A Serious Man (Coen Brothers)
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A Serious Man (Coen Brothers)
Le dernier cru a un très bon accueil.
Mais alors, messieurs Coen, vous êtes juifs ?!!!
Larry cherche conseil auprès de trois rabbins. Qui l'aidera à faire face à ses malheurs et à devenir un mensch, un homme bien ?
Mais alors, messieurs Coen, vous êtes juifs ?!!!
Dernière édition par Largo le Mer 20 Jan 2010 - 21:38, édité 1 fois
Re: A Serious Man (Coen Brothers)
On est pas vraiment gâté en ce début d'année. Je pensais qu'avec Mr Nobody j'allais être servi pour quelque temps, qu'on ne ferait pas pire. Et pourtant, nos amis les Coen l'ont fait avec A serious man. (Ce n'est pas comparable non plus, juste sur le constat du désastre).
Ce film, c'est la victoire du cynisme et du "je m'enfoutisme" intégral. Il n'y a plus rien, plus de touche, plus d'humour... Je préfère largement le dernier Jarmusch, qui, dans le même registre (les auteurs en panne), parvient encore à croire à quelque chose.
Et puis, comme disait Godard : "Je déteste les frères Coen, autant leurs films que leurs propos"
Ce film, c'est la victoire du cynisme et du "je m'enfoutisme" intégral. Il n'y a plus rien, plus de touche, plus d'humour... Je préfère largement le dernier Jarmusch, qui, dans le même registre (les auteurs en panne), parvient encore à croire à quelque chose.
Et puis, comme disait Godard : "Je déteste les frères Coen, autant leurs films que leurs propos"
Le_comte- Messages : 336
Re: A Serious Man (Coen Brothers)
Bon, la presse délivre des critiques incroyables (http://www.allocine.fr/film/revuedepresse_gen_cfilm=128311.html) ! N'aurait-on pas vu le même film ?
Le_comte- Messages : 336
Re: A Serious Man (Coen Brothers)
Le_comte a écrit:
Ce film, c'est la victoire du cynisme et du "je m'enfoutisme" intégral. Il n'y a plus rien, plus de touche, plus d'humour... Je préfère largement le dernier Jarmusch, qui, dans le même registre (les auteurs en panne), parvient encore à croire à quelque chose.
Et puis, comme disait Godard : "Je déteste les frères Coen, autant leurs films que leurs propos"
ah, je connaissais pas ce jugement de Godard, et je dois dire que l'esprit de leur cinéma est particulièrement puant; j'ai vu le truc qui les a rendu célèbres, au tout début, avec l'écrivain et tout le truc, mais plus rien pu supporter après. Je suis content d'être du même avis que Godard. C'est pas la première fois que nos grands esprits se rencontrent.
Borges- Messages : 6044
Re: A Serious Man (Coen Brothers)
J'ai trouvé ce film assez passionnant, parce qu'il y a plein d'idées, comme d'habitude. Les Coen, c'est des cinéastes d'idées et ils tournent toujours autour des mêmes questions. Aujourd'hui, j'en compte deux :
- que valent les idées dans un monde où il y a des tornades ?
- peut-on avoir des idées bêtes ?
- que valent les idées dans un monde où il y a des tornades ?
- peut-on avoir des idées bêtes ?
Eyquem- Messages : 3126
Re: A Serious Man (Coen Brothers)
Moi j'ai trouvé que dans ce film, il y avait surtout de sacrées trognes. A peu près tous les acteurs sont des "gueules", ils tirent la "gueule"... Par moment, c'est presque les Tontons Flingueurs, z'avez pas trouvé ?
Autre fait surprenant en ce qui concerne les acteurs : pas un nom connu au générique. Ce qui contraste pas mal avec la pléiade de stars de Burn after Reading...
Par ailleurs si quelqu'un se sent de nous proposer une interpretation qui raccorde le conte introductif à la suite, je la lirai avec plaisir.
Autre fait surprenant en ce qui concerne les acteurs : pas un nom connu au générique. Ce qui contraste pas mal avec la pléiade de stars de Burn after Reading...
Par ailleurs si quelqu'un se sent de nous proposer une interpretation qui raccorde le conte introductif à la suite, je la lirai avec plaisir.
Re: A Serious Man (Coen Brothers)
Eyquem a écrit:
- que valent les idées dans un monde où il y a des tornades ?
voilà effectivement une idée passionnante (la terrible indifférence de l'univers aux idées des hommes; ah le pauvre job, si juste pourtant...) et comme toutes les idées passionnantes, elle peut être renversée, et prendre une ampleur de pensée encore plus grande, parce que précisément l'homme est un être métaphysique... la nature se fout de lui, mais lui s'en fout aussi...
donc,
- que valent les idées dans un monde où il y a des tornades ?
peut
devenir
-que valent les tornades dans un monde où il y a des idées?
en synthétisant les deux bien entendu nous arrivons à Pascal
L'homme n'est qu'un personnage des frère Coen, le plus faible du cinéma ; mais c'est un personnage qui a des idées. Il ne faut pas qu'une tornade et un tremblement de terre s'associent pour l'écraser. Un rien suffit. Mais quand les tornades et les tremblements de terre le tueraient ce personnage serait encore plus noble que ce qui le tue ; parce qu'il a des idées alors que les tremblements de terre et les tornades n'en ont aucune.
aux usa, on dit que c'est le film le plus "juif" des Coen; mieux une profonde méditation sur le judaïsme; d'autres le rapprochent du dernier tarantino et du funny people.
Jewish History, Popcorn Included
Borges- Messages : 6044
Re: A Serious Man (Coen Brothers)
Eyquem a écrit:J'ai trouvé ce film assez passionnant, parce qu'il y a plein d'idées, comme d'habitude. Les Coen, c'est des cinéastes d'idées et ils tournent toujours autour des mêmes
Ah oui, ça c'est sûr. Et il en regorge de toute part dans A serious man. Mais je n'ai pas perçu ce que les Coen "voulaient dire", le sens de ce vaste tissus de petites inventions. Ça m'a paru, loin de l'exercice de style implacable, plutôt servir une résignation, un pessimisme et une "absurdité" qui ont toujours caractérisé le cinéma des deux frères (c'est peut-être pourquoi ils ne m'intéressent pas). Qu'est-ce qui pourraient nouer ces idées (la tornade, en effet) ? Qu'est-ce qui fait que ce film pourrait être autre chose qu'une sorte de démonstration ?
Le_comte- Messages : 336
Re: A Serious Man (Coen Brothers)
Je me pose des questions
Quand vous parlez d'idées, vous entendez le terme comme on le fait à la télé, et à la radio, dans les émissions de cinéma comme quand on dit : "c"est un film intelligent, plein d'idées"...., certains parlent aussi "de vraies idées de mise en scène", ou alors ils disent "c'était une bonne idée, hélas..."...
Quand vous parlez d'idées, vous entendez le terme comme on le fait à la télé, et à la radio, dans les émissions de cinéma comme quand on dit : "c"est un film intelligent, plein d'idées"...., certains parlent aussi "de vraies idées de mise en scène", ou alors ils disent "c'était une bonne idée, hélas..."...
Borges- Messages : 6044
Re: A Serious Man (Coen Brothers)
La question est de savoir si la tornade vient emporter la conclusion du film (surtout le changement de la note de l'élève, chose assez.... étrange) ou non, et quel lien cette tornade tisse avec le prologue.
Le_comte- Messages : 336
Re: A Serious Man (Coen Brothers)
Naturellement. C'est mon art de tendre des perches et de faire avancer le topic.Borges a écrit:que valent les tornades dans un monde où il y a des idées?
Mais ici, par "tornade", j'entends pas spécialement "la nature".
Dans "Barton Fink", par exemple, la tornade, c'est John Goodman. Et il ne se présente pas comme une force de la nature ; ce qu'il gueule, dans des couloirs d'hôtel en feu, c'est : "I'll show you the life of the mind".
Le conte du début, on peut déjà le voir comme une illustration du problème physique exposé après (le chat qui est mort et vivant simultanément).Largo a écrit:Par ailleurs si quelqu'un se sent de nous proposer une interpretation qui raccorde le conte introductif à la suite, je la lirai avec plaisir.
Eyquem- Messages : 3126
Re: A Serious Man (Coen Brothers)
oui bien entendu, merci pour toutes ces perches, qui font si bien avancer ce topic ; j'en profite pour rappeler le propriétaire de ce chat, mort et vivant simultanément : Schrödinger; l'intérêt des coen pour les idées de la mécanique quantique n'est plus à démontrer.
Notons que chez les coen un homme bon peut être une vraie tornade, là encore, c'est du sublime qu'il s'agit, naturellement, puisque dans le sublime (kantien) toute la violence de la nature ne vise qu'à faire naître dans l'esprit les idées, l'idée...la vie de l'esprit...
"I'll show you the life of the mind".
The Life of the Mind
notons que c'est le titre du livre posthume d'une grande kantienne, arendt,
voit-on ce livre ou quelque chose qui pourrait le rappeler après que le personnage a prononcé cet énoncé-menace-biblique?
autrement dit, montre-t-il la couverture du livre?
Notons que chez les coen un homme bon peut être une vraie tornade, là encore, c'est du sublime qu'il s'agit, naturellement, puisque dans le sublime (kantien) toute la violence de la nature ne vise qu'à faire naître dans l'esprit les idées, l'idée...la vie de l'esprit...
"I'll show you the life of the mind".
The Life of the Mind
notons que c'est le titre du livre posthume d'une grande kantienne, arendt,
voit-on ce livre ou quelque chose qui pourrait le rappeler après que le personnage a prononcé cet énoncé-menace-biblique?
autrement dit, montre-t-il la couverture du livre?
Borges- Messages : 6044
Re: A Serious Man (Coen Brothers)
Que ce soit un problème quantique ou autre chose, je crois que ce n'est pas très important ; l'important, c'est que les personnages butent contre les limites de leur propre pensée (et c'est ça que j'appelais "tornade", en référence au dernier film).l'intérêt des coen pour les idées de la mécanique quantique n'est plus à démontrer
Eyquem- Messages : 3126
Re: A Serious Man (Coen Brothers)
Eyquem a écrit:Que ce soit un problème quantique ou autre chose, je crois que ce n'est pas très important ; l'important, c'est que les personnages butent contre les limites de leur propre pensée (et c'est ça que j'appelais "tornade", en référence au dernier film).l'intérêt des coen pour les idées de la mécanique quantique n'est plus à démontrer
Bien au contraire, cela est de la plus extrême importance ; la mécanique quantique est vraiment l’épreuve suprême en matière de limite de la pensée, en tous les cas, dans mon cas, quand je veux éprouver mes limites je me mets au défi d’imaginer un chat à la fois mort et vivant… impossible… cela dit si je ne peux l’imaginer, je peux le penser (dans un sens kantien, donc sans le moindre remplissement de l’intuition, comme disent les phénoménologues ; je peux tout penser, mais penser n’est pas connaître…)…
donc, je pense, que ce ne sont pas les limites de la pensée mais plutôt celles de l’imagination dont il s’agit dans le cinéma des coen (chez eux, il manque toujours une image, ou plusieurs, pour rendre sensible une pensée, la pensée d’un paradoxe par exemple)
souvenons-nous que dès le début de leur carrière leur cinéma avait été branché sur le concept de « cinéma-cerveau » de deuleuze ; suffisait de penser au titre de leur barton think et la démonstration était faite, par un jeu de mot ; une lettre à la place d’une autre
si on veut rester dans les limites du sublime;
à moins bien entendu que l’on passe du côté de la lecture qu'en donne lyotard… qui semble confondre l’imagination et la pensée (critique constante de rancière ),
mouvement qui nous reconduit bien entendu dans les limites de la pensée religieuse, biblique, et « juive »
le cinéma des coen s’il arrive seulement à la pensée du judaïsme avec cet homme sérieux (auraient-ils subi l’influence de mon fameux impératif « soyons sérieux » ?; je ne le pense pas; le contraire même) a toujours été animé par un certain impensé, par une certaine pensée « juive », même s’ils s’en défendent, même s’ils disent ne connaître aucune histoire juive…
cela dit,
bien entendu,
il n’est plus nécessaire de démontrer que le cinéma des Coen est un cinéma de l’expérience de pensée
(thought experiment, Gedankenexperiment)
On pense au démon de Maxwell, au jumeaux de Langevin, au train d’Einstein, au chat de Schrödinger, à la tortue et à la flèche de Zénon, à l’âne de Buridan, au bateau de thésée (le même qui le conduisit on sait où)
Cf wikipedia,
Borges- Messages : 6044
Re: A Serious Man (Coen Brothers)
jll a écrit:Un post non pour prouver la qualité de mon anglais ou mes capacités en denombrement mais pour demander aux férus de culture juive ce qu'ils pensent de la réincarnation telle que l'envisage Bill Krohn dans son article sur les frères Coen du mois de janvier, sujet plus coton vous en conviendrez.
Si j'ai bien compris, la Kabbale rationalise les souffrances du juste, notamment celle de Job sur qui Dieu envoie des malheurs immérités, par une doctrine de la réincarnation (gilgul, en hébreu).
D'où, après, grande facilité pour relier le prologue avec les affres de Larry.
De même, Bill Krohn utilise beaucoup l'identification de Abraxas au grand Archon pour pousser son interprétation. Cela a-t-il donné lieu à des débats quelque part ?
Ces hypothèses sont fort stimulantes mais peut-être encore un peu fragiles... même si énoncées par l'indispensable Bill Krohn.
Les Kabbalistes croyaient en la réincarnation, j’ai appris ça, il y a bien des années, très surpris, à la lecture d’un commentaire de la métamorphose de FK ; dans le zohar, le grand texte kabbalistique du 13ème, dont ne se sépare plus madonna, on peut trouver de nombreuses allusions à cette doctrine ( de mémoire, par exemple, II. 94a, 99b). le grand commentateur Nahmanides (1194-1270) dans son fameux commentaire du livre de Job ( (Job 33:30), évoque la réincarnation comme un clé pour comprendre de nombreux passages mystérieux de la bible ; dans la kabbale, on précise par quelle forme de réincarnation est puni tel ou tel crime ; ainsi par exemple, l’âme des orgueilleux se réincarne en abeille ou en ver de terre (ce qui me semble assez curieux, rien de commun d’après moi entre le ver de terre et l’abeille).
On dit aussi que l’âme de cain (Genèse 4:1 16) s’est réincarnée dans le corps de Jethro, et celle d’abel dans le corps de Moïse ; en devenant amis, les deux hommes rachètent la division des deux frères (Exode 18:1 12). Notons que certains vont plus loin, et font de Hitler, la réincarnation de nabuchodonosor, lui-même réincarnation du pharaon d’egypte, lui-même de ismaël (ancêtre des Arabes), lui-même de Cain, lui-même bien entendu du démon…les fondamentalistes chrétiens et juifs continuent la série au-delà de Hitler, avec Saddam Hussein…après Nasser…
On distingue ainsi trois réincarnations dans la tradition littéraire kabbalistique ;
1. gilgul, la transmigration proprement dite, où une âme qui a déjà habité un corps est rendue sur terre pour en habiter un autre
2. ibbur, "imprégnation," où une âme descend du ciel pour aider une autre âme dans un corps .
3. dybbuk, concept plus tardif, où une âme maudite poursuivie par des démons entre dans un corps humain pour trouver la paix et être exorcisée
(dans IBsinger, il y a plein de dybbuks ; certains font peur, d’autres plutôt rire)
Tout cela pose naturellement de terribles problèmes doctrinaux, d’identité, de morale, de culpabilité, ce qui (selon Gershom Scholem, dont je ne peux que conseiller la lecture du superbe livre sur la mystique juive (titre oublié pour le moment ; ce fut mon intro à la pensée juive mystique, très loin des lectures talmudiques de Levinas)), ce qui donc, conduisit les auteurs du Zohar à postuler l’existence du tzelem ("image"), une manière de corps astral, qui lui ne migre pas, ce qui maintient l’identité individuelle
Ce qui est ici bien entendu intéressant c’est que les frères coen retrouvent ou pensent le problème qui occupe avatar, clones, moon, jennifer’s body…
hello VS
Borges- Messages : 6044
Re: A Serious Man (Coen Brothers)
hello Borges
merci pour gilgul et dybbuk (c'est un peu pénible toutes ces orthographes autorisées).
Si je te suis bien aussi, c'est chez Nahmanides et non dans le Zohar que l'on trouve les commentaires sur Job.
Dans quels autres films (Le procès ?), la kabbale joue-t-elle un rôle ? Quitte à poursuivre plus avant mes recherches, autant que cela serve à plusieurs films !!!
A+
merci pour gilgul et dybbuk (c'est un peu pénible toutes ces orthographes autorisées).
Si je te suis bien aussi, c'est chez Nahmanides et non dans le Zohar que l'on trouve les commentaires sur Job.
Dans quels autres films (Le procès ?), la kabbale joue-t-elle un rôle ? Quitte à poursuivre plus avant mes recherches, autant que cela serve à plusieurs films !!!
A+
jll- Messages : 29
Re: A Serious Man (Coen Brothers)
Oui, ce serait intéressant à voir, surtout que c’est la dernière mode hollywoodienne ; la kabbale est en train pratiquement de supplanter le bouddhisme chez les stars aux intérêts spirituels...
bon, je ne sais pas si c'est confirmé, mais on dit que l'ancienne star de friends, Jennifer Aniston, s'est convertie à la kabbale, convaincue de sa supériorité par une amie, une grande dévote, Demi Moore. Avant ça, elle était bouddhiste, mais c'était pas très sérieux, c’était surtout pour se consoler après sa séparation avec Brad pitt (non, je ne sais pas s’il est kabbaliste, ou bouddhiste). Aniston et Moore sont copines depuis des années, elles se sont rencontrées par l'intermédiaire de leur ancien gourou (un type très bien, non je ne sais pas s’il s’est converti pour garder ses clients, et s’en faire de nouveaux) mais ça faisait un temps qu’elles ne se voyaient plus beaucoup ; trop prises l’une et l’autre ; la vie à Hollywood, c’est pas une sinécure ; le travail, les contrats, les œuvres de charité qui rapportent pas mal, les drogues, les soirées, la baise … (mais avec la kabbale, ça va changer ; suffit de voir le mode de vie de madonna). Là, elles semblent à nouveau assez proches; c'est lors d'une soirée « Mont Blanc » à New York que Demi Moore l'aurait convaincue de la supériorité de la kabbale sur le bouddhisme, en lui racontant combien sa vie était bien meilleure depuis qu'elle vit en accord avec le mysticisme juif. Elle se comprend mieux, sait le sens de la vie, pourquoi l'univers, et tout le reste; ça tombait bien cette rencontre (y a pas de hasard) parce que l'une de ses meilleures copines, Gwyneth Paltrow, qui s’est convertie il y a quelques temps, lui avait aussi recommandé très chaudement la kabbale comme mode d'existence...
En quoi elles vont se métempsychoser ?
Je sais pas ; mais c’est déjà écrit dans la kabbale.
(on est loin de l’époque de rosemary et de son bébé, à hollywood ; comme on voit ; on ne vend plus son âme au diable pour percer)
@+
bon, je ne sais pas si c'est confirmé, mais on dit que l'ancienne star de friends, Jennifer Aniston, s'est convertie à la kabbale, convaincue de sa supériorité par une amie, une grande dévote, Demi Moore. Avant ça, elle était bouddhiste, mais c'était pas très sérieux, c’était surtout pour se consoler après sa séparation avec Brad pitt (non, je ne sais pas s’il est kabbaliste, ou bouddhiste). Aniston et Moore sont copines depuis des années, elles se sont rencontrées par l'intermédiaire de leur ancien gourou (un type très bien, non je ne sais pas s’il s’est converti pour garder ses clients, et s’en faire de nouveaux) mais ça faisait un temps qu’elles ne se voyaient plus beaucoup ; trop prises l’une et l’autre ; la vie à Hollywood, c’est pas une sinécure ; le travail, les contrats, les œuvres de charité qui rapportent pas mal, les drogues, les soirées, la baise … (mais avec la kabbale, ça va changer ; suffit de voir le mode de vie de madonna). Là, elles semblent à nouveau assez proches; c'est lors d'une soirée « Mont Blanc » à New York que Demi Moore l'aurait convaincue de la supériorité de la kabbale sur le bouddhisme, en lui racontant combien sa vie était bien meilleure depuis qu'elle vit en accord avec le mysticisme juif. Elle se comprend mieux, sait le sens de la vie, pourquoi l'univers, et tout le reste; ça tombait bien cette rencontre (y a pas de hasard) parce que l'une de ses meilleures copines, Gwyneth Paltrow, qui s’est convertie il y a quelques temps, lui avait aussi recommandé très chaudement la kabbale comme mode d'existence...
En quoi elles vont se métempsychoser ?
Je sais pas ; mais c’est déjà écrit dans la kabbale.
(on est loin de l’époque de rosemary et de son bébé, à hollywood ; comme on voit ; on ne vend plus son âme au diable pour percer)
@+
Borges- Messages : 6044
Re: A Serious Man (Coen Brothers)
ah, j'avais oublié : Bill Krohn n'est pas plus indispensable que les Cahiers.
Alors les frères coen surfent sur une "mode" cyniquement?
ou pas.
Alors les frères coen surfent sur une "mode" cyniquement?
ou pas.
Borges- Messages : 6044
Re: A Serious Man (Coen Brothers)
ah ah très bon Borges ! Tu es à la pointe des tendances hollywoodiennes, qui l'eut cru. Je savais pas que Moore avait été GI Zen..
je sais pas si vous avez lu les nouvelles d'Ethan Coen dans "J'ai tué Phil Shapiro", je me souviens vaguement qu'il y en a une qui porte plus précisément sur le judaïsme, et la jeunesse de l'auteur.
je sais pas si vous avez lu les nouvelles d'Ethan Coen dans "J'ai tué Phil Shapiro", je me souviens vaguement qu'il y en a une qui porte plus précisément sur le judaïsme, et la jeunesse de l'auteur.
Invité- Invité
Re: A Serious Man (Coen Brothers)
Hello,
J'ai regardé ce "Serious man". Il me semble que la chose la plus sérieuse dans le film, c'est tout ce qui a trait au judaïsme. Seuls les gamins semblent pas très sérieux avec ça (écouter de la musique pendant les cours d'hébreu, fumer de la beue avant la cérémonie religieuse..) mais ils sont toujours rattrapés par leur manque de sérieux (le fils complètement défoncé fini par chanter comme les autres, jusqu'au point où à la fin on peut se demander si la tempête ne vient pas en réponse divine au manque de sérieux du fils qui réécoute son baladeur alors que le grand rabbin lui avait demandé le contraire, plutôt que de la faute du père montée en parallèle dont la conséquence serait plutôt une éventuelle maladie grave que le médecin veut lui annoncer). On n'a pas encore discuté de cette espèce de filiation du père au fils dans le film (un père qui tente d'ailleurs à un moment donné comme le fils d'échapper à Dieu, ou de communiquer avec lui pour qu'il lui donne des réponses je sais pas trop, en fumant de l'herbe).
Quelque part on a affaire à une histoire assez proche d'After Hours puisqu'on en parlait l'autre jour. Un mec bien sur qui tombe toutes les misères du monde en même temps. Dans le Scorsese, on se souvient que tout partait au contraire du péché d'un joint fumé chez Marcy qui déclenchait la paranoia de Paul et le poussait à fuir dans la nuit folle qui l'attendait. Mais dans cette nuit, il en venait à supplier Dieu à genoux sur le bitume, bras tendus vers le ciel : "que veux-tu de moi, je ne suis qu'un informaticien". Scène superbe, avec plongée-contreplongée, effet bien sûr utilisé aussi par les Coen dans leur film.
Un peu curieux ce film dans lequel il n'y a pratiquement que des juifs, il y a que ces deux, le voisin et le jeune étudiant chinois, qui sont des éléments qui créent des tensions et des conflits (le père de l'étudiant parle même de "choc des cultures"). Mais bon ça fait un moment qu'on a saisi que le cinéma des frères Coen est en fait, sous sa tendance à les brocarder, un cinéma ma foi très us des communautés, "communautaire" pourrait-on dire.
Il me semble que le reproche souvent fait aux derniers films des cinéastes et que j'ai aussi pu leur faire ici ou là, une tendance au mépris de leurs personnages, ne tient pas trop ici, on sent qu'il y a de l'attachement de leur part pour les personnages, ils nous demandent d'ailleurs jamais de nous moquer d'eux, le personnage principal n'est pas un de leurs crétins, c'est au contraire un mec qui pense, qui pense trop même (l'esprit de sérieux du personnage n'est pas du tout non plus le prétexte à toutes sortes de moqueries comme on pouvait le penser au début).
Le_comte, la référence à l'histoire du début se trouve aussi dans l'apparition de l'amant mort de la femme du prof, dans la scène de l'amphi.
J'ai regardé ce "Serious man". Il me semble que la chose la plus sérieuse dans le film, c'est tout ce qui a trait au judaïsme. Seuls les gamins semblent pas très sérieux avec ça (écouter de la musique pendant les cours d'hébreu, fumer de la beue avant la cérémonie religieuse..) mais ils sont toujours rattrapés par leur manque de sérieux (le fils complètement défoncé fini par chanter comme les autres, jusqu'au point où à la fin on peut se demander si la tempête ne vient pas en réponse divine au manque de sérieux du fils qui réécoute son baladeur alors que le grand rabbin lui avait demandé le contraire, plutôt que de la faute du père montée en parallèle dont la conséquence serait plutôt une éventuelle maladie grave que le médecin veut lui annoncer). On n'a pas encore discuté de cette espèce de filiation du père au fils dans le film (un père qui tente d'ailleurs à un moment donné comme le fils d'échapper à Dieu, ou de communiquer avec lui pour qu'il lui donne des réponses je sais pas trop, en fumant de l'herbe).
Quelque part on a affaire à une histoire assez proche d'After Hours puisqu'on en parlait l'autre jour. Un mec bien sur qui tombe toutes les misères du monde en même temps. Dans le Scorsese, on se souvient que tout partait au contraire du péché d'un joint fumé chez Marcy qui déclenchait la paranoia de Paul et le poussait à fuir dans la nuit folle qui l'attendait. Mais dans cette nuit, il en venait à supplier Dieu à genoux sur le bitume, bras tendus vers le ciel : "que veux-tu de moi, je ne suis qu'un informaticien". Scène superbe, avec plongée-contreplongée, effet bien sûr utilisé aussi par les Coen dans leur film.
- Spoiler:
Un peu curieux ce film dans lequel il n'y a pratiquement que des juifs, il y a que ces deux, le voisin et le jeune étudiant chinois, qui sont des éléments qui créent des tensions et des conflits (le père de l'étudiant parle même de "choc des cultures"). Mais bon ça fait un moment qu'on a saisi que le cinéma des frères Coen est en fait, sous sa tendance à les brocarder, un cinéma ma foi très us des communautés, "communautaire" pourrait-on dire.
Il me semble que le reproche souvent fait aux derniers films des cinéastes et que j'ai aussi pu leur faire ici ou là, une tendance au mépris de leurs personnages, ne tient pas trop ici, on sent qu'il y a de l'attachement de leur part pour les personnages, ils nous demandent d'ailleurs jamais de nous moquer d'eux, le personnage principal n'est pas un de leurs crétins, c'est au contraire un mec qui pense, qui pense trop même (l'esprit de sérieux du personnage n'est pas du tout non plus le prétexte à toutes sortes de moqueries comme on pouvait le penser au début).
Le_comte, la référence à l'histoire du début se trouve aussi dans l'apparition de l'amant mort de la femme du prof, dans la scène de l'amphi.
Invité- Invité
Re: A Serious Man (Coen Brothers)
Je crois que cette tempête n'est justement pas une réponse divine : ce serait trop beau : une réponse, un signe, c'est ce que tous les personnages attendent et qui ne vient jamais.on peut se demander si la tempête ne vient pas en réponse divine au manque de sérieux du fils qui réécoute son baladeur alors que le grand rabbin lui avait demandé le contraire, plutôt que de la faute du père montée en parallèle dont la conséquence serait plutôt une éventuelle maladie grave que le médecin veut lui annoncer
D'un côté, le père reçoit un coup de fil inquiétant du médecin au moment même où il cède à la tentation. Le public éclate de rire : le lien de cause à effet, de faute à châtiment, est si énorme qu'il ne peut pas ne pas être ironique de la part des cinéastes.
De l'autre, le fils rend l'argent qu'il devait depuis le début. Et au moment même où il tend les billets, cette tornade fonce sur eux.
Bref, c'est une manière de déjouer les liens de causalité qui donneraient un sens de lecture à ce qui arrive : soit le lien est sursignifié (exemple du père), soit il juxtapose des faits sans commune mesure (exemple du fils). Dans tous les cas, il est impossible d'interpréter ce qui arrive, parce que le récit s'ingénie à couper le lien entre les causes et les effets : le récit, le montage font valoir la coupure, la juxtaposition d'éléments dont le rapport logique n'est jamais lisible. On pourrait parler de montage parataxique.
Eyquem- Messages : 3126
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