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Lost (2004- 2010)

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Lost (2004- 2010) - Page 5 Empty Re: Lost (2004- 2010)

Message par Invité Mer 31 Juil 2013 - 9:57

Je n'ai pas la mémoire courte, puisque j'y fait allusion, au contraire: si on sait lire.


Je te laisse par diplomatie danser sur ma tombe fleurie, slimfast, et rendre justice de tous le martyrs que j'ai persécutés ici.
Rappelle toi: le forum avant tout, c'est ton éthique, ta déontologie.

Dernier post, donc. Si.
Par diplomatie autant que pour ne pas développer un ulcère. Laughing 

Bise et adieu, enfin.

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Lost (2004- 2010) - Page 5 Empty Re: Lost (2004- 2010)

Message par DB Mer 31 Juil 2013 - 9:59

Mais comment discutera-t-on des saisons 3 à 6 ?

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Lost (2004- 2010) - Page 5 Empty Re: Lost (2004- 2010)

Message par Invité Mer 31 Juil 2013 - 10:06

Ah oui quel tact lol

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Lost (2004- 2010) - Page 5 Empty Re: Lost (2004- 2010)

Message par balthazar claes Mer 31 Juil 2013 - 11:53

Baldanders a écrit:

C'est un peu rapide (les pauvres aussi regardent la télé) mais concernant les séries, ça me semble important de le souligner. Le geek, pour prendre le type qui passera le plus de temps à commenter les séries sur le net ou dans la vie, est un enfant de la classe moyenne, avec une culture petite-bourgeoise (je n'ai pas dit bourgeoise). Et la geekitude un marché en expansion.

Les jeunes qui se battent depuis plusieurs nuits en bas de chez moi ne sont jamais chez eux en train de regarder la télé ou le net. Qui sont-ils ? Des Noirs et des Maghrébins, fils de prolétaires, qui préfèrent parler d'islam, de foot ou de course-poursuite avec les flics que de la dernière saison de Game of Thrones.
Tout le verbiage qui s'attache en ce moment aux produits culturels, des clips aux séries télé, n'est en rien une affaire de pauvres.

Dire ça, c'est quand même faire un rappel à l'ordre moralisateur et hors-sujet, et réduire une éventuelle discussion sur Lost à néant : une série télé dont le sujet n'est pas tellement les classes sociales, mais plutôt la folie..

La vue de ma grand-mère baisse, elle peut plus voir la télé, et vous, vous discutez tranquillement de vos divertissements frivoles, bouh. Ça rappelle ce que Deleuze disait : que les gens lui reprochaient de prôner un culte du plaisir, et de ne pas tenir compte de ceux qui souffrent réellement, qui ont faim, qui n'ont pas les moyens de désirer et d'agencer. Ce à quoi il répondait : mais précisément, ces damnés de la terre sont ceux qui sont empêchés, qui ne peuvent pas réunir les conditions nécessaires pour construire leurs agencements.

Alors on nous objecte des choses très fâcheuses. On nous dit que nous revenons à un vieux culte du plaisir, à un principe de plaisir, ou à une conception de la fête (la révolution sera une fête…). On nous oppose ceux qui sont empêchés de dormir, soit du dedans, soit du dehors, et qui n'en ont ni le pouvoir ni le temps; ou qui n'ont ni le temps ni la culture d'écouter de la musique; ni la faculté de se promener, ni d'entrer en catatonie, sauf à l'hôpital; ou qui sont frappés d'une vieillesse, d'une mort terribles; bref tous ceux qui souffrent: ceux-là ne "manquent" ils de rien? Et surtout on nous objecte qu'en soustrayant le désir au manque et à la loi, nous ne pouvons plus invoquer qu'un état de nature, un désir qui serait réalité naturelle et spontanée. Nous disons tout au contraire: il n'y a de désir qu'agencé ou machiné. Vous ne pouvez pas saisir ou concevoir un désir hors d'un agencement déterminé, sur un plan qui ne préexiste pas, mais qui doit lui-même être construit. Que chacun, groupe ou individu, construise le plan d'immanence où il mène sa vie et son entreprise, c'est la seule affaire importante. Hors de ces conditions, vous manquez en effet de quelque chose, mais vous manquez précisément des conditions qui rendent un désir possible. (Dialogues, p. 115, Champs/Flammarion, 1977)
http://mainoptique.blogspot.fr/2010_01_10_archive.html

Les jeunes qui se battent depuis plusieurs nuits en bas de chez toi sont en effet occupés à se battre et pas à autre chose : que faire ? Rappeler que Lost ne répond pas à leurs attentes ? On voit pas bien le rapport.

Cette sociologie des publics, c'est bien joli, mais ça mène droit à une critique idéologique inconsistante. Parler des "geeks", c'est comme parler des "bobos" ; catégorie fourre-tout aux fondements douteux, et qui n'intéresse que les gars du service marketing. Qui oserait prétendre que les jeux video, les ordis et les mangas sont réservés aux blancs petits-bourgeois ? Et quel intérêt de faire remarquer que statistiquement, ceux qui rentrent le mieux dans l'étiquette "geek" sont en effet ces blancs petits-bourgeois, si ce n'est de perpétuer une distinction dont le fondement est tout idéologique ? En quoi est-ce "important de le souligner" ?

Lost est bien certainement un "produit culturel", destiné prioritairement à ceux qui ont le temps de le regarder. Y a une scandaleuse mise à l'écart des modes de pensée Inuits dans cette série, ainsi que dans tous les "produits culturels" cités sur ce forum, ainsi que dans les têtes de tous les participants, lesquels sont à une majorité écrasante des blancs mâles petits bourgeois avec vernis culturel verbeux. C'est pas vraiment "important de le souligner" à chaque virage ; c'est plutôt de la causette.

balthazar claes

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Message par Borges Mer 31 Juil 2013 - 11:58

Baldanders a écrit: Borges - aux pieds duquel on te voit faire le chaton

Hi,

-pas très digne, très pervers, et enfantin, combien de fois j'ai entendu ce genre de remarque : "et lui, ou elle,  tu lui dis rien, t'as peur de lui, d'elle, tu te laisses faire..."  incitation au conflit, à la division...t'es pas le premier, badlanders, y en a beaucoup qui voudraient voir Jerzy et Borges se "fighter"...

-comme il le rappelle, et comme je l'ai souvent dit, face à ce genre de remarque, je suis sans doute le mec qui a été le plus souvent, et le plus violemment "attaqué" par Jerzy; et je comme je le connais, j'ai souvent senti  qu'il devait se retenir, se censurer (pas totalement, cela dit) comme il dit,  pour ne pas se lancer dans une nouvelle polémique, par respect, amitié, peut-être aussi sentiment de vanité de la chose...  faut pas, mon vieux, au contraire, toute polémique dans les limites du respect des subjectivités ne peut que faire du bien  à la pensée...

-Polémique aux hommes de bonne volonté...

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Message par Invité Mer 31 Juil 2013 - 12:02

- - - a écrit:Je n'ai pas la mémoire courte, puisque j'y fait allusion, au contraire: si on sait lire.


Je te laisse par diplomatie danser sur ma tombe fleurie, slimfast, et rendre justice de tous le martyrs que j'ai persécutés ici.
Rappelle toi: le forum avant tout, c'est ton éthique, ta déontologie.

Dernier post, donc. Si.
Par diplomatie autant que pour ne pas développer un ulcère. Laughing 

Bise et adieu, enfin.

ta tombe fleurie on la voit tous les jours dans tes textes superfétatoires


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mais qu'est-ce-que tu fais en embuscade jerzy : Pichelin a dit je pars et il est parti.
le tact, la diplomatie, le self-made-man







Borges a écrit:
Baldanders a écrit: Borges - aux pieds duquel on te voit faire le chaton

Hi,

-pas très digne, très pervers, et enfantin, combien de fois j'ai entendu ce genre de remarque : "et lui, ou elle, tu lui dis rien, t'as peur de lui, d'elle, tu te laisses faire..." incitation au conflit, à la division...t'es pas le premier, badlanders, y en a beaucoup qui voudraient voir Jerzy et Borges se "fighter"...

-comme il le rappelle, et comme je l'ai souvent dit, face à ce genre de remarque, je suis sans doute le mec qui a été le plus souvent, et le plus violemment "attaqué" par Jerzy; et je comme je le connais, j'ai souvent senti qu'il devait se retenir, se censurer (pas totalement, cela dit) comme il dit, pour ne pas se lancer dans une nouvelle polémique, par respect, amitié, peut-être aussi sentiment de vanité de la chose... faut pas, mon vieux, au contraire, toute polémique dans les limites du respect des subjectivités ne peut que faire du bien à la pensée...

-Polémique aux hommes de bonne volonté...


Lost (2004- 2010) - Page 5 Poster_76986

Tu laisses le soin de mettre le feu à Jerzy, répartition des tâches subie à l'insu de son plein gré - et surtout du tien. T'entretiens juste un peu le feu, de l'arrière.

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Message par Baldanders Mer 31 Juil 2013 - 12:49

Borges a écrit:
Hi,

-pas très digne, très pervers, et enfantin...

Le pervers, dans cette histoire, c'est évidemment Jerzy. Moi, je ne lui ai rien fait, que je sache : j'ai simplement donné mon avis sur un ou deux sujets. Je méritais vraiment de me faire traiter comme ça ?
Je me fous donc de ce que tu trouves digne, vu que fort lâchement tu ne dis rien de l'indignité qu'il y a à me tomber dessus en t'épargnant, alors qu'on a dit quasiment la même chose.
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Message par Borges Mer 31 Juil 2013 - 12:56



-Badlanders : recul, recul, c'est quoi cette histoire de recul? on croirait lire Heidegger, pointant le recul de Kant de la première  à la deuxième édition de la critique de la raison pure;

-une fois de plus, "le pauvre" n'est intervenu dans mon message que par allusion au long message de Jerzy...il s'agissait seulement de rappeler que la défense des séries, de la télé, de la consommation, ou je ne sais pas, des produits culturels "vulgaires" ne pouvait pas reposer sur une argumentation à la rancière (qui n'a jamais défendu la société de consommation, le divertissement, mais plutôt , l'intelligence de ceux dont on voudrait, dans tous les sens de cette expression,  qu'ils s'abrutissent débilement, passivement,  en consommant des produits "idéologiques", dont ils ne percent pas les intentions, le sens caché, les messages cryptés... Rancière dit tout simplement :   ils ne sont pas dupes, vous n'avez rien à leur apprendre, vous n'avez pas à leur enseigner ce qu'est la domination; l'intellectuel (ou les démocraties occidentales, ou Daneyris) n'a pas à libérer les pauvres esclaves prisonniers de la caverne, absorbés dans la contemplation aliénante des ombres, pas plus qu'à les protéger des effets désastreux de ces spectacles, envie, ressentiment, violence...détraquement de la cervelle, comme la pauvre Bovary... les pauvres et la pensée de gauche et de droite, même fondement dans une inégalité de départ...nous savons, ils savent pas...déjà platon disait que les effets de l'écriture (parole séparé de son origine et pouvant donc tomber au main de n'importe qui, du premier venu) étaient d'autant plus dangereux que l'on ne dispose pas du savoir...  )

-L'émancipation pour un prolo, selon Rancière, c'est pas de regarder la télé, de consommer, en se foutant de la critique critique, c'est de se libérer d'une identité, d'une place, des nécessités, de la nécessité (du savoir sociologique notamment) c'est pour un gars à qui on dit "ta vie c'est de bosser et de regarder tf1"; de lire mallarmé, d'aller au théâtre, d'écouter mozart, de voir du straub, du rivette...l'émancipation, c'est échapper au programme... j'aime beaucoup sa définition de l'oeuvre émancipatrice : "une oeuvre qui ne calcule pas ses effets, son sens, la manière dont elle sera reçue, par qui..." Le contraire même des séries...

-les catégories marxistes classiques pour moi sont "dépassées"...prolétaire, travail manuel, intellectuel... sous-prolétariat (je hais cette expression; elle pue le mépris, le jugement moral...même chez Marx... ); c'est rancière qui disait nous sommes tous des intellectuels..., et Heidegger, dans un sens idéologique, très différent : la pensée est un travail de la main...

- Marxisme dur, non critique, et non critiqué,  pensée critique, sociologisme, contre Rancière, ou D/G,   ce débat a déjà été la cause du départ de SP...ce n'est pas un truc neuf sur ce forum...

-Rancière est un révolutionnaire, la révolution, c'est le moment où se défont les identités, les classes, les limites, les murs...y a la sociologie, mais c'est pas la politique, la politique, c'est ce qui interrompt le jeu des identités sociologiques, c'est quand dans une manif, par exemple, vous avez des riches, et des pauvres, des vieux et des jeunes...qu'anime un axiome d'égalité, l'affirmation d'un paradoxe, d'une synthèse disjonctive, du genre "nous sommes tous des juifs allemands"...(quel événement en france, mais pas seulement, ce serait une affirmation du style : "nous sommes tous des femmes voilées")

-La lutte des classes, c'est une lutte contre les classes, c'était bien le but de marx, une société sans classe; on peut l'affirmer sans attendre la fin de l'histoire, ici et maintenant, dans ce que l'on dit, pense, sans enfermer les gens dans des conditions, des déterminismes socio-économiques, tu regardes ça parce que t'es ouvrier, parce que t'es infirmière, parce que t' es médecin...(cela dit j'admire bourdieu, non pas quand il détermine des classes, mais quand il analyse les effets de pouvoir, de compétence, de performance  que déterminent les classes, les positions, les gouts légitimes, dominants, les savoirs, les diplômes...)

-j'aime bq cette remarque de Rancière : en 1968, les étudiants, qui se pensaient en phase avec le mouvement de l'histoire,  disaient "nous ne voulons pas être les cadres de la société"..." Aujourd'hui, l'ordre dominant a repris le thème de la nécessité historique pour la faire aboutir au libre marché. Et les étudiants disaient plutôt au temps du CPE : "Nous ne voulons pas être les prolétaire de la société"  


-prolétaire, c'est pas une place dans un ordre sociologique, c'est le refus de l'ordre, de la police; le prolétaire, c'est celui qui fait ce qu'il est censé ne pas faire, qui exerce des capacités qu'il n'est pas censé exercer...






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Message par Borges Mer 31 Juil 2013 - 13:06

Baldanders a écrit:
Borges a écrit:
Hi,

-pas très digne, très pervers, et enfantin...

Le pervers, dans cette histoire, c'est évidemment Jerzy. Moi, je ne lui ai rien fait, que je sache : j'ai simplement donné mon avis sur un ou deux sujets. Je méritais vraiment de me faire traiter comme ça ?
Je me fous donc de ce que tu trouves digne, vu que fort lâchement tu ne dis rien de l'indignité qu'il y a à me tomber dessus en t'épargnant, alors qu'on a dit quasiment la même chose.

Je parle ce cet énoncé, des effets qu'il cherche, de la manipulation psychologique; là, nous ne sommes plus dans la théorie, dans l'accord ou le désaccord...Jerzy est mon ami, ce qui n'exclue pas la polémique...

(qu'on dise la même chose n'est pas une excuse, si on dit la même chose; je suis d'accord avec certaines des choses que tu dis, mais aussi avec une grande partie des critiques de jerzy, le coté ranciérien, même si je ne suis pas non plus pour un certains usage de Rancière...cf message précédent, Burdeau et sa bande, à l'époque des Cahiers, cherchaient à légitimer les merdes blockbusters, et la tv, en croyant pouvoir se fonder sur sa pensée, sa critique de Debord, notamment...  )
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Message par Invité Mer 31 Juil 2013 - 13:08

Borges a écrit:[justify]

(quel événement en france, mais pas seulement, ce serait une affirmation du style : "nous sommes tous des femmes voilées")

Tu aurais un retour au mitterandisme, et à la période "touche pas à mon pote" (mouvement que j'ai connu via une interview de Harlem Désir dans le Journal de Mickey, en 1984, authentique), qui absorberait d'autres mouvements préexistants , mais en crise justement à cause de leur capacité de réellement mobiliser en leur trouvant un logo et un slogan pour les faire oublier et les subsumerait sous la catégorie "combat de la jeunesse". Les plus manœuvriers du mouvement de récupération intégreraient le PS, et les plus sincères des manœuvriers s'en feront éjecter après 30 ans de grenouillage et 6 mois de ministre, comme Batho. Entre les deux phases tu aurais quelques concerts, des compilations avec les derniers CD qui restent vendus (tu aurais à la fois Mr Oizo et Florent Pagny), et une soirée télé sur france2 et un millier de talk show avec des questions genre "vous avez décidé d'ôter le voile après votre agression, pourquoi?", "votre mère était laïque, pourquoi n'êtes vous pas pareille?". Bref un évènement.


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Message par DB Mer 31 Juil 2013 - 13:10

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Message par Baldanders Mer 31 Juil 2013 - 13:15

balthazar claes a écrit:
Baldanders a écrit:

C'est un peu rapide (les pauvres aussi regardent la télé) mais concernant les séries, ça me semble important de le souligner. Le geek, pour prendre le type qui passera le plus de temps à commenter les séries sur le net ou dans la vie, est un enfant de la classe moyenne, avec une culture petite-bourgeoise (je n'ai pas dit bourgeoise). Et la geekitude un marché en expansion.

Les jeunes qui se battent depuis plusieurs nuits en bas de chez moi ne sont jamais chez eux en train de regarder la télé ou le net. Qui sont-ils ? Des Noirs et des Maghrébins, fils de prolétaires, qui préfèrent parler d'islam, de foot ou de course-poursuite avec les flics que de la dernière saison de Game of Thrones.
Tout le verbiage qui s'attache en ce moment aux produits culturels, des clips aux séries télé, n'est en rien une affaire de pauvres.

Dire ça, c'est quand même faire un rappel à l'ordre moralisateur et hors-sujet, et réduire une éventuelle discussion sur Lost à néant : une série télé dont le sujet n'est pas tellement les classes sociales, mais plutôt la folie..

La vue de ma grand-mère baisse, elle peut plus voir la télé, et vous, vous discutez tranquillement de vos divertissements frivoles, bouh. Ça rappelle ce que Deleuze disait : que les gens lui reprochaient de prôner un culte du plaisir, et de ne pas tenir compte de ceux qui souffrent réellement, qui ont faim, qui n'ont pas les moyens de désirer et d'agencer. Ce à quoi il répondait : mais précisément, ces damnés de la terre sont ceux qui sont empêchés, qui ne peuvent pas réunir les conditions nécessaires pour construire leurs agencements.

Alors on nous objecte des choses très fâcheuses. On nous dit que nous revenons à un vieux culte du plaisir, à un principe de plaisir, ou à une conception de la fête (la révolution sera une fête…). On nous oppose ceux qui sont empêchés de dormir, soit du dedans, soit du dehors, et qui n'en ont ni le pouvoir ni le temps; ou qui n'ont ni le temps ni la culture d'écouter de la musique; ni la faculté de se promener, ni d'entrer en catatonie, sauf à l'hôpital; ou qui sont frappés d'une vieillesse, d'une mort terribles; bref tous ceux qui souffrent: ceux-là ne "manquent" ils de rien? Et surtout on nous objecte qu'en soustrayant le désir au manque et à la loi, nous ne pouvons plus invoquer qu'un état de nature, un désir qui serait réalité naturelle et spontanée. Nous disons tout au contraire: il n'y a de désir qu'agencé ou machiné. Vous ne pouvez pas saisir ou concevoir un désir hors d'un agencement déterminé, sur un plan qui ne préexiste pas, mais qui doit lui-même être construit. Que chacun, groupe ou individu, construise le plan d'immanence où il mène sa vie et son entreprise, c'est la seule affaire importante. Hors de ces conditions, vous manquez en effet de quelque chose, mais vous manquez précisément des conditions qui rendent un désir possible. (Dialogues, p. 115, Champs/Flammarion, 1977)
http://mainoptique.blogspot.fr/2010_01_10_archive.html

Les jeunes qui se battent depuis plusieurs nuits en bas de chez toi sont en effet occupés à se battre et pas à autre chose : que faire ? Rappeler que Lost ne répond pas à leurs attentes ? On voit pas bien le rapport.

Cette sociologie des publics, c'est bien joli, mais ça mène droit à une critique idéologique inconsistante. Parler des "geeks", c'est comme parler des "bobos" ; catégorie fourre-tout aux fondements douteux, et qui n'intéresse que les gars du service marketing. Qui oserait prétendre que les jeux video, les ordis et les mangas sont réservés aux blancs petits-bourgeois ? Et quel intérêt de faire remarquer que statistiquement, ceux qui rentrent le mieux dans l'étiquette "geek" sont en effet ces blancs petits-bourgeois, si ce n'est de perpétuer une distinction dont le fondement est tout idéologique ? En quoi est-ce "important de le souligner" ?

Lost est bien certainement un "produit culturel", destiné prioritairement à ceux qui ont le temps de le regarder. Y a une scandaleuse mise à l'écart des modes de pensée Inuits dans cette série, ainsi que dans tous les "produits culturels" cités sur ce forum, ainsi que dans les têtes de tous les participants, lesquels sont à une majorité écrasante des blancs mâles petits bourgeois avec vernis culturel verbeux. C'est pas vraiment "important de le souligner" à chaque virage ; c'est plutôt de la causette.

Ah, qui intéresse les gars du marketing ? Eh bien qui devraient t'intéresser aussi un peu, alors. Car ces types, ces commerçants, ne sont pas dans les nuées, comme apparemment toi et Jerzy : ils sont aussi terre-à-terre que possible, puisqu'ils ont quelque chose à vendre à tout prix. Et c'est pas dans les nuées que se trouvent les clés pour comprendre dans quel monde on vit et ce que/qui nous sommes.

Pourquoi c'était important de le souligner, que le public de ces séries (et je ne parlais pas de Lost, que je n'ai pas vu, comme je l'ai clairement précisé) est petit-bourgeois ? Parce qu'à partir de là, on peut développer une analyse conséquente de ces séries, de leur contenu comme de leur forme. C'est toi qui projettes je ne sais quel sentiment de culpabilité de classe à la con dans mes propos. Je ne fais pas de la causette : je repars (à la suite de Borges qui le premier à parlé de pauvres, chose qu'à ton tour tu refoules assez lâchement) de ce que je considère comme des fondamentaux, et qu'on a tendance ici à oublier... au profit de quoi ? D'un pseudo-débat sur "art mineur/art majeur" qui pour le coup est vraiment de la branlette. Et d'ailleurs, cette branlette finit toujours sur cette même conclusion : "c'est de la branlette" (cf. commentaires de Tony, Jerzy, Borges, etc.) Mais tiens, là encore, tu préfères t'en prendre au contenu de mes deux ou trois commentaires qu'aux six pages de branlette reconnue comme telle par ceux qui l'ont produite... Marrant.

Ma grand-mère et mes voisins fils de prolos n'ont rien à voir, et ton mépris de mon expérience, tu peux te le fourrer où je pense. Respecte un peu ma subjectivité, puisque "les subjectivités" sont sans doute ton beau souci à toi aussi. Et ma subjectivité, c'est tout aussi bien mon expérience immédiate, que j'ai le droit et le devoir de monter avec d'autres expériences vécues, avec des lectures, avec tout ce que l'existence m'a apporté, afin d'en tirer une substance pas forcément creuse et incolore.

C'est parler de "morale" qui est hors-sujet, pas le rappel de la division des publics selon la classe. Remarquer que, selon sa classe sociale, on ne passe pas son temps aux mêmes choses, est un simple constat (et pas une conclusion définitive à quoi que ce soit) mais un constat qui, parce qu'il met le doigt sur la division du monde, rappelle en même temps que cette division nous définit. Et c'est là qu'intervient le commentaire intéressant du couple Baldanders/Borges sur le retournement symbolique, par le cinéma américain, du bourreau en victime.

Pour conclure : ne projette ton propre mépris dans mes propos. Si on me lit bien, on verra bien qu'il ne rentre, dans mes commentaires, aucune forme de jugement moral sur telle classe, tel public, ou tel individu. J'ai parlé de ce que je savais, de ce que j'avais vu et compris : tu peux évidemment contester mon montage. Mais me faire le coup de "ça n'a pas d'intérêt" ou "c'est hors-sujet", c'est faire le prof à la petite semaine, incapable de dialoguer et qui se sert d'une supériorité offerte par son ancienneté ou je ne sais quelle autre fausse qualité pour distribuer des bonnets d'âne.
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Message par Borges Mer 31 Juil 2013 - 13:22

slimfast a écrit:

Tu laisses le soin de mettre le feu à Jerzy, répartition des tâches subie à l'insu de son plein gré - et surtout du tien. T'entretiens  juste un peu le feu, de l'arrière.

Hi,

-c'est curieux, cette manière d'interpréter toujours ce qui est écrit : je dis juste : "Jerzy, ne te censure pas (même s'il faut aussi se censurer, sans quoi la vie ne serait pas possible), si t'es pas d'accord avec ce que je dis, fais le savoir, par amitié..."



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Message par Invité Mer 31 Juil 2013 - 13:26

Le Journal de Mickey est-il petit-bourgeois? D'ailleurs qui achète "le Journal de Mickey", l'enfant ou les parents? D'un autre côté peut-on forcer un enfant à acheter Pif (mais c'est justement là que l'on comprend la position du PCF, parti de gouvernement rassurant dès lors qu'il publie Pif)?
Un truc qui me troublait: je n'ai jamais lu plus d'humour politique désabusé (et souvent fort drôle) que dans "Spirou".

EDIT: je viens d'apprendre que Pif n'existe plus depuis 2009. Son audience maximale a culminé dans les années 70 nous dit la page anglaise de Wikipédia, soit juste avant le Programme Commun.

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Message par Borges Mer 31 Juil 2013 - 13:33

Tony le Mort a écrit:
Borges a écrit:[justify]

(quel événement en france, mais pas seulement, ce serait une affirmation du style : "nous sommes tous des femmes voilées")

Tu aurais un retour au mitterandisme, et à la période "touche pas à mon pote" (mouvement que j'ai connu via un article dans le Journal de Mickey, en 1984, authentique), qui absorberait d'autres mouvements préexistants , mais en crise justement à cause de leur capacité de réellement mobiliser en leur trouvant un logo et un slogan pour les faire oublier et les subsumerait sous la catégorie "combat de la jeunesse". Les plus manœuvriers du mouvement de récupération intégreraient le PS, et les plus sincères des manœuvriers s'en feront éjecter après 30 ans de grenouillage et 6 mois de ministre, comme Batho. Entre les deux phases tu aurais quelques concerts, des compilations avec les derniers CD qui restent vendus (tu aurais à la fois Mr Oizo et Florent Pagny), et une soirée télé sur france2 et un millier de talk show avec des questions genre "vous avez décidé d'ôter le voile après votre agression, pourquoi?", "votre mère était laïque, pourquoi n'êtes vous pas pareille?". Bref un évènement.


Hi,
non, en terme de contenu politique, c'est certainement pas la même chose, le contraire sans doute; j'ai toujours détesté "touche pas à mon pote", qui maintient la distinction, la différence entre eux et nous, sans parler de l'aspect paternaliste, protecteur, et du ton jeune, copinage, et autre connerie... d'une part les héros, de l'autre la victime; "nous sommes tous des femmes voilées", ca va tellement plus loin, c'est l'affirmation d'une position sans position...C'est un énoncé de désidentification, et non pas de partage des places...(cf les analyses de Rancière à propos des manifs contre la guerre d'Algérie... dans "aux bords du politiques")

-"touche pas à mon pote" est un énoncé du pouvoir, un énoncé policier, qui s'inscrit dans une situation (au sens de badiou aussi) médiatique, politique, culturelle, de divertissement...

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Message par Invité Mer 31 Juil 2013 - 14:02

Je n'ai pas lu ces textes de Rancière, sans doute intéressants (je peux peut-être percevoir en partie ce que tu mentionnes à partir l'ambiguïté d'un livre comme "Elise ou la Vraie Vie", lucide, superbement écrit, mais où la récupération-escamotement du FLN est en fait représentée comme interne au prolétariat, et qui est lu par des bourgeois) mais dirais plutôt l'inverse, que la logique de dés-identification était justement dans "Touche pas à mon pote", justement dans le mot pote qui recouvre d'autres mots, alors que "moi" et "toi'" sont directement assignables, et que c'est le partage des places qui peut être un progrès et ce que tu décris comme souhaitable l'est aussi. Ceci dit la problématique est un peu différente si tu te places en Belgique ou en France.

Les énoncés universalistes laïques instaurent souvent une séparation de manière perverse et intentionnelle -de fait les lois de 2002-2003 dans les deux pays n'ont pas endigué le voile, mais ont au contraire créé une gradation bien précise ou le mal être par rapport à la norme sociale a une traduction vestimentaire directe, et vouée à se transmettre des parents aux enfants -, mais en France ces énoncés sont liés à l'état et se présentent à présent comme un discours consensuel au dessus des partis , alors qu'en Belgique ils sont  plutôt liés à la bourgeoisie laïque qui est une composante minoritaire de l'état. Tu as aussi une bourgeoisie socio-chrétienne, pas forcément hostile au voile (par exemple, les écoles catholiques récupèrent des élèves chassés des écoles laïques avec un dress code plus souple) même si la NVA voire des gens comme Modrikamen font exploser cela,  en prenant la clientèle électorale des socio-chrétien et des libéraux ensemble dans un discours encore plus réactionnaire, à la fois "identitaire" et parfaitement laïque d'ailleurs). Tu aurais difficilement "touche pas à mon pote" en Belgique à cause de cette "pilliarisation" parti-école-syndicat-sécurité sociale (d'ailleurs la NVA attaque cette pilliarisation aussi bien en Wallonie et en Flandre, en tant que c'est le contexte à partir duquel les services publics de prestations sociales sont gérés)*.
Et encore je crois qu'au sein de libéraux Verhofstadt n'aurait sans doute pas le même discours sur cela que Reynders ou le fils Michel, mais ça c'est un peu annexe.

*(en même temps les métros bruxellois ont lancé des badges "Respect" en avril, mais c'était plus modeste, et une assez bonne réponse à des agressions contre des passagers et des accompagnateur.; Même s'il y a beaucoup de chose à analyser et démonter sur la situation sociale des accompagnateurs et contrôleurs, issus souvent des "minorités visibles" et faisant une tâche d'auxiliaire de sécurité, à la fois en marge de la police et publique mais là encore, dans les limites municipales, pas d'un état- (mais où on sent un "effet de corps" interne qui est intéressant, j'ai l’impression qu'il y a plus de solidarité interne et de réflexion politique quotidienne partagée à différents niveaux de hiérarchie dans leur boulot que chez d'autres fonctionnaires...ahum), et sur la manière dont l'introduction (tardive par rapport à la France et au Pays-Bas) des portails électroniques et du badge à pointer a tendu les relations entre le personnel et les passagers.


Dernière édition par Tony le Mort le Mer 31 Juil 2013 - 14:48, édité 20 fois

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Message par balthazar claes Mer 31 Juil 2013 - 14:22

Baldanders a écrit:Pourquoi c'était important de le souligner, que le public de ces séries (et je ne parlais pas de Lost, que je n'ai pas vu, comme je l'ai clairement précisé) est petit-bourgeois ? Parce qu'à partir de là, on peut développer une analyse conséquente de ces séries, de leur contenu comme de leur forme.


Arf, en parlant de supériorité et de mépris... de mon point de vue c'était plutôt toi qui débarquais dans ce topic sur Lost pour faire étalage des "fondamentaux" de ta sociologie de l'esthétique... Pourquoi tu m'accuses de mépris envers ton expérience de non-visionneur de la série en question et de voisin ? C'est n'importe quoi. Qu'est-ce que c'est que ces grands mots ? C'est toi qui mets de la morale partout : ce sont les commerçants qui sont des salauds, et moi qui suis méprisant parce que la dénonciation de l'aliénation du "geek" me paraît inconsistante ? Bien sûr.

Développe donc ton "analyse conséquente" de l'ensemble des séries, inutile de faire dans le détail, lol. Toi tu vas tout décoder, forme et contenu, de GOT, Lost, et toutes les autres séries avec. De manière entièrement extérieure, sans toucher à l'objet en lui-même, juste en regardant sa manière de circuler : qui le fait : les hideux valets du Capital ; qui le regarde : les petits-bourgeois aliénés du réel.

Ces aliénés du réel sont les "geeks petits-bourgeois", okay, et sont donc les dupes du système : comme les "sous-prolétaires" qui ne regardent pas les séries, sans doute, mais d'une autre manière. Les sous-prolétaires, eux, sont dans le réel de la lutte à coups de poing, et n'ont donc pas besoin de séries déréalisantes et subliminalement en faveur du grand Capital. Pas besoin de ce genre de spectacle, et pas le temps pour ça ; ils ont de la guérilla urbaine sur la planche. Pour ainsi dire, ils n'ont besoin de rien, et surtout pas des séries réservées aux petits-bourgeois. Ils sont les dupes du système dans le concret, pendant que les premiers sont les dupes du système dans l'abstrait, en somme. Au lieu de faire des études en informatique, ils passent leur temps à cramer des voitures, pendant que les petits-bourgeois s'abrutissent devant les séries, grâce au temps libre dégagé par leur smic et demi.

Vraiment une typologie sociologique d'une finesse troublante, tout ça. Et à l'arrivée ça revient au même. Pendant que les séries, machiavéliquement agencées, endorment la conscience politique des petits-bourgeois verbeux, la classe du dessous regarde sans doute de la téléréalité, du foot et du porno, entre deux guérillas urbaines. Au-dessus, sans doute les moyens-grands bourgeois regardent de l'auteurisant/nombriliste/palmé, culturellement riche en fibres, mais qu'est-ce que ça change dans le fond. Tout le monde est à la ramasse dans sa case perso ; le schmilblick n'a pas bougé. Cette "analyse conséquente" conduit à la conclusion qu'il n'y a que du spectacle bidon et aliénant partout.

Ce feuilleté de classes bien rangées, ces étages, ces distinctions qu'il est si important de rappeler, c'est ça qui est méprisant je trouve, en plus de ne mener à aucune analyse. Ça fait un joli schéma : à chaque fois qu'on monte d'un degré dans la hiérarchie sociale, on remplace un point de réel par un point d'idéologie. Tout en haut, l'ignoble capitaliste, genre le mec de Cosmopolis, grand maître des flux financiers mais totalement coupé du réel. Tout en bas, l'aliéné absolu, la vieille femme noire malade et aveugle du Tiers-Monde. Et tout ça est consistant, selon toi, c'est le fondamental qu'il est nécessaire de rappeler, l'inéluctable principe de l'organisation sociale. Que dire ? C'est pas tout à fait faux. En tout cas, ça rend parfaitement inutile et ridicule la tentative de faire des discussions sur tous ces produits culturels parfaitement ciblés...

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Message par Borges Mer 31 Juil 2013 - 14:41

BC a écrit:Lost est bien certainement un "produit culturel", destiné prioritairement à ceux qui ont le temps de le regarder. Y a une scandaleuse mise à l'écart des modes de pensée Inuits dans cette série, ainsi que dans tous les "produits culturels" cités sur ce forum, ainsi que dans les têtes de tous les participants, lesquels sont à une majorité écrasante des blancs mâles petits bourgeois avec vernis culturel verbeux. C'est pas vraiment "important de le souligner" à chaque virage ; c'est plutôt de la causette.

Hi BC;

Là tu fais de l'identification; ici, c'est-à-dire, au fond, nulle part,  y a juste des gens qui écrivent, pensent... ou qui tentent de le faire; un forum, c'est un espace sans règle, sans distribution, sans ordre, où personne ne possède la moindre autorité, un espace égalitaire, ce qui explique les polémiques incessantes; je peux écrire le texte le plus argumenté, fondé, le premier venu peut trouver que c'est de la merde; c'est ce qui effraye tellement les tenants de l'ordre policier, et de la parole légitime, légitimée; je pense à ma discussion avec le brave Aumont, et son fameux "mais t'es qui toi?"; question débile, parce que sur le Net, y a besoin d’être personne pour dire à une autorité, ou pseudo autorité, qu'elle dit des âneries;  aucune parole n'a plus de poids qu'une autre... Dans une situation programmée, officielle, ou tout simplement socialement déterminée, nous sommes tous tenus de respecter les hiérarchies du savoir, du pouvoir, qui interdit et autorise, détermine le ton, les manières, le langage, le moment, personne ne débat, conteste, de manière aussi libre et anarchique, parfois vainement, comme on le fait ici... le forum, c'est le contraire d'une institution... on est au pays des merveilles, qui est bien entendu un pays de cauchemars...

on pense à ce que Deleuze écrivait de la comédie américaine classique : "moins il y aurait de structure sociale préexistante, mieux se dégageraient, non pas une vie naturelle muette, mais des formes pures de sociabilité passant nécessairement par la conversation (...)


une conversation nécessairement un peu folle, puisque sans structures sociales prédéterminées, sans fonction, intérêt, amenant les gens les plus différents à se rencontrer, à causer...

(pas le courage de recopier la suite, l'image-temps, 299 et suivantes)



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Message par Borges Mer 31 Juil 2013 - 15:11

Tony le Mort a écrit: la logique de dés-identification était justement dans "Touche pas à mon pote", justement dans le mot pote qui recouvre d'autres mots, alors que "moi" et "toi'" sont directement assignables, et que c'est le partage des places qui peut être un progrès et ce que tu décris comme souhaitable l'est aussi.


Dans "touche pas à mon pote" , c'est un français français, ouvert, tolérant,  qui s'adresse à un français français raciste, pour lui dire de ne pas toucher à son pote, non français français... chacun est à sa place... "le pote" en question n'est que l'objet/cause d'un conflit, d'un litige, d'une lutte, il est pas très important; c'est le mec qui divise la France, et les français...et qui les unit aujourd'hui, puisque le pote, et la pote, portent maintenant la barbe et le voile, et menacent la valeur universelle, la république laïque...

(comme le fait remarquer badiou, c'est avec les socialistes, dans les années 1980, que sous l'ouvrier immigré on a commencé à voir l'islamiste. En 1984, lors des grèves Talbot (Poissy), l'on pouvait entendre des salariés français (membres de la CSL) lancer contre les ouvriers immigrés en grève les slogans : "les bougnoules au four", à quoi le gouvernement socialiste, qui voyait derrière ces grèves la main des intégristes iraniens, a répondu courageusement par la politique de l'aide au retour, ce qui est mieux que les fours, bien entendu...    
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Message par Borges Mer 31 Juil 2013 - 15:21

balthazar claes a écrit:

Arf, en parlant de supériorité et de mépris... de mon point de vue c'était plutôt toi qui débarquais dans ce topic sur Lost pour faire étalage des "fondamentaux" de ta sociologie de l'esthétique... Pourquoi tu m'accuses de mépris envers ton expérience de non-visionneur de la série en question et de voisin ? C'est n'importe quoi. Qu'est-ce que c'est que ces grands mots ? C'est toi qui mets de la morale partout : ce sont les commerçants qui sont des salauds, et moi qui suis méprisant parce que la dénonciation de l'aliénation du "geek" me paraît inconsistante ? Bien sûr.

Développe donc ton "analyse conséquente" de l'ensemble des séries, inutile de faire dans le détail, lol. Toi tu vas tout décoder, forme et contenu, de GOT, Lost, et toutes les autres séries avec. De manière entièrement extérieure, sans toucher à l'objet en lui-même, juste en regardant sa manière de circuler : qui le fait : les hideux valets du Capital ; qui le regarde : les petits-bourgeois aliénés du réel.

Ces aliénés du réel sont les "geeks petits-bourgeois", okay, et sont donc les dupes du système : comme les "sous-prolétaires" qui ne regardent pas les séries, sans doute, mais d'une autre manière. Les sous-prolétaires, eux, sont dans le réel de la lutte à coups de poing, et n'ont donc pas besoin de séries déréalisantes et subliminalement en faveur du grand Capital. Pas besoin de ce genre de spectacle, et pas le temps pour ça ; ils ont de la guérilla urbaine sur la planche. Pour ainsi dire, ils n'ont besoin de rien, et surtout pas des séries réservées aux petits-bourgeois. Ils sont les dupes du système dans le concret, pendant que les premiers sont les dupes du système dans l'abstrait, en somme. Au lieu de faire des études en informatique, ils passent leur temps à cramer des voitures, pendant que les petits-bourgeois s'abrutissent devant les séries, grâce au temps libre dégagé par leur smic et demi.

Vraiment une typologie sociologique d'une finesse troublante, tout ça. Et à l'arrivée ça revient au même. Pendant que les séries, machiavéliquement agencées, endorment la conscience politique des petits-bourgeois verbeux, la classe du dessous regarde sans doute de la téléréalité, du foot et du porno, entre deux guérillas urbaines. Au-dessus, sans doute les moyens-grands bourgeois regardent de l'auteurisant/nombriliste/palmé, culturellement riche en fibres, mais qu'est-ce que ça change dans le fond. Tout le monde est à la ramasse dans sa case perso ; le schmilblick n'a pas bougé. Cette "analyse conséquente" conduit à la conclusion qu'il n'y a que du spectacle bidon et aliénant partout.

Ce feuilleté de classes bien rangées, ces étages, ces distinctions qu'il est si important de rappeler, c'est ça qui est méprisant je trouve, en plus de ne mener à aucune analyse. Ça fait un joli schéma : à chaque fois qu'on monte d'un degré dans la hiérarchie sociale, on remplace un point de réel par un point d'idéologie. Tout en haut, l'ignoble capitaliste, genre le mec de Cosmopolis, grand maître des flux financiers mais totalement coupé du réel. Tout en bas, l'aliéné absolu, la vieille femme noire malade et aveugle du Tiers-Monde. Et tout ça est consistant, selon toi, c'est le fondamental qu'il est nécessaire de rappeler, l'inéluctable principe de l'organisation sociale. Que dire ? C'est pas tout à fait faux. En tout cas, ça rend parfaitement inutile et ridicule la tentative de faire des discussions sur tous ces produits culturels parfaitement ciblés...


Je comprends pas très bien ce message...
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Message par Borges Mer 31 Juil 2013 - 15:32

Deleuze a écrit:Alors on nous objecte des choses très fâcheuses. On nous dit que nous revenons à un vieux culte du plaisir, à un principe de plaisir, ou à une conception de la fête (la révolution sera une fête…). On nous oppose ceux qui sont empêchés de dormir, soit du dedans, soit du dehors, et qui n'en ont ni le pouvoir ni le temps; ou qui n'ont ni le temps ni la culture d'écouter de la musique; ni la faculté de se promener, ni d'entrer en catatonie, sauf à l'hôpital; ou qui sont frappés d'une vieillesse, d'une mort terribles; bref tous ceux qui souffrent: ceux-là ne "manquent" ils de rien? Et surtout on nous objecte qu'en soustrayant le désir au manque et à la loi, nous ne pouvons plus invoquer qu'un état de nature, un désir qui serait réalité naturelle et spontanée. Nous disons tout au contraire: il n'y a de désir qu'agencé ou machiné. Vous ne pouvez pas saisir ou concevoir un désir hors d'un agencement déterminé, sur un plan qui ne préexiste pas, mais qui doit lui-même être construit. Que chacun, groupe ou individu, construise le plan d'immanence où il mène sa vie et son entreprise, c'est la seule affaire importante. Hors de ces conditions, vous manquez en effet de quelque chose, mais vous manquez précisément des conditions qui rendent un désir possible. (Dialogues, p. 115, Champs/Flammarion, 1977)

-Comment ne pas comprendre ça comme "tire ton plan.. d'immanence", ou comme disait je ne sais plus quel ministre  "les chômeurs, ils n'ont qu'a créer leur propre entreprise"

il faut penser ce passage avec celui-ci :

"La tristesse, c’est quand je me trouve séparé d’une puissance, dont à tort ou à raison, je me croyais capable. En ce sens, toute tristesse est l’effet d’un pouvoir sur moi. Le pouvoir a pour effet d’interdire les effectuations de puissance. "
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Message par Invité Mer 31 Juil 2013 - 15:49

en tout cas voilà une leçon pour nous tous, autant que nous sommes ou : comment reprendre le forum en main ?
je dis chapeau Borges, par amitié comme tu dis.

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Message par Baldanders Mer 31 Juil 2013 - 16:17

balthazar claes a écrit:
Ces aliénés du réel sont les "geeks petits-bourgeois", okay, et sont donc les dupes du système : comme les "sous-prolétaires" qui ne regardent pas les séries, sans doute, mais d'une autre manière. Les sous-prolétaires, eux, sont dans le réel de la lutte à coups de poing, et n'ont donc pas besoin de séries déréalisantes et subliminalement en faveur du grand Capital. Pas besoin de ce genre de spectacle, et pas le temps pour ça ; ils ont de la guérilla urbaine sur la planche. Pour ainsi dire, ils n'ont besoin de rien, et surtout pas des séries réservées aux petits-bourgeois. Ils sont les dupes du système dans le concret, pendant que les premiers sont les dupes du système dans l'abstrait, en somme. Au lieu de faire des études en informatique, ils passent leur temps à cramer des voitures, pendant que les petits-bourgeois s'abrutissent devant les séries, grâce au temps libre dégagé par leur smic et demi.

Du grand n'importe quoi. Ainsi, te voilà donc ré-entonnant le vieux refrain jerzyien, mélange de mauvaise foi sans mélange et de haine de soi rageuse, sans prêter le lobe d'une oreille à ce que je dis réellement.

Par exemple : qui a parlé d'aliénation ? Moi ? Non, nulle part. Qui a dit que les sous-prolétaires n'avaient "pas besoin de séries", moi ? Non, nulle part. Qui a dit qu'ils n'avaient besoin de rien ? Moi ? Non, nulle part. Qui a dit qu'ils étaient des "dupes", tous autant qu'ils étaient ? Moi ? Non, nulle part. Qui a dit qu'il n'y avait, en tout et pour tout, que deux classes, celle qui "crame les voitures" et l'autre qui "s'abrutit" ? Et qui a parlé d'abrutissement, au fait ? Moi ? Non, nulle part.

Simple de dévoiler ton petit jeu minable, identique au mot près à celui que jouait feu Baudouin, à savoir : caricaturer le propos de l'autre au moment de le répéter soi-disant dans sa vérité, lui faire dire ce qu'il n'a ni affirmé ni même sous-entendu, histoire de l'étiqueter ("marxiste primaire" je suppose) pour mieux l'humilier aux yeux du petit monde du forum et de ses lecteurs, et pour mieux vous flatter, vous, d'avoir une vue bien plus vaste et une analyse plus féconde, forcément, ça va de soi, rien n'est plus sûr.

Qu'il soit pour vous indispensable de répéter mois après mois qu'on n'est pas prisonnier de sa classe sociale, c'est votre problème. Ce n'en est pas un pour moi, et d'abord pour des raisons personnelles. J'ai familialement vécu la traversée de deux classes sociales : des parents partis d'en bas, et qui se sont élevés jusqu'à la petite-bourgeoisie. Elevé dans un milieu sans livres, ça ne m'a pas empêché d'en ouvrir puis d'en dévorer, et donc de penser au-delà de mon monde.
Je suis donc au fait de l'idée qu'on n'est pas prisonnier de ses déterminations socio-économiques, pour de multiples raisons qui vont qu'on peut évoluer socialement au fait que des rencontres de hasard peuvent nous faire sortir du milieu culturel où on barbotait, etc.
Je ne suis par conséquent méprisant envers personne, n'ayant aucune raison de croire cyniquement que qui que ce soit est coincé et foutu dans ce bas monde.

Le cynisme consiste aussi à prétendre que qui que ce soit ose aborder la problématique des classes sociales et des "cultures" qui s'attachent à chacune est condamné à s'enterrer dans la caricature.
Croyant bien faire, croyant ouvrir le champ des "possibles" en affirmant hautement (et assez naïvement je trouve) que "rien n'est impossible", vous ne faites en réalité que relayer le discours antimarxiste le plus en vue dans les médias, qui prétend qu'il n'y a plus de classes sociales du tout.. donc plus rien d'impossible, et just do it. Pour vous il y en a, des classes sociales, certes, mais inutile d'insister là-dessus : "hors-sujet", "la belle affaire". Bah bravo, les opposants à la réaction !

Donc "l'aliénation", la "haine des pauvres", l'opposition "concret/abstrait", je te les laisse, c'est toi que ça travaille, révolte, obsède etc. Ne me fais pas porter le chapeau de tes propres difficultés à penser tout ça de manière saine.
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Message par Borges Mer 31 Juil 2013 - 16:50

Badlanders a écrit:Croyant bien faire, croyant ouvrir le champ des "possibles" en affirmant hautement (et assez naïvement je trouve) que "rien n'est impossible", vous ne faites en réalité que relayer le discours antimarxiste le plus en vue dans les médias, qui prétend qu'il n'y a plus de classes sociales du tout.. donc plus rien d'impossible, et just do it. Pour vous il y en a, des classes sociales, certes, mais inutile d'insister là-dessus : "hors-sujet", "la belle affaire". Bah bravo, les opposants à la réaction !


-Le discours marxiste, c'est celui des élites, au moins sur un point essentiel, l'économie détermine tout, et rend possible ou impossible toute politique...

-le problème souvent, c'est que l'horizon de sens où se situe un énoncé n'est pas identifié... possible/impossible, il s'agit pas de nike, et de pub, et d'individualisme... le slogan "soyons réalistes demandons l'impossible", de 1968, que certains attribuent à Blanchot, s'oppose à la politique du possible,  de la gestion...il affirme, oppose quelque chose de très simple, à ceux qui traitent les révolutionnaires de naïfs, d’irréalistes, d'angéliques : le seul réel c'est l'impossible, la seule manière d’être réaliste c'est  de demander, de vouloir l'impossible, parce que le possible,  le pouvoir est toujours prêt à le donner, c'est même la seule chose qu'il donne; c'est son seul argument, l'argument définitif, étant entendu que  le possible est toujours déterminé par le lui, seule instance légitime à décider ce qui est faisable, pensable, décidable... au possible de la gestion qui se dit réaliste le slogan oppose  la volonté de l'axiome d'égalité devant quoi ne tiennent  aucune situation économique, sociale, aucun sens de la réalité, et des réalités, ces réalités qui auraient dans les années 1980 amené les socialistes, les pauvres, a changer de politique...

-que veut dire il y a des classes sociales?

-Le problème dans la lecture de Jerzy et BC, c'est qu'ils identifient un peu trop vite tes propos, quelques fois pas assez réflexifs, avec la position des Finkielkrautf, BHL...

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Message par Borges Mer 31 Juil 2013 - 17:01

la seule manière d'échapper à ces disputes débiles, stériles, mécaniques, et donc parfois risibles, c'est de se concentrer sur la chose à discuter, à penser...on peut penser les séries de tous les points de vue (production, capitalisme, sens, objet légitime ou mineur, contenu...forme, depuis le spectateur et ses émancipations ou aliénations...) rien n'est interdit, suffit juste de ne pas prendre l'autre pour un con, surtout quand on affirme l'égalité des intelligences, toujours soumise bien entendu à l'épreuve de la démonstration...

démontrons donc que nous sommes tous aussi intelligents, cultivés, beaux, bons, grands, forts, émancipés et à la recherche d'une plus grande émancipation encore, les uns que les autres, sans verser dans la rivalité mimétique...
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