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The Master de Paul Thomas Anderson

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Message par Invité Dim 20 Jan 2013 - 20:28

Le beau film est plutôt à chercher de ce côté là. Une grande ambition formelle et narrative. Une facture classique, d'une grande beauté en 70 mm, dans des tonalités justes et sans académisme, une belle interprétation de Philip Hoffman, le gourou de la secte "la source", qui a décidément du Welles de Kane et De Joaquin Phoenix imbibé de mixtures, qu'il prépare avec n'importe quoi, incontrôlable, paumé, au retour de la guerre.

C'est d'ailleurs une de ses mixtures qui scellera son lien avec le Master. Mais la secte n'est pas le sujet du film elle est seulement montrée en contrepoint d'expériences sensorielles bidouillées par le master.

Finalement on ne saura jamais si le Master est sincère ou s'il cherche le pouvoir et l'argent. Le film n'éclaire pas sur ses intentions ni sur son cheminement intime. Qu'est-ce qui fait de lui le Maître ?

Non, le film s'attache dans une trame assez complexe, à mettre en avant les enjeux de leur opposition : manipulation, fascination, attirances/rejets etc..
Le film se débarrasse de l'analyse propre a chacun des deux personnages pour s'attacher au rapport humain qui nous implique et lier les deux dans une relation mouvante dominant/dominé.

Cette relation s'inscrit parfois de manière accélérée dans l'espace et le temps multiples
traversés par le film.

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Message par Borges Lun 21 Jan 2013 - 10:12

BK, désormais chacun de tes messages qui n'aura pas de rapport avec les topics discutés sera effacé. Désolé. Si tu as des choses à dire, tu les dis, mais tu laisses tomber ces histoires à quoi personne ne comprend rien, ou alors tu nous expliques, qu'on en parle...
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Message par Invité Mar 22 Jan 2013 - 13:33

J'ai trouvé Hoffman est plus surprenant que Phoenix, qui est (comme toujours) très bien mais insupportable dans ce rôle. Vers la fin j'ai mit mon casque de baladeur en guise de boule Quies, j'en pouvais plus de l'entendre...

Hoffman joue un homme plus vieux que son âge d'acteur et il a vraiment tout pour lui. La gestuelle, les regards, la voix, c'est très impressionnant surtout qu'à aucun moment il ne cabotine plus que son personnage.

Phoenix est plus attendu dans ce rôle-là, ressemblant par moment à ceux qu'on déjà pu lui voir joué. Mais peut-on vraiment être crédible dans ce rôle très limite sans être excessif ni outrancier ?

On nous montre un personnage handicapé, gravement malade et pas d'un alcoolisme romantique ni de névrose d'appartement. Ça n'a rien de drôle ni de touchant, triste comme un vétéran impuissant se bagarrant comme un garçonnet de 11 ans.

Et donc je me suis demandé qu'est-ce qui a provoqué cet agacement et une déception en sortant (disparue depuis), qui n'était pas seulement lié à la diction mâchée de ce personnage toujours au bord de l'hystérie.


Le film n'as pas de début ni de fin, comme une longue parenthèse. Les deux personnages sont présentés successivement dans un va-et-vient au rythme de la tangue d'un bateau ou d'un métronome.

Les deux sont cernés par le même vide, que Phoenix s'efforce de faire dans sa tête et Hoffman de remplir autour de lui. C'est donc impossible de s'identifier à Hoffman qui est cinglé - pas plus qu'à Phoenix qui est fou.

Phoenix est un croyant et Hoffman un mystique inculte et mégalomane, qui croit pouvoir ériger un Dogme après le déluge - c'est Noé sur son arche au début du film, qui recueille un cygne noir déplumé.

Hors quand un croyant rencontre un menteur, la foi du croyant transforme le menteur en mythomane. Le menteur se retrouve piégé dans les chimères qu'on bâtit pour lui.

Contrôle et manipulation peuvent être vu comme un moyen cynique de dressage à la façon moderne dont on voit les sectes aujourd'hui - et toutes les méthodes et procédés y sont soigneusement décrits.

Mais on se rend compte par détails que Hoffman et sa famille essaie surtout de préserver la psychose familiale. Comme le psychotique doit toujours se faire un grand récit paranoïaque pour préserver son unité psychique. Le mensonge devient tellement chevillé à leur vie qu'y renoncer équivaut pour eux à un suicide, au moins social.

C'est en ça que le film est dérangeant, comme il n'offre aucun appui rationnel entre la mythomanie collective de cette famille qui apprend à manoeuvrer sa barque et les rameurs de fond de cale tout heureux de leur sort. La petite boutique des horreurs de la famille Adams se joue de son Beetlejuice....

Comme dans "There will be blood", le portrait qu'il fait de son pays est juste accablant, scandaleux, affligeant, honteux, déprimant, intolérable. Les deux seuls personnages auquel se raccrocher sont l'instructeur-médecin au début qui semble être le seul à mesurer l'état de Phoenix, puis la figure du Sceptique à New York.


On sent qu'Anderson travaille beaucoup ses scénarios. Certains le taxe de prétentieux mais je trouve que c'est l'inverse quand on voit le soin et la délicatesse qu'il apporte à son travail. Le film est très peu spectaculaire, il aurait pu se permettre beaucoup plus. Je n'y ai pas vu cet étalage de maitrise que certains lui reproche.

Je trouve ça même beaucoup moins prétentieux et formaliste que pleins de ces films "indépendants" qui se prennent pour du Cassevetes ou du Ferrara en jouant faussement les relachés, où tout est filandreux, mou et paresseux, à ne contempler que leur propre contemplation.

Anderson ressemble à Jeff Nicols ou James Gray dans la démarche cherchant à faire revivre le drame social et historique américain. D'accord qu'on tique sur le spectacle mais leur reprocher de s'être préparés, c'est ce qu'on aimerait dire plus souvent à tellement d'autres !

C'est n'est pas un chef d'oeuvre mais une oeuvre, ce qui est déjà beaucoup, rare. Toutefois on hésite presque à la conseiller dans le sens qu'il n'est pas si agréable. Il fait un peu l'effet des breuvages que son personnage concocte : amer et âpre même si désaltérant.


Dernière édition par Mangeclous le Mar 22 Jan 2013 - 14:28, édité 9 fois

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Message par Invité Mar 22 Jan 2013 - 13:55

Bonjour,

je crois qu' Anderson se réclame aussi un peu de Malick. Moi c'est le modèle Orson welles qui m'a sauté aux yeux dans le personnage d'Hoffman.

Quand au personnage de Phoenix je le trouve beaucoup plus intéressant que toi. d'abord il est beau ensuite il est pur enfin il est à fleur de peau et on ne saura jamais si les réveils qu'Hoffman opère sur lui ont vraiment quelque consistance.

Est-ce que le téléphone a sonné pour lui dans cette salle de cinéma ?!?

N'est il pas resté tout le long du film endormi auprès de cette forme archaîque de femme ? Le film ne dit rien et c'est toute sa complexité et sa beauté.

Bienvenue à toi.

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Message par Invité Mar 22 Jan 2013 - 14:45

Wesh,

slimfast a écrit:Je crois qu' Anderson se réclame aussi un peu de Malick. Moi c'est le modèle Orson welles qui m'a sauté aux yeux dans le personnage d'Hoffman.
J'ai pas du tout aimé "Three of life". C'est difficile de ne pas reconnaitre que Malick est un très bon cinéaste, indéniable. Les séquences de nature documentaires sont toutes surprenantes et valent que ce film ait été fait et vue.

Mais ça au final j'en garde le même souvenir qu'après avoir feuilleté un National Geographic en salle d'attente. Et l'histoire familiale m'a fait penser à du Lars von Trier des années 90, soit pas un truc que j'ai pas très envie de revoir.

slimfast a écrit:Quand au personnage de Phoenix je le trouve beaucoup plus intéressant que toi. d'abord il est beau ensuite il est pur enfin il est à fleur de peau et on ne saura jamais si les réveils qu'Hoffman opère sur lui ont vraiment quelque consistance.
Oh mais je le trouve passionnant autant que toi, c'est juste que j'ai été gêné comme devant un myopathe ou un trisomique. Je ne suis pas gêné par lui, je suis gêné d'être gêné.

slimfast a écrit:Est-ce que le téléphone a sonné pour lui dans cette salle de cinéma ?!? N'est il pas resté tout le long du film endormi auprès de cette forme archaîque de femme ? Le film ne dit rien et c'est toute sa complexité et sa beauté.
Oui à partir de leur séparation dans le désert, Phoenix devient comme Casper le fantôme et il hante sa vie.
Sauf que moi je ne trouve pas ça beau mais terrible, je ne vois pas ce que ça a de romantique.
Et souviens-toi qu'il essaie de mimer son ancien maitre avec la fille du bar.

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Message par Invité Mar 22 Jan 2013 - 16:33

Mangeclous a écrit:
Je ne suis pas gêné par lui, je suis gêné d'être gêné.

Il ne me gêne pas car il est au delà des conventions années 50 qu'évoque le film.
La scène des photos au grand magasin est une réussite où il exerce à nouveau son regard après la guerre et avant - qu'une nouvelle fois dans un film - son personnage soit interrogé sur la couleur des yeux, qu'il voit comme on le persuade de les voir.
Je crois comme Anderson qu'avant d'éprouver sa liberté il a fallu la mettre à l'preuve au plus profond de soi même. c'est une question de téléologie.C'est son regard sur lui même qui compte et non le regard des autres sur lui.

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Message par Invité Mar 22 Jan 2013 - 16:37

Mangeclous a écrit:
Et souviens-toi qu'il essaie de mimer son ancien maitre avec la fille du bar.
Je trouve cette scène d'une beauté absolue, apaisée, une vraie scène d'amour, elle sur lui. C'est du désir mimétique à la Girard vidé de la substance de son maître et emplie de la sienne.

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Message par Invité Mar 22 Jan 2013 - 16:47

Par moment on dirait Forrest Gump ou Stan Laurel quand même, t'as vu la hauteur à laquelle il attache sa ceinture ?
Il est puérile comme un adolescent, il se bat comme une fille, il est suicidaire.
Je suis désolé mais c'est pénible comme spectacle, bien qu'Anderson soit tout à fait élégant et Phoenix un immense acteur.

Et la scène dont tu parles au contraire je trouve ça glauque au possible.
La fille est moche, elle ramasse un pochtron fauché prêt à baiser pour de la gnôle.
Et une fois au lit il essaie de lui ressortir les élucubrations de Hoffman - et tu trouves ça beau ??!
C'est répugnant oui, on dirait un singe savant, avilit.

La toute dernière séquence à la plage, là d'accord mais celle-là c'est la pire de tout le film !

Elle me fait penser à "La Mouche" de Cronenberg quand hors champ, Jeff Goldlum vomit puis régurgite son repas devant son amoureuse.


Dernière édition par Mangeclous le Mar 22 Jan 2013 - 16:53, édité 1 fois

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Message par Invité Mar 22 Jan 2013 - 16:50

le maître est une espèce de metteur en scène et l'élève l'acteur entre ses mains. Comment obéir les yeux fermés au maître sans perdre son âme. C'est une histroire d'oeil et d'âme et de direction d'acteur, quelque chose d'intangible malgré ces dizaines de milliers de films réalisés, intangible comme aussi le sujet de ce film-là.

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Message par Invité Mar 22 Jan 2013 - 16:53

Mangeclous a écrit:
Et la scène dont tu parles au contraire je trouve ça glauque au possible.
La fille est moche, elle ramasse un pochtron fauché prêt à baiser pour de la gnôle.
Et une fois au lit il essaie de lui ressortir les élucubrations de Hoffman - et tu trouves ça beau ??!
C'est répugnant oui, on dirait un singe savant, avilit.

c'est pour ça que c'est beau, les corps se donnent pour ce qu'il sont, sans artifice ni goulument. C'est tout simplement vrai. Il a ce qu'il désirait et elle aussi.

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Message par Invité Mar 22 Jan 2013 - 17:05

The Master de Paul Thomas Anderson Limier11

Mouais, je trouve que la position de Hoffman est assez bien montrée comme ambigüe. Certes c'est un bon manipulateur et un bon orateur. Mais il ne peut convaincre que les gens tout prêt à être soumit à n'importe qui...

J'ai du expliquer ça une fois à une apprentie-dominatrice SM : arrête de te la péter, on ne domine que la force, pas la faiblesse. Essaie de ramener un macho chez toi et de le faire ramper, ça te changera des clients qui viennent déjà pieds et poings liés...

Le problème c'est qui le manipule, lui ? Bin sa bêtise et sa mégalomanie. C'est pas un génie du mal mais un pervers qui encarte d'autres pervers avec des jeux stupides pour boy-scouts neuneus et vieilles filles frigides.

Ce qui est génial c'est que ce film est vraiment atroce dans son portrait de l'Amérique, comme le précédent était le film le plus anti-patriotique de la décennie. Mais cette fois tout en douceur, dans le calme.

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Message par Invité Mar 22 Jan 2013 - 18:24

c'est vrai dans la sérénité presque entrecoupée de scènes comme un cheval récalcitrant.

ce que j'aime dans les deux derniers plans c'est la fulgurance et l'absence de toute esthétique des corps ; la beauté vient de l'évidente adéquation entre le scénario et la mise en scène un truc qu'on met habituellement à distance - et qu'on redécouvre un peu là.

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Message par Invité Ven 1 Fév 2013 - 9:51

slimfast a écrit:c'est vrai dans la sérénité presque entrecoupée de scènes comme un cheval récalcitrant.

ce que j'aime dans les deux derniers plans c'est la fulgurance et l'absence de toute esthétique des corps ; la beauté vient de l'évidente adéquation entre le scénario et la mise en scène un truc qu'on met habituellement à distance - et qu'on redécouvre un peu là.

Je suis d'accord, mais aussi pour dire que tout le film est au parfum de ces séquences-là : doux comme un Brumisateur remplit d'ammoniaque.


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Message par Invité Ven 1 Fév 2013 - 10:57

d'ailleurs Phoenix est très beau dans ce rôle d'animal qui retient son humiliation.
mais le Master aussi avec cette constante attention durant le film.
Et son truc du rire, du flan ? Qui pourrait ne pas en être. L'ambiguïté plane toujours sur lui.

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Message par Invité Ven 1 Fév 2013 - 10:59

d'ailleurs Phoenix est très beau dans ce rôle animal qui retient son humiliation.
mais le Master aussi avec cette constante attention durant le film à ses petits enfants. C'est un aspect contradictoire du personnage
Et son truc du rire, du flan ? Qui pourrait ne pas en être. L'ambiguïté plane toujours sur lui.

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Message par balthazar claes Ven 12 Juil 2013 - 10:14

Super film. C'est clairement une peinture de la scientologie, et terriblement ambigue. Le gourou et sa cour sont montrés comme d'une intelligence, d'une sincérité, d'un engagement, d'une bonne foi, voire d'une empathie troublants ; l'histoire est en quelque sorte racontée de leur point de vue, pour l'essentiel. Ce n'est pas un procès à charge, plutôt le contraire : ce qu'il y a de sordide dans leur démarche n'est jamais démontré, expliqué ou mis en avant, mais résonne dans les marges. Le jeu de Philip Seymour Hoffman fait penser à la carrure d'un Welles ou d'un Hemingway : un homme réellement bigger than life, homme complet, penseur et meneur. La rédemption paradoxale mais réelle de Phoenix, sauvé par la secte d'une descente aux enfers quasi-certaine, pose un cas de conscience au spectateur : puisqu'il n'y avait personne d'autre au monde pour le sauver, la secte est-elle donc utile, nécessaire ? L'apparition de la secte apparaît du moins dès lors comme une nécessité historique, comme l'inévitable conséquence du nihilisme de l'american way of life. Pourtant le prix à payer pour cette rédemption finit par être révélé : c'est l'enfermement à jamais dans les murs de la secte, la soumission au maître ; il n'y a pas de porte de sortie.


balthazar claes

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Message par Invité Ven 12 Juil 2013 - 15:02

balthazar claes a écrit:Le jeu de Philip Seymour Hoffman fait penser à la carrure d'un Welles ou d'un Hemingway : un homme réellement bigger than life, homme complet, penseur et meneur.
pour infos, l'édition blu-ray du film propose en plus le film documentaire de John Huston sur les névroses de guerre, "Let there be light", alors que l'édition dvd ne propose qu'un seul bonus(sur le jeu de Philip Seymour Hoffman, en l'occurrence) :



dossier de la revue Positif de janvier 2013  : http://dfiles.eu/files/s79sztv13?redirect

L'un des thèmes de The master est le retour des soldats à la vie civile, Fuller en a souvent parlé dans ses interviews. Le film de Huston a une grosse charge d'empathie, ce qui n'est pas vraiment le sujet de Fuller qui ne cesse jamais d'être un dieu de la guerre. C'est un extrait que j'ai déjà posté d'une interview de Fuller, qui est aussi une séquence qu'on retrouve dans The master :

Après Hiroshima, un livre est paru : "The american soldier". C'est un rapport médical, clinique et psychiatrique sur le soldat américain et sur sa sexualité. Après la Sicile, lorsque nous sommes rentrés à Liverpool, des médecins, des psychologues et des psychiatres nous ont posé des questions qui nous paraissaient stupides : "Dites-moi ce que vous avez ressenti la première fois que vous avez tué un homme?". Un type a répondu : "Allez vous faire foutre. Quoi d'autre?". Au suivant : "Quand avez-vous couché la dernière fois avec une fille?" - "c'est toi que j'aurais baisé si t'avais été là". Nos réactions furent publiées plus tard dans le livre en question. Le taux de syphilis et de chaudes-pisses était donné pour chaque division.

balthazar claes a écrit:La rédemption paradoxale mais réelle de Phoenix, sauvé par la secte d'une descente aux enfers quasi-certaine, pose un cas de conscience au spectateur : ... le prix à payer pour cette rédemption finit par être révélé : c'est l'enfermement à jamais dans les murs de la secte, la soumission au maître ; il n'y a pas de porte de sortie.
Phoenix est inassimilable, à mon avis, il n'y a ni rédemption ni soumission. Le personnage me fait penser à Brad Dourif dans Le malin...








Spoiler:

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Message par Invité Ven 12 Juil 2013 - 16:17

Vite dit car je dois partir. Content qu'on relance ce topic.


Oui, film absolument magnifique de P.T.A., là.

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Message par Invité Ven 12 Juil 2013 - 17:16

balthazar claes a écrit:Super film pose un cas de conscience au spectateur
ce que c'est que de croire au cinéma jusqu'au cas de conscience Very Happy 

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Message par Borges Ven 12 Juil 2013 - 17:51


Hi;
L'avais vu à sa sortie, sans rien trouver à en dire; beaucoup moins enthousiaste que vous;  devrais peut-être le revoir.
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Message par Invité Ven 12 Juil 2013 - 19:21

les acteurs sont fabuleux, les deux hommes surtout que tout oppose. je ne vois jamais les succès de casting mais ici oui, comme je ne ressens jamais la direction d'acteurs mais ici aussi oui. le décor aussi. il me reste de ce film une belle forme dont le Master enveloppe son monde. le fond bof...

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Message par Borges Ven 10 Jan 2014 - 20:09

Jerzy and badlanders sur enculture a écrit:(08:10:36) Baldanders: Pas mal The Master, ça tourne à vide au bout d'un moment, mais y'a des choses vraiment bien
(08:12:38) Baldanders: en fait j'ai trouvé le début très beau et la fin très con
(08:12:40) Baldanders: non ?
(09:00:33) (760530): (jerzy) Vraiment bcp aimé the master. Je pense aussi qu'il a un problème pour "conclure" ses films. Mais il progresse pas mal. Magnolia, j'ai pas supporté: pour moi, c'était de l'esbrouffe​, une thématique sur-hystéri​sée, au propre comme au figuré. J'en avais parlé ailleurs, je ne développera​i pas. Par contre, dans TWBB, il arrivait à créer un climat extraordina​ire de densité, pendant la moitié du film, quasiment silencieuse​. J'ai cru qu'on tenait un très grand film, puis patatras, dans la seconde partie, voilà qu'il bourre à nouveau le cadre avec ces confrontati​ons de personnages devenus soudain guignols dans une sorte de théâtre-cla​que de l'hystérie. La rencontre finale, entre le jeune prêcheur et le vieux magniat du pétrole ayant renié son propre fils, vire à pure bouffonneri​e. DD Lewis en fait des caisses. C'est vraiment pénible...
(09:05:23) (760530): Il est clair qu'une thématique chère à PTA, difficile de ne pas le saisir vu qu'elle est sursignifié​e: c'est la question des Pères. Liée à la fondation de l'Amérique. Dans the Master, pour la première fois, il me semble être parvenu à canaliser cette question lancinante jusqu'au bout. Je suis pas déçu par la fin, en ce qui me concerne. Mais c'est vrai: le début, bon sang, c'est superbe. La déambulatio​n de J. Phénix, filmée de dos, jusque sur ce quai où passe le paquebot illuminé du "maitre". Y avait là une force cinématogra​phique purement magnétique.​..
(09:38:04) Baldanders: tout à fait
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Message par Borges Ven 10 Jan 2014 - 20:12

Hi;
comme le dit Eyquem (en référence à la lecture de badiou) dans le topic sur "le loup de wolf street", je crois que le problème, de PTA, c'est bien plutôt la performance...la thématique du "père", on peut la trouver chez des dizaines d'auteurs américains (ford, spielberg, shyamalan... c'est même pas une thématique, c'est un cliché), l'important, c'est de voir qui est le père, et qu'est-ce que le père... le père, chez PTA, c'est  le master,  le super performer, qui finit pas se renverser en son contraire, le bouffon, si on veut, d'où les numéros d'acteurs...le père est un acteur, si bon qu'il en devient mauvais, en fait trop, super performer et histrion...
Borges
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Message par Invité Ven 10 Jan 2014 - 20:37

Salut Borges.

Oui, bien sûr. C'est ça que je voulais dire, sans le développer. La question des pères, chez PTA: c'est "qui est le père?". Depuis Magnolia, il interroge ça (mais pas forcément avec une grande subtilité): qui est mon père? Un père indigne, un père truqué (comme dirait Philip K Dick), un escroc, un fabulateur, un conteur, etc...
Et déjà, dans Magnolia, la question du propre père du gourou, proto-scientologue: le père qui m'a abandonné. Dans TWBB: ce même père revient, et c'est aussi le père fondateur du capitalisme industriel... Dans The master, il revient encore, en image truquée, un faux-vrai Ron Hubbard, à la fois guérisseur et escroc, savant et charlatan, remède et poison...

Bon, je te laisse développer, j'ai pas la force. C'est avec plaisir que je lirai ton analyse là-dessus, acquiesçante ou contrariante, ou les deux.  Wink

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Message par incubé Ven 10 Jan 2014 - 21:58

Borges a écrit:Hi;
comme le dit Eyquem (en référence à la lecture de badiou) dans le topic sur "le loup de wolf street", je crois que le problème, de PTA, c'est bien plutôt la performance...la thématique du "père", on peut la trouver chez des dizaines d'auteurs américains (ford, spielberg, shyamalan... c'est même pas une thématique, c'est un cliché), l'important, c'est de voir qui est le père, et qu'est-ce que le père... le père, chez PTA, c'est  le master,  le super performer, qui finit pas se renverser en son contraire, le bouffon, si on veut, d'où les numéros d'acteurs...le père est un acteur, si bon qu'il en devient mauvais, en fait trop, super performer et histrion...

sûr on devrait toujours d'abord poser la question du fils - ou de la fille - psy, c'est tellement idiots les projets de passé, faire, refaire, défaire le passé. Mais les personnes et les personnages sont toujours tétanisés par le père ou la mère (la mère de Norman Bates qui en avait encore trop fait : elle était morte). Idéalisation, crainte : quand on a foutu tout ça par dessus bord on ne trouve pas ridicule que d'autres le vivent et deviennent à leur tour des créatueurs, des loups pour l'homme, ou des tueurs ou des mecs bien.  Wink

incubé

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