Lost (2004- 2010)

Bidébile a écrit:Voilà que je ne ris plus du tout: c'est surprenant, y a en effet un degré où la bêtise auto-satisfaite de tézigue ne fait plus rire. Je sais que le premier à avoir cessé de rire, c'est toi, et c'est de ma faute, oui: j'ai révélé ta nature profondément sinistre. T'es le premier à n'avoir jamais ri, depuis ta naissance même, je pense.

Tu as révélé ma nature profonde, dis-tu. Faut revoir tes exigences à la hausse, mon petit bonhomme. Déformer les propos que j'ai tenus ne t'a pas suffi, faut encore dire que je le mérite. Allez, encore un effort pour être un parfait honnête homme.

Benoit brise-couilles a écrit:t'as pas d'excuse alors, t'es une abjection comme le travelling de Kapo.

Va donc faire mu-muse avec tes montages délirants. Je me suis abstenu, par pudeur, de venir rigoler sur tes topics. Pourtant, y avait encore plus de mat que d'habitude, et de la grosse, qui dépote.

T'es un travelling à toi tout seul, et j'ai plus qu'une excuse, j'en ai deux: deux cataplasmes pour le prix d'un, unis dans la chasse aux baudruches, pour oublier le vide qui siffle entre leurs oreilles.


Oui, je sais, je suis un porc, et tu vas me défoncer le c... (citation). Chiant, lui aussi, mais chiant. Et jamais drôle.

Qu'est-ce qu'il est drôle, qu'est-ce qu'il est méchant, qu'est-ce qu'il est fort, qu'est-ce qu'il est pudique, qu'est-ce qu'il est honnête. C'est pas croyable une créature pareille. Un monstre. Freaks, à côté, c'est Friends. Et qu'est-ce qu'il s'admire, c'est ça le plus soufflant. Qu'est-ce qu'il se croit dans le vrai. Tout ce qu'il fait subir, cherchez pas, c'est qu'on l'a mérité. Il est génial, il est phénoménal. Seulement, faut pas qu'il lâche la corde, sinon qu'est-ce qu'il va dégringoler. Mais ça c'est dans nos rêves, ça n'existe pas, c'est du vent, lui en attendant, il tient bon, admirez l'équilibriste, mentant et justifiant dans un même coup de rein ses mensonges par notre nullité à tous. Et avec ça, qu'est-ce qu'il ricane. A côté de lui, nous sommes tous de sinistres croque-morts. Tandis que lui, qu'est-ce qu'il se marre. D'un rire tonitruant. Rien ne résiste à ce grand rire vengeur, sain, honnête, légitime. Ce type est parfait. Pourquoi voudrait-on qu'il se change ? Laissez le donc porter ses vieux slips !

C'est une engueulade de vieux couple c ça ?
Dans le prochain épisode la séquence road-movie pour aller chercher son amour perdu dans un coin tout aussi perdu.
C'est l'histoire d'un rendez-vous manqué.
Le type se retrouve seul avec lui-même après que son amour lui ai posé un lapin qui ressemble plus à un piège.
L'impossibilité d'une île, ça nivelle.

Borges a écrit:Daney, a été épaté par T Peaks, et je crois qu'il a écrit quelque part qu'il ne fallait pas négliger les séries...

Argument d’autorité énoncé par l'autorité. Ça se tient.

Borges a écrit:y a un truc curieux dans toutes ces discussion autour des relations cinéma-tv, c'est de présenter le cinéma comme la puissance majoritaire... il le fut sans doute, jusqu'aux années 1950, au usa, et par la suite, en terme de légitimité artistique, mais les choses ont bien changé depuis pas mal de temps : tout le monde répète sans le moindre regard critique le slogan "les séries, anglo-américaines, bien entendu, c'est mieux, plus riche, créatif, audacieux...". Le cinéma  est  mineur,  comme les cinéphiles, dont l'image a toujours été négatives, de pauvres types (sans le glamour des geeks)...  y a aucune opposition entre les blockbusters, à quoi se réduit le cinéma us, et les série anglo-us; c'est le même combat, sous deux formes différentes, les mêmes intérêts;  ce sont les mêmes qui voient, regardent, WWZ, superman, star treck... dévorent les séries...et trouvent con, ennuyeux... ozu, par exemple... Burdeau, qui a renoncé au cinéma, pas assez classant, pour les séries, sur sa page facebook avait écrit y a quelques temps qu'il connaissait rien au cinéma, ou quelque chose dans le genre...

ce ne sont pas de pauvres gars du peuple qui regardent les séries "in", des chaines câblées;  la télé n'est plus  le divertissement du pauvre...

Ça par contre ça ne se tient pas. Tu trouverais en te relisant : les pauvres gars du peuple finissent bien par voir quelques blockbusters, au pire sur une grande chaîne, sur un DVD piraté ou volé, et encore je sais bien que je dis là une atrocité de simplification condescendante. Difficile à éviter quand on répond à un tel propos, sans rajouter des tartines. Le pauvre gars du peuple et la cinéphilie : pourquoi pas, mais on ne l'imagine pas courir les rues. Faudra se faire à l'idée que des cinéphiles aiment Ozu et Breaking Bad, Mad Men et LOST, puisque c'est un fait.

Dans la pratique, ayant grandit dans les années 80, les séries étaient soi débiles, soi des années 50 ou 60 c'était un fait. Quand un ami dans les années 2000 essayait de me convaincre que vraiment si si cette série ça vaut la peine d'essayer je n'écoutais pas, série américaine non je connais l'affaire blah blah. Puis je ne sais trop comment je me suis retrouver à regarder le premier épisode de Prison Break. Je me suis rendu compte peu à peu que j'avais manqué beaucoup de bon ouvrage. Par ailleurs il y aurait des questions à travailler sur un certain épuisement cinéphilique, pas une fatigue, une orgie. Dans les modes de consommations post-partage en ligne on se retrouve de plus en plus à avaler les chefs d'oeuvres en série. La série est adaptée. Le grand film demande une autre temporalité.