Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
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Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Hello there,
je crée un topic juste pour ceux qui sont allés voir ce film, pour pouvoir peut-être, si quelqu'un a le temps, bon ça devrait être moi en fait, faire un petit résumé du film, dans ce qui peut nous intéresser pour la discussion autour de Notre musique.
Je vais essayer de faire un petit texte dessus, j'ai crée le topic pour m'y forcer un peu à vrai dire...
je crée un topic juste pour ceux qui sont allés voir ce film, pour pouvoir peut-être, si quelqu'un a le temps, bon ça devrait être moi en fait, faire un petit résumé du film, dans ce qui peut nous intéresser pour la discussion autour de Notre musique.
Je vais essayer de faire un petit texte dessus, j'ai crée le topic pour m'y forcer un peu à vrai dire...
Dernière édition par adeline le Jeu 26 Fév 2009 - 14:07, édité 1 fois
adeline- Messages : 3000
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Ouhla ! la vision est loin (pas tant que ça, mais j'ai une mémoire de poisson rouge), ça va être chaud de me souvenir précisément de ce qu'il peut y être dit.
D'autant plus que si j'aime pas mal Godard et l'entendre parler, cela ne m'empêche pas de penser que la moitié de ce qu'il dit c'est du portnawak. Du coup j'écoute ses interviews un peu comme je regarde un film psyché, m'imprégnant du flux en espérant en retirer quelque chose mais ne faisant pas attention aux détails.
Trois "parties" (plus ou moins imbriquées) si ma mémoire est bonne :
- une chez lui en Suisse, où il est question entre autres de Ici et Ailleurs, Notre Musique et un film que j'ai pas vu qui doit être Vrai faux passeport (une confrontation d'extraits de films, avec un système de bonus/malus). Il commente quelques séquences de ces films. D'autres choses aussi (il a une vidéothèque impressionnante le sagouin).
- une discussion avec des étudiants en art (???), au sujet d'une exposition (pas mal d'installations vidéo) qu'ils ont fait. Du ciné aussi.
- la préparation de son exposition au centre Pompidou, exposition qui verra le jour sous une forme avortée. Le film se conclut avec la visite (commentée par JLG) de cette expo.
Il y a aussi un discours de Jean-Marie Straub (si ma mémoire est bonne) à je ne sais plus quelle occasion.
C'est un peu confus tout ça, mais j'espère au moins que mon petit résumé (complétez si j'ai oublié quelque chose) permettra de structurer un peu les souvenirs et la discussion.
En passant, Godard semble assez amer au sujet de ce film, dans l'interview qu'il a donné à Arte TV il affirme que Fleischer n'a "pas respecté le contrat" (si ma mémoire est bonne, again ^^). Il ne s'étend pas sur le sujet, mais je suppose (à la question qui a déclenché cette phrase, et aussi à la vision du film de Fleischer) qu'il parle de la dernière partie, dans l'exposition inachevée. Si on passe sur les questions parfois pas finaudes du journaliste (Godard le rembarre assez sèchement à quelques reprises, j'applaudis de toutes mes tentacules), on y voit un JLG désabusé et triste - c'est très beau comme cinéma, mais il est vrai pas super flatteur.
En fait j'ai l'impression (c'est ce que je ressens de ses interviews récentes) que Godard se sent "incompris" (d'où la fameuse phrase, prononcée dans le film de Fleischer et reprise par le journaliste d'Arte TV : "Je suis connu mais pas reconnu."), quelque part prisonnier de sa filmographie de l'époque de la nouvelle vague, alors que personne n'en a rien à foutre de ses films des vingts dernières années (et en effet, qui sait que Godard fait encore des films ? et qui les a vu ?). Ça doit être agaçant de toujours entendre parler de A bout de souffle.
En fait Godard - comme un certain nombre d'autres artistes dont l'image dans l'"imaginaire collectif" ne suit pas les évolutions de l'oeuvre, mais au contraire la fige dans un âge d'or - est un peu un cinéaste enterré vivant.
D'autant plus que si j'aime pas mal Godard et l'entendre parler, cela ne m'empêche pas de penser que la moitié de ce qu'il dit c'est du portnawak. Du coup j'écoute ses interviews un peu comme je regarde un film psyché, m'imprégnant du flux en espérant en retirer quelque chose mais ne faisant pas attention aux détails.
Trois "parties" (plus ou moins imbriquées) si ma mémoire est bonne :
- une chez lui en Suisse, où il est question entre autres de Ici et Ailleurs, Notre Musique et un film que j'ai pas vu qui doit être Vrai faux passeport (une confrontation d'extraits de films, avec un système de bonus/malus). Il commente quelques séquences de ces films. D'autres choses aussi (il a une vidéothèque impressionnante le sagouin).
- une discussion avec des étudiants en art (???), au sujet d'une exposition (pas mal d'installations vidéo) qu'ils ont fait. Du ciné aussi.
- la préparation de son exposition au centre Pompidou, exposition qui verra le jour sous une forme avortée. Le film se conclut avec la visite (commentée par JLG) de cette expo.
Il y a aussi un discours de Jean-Marie Straub (si ma mémoire est bonne) à je ne sais plus quelle occasion.
C'est un peu confus tout ça, mais j'espère au moins que mon petit résumé (complétez si j'ai oublié quelque chose) permettra de structurer un peu les souvenirs et la discussion.
En passant, Godard semble assez amer au sujet de ce film, dans l'interview qu'il a donné à Arte TV il affirme que Fleischer n'a "pas respecté le contrat" (si ma mémoire est bonne, again ^^). Il ne s'étend pas sur le sujet, mais je suppose (à la question qui a déclenché cette phrase, et aussi à la vision du film de Fleischer) qu'il parle de la dernière partie, dans l'exposition inachevée. Si on passe sur les questions parfois pas finaudes du journaliste (Godard le rembarre assez sèchement à quelques reprises, j'applaudis de toutes mes tentacules), on y voit un JLG désabusé et triste - c'est très beau comme cinéma, mais il est vrai pas super flatteur.
En fait j'ai l'impression (c'est ce que je ressens de ses interviews récentes) que Godard se sent "incompris" (d'où la fameuse phrase, prononcée dans le film de Fleischer et reprise par le journaliste d'Arte TV : "Je suis connu mais pas reconnu."), quelque part prisonnier de sa filmographie de l'époque de la nouvelle vague, alors que personne n'en a rien à foutre de ses films des vingts dernières années (et en effet, qui sait que Godard fait encore des films ? et qui les a vu ?). Ça doit être agaçant de toujours entendre parler de A bout de souffle.
En fait Godard - comme un certain nombre d'autres artistes dont l'image dans l'"imaginaire collectif" ne suit pas les évolutions de l'oeuvre, mais au contraire la fige dans un âge d'or - est un peu un cinéaste enterré vivant.
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Hello Epikt,
Et merci d’avoir répondu à ma proposition !
Je suis allée voir le film à l’une des séances du Reflet Médicis à Paris, mais un vendredi soir, donc lors d’une séance sans discussion après le film (la veille, il y avait une rencontre avec Fleischer et Païni), avec une amie qui n’est pas parisienne et qui n’est pas « cinéphile » au sens où le monde de la critique et du discours sur les films ne lui est pas familier. J’en parle ici, de la présence de cette amie, car c’est assez important pour voir comment le film peut être reçu, et comment Godard peut être perçu.
La salle était pleine, et elle comme moi avons senti que c’était un public parisien, très au fait de toute l’histoire, et qui venait un peu comme en attendant et Fleischer et Godard au tournant. On sentait que c’était une salle de cinéma inhabituelle, comme si elle n’était constituée que d’amis ou d’ennemis de ceux que nous allions voir sur l’écran.
Mon amie, qui ne connaissait que peu Godard, n’a rien pu comprendre du film, et elle en est sortie relativement en colère, en ayant le sentiment de s’être fait totalement flouée.
Je pense que j’étais un peu entre les deux, connaissant Notre Musique et les idées de Godard, ainsi que les quelques histoires autour de son cinéma, je n’étais pas perdue, et j’ai pu tout à fait suivre les conversations et m’y intéresser.
Par contre, j’ai été outrée du film en tant que tel, puisque je crois vraiment qu’il n’existe pas. C’est-à-dire qu’outre les mots et la présence de Godard, il n’y a rien.
Ceux qui, dans le film, s’entretiennent avec Godard sont A. S. Labarthe, Dominique Païni, Jean-Marie Straub (qui ne s’entretient pas vraiment), J.Narboni, Christophe Kantcheff (journaliste à Politis). A. Fleischer lui-même ne s’entretient jamais directement avec Godard.
Le film est dit « filmé par Fleischer », qui explique ainsi le fait qu’il n’a pas pu tout à fait réaliser le film à son idée, gêné par les changements de programme de Godard ou par ses exigences (pas de trépied pour filmer par exemple). Le film est, du coup (?), techniquement non seulement pauvre, mais mauvais (grossiers problèmes de son, mauvais cadres, ou incertains, etc.). Surtout, jamais on ne sent de réalisateur, jamais on ne sait vraiment d’où l’on filme, pourquoi, quel choix, quelle est l’histoire qu’on nous raconte, pourquoi on nous la raconte, etc. Disons qu’au-delà de filmer Godard parlant de choses qu’on ne peut pas toujours comprendre si on n’est pas « au courant » (ses prises de positions sur la Palestine et Israël, ses films qui ont fait débat et dans quel milieu), le film n’est rien, ne dit rien. Ou plutôt il dit beaucoup par ses faiblesses. J’ai l’impression que toute l’idée du film tendait à enfermer Godard dans ce rôle que toute la critique se plaît à déplorer : impossibilité de communiquer avec Godard, il serait absolument isolé et inaccessible, ne donnant jamais à son interlocuteur la possibilité de réellement discuter avec lui, parlant par collages, montages et analogies, sans jamais donner de clés pour le suivre. À vrai dire, ce qu’est Godard dans la vie ne m’intéresse guère, et je ne l’imagine pas plus mythique que n’importe qui d’entre nous. Ce que je sais par contre, c’est que le film se plaît et se complaît à ne montrer que cette image-là de Godard. L’idée même de le faire converser avec ces différentes personnes ne peut aller que dans ce sens (à part avec Labarthe, entre les deux, on sent autre chose que la distance qu’il y a avec les autres gens, mais c’est de toute manière difficile puisque c’est en fait une intervention au Fresnoy qui est filmée), puisque qu’il y a, entre tous ces gens, des enjeux soit artistiques, soit politiques importants (on est quand même convié à ses rencontres par le directeur du Fresnoy, école d’art la mieux subventionnée en France, qui se déroulent avec le directeur de Pompidou, parmi les musées les plus importants de France, avec Narboni et Labarthe, des « monstres » de la critique, etc.)
Ma question est : ces gens sont-ils là pour discuter avec Godard ? Godard a-t-il proposé cette idée de film pour discuter avec des gens ? Lorsque Fleischer regrette que Godard n’ait pas renvoyé l’ascenseur à Straub lors de leur rencontre au Fresnoy, ne fait-il pas un peu l’idiot ? L’idée même de faire se rencontrer Straub et Godard pour qu’ils s’encensent l’un l’autre me semble factice et surfaite.
Je vois toute cette idée de film avec Godard comme une grande opération de promo pour faire discuter dans les cercles parisiens. Voilà, deux mois de programmation au Reflet Médicis, avec des discussions-débats chaque semaine avec des intervenants qui feront se déplacer du monde. Des projections un peu partout en France, dans des festivals, une édition dvd de prévue, juste parce qu’il est question de Godard, et d’histoires qui ont fait un peu de bruit dans un certain milieu parisien (l’exposition avortée, le refus du Collège de France, etc.) Non, je ne crois vraiment pas qu’il soit question d’un film ici, mais d’une vaste opération de pub.
Je me souviendrai juste du visage de Danièle Huillet, beau et doux comme jamais encore je ne l’avais vu, et de ce beau plan qui la cadre avec Jean-Marie Straub, assis tous deux au milieu du public du Fresnoy…
Et du fait que j’aime beaucoup Godard, qu’il m’a beaucoup émue, et que je ne le trouve ni isolé, ni incompréhensible, juste mal filmé et mal rencontré…
Voilà pour le film en tant que tel. Sinon, comme il y est beaucoup question de Notre Musique, je pense qu’il est intéressant pour la discussion de le voir. Ici quelques extraits http://www.editionsmontparnasse.fr/jlg/extraits
Mais je suis bête, je me rends compte que je l’ai vu il y a maintenant trop longtemps pour me souvenir précisément de ce qui avait trait à Notre Musique et en faire un résumé ici… Bon tant pis, en tous cas vous savez maintenant ce que j’ai pensé du film, hé hé hé…
Et merci d’avoir répondu à ma proposition !
Je suis allée voir le film à l’une des séances du Reflet Médicis à Paris, mais un vendredi soir, donc lors d’une séance sans discussion après le film (la veille, il y avait une rencontre avec Fleischer et Païni), avec une amie qui n’est pas parisienne et qui n’est pas « cinéphile » au sens où le monde de la critique et du discours sur les films ne lui est pas familier. J’en parle ici, de la présence de cette amie, car c’est assez important pour voir comment le film peut être reçu, et comment Godard peut être perçu.
La salle était pleine, et elle comme moi avons senti que c’était un public parisien, très au fait de toute l’histoire, et qui venait un peu comme en attendant et Fleischer et Godard au tournant. On sentait que c’était une salle de cinéma inhabituelle, comme si elle n’était constituée que d’amis ou d’ennemis de ceux que nous allions voir sur l’écran.
Mon amie, qui ne connaissait que peu Godard, n’a rien pu comprendre du film, et elle en est sortie relativement en colère, en ayant le sentiment de s’être fait totalement flouée.
Je pense que j’étais un peu entre les deux, connaissant Notre Musique et les idées de Godard, ainsi que les quelques histoires autour de son cinéma, je n’étais pas perdue, et j’ai pu tout à fait suivre les conversations et m’y intéresser.
Par contre, j’ai été outrée du film en tant que tel, puisque je crois vraiment qu’il n’existe pas. C’est-à-dire qu’outre les mots et la présence de Godard, il n’y a rien.
Ceux qui, dans le film, s’entretiennent avec Godard sont A. S. Labarthe, Dominique Païni, Jean-Marie Straub (qui ne s’entretient pas vraiment), J.Narboni, Christophe Kantcheff (journaliste à Politis). A. Fleischer lui-même ne s’entretient jamais directement avec Godard.
Le film est dit « filmé par Fleischer », qui explique ainsi le fait qu’il n’a pas pu tout à fait réaliser le film à son idée, gêné par les changements de programme de Godard ou par ses exigences (pas de trépied pour filmer par exemple). Le film est, du coup (?), techniquement non seulement pauvre, mais mauvais (grossiers problèmes de son, mauvais cadres, ou incertains, etc.). Surtout, jamais on ne sent de réalisateur, jamais on ne sait vraiment d’où l’on filme, pourquoi, quel choix, quelle est l’histoire qu’on nous raconte, pourquoi on nous la raconte, etc. Disons qu’au-delà de filmer Godard parlant de choses qu’on ne peut pas toujours comprendre si on n’est pas « au courant » (ses prises de positions sur la Palestine et Israël, ses films qui ont fait débat et dans quel milieu), le film n’est rien, ne dit rien. Ou plutôt il dit beaucoup par ses faiblesses. J’ai l’impression que toute l’idée du film tendait à enfermer Godard dans ce rôle que toute la critique se plaît à déplorer : impossibilité de communiquer avec Godard, il serait absolument isolé et inaccessible, ne donnant jamais à son interlocuteur la possibilité de réellement discuter avec lui, parlant par collages, montages et analogies, sans jamais donner de clés pour le suivre. À vrai dire, ce qu’est Godard dans la vie ne m’intéresse guère, et je ne l’imagine pas plus mythique que n’importe qui d’entre nous. Ce que je sais par contre, c’est que le film se plaît et se complaît à ne montrer que cette image-là de Godard. L’idée même de le faire converser avec ces différentes personnes ne peut aller que dans ce sens (à part avec Labarthe, entre les deux, on sent autre chose que la distance qu’il y a avec les autres gens, mais c’est de toute manière difficile puisque c’est en fait une intervention au Fresnoy qui est filmée), puisque qu’il y a, entre tous ces gens, des enjeux soit artistiques, soit politiques importants (on est quand même convié à ses rencontres par le directeur du Fresnoy, école d’art la mieux subventionnée en France, qui se déroulent avec le directeur de Pompidou, parmi les musées les plus importants de France, avec Narboni et Labarthe, des « monstres » de la critique, etc.)
Ma question est : ces gens sont-ils là pour discuter avec Godard ? Godard a-t-il proposé cette idée de film pour discuter avec des gens ? Lorsque Fleischer regrette que Godard n’ait pas renvoyé l’ascenseur à Straub lors de leur rencontre au Fresnoy, ne fait-il pas un peu l’idiot ? L’idée même de faire se rencontrer Straub et Godard pour qu’ils s’encensent l’un l’autre me semble factice et surfaite.
Je vois toute cette idée de film avec Godard comme une grande opération de promo pour faire discuter dans les cercles parisiens. Voilà, deux mois de programmation au Reflet Médicis, avec des discussions-débats chaque semaine avec des intervenants qui feront se déplacer du monde. Des projections un peu partout en France, dans des festivals, une édition dvd de prévue, juste parce qu’il est question de Godard, et d’histoires qui ont fait un peu de bruit dans un certain milieu parisien (l’exposition avortée, le refus du Collège de France, etc.) Non, je ne crois vraiment pas qu’il soit question d’un film ici, mais d’une vaste opération de pub.
Je me souviendrai juste du visage de Danièle Huillet, beau et doux comme jamais encore je ne l’avais vu, et de ce beau plan qui la cadre avec Jean-Marie Straub, assis tous deux au milieu du public du Fresnoy…
Et du fait que j’aime beaucoup Godard, qu’il m’a beaucoup émue, et que je ne le trouve ni isolé, ni incompréhensible, juste mal filmé et mal rencontré…
Voilà pour le film en tant que tel. Sinon, comme il y est beaucoup question de Notre Musique, je pense qu’il est intéressant pour la discussion de le voir. Ici quelques extraits http://www.editionsmontparnasse.fr/jlg/extraits
Mais je suis bête, je me rends compte que je l’ai vu il y a maintenant trop longtemps pour me souvenir précisément de ce qui avait trait à Notre Musique et en faire un résumé ici… Bon tant pis, en tous cas vous savez maintenant ce que j’ai pensé du film, hé hé hé…
adeline- Messages : 3000
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
gêné par les changements de programme de Godard ou par ses exigences (pas de trépied pour filmer par exemple).
Je me posais la question de la distribution du film (que je n'ai pas vu, comme tu le précises, il doit passer en province avec des dates phares accompagné d'invités, mais bien-sûr, jamais de Godard lui-même qui, comme le précise Epikt, considère que ce film constitue une "triste histoire"). Le film est sortie il y a un ou deux ans déjà dans certains festivals, et il ressort aujourd'hui en salle dans un petit nombre de projections dans toute la France avant une édition DVD, c'est ça? C'est un peu bizarre non comme distribution ? Pourquoi autant de temps entre la sortie en festival et la sortie en salles comme si c'était un film nouveau ?
merci bien pour vos impressions !
Invité- Invité
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Hello JM,
oui le coup du trépied je l'ai lu dans un tchat de Fleischer avec Libé je crois, si je me souviens bien. Fleischer dit que c'est parce que Godard ne voulait pas que d'autres fassent du cinéma avec lui ou à côté de lui...
Je ne savais pas que le film avait été montré dans des festivals il y a plusieurs années. Ce qui est sûr, c'est que la sortie en salle est juste une grosse opération de mise en avant de critiques et autres qui viennent parler sur le film.
Quant au fait que JLG ne soit pas là pour débattre après les projections, dans le tchat Fleischer dit que ça n'a pas été envisagé, mais que si Godard l'avait voulu il se serait manifesté. D'autre part, j'ai lu quelque part, ou alors c'est ce que Fleischer a dit lors d'une rencontre après film dont un ami m'a parlé, que ce qui avait été convenu, c'est que Fleischer ne pourrait pas filmer le lieu de travail de Godard et des travaux en cours. Or il y a une longue scène dans son "antre" technique et l'on voit des travaux en cours. Fleischer dit que c'est traître, parce que c'est Godard lui-même qui lui a proposé de filmer cette scène dans son bureau...
Je ne sais pas si l'édition dvd est déjà prévue ou faite, je sais juste que des gens demandent à ce que l'intégralité des rushes soit éditée si c'est possible...
oui le coup du trépied je l'ai lu dans un tchat de Fleischer avec Libé je crois, si je me souviens bien. Fleischer dit que c'est parce que Godard ne voulait pas que d'autres fassent du cinéma avec lui ou à côté de lui...
Je ne savais pas que le film avait été montré dans des festivals il y a plusieurs années. Ce qui est sûr, c'est que la sortie en salle est juste une grosse opération de mise en avant de critiques et autres qui viennent parler sur le film.
Quant au fait que JLG ne soit pas là pour débattre après les projections, dans le tchat Fleischer dit que ça n'a pas été envisagé, mais que si Godard l'avait voulu il se serait manifesté. D'autre part, j'ai lu quelque part, ou alors c'est ce que Fleischer a dit lors d'une rencontre après film dont un ami m'a parlé, que ce qui avait été convenu, c'est que Fleischer ne pourrait pas filmer le lieu de travail de Godard et des travaux en cours. Or il y a une longue scène dans son "antre" technique et l'on voit des travaux en cours. Fleischer dit que c'est traître, parce que c'est Godard lui-même qui lui a proposé de filmer cette scène dans son bureau...
Je ne sais pas si l'édition dvd est déjà prévue ou faite, je sais juste que des gens demandent à ce que l'intégralité des rushes soit éditée si c'est possible...
adeline- Messages : 3000
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Je crois avoir lu quelque part sur le net des gens qui parlaient du film il y a plus d'un an...
Invité- Invité
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Yep,
J'ai aussi vu le film au Reflet et j'étais pas non plus au courant qu'il était passé dans des festivals un ou deux ans avant.
Le film ne passe que sur un créneau horaire quotidien, ce qui donne lieu effectivement à des séances ultra-parisiennes dans une salle pleine. C'est très étonnant, quand on a l'habitude des séances à quelques personnes dans ce genre de salle. C'est vrai que ca donne un côté grand-messe de l'intelligentsia, très étrange...
Quant à la mise en scène du film, j'avoue que ca ne m'avait pas beaucoup préoccupé, j'y suis vraiment allé pour la discussion, les échanges et pas vraiment pour le regard particulièrement perspicace, original ou autre de Fleisher sur Godard.
Après, le film s'attaque pas mal justement au mythe godardien en pénétrant dans son antre. Sa manière de travailler restait assez mystérieuse. Là, on nous le montre comme un papi enfermé dans son bureau avec plein de cassettes et, ok, du sacré matos. En revanche les dialogues viennent vite alimenter sa réputation de grand aphoriste (ca se dit ca ?).
Je ne crois pas qu'on apprenne grand chose de nouveau concernant ses positions. En revanche, il y a un moment qui m'a marqué, c'est celui où il commente les oeuvres des étudiants du Fresnoy. Il dit qu'il y a de bonnes idées, des choses intéressantes, mais qu'il ne font pas attention "à la vraie vie", leur environnement quotidien, que leurs oeuvres sont trop abstraites (c'est du moins comme ça que je l'ai compris).
Ca m'a rappelé une remarque de Villeret que je trouve très juste, il disait que dans les films de Godard, pendant la projection on a souvent l'impression que tout est un peu artificiel, fabriqué, bidouillé. On comprend pas forcément tout, on sort de la salle et plus tard, à certains moments, dans un café ou autre, on se rend compte que ce qu'on vit, "c'est do godard".
Pour terminé, je l'ai trouvé souvent très émouvant. On le croit souvent très distant, froid, mais à voir certains regards, certaines réactions, j'ai eu le sentiment qu'il était au contraire extrêmement réactif et que la distance qu'il semble parfois établir est comme une manière de se protéger de ses propres émotions, de se maîtriser.
J'ai aussi vu le film au Reflet et j'étais pas non plus au courant qu'il était passé dans des festivals un ou deux ans avant.
Le film ne passe que sur un créneau horaire quotidien, ce qui donne lieu effectivement à des séances ultra-parisiennes dans une salle pleine. C'est très étonnant, quand on a l'habitude des séances à quelques personnes dans ce genre de salle. C'est vrai que ca donne un côté grand-messe de l'intelligentsia, très étrange...
Quant à la mise en scène du film, j'avoue que ca ne m'avait pas beaucoup préoccupé, j'y suis vraiment allé pour la discussion, les échanges et pas vraiment pour le regard particulièrement perspicace, original ou autre de Fleisher sur Godard.
Après, le film s'attaque pas mal justement au mythe godardien en pénétrant dans son antre. Sa manière de travailler restait assez mystérieuse. Là, on nous le montre comme un papi enfermé dans son bureau avec plein de cassettes et, ok, du sacré matos. En revanche les dialogues viennent vite alimenter sa réputation de grand aphoriste (ca se dit ca ?).
Je ne crois pas qu'on apprenne grand chose de nouveau concernant ses positions. En revanche, il y a un moment qui m'a marqué, c'est celui où il commente les oeuvres des étudiants du Fresnoy. Il dit qu'il y a de bonnes idées, des choses intéressantes, mais qu'il ne font pas attention "à la vraie vie", leur environnement quotidien, que leurs oeuvres sont trop abstraites (c'est du moins comme ça que je l'ai compris).
Ca m'a rappelé une remarque de Villeret que je trouve très juste, il disait que dans les films de Godard, pendant la projection on a souvent l'impression que tout est un peu artificiel, fabriqué, bidouillé. On comprend pas forcément tout, on sort de la salle et plus tard, à certains moments, dans un café ou autre, on se rend compte que ce qu'on vit, "c'est do godard".
Pour terminé, je l'ai trouvé souvent très émouvant. On le croit souvent très distant, froid, mais à voir certains regards, certaines réactions, j'ai eu le sentiment qu'il était au contraire extrêmement réactif et que la distance qu'il semble parfois établir est comme une manière de se protéger de ses propres émotions, de se maîtriser.
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Sur Wikipédia ils annoncent que le film est sorti en 2007 et que la date de sortie en salle est 2009 ?! Peut-être Rancière évoque-t-il ce film qu'il aurait vu avant d'ailleurs dans son dernier livre, plutôt que "Notre Musique" puisque apparemment Godard revient sur le fameux passage de son film ?
Invité- Invité
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Oui JM, peut-être...
En fait j'ai repensé au film cet après-midi, ou plutôt à Godard. Et je ne crois pas que le film casse le mythe pour la raison qu'on voit son lieu de travail, pour moi ça ne fait que renforcer l'idée sur laquelle appuie le film que personne ne peut le comprendre.
Mais je me souviens avoir été très émue par lui, par Godard. Ses mains, des mains d'artisan, de travailleur presque, des doigts qui ont passé leur vie à bidouiller on dirait. Et puis, j'ai très fort senti le vieux monsieur. Un corps de vieux monsieur, un manière de parler de vieux monsieur...
En fait j'ai repensé au film cet après-midi, ou plutôt à Godard. Et je ne crois pas que le film casse le mythe pour la raison qu'on voit son lieu de travail, pour moi ça ne fait que renforcer l'idée sur laquelle appuie le film que personne ne peut le comprendre.
Mais je me souviens avoir été très émue par lui, par Godard. Ses mains, des mains d'artisan, de travailleur presque, des doigts qui ont passé leur vie à bidouiller on dirait. Et puis, j'ai très fort senti le vieux monsieur. Un corps de vieux monsieur, un manière de parler de vieux monsieur...
adeline- Messages : 3000
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Bonjour à tous,
Je n'ai pas eu l'impression que le film appuyait sur l'idée que personne ne peut le comprendre. Enfin, on le voit comme toujours... je n'ai pas eu l'impression qu'on jetait un regard différent sur le personnage. Il était même plus ouvert que d'habitude j'ai trouvé, quand par exemple il discute avec Labarthe.
Il me semble qu'il faille en finir avec cette idée d'hermétisme chez Godard. Il l'a dit lui-même, qu'il ne comprend pas forcément plus ce qu'il dit que le spectateur. Il faut accepter de ne pas tout recevoir de lui sous forme rationnelle.
"Je suis connu mais pas reconnu et ça me rend triste"
Il se plaint que beaucoup connaissent son nom et non pas ses oeuvres; en effet il y a quelque chose d'assez juste : à la séance au Reflet, et à la Filmothèque (où 24 films de JLG sont en ce moment en programmation) on sent que beaucoup de monde est là pour le nom, pour voir un Godard, pour montrer qu'on aime Godard ; cela est vraiment très palpable dans les salles.
Mais cette phrase me semble néanmoins assez éloignée de la vérité.
Il serait intéressant de lancer une discussion autour de cette déclaration qui reste, même fausse, assez expressive de l'état d'esprit du personnage.
Et puis il y a quelque chose qui m'a marqué, à la toute fin, quand à Beaubourg celui qui l'interroge lui dit à peu près: "Bon, on ne vous a pas déroulé le tapis rouge c'est sûr, et on ne vous l'a jamais déroulé, c'est triste, mais... que feriez-vous si vous l'aviez le tapis ?" À ça Godard répond en souriant qu'il faudrait effectivement discuter (toujours discuter) les conditions de "déroulement de tapis rouge". Ca m'a fait pensé à un interview de lui à Cannes en 1960 il me semble, l'année où À bout de souffle y était (à moins que le film n'y ait jamais été), mais en tout cas il était là, à Cannes, avec Anna, au printemps juste d'après A bout de souffle. Et il disait qu'il se sentait déjà très fatigué et las, de faire du cinéma, à causse du succès d'À bout de souffle. Et qu'il souhaitait que son prochain film fasse un four, que ça lui redonnerait le courage de continuer à faire des films, qu'il avait besoin de travailler dans cette adversité.
C'est difficile du reste de discuter de lui, d'un de ses films, d'un film sur lui. "Allez compter les sous d'un milliard !"
adeline a écrit:Et je ne crois pas que le film casse le mythe pour la raison qu'on voit son lieu de travail, pour moi ça ne fait que renforcer l'idée sur laquelle appuie le film que personne ne peut le comprendre.
Je n'ai pas eu l'impression que le film appuyait sur l'idée que personne ne peut le comprendre. Enfin, on le voit comme toujours... je n'ai pas eu l'impression qu'on jetait un regard différent sur le personnage. Il était même plus ouvert que d'habitude j'ai trouvé, quand par exemple il discute avec Labarthe.
Il me semble qu'il faille en finir avec cette idée d'hermétisme chez Godard. Il l'a dit lui-même, qu'il ne comprend pas forcément plus ce qu'il dit que le spectateur. Il faut accepter de ne pas tout recevoir de lui sous forme rationnelle.
"Je suis connu mais pas reconnu et ça me rend triste"
Il se plaint que beaucoup connaissent son nom et non pas ses oeuvres; en effet il y a quelque chose d'assez juste : à la séance au Reflet, et à la Filmothèque (où 24 films de JLG sont en ce moment en programmation) on sent que beaucoup de monde est là pour le nom, pour voir un Godard, pour montrer qu'on aime Godard ; cela est vraiment très palpable dans les salles.
Mais cette phrase me semble néanmoins assez éloignée de la vérité.
Il serait intéressant de lancer une discussion autour de cette déclaration qui reste, même fausse, assez expressive de l'état d'esprit du personnage.
Et puis il y a quelque chose qui m'a marqué, à la toute fin, quand à Beaubourg celui qui l'interroge lui dit à peu près: "Bon, on ne vous a pas déroulé le tapis rouge c'est sûr, et on ne vous l'a jamais déroulé, c'est triste, mais... que feriez-vous si vous l'aviez le tapis ?" À ça Godard répond en souriant qu'il faudrait effectivement discuter (toujours discuter) les conditions de "déroulement de tapis rouge". Ca m'a fait pensé à un interview de lui à Cannes en 1960 il me semble, l'année où À bout de souffle y était (à moins que le film n'y ait jamais été), mais en tout cas il était là, à Cannes, avec Anna, au printemps juste d'après A bout de souffle. Et il disait qu'il se sentait déjà très fatigué et las, de faire du cinéma, à causse du succès d'À bout de souffle. Et qu'il souhaitait que son prochain film fasse un four, que ça lui redonnerait le courage de continuer à faire des films, qu'il avait besoin de travailler dans cette adversité.
C'est difficile du reste de discuter de lui, d'un de ses films, d'un film sur lui. "Allez compter les sous d'un milliard !"
Leurtillois- Messages : 131
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Salut,
Discuter autour de ses films, on peut toujours essayer : https://spectresducinema.1fr1.net/conversations-autour-des-films-f1/ii-notre-musique-retrouvailles-t98.htm?sid=8f4cc9d2a8575f10b5c23eb6ecde5f64
- C’était ça la nouvelle vague, la politique des auteurs, pas les auteurs, les œuvres.
- Votre ami a raison, mademoiselle, d’abord les œuvres, les hommes ensuite.
Discuter autour de ses films, on peut toujours essayer : https://spectresducinema.1fr1.net/conversations-autour-des-films-f1/ii-notre-musique-retrouvailles-t98.htm?sid=8f4cc9d2a8575f10b5c23eb6ecde5f64
Invité- Invité
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Dans la première partie du film je crois, Godard dit, comme si c'était quelque chose d'assez important, qu'il n'a jamais couché avec une femme avant 22 ans (?; je ne sais plus trop si c'est l'âge exact, mais c'est dans ces eaux là). Voilà c'est peut-être l'occasion de discuter de la femme dans les films de Godard (femmes-objets, femmes-sujets, femmes-sujets sur la femme-objet, misogyne JLG?) même si ce sont des questions qui me semblent on ne peut plus éloignées de Notre musique dont je n'ai qu'un très vague souvenir et que je tâcherai de revoir pour essayer de participer à la discussion.
Et puis il y a le passage où l'on voit en petit des extraits de Vrai faux passeport. Le film a l'air intéressant, et plus proche, déjà dans le temps, de Notre musique. Cependant j'ai trouvé dommage que Godard et son interviewer (je ne sais plus qui c'est à ce moment là) ne reviennent pas plus longuement sur le choix des bonus/malus. Des fois, "ça saute aux yeux", et c'est sûrement l'objectif du film, mais il y a d'autres attributions que je trouve plus obscures, voire arbitraires. (Par exemple le malus accordé à la scène du film Elia Suleiman, Intervention divine.)
Est-ce que Vrai faux passeport serait visible sur Internet ? Ou quelque part...
Et puis il y a le passage où l'on voit en petit des extraits de Vrai faux passeport. Le film a l'air intéressant, et plus proche, déjà dans le temps, de Notre musique. Cependant j'ai trouvé dommage que Godard et son interviewer (je ne sais plus qui c'est à ce moment là) ne reviennent pas plus longuement sur le choix des bonus/malus. Des fois, "ça saute aux yeux", et c'est sûrement l'objectif du film, mais il y a d'autres attributions que je trouve plus obscures, voire arbitraires. (Par exemple le malus accordé à la scène du film Elia Suleiman, Intervention divine.)
Est-ce que Vrai faux passeport serait visible sur Internet ? Ou quelque part...
Leurtillois- Messages : 131
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Leurtillois a écrit:
Et puis il y a le passage où l'on voit en petit des extraits de Vrai faux passeport. Le film a l'air intéressant, et plus proche, déjà dans le temps, de Notre musique. Cependant j'ai trouvé dommage que Godard et son interviewer (je ne sais plus qui c'est à ce moment là) ne reviennent pas plus longuement sur le choix des bonus/malus. Des fois, "ça saute aux yeux", et c'est sûrement l'objectif du film, mais il y a d'autres attributions que je trouve plus obscures, voire arbitraires. (Par exemple le malus accordé à la scène du film Elia Suleiman, Intervention divine.)
Est-ce que Vrai faux passeport serait visible sur Internet ? Ou quelque part...
J'ai aussi cherché longtemps ce film mais je ne crois pas qu'il soit disponible actuellement où que se soit. Il pourrait avoir été filmé par quelqu'un lors de l'expo puis mis sur le net mais apparemment non. Chaque malus s'accompagnait d'un bonus si mes souvenirs sont bons, qui devait donner des indices sur les attributions, l'un n'allant pas sans l'autre..le film partait ensuite vers autre chose que ce type d'attribution..souvenirs vagues. Je me souviens du malus pour une scène de "Showgirl" de Verhoven aussi..
Invité- Invité
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Hello Leurtillois,
ah mais moi je suis d'accord avec toi, cette idée que Godard serait hermétique, aurait une pensée dure à comprendre, il faut la dépasser. Ni plus ni moins que quelqu'un qui pense, et c'est une pensée avec laquelle il faut juste se battre et travailler. Mais tu le dis toi-même, le film ne le montre ni plus ni moins hermétique que d'habitude, il ne montre que Godard tel qu'on le pense tous, aphoristique, un peu obscur, qui ne développe pas ce qu'il dit etc. Seule exception, en effet, Labarthe, mais sans doute car ils sont potes, et complices, ce qui n'est pas du tout le cas avec Narboni, ou Païni. Bon, moi je dis juste que le film utilise le Godard mythique, hermétique donc, pour faire de la pub à tous ceux qui y ont participé, c'est tout... Je ne dis pas que Godard est compliqué à comprendre...
ah mais moi je suis d'accord avec toi, cette idée que Godard serait hermétique, aurait une pensée dure à comprendre, il faut la dépasser. Ni plus ni moins que quelqu'un qui pense, et c'est une pensée avec laquelle il faut juste se battre et travailler. Mais tu le dis toi-même, le film ne le montre ni plus ni moins hermétique que d'habitude, il ne montre que Godard tel qu'on le pense tous, aphoristique, un peu obscur, qui ne développe pas ce qu'il dit etc. Seule exception, en effet, Labarthe, mais sans doute car ils sont potes, et complices, ce qui n'est pas du tout le cas avec Narboni, ou Païni. Bon, moi je dis juste que le film utilise le Godard mythique, hermétique donc, pour faire de la pub à tous ceux qui y ont participé, c'est tout... Je ne dis pas que Godard est compliqué à comprendre...
adeline- Messages : 3000
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Héhé, je vois qu'on a un peu la même expérience de projection ^^
Je suis moi même très peu "parisien" et n'y connais rien au milieu cinéphile (Dieu m'en garde d'ailleurs), j'avoue même ne jamais avoir lu les Cahiers du cinoche sauf ponctuellement, du coup je ne savais pas du tout qui sont les autres personnes présentes dans les film (à deux trois près). Ça ne m'a pas spécialement gêné, sans doute car je possède tout de même un bagage minimum sur l'oeuvre de Godard et ses positions (limité tout de même, à priori vous êtes beaucoup plus pointus que moi sur le sujet).
C'est vrai alors que, du coup, le film est un peu le cul entre deux chaises : transmettre le contenu des discussions et "aller au delà", notamment dans l'intimité de JLG, ce qui aurait demandé plus de mise en scène.
La reconnaissance, Godard l'a. Seulement, éternel insatisfait, il veut le beurre et l'argent du beurre : il voudrait que ses films soient très connus, mais le succès le fatigue, il voudrait la reconnaissance de ses pairs, mais voudrait rester hors-système,... (je connais ça, je fonctionne un peu pareil... j'espère juste qu'à 75 ans j'aurais fait le point là dessus !).
Comme vous le savez sans doute, mon dada c'est le cinéma japonais et coréen, et c'est étonnant la manière avec laquelle les cinéastes de ces deux pays se réfèrent facilement à Godard (à la NV française en général, c'est vrai), et c'est sans doute le cas ailleurs.
Je suis moi même très peu "parisien" et n'y connais rien au milieu cinéphile (Dieu m'en garde d'ailleurs), j'avoue même ne jamais avoir lu les Cahiers du cinoche sauf ponctuellement, du coup je ne savais pas du tout qui sont les autres personnes présentes dans les film (à deux trois près). Ça ne m'a pas spécialement gêné, sans doute car je possède tout de même un bagage minimum sur l'oeuvre de Godard et ses positions (limité tout de même, à priori vous êtes beaucoup plus pointus que moi sur le sujet).
Comme Largo, cela ne m'a pas dérangé, étant venu pour une discussion. D'ailleurs, je m'attendais à une série d'entretiens en plans fixes !Adeline a écrit:Par contre, j’ai été outrée du film en tant que tel, puisque je crois vraiment qu’il n’existe pas. C’est-à-dire qu’outre les mots et la présence de Godard, il n’y a rien.
C'est vrai alors que, du coup, le film est un peu le cul entre deux chaises : transmettre le contenu des discussions et "aller au delà", notamment dans l'intimité de JLG, ce qui aurait demandé plus de mise en scène.
Dans le fond je pense la phrase juste, mais les mots sont maladroits (c'est tiré d'un entretien, c'est peu être plus moins sortie tout seul, succombant à la tentation du "bon mot"). C'est beaucoup plus clair lorsqu'il parle de la méconnaissance de son oeuvre, constamment ramenée à l'époque de la nouvelle vague.Leurtillois a écrit:"Je suis connu mais pas reconnu et ça me rend triste"
Il se plaint que beaucoup connaissent son nom et non pas ses oeuvres; en effet il y a quelque chose d'assez juste : à la séance au Reflet, et à la Filmothèque (où 24 films de JLG sont en ce moment en programmation) on sent que beaucoup de monde est là pour le nom, pour voir un Godard, pour montrer qu'on aime Godard ; cela est vraiment très palpable dans les salles.
Mais cette phrase me semble néanmoins assez éloignée de la vérité.
Il serait intéressant de lancer une discussion autour de cette déclaration qui reste, même fausse, assez expressive de l'état d'esprit du personnage.
La reconnaissance, Godard l'a. Seulement, éternel insatisfait, il veut le beurre et l'argent du beurre : il voudrait que ses films soient très connus, mais le succès le fatigue, il voudrait la reconnaissance de ses pairs, mais voudrait rester hors-système,... (je connais ça, je fonctionne un peu pareil... j'espère juste qu'à 75 ans j'aurais fait le point là dessus !).
Comme vous le savez sans doute, mon dada c'est le cinéma japonais et coréen, et c'est étonnant la manière avec laquelle les cinéastes de ces deux pays se réfèrent facilement à Godard (à la NV française en général, c'est vrai), et c'est sans doute le cas ailleurs.
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Des vidéos de discussions après film ici.
Je sais pas pourquoi tout ce tintouin autour du film donne l'impression d'une grande tournée d'embaumement de Godard, d'enterrement avant l'heure, avec de vieux intellos qui tirent la gueule et y vont de leur "godardien". Malsain. On parle déjà de Godard au passé, et tout... Danièle Huillet n'a pas eu cette "chance"... pourtant son nouveau film sort bientôt, "Socialisme", peut-être qu'on serre les fesses à "gauche".
Je sais pas pourquoi tout ce tintouin autour du film donne l'impression d'une grande tournée d'embaumement de Godard, d'enterrement avant l'heure, avec de vieux intellos qui tirent la gueule et y vont de leur "godardien". Malsain. On parle déjà de Godard au passé, et tout... Danièle Huillet n'a pas eu cette "chance"... pourtant son nouveau film sort bientôt, "Socialisme", peut-être qu'on serre les fesses à "gauche".
Invité- Invité
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Ce qui est malsain je trouve c'est de considérer Godard comme un penseur. Est-ce que Godard a une "pensée" ? Et même plusieurs, je ne pense pas.
Je dis peut-être quelque chose d'idiot, à la façon de ceux qui disent de Nietzsche qu'il est un polémiste et non un philosophe...
JLG a des idées, des images, et quand ils les confrontent intuitivement, il en sort souvent des films magnifiques, visionnaires, etc.
Mais Godard, un intellectuel ?
Ces gens-là, après les films, ils me font penser à des professeurs de français s'acharnant sur un poème de Rimbaud, pour préparer le bac.
Je dis peut-être quelque chose d'idiot, à la façon de ceux qui disent de Nietzsche qu'il est un polémiste et non un philosophe...
JLG a des idées, des images, et quand ils les confrontent intuitivement, il en sort souvent des films magnifiques, visionnaires, etc.
Mais Godard, un intellectuel ?
Ces gens-là, après les films, ils me font penser à des professeurs de français s'acharnant sur un poème de Rimbaud, pour préparer le bac.
Leurtillois- Messages : 131
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Non, pas du tout.Leurtillois a écrit:Je dis peut-être quelque chose d'idiot
Godard est beaucoup trop dispersé et foisonnant (plein d'idées qu'il balance un peu comme ça, pour voir lesquelles retombent ou restent en l'air) pour être un intellectuel. D'ailleurs, dès que dans ses films il se met à se comporter en intello (dans Notre Musique par exemple) je décroche tellement la moitié c'est port'nawak.
Godard est surtout un bonhomme doué d'une vraie intuition pour la manipulation des images, une spontanéité et une sensibilité aussi, plus que quelqu'un de réfléchi.
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Godard n'est pas un intellectuel; c'est évident; le cinéma intellectuel, c'est le cinéma hollywoodien, les super productions, etc.
Borges- Messages : 6044
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Il dit qu'il n'aime pas les intellectuels mais il cite Bergson à la volée. C'est un type complet, un tennisman aussi beaucoup.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
balthazar claes a écrit:Il dit qu'il n'aime pas les intellectuels mais il cite Bergson à la volée. C'est un type complet, un tennisman aussi beaucoup.
Oui, mais n'oublions pas que Bergson c'est aussi un des grands critiques de l'organe des intellectuels, l'intellect, l'intelligence... etc.
Borges- Messages : 6044
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
Le cerveau n'est qu'une image plus épaisse que les autres, voilà.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
balthazar claes a écrit:Le cerveau n'est qu'une image plus épaisse que les autres, voilà.
?
Le cerveau, c'est pas l'intellect, l'intelligence...
Borges- Messages : 6044
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
?
Le cerveau, c'est pas l'intellect, l'intelligence...
Oui, sans doute. C'est toujours comme ça que j'ai lu le premier commentaire sur Bergson : il n'y a que des images qui agissent les unes sur les autres, et certaines ont le privilège de produire une réaction... différée.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Morceaux de conversation avec JLG - Alain Fleischer
JM a écrit:Des vidéos de discussions après film ici.
Alors, vous avez vu la dernière, avec Toubiana et Tessé ? Elle est bien bonne, la dernière.
Invité- Invité
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