Grand Budapest Hotel (Wes Anderson, 2014)
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Borges
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Re: Grand Budapest Hotel (Wes Anderson, 2014)
Borges a écrit:Je ne parle pas de dandysme antinazi, je demande : "quelles pourraient être les liens entre le dandysme et le nazisme..."?
(le fascisme comme esthétisation de la politique, disait benjamin) ;
A une époque il était très chic dans les milieux rock (dans une posture plus ou moins décadente) d'affirmer que les nazis savaient s'habiller (brian jones, bowie, keith moon, happy mondays...)
Will Eisner? pourquoi pas? rien ne nous interdit de transformer "le grand budapest" en auberge espagnole...
Zero M est un sidekick, je l'ai dit plus haut, un compagnon d'aventures subordonné au héros... comme tonto (lone ranger), Kato (Green Hornet)... et bien d'autres, sancho et don quichotte, vendredi et robinson...
la différence est que l'histoire est racontée du point de vue de ZM, qui n'épargne pas son "formateur", à la fin...
selon la mythe le zéro est une invention arabe, le film emprunte aussi aux contes des "1001 nuits", la forme des récits enchâssées.... une jeune fille lit un bouquin où un écrivain raconte comment il a rencontré un type qui lui a raconté une histoire....
message répondant à deux messages de tonylemort, effacés...
Borges- Messages : 6044
Re: Grand Budapest Hotel (Wes Anderson, 2014)
Pour le coup c'est pas l'auberge espagnole + quel mépris pour les comics..
Il y a vraiment beaucoup de points communs entre la relation Ebony White<-> Spirit d'Eisner et Zero Mustafa<-> Gustav, et le même typage à la fois raciste et critiquement post-racial du bon ailier à la fois franc mais secret, qui répond toujours avec justesse et sobriété mais n’énonce rien de lui-même. Il a besoin de la stimulation qu'il arrive ensuite à juger et ne peut être qu'héroïque en groupe, mort ou bien vidé et seul.
Cela m'a sauté aux yeux dans la mécanique du dialogue que tu as posté, rythme en 4 temps calqué sur les histoires en 4 cases de Eisner, même chute verbale (même si Gustav est plus un commissaire Nolan qu'un Spirit)
Et l'univers général du film rappelle celui du Spirit des années 43-44: les costumes, le mélange de traits réalistes et slapstick- doit beaucoup à Eisner
Les personnages de Brody et Dafoe, l’interconnexion histoire d'héritage grand guignol et du régime nazi, c'est réellement des méchants du Spirit. La position des femmes (aux bornes, encadrant sexuellement et moralement les personnages: vieille héritière, apprentie fauchée, mais toutes les deux intègres de la même manière) dans l'histoire aussi c'est le même univers.
Anderson doit beaucoup plus à Eisner qu'à Zweig et Memling ou Schiele mais ne l'assume pas. La BD reste moins prestigieuse que la Fricks ou la littérature autrichienne, trop américaine pour lui permettre de frimer, reste que Eisner est esthétiquement plus moderne et politiquement plus avancé que Anderson.
Mais j'ai un peu épuisé ce que j'ai à dire sur ce film.
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Il y a vraiment beaucoup de points communs entre la relation Ebony White<-> Spirit d'Eisner et Zero Mustafa<-> Gustav, et le même typage à la fois raciste et critiquement post-racial du bon ailier à la fois franc mais secret, qui répond toujours avec justesse et sobriété mais n’énonce rien de lui-même. Il a besoin de la stimulation qu'il arrive ensuite à juger et ne peut être qu'héroïque en groupe, mort ou bien vidé et seul.
Cela m'a sauté aux yeux dans la mécanique du dialogue que tu as posté, rythme en 4 temps calqué sur les histoires en 4 cases de Eisner, même chute verbale (même si Gustav est plus un commissaire Nolan qu'un Spirit)
Et l'univers général du film rappelle celui du Spirit des années 43-44: les costumes, le mélange de traits réalistes et slapstick- doit beaucoup à Eisner
Les personnages de Brody et Dafoe, l’interconnexion histoire d'héritage grand guignol et du régime nazi, c'est réellement des méchants du Spirit. La position des femmes (aux bornes, encadrant sexuellement et moralement les personnages: vieille héritière, apprentie fauchée, mais toutes les deux intègres de la même manière) dans l'histoire aussi c'est le même univers.
Anderson doit beaucoup plus à Eisner qu'à Zweig et Memling ou Schiele mais ne l'assume pas. La BD reste moins prestigieuse que la Fricks ou la littérature autrichienne, trop américaine pour lui permettre de frimer, reste que Eisner est esthétiquement plus moderne et politiquement plus avancé que Anderson.
Mais j'ai un peu épuisé ce que j'ai à dire sur ce film.
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Invité- Invité
Re: Grand Budapest Hotel (Wes Anderson, 2014)
Eileen Jones a écrit:Really, Fredric Jameson ought to see this film in light of his famous discussion of the nostalgia film as an instance of postmodern pastiche, with its “complacent play of historical allusion.” Would he have a stroke on the spot watching this latest, pastichiest iteration, a textbook case right out of the pages of Jameson’s own “Postmodernism and Consumer Society”? Would he laugh diabolically? Would he feel the only true melancholy in a theater where The Great Budapest Hotel is playing?
https://www.jacobinmag.com/2014/03/wes-anderson-and-the-old-regime/
Borges- Messages : 6044
Re: Grand Budapest Hotel (Wes Anderson, 2014)
Tony le Mort a écrit:
Mais j'ai un peu épuisé ce que j'ai à dire sur ce film.
hi;
faudrait rassembler tous tes messages et en faire un texte
moi, je suis loin de ce sentiment; je voudrais revoir les autres WA...
Borges- Messages : 6044
Re: Grand Budapest Hotel (Wes Anderson, 2014)
Je viens seulement de découvrir Wes Anderson avec ce film. (J'avais arrêté La vie aquatique en cours de route, perplexe. C'était au dessus ou en deçà de mon seuil de perception du moment.)
J'ai trouvé ça tellement épatant, riche, ludique, d'un humour superbe, tragique, émouvant, endeuillé et vivant, subtil, pictural, musical, complexe et enfantin que je l'ai aussitôt rematé. Fait très rare dans mes habitudes. Et après la seconde vision, mon enthousiasme a encore grimpé.
Rien d'intéressant à en dire, le topic offre bcp de pistes stimulantes.
La musique d'Alexandre Desplat est vraiment très belle.
Je vais illico me mettre aux autres Wes Anderson.
J'ai trouvé ça tellement épatant, riche, ludique, d'un humour superbe, tragique, émouvant, endeuillé et vivant, subtil, pictural, musical, complexe et enfantin que je l'ai aussitôt rematé. Fait très rare dans mes habitudes. Et après la seconde vision, mon enthousiasme a encore grimpé.
Rien d'intéressant à en dire, le topic offre bcp de pistes stimulantes.
La musique d'Alexandre Desplat est vraiment très belle.
Je vais illico me mettre aux autres Wes Anderson.
Invité- Invité
Re: Grand Budapest Hotel (Wes Anderson, 2014)
Salut. Merci pour cette découverte. « The Grand Budapest Hotel » dévoile une histoire incroyable et haletante. J’ai beaucoup aimé la réalisation de Wes Anderson. Les revirements de situation m’ont scotché à mon fauteuil... Je dois reconnaître que Ralph Fiennes est parfait dans la peau de M. Gustave. À bientôt.
Ludovic232323- Messages : 8
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