Les films de train
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Les films de train
j'ai vu les deux films faits en hommage à ozu plus ou moins pour le centenaire et c'est fou comme l'utilisation des trains - Ozu évidemment - différent dans les deux films. Dans 35 Rhums le train n'est que ligne droite, destin inéluctable en partance pour Diborowska comme chantait Ribeiro, métaphoriquement c'est appuyé on comprend la destination non dite de ce train l'hiver.
Dans Café Lumière de HHH c'est une saison plus souriante, et les trains sont tout en courbe, toute en rondeur quand il arrivent à une gare. Ils font aussi l'objet de la passion du libraire pour reproduire sur l'ordinateur de façon ludique la toile tisseé par les trains dans Tokyo.
Un Ozu plein d'empathie contre un Ozu de douleur.
Dans Café Lumière de HHH c'est une saison plus souriante, et les trains sont tout en courbe, toute en rondeur quand il arrivent à une gare. Ils font aussi l'objet de la passion du libraire pour reproduire sur l'ordinateur de façon ludique la toile tisseé par les trains dans Tokyo.
Un Ozu plein d'empathie contre un Ozu de douleur.
Invité- Invité
Re: Les films de train
Presque tous les films d'Ozu contiennent des scènes de trains (en tout cas les parlants, je n'ai pas vu tous les muets et comme la plupart son perdus à jamais...)
Mais, comme tu l'as dis, c'est amené de plusieurs manières différentes. Il y a la ligne droite, le chemin inéluctable des personnages qui "tracent des lignes", comme dirait Deleuze, et les détours et courbures de l'univers.
Il y a une magnifique séquence, dans "Il était un père", dans laquelle les écoliers discutent en étant alignés sur un mur, ou quelque chose comme cela. A un moment, un long train apparaît et disparait du champ. Il rappelle aux écoliers le fait qu'ils sont loin de leurs foyers, qu'ils s'ennuient terriblement. Du coup, la nostalgie apparait dans la conversation, ils se plaignent.
Le film se clôt par une autre scène de train, faisant des contours celui-là, dans laquelle je fils avoue à sa femme s'être réconcilié avec son père. Comme s'il n'y avait que dans les trains dans lesquels les héros d'Ozu ne prenaient vraiment conscience de leurs "lignes", et en croisent d'autres un peu à la manière des aiguillages. Dans certains westerns et films US (dont Ozu rafolait, lui qui s'auto-proclamait le plus américain des réalisateurs japonais), les trains c'est effectivement la jonction. On relie l'Est et l'Ouest, toute cette aventure de l'Union Pacific. L'ensemble du pays et la communauté enfin relié.
Dans "Histoire d'herbes flottantes" (celui de 1934, je n'ai plus trop de souvenir de la version de 1959), le film s'ouvre et se clôt par une scène de gare également.
Je disais à Erwan, pour rire, que le cinéma c'était l'éternelle répétition du train de la Ciotat.
Mais, comme tu l'as dis, c'est amené de plusieurs manières différentes. Il y a la ligne droite, le chemin inéluctable des personnages qui "tracent des lignes", comme dirait Deleuze, et les détours et courbures de l'univers.
Il y a une magnifique séquence, dans "Il était un père", dans laquelle les écoliers discutent en étant alignés sur un mur, ou quelque chose comme cela. A un moment, un long train apparaît et disparait du champ. Il rappelle aux écoliers le fait qu'ils sont loin de leurs foyers, qu'ils s'ennuient terriblement. Du coup, la nostalgie apparait dans la conversation, ils se plaignent.
Le film se clôt par une autre scène de train, faisant des contours celui-là, dans laquelle je fils avoue à sa femme s'être réconcilié avec son père. Comme s'il n'y avait que dans les trains dans lesquels les héros d'Ozu ne prenaient vraiment conscience de leurs "lignes", et en croisent d'autres un peu à la manière des aiguillages. Dans certains westerns et films US (dont Ozu rafolait, lui qui s'auto-proclamait le plus américain des réalisateurs japonais), les trains c'est effectivement la jonction. On relie l'Est et l'Ouest, toute cette aventure de l'Union Pacific. L'ensemble du pays et la communauté enfin relié.
Dans "Histoire d'herbes flottantes" (celui de 1934, je n'ai plus trop de souvenir de la version de 1959), le film s'ouvre et se clôt par une scène de gare également.
Je disais à Erwan, pour rire, que le cinéma c'était l'éternelle répétition du train de la Ciotat.
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
Re: Les films de train
évidemment film de train on pense Lantier et sa Lison ... mais on peut aussi penser à Laughton faisant arriver Powell par un plan frontal de locomotive crachant une fumée de tous les diables : il émerge de cette machine infernale mue par le dieu des enfers - ce plan est d'ailleurs emprunté à Hitchcock qui en 1943 annonce l'arrivée lourde de menaces de joseph Cotten, dans L'Ombre d'un doute.
Un film d'Ozu commence carrément dans une gare : c'est Fleur d'équinoxe. On ne reverra plus jamais après après les deux employés de gare qui ne sont là que pour annoncer sur un ton assez badin le thème du film qui chez Ozu est de toute façon l'implosion de la famille.
Un film d'Ozu commence carrément dans une gare : c'est Fleur d'équinoxe. On ne reverra plus jamais après après les deux employés de gare qui ne sont là que pour annoncer sur un ton assez badin le thème du film qui chez Ozu est de toute façon l'implosion de la famille.
Invité- Invité
Re: Les films de train
Dans "Shadow Of A Doubt", Cotten finira également écrasé par un train. Ce plan de locomotive est effectivement terrifiant, la fumée obscurcissant le ciel d'un noir fatal.
Tout "Johnny Guitar" tourne autour du chemin de fer également, sauf qu'il est fantôme. Les propriétaires terriens se battant pour que les rails ne recouvrent pas leur prairie et, au final, pour que la ville reste déserte ; coupée du reste des USA.
Il y a d'ailleurs une maquette de locomotive derrière le comptoir du Saloon, reflétant les rêves de Crawford et l'éternelle fuite de Hayden.
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
Re: Les films de train
Dr. Apfelgluck a écrit:Presque tous les films d'Ozu contiennent des scènes de trains (en tout cas les parlants, je n'ai pas vu tous les muets et comme la plupart son perdus à jamais...)
Mais, comme tu l'as dis, c'est amené de plusieurs manières différentes. Il y a la ligne droite, le chemin inéluctable des personnages qui "tracent des lignes", comme dirait Deleuze, et les détours et courbures de l'univers.
Il y a une magnifique séquence, dans "Il était un père", dans laquelle les écoliers discutent en étant alignés sur un mur, ou quelque chose comme cela. A un moment, un long train apparaît et disparait du champ. Il rappelle aux écoliers le fait qu'ils sont loin de leurs foyers, qu'ils s'ennuient terriblement. Du coup, la nostalgie apparait dans la conversation, ils se plaignent.
Le film se clôt par une autre scène de train, faisant des contours celui-là, dans laquelle je fils avoue à sa femme s'être réconcilié avec son père. Comme s'il n'y avait que dans les trains dans lesquels les héros d'Ozu ne prenaient vraiment conscience de leurs "lignes", et en croisent d'autres un peu à la manière des aiguillages. Dans certains westerns et films US (dont Ozu rafolait, lui qui s'auto-proclamait le plus américain des réalisateurs japonais), les trains c'est effectivement la jonction. On relie l'Est et l'Ouest, toute cette aventure de l'Union Pacific. L'ensemble du pays et la communauté enfin relié.
Dans "Histoire d'herbes flottantes" (celui de 1934, je n'ai plus trop de souvenir de la version de 1959), le film s'ouvre et se clôt par une scène de gare également.
Je disais à Erwan, pour rire, que le cinéma c'était l'éternelle répétition du train de la Ciotat.
Dans Gosses de Tokyo en tout cas, toutes les interactions entre les enfants ont lieu le long des rails mais je crois me souvenir que l'on ne voit jamais le train passer.
Les gamins pour rentrer suivent les rails, marchent dessus, en font une frontière.
DB- Messages : 1528
Re: Les films de train
Pour une utilisation plus joyeuse du train chez Hitchcock que dans l'Ombre d'un doute, il y a évidemment la plan coït du train qui rentre dans le tunnel à la fin de la Mort aux trousses.
Mon film de train préféré: Le Grand attentat d'Anthony Mann, avec un bon remake signé Peter Hyams, Le Seul témoin.
Mon film de train préféré: Le Grand attentat d'Anthony Mann, avec un bon remake signé Peter Hyams, Le Seul témoin.
Sibelius- Messages : 102
Re: Les films de train
Presque. Sans rire. Il suffit juste d'y ajouter La sortie de l'usine Lumière. Les deux combinés, c'est la corne d'abondance. Tout ce qu'il faut pour durer des siècles (du Mécano de la General à Massacre à la Tronçonneuse en passant par La Bête Humaine et Fitzcarraldo).Dr. Apfelgluck a écrit:Je disais à Erwan, pour rire, que le cinéma c'était l'éternelle répétition du train de la Ciotat.
Bête humaine bis, parce que ça me vient en tête : dans ce grand film de train, il y a aussi une étonnante figuration du coït, moins souvent évoquée que l'hitchcockienne (du moins, je l'ai découverte il y a peu, sans jamais en avoir entendu parler), bien que (parce que ?) plus troublante dans sa rudesse, celle d'un tuyau crachant de l'eau de pluie dans une barrique.Sibelius a écrit:il y a évidemment la plan coït du train qui rentre dans le tunnel à la fin de la Mort aux trousses.
Sinon, grand film de train, La Bête humaine, parce que Lantier en homme-train, machine-monstre hagarde, filant les rails (Une sortie de l'usine Ciotat ?).
Et l'ouverture de Ghosts of Mars de Carpenter : un train et l'espace du cadre, successions de mouvements, aux limites, à travers, etc.
lucane- Messages : 21
Re: Les films de train
DB a écrit:
Dans Gosses de Tokyo en tout cas, toutes les interactions entre les enfants ont lieu le long des rails mais je crois me souvenir que l'on ne voit jamais le train passer.
Ca vaut mieux pour eux duchmoll
Invité- Invité
Re: Les films de train
Le cercle rouge est un film de train et quel est le film de Godard dans lequel on voit ce plan hyper célèbre d'une main menottée en contre-jour de la vitre d'un train ?
Invité- Invité
Re: Les films de train
Je vais radoter mais non, vous n'y couperez pas:
Cest le métro, là, mais le métro c'est une sorte de train, et la station de métro une sorte de gare, non? Ah si:
Cest le métro, là, mais le métro c'est une sorte de train, et la station de métro une sorte de gare, non? Ah si:
Invité- Invité
Re: Les films de train
La plus grande scène de train pour moi c'est Laurence Badie qui raconte son dimanche dans "la Guerre est Finie"
Le dernier Resnais est aussi travaillé par les trains (le quai de gare envoie à la fois à la mort individuelle, et à celle collective de la seconde guerre mondiale, qui demande une réponse politique et esthétique que le film essaye de porter, d'enraciner). Cette double articulation est aussi dans la Guerre est Finie.
Godard semble répondre à Resnais en plaçant les discussions les plus explicite du statut de cette réponse dans des trains ("la Chinoise" mais aussi "Soigne ta Droite" où il s'auto-cite. Sa phrase "avec les Communistes j'irais jusqu'à la mort, mais je ne ferai pas un pas de plus" se substitue à la position de Wiamzeski qui explose et en même temps devient une praxis dans le même paysage 19 ans avant).
Dans le Silence de Bergman, la guerre est vue d'un train...dans un "Soir à Train" (avec Montand comme "la Guerre est Finie" tient) c'est la Mort; l'Histoire avec sa grande Hache et la scission linguistique de l'Université de Louvain (sic).
Beaucoup de trains chez Tourneur aussi ("Berlin Express" là aussi renvoie à la guerre, mais aussi Experiment Perilous).
Le début de Singularité d'une Jeune Fille Blonde de de Oliveira
La fin de Sylvia Scarlett...(les deux scènes se répondent un peu d'ailleurs, à la fois dans la situation amoureuse et dans la position du brassage social par rapport à l'intrigue, que de Oliveira quitte, et que Cukor place au contraire au delà- de son récit)
La Bande des 4 de Rivette me semble un peu prétexte pour filmer la gare RER de Montfermeil (je crois) il y a une belle scène entre Laurence Côte et Benoît Régent sur ce quai de gare pile au milieu du film.
Et la scène hallucinante des Petites Marguerites de Věra Chytilová.
Sinon des trucs comme Darjeeling Limited ou le Chéreau sur l'enterrement à Limoges (deux films pour le coup mortifères et défendant à fond l'appartenance à la bourgeoisie comme une idéologie, là pour le coup les casseroles que l'on essaye d'accrocher à Resnais sont méritées).
Il y a la fin de Japon de Reygadas aussi (le début est mieux, mais c'est des voitures)
Il y a un dessin marrant de Chris Ware avec deux super-héros attachés à des rails aui n'arrivent pas à se détacher quand le train passe...
Le dernier Resnais est aussi travaillé par les trains (le quai de gare envoie à la fois à la mort individuelle, et à celle collective de la seconde guerre mondiale, qui demande une réponse politique et esthétique que le film essaye de porter, d'enraciner). Cette double articulation est aussi dans la Guerre est Finie.
Godard semble répondre à Resnais en plaçant les discussions les plus explicite du statut de cette réponse dans des trains ("la Chinoise" mais aussi "Soigne ta Droite" où il s'auto-cite. Sa phrase "avec les Communistes j'irais jusqu'à la mort, mais je ne ferai pas un pas de plus" se substitue à la position de Wiamzeski qui explose et en même temps devient une praxis dans le même paysage 19 ans avant).
Dans le Silence de Bergman, la guerre est vue d'un train...dans un "Soir à Train" (avec Montand comme "la Guerre est Finie" tient) c'est la Mort; l'Histoire avec sa grande Hache et la scission linguistique de l'Université de Louvain (sic).
Beaucoup de trains chez Tourneur aussi ("Berlin Express" là aussi renvoie à la guerre, mais aussi Experiment Perilous).
Le début de Singularité d'une Jeune Fille Blonde de de Oliveira
La fin de Sylvia Scarlett...(les deux scènes se répondent un peu d'ailleurs, à la fois dans la situation amoureuse et dans la position du brassage social par rapport à l'intrigue, que de Oliveira quitte, et que Cukor place au contraire au delà- de son récit)
La Bande des 4 de Rivette me semble un peu prétexte pour filmer la gare RER de Montfermeil (je crois) il y a une belle scène entre Laurence Côte et Benoît Régent sur ce quai de gare pile au milieu du film.
Et la scène hallucinante des Petites Marguerites de Věra Chytilová.
Sinon des trucs comme Darjeeling Limited ou le Chéreau sur l'enterrement à Limoges (deux films pour le coup mortifères et défendant à fond l'appartenance à la bourgeoisie comme une idéologie, là pour le coup les casseroles que l'on essaye d'accrocher à Resnais sont méritées).
Il y a la fin de Japon de Reygadas aussi (le début est mieux, mais c'est des voitures)
Il y a un dessin marrant de Chris Ware avec deux super-héros attachés à des rails aui n'arrivent pas à se détacher quand le train passe...
Dernière édition par Tony le Mort le Dim 16 Déc 2012 - 16:02, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: Les films de train
slimfast a écrit:Le cercle rouge est un film de train et quel est le film de Godard dans lequel on voit ce plan hyper célèbre d'une main menottée en contre-jour de la vitre d'un train ?
Chez Godard, il y a également la célèbre séquence semi-improvisée du train de banlieue entre Anne Wiazemsky et Francis Jeanson dans "La Chinoise".
Il y a également "Train de nuit" de Jerzy Kawalerowicz qui trace ses lignes dans une Pologne inexistante, plate (on ne voit que des champs labouré ou dévasté par les fenêtres lors du voyage).
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
Re: Les films de train
slimfast a écrit:DB a écrit:
Dans Gosses de Tokyo en tout cas, toutes les interactions entre les enfants ont lieu le long des rails mais je crois me souvenir que l'on ne voit jamais le train passer.
Ca vaut mieux pour eux duchmoll
C'est d'une grande clairvoyance et très juste, merci slimfast
DB- Messages : 1528
Re: Les films de train
dans le train ou les engins, ceux de 2001 par exemple, se duplique une des caractéristique du cinéma : la vitesse - du défilement de la pellicule - et l'immobilité - du sujet.
danger : ralentir !
danger : ralentir !
Invité- Invité
Re: Les films de train
Le train dans le monde du western pourrait faire l'objet d'un ouvrage complet avec le rôle essentiel qu'il a pu jouer dans la découverte de l'Ouest: Pacific express (De Mille), séquence célèbre de L'Homme de l'ouest avec le personnage de Gary Cooper qui prend peur à l'arrivée du train en gare, etc., etc.
Leone a essayé de résumer tout ça dans Il était une fois dans l'ouest avec le rôle dévolu à la construction de la voie ferrée, et le personnage de l'handicapé qui vit dans son train où il ne cesse de fantasmer sur l'océan qu'il voudrait gagner. Il n'y parviendra pas.
Leone a essayé de résumer tout ça dans Il était une fois dans l'ouest avec le rôle dévolu à la construction de la voie ferrée, et le personnage de l'handicapé qui vit dans son train où il ne cesse de fantasmer sur l'océan qu'il voudrait gagner. Il n'y parviendra pas.
Sibelius- Messages : 102
Re: Les films de train
au grand café en 1895 à la première séance de cinéma gratuite, sur invitation, les gens ont bien vu le mouvement de ce film d'action mais ils n'ont pas vu l'immobilité de l'appareil de prise de vue.slimfast a écrit:dans le train ou les engins, ceux de 2001 par exemple, se duplique une des caractéristique du cinéma : la vitesse - du défilement de la pellicule - et l'immobilité - du sujet.
danger : ralentir !
comme fait culturel c'est très intéressant.
Invité- Invité
Re: Les films de train
Un flic aussi.slimfast a écrit:Le cercle rouge est un film de train
Shanghai Express et Devil is a woman (de "Our train ran into an avalanche" jusqu'au finale)
Et, en parlant de train sous la neige :
Une chose qui travaille : de La Bête humaine à Dodes' ka-den, en passant par Keaton (la scène merveilleuse du General où, assis sur la bielle, son corps se lie au mouvement de la machine) : l'homme qui se fait train.
Oui, ça se discute pas.Baudouin II de Barvaux a écrit:mais le métro c'est une sorte de train, et la station de métro une sorte de gare, non?
De la fin de Collateral (attention, mega-spoiler) :
... au début de Suicide Club :
lucane- Messages : 21
Re: Les films de train
Dr. Apfelgluck a écrit:Presque tous les films d'Ozu contiennent des scènes de trains (en tout cas les parlants, je n'ai pas vu tous les muets et comme la plupart son perdus à jamais...)
La figue du silence - et on la retrouve dans ce merveilleux film hommage de Hou Hsiao-Hsien à Ozu, Café Lumière, qui est aussi une commande du studio Shochiku - est également un élément prépondérant du cinéma d'Ozu.
Dans café lumière un silence se fait à deux reprises toutes aussi lourdes de sens.
La première fois quand Koyo, la jeune femme qui fait des allers retours entre Tokyo et Taiwan annonce annonce à son père et sa belle mère qu'elle est enceinte mais n'a aucune intention d'épouser le père de l'enfant. A ce moment là son propre père se détourne d'elle et reste figé dans le mutisme. Selon HHH c'est l'acteur qui aurait conçu de lui-même cette réaction.
La deuxième fois c'est tout à la fin du film quand Yoko et son ami Hajime, dont on ignore quelle relation ils entretiennent, ils ont l'air très attachés l'un à l'autre, se retrouvent sur le quai d'une gare, en silence car Hajime à ce moment-là capte les sons réels pour sa vidéo d'animation sur les trains.
Le film se termine ainsi sur le silence et l'indécision.
Invité- Invité
Re: Les films de train
slimfast a écrit:dans le train ou les engins, ceux de 2001 par exemple, se duplique une des caractéristique du cinéma : la vitesse - du défilement de la pellicule - et l'immobilité - du sujet.
danger : ralentir !
C'est bien dit, mais il y des films qui justement déjouent cela.
"La guerre est Finie" encore, où les personnages sont en sécurité dans le mouvement, alors que le point fixe et la reconnaissance de leur personnalité au contraire les menacent. C'est aussi un film de transition chez Resnais, où l'intérêt pour l'indétermination de l'identité remplace peu à peu le point de vue sur l'histoire et la politique comme entreprise transfigurant l'homme.
Et justement l'habitacle des voitures, des trains, sont les endroits où le sujet peut peser consciemment les enjeux de cette substitution (le superbe flash-forward où Montand essaye de mettre un visage sur la fille de l'homme dont il a usurpé l'identité, qui l'a sauvé, part d'une rêverie sur une passagère du train).
Ce qui est intéressant, c'est que les scènes de voitures de "la Guerre est Finie" rappellent beaucoup celles de "Close-Up" de Kiarostami, et même pour la partie en couple avec Ingrid Thulin, celles de "Copie Conforme". Ce sont finalement deux films de captation d'identité, où l'imposture donne un point de vue éthique plus profond sur le réel que la vérité (Montand dans le film: "pour une fois que la vérité sert à quelque chose").
Chez Kiarostami il y a aussi l'inversion de ton postulat.
Mais c'est vrai que la machine est un enjeu important: comme le manège de "Coeur Fidèle" d'Epstein, au centre du film, peut très bien être décrit de la manière dont tu le fais: mais cette vitesse est aussi cadre limité où les amants se trouvent, pas une menace en tant que telle.
sinon on a oublié le début de "Jour de Fête"...
et le monorail de la fin de Happy Together.
a propos de monorail Truffaut exploite bien le train Bertin dans "Fahrenheit 451", parvenant à faire croire à tout un réseau en Angleterre à partir de 20km de voie au fond du Loiret...
.
Si le métro compte, il y a la fin de "the King of New York"
Dernière édition par Tony le Mort le Dim 16 Déc 2012 - 16:01, édité 3 fois
Invité- Invité
Re: Les films de train
Damned ma mémoire m'a trahi, Truffaut n’utilise pas le Bertin, mais un autre prototype aussi localisé dans le Loiret, le SAFEGE (au contraire à roulement et suspendu):
Invité- Invité
Re: Les films de train
(et c'est une musique que j'adore depuis longtemps, comme tout ce que j'ai posté sur mon facebook quoi qu'on peut faire comme interprétations inverses des intentions de départs)
BK- Messages : 179
Re: Les films de train
Sinon: on a oublié Maine Océan de Rozier.
"Vous êtes des VRP?"
"Non, nous sommes des voyageurs comme vous, mais des voyageurs de la terre"
Ceci dit si on reproche à Moullet d'être raciste et franchouillard (pointer les limites d'une image d'Epinal depuis son intérieur), à ce moment là Maine Océan est encore pire (mais c'est peut-être disqualifier une oeuvre en en faisant une lecture exclusivement symbolique avec bcp de mauvaise foi)
Bonnes fins d'années
"Vous êtes des VRP?"
"Non, nous sommes des voyageurs comme vous, mais des voyageurs de la terre"
Ceci dit si on reproche à Moullet d'être raciste et franchouillard (pointer les limites d'une image d'Epinal depuis son intérieur), à ce moment là Maine Océan est encore pire (mais c'est peut-être disqualifier une oeuvre en en faisant une lecture exclusivement symbolique avec bcp de mauvaise foi)
Bonnes fins d'années
Invité- Invité
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