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Habemus Papam ... en passant

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Message par Eyquem Mar 4 Oct 2011 - 22:57

salut Stéphane,
Stéphane Pichelin a écrit:l'un a ri devant le film. l'autre a été ému. le troisième a pleuré. un autre encore a été stupéfié et catatonique. est-ce qu'on trouve une telle puissance d'affects dans les fictions de Sartre ? comment dire que Sartre est l'enthousiasme et NM la fatigue ? je ne comprends pas.
Je ne pensais pas à la littérature de Sartre, seulement à ce texte que je citais.
Quant au Moretti, le film est en forme, oui : mais il y est quand même question d'un bout à l'autre de l'âge, de l'angoisse, des somnifères et des anxiolytiques, on y souffre d'intoxications alimentaires et de sinusite psychique, sans parler des carences de soins ; bref, une toute petite santé. La petite santé, c'est pas opposé aux "puissances d'affects".
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Message par Invité Mer 5 Oct 2011 - 11:27

Eyquem a écrit :

La petite santé, c'est pas opposé aux "puissances d'affects".


ce serait plutôt, pour parler latin, la condition sine qua non

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Message par Invité Jeu 6 Oct 2011 - 8:38

Borges a écrit:
«Entre l’idée et la réalité, entre le mouvement et l’acte, l’ombre s’épaissit...»
(la messe est finie)

"Vous n'irez pas en enfer. L'enfer est désert"
(un cardinal au psy)

(j'avais pas pensé à cette réplique, pour mon approche du film depuis le "jugement dernier")


un penseur qui serait très important pour penser le sujet (au deux sens du mot) du film depuis une autre idée de l'élection, celle qui fait de tout homme un prophète, à qui il est impossible de fuir sa responsabilité pour l'autre : levinas...

"
Le sujet de la responsabilité (...) signifie l'impossibilité de se dérober et de se faire remplacer, dans laquelle se noue la récurrence même du je. Unicité de l' élu et du requis qui n'est pas électeur, passivité ne se convertissant pas en spontanéité. Unicité non assumée , non sub-sumée , traumatique; élection dans la persécution.

Elu sans assumer l'élection !"

(Etre qu'être... )

de cette fuite impossible, levinas donne souvent comme exemple biblique, un type dont j'avais parlé dès le début de ce topic : Jonas...

"
L'impossibilité d'échapper à Dieu, l' aventure de Jonas, gît au fond de moi comme soi, comme passivité absolue . "


en ce sens, le pape, c'est chacun de nous, celui qui n'a jamais rien demandé à personne, et qui se retrouve chargé de l'humanité :

"
L e soi dans l' être, c' est exactement le « ne pas pouvoir se dérober » à une assignation qui ne vise aucune généralité . L'ipséité est par conséquent un privilège ou une élection injustifiable qui m'élit moi et non p as le M o i . Je unique et élu . Election par sujétion ."

de Lévinas, je n'ai lu que ses trois petits essais midrachiques. autant dire que je ne connais pas. alors, une question : le point depuis lequel il écrit est-il la Loi ?


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Message par Invité Jeu 6 Oct 2011 - 8:43

Eyquem a écrit:salut Stéphane,
Stéphane Pichelin a écrit:l'un a ri devant le film. l'autre a été ému. le troisième a pleuré. un autre encore a été stupéfié et catatonique. est-ce qu'on trouve une telle puissance d'affects dans les fictions de Sartre ? comment dire que Sartre est l'enthousiasme et NM la fatigue ? je ne comprends pas.
Je ne pensais pas à la littérature de Sartre, seulement à ce texte que je citais.
Quant au Moretti, le film est en forme, oui : mais il y est quand même question d'un bout à l'autre de l'âge, de l'angoisse, des somnifères et des anxiolytiques, on y souffre d'intoxications alimentaires et de sinusite psychique, sans parler des carences de soins ; bref, une toute petite santé. La petite santé, c'est pas opposé aux "puissances d'affects".
j'entends bien. mais doit-on confondre l'oeuvre et ses personnages ?

d'autre part, "puissance d'affects" : un pluriel. à différencier de, disons, "pouvoir d'affect", au singulier, qui serait exemplairement la pratique des téléfilms US : la petite musique sirupeuse au bon moment qui nous fait verser une larme sur la petite fille retrouvant son papa ou sur le couple se réconciliant. j'avoue être très sensible à ce pouvoir et le trouver en même temps dégueulasse. "puissance d'affects", c'est aussi souligner la liberté essentielle que le film laisse au spectateur dans sa réception - même si le même spectateur est lié par ailleurs à son propre horizon d'attente.
la "forme" du film, pour moi, c'est cette liberté.

mais aussi, je commence à voir les raisons de vos approches - les raisons dans le film. et c'est très très intéressant.


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Message par Borges Jeu 6 Oct 2011 - 8:59

bien entendu levinas pense la loi, depuis la loi, avec la loi; il repense l'idée, l'essence de l'homme au-delà de l'essence depuis l'idée de l'infini comme loi...
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Message par Borges Jeu 6 Oct 2011 - 15:56

Borges a écrit:
question pape, ce que vous dites du film me semble assez éloigné de ça :
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finalement, il n' en est pas si éloigné
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Message par Borges Jeu 6 Oct 2011 - 18:59

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le balcon de manet
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le balcon de manet magritte
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Message par Borges Jeu 6 Oct 2011 - 19:02

le titre du film "habemus papam" doit se lire comme :Habemus Papam ... en passant - Page 7 2Q==
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Message par Borges Jeu 6 Oct 2011 - 20:50

slimfast a écrit: le théâtre, un leitmotiv dans le cinéma de Moretti.
Mais en a t-il mis en scène réellement ?

vu : "je suis un autarcique";

Io sono un autarchico

(parfois très maladroit, surtout dans son dialogue avec "wenders"... "faux mouvement", justement; dès qu'il y a du mouvement, c'est mauvais; )

ici, c'est beckett, surtout, artaud, bataille... qui est la référence; un moment la troupe répète "fin de partie" de beckett...:

(quelques éléments de "HP"...: l'oubli (pq nous sommes nous mariés demande la femme? je sais pas, j'ai oublié répond le mec joué par NM) ; l'âge (nous sommes encore jeune)... le mec qui veut pas y aller; un prof que ses potes poussent à accepter un poste de remplaçant... le séparation du couple, la communauté impossible...)

le passage de beckett joué :

Où en étais-je ? (Un temps. Morne.) C’est cassé, nous sommes cassés. (Un temps.) Ça va casser. (Un temps.) Il n’y aura plus de voix. (Un temps.) Une goutte d’eau dans la tête, depuis les fontanelles. (Hilarité étouffée de Nagg.) Elle s’écrase toujours au même endroit. (Un temps.)



fin de partie, autrement dit la messe est finie

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Message par Invité Jeu 6 Oct 2011 - 20:57

As-tu ri?

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Message par Borges Jeu 6 Oct 2011 - 21:17

je ris pas beaucoup en voyant les films de NM, mais après, je peux éclater de rire (de vrais fous rires, parfois) comme ça, bêtement en m'en souvenant... en les évoquant, c'est curieux... (pour rire), on peut dire que c'est un rire de type platonicien, comme si le souvenir, la mémoire avait transformé "l'émotion triste" de la vision, en quelque chose d'autre, en une espèce de joie...pq je ris pas quand je vois, au moment de la perception? je sais pas très bien...habemus papam, j'ai vu trois fois; pas rigolé vraiment une seule fois; mais il me suffit d'évoquer en moi quelques scènes, et je ris..."je suis un autarcique ", ça viendra... mais NM ici n'a pas encore vraiment gagné, dégagé l'essence de son personnage...je trouve; il a pas encore trouvé sa voix; parce que c'est la voix qui me fait rire vraiment chez lui et cette allure d'être et de n'être pas là, au monde, ce dégagement...à la fois supérieure, presque orgueilleux, et fragile... c'est un moraliste terrifiant, un juge, rien de plus éloigné de son cinéma que le fameux mot de spinoza (ne pas juger... rire, pleurer...); c'est un cinéma du jugement... je crois... de la transcendance...
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Message par Invité Jeu 6 Oct 2011 - 21:30

Ecce bombo est sans aucun doute plus abouti.

Les maladresses, c'est curieux, ça a du si peu me gêner que je ne les ai pas remarquées, ou que je les ai mises sur le compte de la manière stylistique du film (cut-up incessants, sens du piétinement et du sur-place, pas de mouvement, même faux: un comique qui doit en effet pas mal à Beckett)

Les "lignes de fuite", si elles existent, sont dans cette drôlerie.


C'est un humour à "effet retard". En ce qui me concerne, je riais pendant le film, mais souvent 30 secondes après la séquence.




c'est un moraliste terrifiant, un juge, rien de plus éloigné de son
cinéma que le fameux mot de spinoza (ne pas juger... rire, pleurer...);
c'est un cinéma du jugement... je crois... de la transcendance...

Certainement, mais ne négliges-tu pas un peu que dans le même temps, il opère une auto-dérision de ça? On a l'impression quà chaque jugement prononcé est en même temps prononcée la vanité de ce jugement...

D'autant que c'est certainement pas le dernier à stagner. Son pote, le metteur en scène au visage "busterkeatonien" mélancolique, il a beau s'en moquer constamment, c'est le seul qui va jusqu'au bout de son propos, même ridicule, et qui morfle, affronte l'échec debout. C'est beau.

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Message par Invité Ven 7 Oct 2011 - 2:23

il y a aussi dans ce film là comme d'autres cet aller retour incessant entre le dehors et le dedans, l'intime et le social ; par exemple la fenêtre a travers laquelle le garde-suisse fait croire encore à la présence du pape au vatican tout en le laissant suivre le tournoi de volley est assez significatif de cette tension.

il y a aussi dans la chambre du fils toutes ces portes fenêtres qu'il pousse le soir dans ce très long couloir qui le mène de son cabinet à son appartement, son salon bourgeois ouvert sut une place de centre ville.

c'est une version austère de la séquence burlesque d'Alphville où Constantine pousse à la volée les portes sur le vide. Il y a la même idée métaphysique.

le vatican se prête aussi à ce jeu des portes.

pour moi NM n'est jamais aussi bon que dans la peinture de la frustration, version comique, Bianca, version tragique, la chambre du fils.

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Message par Leurtillois Ven 7 Oct 2011 - 8:44

c'est un cinéma du jugement... je crois... de la transcendance...

Sade lu par Klossowski, pour qui c'est le plus grand des chrétiens, et Lacan... Bien sûr c'est comparer les incomparables. Ce qui sauve Sade, ses textes, ce serait disons un certain plaisir de l'écriture, dire tout jusqu'à tel point que les hommes en frémissent - est-ce qu'on rit ou pleure en le lisant ? Il n'y a pas vraiment un plaisir du montage, ni même de la transgression, chez Moretti, dans ce film, on en frémit pas. (Pardon pour le degré de généralité de l'analogie.)

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Message par balthazar claes Ven 7 Oct 2011 - 10:23

Je trouve ça pas mal votre truc sur "le meilleur".

Dans Le Caïman on a le pire producteur de série Z, le Ed Wood italien. En parallèle on a le pire politicien véreux, menteur, sadique. Le politicien est le winner parfait, il gagne toujours et rien ne peut l'arrêter. Le pire producteur est le loseur parfait, quitté par sa femme et en faillite perpétuelle. Mais c'est le winner qui a renoncé au bien, à la vérité et à l'amour ; alors que le producteur raté est un bon, bon père et bonhomme, sincèrement sympathique, d'une honnête candeur.

Et donc tout repose sur la rencontre de ces deux figures diamétralement opposées. L'humour et la force de ce genre de mécanique narrative c'est que le récit avance comme une perpétuelle confirmation de lui-même. Nulle zone n'échappe à l'opposition dialectique, et la conclusion tautologique est toujours la même : le gagnant gagne, le perdant perd, mais c'est le gagnant qui renonce.

Ce serait plutôt du SAS' que du ASA', grande forme, alors. Une situation, détermine un duel débouchant sur une nouvelle situation - la nouvelle situation étant finalement la confirmation de la première. Dès le début le gagnant est celui qui a renoncé, et le perdant celui qui est incapable de renoncer à ses rêves et ses illusions (comme l'irréaliste projet du grandiose "Retour de Christophe Colomb" que le producteur espère filmer avec une maquette de bateau dans une baignoire). Heureux les simples d'esprit, amen.

On peut aussi dire que la rencontre des deux est quasi-manquée, a à peine lieu, à la limite. Il n'y a pas de réelle confrontation.


Dans HP la mécanique est exactement la même. On a des évêques qui sont de grands enfants : ne sont-ils pas les plus grands naîfs, avec leur foi puérile, leurs rites et leurs costumes obsolètes ? Mais le bien est de leur côté. Le "meilleur" psychanalyste, celui qui veut gagner tout le temps, est l'équivalent de Berlusconi : odieux, sans-gêne, arrogant et dévoré d'ambition. Et finalement, seul.

On pourrait dire aussi que, sitôt que le pape a vu le psy, il s'enfuit. La rencontre des deux n'a pas vraiment lieu, ne peut pas avoir lieu. Les mondes sont trop éloignés pour une véritable confrontation.




Le fils de Melville s'est suicidé à l'âge de 18 ans, sinon. Dans le premier film de NM, le personnage quitté par sa femme se retrouvait seul avec son fils, un petit Andrea âgé de 4 ou 5 ans, et se demandait : "Pourquoi j'ai envie de t'étrangler ?" Plus tard dans la Chambre du Fils, le fils qui meurt a le même nom, Andrea. C'est comme si NM ne faisait que se demander : Comment être père ? Non pas tant père symbolique que père réel, père présent dans le monde. Comment peut-on être à la fois révolutionnaire et chargé de famille, c'était ça la question gag de Je Suis un autarcique, en somme.

La réponse serait, dans le Caïman : il faut savoir raconter des histoires à ses enfants le soir, pour qu'ils s'endorment. Savoir leur proposer des fictions, mais pas leur faire prendre des fictions pour la réalité. Etre là, présent pour de vrai, responsable et plein de "care" humaniste, tout ça, et en plus fournisseur de récits à rêver. Garder pour soi le secret de la révolution impossible et du manque d'être... Pas très joyeux.



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Message par Invité Ven 7 Oct 2011 - 11:27

Borges a écrit:
Borges a écrit:
question pape, ce que vous dites du film me semble assez éloigné de ça :
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finalement, il n' en est pas si éloigné
ben non. Wink


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Message par Invité Ven 7 Oct 2011 - 11:35

jerzy P a écrit:As-tu ri?
merci, c'est ça la bonne question.

le rire retardé. qu'est-ce qui se passe ?
on dirait qu'on ne peut pas prendre au sérieux un film de NM sans passer par l'élaboration de sa perception. le film ne donne rien avant cette élaboration. pour parler de responsabilité, "on" - le spectateur - est responsable de la réception. obligé de réaliser une attente singulière. ou bien, pas de perception du tout : pas de rire, pas de pleur.

la façade. pas de façade sans fenêtre. mais qu'est-ce qu'on fait d'une fenêtre ? un oeil sur un intérieur ? mais on ré-institue alors la fenêtre en façade, non ? ou alors, la fenêtre comme interstice sur la surface de la façade. pour moi, c'est ce que fait NM.
pour rire ou pleurer, recevoir, il faut être dans l'interstice, donc laisser la façade, pas essayer de passer derrière.
ou bien, passer derrière mais à la recherche de nouveaux interstices.



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Message par Invité Ven 7 Oct 2011 - 11:54

jerzy P a écrit:
Borges a écrit:c'est un moraliste terrifiant, un juge, rien de plus éloigné de son
cinéma que le fameux mot de spinoza (ne pas juger... rire, pleurer...);
c'est un cinéma du jugement... je crois... de la transcendance...

Certainement, mais ne négliges-tu pas un peu que dans le même temps, il opère une auto-dérision de ça? On a l'impression quà chaque jugement prononcé est en même temps prononcée la vanité de ce jugement...
chez NM, je ne crois pas qu'il y ait une morale de la satyre mais presque l'inverse.
c'est pour ça que je ne le vois pas comme un satyriste.

Borges, tu proposais la comparaison avec le Bonnello - que je n'ai pas vu et n'ai aucune envie d'aller voir. mais sur le site libertaire que tu indiquais au sujet de L'apallonide, il parlait beaucoup de Pasolini et de sa dialectique non résolue, du Deux maintenu, jamais dépassé.
Pasolini est très important pour NM, qui lui consacre un chapitre de Journal intime.
PPP écrit dans C. :
Tu
es
la référence de toute chose,
de la haine qui divise les mâles
et de l'amour qui les unit,
unité des contradictions
de la Mafia humaine,
les pauvres automates qui affirment la dignité des hommes
avec un habit de fête noir dans les pays pré-industriels,
les hommes qui retournent à la cruauté des automates
avec leurs costumes gris d'intellectuels.

En Toi, le drapeau rouge (de Lénine et de Staline),
la croix gammée, le fanion, le drapeau étoilé
américain - le drapeau sans couleur de Trotski -
les drapeaux paysans des prêtres - la Croix tout court
(en Toi le microphone des Donateurs de ang
sans drapeau, en Toi etc. etc.)

[...]

Agresse l'ombre depuis
tous les points possibles :
elle est sur toutes les faces
du prisme maudit.
Premièrement : renonce à la beauté.
Deuxièmement : renonce à la passion.
Troisièmement : renonce à l'honnêteté.
Quatrièmement : renonce à l'ordre.
Cinquièmement : renonce à la force,
etc., etc., se ressassant ainsi
en variations
qui veulent dire une seule chose.

TA POESIE POUR SURVIVRE DOIT PRENDRE ACTE DE SA PROPRE FIN.

[...]

[Voilà pourquoi le Révolutionnaire communiste accepte et adopte les méthodes de lutte de la bourgeoisie militariste, cléricale, etc., etc. ! Voila pourquoi dans la Révolution les soupçons et les solutions finales sont tellement analogues à ceux de la Réaction ! Voilà ce qu'il y a de commun entre un bourgeois qui possède des usines en Lombardie (et n'a d'autre forme que la vulgarité), et l'ouvrier qui humblement lutte pour le socialisme ! Ils sont simplement frères en Toi !]

DONC !

LA RACE HUMAINE N'EST PAS COMME JE L'IMAGINE. ELLE EST TRES INFERIEURE. MAIS DANS CETTE INFERIORITE EST LA REALITE, C'EST-A-DIRE UNE VRAIE GRANDEUR QUE JE NE SAIS PAS CONCEVOIR.


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Message par Eyquem Ven 7 Oct 2011 - 13:52

'jour Balthazar,
balthazar claes a écrit:Je trouve ça pas mal votre truc sur "le meilleur".

Dans Le Caïman on a le pire producteur de série Z, le Ed Wood italien. En parallèle on a le pire politicien véreux, menteur, sadique. Le politicien est le winner parfait, il gagne toujours et rien ne peut l'arrêter. Le pire producteur est le loseur parfait, quitté par sa femme et en faillite perpétuelle. Mais c'est le winner qui a renoncé au bien, à la vérité et à l'amour ; alors que le producteur raté est un bon, bon père et bonhomme, sincèrement sympathique, d'une honnête candeur.

Et donc tout repose sur la rencontre de ces deux figures diamétralement opposées. L'humour et la force de ce genre de mécanique narrative c'est que le récit avance comme une perpétuelle confirmation de lui-même. Nulle zone n'échappe à l'opposition dialectique, et la conclusion tautologique est toujours la même : le gagnant gagne, le perdant perd, mais c'est le gagnant qui renonce.
Je ne suis pas trop d'accord avec cette idée que le producteur et le politicien s'opposent diamétralement. La trame du "Caïman", c'est celle d'un film d'horreur, une sorte de remake de "Body Snatchers" où n'importe qui peut se réveiller berlusconisé, hypnotisé, possédé, sans que ça se voie. Par combien d'acteurs Berlusconi est-il incarné dans le film ? Trois comédiens, plus le "vrai", qu'on voit à la télé. "Berlusconisés", tous les Italiens le sont d'une façon ou d'une autre ; c'est l'objet d'une conversation dans la voiture, où Moretti dit que Berlusconi a gagné, qu'il a changé la tête des Italiens. Le film porte vraiment là-dessus, il me semble, sur cette impossibilité de réduire Berlusconi à une figure individuelle, celle du "winner" vu à la télé ; c'est plutôt le nom d'un envoûtement à la Mabuse (comme le suggère la séquence finale, avec ses surimpressions expressionnistes, la nuit, le feu, les foules fanatisées envahissant l'écran) ; c'est le nom d'une hypnose collective, à laquelle Bonomo, comme les autres, n'échappe pas. Il est sans doute bonhomme, son nom le suggère, mais c'est aussi un type qui dit avoir voté Berlusconi, qui a produit des films jugés "fascistes" dans les années 70, qui dit avoir toujours détesté les films "engagés", politiques. Tant de "o" dans son nom, c'est peut-être aussi pour "zéro" : c'est un type assez nul, à un certain niveau.
D'ailleurs, est-ce que l'affiche ne suggère pas que le caïman, c'est lui aussi ?
Habemus Papam ... en passant - Page 7 Caiman


Les deux films, Le Caïman et Habemus papam, proposent deux figures opposées du pouvoir. Dans Habemus, la place du pape reste vide : personne ne veut l'occuper. Dans Le Caïman, c'est le contraire : Berlusconi est partout, prend toute la place.
Le plan qui répond à l'image du balcon vide, ce serait par exemple celui de ces fenêtres d'immeubles, dans Le Caïman, filmées à la tombée de la nuit, au moment où s'élève en voix off un des discours officiels de Berlusconi, qu'on imagine diffusé sur tous les écrans de télé, de tous les appartements, en même temps.


salut Borges,
c'est un cinéma du jugement... je crois... de la transcendance...
Le Caïman se terminait sur le procès Berlusconi. Sauf que contrairement à ce qui s'est passé dans les faits, les juges du film condamnaient Berlusconi.

Comment être père ? Non pas tant père symbolique que père réel, père présent dans le monde. Comment peut-on être à la fois révolutionnaire et chargé de famille, c'était ça la question gag de Je Suis un autarcique, en somme.

La réponse serait, dans le Caïman : il faut savoir raconter des histoires à ses enfants le soir, pour qu'ils s'endorment. Savoir leur proposer des fictions, mais pas leur faire prendre des fictions pour la réalité. Etre là, présent pour de vrai, responsable et plein de "care" humaniste, tout ça, et en plus fournisseur de récits à rêver. Garder pour soi le secret de la révolution impossible et du manque d'être... Pas très joyeux.
C'est vrai que les mômes veulent des histoires à dormir debout, avec Aïdra la guerrière, et ils râlent quand le père leur raconte les combines de Berlusconi.
Mais à la fin, le père emmène ses enfants sur le plateau du film, ce film où Berlusconi est jugé et condamné pour de bon. Je ne pense donc pas qu'on puisse dire que le père lègue seulement à ses enfants des histoires à rêver, comme tu dis, BC.



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Message par Borges Ven 7 Oct 2011 - 13:53

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tout est là; dans ce jeux de l'apparition et de la disparition; apparition du mort dans son cercueil, disparition du vivant (vous n'entendrez plus parler de moi, dit à un moment melville; je disparaîtrais); le lien du début et de la fin est marqué par la présence des rideaux...


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Message par Borges Ven 7 Oct 2011 - 13:58

Stéphane Pichelin a écrit:
Borges a écrit:
Borges a écrit:
question pape, ce que vous dites du film me semble assez éloigné de ça :
Habemus Papam ... en passant - Page 7 Innocent



Habemus Papam ... en passant - Page 7 Vlcsna12Habemus Papam ... en passant - Page 7 ?attachment_id=1700

finalement, il n' en est pas si éloigné

ben non. Wink





mais pour passer d'une image (du pape sur cette espèce de chaise électrique de bacon) à l'autre (celle de melville s'écroulant, hurlant aidez-moi; un peu comme jésus criant vers son père, finalement ) il faut lire la présentation du balcon, comme un ecce homo (comme j'avais déjà dit); ce que melville refuse c'est de prendre la place de jésus, du condamné, à mort...



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Message par Borges Ven 7 Oct 2011 - 14:10

cette histoire d'histoires racontés dans "le C" est intéressante, dans "je suis un autarcique"; avant de dormir le gosse fait ses prières; il prie...ce fils est beaucoup plus fort que le père finalement, qui n'est pas à la hauteur; c'est le père qui s'écroule quand la mère s'en va; il ne semble pas souffrir de carence affective...le fils appartient à la mère chez NM; tant pis pour le père :


un plus long extrait du passage joué deux fois dans "je suis un autarcique"

Où en étais-je ? (Un temps. Morne.) C’est cassé, nous sommes cassés. (Un temps.) Ça va casser. (Un temps.) Il n’y aura plus de voix. (Un temps.) Une goutte d’eau dans la tête, depuis les fontanelles. (Hilarité étouffée de Nagg.) Elle s’écrase toujours au même endroit. (Un temps.) C’est peut-être une petite veine. (Un temps.) Une petite artère. (Un temps. Plus animé.) Allons, c’est l »heure, où en étais-je ? (Un temps. Ton de narrateur.) L’homme s’approcha lentement, en se traînant sur le ventre. D’une pâleur et d’une maigreur admirables il paraissait sur le point de – (Un temps. Ton normal.) Non, ça je l’ai fait. (Un temps. Ton de narrateur.) Un long silence se fit entendre. (Ton normal.) Joli ça. (Ton de narrateur.) Je bourrai tranquillement ma pipe – en magnésite, l’allumai avec une… mettons une suédoise, en tirai quelques bouffées. Aah ! (Un temps.) Allons, je vous écoute. (Un temps.) Il faisait ce jour-là, je m’en souviens, un froid extraordinairement vif, zéro au thermomètre. Mais comme nous étions la veille de Noël cela n’avait rien de… d’extraordinaire. Un temps de saison, comme cela vous arrive. (Un temps.) Allons, quel sale vent vous amène ? Il leva vers moi son visage tout noir de saleté et de larmes mêlées. (Un temps. Ton normal.) Ça va aller. (Ton de narrateur.) Non, non, ne me regardez pas, ne me regardez pas ! Il baissa les yeux, en marmottant, des excuses sans doute. (Un temps.) Je suis assez occupé, vous savez, les préparatifs de fête. (Un temps. Avec force.) Mais quel est donc l’objet de cette invasion ? (Un temps.) Il faisait ce jour-là, je me rappelle, un soleil vraiment splendide, cinquante à l’héliomètre, mais il plongeait déjà, dans 1a… chez les morts. (Ton normal.) Joli ça. (Ton de narrateur.) Allons, allons, présentez votre supplique, mille soins m’appellent. (Ton normal.) Ça c’est du français ! Enfin. (Ton de narrateur.) Ce fut alors qu’il prit sa résolution. C’est mon enfant, dit-il. Aïeaïeaïe, un enfant, voilà qui est fââcheux. Mon petit, dit-il, comme si le sexe avait de l’importance. D’où sortait-il ? Il me nomma le trou. Une bonne demi-journée, à cheval. N’allez pas me raconter qu’il y a encore de la population là-bas. Tout de même ! Non, non, personne, sauf lui, et l’enfant – en supposant qu’il existât. Bon bon. Je m’enquis de la situation à Kov, de l’autre côté du détroit. Plus un chat. Bon bon. Et vous voulez me faire croire que vous avez laissé votre enfant là-bas, tout seul, et vivant par-dessus le marché ? Allons ! (Un temps.) Il faisait ce jour-là, je m’en souviens, un vent cinglant, cent à l'anémomètre. Il arrachait les pins morts et les emportait… au loin. (Ton normal.) Un peu faible ça. (Ton de narrateur.) Allons, allons, qu’est-ce que vous me voulez à la fin, je dois allumer mon sapin. (Un temps.) Enfin bref je finis par comprendre qu’il me voulait du pain pour son enfant. Du pain ! Un gueux, comme d’habitude. Du pain ? Mais je n’ai pas de pain, je ne le digère pas. Bon. Alors du blé ? (Un temps. Ton normal.) Ça va aller. (Ton de narrateur.) Du blé, j’en ai, il est vrai, dans mes greniers. Mais réfléchissez, réfléchissez. Je vous donne du blé, un kilo, un kilo et demi, vous le rapportez à votre enfant et vous lui en faites – s’il vit encore – une bonne bouillie (Nagg réagit), une bonne bouillie et demie, bien nourrissante. Bon. Il reprend ses couleurs – peut-être. Et puis ? (Un temps.) Je me fââchai. Mais réfléchissez, réfléchissez, vous êtes sur terre, c’est sans remède ! (Un temps.) Il faisait ce jour-là, je me rappelle, un temps excessivement sec, zéro à l’hygromètre. Le rêve, pour mes rhumatismes. (Un temps. Avec emportement.) Mais enfin quel est votre espoir ? Que la terre renaisse au printemps ? Que la mer et les rivières redeviennent poissonneuses ? Qu’il y ait encore de la manne au ciel pour des imbéciles comme vous ? (Un temps.) Peu à peu je m’apaisai, enfin suffisamment pour lui demander combien de temps il avait mis pouf venir. Trois jours pleins. Dans quel état il avait laissé l’enfant. Plongé dans le sommeil. (Avec force.) Mais dans quel sommeil, dans quel sommeil déjà ? (Un temps.) Enfin bref je lui proposai d’entrer à mon service. Il m’avait remué. Et puis je m’imaginais déjà n’en avoir plus pour longtemps. (Il rit. Un temps.) Alors ? (Un temps.) Alors ? (Un temps.) Ici en faisant attention vous pourriez mourir de votre belle mort, les pieds au sec. (Un temps.) Alors ? (Un temps.) Il finit par me demander si je consentirais à recueillir l’enfant aussi – s’il vivait encore. (Un temps.) C’était l’instant que j'attendais. (Un temps.) Si je consentirais à recueillir l’enfant. (Un temps.) Je le revois, à genoux, les mains appuyées au sol, me fixant de ses yeux déments, malgré ce que je venais de lui signifier à ce propos. (Un temps. Ton normal.) Suffit pour aujourd’hui. (Un temps.) Je n’en ai plus pour longtemps avec cette histoire. (Un temps.) A moins d’introduire d’autres personnages. (Un temps.) Mais où les trouver ? (Un temps.) Où les chercher ? (Un temps. Il siffle. Entre Clov.) Prions Dieu.
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Message par Borges Ven 7 Oct 2011 - 14:22

hello SP : un texte, pas terrible, sur "journal intime", mais intéressant rapprochement entre NM et PPP à travers Gramsci (le déchirement petit bourgeois de l'intellectuel de gauche, entre la culture savante et la culture populaire; là encore idée de la conscience malheureuse, de la synthèse disjonctive, du deux non relevé; pasolini ira trop loin dans son amour transgressif du peuple; chez NM, on peut dire que le peuple, l'ouvrier n'est jamais là, par le corps, le travail, encore moins le paysan, si je me trompe pas; le peuple est dans ses divertissements, aimés et détestés à la fois, paradis et enfer, le foot, les jeux, et le meilleur : la chanson variété, pour moi le seul vrai paradis perdu de NM; C tesson dans les cahiers rapproche la fin de "la messe est finie" de celle de "habemus papam" : la grande différence, c'est que le prêtre se retourne, grâce à la chanson... dans "habemus papam"; la chanson joint, mais séparés; elle est écoutée dans la rue et au vatican, dans sous des modes différents d'existence, la reproduction et le live de chanteurs de rue... pensons à l'âme est au monde... peut-être... )


http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polix_0295-2319_1995_num_8_30_2070
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Message par Borges Ven 7 Oct 2011 - 14:23

le balcon vide aussi c'est le tombeau vide, en un sens... je reviendrai sur ce rapprochement...
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Message par Borges Ven 7 Oct 2011 - 14:30

Stéphane Pichelin a écrit:

la façade. pas de façade sans fenêtre.

pour moi le thème de la façade doit être lu depuis goffman : la façade c'est ce que je présente au monde, ce que je rends visible, ce que je suis en tant qu'acteur sur scène, et non pas dans les coulisses (le film de BB et de NM jouent bien entendu beaucoup sur ça, puisqu'il s'agit de représentation), c'est le visible en tant que je le contrôle... quand les cardinaux interdisent la psychanalyse du pape, c'est une question de façade, de respect, de sacré, quand le médecin écarte les jambes des filles dans le film de BB c'est une affaire de façade, de mystère, de sacré souillé; là, il y a pas de sacré... on se souvient du mot de la vénus noire : ils peuvent regarder, mais pas toucher...


ici, il faudrait penser l'absence de fenêtre du bordel, et le balcon du vatican... et surtout lier les deux films depuis la pièce de genet, que je crois pas citée comme référence par BB, alors que cela semble assez évident... : le balcon... une histoire de bordel... le pape en refusant d'aller au balcon, refuse tout simplement de se prostituer : ( pro-stituere : préfixe pro- (« devant ») et statuo (« mettre en place », « poser », « établir ») : Placer devant, exposer aux yeux.)



(une monade sans fenêtre)







Dernière édition par Borges le Ven 7 Oct 2011 - 14:36, édité 1 fois
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