True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
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py
Borges
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True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
certainement foule de choses à dire sur ce classique scénario oedipien, fait de non dupes errent et de castration.
l'histoire est racontée au passé par une voie off entre deux parenthèses de temps que j'ai beaucoup aimé et qui sont articulées autour du noir et de la lumière.
au début la fillette arrive en ville bien décidée à engager un marshall pour venger la mort du daron. les avant-plans sont en ombre chinoise et les arrière plan surexposés, soulignant ainsi son obstination. une série de fondus enchaînés introduisent l'action : dans le premier apparaît une ombre noire, tellement bien dessinée que je me suis retourné voir si personne ne traversait le faisceau du projecteur ?! et venus de par là donc, toute cette machinerie du cinéma, apparaissent progressivement les traits du true grit. de la lumière vers le noir.
il n'a qu'un oeil et un bandeau sur l'autre. on pourrait y voir l'oeil de la caméra. mais les coen n'en tirent pas partie sauf une moquerie sur cet oeil au milieu du film.
l'autre parenthèse à la fin va du noir ( une chevauchée tragique en pleine nuit sur un étalon de jais ) qui pourrait signifier la mort vers un cut sec d'un plan en pleine lumière ou finalement 25 ans ont passé et où apparaissent la vanité des choses, de la justice des hommes et des femmes.
l'histoire est racontée au passé par une voie off entre deux parenthèses de temps que j'ai beaucoup aimé et qui sont articulées autour du noir et de la lumière.
au début la fillette arrive en ville bien décidée à engager un marshall pour venger la mort du daron. les avant-plans sont en ombre chinoise et les arrière plan surexposés, soulignant ainsi son obstination. une série de fondus enchaînés introduisent l'action : dans le premier apparaît une ombre noire, tellement bien dessinée que je me suis retourné voir si personne ne traversait le faisceau du projecteur ?! et venus de par là donc, toute cette machinerie du cinéma, apparaissent progressivement les traits du true grit. de la lumière vers le noir.
il n'a qu'un oeil et un bandeau sur l'autre. on pourrait y voir l'oeil de la caméra. mais les coen n'en tirent pas partie sauf une moquerie sur cet oeil au milieu du film.
l'autre parenthèse à la fin va du noir ( une chevauchée tragique en pleine nuit sur un étalon de jais ) qui pourrait signifier la mort vers un cut sec d'un plan en pleine lumière ou finalement 25 ans ont passé et où apparaissent la vanité des choses, de la justice des hommes et des femmes.
Invité- Invité
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
on dirait qu'en américains vaguement militants les coen aient adopté une espèce de " discrimination positive " et sans surprise à l'égard de l'enchaînement des plans de leur film : autant de scènes de jour que de nuit, d'intérieur que d'extérieur, de plans rapprochés que de plans larges etc... dans un calibrage disons exclusivement scénaristique.
en revanche le registre de langue sur lequel il appuient parfois leur comique est à son apogée humoristique avec le personnage du chef de bande que poursuit True grit. je n'ai aucune idée de la façon d'être en ce temps et en ce lieu d'un tel personnage mais dès qu'il ouvre la bouche, bizarrement, on ne peut qu'adhérer à sa façon comique et
décalée de parler. c'est non pas l'impression de réalité qui joue ici mais une impression d'authenticité qui amuse et émeut.
il y a d'ailleurs une compétition durant tout le film entre les personnages sur le registre grave de la voix.
en revanche le registre de langue sur lequel il appuient parfois leur comique est à son apogée humoristique avec le personnage du chef de bande que poursuit True grit. je n'ai aucune idée de la façon d'être en ce temps et en ce lieu d'un tel personnage mais dès qu'il ouvre la bouche, bizarrement, on ne peut qu'adhérer à sa façon comique et
décalée de parler. c'est non pas l'impression de réalité qui joue ici mais une impression d'authenticité qui amuse et émeut.
il y a d'ailleurs une compétition durant tout le film entre les personnages sur le registre grave de la voix.
Invité- Invité
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
quand apparaît True grit après le fondu enchaîné inaugural, c'est dans l'arène d'un tribunal, image d' Epinal d'un pilier institutionnel de l'Amérique : le droit.
il répond de ses meurtres sous les yeux de la fillette. il en fait des tonnes, cabotine et c'est d'une autre institution, réflexive celle-ci, dont relève l'adolescente subjuguée par la star du tribunal, du film.
mais ce géant a les pieds d'argile et le goulot facile. en territoire indien, accompagné de son ange tutélaire ( un texas ranger )et de la fille, il boit et plante sa bouteille au bout d'une basse branche d'arbre prétextant retrouver ainsi son chemin. c'est bien sûr la boutade cynique d'un d'ivrogne sur le mythe du petit poucet, sa prétendue indifférence à la vie, entre superstition et déterminisme.
mais à bien y regarder on peut relever au moins deux choses. la première comme la seconde me sont venues en voyant par hasard une canette de coca-cola plantée sur un sapin.
bien sûr c'est un whisky de contrebande mais la législation serpentine américaine - la règle de droit, toujours, avec laquelle il faut composer - explique plus certainement le manque d'étiquette sur la bouteille.
la seconde, qui plus qu'un éclairage sur le cahier des charges du cinéma américain aujourd'hui, donne un éclairage de l'intérieur du personnage titre. un livre de Joe Lansdale s'appelle L'arbre à bouteilles. il y explique que cette croyance du sud des Etats Unis signifie que les esprits mauvais deviennent prisonniers des bouteilles dans les lesquelles ils se fichent.
Pas si gaillard notre homme.
Et ce n'est pas la réplique du dernier plan de la Prisonnière du désert qui suit et tombe comme un cheveu dans la soupe qui démentira son assurance basse et trompeuse, tant il semble happé par l'avant plan sombre sans que l'arrière plan lumineux ne s'offre à lui.
le clair-obscur, toujours.
il répond de ses meurtres sous les yeux de la fillette. il en fait des tonnes, cabotine et c'est d'une autre institution, réflexive celle-ci, dont relève l'adolescente subjuguée par la star du tribunal, du film.
mais ce géant a les pieds d'argile et le goulot facile. en territoire indien, accompagné de son ange tutélaire ( un texas ranger )et de la fille, il boit et plante sa bouteille au bout d'une basse branche d'arbre prétextant retrouver ainsi son chemin. c'est bien sûr la boutade cynique d'un d'ivrogne sur le mythe du petit poucet, sa prétendue indifférence à la vie, entre superstition et déterminisme.
mais à bien y regarder on peut relever au moins deux choses. la première comme la seconde me sont venues en voyant par hasard une canette de coca-cola plantée sur un sapin.
bien sûr c'est un whisky de contrebande mais la législation serpentine américaine - la règle de droit, toujours, avec laquelle il faut composer - explique plus certainement le manque d'étiquette sur la bouteille.
la seconde, qui plus qu'un éclairage sur le cahier des charges du cinéma américain aujourd'hui, donne un éclairage de l'intérieur du personnage titre. un livre de Joe Lansdale s'appelle L'arbre à bouteilles. il y explique que cette croyance du sud des Etats Unis signifie que les esprits mauvais deviennent prisonniers des bouteilles dans les lesquelles ils se fichent.
Pas si gaillard notre homme.
Et ce n'est pas la réplique du dernier plan de la Prisonnière du désert qui suit et tombe comme un cheveu dans la soupe qui démentira son assurance basse et trompeuse, tant il semble happé par l'avant plan sombre sans que l'arrière plan lumineux ne s'offre à lui.
le clair-obscur, toujours.
Invité- Invité
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
une scène est très étrange dont une des causes est sans doute une rare interruption de ce flot langagier qui font le lit des fictions américaines.
en ce moment je tourne le dos à l'écran de la télévision qui donne Indiscrétion de Cukor.
cela n'arrête jamais. l'écran crache ses répliques sans relâche. n'ont ils rien d'autre à faire que parler, parler, parler ... est-ce dans le cahier des charges. Woody Allen ?
bref revenons à la scène : la fillette va chercher l'eau à la rivière avec son baquet. elle s'apprête à le remplir elle entend par dessus le clapotis de la rivière des chevaux qui s'agitent sur l'autre rive. elle voit apparaître le meurtrier de son père qu'elle reconnait à la tâche noire sur son visage.
elle en lâche le baquet. ils sont proches, elle en amont, lui en aval. le baquet dérive d'elle vers lui.
il vient vers elle, tout droit sorti d'une publicité pour costumes Armani. Il est beau, elle a peur. c'est sensuel.
et puis le naturel prend le dessus. il parlent. cela devient insipide comme le bruit d'un filet d'eau qui coule au robinet..
en ce moment je tourne le dos à l'écran de la télévision qui donne Indiscrétion de Cukor.
cela n'arrête jamais. l'écran crache ses répliques sans relâche. n'ont ils rien d'autre à faire que parler, parler, parler ... est-ce dans le cahier des charges. Woody Allen ?
bref revenons à la scène : la fillette va chercher l'eau à la rivière avec son baquet. elle s'apprête à le remplir elle entend par dessus le clapotis de la rivière des chevaux qui s'agitent sur l'autre rive. elle voit apparaître le meurtrier de son père qu'elle reconnait à la tâche noire sur son visage.
elle en lâche le baquet. ils sont proches, elle en amont, lui en aval. le baquet dérive d'elle vers lui.
il vient vers elle, tout droit sorti d'une publicité pour costumes Armani. Il est beau, elle a peur. c'est sensuel.
et puis le naturel prend le dessus. il parlent. cela devient insipide comme le bruit d'un filet d'eau qui coule au robinet..
Invité- Invité
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
à un moment, la fille s'adresse au marshall, true grit, bien entendu, ivrogne, cynique, sans foi, sans parole, tuant par devant, par derrière, sans raison avec raison, et tout le reste : je ne vous ai pas payé pour entendre du baratin, et c'est très souvent l'impression que l'on a avec ce film, avec le cinéma us, depuis quelques années, je pense à SN, au frelon vert, au dernier tarantino, le premier où j'ai senti que tout ce baratin pseudo comique et profond, qui remplacerait l'action, ou je sais pas quoi, qui serait même l'action, c'est du vide sur du vide; dans True grit on fait tout en causant, blablalabla, à cheval, dans le bureau, au feu de camp, en tirant...
Les seuls moments forts dans le film, c'est quand les personnage ferment leur gueule, arrêtent de nous servir ces flots de lieux communs, de clichés, à prétention réflexive
(on n'est pas dans l'usage, mais dans la citation; on ne parle pas ainsi, on parle comme parlent ceux dont on se moque; ironie débile, dont la supériorité ne trompe personne; comme disait l'autre, on n'est jamais très supérieur à ce dont on croit se moquer, à ce dont on profite; pas plus que l'ivrogne n'est libre de boire ou de ne pas boire, les coen ne sont libres dans leur humour; ils ne sont pas différent de leurs personnages... )
Les seuls moments forts dans le film : le mec pendu très haut à un arbre, la course finale à cheval pour sauver la fille; l'ouverture, l'image se précise sur la voix off, et on découvre le cadavre du père devant sa maison;
ce bavardage insupportable : quel contraste avec les films de la modernité même hollywoodienne, avec TLB, par exemple,
aucun humour dans ce film, ni juif, ni télé, ni rien, c'est de la merde cynique, nihiliste, mise en mouvement par le ressentiment; un film nostalgique, incroyablement ridicule, et, politiquement réactionnaire, quand on pense à la place qu'il réserve aux Indiens, aux Noirs, aux Chinois... on est même censé rire quand le gros con de marshall fout des coups de pied à de pauvres gosses indiens, ou, au début, lors de la pendaison, parce que l'indien n'a pas une seconde pour faire son petit discours, comme les deux autres mecs pendus avec lui; la salle a ri, en tout cas;
le film est produit par SS, c'est un truc de vengeance comme le dernier tarantino, comme son "munich"; une fille, plus jeune encore que celle de IB (je ne crois pas qu'elle soit juive, mais elle cite la bible et sait compter; elle serait plutôt une espèce de jésus version ancien testament : elle doit régler les affaires de son père, dit-elle à un moment, citant presque textuellement les évangiles) se lance à la poursuite du méchant qui a tué son père;
l'assassin est bien entendu une espèce de dépravé, débile, comme tous les autres personnages du film, méchant ou pas, en dehors de la fille, qui finira vieille fille, avec un bras en moins, veuve de la vie;
plan final intéressant qui renverse les scènes traditionnelles de ford, ou eastwood, une femme et des tombes...
c'est quoi finalement la leçon de cette merde : à force de courir derrière les méchants on y perd un bras, la vie, ou alors, les seuls moments intéressants de l'existence c'est quand on assassine de pauvres types dans le vieux wilderness... ?
c'est pas un truc de second degré, mais de quinzième zone; une infamie de plus à mettre sur le compte des Coen, des cosaques qui, comme dans un roman de gogol, voudraient nous faire rire en tirant la barbe de vieux juifs...il y a l'humour cosaque et l'humour juif, et, au fond, c'est même pas de l'humour cosaque; aucune vitalité, aucune innocence, aucune bêtise bestiale; trop de cervelle, pas un millième d'humanité, d'amour, de vie; il faut imaginer les coen à la place de leur héroïne finalement : animés par un dérisoire instinct de vengeance, depuis toujours, mais contre la vie; de tout petits achab...
Les seuls moments forts dans le film, c'est quand les personnage ferment leur gueule, arrêtent de nous servir ces flots de lieux communs, de clichés, à prétention réflexive
(on n'est pas dans l'usage, mais dans la citation; on ne parle pas ainsi, on parle comme parlent ceux dont on se moque; ironie débile, dont la supériorité ne trompe personne; comme disait l'autre, on n'est jamais très supérieur à ce dont on croit se moquer, à ce dont on profite; pas plus que l'ivrogne n'est libre de boire ou de ne pas boire, les coen ne sont libres dans leur humour; ils ne sont pas différent de leurs personnages... )
Les seuls moments forts dans le film : le mec pendu très haut à un arbre, la course finale à cheval pour sauver la fille; l'ouverture, l'image se précise sur la voix off, et on découvre le cadavre du père devant sa maison;
ce bavardage insupportable : quel contraste avec les films de la modernité même hollywoodienne, avec TLB, par exemple,
aucun humour dans ce film, ni juif, ni télé, ni rien, c'est de la merde cynique, nihiliste, mise en mouvement par le ressentiment; un film nostalgique, incroyablement ridicule, et, politiquement réactionnaire, quand on pense à la place qu'il réserve aux Indiens, aux Noirs, aux Chinois... on est même censé rire quand le gros con de marshall fout des coups de pied à de pauvres gosses indiens, ou, au début, lors de la pendaison, parce que l'indien n'a pas une seconde pour faire son petit discours, comme les deux autres mecs pendus avec lui; la salle a ri, en tout cas;
le film est produit par SS, c'est un truc de vengeance comme le dernier tarantino, comme son "munich"; une fille, plus jeune encore que celle de IB (je ne crois pas qu'elle soit juive, mais elle cite la bible et sait compter; elle serait plutôt une espèce de jésus version ancien testament : elle doit régler les affaires de son père, dit-elle à un moment, citant presque textuellement les évangiles) se lance à la poursuite du méchant qui a tué son père;
l'assassin est bien entendu une espèce de dépravé, débile, comme tous les autres personnages du film, méchant ou pas, en dehors de la fille, qui finira vieille fille, avec un bras en moins, veuve de la vie;
plan final intéressant qui renverse les scènes traditionnelles de ford, ou eastwood, une femme et des tombes...
c'est quoi finalement la leçon de cette merde : à force de courir derrière les méchants on y perd un bras, la vie, ou alors, les seuls moments intéressants de l'existence c'est quand on assassine de pauvres types dans le vieux wilderness... ?
c'est pas un truc de second degré, mais de quinzième zone; une infamie de plus à mettre sur le compte des Coen, des cosaques qui, comme dans un roman de gogol, voudraient nous faire rire en tirant la barbe de vieux juifs...il y a l'humour cosaque et l'humour juif, et, au fond, c'est même pas de l'humour cosaque; aucune vitalité, aucune innocence, aucune bêtise bestiale; trop de cervelle, pas un millième d'humanité, d'amour, de vie; il faut imaginer les coen à la place de leur héroïne finalement : animés par un dérisoire instinct de vengeance, depuis toujours, mais contre la vie; de tout petits achab...
Dernière édition par Borges le Sam 26 Fév 2011 - 11:39, édité 1 fois
Borges- Messages : 6044
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
tu es définitif et presque convaincant. je dis presque car dans les films des Cohen il y a toujours quelque chose à sauver de l'ordre du visuel bien sûr.
mais cette image à sauver ( ici ce pourrait être la réflexion sur le début et la fin du cinéma ) est toujours phagocyté par la vieille histoire de l'adaptation dont parlait déjà Truffaut et qui est le talon d'Achille de leur cinéma.
En fait leur cinéma est masochiste.
mais cette image à sauver ( ici ce pourrait être la réflexion sur le début et la fin du cinéma ) est toujours phagocyté par la vieille histoire de l'adaptation dont parlait déjà Truffaut et qui est le talon d'Achille de leur cinéma.
En fait leur cinéma est masochiste.
Invité- Invité
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
Bunny Lebowski: Ulli doesn’t care about anything. He’s a nihilist.
The Dude: Ah. Must be exhausting.
(The Big Lebowski)
Malheur ! Les temps sont proches où l’homme ne mettra plus d’étoile au monde. Malheur ! Les temps sont proches du plus méprisable des hommes, qui ne sait plus se mépriser lui-même.
Voici ! Je vous montre le dernier homme.
« Amour ? Création ? Désir ? Étoile ? Qu’est cela ? » — Ainsi demande le dernier homme et il cligne de l’œil.
Dernière édition par Borges le Sam 26 Fév 2011 - 11:43, édité 1 fois
Borges- Messages : 6044
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
cette constation ne dit rien en fait car moretti fait aussi un cinema masochiste etc ...
la question est pourquoi admettre chez l'un ce qu'on refuse aux autres ?
Qu'attend-on du cinéma américain ?
la question est pourquoi admettre chez l'un ce qu'on refuse aux autres ?
Qu'attend-on du cinéma américain ?
Invité- Invité
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
slimfast a écrit:tu es définitif et presque convaincant. je dis presque car dans les films des Cohen il y a toujours quelque chose à sauver de l'ordre du visuel bien sûr.
mais cette image à sauver ( ici ce pourrait être la réflexion sur le début et la fin du cinéma ) est toujours phagocyté par la vieille histoire de l'adaptation dont parlait déjà Truffaut et qui est le talon d'Achille de leur cinéma.
En fait leur cinéma est masochiste.
nous sommes d'accord, en un sens, le nihilisme est inséparable d'une vengeance exercée contre soi, d'une certaine haine de soi...
Borges- Messages : 6044
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
et puis c'est du cinéma.
certains préfèrent le documentaire qui prend le bon parti des choses.
je préfère la fiction qui en montre le côté obscur ou inabordable ou interdit
certains préfèrent le documentaire qui prend le bon parti des choses.
je préfère la fiction qui en montre le côté obscur ou inabordable ou interdit
Invité- Invité
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
slimfast a écrit:cette constation ne dit rien en fait car moretti fait aussi un cinema masochiste etc ...
la question est pourquoi admettre chez l'un ce qu'on refuse aux autres ?
Qu'attend-on du cinéma américain ?
en ce qui me concerne, je n'en attends rien, les cinéastes font ce qu'ils font; mais badiou, en maoïste, en attend des héros pour les masses; et en général, il attend du cinéma qu'il soit affirmatif; qu'il affirme, et arrête de déconstruire, de moquer, de jouer sur les degrés... seulement, en ce moment, le cinéma us, qui ne semble pas du tout répondre au "yes we can" de l'ère obama, déjà si loin, ne veut plus rien à voir à faire avec les héros, avec le positif, il me semble; il est en train de massacrer ses héros, supers ou justes ordinaire, longtemps après les comics... on attend le prochain spiderman
mais comme disait ailleurs eyquemn, c'est pas si simple...
Borges- Messages : 6044
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
c'est exactement ce que j'aimais dans les comédies musicales, américaines, quasi exclusivement, sans malice, affirmatives, positives.
les américains sont en panne de genre !
les américains sont en panne de genre !
Invité- Invité
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
pour en revenir aux Coen et selon le mot de Truffaut " ils mettent des cadrages sur un scénario ", faisant dans une certaine abjection, bon an mal an, toujours le même film.
Invité- Invité
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
Peu de place pour l'étonnement dans ce flot de situations prévisibles et comiques qui ne font pas rire grand monde dans la salle comble.
Le temps de m'attacher aux anecdotes. Le petit jeu avec la représentation du réalisme par exemple.
Soient un arbre et une corde.
Dans un western, on pense immédiatement à un pendu. Gagné. Mais pense-t-on à la réaction de la branche lorsque l'on coupe la corde qui retient le cadavre? Moi pas, ni la fille accrochée à la branche, aussi surprise que moi de ce phénomène pourtant prévisible causée par la tension exercée sur la branche. Et imagine-t-on le bruit épouvantable du corps du pendu quand il s'écrase au sol?
Une corde et un arbre, ça sert aussi à sauver des vies dans les westerns. Remonter des héros tombés au fond d'un puits notamment. La recette est simple: on attache un bout au cheval et on lance l'autre bout au fonds du puit, le tronc de l'arbre faisant office de poulie pour réduire la charge tirée par l'étalon. On est en terrain connu, rien à signaler. Et là, un plan fixe sur le tronc où l'on découvre la marque de la corde sur l'écorce, genre on rigole pas, on en a vraiment chié pour tirer le vrais corps bien lourd de Jeff Bridges hors du trou (hommage au Fitzcarraldo de Herzog?).
Soient un sniper, un fusil et un cible.
La vitesse du son étant beaucoup lente que celle de la lumière, on remercie les frères Coen d'avoir pensé à décaler légèrement la vue de l'impact de la balle sur la cible lointaine, du bruit de la détonation.
On y croit, tout est vrai, mais inversement, on ne nous épargne pas les clins d'oeil appuyés aux petites abérations qui font le charme des vieux westerns: l'héroïne qui sors de la rivière légèrement mouillée après avoir l'avoir traversé à gué; un mourant qui révèle intelligiblement son secret malgré le couteau enfoncé dans la poitrine, etc.
Un petit jeu gratuit et superficiel. Ca fait passer le temps.
Le temps de m'attacher aux anecdotes. Le petit jeu avec la représentation du réalisme par exemple.
Soient un arbre et une corde.
Dans un western, on pense immédiatement à un pendu. Gagné. Mais pense-t-on à la réaction de la branche lorsque l'on coupe la corde qui retient le cadavre? Moi pas, ni la fille accrochée à la branche, aussi surprise que moi de ce phénomène pourtant prévisible causée par la tension exercée sur la branche. Et imagine-t-on le bruit épouvantable du corps du pendu quand il s'écrase au sol?
Une corde et un arbre, ça sert aussi à sauver des vies dans les westerns. Remonter des héros tombés au fond d'un puits notamment. La recette est simple: on attache un bout au cheval et on lance l'autre bout au fonds du puit, le tronc de l'arbre faisant office de poulie pour réduire la charge tirée par l'étalon. On est en terrain connu, rien à signaler. Et là, un plan fixe sur le tronc où l'on découvre la marque de la corde sur l'écorce, genre on rigole pas, on en a vraiment chié pour tirer le vrais corps bien lourd de Jeff Bridges hors du trou (hommage au Fitzcarraldo de Herzog?).
Soient un sniper, un fusil et un cible.
La vitesse du son étant beaucoup lente que celle de la lumière, on remercie les frères Coen d'avoir pensé à décaler légèrement la vue de l'impact de la balle sur la cible lointaine, du bruit de la détonation.
On y croit, tout est vrai, mais inversement, on ne nous épargne pas les clins d'oeil appuyés aux petites abérations qui font le charme des vieux westerns: l'héroïne qui sors de la rivière légèrement mouillée après avoir l'avoir traversé à gué; un mourant qui révèle intelligiblement son secret malgré le couteau enfoncé dans la poitrine, etc.
Un petit jeu gratuit et superficiel. Ca fait passer le temps.
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
Welcome Py !
Je me demandais à quoi pouvait faire référence ton pseudo. Pas à Olivier je suppose ?
Sur Wiki on trouve les pistes suivantes :
Je me demandais à quoi pouvait faire référence ton pseudo. Pas à Olivier je suppose ?
Sur Wiki on trouve les pistes suivantes :
Py est un mot qui désigne :
* Py, une commune des Pyrénées-Orientales, en France
* Sainte-Marie-à-Py, une commune de la Marne, en France
* Le Mont Py, une éminence des Monts d'Or, dans le Rhône, France
* Py, algorithme de chiffrement de flux (cryptographie)
* La Py, rivière française
Py est le nom porté par :
* Olivier Py, auteur dramatique français contemporain
* P-Y (prononcé en anglais), surnom de l'animateur de radio québécois Pierre-Yves Lord
* PY sont également les initiales du musicien Pete Yorn
Py peut être un symbole de l'alliage de ferro-nickel permalloy.
PY est un code, qui signifie :
* Papeete, selon la liste des quartiers maritimes
* Paraguay, selon la norme ISO 3166-1, alpha-2 (liste des codes pays),
o selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), le Paraguay a pour code alpha-3 PRY,
o selon la liste des codes pays du CIO, le Paraguay a pour code PAR,
o selon la liste des Internet TLD (Top level domain):.py
o selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques,
* Surinam Airways (Suriname), selon la liste des codes AITA des compagnies aériennes
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
bienvenue PY !
Largo, t'as oublié Pierre-Yves.
Largo a écrit:Welcome Py !
Je me demandais à quoi pouvait faire référence ton pseudo. Pas à Olivier je suppose ?
Sur Wiki on trouve les pistes suivantes :Py est un mot qui désigne :
* Py, une commune des Pyrénées-Orientales, en France
* Sainte-Marie-à-Py, une commune de la Marne, en France
* Le Mont Py, une éminence des Monts d'Or, dans le Rhône, France
* Py, algorithme de chiffrement de flux (cryptographie)
* La Py, rivière française
Py est le nom porté par :
* Olivier Py, auteur dramatique français contemporain
* P-Y (prononcé en anglais), surnom de l'animateur de radio québécois Pierre-Yves Lord
* PY sont également les initiales du musicien Pete Yorn
Py peut être un symbole de l'alliage de ferro-nickel permalloy.
PY est un code, qui signifie :
* Papeete, selon la liste des quartiers maritimes
* Paraguay, selon la norme ISO 3166-1, alpha-2 (liste des codes pays),
o selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), le Paraguay a pour code alpha-3 PRY,
o selon la liste des codes pays du CIO, le Paraguay a pour code PAR,
o selon la liste des Internet TLD (Top level domain):.py
o selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques,
* Surinam Airways (Suriname), selon la liste des codes AITA des compagnies aériennes
Largo, t'as oublié Pierre-Yves.
Invité- Invité
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
j'comprends pas c'que vous avez cont' ce beau film des frère Coen.
y z'ont vu tous les vesterns, les frères Coen : Dead man, The searchers, Shane, tout. p'us b'soin de s'taper tous ces vieux machins, on a tout' l'histoire du vestern en un seul film. v'rendez compte du temps qu'on gagne ? et pis au moins, v'là un film qu'a des couilles, pas une merde de lopette trotkiste : quand on tient un salaud, on l'plombe, et c'est comme ça qu'on est chez les bons. ça f'rait pas un pli en Afa.. en Afgi.. enfin chez les arabes avec le Dude.
et encore, je m'retiens.
y z'ont vu tous les vesterns, les frères Coen : Dead man, The searchers, Shane, tout. p'us b'soin de s'taper tous ces vieux machins, on a tout' l'histoire du vestern en un seul film. v'rendez compte du temps qu'on gagne ? et pis au moins, v'là un film qu'a des couilles, pas une merde de lopette trotkiste : quand on tient un salaud, on l'plombe, et c'est comme ça qu'on est chez les bons. ça f'rait pas un pli en Afa.. en Afgi.. enfin chez les arabes avec le Dude.
et encore, je m'retiens.
Invité- Invité
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
Quel accueil !
Et quelle belle surprise d'apprendre qu'il y a un mont Py dans les monts d'Or, que je voyais de la fenêtre de ma chambre quand j'étais petit (c'est-à-dire jusqu'à 23 ans).
Je ne manquerai pas d'aller m'y faire pendre et régaler les vautours de mes yeux frais.
En tous cas bravo, vous m'avez démasqué. En récompense, je passe tous les titres du site des spectres en Comic Sans MS.
Et quelle belle surprise d'apprendre qu'il y a un mont Py dans les monts d'Or, que je voyais de la fenêtre de ma chambre quand j'étais petit (c'est-à-dire jusqu'à 23 ans).
Je ne manquerai pas d'aller m'y faire pendre et régaler les vautours de mes yeux frais.
En tous cas bravo, vous m'avez démasqué. En récompense, je passe tous les titres du site des spectres en Comic Sans MS.
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
Hello py, bienvenu ici !
Pour ceux qui souhaitent une comparaison entre le livre, le premier film et son remake, voici : http://theballoonatic.blogspot.com/
Où il est confirmé que le deuxième True Grit est puant de racisme volontairement, soi-disant pour faire rire...
Pour ceux qui souhaitent une comparaison entre le livre, le premier film et son remake, voici : http://theballoonatic.blogspot.com/
Où il est confirmé que le deuxième True Grit est puant de racisme volontairement, soi-disant pour faire rire...
adeline- Messages : 3000
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
en écoutant au masque et la plume une intervention dans le public selon laquelle le film valait d'être vu pour la seule scène de la chevauchée fantastique je me disais que je ne l'avais pas vue cette scène mais que s'y était superposée une autre chevauchée d'un film autrement plein de cinéma, Sleepy Hollow.
en fait True Grit m'a intéressé pour cela : il a fait remonté en filigrane les images de Burton.
en fait True Grit m'a intéressé pour cela : il a fait remonté en filigrane les images de Burton.
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Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
Vu le film, effectivement balourd, raciste, gras, bête, cabotin, à l'image du personnage de Jeff Bridges.
Surpris par l'absence totale d'humour, même noir, même au quinzième degré comme dit Borges.
Surpris par l'absence totale d'humour, même noir, même au quinzième degré comme dit Borges.
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
slimfast a écrit:en écoutant au masque et la plume une intervention dans le public selon laquelle le film valait d'être vu pour la seule scène de la chevauchée fantastique je me disais que je ne l'avais pas vue cette scène mais que s'y était superposée une autre chevauchée d'un film autrement plein de cinéma, Sleepy Hollow.
même sensation. pur plagiat.
Invité- Invité
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
le lien que propose Adeline est intéressant: très touché par l'évocation, par l'auteur du billet, d'un plan très beau du premier True Grit (cent dollars pour un shériff) de la jeune fille, Mattie, endormie dans une aspérité d'un affleurement rocheux, sous les arbres, bruissant; mais également en désaccord avec quelques points de perception, notamment le happy end qui n'en est pas vraiment un, les deux films s'achèvent à l'emplacement d'un cimetière, d'une concession, de manière extrêmement lourde, symbolique, chez les Coen; les Coen qui font dormir le personnage, la première nuit en ville, avec les pendus de la veille (histoire d'indiquer où son obsession comptable de justice peut la mener_ en même temps que venger son père, elle veut retrouver toutes ses possessions, dont des pièces d'or_), alors que dans le film d'Hathaway, elle partage le lit d'une vieille dame figée sous les couvertures (vision terrifiante qu'utilise également les frères Coen mais en lui adjoignant une dimension comique, tirée par les couvertures, retorse _le son du vent que l'on suppute glacial_) dans une pension de la ville où elle recouvre les effets de son père, dont une montre et un couteau, beau détail, absent de la nouvelle version.
La première fois que l'on voit Mattie, c'est de l'autre côté d'une vitre, comme soustraite, point de vue du père dans la séquence initiale du film d'Hathaway _ extrêmement précis avec l'emplacement de la caméra, ici toute une construction autour du porche, lieu de passage entre l'intérieur et l'extérieur de la maison, le monde que devra explorer Mattie en se fiant à son sens des valeurs_ , vue de l'extérieur du wagon qui l'amène à la ville dans le remake, et la ville y est reflétée sur son visage, idée qui pourrait être élégante, volonté de construire en un plan ce qui en requérait deux, un champ contrechamp, mais qui semble figer le personnage dès son apparition à l'écran, et en même temps le rendre illisible; c'est la gageure du film des Coen, qui ne font pas vivre la relation entre Mattie et son père avant qu'il ne décède, qui rendent impensable la relation entre Mattie et le shériff sans aménité joué par Bridges, comme si le seul point qui les intéressait était de mettre à l'index l'absurdité de la mise de départ, expédiée rapidement en quelques dialogues, absurdité étendue à toutes les situations.
Autre divergence entre les deux films, formellement, Hathaway prend soin au passage entre les scènes, à la manière de les nouer, c'est un ensemble, tandis que, de manière plus moderne, les Coen disjoignent, segmentent, mettent bout à bout un amas de séquences autonomes esthétiquement, symboliquement, à la manière d'un conte, comme autant de mots isolés dans leurs dialogues disruptifs.
La première fois que l'on voit Mattie, c'est de l'autre côté d'une vitre, comme soustraite, point de vue du père dans la séquence initiale du film d'Hathaway _ extrêmement précis avec l'emplacement de la caméra, ici toute une construction autour du porche, lieu de passage entre l'intérieur et l'extérieur de la maison, le monde que devra explorer Mattie en se fiant à son sens des valeurs_ , vue de l'extérieur du wagon qui l'amène à la ville dans le remake, et la ville y est reflétée sur son visage, idée qui pourrait être élégante, volonté de construire en un plan ce qui en requérait deux, un champ contrechamp, mais qui semble figer le personnage dès son apparition à l'écran, et en même temps le rendre illisible; c'est la gageure du film des Coen, qui ne font pas vivre la relation entre Mattie et son père avant qu'il ne décède, qui rendent impensable la relation entre Mattie et le shériff sans aménité joué par Bridges, comme si le seul point qui les intéressait était de mettre à l'index l'absurdité de la mise de départ, expédiée rapidement en quelques dialogues, absurdité étendue à toutes les situations.
Autre divergence entre les deux films, formellement, Hathaway prend soin au passage entre les scènes, à la manière de les nouer, c'est un ensemble, tandis que, de manière plus moderne, les Coen disjoignent, segmentent, mettent bout à bout un amas de séquences autonomes esthétiquement, symboliquement, à la manière d'un conte, comme autant de mots isolés dans leurs dialogues disruptifs.
Invité- Invité
Re: True Grit (Ethan and Joel Coen - 2010)
salut Erwan
Buffalo Bill, c'est la dérision de l'Ouest, quand l'Ouest n'est plus. Ca aurait pu avoir quelque chose de poignant de voir le cow boy finir dans un cirque, fantôme de lui-même, s'il n'avait pas déjà été un tel clown auparavant. Mais avant même de finir au cirque, Jeff Bridges est déjà une dérision de shérif ; sa fin au cirque, c'est juste une dérision de la dérision. Aucune émotion à ce moment-là (même la gamine, devenue vieille fille, n'est pas touchée en apprenant la fin du sherif ; elle ne trouve rien de mieux, à ce moment-là, que de jouer la vieille acariâtre en remettant un rustre à sa place).
Je n'ai pas compris pourquoi les Coen avaient eu envie de faire un western ; on les sent pas du tout à l'aise, alternant l'hommage et la parodie, au lieu de tenter ce qu'ils avaient fait pour le film noir (un jeu de micro-décalages dans les situations, des effets de loupe ou des effets-retard, qui rendaient les scènes instables, surprenantes).
Là, ça ne marche pas. D'un côté, ils reprennent paresseusement des scènes clichées du genre, comme s'ils en respectaient les codes ; je pense à l'ouverture, convenue, qui découvre toute la ville, quand la gamine débarque au début, par un mouvement de grue. Un plan qu'ils n'auraient jamais fait avant, et qui les pose en auteurs installés et pantouflards.
De l'autre, ils tentent quelques scènes loufoques, plus dans leur "ton", et qui nous font ressentir à quel point leur humour tient parfois de la recette (le croque-mort qui répète trois fois "if you want to do it, it'd be alright", jusqu'à ce que ça soit "drôle" : lourd...)
La seule "nouveauté" du film, pour un Coen, c'est que le plan de départ, aussi simple que beau (comme on dit dans The big Lebowski), réussit parfaitement. D'habitude, leurs personnages découvrent amèrement que la vie n'est pas très différente d'un vaste plantage ; mais là, la gamine obtient sa vengeance, nette et sans bavures, et dans les règles de l'art en plus, avec un duel épique en terrain découvert.
Ce que j'ai trouvé lourd et raté, c'est surtout la scène qui précède, dans le cirque de Buffalo Bill. Je me demandais si c'était déjà dans le film d'Hathaway, ou dans le roman, et surtout quel effet visaient les Coen dans cette scène.les deux films s'achèvent à l'emplacement d'un cimetière, d'une concession, de manière extrêmement lourde, symbolique, chez les Coen
Buffalo Bill, c'est la dérision de l'Ouest, quand l'Ouest n'est plus. Ca aurait pu avoir quelque chose de poignant de voir le cow boy finir dans un cirque, fantôme de lui-même, s'il n'avait pas déjà été un tel clown auparavant. Mais avant même de finir au cirque, Jeff Bridges est déjà une dérision de shérif ; sa fin au cirque, c'est juste une dérision de la dérision. Aucune émotion à ce moment-là (même la gamine, devenue vieille fille, n'est pas touchée en apprenant la fin du sherif ; elle ne trouve rien de mieux, à ce moment-là, que de jouer la vieille acariâtre en remettant un rustre à sa place).
Je n'ai pas compris pourquoi les Coen avaient eu envie de faire un western ; on les sent pas du tout à l'aise, alternant l'hommage et la parodie, au lieu de tenter ce qu'ils avaient fait pour le film noir (un jeu de micro-décalages dans les situations, des effets de loupe ou des effets-retard, qui rendaient les scènes instables, surprenantes).
Là, ça ne marche pas. D'un côté, ils reprennent paresseusement des scènes clichées du genre, comme s'ils en respectaient les codes ; je pense à l'ouverture, convenue, qui découvre toute la ville, quand la gamine débarque au début, par un mouvement de grue. Un plan qu'ils n'auraient jamais fait avant, et qui les pose en auteurs installés et pantouflards.
De l'autre, ils tentent quelques scènes loufoques, plus dans leur "ton", et qui nous font ressentir à quel point leur humour tient parfois de la recette (le croque-mort qui répète trois fois "if you want to do it, it'd be alright", jusqu'à ce que ça soit "drôle" : lourd...)
La seule "nouveauté" du film, pour un Coen, c'est que le plan de départ, aussi simple que beau (comme on dit dans The big Lebowski), réussit parfaitement. D'habitude, leurs personnages découvrent amèrement que la vie n'est pas très différente d'un vaste plantage ; mais là, la gamine obtient sa vengeance, nette et sans bavures, et dans les règles de l'art en plus, avec un duel épique en terrain découvert.
Eyquem- Messages : 3126
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