Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
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Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Dans ces vidéos, j'entends des spectateurs qui ont assisté à plusieurs (toutes ?) de ces projections + débats... ils ont vraiment que ça à faire ? Aller voir dix fois le même film en l'espace d'un mois et écouter dix fois les mêmes élucubrations ? Je dis pas que ce qu'il est sort est toujours mauvais, mais ils me donnent quand même l'impression de tourner en rond dans leur petit monde, de s'écouter parler.
Sans compter que tout ça sent le culte déraisonné de Godard (que j'aime bien, mais bon...), dont on pardonne tous les travers parce que c'est, et on ne discute pas, un génie (c'est un menteur, mais non, dans la bouche de Tessé c'est un "faussaire" ! Je l'aime bien celle là). Bref, avec un peu de bol ces projos au Reflet Médicis finiront le dimanche matin, avec prèche de Labarthe et distribution d'hostie coupée avec le négatif original de A bout de souffle réduit en poudre.
Sans compter que tout ça sent le culte déraisonné de Godard (que j'aime bien, mais bon...), dont on pardonne tous les travers parce que c'est, et on ne discute pas, un génie (c'est un menteur, mais non, dans la bouche de Tessé c'est un "faussaire" ! Je l'aime bien celle là). Bref, avec un peu de bol ces projos au Reflet Médicis finiront le dimanche matin, avec prèche de Labarthe et distribution d'hostie coupée avec le négatif original de A bout de souffle réduit en poudre.
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Epikt a écrit:Dans ces vidéos, j'entends des spectateurs qui ont assisté à plusieurs (toutes ?) de ces projections + débats... ils ont vraiment que ça à faire ? Aller voir dix fois le même film en l'espace d'un mois et écouter dix fois les mêmes élucubrations ? Je dis pas que ce qu'il est sort est toujours mauvais, mais ils me donnent quand même l'impression de tourner en rond dans leur petit monde, de s'écouter parler.
Sans compter que tout ça sent le culte déraisonné de Godard (que j'aime bien, mais bon...), dont on pardonne tous les travers parce que c'est, et on ne discute pas, un génie (c'est un menteur, mais non, dans la bouche de Tessé c'est un "faussaire" ! Je l'aime bien celle là). Bref, avec un peu de bol ces projos au Reflet Médicis finiront le dimanche matin, avec prèche de Labarthe et distribution d'hostie coupée avec le négatif original de A bout de souffle réduit en poudre.
Salut,
C'est important le côté ressassement, rabâchage, qu'on ressent bien après deux ou trois vidéos, ça éclairci bien les choses à propos de l'entreprise je trouve. J'aime bien les dérapages de Toubiana, les âneries des autres, pas tous...
N'oublions pas, au risque d'être accusé de prosélytisme : bientôt le nouveau Godard, en salles ! Ou en selle si vous allez au cinéma à cheval.
http://www.vegafilm.com/vega-film/de/filme/socialisme/credits/
Question : qui est dans le rétroviseur ?!
La femme qui dit : "Ce qui change aujourd'hui, c'est que les salauds sont sincères" ?
Invité- Invité
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
JM, comment feras-tu pour ne pas être déçu par ce film; tu l'attends depuis si longtemps; même le Messie a déçu ceux qui l'attendaient, souviens-toi; en attendant Godord
Borges- Messages : 6044
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Borges a écrit:JM, comment feras-tu pour ne pas être déçu par ce film; tu l'attends depuis si longtemps; même le Messie a déçu ceux qui l'attendaient, souviens-toi; en attendant Godord
Prétendre que je n'en attends rien, de ce film, et y gagner de ne pas être un salaud.
Mais qui est dans le rétro de la femme à la caméra ?
"Ma caméra a vu quelque chose"
à une série qui n'a pas dû te décevoir..
Invité- Invité
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Tiens, à propos de la petite polémique sur le climat parisiano-élitiste qui a entouré la sortie de ce film :
Jean-Marie Straub, Turin – Mai 1991
http://www.derives.tv/spip.php?article302
Mais quand même :
Le premier film que nous avons tourné en Italie
s’appelait Othon
tourné en français par hasard.
J’ai dit de ce film qu’il était destiné
aux ouvriers de l’usine Renault à Paris.
Evidemment ce sont des provocations.
Nous savons désormais que les paysans ne vont pas au cinéma
les ouvriers non plus.
En faisant des films désormais on ne peut qu’espérer
qu’ils surprennent certaines personnes
lorsqu’ils sont diffusés à la télévision
comme c’est le cas pour les films allemands
au bout d’un an ou deux.
Ils passent d’abord à 23h, puis un peu avant
puis la troisième fois encore, au bout de trois ans.
Ils sont vus par des personnes qui ne savent ni qui est Brecht
ni qui sont Pavese, Hölderlin, Kafka
qui sont Schönberg, Straub, et cætera
et qui sont surpris par des produits un peu différents.
C’est l’unique raison, l’unique justification
pour laquelle nous continuons encore à travailler.
Pas pour le public des cinémas d’art et d’essai
encore moins pour le Cinema Massimo de Turin
où l’on trouve des amis, qui n’ont pas besoin de nos films.
Jean-Marie Straub, Turin – Mai 1991
http://www.derives.tv/spip.php?article302
Mais quand même :
Cette semaine : Rencontres au Reflet Médicis
"Trois films de Jean-Marie STRAUB : Le genou d'Artémide, Itinéraire de Jean Bricard, Le streghe femmes entre elles" (3 films, 1 séance) :
Dimanche à 20h15 : La séance sera suivie d'une rencontre avec Jean-Marie STRAUB.
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Sinon, pour revenir au film de Fleisher, vous avez lu ça ?
Sur le site des Cahiers.
C'est un peu obscur, mais bon, c'est "poétique"
Ciné-poème 127
Morceaux de conversation avec Jean-Luc Godard
d’Alain Fleischer
Les formes de l’Art, dans leur beauté, toujours irréelle, dans leur vérité, toujours inquiétante, semblent sortir du creux des paumes couvert de poils de Dracula.
La monstruosité esthétique, Godard ne la rapporte pas au mal, qui est un artefact idéologique, ni à la mort, qui est un déficit neurovasculaire, mais à la pensée, qui est une suite de blessures.
C’est le monde qui donne leur contenu aux pensées - mais un monde dissocié de lui-même dès que pensé. De là qu’un film de notre frontalier, et quoi qu’il soutienne, ne donne jamais l’impression de découvrir un fragment insoupçonné de réel, mais de voir une image comme tiers-espace/temps.
Une image comme meilleur des lieux parce qu’image de nulle part. Au sens strict : utopique. Utopique et surnuméraire. Tel que Godard se reconnaît, aujourd’hui ; lui, dont on apprend qu’il se rêva mathématicien. Mais tête d’oeuf sans vitellus ni albumine. Tout au moins insuffisamment dotée. L’image est venue au temps de ce manque, elle fait la splendeur impossible de Vivre sa vie à Une catastrophe- il en a un sanglot.
Sur le site des Cahiers.
C'est un peu obscur, mais bon, c'est "poétique"
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Deux ou trois choses à propos du film et de la discussion autour.
- Débat inutile sur ce qui ressort du personnage Godard dans le film (le pauvre/le formidable). Godard est acteur devant les caméras de Fleischer et le sait très bien : il agit logiquement en conséquence. Ca n'est pas pour rien que Godard évoque Derrida dans son expo, juste après avoir évoqué la femme en train de le filmer. Nul mieux que ce philosophe a étudié, déconstruit, en quoi consiste la présence devant ce que l'on appelle "un objectif". Manière astucieuse aussi pour Godard de jouer à la fois la transparence, et l'opacité -> beaucoup de blabla dans la salle.
- Même si l'un des intervenants évoque une relance de la dialectique pour expliquer les répliques de Narboni à Godard devant l'extrait de "Ici et ailleurs", la position de celui-ci reste pour moi assez énigmatique. Avec Narboni, tout tourne autour des juifs, devant "Ici et ailleurs", devant "Notre Musique", et même encore devant les sourires des allemandes et des russes. Je persiste à mal saisir pourquoi Narboni, qui était totalement du côté de Godard à l'époque du film avec les Comolli et les Daney, revient titiller Godard à propos des extraits de "Ici et ailleurs", les amalgames possibles devant ses montages, etc.. peut-être faut-il voir effectivement Narboni jouant les naïfs pour que Godard s'explique (ce qu'il ne fait pas vraiment, bien sûr). Je n'ai pas l'impression que l'ancien critique des Cahiers cherche ici à relancer la discussion de manière actuelle, d'ailleurs qu'y a-t-il à ajouter ? Ce qui étonne encore plus, c'est Narboni disant à Godard qu'il n'a pas vu "Tsahal" quand Godard lui demande si il l'a vu, évoquant l'enchaînement avec "Shoah" dans l'oeuvre de Lanzmann. Là on se demande vraiment si Narboni était le bon interlocuteur pour échanger avec le cinéaste à propos de ce sujet ? Lors de la soirée, a été remis en question le sérieux du journaliste qui s'entretient avec Godard à la fin dans l'expo, mais Narboni, je trouve, livre une prestation assez curieuse, il semble clair qu'il ne veut pas trop se mouiller avec les propos de Godard qu'il prend avec des pincettes. On se demande même si il n'y a pas un vœu de prendre si possible Godard en flagrant délit de "dérapage". Sans doute que là n'était pas l'intention de Narboni, mais le montage de l'échange m'a donné cette drôle d'impression peu agréable. Du reste il est exactement dans la même position que Païni (critiqué lui-aussi ce soir) qui le titille à propos de "Vrai-faux passeport" ("eh, toi-aussi t'en a fait des plans avec intention esthétique, alors pourquoi tu t'en prends à Akerman ?"). Il est manifeste que toutes les personnes qui viennent rendre visite à Godard chez lui sont là à dessein (que ça soit Godard ou pas qui les aient choisies ou pas, le dispositif ne dit rien de tout ça), Narboni y compris et que ça se termine toujours en mauvais théâtre.
- La discussion est introduite pas l'idée de "relation" chez Godard. C'est intéressant. J'ai pensé de suite à la relation binaire d'équivalence en maths. Réflexivité, symétrie, associativité, dans ses propos dans le film, il y a pas mal de choses qui évoquent ces trois propriétés. Il faudrait approfondir.
- Godard explique relativement précisément à Narboni le passage de "Notre Musique" à propos du documentaire et de la fiction. Même si c'est un peu nébuleux, et que même Narboni semble (feindre de?) ne pas comprendre, il ne dit rien d'autre que ce dont parlait Borges, et n'évoque pas du tout d'"ironie" ou de "provocation", ne cherche pas à établir une ligne de fracture (version Rancière) mais bien au contraire à faire bouger un peu tout ça. Quant aux catégories doc et fiction, les rôles restent bien sûr interchangeables, comme depuis le début où il écrivait aux Cahiers, puis lorsqu'il a fait des films, ainsi qu'il le précise aussi.
- Encore une fois, comme je crois dans les vidéos de discussions de Montparnasse Vidéo sur leur site, l'autoportrait de Godard (JLG/JLG) passé assez inaperçu (plus en tout cas que ce truc de Fleischer) n'a pas été évoqué.
- Je ne crois pas m'être trompé en ayant aperçu au fond de la salle cette dame aveugle, Odile Converset, fan de Godard, qui participait à l'entretien avec Daney dans "Damned ! Daney - L'ombre qui pensait plus vite que son homme". J'aurais aimé qu'elle nous parle, entre autre, du film mais hélas j'ai dû m'enfuir avant la fin de la soirée qui s'est terminée sans moi (projection de "The Old Place"). Je passe la main à BC ( ) :
- Débat inutile sur ce qui ressort du personnage Godard dans le film (le pauvre/le formidable). Godard est acteur devant les caméras de Fleischer et le sait très bien : il agit logiquement en conséquence. Ca n'est pas pour rien que Godard évoque Derrida dans son expo, juste après avoir évoqué la femme en train de le filmer. Nul mieux que ce philosophe a étudié, déconstruit, en quoi consiste la présence devant ce que l'on appelle "un objectif". Manière astucieuse aussi pour Godard de jouer à la fois la transparence, et l'opacité -> beaucoup de blabla dans la salle.
- Même si l'un des intervenants évoque une relance de la dialectique pour expliquer les répliques de Narboni à Godard devant l'extrait de "Ici et ailleurs", la position de celui-ci reste pour moi assez énigmatique. Avec Narboni, tout tourne autour des juifs, devant "Ici et ailleurs", devant "Notre Musique", et même encore devant les sourires des allemandes et des russes. Je persiste à mal saisir pourquoi Narboni, qui était totalement du côté de Godard à l'époque du film avec les Comolli et les Daney, revient titiller Godard à propos des extraits de "Ici et ailleurs", les amalgames possibles devant ses montages, etc.. peut-être faut-il voir effectivement Narboni jouant les naïfs pour que Godard s'explique (ce qu'il ne fait pas vraiment, bien sûr). Je n'ai pas l'impression que l'ancien critique des Cahiers cherche ici à relancer la discussion de manière actuelle, d'ailleurs qu'y a-t-il à ajouter ? Ce qui étonne encore plus, c'est Narboni disant à Godard qu'il n'a pas vu "Tsahal" quand Godard lui demande si il l'a vu, évoquant l'enchaînement avec "Shoah" dans l'oeuvre de Lanzmann. Là on se demande vraiment si Narboni était le bon interlocuteur pour échanger avec le cinéaste à propos de ce sujet ? Lors de la soirée, a été remis en question le sérieux du journaliste qui s'entretient avec Godard à la fin dans l'expo, mais Narboni, je trouve, livre une prestation assez curieuse, il semble clair qu'il ne veut pas trop se mouiller avec les propos de Godard qu'il prend avec des pincettes. On se demande même si il n'y a pas un vœu de prendre si possible Godard en flagrant délit de "dérapage". Sans doute que là n'était pas l'intention de Narboni, mais le montage de l'échange m'a donné cette drôle d'impression peu agréable. Du reste il est exactement dans la même position que Païni (critiqué lui-aussi ce soir) qui le titille à propos de "Vrai-faux passeport" ("eh, toi-aussi t'en a fait des plans avec intention esthétique, alors pourquoi tu t'en prends à Akerman ?"). Il est manifeste que toutes les personnes qui viennent rendre visite à Godard chez lui sont là à dessein (que ça soit Godard ou pas qui les aient choisies ou pas, le dispositif ne dit rien de tout ça), Narboni y compris et que ça se termine toujours en mauvais théâtre.
- La discussion est introduite pas l'idée de "relation" chez Godard. C'est intéressant. J'ai pensé de suite à la relation binaire d'équivalence en maths. Réflexivité, symétrie, associativité, dans ses propos dans le film, il y a pas mal de choses qui évoquent ces trois propriétés. Il faudrait approfondir.
- Godard explique relativement précisément à Narboni le passage de "Notre Musique" à propos du documentaire et de la fiction. Même si c'est un peu nébuleux, et que même Narboni semble (feindre de?) ne pas comprendre, il ne dit rien d'autre que ce dont parlait Borges, et n'évoque pas du tout d'"ironie" ou de "provocation", ne cherche pas à établir une ligne de fracture (version Rancière) mais bien au contraire à faire bouger un peu tout ça. Quant aux catégories doc et fiction, les rôles restent bien sûr interchangeables, comme depuis le début où il écrivait aux Cahiers, puis lorsqu'il a fait des films, ainsi qu'il le précise aussi.
- Encore une fois, comme je crois dans les vidéos de discussions de Montparnasse Vidéo sur leur site, l'autoportrait de Godard (JLG/JLG) passé assez inaperçu (plus en tout cas que ce truc de Fleischer) n'a pas été évoqué.
- Je ne crois pas m'être trompé en ayant aperçu au fond de la salle cette dame aveugle, Odile Converset, fan de Godard, qui participait à l'entretien avec Daney dans "Damned ! Daney - L'ombre qui pensait plus vite que son homme". J'aurais aimé qu'elle nous parle, entre autre, du film mais hélas j'ai dû m'enfuir avant la fin de la soirée qui s'est terminée sans moi (projection de "The Old Place"). Je passe la main à BC ( ) :
Invité- Invité
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Godard mâchonne son cigare avec un air idiot, Godard fait tomber son feutre, Godard n'arrive pas à lancer son dvd, Godard et Straub sont deux vieux cons qui radotent... du beau travail, vraiment. On sent l'auteur courageux en train de se dire, allez j'ose, montrer que Godard n'est qu'un homme et pas un dieu de l'art, car moi je n'ai pas peur. Scoop. "Pas de grand homme pour son valet de chambre. D'ailleurs je vais renvoyer Firmin" écrit à peu près Chevillard. Et oncle Jean, aujourd'hui au pays de la téléréalité, n'est pas dupe non plus de l'opération qu'on lui fait subir. En bon masochiste, il en jouit même. Oncle Jean devant les étudiants (idiots) du Fresnoy, en sweat-shirt blanc informe, avec un gros bout de scotch sur la poitrine pour attacher le micro : c'est à peu près le costume d'un type en pyjama dans sa maison de retraite médicalisée. Quelle honte, les enfants. Oncle Jean balance la cendre de son cigare directement sur l'une des maquettes de l'exposition Pompidou : oncle Jean s'en fout, oncle Jean en a marre, nous refile même l'image jusqu'ici gardée secrète de sa dernière femme. Un Modigliani coûteux.
Thèmes : JLG est-il révisionniste ? JLG comprend-il quelque chose à l'art contemporain ? JLG est-il à même de saisir les contraintes liées à l'organisation d'une exposition internationale ? Et finalement, JLG est-il bien seul, est-il bien abandonné, remisé loin de tous ?
C'est aussi triste que quand Orson Welles allait cachetonner dieu sait où. Ma foi, ça le regarde. Ça s'intégrera très bien au milieu de l'océan d'images qui portent sa marque. Pour un art tout à fait impur.
Thèmes : JLG est-il révisionniste ? JLG comprend-il quelque chose à l'art contemporain ? JLG est-il à même de saisir les contraintes liées à l'organisation d'une exposition internationale ? Et finalement, JLG est-il bien seul, est-il bien abandonné, remisé loin de tous ?
C'est aussi triste que quand Orson Welles allait cachetonner dieu sait où. Ma foi, ça le regarde. Ça s'intégrera très bien au milieu de l'océan d'images qui portent sa marque. Pour un art tout à fait impur.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Oncle Jean balance la cendre de son cigare directement sur l'une des maquettes de l'exposition Pompidou
ah oui, tu avais remarqué aussi. lol
Sans moquerie aucune, Miéville, m'a plutôt fait penser à un Picasso période Marie-Thérèse perso.
Ça s'intégrera très bien au milieu de l'océan d'images qui portent sa marque. Pour un art tout à fait impur.
Je suis persuadé que dans quelques années, on trouvera des gens pour vanter l'existence de ce film dont la qualité médiocre nous disait finalement qu'on ne peut pas faire de film avec la matière Godard. Et des personnes même qui ont participé sans rechigner à l'opération de Fleischer, qui ont livré leur papier en léchant le cul du mec (soit la majorité de la critique).
A propos d'Israël, on constatera que Fleischer ne prend même pas la peine dans son film de travailler un peu, de tenter un petit montage des films "Shoah"/"Tsahal" selon les propos de Godard à Narboni. Pourtant il ne se gêne pas pour inclure au montage quelques toiles de peintres qu'évoque Godard dans ses conversations.
Invité- Invité
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
JM a écrit:Deux ou trois choses à propos du film et de la discussion autour.
Hello JM, hello tout le monde!
Juste pour dire que j'étais présent pour cette projection/débat, autour d'un film (un film?), signé par un type qui peut avoir honte de lui. Le montage de ce truc est l'équivalent d'un crachat à la gueule...
Comme l'a très bien résumé la personne assise à coté de moi dans la salle: Fleischer n'est qu'un mauvais vidéaste, et on est très loin de Pedro Costa filmant les Straub.
Désolé de ne pas dire ni plus ni mieux.
Fontaine- Messages : 13
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Hello Fontaine,
ah, ça fait du bien d'entendre des gens biens dire ce qu'il faudrait dire tout d'abord toujours à propos de ce film, que ça n'est juste pas un film ! On est en effet tellement à des milliers de km de "Ci-gît"...
ah, ça fait du bien d'entendre des gens biens dire ce qu'il faudrait dire tout d'abord toujours à propos de ce film, que ça n'est juste pas un film ! On est en effet tellement à des milliers de km de "Ci-gît"...
adeline- Messages : 3000
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Fontaine a écrit:JM a écrit:Deux ou trois choses à propos du film et de la discussion autour.
Hello JM, hello tout le monde!
Juste pour dire que j'étais présent pour cette projection/débat, autour d'un film (un film?), signé par un type qui peut avoir honte de lui. Le montage de ce truc est l'équivalent d'un crachat à la gueule...
Comme l'a très bien résumé la personne assise à coté de moi dans la salle: Fleischer n'est qu'un mauvais vidéaste, et on est très loin de Pedro Costa filmant les Straub.
Désolé de ne pas dire ni plus ni mieux.
salut jeune homme ! Ca fait plaisir d'avoir de tes nouvelles. Dommage que nous ne nous soyons pas contactés avant, j'aurais dû penser que tu y serais forcément, mea culpa.
D'accord sur ta remarque à propos du "montage" du film, bien entendu.
Invité- Invité
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
JM a écrit:Fontaine a écrit:JM a écrit:Deux ou trois choses à propos du film et de la discussion autour.
Hello JM, hello tout le monde!
Juste pour dire que j'étais présent pour cette projection/débat, autour d'un film (un film?), signé par un type qui peut avoir honte de lui. Le montage de ce truc est l'équivalent d'un crachat à la gueule...
Comme l'a très bien résumé la personne assise à coté de moi dans la salle: Fleischer n'est qu'un mauvais vidéaste, et on est très loin de Pedro Costa filmant les Straub.
Désolé de ne pas dire ni plus ni mieux.
salut jeune homme ! Ca fait plaisir d'avoir de tes nouvelles. Dommage que nous ne nous soyons pas contactés avant, j'aurais dû penser que tu y serais forcément, mea culpa.
D'accord sur ta remarque à propos du "montage" du film, bien entendu.
J'aurais pu prévenir moi aussi! Dommage.
Cette musique du Mépris, je l'ai encore en travers de la gorge...
Heureusement, par instant, deux trois choses de Godard arrivent à passer au travers de l'informe et du charcutage...
En attendant Socialisme!
Fontaine- Messages : 13
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Hello Borges!
Je ne fais pas beaucoup de bruit mais je garde souvent les yeux grand ouverts pour vous lire de temps en temps
Je ne fais pas beaucoup de bruit mais je garde souvent les yeux grand ouverts pour vous lire de temps en temps
Fontaine- Messages : 13
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Je ne me souviens pas si c'est suggéré dans le film, je crois que oui, qu'il y a un enchainement entre la discussion avec Païni et cette scène de Notre Musique, mais le travelling sur les fleurs du jardin de Godard lors de l'annonce de l'assassinat d'Olga par la police israélienne peut sans doute être rapproché de ce qu'il pense du travelling du film de Akerman sur des SDF, non? Le refus du plan avec intentionnalité formaliste dans ce cas très précis, ou bien un formaliste qui en esquive un autre qui serait plus abject ?
Quelqu'un sait ce qu'est cette dernière image floue qui conclue le travelling ? Une image d'actualité probablement ? Si oui, laquelle ?
Quelqu'un sait ce qu'est cette dernière image floue qui conclue le travelling ? Une image d'actualité probablement ? Si oui, laquelle ?
Invité- Invité
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
me rappelle pas.
Sinon il y a aussi ce passage où Godard qualifie les deux Cinéma de Deleuze de "mauvais". Il n'y a pas grand chose à en penser, je suppose. C'est peut-être, comme Moullet, lassé d'en entendre parler partout. Et Histoire(s) du cinéma et Cinéma sont comme des rivaux s'affrontant sur le même sujet, à la fois très proches et d'autant plus irréconciliables. Beaucoup de cinéphiles classiques, disons à la Lourcelles, pensent plus ou moins que Deleuze ne respecte pas assez le cinéma, qu'il mélange tout, le haut et le bas, le noble et le trivial, le majeur et le pop. Aussi, Godard doit penser qu'il n'incombe qu'à lui seul d'être le fossoyeur du cinéma.
Sinon il y a aussi ce passage où Godard qualifie les deux Cinéma de Deleuze de "mauvais". Il n'y a pas grand chose à en penser, je suppose. C'est peut-être, comme Moullet, lassé d'en entendre parler partout. Et Histoire(s) du cinéma et Cinéma sont comme des rivaux s'affrontant sur le même sujet, à la fois très proches et d'autant plus irréconciliables. Beaucoup de cinéphiles classiques, disons à la Lourcelles, pensent plus ou moins que Deleuze ne respecte pas assez le cinéma, qu'il mélange tout, le haut et le bas, le noble et le trivial, le majeur et le pop. Aussi, Godard doit penser qu'il n'incombe qu'à lui seul d'être le fossoyeur du cinéma.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
balthazar claes a écrit:me rappelle pas.
Sinon il y a aussi ce passage où Godard qualifie les deux Cinéma de Deleuze de "mauvais". Il n'y a pas grand chose à en penser, je suppose. C'est peut-être, comme Moullet, lassé d'en entendre parler partout. Et Histoire(s) du cinéma et Cinéma sont comme des rivaux s'affrontant sur le même sujet, à la fois très proches et d'autant plus irréconciliables. Beaucoup de cinéphiles classiques, disons à la Lourcelles, pensent plus ou moins que Deleuze ne respecte pas assez le cinéma, qu'il mélange tout, le haut et le bas, le noble et le trivial, le majeur et le pop. Aussi, Godard doit penser qu'il n'incombe qu'à lui seul d'être le fossoyeur du cinéma.
ouais, je sais pas, il est question du passage à propos de "Ici et ailleurs" à ce moment-là. Pour Godard, Deleuze aurait défendu le film seulement par principe, il ne dit pas "opportunisme" mais presque, peut-être qu'il reproche à Deleuze ce qu'il se reproche aussi à lui-même, et aux autres ? Plus largement, Godard a sans doute du mal à acclamer un philosophe qui écrit sur le cinéma, car il pense qu'un cinéaste qui fait de la philo dans ses films (lui) est rarement pris au sérieux pour son travail philosophique. Encore une fois la réponse de Narboni est "pauvre" : "je crois juste qu'il aime ce que vous faite et qu'il voulait écrire quelque chose à propos de votre travail", comme si Godard n'avait de toute façon pas de raison valable de juger Deleuze. Quand quelqu'un comme Godard te dit un truc comme ça sur Deleuze, ça mérite d'ouvrir la discussion pour essayer d'entendre quelque chose d'audible pour éviter le lancé d'hypothèses néfastes et sans doute ridicules des spectateurs auxquelles je viens de me livrer, surtout que certains films de Godard montrent, il me semble, que le cinéaste connait assez bien certains écrits du philosophe ("Soigne ta droite" par exemple). Je ne crois pas à de la provocation bidon genre Moullet (qui n'a rien d'un génie, contrairement aux deux autres)..
Deleuze, fossoyeur du cinéma ?
Ca t'as plu "The Old Place" BC ?
Invité- Invité
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Deleuze, se défend de faire de l'histoire, parle plutôt d'histoire naturelle ; il n'en reste pas moins qu'au fil de sa taxinomie il historicise ce qu'il désigne par exemple comme image-mouvement, et qu'il présente comme stade "dépassé" du cinéma.
Godard a un côté, comme Straub, irréductible non-réconcilié ; il ne veut pas d'alliés ; il préfère faire des rencontres (a-parallèles) avec des fous, des enfants, des peintres, des mathématiciens ... ça ne l'intéresse pas de rester entre soi à se livrer à des tautologies.
Celui qui se tient entre Godard et Deleuze c'est Daney, qui suffit amplement à en faire objectivement des alliés I guess. Ce qui me fait penser que je ne sais plus où Godard cassait aussi du sucre sur le dos de Daney, sur le fait que ce dernier était trop pris du côté des mots, du texte, de la littérature, et manquait ainsi quelque chose du cinéma. lol, Godard a toujours eu un certain mal à faire des remarques qui ne soient pas des vannes sanglantes et des critiques assassines, cf son commentaire sur "Baisers volés".
The Old Place c'est la tapisserie infinie, interminable des Histoire(s) du cinéma qui ne peut pas s'arrêter d'intégrer, d'absorber d'autres images et de poursuivre son mouvement de sortie hors du cinéma ?
Godard a un côté, comme Straub, irréductible non-réconcilié ; il ne veut pas d'alliés ; il préfère faire des rencontres (a-parallèles) avec des fous, des enfants, des peintres, des mathématiciens ... ça ne l'intéresse pas de rester entre soi à se livrer à des tautologies.
Celui qui se tient entre Godard et Deleuze c'est Daney, qui suffit amplement à en faire objectivement des alliés I guess. Ce qui me fait penser que je ne sais plus où Godard cassait aussi du sucre sur le dos de Daney, sur le fait que ce dernier était trop pris du côté des mots, du texte, de la littérature, et manquait ainsi quelque chose du cinéma. lol, Godard a toujours eu un certain mal à faire des remarques qui ne soient pas des vannes sanglantes et des critiques assassines, cf son commentaire sur "Baisers volés".
The Old Place c'est la tapisserie infinie, interminable des Histoire(s) du cinéma qui ne peut pas s'arrêter d'intégrer, d'absorber d'autres images et de poursuivre son mouvement de sortie hors du cinéma ?
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
balthazar claes a écrit:
The Old Place c'est la tapisserie infinie, interminable des Histoire(s) du cinéma qui ne peut pas s'arrêter d'intégrer, d'absorber d'autres images et de poursuivre son mouvement de sortie hors du cinéma ?
Certains motifs sont récurrents !
C'est dans ce film qu'il y a un morceau de Keith Jarrett, je crois ? Plus j'écoute le pianiste, plus j'aime, plus je trouve qu'il y a quelque chose entre lui et Godard : l'enfance de l'art, peut-être ?
Dernière édition par JM le Mar 28 Avr 2009 - 11:03, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Je regarde "Dans le noir du temps", je n'avais pas vu que tu l'avais mis dans le topic Notre musique.
C'est comme si Godard se livrait à l'art de la bande-annonce, inventait la bande-annonce comme art, et faisait la bande-annonce de tout le cinéma. C'est-à-dire, en se tenant à côté du cinéma, entre le cinéma et le monde. bande-à-part
C'est comme si Godard se livrait à l'art de la bande-annonce, inventait la bande-annonce comme art, et faisait la bande-annonce de tout le cinéma. C'est-à-dire, en se tenant à côté du cinéma, entre le cinéma et le monde. bande-à-part
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
sachant que ses vraies bandes-annonces sont déjà souvent comme des petits films autonomes !
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Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
La bande-annonce du nouveau film de Godard :
Badiou est apparemment au "casting".
Badiou est apparemment au "casting".
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Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Tournages - Jeudi 4 Juin 2009
Jean-Luc Godard envisage d'adapter "Les Disparus" de Daniel Mendelsohn, ouvrage retraçant les recherches menées par l'écrivain sur les membres de sa famille victimes des nazis durant la Seconde Guerre mondiale.
Le cinéma engagé de Jean-Luc Godard ne connaît pas son clap de fin. Après Socialisme, son tout dernier film politique prévu prochainement, le cinéaste de 79 ans envisage de se pencher sur le douloureux thème de l'holocauste, dans une adaptation de l'ouvrage Les Disparus de l'écrivain américain Daniel Mendelsohn.
L'icône de la Nouvelle-Vague mettra en scène les souvenirs du romancier, confrontant divers témoignages recueillis sur sa famille tuée par les nazis, dans une chronique à la fois historique et intimiste sur la Seconde Guerre mondiale. Une oeuvre qui a fait le succès de son auteur, récompensé par le prestigieux Prix Médicis étranger en 2007.
S'il n'a jamais directement abordé le sujet de l'holocauste, Godard en a esquissé les enjeux dans sa réflexion sur le "travelling, affaire de morale" et dans des films, tels que Le Petit Soldat, Les Carabiniers ou plus récemment Notre musique. A noter que la date de sortie de Socialisme, prématurément attendu au Festival de Cannes 2009, n'a pas encore été fixée.
Laetitia Ratane avec Hollywood Reporter
trouvé sur allociné.
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