématique. Deux scènes sidérantes tournent en dérision la bêtise des énoncés traditionnels de la propagande hollywoodiennes :
Spoiler
- Après une nouvelle attaque des terroristes, Stark s'exprime en direct à la TV devant une foule de journaliste. Il clame haut et fort qu'il va se venger et que les méchants méritent de mourir. Il donne alors son adresse en direct. Plus tard, sa femme l'engueule, lui disant qu'il a pris un gros risque en dévoilant son lieu de résidence. La scène suivante, les terroristes détruisent la maison. Pourquoi tourner en bourrique cette idée de vengeance qui fonde la morale de nombreux blockbusters récents, des Expendables 2, G.I Joe aux Avengers ?
- Le twist mémorable du film déconstruit l'idée même du terrorisme contemporain. Le terroriste joué par Ben Kingsley, un croisement de taliban et d'extrémiste asiatique (??), est en réalité un pantin. Toutes ses interventions et les images où il apparaît sont une mise en scène orchestrée par les vrais méchants. Voilà un fait très curieux quand même, lorsque l'on sait qu'Iron Man 2 ciblait les terroristes islamiques. Pourquoi, dès lors, déconstruire le discours terroriste de la sorte ? Pourquoi se mettre du côté de la critique de l'idéologie en révélant la superficialité de la guerre contre le terrorisme ?
Iron Man 3 tourne en ridicule sa propre idéologie. Est-ce une manière de rendre l'Autre encore plus faible, plus inexistant, plus minable ? Ou est-ce une manière d’entériner la toute puissance de l'impérialisme américain en lui refusant tout contour, tout hors champs ?
Il n'est donc pas question d'applaudir Iron Man 3 par son apparente audace narrative. Mais de comprendre pourquoi une telle machine recourt à ce procédé. D'autant plus qu'au bout du compte, Iron Man est là pour sauver la ville et les pauvres innocents américains, ce point zéro à ne jamais taquiner sous peine de voir se déchainer l'artillerie lourde.
Le comte- Messages : 20
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
hi le comte; ce topic est réservé à tout ce qui se voit, lit, entend : sauf les films. Si tu pouvais ouvrir un topic "iron man 3"...
Borges- Messages : 6044
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
"OHMS", Raoul Walsh
Mise en scène correcte mais récit assez décousu et déroutant. Walsh commence comme un film noir, poursuit dans la comédie, et termine dans le film de guerre (héritage des histoires multiples montées en parallèle de certains scénarios du muet ?). Malheureusement, chaque genre est survolé et assez peu attrayant, laissant l'impression d'une tambouille qui rappelle le roman de gare dans lequel les genre littéraires se télescopent sans jamais vraiment trouver de cohérence interne. L'objectif de Walsh pourrait être de faire, à partir de son personnage principal, une description caustique de l'armée américaine comme ramassis de mecs paumés ou planqués. D'où les (trop) longs plans d'ensemble de défilés en superposition dans lesquels apparaît, au milieu, le personnage de bon à rien qui s'y est incrusté. Il jouerait là comme paradigme de l'ensemble. Les bons sentiments apparaissent quand même à la fin, lorsque le type meurt mais devient au passage un héro de guerre. En définitive, le message est plutôt conventionnel : l'armée fait - parfois malgré eux - de vauriens des bons gars. Film particulièrement racisme envers les chinois, suivant les représentations stéréotypées de l'époque (des ruelles glauques du film noir au début où ils sont les fourbes auteurs du meurtre au début, jusqu'au champ du film de guerre de la fin où les colons viennent les massacrer gaiement chez eux).
Mise en scène correcte mais récit assez décousu et déroutant. Walsh commence comme un film noir, poursuit dans la comédie, et termine dans le film de guerre (héritage des histoires multiples montées en parallèle de certains scénarios du muet ?). Malheureusement, chaque genre est survolé et assez peu attrayant, laissant l'impression d'une tambouille qui rappelle le roman de gare dans lequel les genre littéraires se télescopent sans jamais vraiment trouver de cohérence interne. L'objectif de Walsh pourrait être de faire, à partir de son personnage principal, une description caustique de l'armée américaine comme ramassis de mecs paumés ou planqués. D'où les (trop) longs plans d'ensemble de défilés en superposition dans lesquels apparaît, au milieu, le personnage de bon à rien qui s'y est incrusté. Il jouerait là comme paradigme de l'ensemble. Les bons sentiments apparaissent quand même à la fin, lorsque le type meurt mais devient au passage un héro de guerre. En définitive, le message est plutôt conventionnel : l'armée fait - parfois malgré eux - de vauriens des bons gars. Film particulièrement racisme envers les chinois, suivant les représentations stéréotypées de l'époque (des ruelles glauques du film noir au début où ils sont les fourbes auteurs du meurtre au début, jusqu'au champ du film de guerre de la fin où les colons viennent les massacrer gaiement chez eux).
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
JM, tu peux aussi créer un topic s'il te plaît ?
adeline- Messages : 3000
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
http://www.boxofficestars.com/366-categorie-11117569.html
Critique pas très bonne pour ce film de jacques Deray, de 87 Le solitaire avec Belmondo peut être pas au mieux de sa forme mais film dont on ne peut pas ne pas apprécier le rythme quand on le voit aujourd'hui. Ca s'est perdu. Le sujet du film est là dans la solitude existentielle. Film populaire il a été massacré par Daney et ses épigones.
Critique pas très bonne pour ce film de jacques Deray, de 87 Le solitaire avec Belmondo peut être pas au mieux de sa forme mais film dont on ne peut pas ne pas apprécier le rythme quand on le voit aujourd'hui. Ca s'est perdu. Le sujet du film est là dans la solitude existentielle. Film populaire il a été massacré par Daney et ses épigones.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
slimfast, tu peux créer un topic aussi s'il te plaît ?
adeline- Messages : 3000
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
adeline a écrit:slimfast, tu peux créer un topic aussi s'il te plaît ?
franchement, non, c'est une remarque suite à laquelle il n'y aura pas d'échanges ...
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Dr. Apfelgluck a écrit:
C'est terrifiant, "film d'horreur" au sens propre
DB- Messages : 1528
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Vu les 2/3 de 10h30 du soir en Ete de Dassin, un film intéressant et singulier, à la photo superbe, pas si loin dans le fond des Resnais de la même époque (d'ailleurs aussi adapté de Duras). On retrouve l'image qui a ému Erwan dans le Passé, sur le levier de vitesse (c'est aussi un film sur l'empreinte d'une dictature, la face B de l'Espagne touristique, sur une cellule familiale en situation de trio, mais sans aucune métaphore, et du point de vue du couple une sorte de Voyage en Italie en plus dur et plus baroque). Vais essayer d'y revenir, beaucoup à en dire.
Il me semble que Profession Reporter d'Antonioni (notamment pour la fameuse scène du travelling) pompe un peu la superbe transition entre la nuit et l'aube (et pour les personnages centraux, entre la vie et la mort, même si avant de mourir ils réussissent à assumer ce qu'ils sont contre la violence qui les entoure) qui est au centre du film.
Il me semble que Profession Reporter d'Antonioni (notamment pour la fameuse scène du travelling) pompe un peu la superbe transition entre la nuit et l'aube (et pour les personnages centraux, entre la vie et la mort, même si avant de mourir ils réussissent à assumer ce qu'ils sont contre la violence qui les entoure) qui est au centre du film.
Dernière édition par Tony le Mort le Mar 11 Juin 2013 - 12:27, édité 5 fois
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Magnifique champ/contrechamp
Le vidéo "preuve" contre "il n'y a pas d'images justes, mais juste des images."
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
http://critical-theory.com/deleuze-guattari-biography/
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Sans que j'en connaisse la provenance (Tintin ? Indiana Jones ? Spirou & Fantasio ?) j'ai souvent rêvassé dans un imaginaire non colonial mais de roman colonial. Ce n'est pourtant pas mon univers familial ou historique ni de commun à ma génération.
Un univers de carton pâte et de mobilier en balsa où la plus petite cartouche de 9mm fait valser une patrouille impériale à trois mètres du sol, un monde où l'on voyage dans d'improbables trains cliquenaudant traversant la steppe ouzbèque pour remonter la route de la soie jusqu'à Bangock, planqué dans les cales de bateaux gavées d'opium grâce au bakchich offert aux douaniers malaisiens pour revenir jusqu'en Turquie, de fêtes décadantes dans des palaces byzantins dansant au bras d'espionnes allemandes cherchant à berner des diplomates britanniques alcooliques, de découvertes archéologiques antiques dans la jungle birmane que l'on fuit sous une pluie de douilles de trafiquants soviétiques, de boui-boui thaïlandais dans lesquels on trouve refuge sous le regard d'un vieil homme marmonnant à son gri-gri quand vous rentrer en catastrophe et seul gajiin dans son tripot enfumé... et une d'échapée miraculeuse sur une piste de décollage improvisée dans un biplan avec des jeeps américaines à vos trousses, partant vers l'Amérique Latine pour des nouvelles aventures.
Dommage que cette univers-là n'existe plus dans le cinéma sauf sur versant parodique ou téléfilm daté. Depuis "Sinbad le Marin" avec Douglas Fairbanks, Edward Saïd a écrit "L'orientalisme" et on pourrait dépoussiérer ce genre d'histoire (cf le succès de la série de jeux vidéos Uncharted).
Enfant c'était ce cinéma d'aventure que j'aimais le plus voir en salle (Les Goonies ou Star Wars possédaient ce fond stevensonien), qui déjà rare à mon époque maintenant n'existe plus. Sauf en Chine !
Mais côté "occidental", j'ai du me rabattre sur les trillers d'espionnage ou les actionners politiques, qui hélas même lorsqu'ils voyagent sont presque tous embués dans dans une cosmogonie nationale.
Un univers de carton pâte et de mobilier en balsa où la plus petite cartouche de 9mm fait valser une patrouille impériale à trois mètres du sol, un monde où l'on voyage dans d'improbables trains cliquenaudant traversant la steppe ouzbèque pour remonter la route de la soie jusqu'à Bangock, planqué dans les cales de bateaux gavées d'opium grâce au bakchich offert aux douaniers malaisiens pour revenir jusqu'en Turquie, de fêtes décadantes dans des palaces byzantins dansant au bras d'espionnes allemandes cherchant à berner des diplomates britanniques alcooliques, de découvertes archéologiques antiques dans la jungle birmane que l'on fuit sous une pluie de douilles de trafiquants soviétiques, de boui-boui thaïlandais dans lesquels on trouve refuge sous le regard d'un vieil homme marmonnant à son gri-gri quand vous rentrer en catastrophe et seul gajiin dans son tripot enfumé... et une d'échapée miraculeuse sur une piste de décollage improvisée dans un biplan avec des jeeps américaines à vos trousses, partant vers l'Amérique Latine pour des nouvelles aventures.
Dommage que cette univers-là n'existe plus dans le cinéma sauf sur versant parodique ou téléfilm daté. Depuis "Sinbad le Marin" avec Douglas Fairbanks, Edward Saïd a écrit "L'orientalisme" et on pourrait dépoussiérer ce genre d'histoire (cf le succès de la série de jeux vidéos Uncharted).
Enfant c'était ce cinéma d'aventure que j'aimais le plus voir en salle (Les Goonies ou Star Wars possédaient ce fond stevensonien), qui déjà rare à mon époque maintenant n'existe plus. Sauf en Chine !
Mais côté "occidental", j'ai du me rabattre sur les trillers d'espionnage ou les actionners politiques, qui hélas même lorsqu'ils voyagent sont presque tous embués dans dans une cosmogonie nationale.
Dernière édition par Mangeclous le Dim 14 Juil 2013 - 22:53, édité 11 fois
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Si vous tâter du joypad il ne faut juste pas hésiter une minute... Incroyablement violent et subtile, un univers dans lesquels on s'arrête pour des paysages ou juste pour regarder les enfants jouer aux fléchettes.
Ça synthétise excellemment cinq ans de jeu vidéo ( japonais pour le gameplay et américain pour les thèmes). La fin est un poil décevante et tire sur la longueur avant sa résolution, mais le voyage en vaut la chandelle.
Ça synthétise excellemment cinq ans de jeu vidéo ( japonais pour le gameplay et américain pour les thèmes). La fin est un poil décevante et tire sur la longueur avant sa résolution, mais le voyage en vaut la chandelle.
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
internet pour les nuls
http://www.franceculture.fr/emission-soft-power-soft-power-2013-07-21
http://www.franceculture.fr/emission-soft-power-soft-power-2013-07-21
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
Vu à la télé un vieux Chabrol, de la période Guegauff "A double Tour", un peu bancal et poussif, mais avec une scène de meurtre (en flashback et finale) très impressionnante, qui rompt brutalement avec le ton de farce paillarde du début du film. Pendant 20 minutes Chabrol montre qu'il peut être proche de Lang et Hitchcock (certains trucs font penser à certaons Cronenberg même, quand le fils fou se transforme mentallement en insecte dans son miroir). Z ceci prêt que les pulsions ne sont pas filmée pour elles-mêmes comme chez Lang et Hitchcock, mais comme des citations d'Hitchcock et Lang, d'où une impression de puritanisme trouble: la culture, l'usage de la langue stylisée comme rapport indirect mais exclusif à la sexualité. Le film rappelle à la fois "les Cousins" (Belmondo=Brialy)et "la Cérémonie" (le personnage central, révélateur de l’hypocrisie des autrres, est la bonne d'une famille bourgeoise jouée par Lafont, à ceci-près qu'elle n'est pas un élément explosif, mais ici une sorte de surmoi, à la fois l'incarnation d'une sexualité féminine sauvage, et d'un recul secret sur les évènements: il montre une analyse qui choisit de se taire, de se réfugier dans la sexualité qui est ici une forme de silence, et qui garantit de l'intérieur ainsi la stabilité des rapports de classes). Chabrol faisait un peu toujours le même film, mais ce film possédait une grande vérité. On sens aussi l'ascendant de Guegauf sur Chabrol dans ce film à travers la relation Daqmine, Belmondo et Szabo (l'historie de deux relations d'amitié masculine qui se vampirisen:, la tension entre une tentation libertaire, de s'assumer en dehors de la famille bourgeoise, et l'impuissance sexuelle, et l'idée d'introduire une tragédie comme horizon indépassable en laissant les femmes énoncer la résolution de cette tension, mais sans rien qu'aucune émancipation découle de cette franchise: chez Chabrol la jouissance reste toujours un discours, et il y a toujours l'idée d'une carthasis qui court-circuite cette jouissance en menant directement à la mort. C'est peut-être une forme de film noir où on paye quelque chose, mais là où les Américain font payer la découverte des rouages sociaux, chez Chabrol on paye plutôt la découverte des rouages sexuels dans le couple). Bizarrement le film fait un peu penser au dernier Giraudie (il filme un peu de la même manière la forêt comme lieu de rendez vous sexuel, où l'on peut mieux préméditer sa liberté que dans son domicile, et comme tombeau)
Invité- Invité
Re: Vu (lu, entendu) où l'on parle de tout sauf de films
« Tournons quelques scènes hors sujet.
Je voudrais gagner l’Oscar du meilleur film étranger. »
Billy Wilder
Je voudrais gagner l’Oscar du meilleur film étranger. »
Billy Wilder
Invité- Invité
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