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AMOUR de Michaël Haneke

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Message par Invité Dim 11 Nov 2012 - 18:11

l'amour fait le buzz : voyez Barack à Michelle ...

à l'inverse à l'UMP c'est one more shot !

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Message par Borges Dim 11 Nov 2012 - 18:56

slimfast a écrit:alors Borges je te dirai que Amour pas plus que les Cahiers n'existe

Hi;
Qu'on se comprenne bien, quand je dis "les Cahiers" n'existent pas, seul existe celui qui a écrit le texte (et la rédaction, bien entendu), je veux dire qu'il ne faut pas confondre l'énoncé "les Cahiers ont défendu Rossellini"; avec "les Cahiers n'aiment pas haneke"; dans le premier cas, l'énoncé a pour référent la bande à Bazin;dans le second, les types médiocres qui bossent aujourd'hui aux Cahiers; c'est juste du nominalisme historique simple; comme dirait Foucault, le terme "les Cahiers" ne doit pas nous donner l'illusion d'une substance, d'une essence, d'une continuité historique...
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Message par Invité Dim 11 Nov 2012 - 19:11

Borges ta pertinence sans cesse remise sur le chantier me tue, me va au coeur si tu préfères

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Message par Borges Dim 11 Nov 2012 - 19:29

slimfast a écrit: contrairement à ce que pense Borges, nous sommes les bons gros bourgeois qui entrons au début chez eux comme par effraction, pour nous rincer l'oeil, pas l'inverse !!!



Oui, on peut voir ça comme ça, mais je crois que le film problématise cette lecture; à la salle de concert, au bus (espaces publics) font place l'immeuble et l'appartement, avec la tentative d'effraction, qui indique précisément qu'il y a des espaces qui ne sont pas de l'ordre du spectacle, offerts aux regards, des espaces où les gens se retirent, vivent leur existence privée..., mais en même temps, le partage du propre (privé) et du public (le visible, l'image, le commun) n'est pas simple, naturel; au moyen âge (Philippe Ariès) la mort était un événement public; on ouvrait les fenêtres pour que les gens puissent voir le mourant dans son lit.

Le film je crois se situe dans l'espace d'une indétermination, où le privé est à la fois positif et négatif. Arendt insiste souvent sur le caractère privatif du privé (dans le privé on est privé de quelque chose, précisément de la visibilité, du visible, de l'image...)

Le mari ne cesse de mettre de la distance entre lui et les autres (sa conduite avec le couple des concierges est particulièrement curieuse, même si le couple lui-même semble vouloir violer leur intimité) comme si cette histoire ne concernait que lui, comme si sa femme était sa propriété, finalement; et comme disait sartre, la preuve ultime que l'on possède bien quelque chose c'est que l'on peut le détruire...

quand JLT enferme sa femme pour que personne ne puisse la voir (pas même sa fille) est-ce une manière de respecter sa dignité ou au contraire une véritable soustraction, une séquestration?

A partir du moment où ER ne peut plus répondre, parler, réagir, agir...elle est totalement sous sa puissance...

L'idée de la vie digne (le pouvoir en appelle toujours à la dignité) contient un jugement, de la violence, parce qu'elle suppose un idéal de ce que l'existence doit être pour être pleinement humaine, pour être humaine; il s'agit de décider qui a le droit de vivre et qui n'a pas le droit de vivre, précisément parce que sa vie n'est plus une vie, une vie humaine, comme on dit; la femme "veut" mourir, mais la vie en elle résiste pendant la séquence d'étouffement (terrible mouvement de la jambe, de la vie instinctive, du conatus)



-La question quoi montrer, comment... n'est pas simple, y a aucune morale, aucune éthique, aucun concept qui puisse la trancher, en décider...




Il y a quelque chose de shining dans le film (dans l'enferment grandissant, la dégradation de JLT (voix de torrance dans la version française, si je me trompe pas) le refus du dehors, qui finit par la mort...)





Dernière édition par Borges le Dim 11 Nov 2012 - 19:47, édité 1 fois
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Message par Invité Dim 11 Nov 2012 - 19:42

il y a une chose troublante, si je me rappelle bien, c'est la dernière image de Riva : c'est un gros plan sur son visage ceint de fleurs, le seul gros gros plan d'un visage, soustrait - enfin ? - du corps. La suite, le scotch est pour moi indéchiffrable.

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Message par Borges Dim 11 Nov 2012 - 19:52

faudrait revoir le film pour bien des détails; de toute façon, c'est un film qui fera toujours plus penser le cinéma (la vue, la vision, le voyeurisme...), que bien des niaiseries aimés des gars qui bossent aux Cahiers, sans parler de la maladie, qui ne nous rend pas noble, ni plein d'humilité (Nietzsche)... malade Riva se comporte souvent en véritable tyran...


A un moment, Riva dit à JLT : "tu étais coincé" (psychologiquement); je crois que c'est le mot qui permet de penser bien des choses...en variant ses différents sens



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Message par Invité Dim 11 Nov 2012 - 20:04

Borges a écrit:faudrait revoir le film pour bien des détails; de toute façon, c'est un film qui fera toujours plus penser le cinéma (la vue, la vision, le voyeurisme...)
100 % d'accord.
Sur le scotch, reviennent toujours dans les films de Haneke de ces petits moments, ces petits détails incongrus et toujours d'un réalisme cru. Il est allé acheté ces rouleaux, a calculé le métrage pour cet acte, que personne ne prenne plus jamais possession de ce lieu, puéril.
J'ai pensé bêtement qu'on faisait ça pour déménager : mais qu'est-ce que ça veut dire ? cette possessivité, cette possession dont tu parlais par ailleurs ? Mais ici ça ne peut pas m'aller.

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Message par Borges Lun 12 Nov 2012 - 11:32

Dans un ancien texte (Déroulé), j’ai essayé de comprendre pourquoi Le Ruban Blanc, par ailleurs complexe et sinueux, me semblait extrêmement clair quant à son intention archéologique : décrire l’invention du spectateur du cinéma, juste avant l’invention du cinéma, inverser la métaphysique habituelle qui veut que l’homme soit le produit d’une technique et fournir au contraire un homme déjà prêt à accueillir une certaine technique.

(E. Renzi, Independencia) : notez cette logique qui n'a peur de rien, et cet usage des mots, qui doit certainement se déduire d'un type de vie très original... Dans "la métaphysique habituelle" (il y a aussi des métaphysiques moins habituelles) on dit que l'homme est le produit d'une certaine technique (le cinéma invente le spectateur de cinéma, la bagnole invente le conducteur, l'arme à feu le tireur…) ; méta-physique, c'est tout ce qui est au-delà de la physis, au sens très large du mot bien entendu, cela comprend l'histoire, la société, la technique, tout ce qui est de l'ordre du sensible, du devenir ; en ce sens affirmer que l'homme est le produit d'une certaine technique, c'est donc le contraire même de la métaphysique, inverser cette explication, c'est faire de la métaphysique (au sens habituel du terme) ; l'idée du mec, c'est que le spectateur de cinéma a ses origines dans l'église, dans le christianisme. L'église (et non pas la foire, les arts dits impurs, ou nobles) aurait ouvert la voie au cinéma ; la foi chrétienne a rendu possible le spectateur de cinéma.

(Les liens du cinéma et du christianisme (catholicisme, faut préciser) c'est pas très original, on trouve des idées de ce genre chez Deleuze, mais pas aussi bêtement exprimées).


Pourquoi « diriger » ? D’un film à l’autre, Haneke ne cesse de dire : ce qu’on voit est un corollaire des conditions de vision. Autrement dit : le spectateur précède le spectacle. Il dit aussi : le spectateur est caché – par définition, il est invisible. Comment le voir ? Comme on voit une gorgone, par son reflet : si le spectacle est fils du spectateur, regarder le spectacle, c’est aussi observer son spectateur.

Quelle idiotie, même le plus mauvais étudiant débutant en philosophie n'écrirait pas ce genre de conneries : si ce que je vois est corollaire des conditions de la perception, cela veut dire que les conditions de la perception sont antérieures, et pas le spectateur... (Kant, Focault, Heidegger...) ; ce n'est pas le spectateur qui est premier, mais les conditions a priori (historiques ou transcendantales) ; ce qui est caché, ce n'est pas le spectateur, mais bien ces conditions (Heidegegr parle de l'être, on voit l'étant, mais pas la condition de sa perception, l'être ; on peut aussi penser, pour être plus simple, à Platon : on voit les choses visibles, mais pas les conditions de leur visibilité le soleil, qui bien entendu ne peut pas se regarder... )

Ce n'est que dans le cas de Dieu que le spectateur précède "le spectacle" : en philosophie, cela s'appelle "intuition originaire " (intuitus originarius)... Dieu n'est pas pré-ordonné à un étant qui lui préexiste, contrairement à l'homme (intuition dérivée)...

etc.

Lamentable, Renzi; vraiment.


Dernière édition par Borges le Lun 12 Nov 2012 - 11:58, édité 1 fois
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Message par Borges Lun 12 Nov 2012 - 11:43

le spectateur de théâtre sera notre sujet
dit notre critique marxiste-catholique ; peut-être, mais pas celui de Haneke ; ils sont au concert, au début du film ; la preuve, c'est qu'on ne voit rien ; la musique, c'est pour les oreilles… C'est un film sur l'oreille, l'auditeur et pas le spectateur (même si là se posent bien des questions sur le cinéma, art sonore, et sur l'audition, l'écoute ; la musique enregistrée, un CD par exemple, accomplit-elle l'essence de la musique, en séparant le son de l'image, ou la musique doit-elle être jouée, en live, comme on dit, par un musicien que l'on regarde, ici et maintenant ? La musique atteint-t-elle son télos, sa fin (méta-physique), quand elle résonne coupée de toute origine empirique, quand on ne voit même pas les mains de celui qui joue ?)
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Message par Invité Lun 12 Nov 2012 - 20:46

Godard avait déjà posé cette question de comment filmer la musique : j'ai oublié quel film, c'était je dirais au début des années 90, un quatuor, en carré la caméra se baladait au centre vers l'un vers l'autre, ça m'avait marqué, sans me convaincre. Après m'avait plus convaincu ce qu'il avait filmé de la création musicale des Rita Mitsuko.

Mais je vois pas tellement où, il y a une réflexion sur la musique dans Amour. Il ne me semble pas qu'Haneke s'intéresse à ça. Le pianiste est plutôt vu comme un gendre idéal.
On dirait que le couple de la fille bat de l'aile et qu'en tout cas elle même n'a rien réussi. Quand elle arrive c'est pour traquer ses parents. S'il y a de l'amour on n'a pas l'impression qu'il soit filial.

Quand à la première scène du flash back le spectacle n'a pas commencé. On entend seulement le brouhaha des conversations on voit les gens s'installer et la caméra zoome progressivement sur eux qui attendent et voient peut-être un rideau de scène. En tous cas il sont les premiers spectateurs de ce qui va suivre, pas le concert, qui est en ellipse, un plan très court ou on sent entre eux une connivence sur la musique, dans le bus, puis le véritable début du film sur cette entrée que je persiste à croire par effraction chez eux.

Dans un film d'Anne marie Mieville, avec Godard, Spiesser et une danseuse il y a une scène de spectacle qui m'avait emballé. On les voyait descendre une allée latérale, s'installer puis la caméra faisait un traveling latéral aller, un autre retour des quatres personnages. On ne voyait ni n'entendait rien du spectacle. L'éclairage arrière qui nimbait leurs visages en gros plan ajoutait à l'intensité de la scène, qui ne racontait rien, juste un morceau de bravoure d'une caméra et Godard, comme nous, spectateur.

Ton commentaire de Renzi est fascinant : j'ai hâte de savoir où il va te conduire.

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Message par Invité Mar 13 Nov 2012 - 8:15

Nougaro :

L'amour, son bel amour, il ne vaut pas bien cher
Contre un calendrier
Le battement de son coeur, la douceur de sa chair,
Je les ai oubliés

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Message par Borges Mar 13 Nov 2012 - 9:44

revu le film, et, étrangement, cette seconde vision me laisse un peu sans voix, comme si tout ce qui devait suivre, pendant un moment du moins, ne pouvait être que silence… Comme dirait Jankélévitch (grand amateur de musique), y a le secret et y a le mystère ; le secret peut faire parler, c'est à lui que l'on s'intéresse généralement chez un metteur en scène comme Haneke, le mystère, lui, laisse sans voix, il nous confronte à notre finitude universelle, au fait qu'il y a la vie, la mort, l'amour… et que de tout ça, finalement nous ne savons rien, nous ne pouvons rien dire ; comme dit le père à sa fille : "de tout ça (de tout ce que je te raconte) finalement y a rien à montrer" (ce que l'on peut dire ne peut pas se montrer, parce que les mots disent sans montrer, en soustrayant à la vision et en approfondissant la proximité, le sensible…) mais "tu ne peux pas m'interdire de voir", dit-elle. Oui, il ne peut pas lui interdire de voir, personne ne peut nous interdire de voir, de chercher à savoir, mais voir (savoir) ne lève pas le mystère, n'y met pas fin.

Le mystère, peut-être, c'est cet écart entre "le rien à voir", le rien qui ne peut se voir, et le désir de voir ce qui ne peut que se dire ; ce moment vide, ou la mémoire, l'intention, la conscience (toujours déjà travaillée par l'oubli) s'absente ; le moment où l'on se demande "mais qu'est-ce qui se passe donc ?", "que s'est-il passé ?". Tout et rien, la vie ; le fait que les hommes sont des monstres et gentils, que la vie est belle et terrible :

"La chose secrète n'est rien de plus qu'une devinette, dont toute la problématique tient à des termes entortillés. Semblable au labyrinthe construit par l'ingénieux Dédale, le secret se fabrique : aussi résulte-t-il souvent d'une combinaison plus ou moins artificielle. Le secret, problème local et ponctuel, nous intrigue sans englober notre destinée dans sa nuit. Le mystère, secret en soi, c'est-à-dire universellement, éternellement et naturellement mystérieux, et pour tous inconnaissable, le mystère est un principe de sympathie fraternelle et de commune humilité (...) Si le secret est un phénomène fabriqué dans un cercle, destiné à tenir certains curieux à distance et à maintenir ainsi certains autres dans une posture de domination, le mystère touche à ce qui nous importe au plus haut point et qui s'impose à tous également comme incompréhensible. Tel est le mystère de la vie et de la mort, qui est un mystère de transparence sans profondeur, un mystère ineffable et diaphane sur lequel il n'y a presque rien à dire."

(Jankélévitch)

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Message par Invité Mar 13 Nov 2012 - 10:26

c'est drôle sans passer par Jankélévich je m'étais fait aussi cette réflexion sur le mystère à propos du film, mystère qui allait grandissant portant le film sur des fonds baptismaux, avec cette eau qui coule à plusieurs reprises.

après je me suis souvenu aussi que Jean Narboni avait écrit quelque part (?) qu'Henry Langlois avait l'art d'entretenir le mystère autour de lui, confiant des bribes à l'un et à l'autre, d'autres. C'avait à voir avec le merveilleux qu'il entretenait autour les découvertes progressives qu'il organisait sur les pièces des collections de films qu'il amassait.

Tout cela ramène aussi il me semble à l'idée bazinienne de l'image de cinéma qui s'incruste sur l'écran comme le visage du christ sur le voile de Véronique.

Je suis souvent déçu quand je revois aussi rapidement un film : le voir c'est comme une révélation, un mystère qui s'évapore pour moi à une autre vision aussi rapprochée.

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Message par Invité Mer 14 Nov 2012 - 16:50

Où le film nous piège est qu'il n'a aucune assise populaire. Il s'adresse peu ou prou au public de la même classe que celle qu'il exemplifie. Je pense qu'aucun concierge portugais n'ira le voir si tant est déjà qu'il franchisse le seuil d'un cinéma.

Le public du cinéma a changé.

Ce qu'il nous laisse à voir de nous et que sans mots dire nous apprécions est un idéal de culture, de logement, de vie, et de longévité commune.

Il y aurait beaucoup à dire de ce choix mais bref les personnes de 85 ans aujourd'hui peuvent vivre encore ensemble - dans certaines couches sociales de la population. L'enfant unique, ben voyons, qui n'a rien fait de ses dix doigts, cela semble évident.

Mais tous les signes qu'ils envoient nous les recevons. Pas de télé, bon, pas d'internet, bon, le portable quand même pour rassurer, le salon garni, la musique qu'on écoute près du poste comme ici Londres.

Rien de tout cela nous choque car c'est un référentiel fait pour nous jusque dans le trash : la douche et l'oreiller.

Décidémént Haneke n'est pas un cinéaste inspiré.

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Message par Invité Mer 14 Nov 2012 - 19:12

Zut Borges a pris la tangente et li fil sur Amour n'est pas relancé !

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Message par Invité Mer 14 Nov 2012 - 21:58

1
slimfast a écrit:c'est un des aspects distinctifs du cinéma d'Haneke que j'apprécie : le plus démesurément cru peut préluder sans transition au plus finement attentionné.

c'est un cinéma inspiré, habité qui fabrique sans l'imposer sa galerie d'images, son approche du néant, film après film.

2
slimfast a écrit:J'ai apprécié amour car Haneke a su m'ouvrir une voie vers son imaginaire. J'ai ressenti avec force son besoin de me faire partager la vie qui est en lui.
Maintenant je ne pense pas pour autant que son cinéma soit inspiré

3
slimfast a écrit:


Décidémént Haneke n'est pas un cinéaste inspiré.


4.
Spoiler:

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Message par Invité Mer 14 Nov 2012 - 22:09

t'es lourd

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Message par Invité Mer 14 Nov 2012 - 22:22

Faut faire contre-poids: tes pensées/sentiments étant aussi légers que des papillons volant dans des directions opposées, ballotés par le vent du soir.


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Message par Invité Jeu 15 Nov 2012 - 7:53

Amour est le contraire d'un film pervers. C'est un film sain, qui naturellement fait ses choix de narration mais qui ne nous torture pas - comme Funny Game - avait pu le faire pour le voir.

Il faut sans doute y voir une évolution du cinéaste vers des solutions moins radicales pour faire passer son message.

Je pense que le tournant dans cette évolution a été pour des raisons qui me sont encore confuses, le remake américain de Funny Game qui l'a fait accéder à une dimension autre que celle qui était jusqu'alors une marque de fabrique.

Son cinéma autocentré sur une violence qui n'avait qu'elle pour objet s'ouvre à d'autres dimensions spatio/temporelles - au sens large de ce qu'il intègre à sa narration, un film en costumes, un fait de société.

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Message par Invité Jeu 15 Nov 2012 - 21:58

AMOUR de Michaël Haneke - Page 2 80432746_o
Sur les mains il pourrait y avoir Hate/Love ou Papa/Maman
au milieu du mot amour bien visible il y a ce trou cette béance
on le le voit là dans son regard elle porte tous ses rôles sur les épaules

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Message par Invité Jeu 15 Nov 2012 - 23:02

slimfast a écrit:... le remake américain de Funny Game qui l'a fait accéder à une dimension autre que celle qui était jusqu'alors une marque de fabrique.


Hello dude,

tu nous l'as bien dit 15 fois, ça.
C'est un pur non-sens, pourtant, et personne le relève, donc je m'y colle.

Refaire plan par plan, exactement, son Funny Games, soi-disant pour introduire je ne sais quel "ver" critique dans la pomme hollywoodienne, c'était un argument purement bidon cachant à peine le vrai but: capter le public américain et accéder à une plus grande reconnaissance. ça donne un Haneke tout simplement mauvais, qui pour le coup doit être dénoncé comme la pure application d'une recette, une marque de fabrique exportable. Une stratégie qui fut sa plus grande erreur, qui a failli le disqualifier complètement à mes yeux.

J'aimais bien Funny games, pas pour les raisons qu'on invoque le plus souvent: comme film de terreur, c'est diablement efficace, et l'incitation à une distance réflexive sur la violence consommable n'est pas du tout permise par le truc de la bande à rebobiner, le regard caméra, mais bien autre chose (sur lequel je reviens plus en détail, plus bas). Ce truc n'était pas intéressant, on y a accordé trop d'importance, et surtout c'était vraiment tautologique, redondant, inutilement "pédagogique". Mais cette erreur grossière de conception n'enlevait pas la force du film. Cette erreur, Haneke l'a payée au prix fort, car c'est en partie à cause d'elle qu'il se traine cette gamelle de cinéaste à "démonstration pesante". Quant à la "manipulation" exercée sur le spectateur, une sorte de "chantage" sadique, etc, comme je le lis ici et là, je ne vois pas très bien pourquoi, puisque justement, le prob du film, c'est son insistance à dénoncer et à expliciter les ressorts de la manipulation, avec de gros gyrophares. (Je reviens aussi sur cette question dans le "spoiler").


Le Funny Games US, l'idée même du remake, en dehors d'un opportunisme commercial, ce que je condamne pas, après tout (mais je condamne la couche de justification "intellectuelle" plaquée là-dessus), et le résultat final, sont un pur non-sens ou contre-sens pour plusieurs raisons:
1. C'est la reproduction à l'identique, par lui, de son propre film (Van Sant avec son Psycho, ça pouvait encore se défendre, comme exercice de style, mise en abyme d'un classique, etc).
2. Ce contre-sens s'alourdit quand on sait que c'est justement ainsi que procèdent les américains eux-mêmes quand ils remakent des films non-américains: à l'identique, au plan-par-plan.
3. troisième couche, effet kiskoul, du contresens: une prestation d'acteurs à la sauce hollywoodienne, précisément, qui réduisait à néant la force du premier. Dans le premier, le jeu des acteurs était sec, ne sollicitait pas l'empathie à gros effets d'expressions signifiant dramaturgiquement une intériorité, une intentionalité psychologique. Ce qui faisait toute la force traumatique du film (mutatis-mutandis comme le TCM de Hooper en 1974). Or dans la version US, le jeu des acteurs sollicite constamment l'empathie, à grands renforts de prunelles effarées pour les victimes, de rictus satanique pour les bourreaux. On voit clairement qu'ils ne savent pas comment jouer ça, donc, ils s'en remettent à ce qu'ils savent faire d'habitude.
Le problème, justement, c'est que cette interprétation, en réintroduisant un registre mélodramatique très codé, "cliché de cinéma", consommable, ruine en grande partie l'empathie du spectateur. ***

Résumons: Haneke remake lui-même son film au plan-par-plan, pour des américains. Il le justifia en expliquant (à l'époque) que c'était en réponse à une offre de remake, et pour ne pas être dépossédé du sens de son film, récupéré par une prod qui l'aurait traité à contre-sens (dans le sens d'une justification de la violence). Et tout ça pour quoi? Pour faire exactement ce que les américains refont quand ils remakent: ce fameux plan-par-plan, avec la petite couche "empathie" par dessus.

Tout ceci aboutit à un gros pataquès. L'accueil critique US fut assez désastreux, et le peu de succès public reposa sur le malentendu qu'il prétendait contrer ou conjurer: on alla voir son film comme une attraction d'ultra-violence, avec son petit parfum de scandale, pas même comme on allait voir des films de Peckinpah, mais des films de second-genre un peu honteux.

Ce fut donc un fiasco, mérité, sur toute la ligne, et c'est un peu le film "dont il ne faut pas lui reparler". Il ne doit pas en être très fier, et on évite de lui en reparler pour ne pas faire "tache" à l'image de sérieux et d'intégrité qu'il dégage.


Le problème est très simple, en fait: ce remake n'aurait jamais du exister.
Si le véritable souci de Haneke était l'intégrité de son travail, son refus d'une récupération, il aurait interdit le remake, et il ne l'aurait pas refait. Or il l'a refait. Pourquoi? That's the question. On ne me fera pas croire que c'est parce qu'il n'avait pas le choix, que les droits avaient été achetés, qu'il n'était plus propriétaire de son film, etc etc, et que ce remakage était la dernière option avant naufrage. Non, il l'a refait, je le pense, parce qu'il pensait que ce serait une bonne affaire pour lui. Encore une fois, c'est pas condamnable, il avait bien le droit de le penser, tout comme il avait le droit de se tromper.


***
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Message par Invité Jeu 15 Nov 2012 - 23:09

c'est effectivement un gros échec, Jerzy deux palmes d'or a Cannes en suivant.
Et quand tu dis cela : " Une stratégie qui fut sa plus grande erreur, qui a failli le disqualifier complètement à mes yeux", j'espère que tu ne penses pas ce que tu écrit, on dirait que le plus important des deux, c'est toi : t'as chopé l'melon !


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Message par Invité Jeu 15 Nov 2012 - 23:11

c'est effectivement un gros échec, Jerzy deux palmes d'or a Cannes en suivant.

Funny games US est un gros échec: c'est l'objet de mon commentaire.

Relis ta phrase: elle est dépourvue de sens. Simple question de logique élémentaire.

Apprends à lire, à écrire aussi, et réfléchis avant de poster, ahuri invertébré. Déjà que tu vois les films avec ton derrière...


Dernière édition par Baudouin II de Barvaux le Ven 16 Nov 2012 - 0:34, édité 5 fois

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Message par Invité Jeu 15 Nov 2012 - 23:14

tu te fâches tout rouge, t'as piccolé, fumé, les deux ?

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Message par Invité Jeu 15 Nov 2012 - 23:18

Non, je te rends, en différé, ton "crétin" d'hier. ça te pose un prob? Very Happy


j'espère que tu ne penses pas ce que tu écrit, on dirait que le plus important des deux, c'est toi : t'as chopé l'melon !

a) si je ne le pensais pas, je ne l'écrirais pas. Contrairement à toi, qui écris la plupart du temps sans réfléchir, en vertu d'un don de "spontanéité", de "fraicheur" ou que sais-je, qui font tant défaut aux autres.

b) par cette formule, j'indique mon rapport subjectif à ce cinéaste. J'ai le droit? Toi oui: ... nous écris des caisses sur le droit à ta subjectivité souveraine, ton rapport quasi sentimental-intime avec les films et les cinéastes... Sans parler de tes incohérences permanentes, consistant à dire une chose et son contraire juste après. On mettra ça sur le compte d'une hyper-affectivité papillonnante, qui te donne le droit d'écrire tout ce qui te passe par la tête.

c) dégonfle ton melon, lâche ta bouteille et va poster 15 croûtasses pour te consoler.


Dernière édition par Baudouin II de Barvaux le Ven 16 Nov 2012 - 0:21, édité 9 fois

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