Le Procès Haneke
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Le Procès Haneke
Hi,
Je trouve que le procès que l'on fait à Michael Haneke, particulièrement dans les indigent cahiers (qui, après un excellent numéro sur Hong Sang-Soo, nous resserve leur bêtise abyssale), est particulièrement insupportable. En gros, on l'accuse de tout ce qu'il n'est pas (il serait un manipulateur, un donneur de leçon, un cinéaste froid - un misanthrope nous disent-ils) mais, pour ma part, j'ai toujours été impressionné par l'intelligence de ses films, leur écriture, ce qu'ils soulèvent et révèlent aux yeux des spectateurs, ce qu'ils démasquent ou font remonter à la surface.
Sincèrement, quel différence y-a-t-il, formellement, entre Haneke et, disons, Cronenberg (encensé par les cahiers), du point de vue du rapport que peuvent avoir ces deux cinéastes avec leur propre œuvre ? Crash et Funny Games peuvent très bien se répondre, sans pour autant être une prise en otage du spectateur. Selon les cahiers, qui règlent ici leur compte fantasmé avec le cinéma autrichien dont il taille le costume depuis longtemps (pour quelles raisons ? Parce qu'il symboliserait ce que Delorme nomme, à tort, le cinéma d'auteur mainstream ???), Haneke serait un parfait exécutant de solfège qui aurait peur de ce qui pourrait dépasser sa maîtrise, qui aurait peur du kitch, etc.
Le véritable Haneke n'est jamais cerné dans ce déferlement de critiques primaires et superficielles. Il y a chez lui une forme de baroque unique et une profonde sensibilité ouverte sur le monde, l'image,... C'est la plongée saisissante dans le spectre du colonialisme dans Caché, ou l'évasion au Maroc dans Benny's Video. Je suis ému (oui !) par l'intelligence et la puissance de l'écriture d'Haneke.
Bref, je suis un peu mécontent, et comme je ne savais avec qui le partager, beh je suis venu ici, même si mes mots auront peu d'échos, si ce n'est pour susciter la raillerie !
Je trouve que le procès que l'on fait à Michael Haneke, particulièrement dans les indigent cahiers (qui, après un excellent numéro sur Hong Sang-Soo, nous resserve leur bêtise abyssale), est particulièrement insupportable. En gros, on l'accuse de tout ce qu'il n'est pas (il serait un manipulateur, un donneur de leçon, un cinéaste froid - un misanthrope nous disent-ils) mais, pour ma part, j'ai toujours été impressionné par l'intelligence de ses films, leur écriture, ce qu'ils soulèvent et révèlent aux yeux des spectateurs, ce qu'ils démasquent ou font remonter à la surface.
Sincèrement, quel différence y-a-t-il, formellement, entre Haneke et, disons, Cronenberg (encensé par les cahiers), du point de vue du rapport que peuvent avoir ces deux cinéastes avec leur propre œuvre ? Crash et Funny Games peuvent très bien se répondre, sans pour autant être une prise en otage du spectateur. Selon les cahiers, qui règlent ici leur compte fantasmé avec le cinéma autrichien dont il taille le costume depuis longtemps (pour quelles raisons ? Parce qu'il symboliserait ce que Delorme nomme, à tort, le cinéma d'auteur mainstream ???), Haneke serait un parfait exécutant de solfège qui aurait peur de ce qui pourrait dépasser sa maîtrise, qui aurait peur du kitch, etc.
Le véritable Haneke n'est jamais cerné dans ce déferlement de critiques primaires et superficielles. Il y a chez lui une forme de baroque unique et une profonde sensibilité ouverte sur le monde, l'image,... C'est la plongée saisissante dans le spectre du colonialisme dans Caché, ou l'évasion au Maroc dans Benny's Video. Je suis ému (oui !) par l'intelligence et la puissance de l'écriture d'Haneke.
Bref, je suis un peu mécontent, et comme je ne savais avec qui le partager, beh je suis venu ici, même si mes mots auront peu d'échos, si ce n'est pour susciter la raillerie !
Le comte- Messages : 20
Re: Le Procès Haneke
bien sûr que non ton commentaire ne mérite pas la raillerie, il est légitime.
je ne parviens pas à capter non plus pourquoi et surtout en quoi le cinéma, en tous cas, sans concessions, de Haneke s'attire ainsi de telles foudres. qu'il divise, c'est normal mais ça va bien au dela et je me demande même s'il n'y a pas de réminiscences comment dire, d'un mauvais passé historique. je n'ai pas tout aimé dans son cinéma par exemple le premier funny game mais à l'opposé il y a des scènes de caché par exemple qui me restent gravées en mémoire par leur soudain et puissant effet de réel.
pour moi il n'y a pas photo entre ces effets de réel et ces effets de fictions au rabais d'un Audiard par exemple j'ai fait mon choix.
a+
je ne parviens pas à capter non plus pourquoi et surtout en quoi le cinéma, en tous cas, sans concessions, de Haneke s'attire ainsi de telles foudres. qu'il divise, c'est normal mais ça va bien au dela et je me demande même s'il n'y a pas de réminiscences comment dire, d'un mauvais passé historique. je n'ai pas tout aimé dans son cinéma par exemple le premier funny game mais à l'opposé il y a des scènes de caché par exemple qui me restent gravées en mémoire par leur soudain et puissant effet de réel.
pour moi il n'y a pas photo entre ces effets de réel et ces effets de fictions au rabais d'un Audiard par exemple j'ai fait mon choix.
a+
Invité- Invité
Re: Le Procès Haneke
Salut le comte.
Dans Benny's video il n'y a pas d'"évasion" au Maroc, mais en Egypte (c'est important parce que ça a un sens précis pour le film), et Caché évoque peut-être le "spectre de la colonisation", mais pas en y "plongeant" de façon "saisissante", disons de façon très latérale, à travers le souvenir plus ou moins refoulé du massacre de 1961, lors d'une manifestation, à Paris, à l'initiative de la fédération française du fln.
Sinon, tout à fait d'accord avec toi sur le traitement réservé à Haneke par la critique française, en général, pas que les Cahiers. Ce n'est pas nouveau du tout, et ce sont toujours les mêmes salades d'adjectifs pontifiants, puisés dans l'imagerie folklorique d'un soi-disant tempérament "autrichien", qui sont resservies en lieu en place de toute forme d'analyse de ses films: froideur chirurgicale, démonstration pesante, didactisme de donneur de leçons avec la craie crissant sur le tableau noir, misanthropie, manipulation, au bout du compte malhonnête, etc etc.
Y a qu'à lire les fines plumes de soi-disants cinéphiles éclairés sur la micro-toile forumique, c'est toujours le même catalogue de jugements pré-mâchés, appliqué à chacun de ses films (alors qu'on s'extasie sur Spielberg, Zemeckis, JJ Abrams, ou alors Nolan, ou à l'inverse je ne sais quel égotiste branchaga germanopratin), et la plupart du temps je n'y reconnais rien des expériences que j'ai eues.
J'ai dit quelques mots sur le forum de mon admiration pour Le temps du loup, qui s'est fait exécuter un peu partout à sa sortie, alors que c'est un très bon film.
J'ai aussi écrit, sur le forum des cdc, jadis*, une esquisse d'analyse (surtout centrée sur la trilogie autrichienne), justement en réaction à ces flots de critique paresseuse qui me semblait incapable de simplement regarder ces films sans les théoriser et les verrouiller au maximum, ce qu'elle leur reproche précisément.
Pour moi c'est un cinéaste et un cinéma non pas froid ou démonstratif, mais (avec de plus ou moins grandes réussites) de l'expérience sensible et concrète (laquelle proteste, si on veut, contre la sédimentation ou le refus de cette expérience dans les démonstrations de toutes sortes).
Et je résiste aux analogies qui sont souvent faites entre Haneke et Seidl, au détriment du premier. Sous prétexte qu'ils sont tous les deux autrichiens. Le premier, selon la doxa, aurait fait de l'ombre au second qu'il "repomperait", en moins bien, et qui travaillerait depuis plus longtemps (ce qui est d'ailleurs faux, la filmo de Haneke remonte à bien avant sa "trilogie", c'est juste que personne ne l'a vue, du moins sous nos latitudes) - sans reconnaissance.
La question de la reconnaissance joue certainement un rôle pas négligeable, dans ces bavardages médiatico-mondains situés aux marges glamoureuses du palais cannois - ce genre de considérations parigotes et assommantes, où il est constamment question des "personnes" et des ragots qui tournent autour, une forme à peine subtile de "psychologisation" des œuvres, quelles que soient leurs qualités ou leurs défauts.
Un exemple parmi cent autres de ce genre de "psychologisation": on s'excite, comme Baldanders sur une interview ou une déclaration plates, livrée du bout des lèvres, à je ne sais quel représentant de magazine, et on opère à partir d'elle des interprétations, des inférences causales douteuses, en décontextualisant, et jouant sur la sémantique, assorties parfois, chez d'autres, de considérations "formelles" parfaitement fumeuses, pour jauger et juger le film, au final l'expédier sans billet de retour dans la zone "saloperie de gros connard bourgeois cynique":
http://enculture.free.fr/viewtopic.php?t=1243
ça s'appelle de la manipe, en bonne et due forme. On peut démonter point par point, si on a du temps à perdre, et sur demande, les éléments de ce sophisme consistant à faire dire, finalement, par H., le contraire de ce qu'il dit. Ce sophisme est si énorme et si hâtivement fabriqué qu'il laisse véritablement songeur. C'est décidément une petite spécialité chez Baldanders, nonobstant ses mérites par ailleurs, de confondre sa lecture et son interprétation, en postulant dans le "texte" un inconscient, une sorte d'homunculus ou deus ex machina, qui sous forme de lapsus parle dans le dos du locuteur, révélant le sens caché de ses phrases. Je ne dis pas que ça n'arrive jamais. C'est juste qu'ici, comme mutatis mutandis une certaine interprétation de Sartre sur MP (la différence étant que le texte de Sartre est pensé, ce n'est pas un fragment d'interview prononcé dans la presse, dans une langue qu'on maîtrise mal), on présuppose que le mec est assez littéralement débile pour exprimer les conneries qu'on veut lui faire dire, et plus encore: les assumer, les revendiquer.
Du genre, également, qui constitue 85% de la substance de la shoutbox d'enculture, quand elle est en forme, avec les très dispensables conversations branchouilles, parigotes, confites d'elles-mêmes, confinées dans un petit milieu auto-centré et asphyxiant, des Trollope, Hello Kitty & consort (sorry si je les confonds en attribuant aux uns les propos d'autres, c'est que leurs échanges sont aussi interchangeables que des poissons rouges dans un bocal), dont je ne me souviens pas avoir lu un seul propos un peu intéressant sur des années, et qui sont à la causerie sur le cinoche ce que Duhamel et July étaient aux débats télé sur la politique...
Pour en revenir à Haneke et Seidl, ce sont pour moi deux formes de cinéma très différents, qui, seulement en apparence, relèveraient de ce classement un peu vide, qui est devenu une sorte de dénomination pour un créneau publicitaire, qu'on désigne par "cinéma du réel". Passé le choc d'Import-export et après avoir vu d'autres Seidl, je trouve, et ça n'engage que moi, que le cinéma de Seidl est plutôt roublard, manipulateur, stéréotypé, et plus qu'assez complaisant dans une certaine morbidité masochiste chic et choc, le tout donnant le sentiment assez pénible d'une recette plus ou moins systématique.
Selon moi, les films de Haneke sont aussi assez différents les uns des autres, il n'y applique pas la même "recette", n'est pas si "systématique" que ça. Et d'ailleurs de film en film, il tend à changer de dramaturgie et modifie plutôt le "style" qui lui est associé de façon si univoque. Y aurait bien des choses à dire, mais je m'en tiens ici à des généralités un peu creuses, je le concède. Je me suis déjà longtemps exprimé au sujet de Haneke dans d'autres contextes.
Je n'ai pas encore vu Amour. On sait que je vais pas au cinéma.
*
http://mainoptique.blogspot.be/2009/09/71-fragments-dune-chronologie-du.html
Dans Benny's video il n'y a pas d'"évasion" au Maroc, mais en Egypte (c'est important parce que ça a un sens précis pour le film), et Caché évoque peut-être le "spectre de la colonisation", mais pas en y "plongeant" de façon "saisissante", disons de façon très latérale, à travers le souvenir plus ou moins refoulé du massacre de 1961, lors d'une manifestation, à Paris, à l'initiative de la fédération française du fln.
Sinon, tout à fait d'accord avec toi sur le traitement réservé à Haneke par la critique française, en général, pas que les Cahiers. Ce n'est pas nouveau du tout, et ce sont toujours les mêmes salades d'adjectifs pontifiants, puisés dans l'imagerie folklorique d'un soi-disant tempérament "autrichien", qui sont resservies en lieu en place de toute forme d'analyse de ses films: froideur chirurgicale, démonstration pesante, didactisme de donneur de leçons avec la craie crissant sur le tableau noir, misanthropie, manipulation, au bout du compte malhonnête, etc etc.
Y a qu'à lire les fines plumes de soi-disants cinéphiles éclairés sur la micro-toile forumique, c'est toujours le même catalogue de jugements pré-mâchés, appliqué à chacun de ses films (alors qu'on s'extasie sur Spielberg, Zemeckis, JJ Abrams, ou alors Nolan, ou à l'inverse je ne sais quel égotiste branchaga germanopratin), et la plupart du temps je n'y reconnais rien des expériences que j'ai eues.
J'ai dit quelques mots sur le forum de mon admiration pour Le temps du loup, qui s'est fait exécuter un peu partout à sa sortie, alors que c'est un très bon film.
- Spoiler:
- Longtemps différé sa vision, en raison de la pluie de critiques qui ont conspué les habituels "défauts" de Haneke: "démonstratif", "petit prof avec la craie qui crisse", "personnages réduits à des insectes qui se débattent, sous l'oeil d'un entomologiste froid", etc etc: autant de préconceptions à propos de son cinéma, que je ne partage pas du tout, mais ce film là semblant accumuler toutes les tares qu'on lui prête, c'était peu encourageant, je postposais sans cesse.
Or, au risque de le proclamer tout seul, dans le concert général des lazzis: c'est un film magnifique. Je dirais même: son meilleur film "français". Meilleur même que Caché. Et je le préfère au Rubanc blanc, qui est quand-même selon moi un très bon film.
C'est envoûtant, oppressant, émouvant, surprenant. Mélange d'Hitchcock et de Bresson, comme dit Huppert dans le bonus (c'est une formule assez bateau, mais il y a de ça, même si je ne vois pas tellement "Bresson"). C'est ouvert, plurivoque, absolument pas démonstratif. Une fois encore, c'est le spectateur qui accomplit un travail d'interprétation. C'est une donnée fondamentale chez Haneke, contrairement à ce qui est largement prétendu: aucune clé n'est livrée, assénée, clef en main. C'est à chaque fois une expérience, intense. Et je lis que, une fois de plus, bcp lui reprochent paradoxalement à la fois de "démontrer quelque chose" (quoi, au juste? Les lectures proposées sont un tissu de poncifs, mais n'ont rien à voir la mienne, l'expérience que j'ai eue du film) et de "ne rien expliquer", de "laisser le spectateur sur sa faim".
Superbement photographié. Paysage de campagnes désertes, aubes blafardes, le train dans la lande, le bâtiment isolé. Rarement Haneke a autant soigné son cadre et sa photographie.
En gros: il fait mieux que le "Malevil" de Christian de Chalonge, qui était un bon petit film. Dans le temps du loup, tout est plus insidieux, plus indéterminé, plus "plausible". Pas de persos archétypes de téléfilms genre "Louis la Brocante", déjà.
Un vrai récif de "sf post apocalytique", qui contourne le "genre" tout en restant dans le "genre". C'est un truc de Haneke, ça, faut le sentir pour mieux apprécier ce qu'il fait: c'est pas qu'il dynamite les "genres" avec l'intention de faire passer un discours théorique sur le "cinéma", "le régime des images", etc. Non, il fait des films de genre, d'une redoutable efficacité même. Pas du tout "méta". Juste un peu "ralentis", plus travaillés par le "vide", prenant son temps là où on devrait expédier, et laissant de côté les scènes "à faire", celles qu'on attend. Mais, malgré ça, ou à cause de ça, plutôt: quel conteur!
Je n'en dis pas plus, pour qui n'aurait pas vu ce film.
J'ai aussi écrit, sur le forum des cdc, jadis*, une esquisse d'analyse (surtout centrée sur la trilogie autrichienne), justement en réaction à ces flots de critique paresseuse qui me semblait incapable de simplement regarder ces films sans les théoriser et les verrouiller au maximum, ce qu'elle leur reproche précisément.
Pour moi c'est un cinéaste et un cinéma non pas froid ou démonstratif, mais (avec de plus ou moins grandes réussites) de l'expérience sensible et concrète (laquelle proteste, si on veut, contre la sédimentation ou le refus de cette expérience dans les démonstrations de toutes sortes).
Et je résiste aux analogies qui sont souvent faites entre Haneke et Seidl, au détriment du premier. Sous prétexte qu'ils sont tous les deux autrichiens. Le premier, selon la doxa, aurait fait de l'ombre au second qu'il "repomperait", en moins bien, et qui travaillerait depuis plus longtemps (ce qui est d'ailleurs faux, la filmo de Haneke remonte à bien avant sa "trilogie", c'est juste que personne ne l'a vue, du moins sous nos latitudes) - sans reconnaissance.
La question de la reconnaissance joue certainement un rôle pas négligeable, dans ces bavardages médiatico-mondains situés aux marges glamoureuses du palais cannois - ce genre de considérations parigotes et assommantes, où il est constamment question des "personnes" et des ragots qui tournent autour, une forme à peine subtile de "psychologisation" des œuvres, quelles que soient leurs qualités ou leurs défauts.
Un exemple parmi cent autres de ce genre de "psychologisation": on s'excite, comme Baldanders sur une interview ou une déclaration plates, livrée du bout des lèvres, à je ne sais quel représentant de magazine, et on opère à partir d'elle des interprétations, des inférences causales douteuses, en décontextualisant, et jouant sur la sémantique, assorties parfois, chez d'autres, de considérations "formelles" parfaitement fumeuses, pour jauger et juger le film, au final l'expédier sans billet de retour dans la zone "saloperie de gros connard bourgeois cynique":
http://enculture.free.fr/viewtopic.php?t=1243
ça s'appelle de la manipe, en bonne et due forme. On peut démonter point par point, si on a du temps à perdre, et sur demande, les éléments de ce sophisme consistant à faire dire, finalement, par H., le contraire de ce qu'il dit. Ce sophisme est si énorme et si hâtivement fabriqué qu'il laisse véritablement songeur. C'est décidément une petite spécialité chez Baldanders, nonobstant ses mérites par ailleurs, de confondre sa lecture et son interprétation, en postulant dans le "texte" un inconscient, une sorte d'homunculus ou deus ex machina, qui sous forme de lapsus parle dans le dos du locuteur, révélant le sens caché de ses phrases. Je ne dis pas que ça n'arrive jamais. C'est juste qu'ici, comme mutatis mutandis une certaine interprétation de Sartre sur MP (la différence étant que le texte de Sartre est pensé, ce n'est pas un fragment d'interview prononcé dans la presse, dans une langue qu'on maîtrise mal), on présuppose que le mec est assez littéralement débile pour exprimer les conneries qu'on veut lui faire dire, et plus encore: les assumer, les revendiquer.
Du genre, également, qui constitue 85% de la substance de la shoutbox d'enculture, quand elle est en forme, avec les très dispensables conversations branchouilles, parigotes, confites d'elles-mêmes, confinées dans un petit milieu auto-centré et asphyxiant, des Trollope, Hello Kitty & consort (sorry si je les confonds en attribuant aux uns les propos d'autres, c'est que leurs échanges sont aussi interchangeables que des poissons rouges dans un bocal), dont je ne me souviens pas avoir lu un seul propos un peu intéressant sur des années, et qui sont à la causerie sur le cinoche ce que Duhamel et July étaient aux débats télé sur la politique...
Pour en revenir à Haneke et Seidl, ce sont pour moi deux formes de cinéma très différents, qui, seulement en apparence, relèveraient de ce classement un peu vide, qui est devenu une sorte de dénomination pour un créneau publicitaire, qu'on désigne par "cinéma du réel". Passé le choc d'Import-export et après avoir vu d'autres Seidl, je trouve, et ça n'engage que moi, que le cinéma de Seidl est plutôt roublard, manipulateur, stéréotypé, et plus qu'assez complaisant dans une certaine morbidité masochiste chic et choc, le tout donnant le sentiment assez pénible d'une recette plus ou moins systématique.
Selon moi, les films de Haneke sont aussi assez différents les uns des autres, il n'y applique pas la même "recette", n'est pas si "systématique" que ça. Et d'ailleurs de film en film, il tend à changer de dramaturgie et modifie plutôt le "style" qui lui est associé de façon si univoque. Y aurait bien des choses à dire, mais je m'en tiens ici à des généralités un peu creuses, je le concède. Je me suis déjà longtemps exprimé au sujet de Haneke dans d'autres contextes.
Je n'ai pas encore vu Amour. On sait que je vais pas au cinéma.
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http://mainoptique.blogspot.be/2009/09/71-fragments-dune-chronologie-du.html
Dernière édition par Baudouin II de Barvaux le Mar 6 Nov 2012 - 0:04, édité 7 fois
Invité- Invité
Re: Le Procès Haneke
Le Sentiment tragique de la vie (Del sentimiento trágico de la vida) est l'œuvre philosophique maîtresse de Miguel de Unamuno, traduite pour la première fois en français par Marcel Faure-Beaulieu. Il y examine la situation de « l'homme en chair et en os » qui est pour lui l'objet suprême de toute philosophie.
Pour Unamuno, le point de départ de tout système philosophique est le sentiment et spécialement le sentiment tragique de la vie bien plus que la raison.
tiens tiens le sentiment, bien plus que la raison ...
Pour Unamuno, le point de départ de tout système philosophique est le sentiment et spécialement le sentiment tragique de la vie bien plus que la raison.
tiens tiens le sentiment, bien plus que la raison ...
Invité- Invité
Re: Le Procès Haneke
Un truc qui m'a toujours bloqué chez Haneke: la jeune mère de famille du 7ème Continent a déjà exactement le même visage que Juliette Binoche (en plus pur et indolent).
Il me paraît fixé sur un type précis de brunes à sadiser , tout comme Hitchcock l'était sur un type de blondes.
Du coup j'ai pas envie d'explorer sa filmo, cela va d'emblée trop loin, une projection sans code interprétatif réel.
Connaît mal son oeuvre, mais un truc était bien vue dans "Caché", par rapport à la réalité française: le personnage de présentateur télé d'Auteuil, qui s'efforce de ressembler à Pivot sur un plateau, mais se comporte comme Zemmour/Ardisson/Ruquier/tout autre "chroniqueur" ("sycophante" ou "démagogue" seraient plus exacts, pour rester dans les racines grecques) dans la rue. Il ne peut/veut plus assumer le poids du malentendu, c'est par celà qu'il pense en terme d'échec du multiculturalisme ce qui en fait la société réelle. C'était en 2003/2004?
Le point de basculement télévisuel et la manière dont il engage le reste de la société étaient bien vus. Il montrait que la télé pouvait changer une idéologie en affect, mais il est vrai au moment où cette conversion était déjà jouée (différence avec Chabrol, dans "Masques", ou il y a enore la possibilité de ridiculiser la télé).
Il me paraît fixé sur un type précis de brunes à sadiser , tout comme Hitchcock l'était sur un type de blondes.
Du coup j'ai pas envie d'explorer sa filmo, cela va d'emblée trop loin, une projection sans code interprétatif réel.
Connaît mal son oeuvre, mais un truc était bien vue dans "Caché", par rapport à la réalité française: le personnage de présentateur télé d'Auteuil, qui s'efforce de ressembler à Pivot sur un plateau, mais se comporte comme Zemmour/Ardisson/Ruquier/tout autre "chroniqueur" ("sycophante" ou "démagogue" seraient plus exacts, pour rester dans les racines grecques) dans la rue. Il ne peut/veut plus assumer le poids du malentendu, c'est par celà qu'il pense en terme d'échec du multiculturalisme ce qui en fait la société réelle. C'était en 2003/2004?
Le point de basculement télévisuel et la manière dont il engage le reste de la société étaient bien vus. Il montrait que la télé pouvait changer une idéologie en affect, mais il est vrai au moment où cette conversion était déjà jouée (différence avec Chabrol, dans "Masques", ou il y a enore la possibilité de ridiculiser la télé).
Dernière édition par Tony le Mort le Mar 6 Nov 2012 - 0:35, édité 3 fois
Invité- Invité
Re: Le Procès Haneke
Bof, cette ressemblance me paraît assez toujorus télévisulk.
(oh zut, t'as corrigé entretemps, pour télévisulk. Dommage, je l'aimais bien, celui-là, mix inquiétant de télé et d'incroyable Hulk.
Sinon, sycophnate est pas mal. Je ne dis pas les autres, afin que tu les laisses. )
(oh zut, t'as corrigé entretemps, pour télévisulk. Dommage, je l'aimais bien, celui-là, mix inquiétant de télé et d'incroyable Hulk.
Sinon, sycophnate est pas mal. Je ne dis pas les autres, afin que tu les laisses. )
Invité- Invité
Re: Le Procès Haneke
Oui, bof, le procès Haneke, ça me paraît assez relatif. Si on se réfère aux (discutables) stats du site allociné, la presse a très largement encensé le film, en tout cas davantage que le public. Les seuls grands organes de presse à avoir dit du mal du film, c'est les cahiers et télérama (mais qui en a dit aussi du bien, selon sa technique pour/contre). Le déferlement est en sa faveur, en fait. Le type a récupéré 50% des palmes d'or ces quatre dernières années, on pourrait plutôt parler du rouleau compresseur Haneke. S'indigner des critiques faites à ce film, c'est à peu près comme trouver révoltant que des spectateurs n'aient pas aimé Titanic. La phrase de Lefort dans Libé, "Qui ne versera pas une larme à la vision d’Amour peut être raisonnablement traité de con", est assez exceptionnelle, dans le genre agressivement laudatif. Si ce sont les critiques des blogs et forums qui vous chagrinent, autant dire que vous vous rapprochez dangereusement de la vision à la Onfray d'un web rempli de jaloux et d'aigris.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Le Procès Haneke
balthazar claes a écrit:Oui, bof, le procès Haneke, ça me paraît assez relatif. Si on se réfère aux (discutables) stats du site allociné, la presse a très largement encensé le film, en tout cas davantage que le public. Les seuls grands organes de presse à avoir dit du mal du film, c'est les cahiers et télérama (mais qui en a dit aussi du bien, selon sa technique pour/contre). Le déferlement est en sa faveur, en fait. Le type a récupéré 50% des palmes d'or ces quatre dernières années, on pourrait plutôt parler du rouleau compresseur Haneke. S'indigner des critiques faites à ce film, c'est à peu près comme trouver révoltant que des spectateurs n'aient pas aimé Titanic. La phrase de Lefort dans Libé, "Qui ne versera pas une larme à la vision d’Amour peut être raisonnablement traité de con", est assez exceptionnelle, dans le genre agressivement laudatif. Si ce sont les critiques des blogs et forums qui vous chagrinent, autant dire que vous vous rapprochez dangereusement de la vision à la Onfray d'un web rempli de jaloux et d'aigris.
Oui, bof aussi.
Tu dis "vous", ça veut peut-être dire "nous", le comte et moi. Ou alors j'ai atteint au vous majestatif et si c'est le cas, je sens poindre comme une ironie. lol.
Si c'est un "nous" englobant, LC et moi ne disons pas tout à fait la même chose. Et encore, j'ai évité d'aborder l'angle d'analyse de Haneke qui est celui de le comte, auquel je ne souscris pas du tout, mais alors pas du tout. Je ne voulais pas alourdir plus que raison, ou lui faire peur, alors qu'il tente courageusement un petit retour, sans doute éphémère.
Concernant ton feedback:
Je ne parle pas, premièrement, du déferlement de critiques - ou d'éloges - sur Amour proprement dit, ou du déferlement de récompenses et distinctions, ou d'un succès public ou critique tout relatifs.
Je ne parle pas de la réception d'Amour par la critique-presse ciné et sur les blogs-forums ciné, mais de leur réception de Haneke sur une longue durée et sur une ligne de fond (réception dont j'opère ma petite synthèse, fort discutable bien sûr). C'est une tendance que je remarque depuis très longtemps. Je n'ai d'ailleurs accès aux critiques-presse que par ce que j'en lis sur le net: je n'achète pas la presse ciné papier, ça m'intéresse absolument pas. Je lis les extraits de presse sur allociné, ou ce que je trouve sur google, etc etc.
Je ne fais pas, deuxièmement, de distinction de valeur entre critique de presse et critique de forums/blogs, ou plutôt, j'accorde plus d'intérêt à la cyber-critique de ceux qu'on nomme "non-professionnels" selon des critères de légitimation, une prescription d'opinion, que je ne partage pas, et que je critique depuis longtemps également. Tout comme je m'accorde de critiquer ce qui se dit sur des forums ou des blogs.
Je ne m'indigne pas ni ne me chagrine, troisièmement: je relève des sophismes, je pointe des distorsions de perception, des logiques interprétatives, d'où qu'ils proviennent, et quel que soit l'objet: c'est ça qui m'intéresse, en général, et ici en particulier. Et c'est bien de ça que je parle supra.
Je n'invoque, quatrièmement, ni la jalousie ni l'aigreur, parlant de la "reconnaissance": plutôt qu'on aime assez brader ou tailler des costards aux gens couverts de médailles et devenus ambassadeurs de la "haute culture", ou du "mieux disant culturel". En valorisant, à l'occasion, par effet de contraste, des cinéastes/écrivains/artistes etc, qui travailleraient depuis longtemps sans bénéficier, dit-on, de cette reconnaissance critique et/ou publique.
Ce n'est pas un phénomène à interpréter en termes de jalousie ou d'aigreur, mais plutôt de tradition de dédain ou d'irrévérence, à laquelle je succombe aussi à mes heures.
Cinquièmement et enfin, j'ai encore le droit, ce me semble, de critiquer les points de vue émis sur des lieux que je fréquente - assidument ou par la bande. Qui m'affectent davantage, car ce sont les seuls que je fréquente, n'ayant strictement aucune vie sociale en dehors du web, et correspondant, au point d'un paradigme pur, à ce qu'on appelle un "no life".
Donc, un coup dans l'eau, Balthazar. C'était long, ouida, mais fallait bien répondre et ne pas me laisser définir par tes sophismes, distorsions de perception et logiques interprétatives un peu téléphonés, faut bien le dire.
Faut encore peaufiner le gag irrésistible de l'arroseur arrosé
Invité- Invité
Re: Le Procès Haneke
BIIB a écrit:Donc, un coup dans l'eau, Balthazar. C'était long, ouida, mais fallait bien répondre et ne pas me laisser définir par tes sophismes, distorsions de perception et logiques interprétatives un peu téléphonés, faut bien le dire.
Hello,
Le « vous » en question s'adresse en fait à ceux qui trouvent « insupportable » qu'on fasse un « procès » à Haneke, et le « déferlement » de critiques hostiles à son encontre. Je ne réponds qu'à des énoncés qui figurent dans ce topic, et je rappelle simplement qu'en ce moment, Haneke n'est pas loin de faire l'unanimité critique. Prendre sa défense sur ce ton, c'est donc un peu voler au secours du succès. A tout prendre, je m'adresse davantage à Le_comte qu'à toi, puisque c'est lui qui écrit la plupart des énoncés en question. Mon intervention n'avait pas pour but de t'interpeller personnellement et de chercher à te coincer par tous les moyens.
Cela dit, j'aurais pu être plus sport, et dire que le discours des cahiers à propos de Haneke est très possiblement douteux, ç'aurait été raccord avec la position habituelle ici concernant les cahiers. Mon objection, comme toutes les objections, n'apporte rien d'intéressant au sujet, et il est possible, dans cette mesure, de l'envisager comme geste d'hostilité gratuite. Mais, même dans ce cas, me concéder la gratuité du geste, et ne pas me soupçonner de mettre en place des stratégies sournoises de disqualification, serait cool.
Je lis dans ton texte que MH est passionné par Kafka. Le titre du topic s'avère donc extrêmement judicieux, mais on peut tout de même dire alors que Haneke est plutôt du genre à bien choisir et gagner ses procès. Enfin, les affaires marchent bien pour lui. On peut comprendre la lassitude et le sentiment de défaite du critique confronté à une machinerie qui se passe si bien de lui pour enrôler le spectateur.
Une fois je regardais Caché et il y a ce plan fixe de la rue déserte, et le temps s'étire, s'étire, et il ne se passe rien : scène impressionnante, bouleversante de radicalité, qui donne à voir la résistance du réel et de la durée à toute tentative de capture – jusqu'à ce que je réalise que mon lecteur était sur pause. J'ai déjà dû raconter ça. L'effet chez Haneke qui m'avait le plus sidéré n'était pas de lui. Depuis, j'ai tendance à le snober
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Le Procès Haneke
Sans vouloir polémiquer à plaisir, « ceux » dont je parle, ceux-là qui trouvent insupportable..., etc, existent bien. Le type du blog balloonatic (pas que je sois généralement d'accord avec lui) en a fait les frais :
Il y a donc un certain nombre de gens qui tiennent à voler au secours du succès du film, et armés de gourdins encore, pour corriger la canaille de son impudence, et la renvoyer à son « caniveau ». Bon, j'exagère. Mais dans ce remake de la bataille d'Hernani, où sont les modernes, et où sont les réactionnaires, à vue de nez ? Pas si simple à démêler.
Par ailleurs, quand je parle de la presse et de son unanimité, il faut bien préciser qu'une telle presse ne renvoie qu'assez rarement à une quelconque fonction « critique ». Dans la plupart des journaux, comme chacun sait, la fonction critique est sinistrée, vu qu'il ne reste qu'une poignée de pigistes recopiant les dépêches de l'AFP. Par exemple sur l'immonde site de BHL, un classique « journaliste, écrivain, metteur en scène » a commis la phrase suivante, qui témoigne d'un rare degré de confusion, et qui ne rend donc pas tellement service au film.
Sinon, Hollande vient de refiler la légion d'honneur à Haneke. Mais quand cesseront ces avanies et ces affronts infligés à l'artiste maudit ?
Eh ben dites-moi, quelle histoire... Depuis quelques jours je reçois des messages incroyablement hostiles où j'en prends plein la gueule, tout ça pour avoir méchamment descendu les films de Resnais et d’Haneke. Restons sur Amour car c’est avec ce film que les réactions sont les plus violentes. Je ne parle pas des commentaires publiés - si je les publie c’est qu’ils ne dépassent pas les limites de l’échange musclé, quoique... - mais des autres, plus virulents, que je vire au fur et à mesure, des messages non signés évidemment, comme celui qui était adressé au "con qui n’a pas versé sa larme à la vision d’Amour", moi en l’occurrence. Bon, ce qu’on me reproche ce n'est pas d'être resté insensible à ce "grand film d'amour", mais "le ton extrêmement méprisant", et donc "méprisable", de mon billet, "attitude dégueulasse", me dit-on, symptomatique d’une certaine "critique-caniveau", celle qui fleurit aujourd’hui sur le net et dans laquelle je me vautrerais complaisamment, prenant plaisir à "salir gratuitement une œuvre magnifique", aveuglé par ma "haine d’Haneke" et donc incapable d'avancer le moindre argument pour justifier mon rejet du film, sinon de "rabâcher l’éternel couplet sur la manipulation du spectateur" (alors que bien sûr, et là c’est moi qui parle, le problème n’est pas la manipulation en tant que telle - on est tous passés entre les mains d’Hitchcock - mais la manière utilisée par Haneke pour parvenir à ses fins)...
Il y a donc un certain nombre de gens qui tiennent à voler au secours du succès du film, et armés de gourdins encore, pour corriger la canaille de son impudence, et la renvoyer à son « caniveau ». Bon, j'exagère. Mais dans ce remake de la bataille d'Hernani, où sont les modernes, et où sont les réactionnaires, à vue de nez ? Pas si simple à démêler.
Par ailleurs, quand je parle de la presse et de son unanimité, il faut bien préciser qu'une telle presse ne renvoie qu'assez rarement à une quelconque fonction « critique ». Dans la plupart des journaux, comme chacun sait, la fonction critique est sinistrée, vu qu'il ne reste qu'une poignée de pigistes recopiant les dépêches de l'AFP. Par exemple sur l'immonde site de BHL, un classique « journaliste, écrivain, metteur en scène » a commis la phrase suivante, qui témoigne d'un rare degré de confusion, et qui ne rend donc pas tellement service au film.
Amour de Michael Haneke, après l’avoir vu, laisse dans notre esprit comme du sel que la mer aurait déposée sur des pierres sur lesquelles la lumière de notre esprit joue et témoigne de ce qu’être et devenir peut bien vouloir aussi dire lorsque l’on est humain.
Sinon, Hollande vient de refiler la légion d'honneur à Haneke. Mais quand cesseront ces avanies et ces affronts infligés à l'artiste maudit ?
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Le Procès Haneke
slimfast a écrit:tu causes, tu causes ...
Oui, je cause, pourquoi ? Ne viens pas me troller avec tes éclairages lapidaires, s'il te plaît.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Le Procès Haneke
tu ! causes, laisse moi dire la fin, Rahan ... c'est tout ce que tu sais faire
Invité- Invité
Re: Le Procès Haneke
j'échange parfois plus lapidairement encore : j'ai quelques victoires par ko à mon palmarès.
Maintenant je ne joue plus qu'avec les majorettes.
Maintenant je ne joue plus qu'avec les majorettes.
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Re: Le Procès Haneke
balthazar claes a écrit:slimfast a écrit:tu causes, tu causes ...
Oui, je cause, pourquoi ? Ne viens pas me troller avec tes éclairages lapidaires, s'il te plaît.
tu vois dans une phrase aussi courte un pourquoi suivi d'un pont d'interrogation et une fin en s'il-te-plaît laisse tout de suite deviner qu'on a affaire à une nouille
Invité- Invité
Re: Le Procès Haneke
moi je crois que ce qui est reproché à Haneke est le malentendu que tout le monde et lui aussi donc, entretient maladroitement avec une certaine inspiration germanique de ses films, qui n'est pas synchrone avec le temps et dont il s'obstine, nonobstant, à suivre le fil.
mon cher Balthazar, cela n'engage que moi, ce qui pour autant n'est déjà pas tout à fait négligeable.
mon cher Balthazar, cela n'engage que moi, ce qui pour autant n'est déjà pas tout à fait négligeable.
Invité- Invité
Re: Le Procès Haneke
tu ! causes, laisse moi dire la fin, Rahan ... c'est tout ce que tu sais faire
j'échange parfois plus lapidairement encore : j'ai quelques victoires par ko à mon palmarès.
Maintenant je ne joue plus qu'avec les majorettes.
tu vois dans une phrase aussi courte un pourquoi suivi d'un pont d'interrogation et une fin en s'il-te-plaît laisse tout de suite deviner qu'on a affaire à une nouille
Il ne faut pas parler aux gens comme ça, slimfast, c'est mal élevé et ça pollue les topics. En plus, comment ne pas supposer que ton trollage actif n'est qu'un exemple supplémentaire et in situ de la réaction d'agressivité irrationnelle des défenseurs d'Haneke ? Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, comme dirait l'autre.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Le Procès Haneke
slimfast a écrit:moi je crois que ce qui est reproché à Haneke est le malentendu que tout le monde et lui aussi donc, entretient maladroitement avec une certaine inspiration germanique de ses films, qui n'est pas synchrone avec le temps et dont il s'obstine, nonobstant, à suivre le fil.
mon cher Balthazar, cela n'engage que moi, ce qui pour autant n'est déjà pas tout à fait négligeable.
En clair tu veux dire que les intellectuels et la frange avancée du public français ne l'aime pas (ou disent en pas l'aimer) parce qu'il est autrichien*, et lui imputent tous les clichés liés à la mentalité germanique, alors que son cinéma est juste de bonne tenue mais routinier, ou un truc de ce style,?
*Valie Export et les actionnistes viennois sont ils des moralistes? Heu, un peu en fait, mais pas seulement
Invité- Invité
Re: Le Procès Haneke
Mais c'est vrai que 99.999999999% du temps quand on dit qu'un truc est "trop bourgeois" cela veut dire quelque chose d'autre (surtout si l'on considère que la remarque est rarement émise par les organes les plus en pointe de la lutte prolétarienne, enfin c'est ce qu'il me semble)
Dernière édition par Tony le Mort le Ven 9 Nov 2012 - 17:38, édité 3 fois
Invité- Invité
Re: Le Procès Haneke
Je veux dire que si l'on trouve les promotions "Carrefour" ou "Delhaize" bourgeoises (ou Monoprix, surtout Monoprix), ainsi que les clémentines en décembre, ou une paire de chaussure bourgeoise cela a plus de sens que pour un film.
Dernière édition par Tony le Mort le Ven 9 Nov 2012 - 17:38, édité 3 fois
Invité- Invité
Re: Le Procès Haneke
balthazar claes a écrit:tu ! causes, laisse moi dire la fin, Rahan ... c'est tout ce que tu sais fairej'échange parfois plus lapidairement encore : j'ai quelques victoires par ko à mon palmarès.
Maintenant je ne joue plus qu'avec les majorettes.tu vois dans une phrase aussi courte un pourquoi suivi d'un pont d'interrogation et une fin en s'il-te-plaît laisse tout de suite deviner qu'on a affaire à une nouille
Il ne faut pas parler aux gens comme ça, slimfast, c'est mal élevé et ça pollue les topics. En plus, comment ne pas supposer que ton trollage actif n'est qu'un exemple supplémentaire et in situ de la réaction d'agressivité irrationnelle des défenseurs d'Haneke ? Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, comme dirait l'autre.
Que ce qui tu énonces soit clair est l'affirmation de ton message : tu causes, tu causes c'est tout ce que tu sais faire !
Invité- Invité
Re: Le Procès Haneke
d'autre part peu me chaut que tu tiennes, en bon ordonnateur des pompes funèbres, à me ranger ici ou là puisque, toi même tel le fond de l'air, elfe insaisissable et non-avenu, n'étant nulle part, j'évite de toute façon ta compagnie,
voici pour le faire-part, Baltazhar
tu causes, tu causes ... c'est tout ce que tu sais faire !
voici pour le faire-part, Baltazhar
tu causes, tu causes ... c'est tout ce que tu sais faire !
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Re: Le Procès Haneke
Valie Export a fait un bon film en 1974, très proche du Godard d'un peu après (de la fin de la vidéo).
Je l'ai vu (34 ans après sa sortie) mais j'ai oublié son nom.
Je l'ai vu (34 ans après sa sortie) mais j'ai oublié son nom.
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Re: Le Procès Haneke
J'en avais parlé sur le forum des Cahiers, mais tout le monde s'en foutait.
Invité- Invité
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