Last Train Home (Lixin Fan 2009)
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Last Train Home (Lixin Fan 2009)
Ce documentaire a gagné le grand prix l'an dernier au festival international du documentaire d'Amsterdam. Pendant le premier tiers je me suis dit que c'était de l'esbroufe. Il est monté n'importe comment, on passe d'un lieu à l'autre sans raison, on sent que c'est énormément mis en scène. Une première séquence m'a mis la puce à l'oreille, puis arrive la scène centrale du film, à la gare, un truc incroyable qui soudain scotche complètement.
C'est une histoire de famille toute bête, la révolte d'une ado, et les questions d'éducation de ses parents. Mais le contexte est très particulier : les parents sont des travailleurs migrants, comme il y en a des millions en Chine (130 millions nous dit un carton au début du film). Ils sont partis travailler dans un atelier de couture dans une ville à 2100 km de leur village alors que leur fille aînée avait quelques mois. Pendant seize ans, ils ne sont revenus que pour le Nouvel An chinois, et ce sont les grands-parents qui ont élevé les deux enfants. Entre temps le grand-père est mort. Le film se passe sur trois ans, de 2006 à 2008. On accompagne un premier retour des parents pour le Nouvel An : bataille pour obtenir des billets de train, peur de ne pas en avoir à temps, deux jours de train et le rush à la gare avec des dizaines de milliers d'autres personnes surchargées de bagages, un bus, un bateau. Les retrouvailles avec les enfants cèdent la place à la pression incroyable exercée par les parents : il faut que les gamins soient les meilleurs en classe, puisque les parents se sacrifient pour eux. Peu après, l'aînée des enfants, Qin, décide de quitter la campagne et se retrouve elle aussi à travailler dans un atelier de couture. Le deuxième trajets vers le village pour le deuxième Nouvel An est le morceau de bravoure du film. Des dégâts sur les lignes de train ont perturbé tout le réseau, et les milliers de travailleurs qui veulent rentrer chez eux attendent à la gare, durant une semaine, encadrés, compressés, tenaillés par des cordons de policiers et de soldats. Et le réalisateur est pris dans cette masse humaine incroyable, il tient et filme avec aplomb. Le Nouvel An est une catastrophe pour Qin et sa famille. Exaspérée par ses parents, elle insulte son père, ils se battent, la scène est filmée en plan séquence par une caméra dépassée par ce qu'elle ne sait plus mettre en scène, Qin s'adresse au réalisateur en lui disant "vas-y, si tu veux le vrai moi, filme, là c'est moi", dévoilant tout le chiqué de la première partie du film.
Finalement, Qin devient serveuse en courte jupette à Shenzhen, et assiste épatée à l'ouverture des Jeux Olympiques en servant des tonnes de bières, alors que pour le dernier Nouvel An filmé, la mère de Qin décide de rentrer définitivement s'occuper de son deuxième enfant. Seul le père continuera à travailler en ville. La caméra regarde partir la mère dans le las train home, et repart avec le père dans la foule de la gare...
Formellement, le film est bizarroïde. Dans l'ensemble c'est assez bêtement filmé, des plans plutôt reportage télé. Certains magnifiques plans de la campagne du Sichuan, des trains traversant des montagnes. Et puis des surgissement de cinéma, quelques plans de temps à autres semblent miraculeux, sans parler de la scène à la gare. Beaucoup de scène sont plus de la fiction qu'autre chose, et sans intérêt aucun d'ailleurs. Le montage est une catastrophe la plupart du temps, aucune sensibilité dans les coupes, aucune sensibilité à l'image. Les scènes de travail dans les ateliers de couture sont d'une pauvreté incroyable.
Mais quelque chose de très fort sourd du film, qui doit venir du lien entre l'ampleur de ces migrations et l'histoire individuelle qui en dépend, que le film construit parfaitement.
On retrouve les mêmes thèmes que dans le film de Zhao Liang "Pétition", mais inversés. Déchirure entre une mère et sa fille (l'une car elle a retiré sa fille de l'école pour ne pas la quitter, l'autre car elle a quitté sa fille pour ne pas la retirer de l'école), relation entre une situation politico-économique qui dépasse les individus et son influence sur les gens normaux, impact des Jeux Olympiques, les migrations de la campagne vers la ville...
On retrouve des atmosphères à la AW et JZK.
C'est intéressant, car la question de la force du documentaire est posée par l'inanité des scènes qu'on sent mises en scène. Le documentaire ne trouve sa force que lorsque le réalisateur est confronté à une "réalité" qui dépasse ses capacités de mise en scène, ses dispositifs. Il a le grand mérite de tenir dans ces moments-là et de trouver la juste place qu'il n'a pas dans les autres moments.
adeline- Messages : 3000
Re: Last Train Home (Lixin Fan 2009)
Ce film fait justement partie des films chinois montés par Stephen (la monteuse de Rohmer). On mesure encore mieux l'aberration de sa remarque sur la différence entre les pseudo-fictions rohmeriennes et les pseudo-documentaires chinois...
Le texte ci-dessus est assez odieux.
Remarques absolument gratuites. Où est l'esbroufe au juste dans le premier tiers du film ? La raison du passage assez abrupt d'un lieu à un autre me paraît absolument claire : les parents vivent à 2000km des enfants, les uns à la ville, les autres à la campagne, le film travaille cet écart par des sauts répétés des uns aux autres et des points de convergence ardus (les fêtes de nouvel an), oh certes, sans doute pas avec le même raffinement et le même bon goût qu'un Costa. Enfin, existe-t-il une loi éthique interdisant la "mise en scène" dans le documentaire ? Il semble qu'il soit reproché au réalisateur de faire, d'une part trop de mise en scène, cad de ne pas laisser assez de liberté à son filmage, et de l'autre de ne pas assez soigner sa technique. C'est totalement absurde et contradictoire. Je pense pas qu'il existe bcp de réal de documentaires narratifs capables de faire des plans tirés au cordeau du premier coup, sans mise en scène, faisant des films composés seulement de plans tournés en directs et sublimes.
A l'opposé d'un film vraiment roublard comme "She, a chinese", la campagne que tout le monde veut quitter (car oui, on se rend bien compte dès le début que la fille n'aime pas l'endroit où elle vit, elle l'exprime simplement en restant fermée, et le réalisateur ne cherche jamais à le cacher ou à le maquiller différemment via une mise en scène que le texte fait passer pour trompeuse. Il n'y a qu'à voir la tête des gamins quand les parents reviennent la première fois et que passé le moment des cadeaux et des accolades ils commencent avec leurs laïus sur les études et la nécessité d'être les meilleurs) est filmée de manière admirable. Elle n'est pas d'emblée, contrairement au film de Xiao Luguo, montrée dégueulasse, pourrie et pleine de gens infects.
Encore un passage qui cherche à démolir le film totalement gratuitement. C'est "bêtement filmé" ? Ah bon, il s'agit vraiment de "bêtise" au sens commun du terme ? Une scène doit-elle toujours représenter "un intérêt" ? "Pauvreté incroyable des scènes dans les ateliers", ah bon, en quel honneur ? Suivant quel critère de richesse au juste ?
Et si, au lieu de jouer à retrouver des "thèmes" et des "atmosphères" d'autres cinéastes, on partageait juste et simplement, comme un témoignage, le quotidien de gens ordinaires ?
Le texte ci-dessus est assez odieux.
Pendant le premier tiers je me suis dit que c'était de l'esbroufe. Il est monté n'importe comment, on passe d'un lieu à l'autre sans raison, on sent que c'est énormément mis en scène.
Remarques absolument gratuites. Où est l'esbroufe au juste dans le premier tiers du film ? La raison du passage assez abrupt d'un lieu à un autre me paraît absolument claire : les parents vivent à 2000km des enfants, les uns à la ville, les autres à la campagne, le film travaille cet écart par des sauts répétés des uns aux autres et des points de convergence ardus (les fêtes de nouvel an), oh certes, sans doute pas avec le même raffinement et le même bon goût qu'un Costa. Enfin, existe-t-il une loi éthique interdisant la "mise en scène" dans le documentaire ? Il semble qu'il soit reproché au réalisateur de faire, d'une part trop de mise en scène, cad de ne pas laisser assez de liberté à son filmage, et de l'autre de ne pas assez soigner sa technique. C'est totalement absurde et contradictoire. Je pense pas qu'il existe bcp de réal de documentaires narratifs capables de faire des plans tirés au cordeau du premier coup, sans mise en scène, faisant des films composés seulement de plans tournés en directs et sublimes.
A l'opposé d'un film vraiment roublard comme "She, a chinese", la campagne que tout le monde veut quitter (car oui, on se rend bien compte dès le début que la fille n'aime pas l'endroit où elle vit, elle l'exprime simplement en restant fermée, et le réalisateur ne cherche jamais à le cacher ou à le maquiller différemment via une mise en scène que le texte fait passer pour trompeuse. Il n'y a qu'à voir la tête des gamins quand les parents reviennent la première fois et que passé le moment des cadeaux et des accolades ils commencent avec leurs laïus sur les études et la nécessité d'être les meilleurs) est filmée de manière admirable. Elle n'est pas d'emblée, contrairement au film de Xiao Luguo, montrée dégueulasse, pourrie et pleine de gens infects.
Formellement, le film est bizarroïde. Dans l'ensemble c'est assez bêtement filmé, des plans plutôt reportage télé. Certains magnifiques plans de la campagne du Sichuan, des trains traversant des montagnes. Et puis des surgissement de cinéma, quelques plans de temps à autres semblent miraculeux, sans parler de la scène à la gare. Beaucoup de scène sont plus de la fiction qu'autre chose, et sans intérêt aucun d'ailleurs. Le montage est une catastrophe la plupart du temps, aucune sensibilité dans les coupes, aucune sensibilité à l'image. Les scènes de travail dans les ateliers de couture sont d'une pauvreté incroyable.
Encore un passage qui cherche à démolir le film totalement gratuitement. C'est "bêtement filmé" ? Ah bon, il s'agit vraiment de "bêtise" au sens commun du terme ? Une scène doit-elle toujours représenter "un intérêt" ? "Pauvreté incroyable des scènes dans les ateliers", ah bon, en quel honneur ? Suivant quel critère de richesse au juste ?
On retrouve les mêmes thèmes que dans le film de Zhao Liang "Pétition", mais inversés. Déchirure entre une mère et sa fille (l'une car elle a retiré sa fille de l'école pour ne pas la quitter, l'autre car elle a quitté sa fille pour ne pas la retirer de l'école), relation entre une situation politico-économique qui dépasse les individus et son influence sur les gens normaux, impact des Jeux Olympiques, les migrations de la campagne vers la ville...
On retrouve des atmosphères à la AW et JZK.
Et si, au lieu de jouer à retrouver des "thèmes" et des "atmosphères" d'autres cinéastes, on partageait juste et simplement, comme un témoignage, le quotidien de gens ordinaires ?
Invité- Invité
Re: Last Train Home (Lixin Fan 2009)
{0} a écrit:
Et si, au lieu de jouer à retrouver des "thèmes" et des "atmosphères" d'autres cinéastes, on partageait juste et simplement, comme un témoignage, le quotidien de gens ordinaires ?
Je ne comprend pas cette conclusion, de mon côté.
Re: Last Train Home (Lixin Fan 2009)
Moi aussi, ça m'a fait marrer en mon for (chabrol) intérieur
Sacré, fascinant JM, qui aime tant partager simplement le quotidien des gens ordinaires.
Que sont des gens ordinaires selon JM? Nous ne savons pas trop, mais en tout cas, il a fallu qu'il parte en Chine pour partager, en toute simplicité, le quotidien des gens ordinaires. Démarche peu ordinaire, et qui n'est pas donnée à tout le monde.
Mais JM n'est pas un homme ordinaire: ceux dont il partageait jusqu'alors le quotidien n'étaient pas assez ordinaires pour son goût du partage et de la simplicité.
JM n'est pas un homme ordinaire pour bien d'autres raisons. Par exemple, JM s'intéresse à des trucs très importants dont à peu près tout le monde se fiche éperdument, comme le fait que la monteuse de Rohmer était chinoise, et quelles conclusions intéressantes sur la conception du cinéma, asiatique ou non asiatique, nous pouvons en tirer, ou pas.
Cette problématique est des plus passionnantes, il est vrai. Comme à peu près tout ce que JM, cet homme aux centres d'intérêts peu ordinaires, écrit. Et c'est son côté marrant, ça, à son insu, qui sait. En effet, je n'ai jamais réussi, depuis des années, à m'intéresser au moindre article signé JM. Tous me semblent flotter dans une sorte d'insignifiance ou d'inconsistance somme toute assez banale.
En effet, la banalité en question se signale par la quasi-impossibilité de comprendre de quoi JM parle exactement dans ses écrits. Caractéristique que JM partage avec une majorité de ses contemporains qui écrivent sur la toile à propos de ciné. C'est là, surtout, que JM réalise son souhait: partager le quotidien de gens ordinaires qui s'intéressent à des choses peu ordinaires pour en écrire des choses dépourvues d'intérêt. Un peu comme dans Rencontres du 3è type ordinaire...
Sacré, fascinant JM, qui aime tant partager simplement le quotidien des gens ordinaires.
Que sont des gens ordinaires selon JM? Nous ne savons pas trop, mais en tout cas, il a fallu qu'il parte en Chine pour partager, en toute simplicité, le quotidien des gens ordinaires. Démarche peu ordinaire, et qui n'est pas donnée à tout le monde.
Mais JM n'est pas un homme ordinaire: ceux dont il partageait jusqu'alors le quotidien n'étaient pas assez ordinaires pour son goût du partage et de la simplicité.
JM n'est pas un homme ordinaire pour bien d'autres raisons. Par exemple, JM s'intéresse à des trucs très importants dont à peu près tout le monde se fiche éperdument, comme le fait que la monteuse de Rohmer était chinoise, et quelles conclusions intéressantes sur la conception du cinéma, asiatique ou non asiatique, nous pouvons en tirer, ou pas.
Cette problématique est des plus passionnantes, il est vrai. Comme à peu près tout ce que JM, cet homme aux centres d'intérêts peu ordinaires, écrit. Et c'est son côté marrant, ça, à son insu, qui sait. En effet, je n'ai jamais réussi, depuis des années, à m'intéresser au moindre article signé JM. Tous me semblent flotter dans une sorte d'insignifiance ou d'inconsistance somme toute assez banale.
En effet, la banalité en question se signale par la quasi-impossibilité de comprendre de quoi JM parle exactement dans ses écrits. Caractéristique que JM partage avec une majorité de ses contemporains qui écrivent sur la toile à propos de ciné. C'est là, surtout, que JM réalise son souhait: partager le quotidien de gens ordinaires qui s'intéressent à des choses peu ordinaires pour en écrire des choses dépourvues d'intérêt. Un peu comme dans Rencontres du 3è type ordinaire...
Dernière édition par Baudouin II de Barvaux le Lun 22 Oct 2012 - 19:16, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Last Train Home (Lixin Fan 2009)
Hello JM, copain ! Ça fait un plaisir incroyable de te revoir ici. Tu en as depuis quelque temps assez de soliloquer de ton côté, je le sens bien, et je suis très contente qu'un de mes textes puisse te donner l'occasion de venir passer un peu de temps en notre compagnie, loin de ta solitude volontaire. Et oui, n'est pas ermite qui veut.
C'est assez embêtant de te répondre. Tes remarques ne volent pas très haut, on s'abaisse à y répondre. Et à quoi servirait de discuter documentaire avec quelqu'un qui passe son temps à pontifier, pour ressortir finalement l'argument massue du témoignage simple de la vie telle qu'elle est. Un truc révolutionnaire s'il en est, et qui rend en effet toute critique odieuse.
Je ne sais pas d'où tu parles d'éthique, quand je parle de la mise en scène lourdingue du premier tiers. C'est pas une critique morale, ce qu'il ne faudrait pas faire ou je ne sais quoi. C'est juste que c'est mauvais. Quand on dit qu'"on sent que c'est mis en scène", ça veut dire que le film cherche à le cacher, mais n'y arrive pas. C'est le film qui est double, pas moi dans ma critique. D'autant que c'est justement l'histoire du film. En écrivant ce que j'écrivais, je ne faisais rien d'autre que répéter la structure même du film : volonté de construction maladroite à la fois au tournage et au montage (les scènes de chambrée des filles sont difficiles à supporter tellement elles sont factices ; rendre l'éloignement et la distance par des ruptures de montage qui rendent la compréhension de l'espace impossible, je trouve ça idiot) au début du film, et le tout échappe au réalisateur lors des grands moments de tension de la gare et de la dispute familiale, moments qui sont d'une incroyable force.
Tu as raison, les scènes sans intérêts sont passionnantes, d'ailleurs, c'est la vie ordinaire des gens simples qui est sans intérêt. Pourquoi reprocher au documentaire de la rendre ainsi, c'est ce qu'elle est, n'est-ce pas magnifique ?
Mais je ne sais pas pourquoi je te réponds, ça ne m'amuse même pas de te railler : tu parles au ras des pâquerettes, on dirait que tu n'as jamais vu un film, encore moins un documentaire. Mon texte est clair, et je ne trouve pas le film nul, ni mauvais, au contraire, il est très fort, d'une force bizarre, maladroite, déroutante.
C'est assez embêtant de te répondre. Tes remarques ne volent pas très haut, on s'abaisse à y répondre. Et à quoi servirait de discuter documentaire avec quelqu'un qui passe son temps à pontifier, pour ressortir finalement l'argument massue du témoignage simple de la vie telle qu'elle est. Un truc révolutionnaire s'il en est, et qui rend en effet toute critique odieuse.
Je ne sais pas d'où tu parles d'éthique, quand je parle de la mise en scène lourdingue du premier tiers. C'est pas une critique morale, ce qu'il ne faudrait pas faire ou je ne sais quoi. C'est juste que c'est mauvais. Quand on dit qu'"on sent que c'est mis en scène", ça veut dire que le film cherche à le cacher, mais n'y arrive pas. C'est le film qui est double, pas moi dans ma critique. D'autant que c'est justement l'histoire du film. En écrivant ce que j'écrivais, je ne faisais rien d'autre que répéter la structure même du film : volonté de construction maladroite à la fois au tournage et au montage (les scènes de chambrée des filles sont difficiles à supporter tellement elles sont factices ; rendre l'éloignement et la distance par des ruptures de montage qui rendent la compréhension de l'espace impossible, je trouve ça idiot) au début du film, et le tout échappe au réalisateur lors des grands moments de tension de la gare et de la dispute familiale, moments qui sont d'une incroyable force.
Tu as raison, les scènes sans intérêts sont passionnantes, d'ailleurs, c'est la vie ordinaire des gens simples qui est sans intérêt. Pourquoi reprocher au documentaire de la rendre ainsi, c'est ce qu'elle est, n'est-ce pas magnifique ?
Mais je ne sais pas pourquoi je te réponds, ça ne m'amuse même pas de te railler : tu parles au ras des pâquerettes, on dirait que tu n'as jamais vu un film, encore moins un documentaire. Mon texte est clair, et je ne trouve pas le film nul, ni mauvais, au contraire, il est très fort, d'une force bizarre, maladroite, déroutante.
adeline- Messages : 3000
Re: Last Train Home (Lixin Fan 2009)
L'un qui ne comprend pas, l'autre qui comprend trop bien. La troisième sur ces échasses pour répondre. Si certains se demandent s'il existe un pack bradé spectres+monde du cinéma, il est bien ici même.
Il est certainement beaucoup plus ridicule d'admettre simplement avoir saisi certaines choses grâce à ce film tout à fait honorable, plutôt que de chercher à le rabaisser par principe avec sa grille de lecture douteuse et à ramener cela à du déjà vu en se frottant les mains que la réalité éclate au visage du cinéaste (dans des scènes d'une grande violence, et ceci est tout de meme mieux les vrais coups et les vraies larmes) au nom de la vieille rengaine sur la mise en scène qui cacherait soi-disant ses effet. Oh, il faut en avoir vu des docs pour arriver à un tel constat et nous révéler le pot aux roses à nous autres petites créatures ignorantes. On nous cachait donc quelque chose, c'est pas chic.
Vous seriez terriblement tristes si vous n'étiez pas comiques.
Il est certainement beaucoup plus ridicule d'admettre simplement avoir saisi certaines choses grâce à ce film tout à fait honorable, plutôt que de chercher à le rabaisser par principe avec sa grille de lecture douteuse et à ramener cela à du déjà vu en se frottant les mains que la réalité éclate au visage du cinéaste (dans des scènes d'une grande violence, et ceci est tout de meme mieux les vrais coups et les vraies larmes) au nom de la vieille rengaine sur la mise en scène qui cacherait soi-disant ses effet. Oh, il faut en avoir vu des docs pour arriver à un tel constat et nous révéler le pot aux roses à nous autres petites créatures ignorantes. On nous cachait donc quelque chose, c'est pas chic.
Vous seriez terriblement tristes si vous n'étiez pas comiques.
Invité- Invité
Re: Last Train Home (Lixin Fan 2009)
Arrête JM, c'est de la mauvaise foi. On a pas tellement changé depuis... je ne vois pas pourquoi on serait devenu plus comiques qu'à l'époque où tu nous fréquentais. A moins que ce soit toi qui par je ne sais quelle révélation a atteint un stade supérieur.
On voit trop de quoi est composé ta grille de lecture quand tu réagis en écrivant :
L'un qui ne comprend pas, l'autre qui comprend trop bien. La troisième sur ces échasses pour répondre. Si certains se demandent s'il existe un pack bradé spectres+monde du cinéma, il est bien ici même.
Et ceci pourrait tout autant s'appliquer à ta manière d'argumenter :
Oh, il faut en avoir vu des docs pour arriver à un tel constat et nous révéler le pot aux roses à nous autres petites créatures ignorantes.
Un peu d'humilité JM (promis nous aussi (du moins moi) on en fera preuve) ! Redescend parmi nous, et peut-être qu'un dialogue sera à nouveau possible.
On voit trop de quoi est composé ta grille de lecture quand tu réagis en écrivant :
L'un qui ne comprend pas, l'autre qui comprend trop bien. La troisième sur ces échasses pour répondre. Si certains se demandent s'il existe un pack bradé spectres+monde du cinéma, il est bien ici même.
Et ceci pourrait tout autant s'appliquer à ta manière d'argumenter :
Oh, il faut en avoir vu des docs pour arriver à un tel constat et nous révéler le pot aux roses à nous autres petites créatures ignorantes.
Un peu d'humilité JM (promis nous aussi (du moins moi) on en fera preuve) ! Redescend parmi nous, et peut-être qu'un dialogue sera à nouveau possible.
Re: Last Train Home (Lixin Fan 2009)
Ca me fait franchement mal au coeur de lire tout ca. J'ai pas vu le film mais bon jm, ta manière de parler du texte d'adeline, rentre dedans, c'est un espèce d'appel du pied aux spectres. Comme tu ne sais pas par ou commencer pour venir nous voir et nous parler, tu met de la rancoeur la-dedans. On se souvient de tes echanges souvent torrides avec jerzy et tes conflits d'autorites avec adeline. Ce qui me frappe là-dedans, plutôt que de changements, c'est au contraire de voir comment les postures restent ancrées chez chacun. Mais je t'en veux pas et j'aurais de toute façon une bienveillance éternelle à l'égard de celui sans qui on ne serait pas en train d'ecrire ici. Imagine aprés la disparition du forum des cahiers, si celui-ci n'existait pas on serait obligé de se taper celui de fdc...
glj- Messages : 518
Re: Last Train Home (Lixin Fan 2009)
et moi du site impots.gouv.fr
- Spoiler:
- Ok, je
careful- Messages : 690
Re: Last Train Home (Lixin Fan 2009)
{0} a écrit:L'un qui ne comprend pas, l'autre qui comprend trop bien. La troisième sur ces échasses pour répondre. Si certains se demandent s'il existe un pack bradé spectres+monde du cinéma, il est bien ici même.
Il est certainement beaucoup plus ridicule d'admettre simplement avoir saisi certaines choses grâce à ce film tout à fait honorable, plutôt que de chercher à le rabaisser par principe avec sa grille de lecture douteuse et à ramener cela à du déjà vu en se frottant les mains que la réalité éclate au visage du cinéaste (dans des scènes d'une grande violence, et ceci est tout de meme mieux les vrais coups et les vraies larmes) au nom de la vieille rengaine sur la mise en scène qui cacherait soi-disant ses effet. Oh, il faut en avoir vu des docs pour arriver à un tel constat et nous révéler le pot aux roses à nous autres petites créatures ignorantes. On nous cachait donc quelque chose, c'est pas chic.
Vous seriez terriblement tristes si vous n'étiez pas comiques.
"La troisième sur ces échasses pour répondre" : qui t'a demandé de venir ici dire de mon texte qu'il est odieux ? Pourquoi trouves-tu cela notable que je réponde alors que tu viens pour discuter de mon texte ? Tu as un forum à toi, où nous ne venons pas, tu pourrais bien y rester si ça te gêne qu'on te réponde. Et où d'autre pourrait-on s'attendre à ce que des membres des spectres discutent que sur le forum des spectres ? T'es vraiment idiot dans ta manière d'être outré, c'est à peine croyable.
Et je préfère voir dans ce film un film fort et déroutant par moments, faible par d'autres, plutôt qu'honorable. Honorable, c'est quoi ? Et "tout à fait honorable", c'est encore pire…
adeline- Messages : 3000
Re: Last Train Home (Lixin Fan 2009)
Afin d'éviter toute méprise, il faut signaler qu'il n'y a absolument aucune volonté d'échange ou de discussion dans cette réfutation en bonne et due forme du texte qui ouvre ce sujet. Les fausses questions qui la jalonnent sont une manière d'exposer les aberrations (rhétoriques et théoriques) odieuses qui parcourent ce texte (en regard du film visionné ou pas). Il faudrait être bien naïf pour se faire croire aux autres que l'on vient sur le forum des spectres pour discuter ou échanger, alors que tout autour il n'y a que longs soliloques, ronron rassurant de sa propre petite grille d'analyse pleine de tics, travail de sape des objections, et textes définitifs qui finissent du reste directement sur le site de la revue.
Qui est JM ? Un épouvantail ?
Qui est JM ? Un épouvantail ?
Dernière édition par {0} le Mer 24 Oct 2012 - 2:37, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Last Train Home (Lixin Fan 2009)
Tu vois des soliloques où bon te semble JM. Il n'y en pas plus ici qu'ailleurs.
Mais bon j'insiste pas et te laisse dans tes certitudes.
Mais bon j'insiste pas et te laisse dans tes certitudes.
Re: Last Train Home (Lixin Fan 2009)
JM: je me reconnais dans certaines de tes préventions (cela m'agace aussi quand l'on préfère ne rien défendre de peur de passer pour un con, cela veut dire que l'on conçoit la raison comme l'effet d'un pouvoir politique, si minime soit-il, même si je crois avoir moi-meme ce travers plus que ceux à qui je le reproche ici) mais:
1) tu ne sembles pas conscient de faire toi-même un solliloque sur la vulgarité et la facilité du solliloque
2) ce solliloque transforme la discussion sur le film en discussion sur les forumeurs
quant à moi
a) j'ai des tics, c'est inévitables, le tic est une forme basse du style
b) il n'est pas si facile d'être à la hauteur de l'exigence d'une vraie discussion, et Internet est de moins en moins le lieu où cette exigence peut-être défendue de manière crédible (parce que sur Internet, tout est un point Godwin, il ny a soit que le domaien de la science chiante, soit un domaine la réflexion la plus serrée peut devenir le symptôle d'un pathos indviduel). Mais après tout, il est réaliste (point de vue progressisiste) ou logique (point de vue conservateur) que cette exigence manque.
Bien sûr trahir c'est s'appuyer sur ce qui est logique qund on pourrait très bien se contenter du réel.
c) ce manque est peut-être lié au fait qu le cinéma n'exprime plus le réel. Son contenu est de moins en moins le réel, et de plus en plus la culture (et la culture actuelle tient la politique pour un de ses moments).
d) je suis actuellement à Pékin, où l'on assiste aussi à cette conversion de la politique en négatif d'une synthèse qui serait la culture (je ne sais pas ce qu'il en est dans le reste de la Chine). Je veux dire: CCTV fait des téléfilms sur la Longue Marche exactement comme FR3 en fait sur la resistance ou l'occupation (quoique ceux de CCTV sont mieux, paradoxalement la confrontation entre individu et histoire collective est plus explicitement montrée à la télé chinoise que française).
1) tu ne sembles pas conscient de faire toi-même un solliloque sur la vulgarité et la facilité du solliloque
2) ce solliloque transforme la discussion sur le film en discussion sur les forumeurs
quant à moi
a) j'ai des tics, c'est inévitables, le tic est une forme basse du style
b) il n'est pas si facile d'être à la hauteur de l'exigence d'une vraie discussion, et Internet est de moins en moins le lieu où cette exigence peut-être défendue de manière crédible (parce que sur Internet, tout est un point Godwin, il ny a soit que le domaien de la science chiante, soit un domaine la réflexion la plus serrée peut devenir le symptôle d'un pathos indviduel). Mais après tout, il est réaliste (point de vue progressisiste) ou logique (point de vue conservateur) que cette exigence manque.
Bien sûr trahir c'est s'appuyer sur ce qui est logique qund on pourrait très bien se contenter du réel.
c) ce manque est peut-être lié au fait qu le cinéma n'exprime plus le réel. Son contenu est de moins en moins le réel, et de plus en plus la culture (et la culture actuelle tient la politique pour un de ses moments).
d) je suis actuellement à Pékin, où l'on assiste aussi à cette conversion de la politique en négatif d'une synthèse qui serait la culture (je ne sais pas ce qu'il en est dans le reste de la Chine). Je veux dire: CCTV fait des téléfilms sur la Longue Marche exactement comme FR3 en fait sur la resistance ou l'occupation (quoique ceux de CCTV sont mieux, paradoxalement la confrontation entre individu et histoire collective est plus explicitement montrée à la télé chinoise que française).
Invité- Invité
Re: Last Train Home (Lixin Fan 2009)
Sur 60 chaîne à Pékin (CCTV 1, CCTV2, CTTV17 etc...) il ya
15 karaoké
1 Tournez Manège
15 fictions patriotiques récentes (historiques avec des militaires)
5 fictions patriotiques des années 60 (montrant elles les années 60 et des ingénieurs qui fument la pipe et des paysans)
2 Laure Adler (en plus jeunes) inteviewant des vieux intellectuels devant une bibliothèque
2 CNN chinois en anglais
1 CNN américain
3 trucs qui rappellent le Péril Jeune de Klapisch
2 fictions sur des flics de Hong Kong et des serials killers, bien nerveuses et prenantes
Le reste je me souviens plus
Google avec le nom de domaine chinois est "modéré", mais on peut le court-circuiter avec celui d'un autre pays. Les blogs et Facebook ne passent pas.
15 karaoké
1 Tournez Manège
15 fictions patriotiques récentes (historiques avec des militaires)
5 fictions patriotiques des années 60 (montrant elles les années 60 et des ingénieurs qui fument la pipe et des paysans)
2 Laure Adler (en plus jeunes) inteviewant des vieux intellectuels devant une bibliothèque
2 CNN chinois en anglais
1 CNN américain
3 trucs qui rappellent le Péril Jeune de Klapisch
2 fictions sur des flics de Hong Kong et des serials killers, bien nerveuses et prenantes
Le reste je me souviens plus
Google avec le nom de domaine chinois est "modéré", mais on peut le court-circuiter avec celui d'un autre pays. Les blogs et Facebook ne passent pas.
Invité- Invité
Re: Last Train Home (Lixin Fan 2009)
Tony le Mort a écrit:il n'est pas si facile d'être à la hauteur de l'exigence d'une vraie discussion, et Internet est de moins en moins le lieu où cette exigence peut-être défendue de manière crédible (parce que sur Internet, tout est un point Godwin
à ce sujet, avant d'envisager les questions d'éthique de la discussion, on peut commencer par rappeler le point de départ de la situation forumique comme le fait Agnès Maillard ici, et qui résume très bien 90% de ce qui se passe dans les débats :
À force de naviguer, on s’aperçoit que, bizarrement, le fait de ne pas se connaître physiquement, de ne pas se parler en face, exacerbe les choses, que ce soit en pire ou en mieux. Quand tu es content avec un autre internaute, c’est carrément délirant, et quand tu as des divergences, ça peut rapido tourner au grand drame avec paranoïa en prime.
On pourrait croire que la distance physique crée de la distanciation émotionnelle, mais c’est tout le contraire.
En tant qu’éthologue de salon, j’ai beaucoup réfléchi à ce phénomène, jusqu’à émettre l’hypothèse que l’exacerbation de la charge émotionnelle vient essentiellement de l’absence de langage non verbal dans les échanges.
Les grandes excommunications, les homériques batailles idéologiques, c'est bien joli, ça met de l'ambiance... mais c'est souvent un simple problème de pression. Faut pas confondre idéologie et tachycardie
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Last Train Home (Lixin Fan 2009)
Oui, ou pourquoi ne pas écrire : le colonel Eyquem va tuer la conversation, dans le sujet sur le film de Lixin Fan, avec une citation de deleuze sur «qu'est-ce qu'un dialogue», en mettant tout le monde d'accord
Invité- Invité
Re: Last Train Home (Lixin Fan 2009)
{0} a écrit:Oui, ou pourquoi ne pas écrire : le colonel Eyquem va tuer la conversation, dans le sujet sur le film de Lixin Fan, avec une citation de deleuze sur «qu'est-ce qu'un dialogue», en mettant tout le monde d'accord
Allons bon. Je ne fais certes que parler de l'affaire JM, puisqu'il n'y a ici nulle autre conversation jusqu'à présent. Du moins selon tes souhaits mêmes :
{0} a écrit:Afin d'éviter toute méprise, il faut signaler qu'il n'y a absolument aucune volonté d'échange ou de discussion dans cette réfutation en bonne et due forme du texte qui ouvre ce sujet.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Last Train Home (Lixin Fan 2009)
La "Volonté de Dialogue" c'est un curieux concept.
Pourquoi pas nous reprocher d'avoir raté l'"Überintersubjektivität" pendant qu'on y est?
Pourquoi pas nous reprocher d'avoir raté l'"Überintersubjektivität" pendant qu'on y est?
Invité- Invité
Re: Last Train Home (Lixin Fan 2009)
A Pékin, comme à Paris, les SDF se réfugient dans les McDo des quartiers chics pour souffler.
Geste émouvant d'une serveuse, un peu âgée, les traits tirés qui pose sa main sur l'épaule de l'un d'eux, vers 23H.
Les gens ne sont pas blasés par le cosmopolitisme, leur mélancolie vient d'ailleurs.
J'ai jamais vu autant d'Audi A6 de ma vie...
Geste émouvant d'une serveuse, un peu âgée, les traits tirés qui pose sa main sur l'épaule de l'un d'eux, vers 23H.
Les gens ne sont pas blasés par le cosmopolitisme, leur mélancolie vient d'ailleurs.
J'ai jamais vu autant d'Audi A6 de ma vie...
Invité- Invité
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