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Habemus Papam ... en passant

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Borges
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Message par Invité Mer 28 Sep 2011 - 10:03

ouéï! Wink

("diatribes" - est-ce péjoratif ? si oui, je remplace par "pamphlet", "coup de gueule" - toujours bien amusé de les lire)


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Message par Invité Mer 28 Sep 2011 - 10:06

Borges a écrit:
diatribes? t'as lu le texte de ER sur le dernier cronenberg?
j'ai lu ça, oui. je crois qu'eux aussi lisent les Spectres. ils ont raison, on est trop bon !!


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Message par balthazar claes Mer 28 Sep 2011 - 12:16

Tiens, ils ont recruté Massart.

Je n’étais pas venu à Marseille depuis 2009,

nous prévient-il d'emblée. On espère que l'année prochaine Marseille aura le bon goût de venir à lui. Car c'en est assez, à la fin, de brimer comme ça la création indépendante.

balthazar claes

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Message par Invité Jeu 29 Sep 2011 - 9:55

(je continue)

Je ne crois pas qu'il faille confondre le subjectivisme de NM avec un nombrilisme. C'est beaucoup plus politique. On pourrait parler d'abord d'une volonté de ne pas se poser en donneur de leçons alors qu'il joue le plus souvent le rôle de personnages donneurs de leçon. Il ne se filme pas lui-même mais il filme la figure de ses obsessions sous une forme déjà fictionnée. Ce n'est pas très différent de tous ces cinéastes qu'on n'aurait pas idée d'accuser de regarder leur nombril. Disons, Hitch. En mimant son nombrilisme avec ironie, NM affirme être un « auteur » mais il donne les moyens de réfléchir l'auteurisme. L'affirmation subjective est une déclaration de réflexivité qui peut engager le spectateur. À la fois les personnages joués par NM ou les situations qu'il filme (mort du pape-fuite du pape-retrait du pape) sont ironiques, mais elles sont en plus filmées avec ironie. C'est ironie sur ironie, de façon ouverte. Déprise du discours. Alors ses films ne sont à prendre ni en juge ni en disciple, mais en ami. L'image principale, qu'on retrouve dans plusieurs films, c'est celle de la lettre non envoyée ou à relire. Chaque film est une lettre de NM adressée au specteur singulier. Lettre qui ne peut pas arriver tout à fait à destination, parce qu'elle est aussi une bouteille à la mer, mais qui fonctionne quand même comme relation intersubjective. Le subjectivisme de Nm dans la production du film et mon propre subjectivisme dans sa réception-production de sens se conditionnent mutuellement. Et je trouve ça assez libératoire.

En même temps, « subjectivisme » doit être pris dans un sens de processus. Parce que je ne suis pas du tout sûr qu'il y ait un sujet au bout du compte. C'est même le contraire. J'ai plutôt l'impression que le sujet est ce qui est toujours évité au dernier moment, par hésitation, travestissement, cabriole, délire. Un film de NM, à mes yeux, c'est d'abord une stratégie d'évitement du sujet. Et une grande mesure d'évitement me paraît être le passage à vue d'une position à sa contradictoire. Une formule revient souvent : « si... si... ma ». On en retrouve plusieurs équivalents dans Habemus papam, où le pape accepte la condition papale pour partir tout de suite complètement ailleurs – mais un ailleurs qui n'est pas non plus tout à fait un ailleur. Il faut se tenir ni dans le sujet ni dans son absence : mais dans le sujet-et-son-absence. Se servir du sujet comme une sonde spatiale se sert de l'attraction d'une planète pour accélérer et continuer sa course vers une autre planète dont elle se servira pour accélérer, etc... Je crois qu'on peut dire àa en termes empruntés à D&G, d'utilisation schizo des synthèses disjonctives. Ou de production politique du désir.

En termes politiciens, il y a deux postures organisationnelles entre lesquelles NM essaie de se tenir. D'un côté, il y a la ligature au texte ou à ce qui en tient lieu comme attitudes réflexes et déclarations répétitives : en France actuellement, je pense à LO et au PT. L'invariance de leurs discours est en raison de leur étatisme : peu importe les variations du réel puisqu'il s'agit, par la parole, d'annoncer et de donner corps à un état déjà constitué dans sa permanence. État d'autant plus certain qu'il est fantasmatique et impossible. Et puis, à l'inverse, il y a l'abandon de toute position propre, de toute « position sujet », et l'aliénation à la démocratie d'opinion, aux sondages, au langage imposé par la classe dominante : ce serait le PCF et le NPA. J'ai vu l'été dernier un petit autocollant du NPA sur lequel était écrit : « Fascistes, footez-nous la paix », avec des ballons de foot pour remplacer habilement les deux « o » de « footez ». Apparemment, c'est une critique du hooliganisme des spectateurs de football. Je n'ai rien contre le foot ou contre la compétition sportive. C'est une ffaire de goût. Mais je n'aime pas trop les choix qui ont été faits en amont de ce slogan. D'abord, il dénonce le fascisme des ultras (genre PSG) et c'est un point sur lequel on n'a pas attendu le NPA pour trouver un accord au moins de façade allant de l'extrême-gauche (ou prétendue telle) à la droite libérale. Ce n'aurait pas été le cas sur d'autres aspects du foot, par exemple sur la financiarisation du football professionnel. Ça, c'aurait peut-être plus été un sujet qui fâche. Car il y va de l'honneur national et régional que Lyon, Marseille et Bordeaux aient les moyens financiers de de concourir contre les équipes anglaises ou espagnoles. Prmeier choix des rédacteurs du tract : s'aligner sur ce qu'on suppose être le profond désir du peuple, avec l'espoir d'un gain électoral. Mais ce choix est dépendant d'un autre. Dans le contrexte actuel de sous-visibilité du football amateur, l'autocollant parle d'abord du football professionnel. Dans le cas contraire, il aurait fallu le préciser par revalorisation de l'amateurisme, et donc rédiger un autre slogan : « pas de fascistes dans le foot amateur » ou quelque chose comme ça. Mais par souci d'efficacité, goût du gain politique et aussi probablement par peur d'être ringardisé (quoi de plus ringard qu'un amateur ?), le NPA avalise l'hégémonie de représentation du foot pro, c'est-à-dire du foot comme marchandise, et adopte l'agenda des mercanti contre lequel il pense se battre. En abandonnant toute position de sujet par volonté de se conformer au désir supposé du peuple, il se laisse tout bonnement fagociter par le discours concurrentiel de l'état capitaliste, tout en en réclamant la moralisation humanisto-démocratique (pas de fascistes). L'absence du sujet autant que son affirmation aboutissent à des paroles d'état.

On voit le rapport avec la partie de volley d'HP, où toutes les procédures du professionnalisme sont apparemment respectées, jusqu'à la consitution des équipes par origines géographiques des joueurs, mais où le sens de ces procédures est perturbé de plusieurs manières : amateurisme absolu des joueurs qui doivent apprendre à jouer pour participer au tournoi ; importance du seul point marqué par l'Océanie qui relativise la compétition ; utilisation de ralentis qui doivent tout à la retransmission télé des matchs pros, et qui ne fait ici que souligner le non-professionalisme par la pauvreté délibérée des motifs filmés ; enfin, démission an bloc des cardinaux affirmant leurs propres priorités contre la logique de la compétition sportive. (Dans Palombella rossa, il y a déjà un joueur qui préfère tirer à gauche et ne pas marquer son but plutôt que de tirer à droite.) Les cardinaux démissionnaires sont bien ceux qui ont élu le pape fuyard et ils constituent l'interface ou le point de passage de l'état sous sa forme la plus archaïque (qui est aussi la plus contemporaine et le souci des chefs d'état du monde entier, de la france au Brésil) à l'impossible état évanouissant.


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Message par Invité Jeu 29 Sep 2011 - 9:56



Borges indiquait un lien possible avec Claude Lefort et je suis tombé par hasard sur un texte de lui, « La question de la démocratie », dans un recueil du début des années 80. ce qui s'y dit me paraît assez différent du film, même s'ils ont en commun l'idée d'un lieu vide du pouvoir démocratique. Mais pour Lefort, ce lieu vide est constitutif de la forme actuelle de la démocratie et n'est pas annulé par la valse des représentants, leurs corps et leurs visages qui s'affichent sur le vide sans le remplir. Dans Habemus papam, c'est évidemment le contraire. Le choix du pape comme représentant est malin car il donne l'occasion d'identifier l'élection par les hommes et l'élection divine – textuellement puisque le pape dit bien qu'il a été élu par les cardinaux et par dieu identiquement. Il est élu et à la fois monarque : le souverain pontif. Il est appelé à remplir le lieu du pouvoir dans le style de l'ancien régime, par son corps et son visage. Le jeu de la démocratie électorale représentative ne fonctionne en fait que par ce remplissage, par l'annulation du lieu vide, par exemple en faveur d'un des portraits que les journalistes brandissent pendant la conférence de presse. La démocratie « réelle » (comme on a parlé de socialisme réel) ne supporte pas ce vide. La crise vient justement de ce qu'il manque le portrait, comme il manque une photo à la une des journaux. La tâche du pape dans le film, c'est de péréniser ce manque, ce faux manque, d'un visage unique pour laisser la place à la multitude des visages de la foule. C'est une erreur de dire que l'horizon politique de Nanni à ce moment-là serait la démocratie. Son horizon est une démocratie, une forme démocratique différente de la nôtre. Il reprend le vieux rêve d'une société non clivée, directement aux prises avec elle-même, à la fois comme masse (la foule) et comme pluralité (les visages dans la foule).

Cette foule de visages, il faut la voir avec les images de la manifestation en souvenir de la résistance antifasciste dans Aprile : il pleut et NM ne parvient à filmer que « des parapluies, des parapluies, des parapluies ». La foule de Habemus papam n'est plus une foule mémorielle, elle est faite de visages et de regards tendus vers ce qui doit advenir. Et qu'elle ignore car elle ne peut pas le savoir. Car ce qui doit advenir ne peut être qu'une invention. L'occupation par la foule du lieu de la démocratie ne peut être qu'une invention de parole, une improvisation poursuivie (le commentaire télévisuel impossible) : non plus la re-production de l'état par sa représentation mais une production de quelque chose qui n'a jamais été fait. Elle n'est pas figurable par définition parce qu'elle n'est pas re-présentable. Je crois que c'est pour ça que Moretti a choisi de montrer le processus à l'envers, comme il ne peut pas se faire, à travers la démission de l'occupant du lieu du pouvoir. Il n'y a pas de volonté d'exemplarité par le film mais juste une fable qui par son léger décalage ouvre un espace où dialoguer et penser.

Pour en revenir au texte de Lefort, son idée d'une démocratie éternellement semblable à elle-même repose aussi sur la croyance que la forme des rapports politiques et dissociables de la forme des rapports économiques. Et là aussi, le film va dans un autre sens. La figuration du travail comme rapport économique est très rare chez NM. Ses personnages – psys, comédiens, réalisateurs, philosophes, papes – « font l'acteur ». Le travail est une question de représentation politique avant d'être une nécessité économique. Et c'est essentiellement le cas dans Habemus papam, sauf pour une notation très brève, quand le pape rentre dans un café pour téléphoner et s'entend répondre que « le téléphone, c'est pour le travail », avant qu'une femme lui tende son portable sans un mot. Auparavant, on avait déjà eu l'angoisse du psy délesté de son portable et mis dans l'incapacité d'appeler à la maison pour prévenir ses enfants. Le portable a à voir avec l'intime, la sphère du propre et du privé. Reporté au travail, il devient propriété privée des moyens de production de richesse. Mais le bar, le commerce en général, est un endroit très particulier de la production. Dans la description marxiste, c'est là que la plus-value se réalise ultimement, mais elle ne le fait que par la représentation que la valeur donne d'elle-même au moment de l'échange de la marchandise et de son équivalent (son effigie) monétaire. Autrement dit, le travail se masque en marchandise (fétichisation) dans le théâtre de l'échange des valeurs. Théâtre où NM introduit les mêmes restrictions sur la parole qu'au coeur de l'état. Argent, travail et contrôle de la parole font également partie de l'état. Alors que le prêt du portable sans question ni préalable est une mise à disposition du privé pour l'amour inconditionné d'autrui. Retournement de la valeur d'échange en valeur d'usage au moment d'un rapport social direct, sans médiation de l'état. Encore qu'on pourrait préciser la figure en réintroduisant le fait que celui qui bénéficie du prêt, le pae, c'est l'état. C'est ce que nous, spectateurs, savons, mais pas la prêteuse qui destine son geste à un inconnu, un homme du commun, un visage dans la foule occupant le bar. La séquence envisage déjà le final : le report sur la foule des visages du pouvoir de l'état évanouissant. Elle note économiquement et sur une échelle réduite ce qui est ensuite donné comme généralité politique. Primat du politique sur l'économique, mais aussi inséparabilité des deux niveaux. Suivant cette analyse, NM reprend l'utopie marxiste d'une société des « producteurs associés » mais dans son sens le plus libertarien, très éloigné du centralisme partidaire.


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Message par Borges Jeu 29 Sep 2011 - 11:28


rappelons avec deleuze, qu'en théorie du syllogisme on distingue, trois grands types :

-le catégorique : " tous les hommes sont mortels"
-l'hypothétique : " s'il fait jour, il fait clair"
-le"disjonctif" : "le vivant est ou bien immortel, ou bien mortel"

le syllogisme disjonctif, c'est l'un ou l'autre; la synthèse disjonctive c'est les deux en même temps...(badiou, reprenant le concept de deleuze, on le sait, définit le cinéma comme une synthèse disjonctive : un art démocratique; l'art pour badiou est nécessairement aristocratique, c'est pq le cinéma n'est pas vraiment un art, un art, sans l'être; dans cette formule se tient le film, comment "être, sans être"; comment lier, unir, ce qui nécessairement s'oppose, sans l'annuler, comment lier les deux sens du mot élection, par exemple, le premier et le dernier, le dedans et le dehors, le rite et la vie ordinaire, les différents sens du jeux, de la scène, du rôle, comment être soi en étant un autre, comment lier les deux corps...

pour moi tout le film se tient dans l'écart entre les deux concepts, idées, "d'élection", ou plutôt dans une série d'écart, de différences; on se souvient du mec à la télé qui dit "le pape est premier et dernier serviteur de dieu"; comment être le premier et le dernier, c'est impossible, on doit être soit premier soit dernier;

ce qui gêne Melville dans son élection, c'est que soudain, sans avoir changé la relation égalitaire entre les différents cardinaux est brisée : il y a une hiérarchie, un pape, lui; ce qu'il ne veut pas non plus;

avant cette scène, lors de la partie de carte, le psy raconte que sa femme, qui, comme tous, le tenait pour le meilleur, l'a pourtant quitté, là encore, c'est une rupture de l'égalité : comment vivre égalitairement une relation inégalitaire?

il rejette sa théorie de la carence affective, et propose son explication, plus simple : le pape traverse une phase de vulnérabilité et en même temps fait preuve d'un narcissisme exceptionnel; là encore rencontre des contraires; Melville est à la fois celui qui semble refuser tout égo, et celui qui le manifeste de la manière la plus forte; les cardinaux, avec qui il joue, reprennent le psy, "on ne peut par parler ainsi du pape"; "je ne parle pas du pape, dit-il, mais de l'homme"; "c'est le même disent-ils"; "non, selon lui"; là, c'est évidemment, les deux corps dont il s'agit...

plus loin, plus tard, pendant que se déroule à la télé, la scène du premier et du dernier serviteur, à table avec les acteurs, il est encore question de division, de double, de VGassman et de je ne me souviens plus quel acteur qui durant une représentation d'Othello, alternaient leur rôle, un soir Iago, l'autre Othello...

on se souvient de stephen dedalus, dans ulysses, définissant shakespeare...
"
He is, Stephen said. The boy of act one is the mature man of act five. All in all. In Cymbeline, in Othello he is bawd and cuckold. He acts and is acted on. Lover of an ideal or a perversion, like José he kills the real Carmen. His unremitting intellect is the hornmad Iago ceaselessly willing that the moor in him shall suffer."

(l'acteur "fou" fait encore mieux, ou la même chose; il est tous les personnages, l'auteur, le lecteur, jouant même les indications destinées, aux acteurs, et aux metteur en scène; les didascalies; terme qui désigne aussi, encore un écart, un texte chrétien du IIIe siècle (cf wiki)




comme je l'ai déjà dit : la question est de penser ce que badiou appelle "une aristocratie prolétaire", ou quelque chose dans le genre; lier donc, les contraires : le premier et le dernier, l'égalité inégalitaire; il s'agit de savoir comment refaire de la hiérarchie, de l'élite, du sujet, en un sens, comment désigner "les meilleurs"?

c'est une question qui passe toujours, chez NM, par le sport;parce que dans le sport, cela semble évident; le meilleur est décidé par la compétition, la victoire (quand il y a pas dopage, triche...); dans les sciences, ce sont les pairs qui décident (le champ scientifique comme dirait bourdieu) qui est le meilleur "psy"; les choses sont plus difficile, en art, en politique, surtout en démocratie, comme dit badiou, les élections, c'est le seul processus dont le résultat n'est pas soumis à la critique, si les élections sont libres, etc... peu importe l'élu (inverse de l'élection divine, qui est nécessairement bonne);c'est derrière cet argument que se cache le directeur de la fameuse prison suisse pour sans-papiers; le contraire même de notre pape-non-pape : le nazi type. Je fais le boulot pour lequel vous m'avez désigné.


le sport :

"
Qu'est ce qui rend le sport à la fois si familier et si captivant? Pourquoi fait-il l'objet d'autant d'opprobres que d'éloges? Bref, quel est le principe moteur de cet engouement que d'aucuns trouvent démesuré? Il est la seule activité sociale à théâtraliser dans un spectacle de masse le mariage harmonieux de la concurrence et de la justice. Il met en scène l'image la plus populaire qui soit de l'égalité du mérite : ce que la vie devrait être pour chacun d'entre nous si elle était juste, voila ce que formalise le sport ; c'est la passion d'être égal qui est le ressort simultané de sa modernité et de sa popularité."

(a ehrenberg)




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Message par Invité Jeu 29 Sep 2011 - 13:11


Le film s'achève par une figuration minimale. C'est doublement cohérent avec son projet.
D'un côté, comme tout minimalisme, celui-ci vise l'ouverture d'un espace dialogique entre l'oeuvre et le spectateur. C'est le refus du film comme parole d'état monopolisant la production, ou re-production, de l'image de soi. On peut considérer que le film n'atteint pas ce but et ne peut pas l'atteindre dans ses conditions concrètes de publication : la participation au Festival de Cannes et la distribution dans les salles d'art et essai l'habillent précisément du rapport d'autorité sur le spectateur qu'il essaie formellement d'éviter. Mais je ne crois qu'il existe un autre circuit de publication qui permettrait de résoudre l'obstacle. Le passage par un éventuel réseau militant, avec débat à la fin et tout l'attirail du bon vieux ciné-club ne changerait pas vraiment la donne. Il y aurait toujours une organisation impliquée (une AIE althussérienne) et il y aurait encore le geste de donner la parole avant celui de la prendre. Ce serait en quelque sorte la réplique d'une aporie inhérente dans le récit au retrait du pape, sauf qu'elle passerait de la fable, où elle est objet de réflexion, à la salle, où elle prendrait toute la force de la réalité. C'est finalement une contradiction interne au projet qu'il ne peut trouver son sens collectif que comme singularité mise en risque dans le cadre restrictif d'une société de domination.
Ce qui ne veut pas dire pour autant qu'il y a disqualification par le film de l'organisation de l'action politique. Il y a au contraire constat de sa nécessité et tentative de production d'une organisation impossible. C'est une autre aporie résumée dans le minimalisme final, qui est une figure de l'infigurable et d'un mystère politique. Mais comme tous les mystères, celui-ci a ses signes : Thomas Münzer, la Commune de Paris, Che Guevara pour les plus connus. Moins brillant mais plus proche, le Liyannaj kont pwofitasiyon a noué des revendications économiques de type universel avec une ré-appropriation de sa culture par un peuple qui en avait été expulsé – et il s'est tenu à la fois en-deça et au-delà de l'état par sa composition organisationnel et son fonctionnement collectif. Dans tous ses exemples, le gain symbolique n'est pas dans une victoire finale, le passage d'un état injuste à un état juste, mais dans une victoire temporaire maintenue ouverte par la défaite. Ce qui a été pointé par ces événements et qui n'a pas été réalisé en reste un horizon politique valide.
Pour continuer l'échappée dans l'autre sens : j'aime bien aussi divaguer sur les propositions de Bernard Friot où la Sécurité Sociale remonterait ses taux de cotisation au niveau de 1946 et profiterait de l'excédent pour devenir acteur économique direct, finançant des entreprises grandes et petite mais sans être investisseur ni prêteuse : pas d'histoire de rentabilité ou de taux d'intérêts et de remboursements mais les caisses seraient remplies au fur et à mesure par les salaires permis par les financements de la caisse sociale. Système qui serait certainement plus efficace que le capitalisme et qui inventerait une nouvelle forme de propriété sociale des moyens de production, différente de la nationalisation et où la propriété d'usage prendrait le pas sur la juridique. Une sorte de version moderne de « la terre à ceux qui la travaillent ». mais ce qui me plaît surtout, c'est que ce serait un système très souple et réactif et qui (je rêve) pourrait bien mener à une dévalorisation de l'échange monétaire et à l'évanouissement à terme de l'argent et de l'état. Et si je peux m'en figurer la prémisse, qui resterait une décision d'état, la suite me demeure inimaginable.


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Message par Eyquem Jeu 29 Sep 2011 - 14:59

Qu'est ce qui rend le sport à la fois si familier et si captivant? Pourquoi fait-il l'objet d'autant d'opprobres que d'éloges? Bref, quel est le principe moteur de cet engouement que d'aucuns trouvent démesuré? Il est la seule activité sociale à théâtraliser dans un spectacle de masse le mariage harmonieux de la concurrence et de la justice. Il met en scène l'image la plus populaire qui soit de l'égalité du mérite : ce que la vie devrait être pour chacun d'entre nous si elle était juste, voila ce que formalise le sport ; c'est la passion d'être égal qui est le ressort simultané de sa modernité et de sa popularité."
La victoire du plus fort fait pas de lui le meilleur : nous l'allons montrer tout à l'heure.

Diogène montait à Olympie après les jeux. Cicermos survient. Qui ? Cicermos, le seul l'unique, le champion de pancrace ; couronne de lauriers sur la tête, il entraîne derrière lui un nombre d'amis considérable.
- Holà Cicermos, d'où te vient cette couronne ? Qu'est-ce qui te rend si fier et te vaut de traîner sur les routes une pareille foule ?
- C'est d'avoir vaincu au pancrace tous ceux qui étaient à Olympie.
Et flatteurs d'applaudir.
- Quel homme ! Vaincre Zeus et son frère ! Tu es admirable.
- Non : pas Zeus, mais tous ceux qui concouraient.
- Tous ? L'un après l'autre ?
- Pas tous : seulement certains, selon le tirage au sort.
- Ah oui ; tu n'as pas vaincu ceux qui avaient déjà été éliminés par d'autres.
- C'est ça.
- Les enfants par exemple, ils avaient déjà été éliminés depuis longtemps je suppose.
- Mais non, voyons ; ils ne sont pas dans la même catégorie.
- Tu n'as donc vaincu que les concurrents de ta catégorie, et seulement ceux qui n'avaient pas déjà été éliminés par d'autres ?
- Voilà.
- Ta catégorie, c'est-à-dire celle des adultes ?
- Evidemment.
- Tu as donc vaincu Cicermos ?
- Qu'est-ce que tu racontes. Cicermos, c'est moi.
- Mais tu me dis que Cicermos était dans la catégorie des adultes. Tu l'as donc vaincu ?
- Bien sûr que non.
- Bon, mais qui étaient tes adversaires au juste ?
- Les adultes de ma catégorie, je t'ai dit : des stars, venues de toute la Grèce, de toute l'Asie.
- Tu m'impressionnes. Pour être aussi fier, tu as dû vaincre même les plus forts.
- Même les plus forts, oui.
- S'ils étaient plus forts, comment tu as pu les vaincre ? Ils auraient gagné, forcément.
- C'est qu'ils n'étaient pas les plus forts finalement. Nous étions de force égale.
- Tu as donc pu battre des égaux ? Comment ça ? Il faut forcément qu'ils t'aient été inférieurs, pour que tu gagnes.
- Oui, si j'ai gagné, c'est que j'étais le plus fort, forcément.
- Alors ? De quoi te vantes-tu depuis tout à l'heure ? Tu te fais gloire d'avoir eu le dessus sur ceux qui étaient moins forts ? est-ce que ce n'est pas à la portée du premier venu d'être le meilleur ?
Et Cicermos ôta sa couronne et la jeta à terre. Il était bien décidé à écouter Diogène pour connaître la voie à suivre.


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Message par Borges Ven 30 Sep 2011 - 11:29

vient de revoir collatéral de MM, alors improvisons...

En lisant ce qui se dit, à défaut de s’écrire, sur le film, on découvre une constance. Tout le monde s’excite sur le plan vide, la fenêtre, le balcon, dernier plan, le plus grand ou je ne sais quoi. Je me méfie de cet accord, de ce consensus. Un plan que tous repèrent, ou une image, n’a pas de valeur, surtout si ce plan, cette image, n’est absolument pas pensé ; c’est de la distraction, un cliché ; on ne s’entend que sur le clichés, les lieux communs.

Une image n’existe pas seule ; elle est dans l’écart, le rapport aux autres images, dans le film, hors du film ; images qui ne sont pas seulement de cinéma, dans le monde, mais aussi en nous.



Quel sens donner à ce vide?

pour moi le plan vide ne peut se penser que depuis le tableau de MA, le jugement dernier; c'est avant tout un film sur le jugement dernier, le jugement dernier du monde, de l'homme, et de Melville; allons lentement; ou très vite, quand c'est nécessaire. Une seule loi, ne pas dire de conneries, qui ne fassent sens, une fois relues, et dépliées.

nous vivons dans un monde où nous sommes sans cesser jugés, sous le regard de l'autre, par les institution; melville a raté son examen d'entrée à l'académie, il est examiné par le médecin, par le psy... par les journaux... le jugement dernier, c'est l'examen absolu, celui qui remet à sa place tous les autres ; on peut avoir échoué à tous les examens, et le réussir ; c'est même ça, l'essence du christianisme, les derniers qui deviennent premiers.




il faudrait ici décrire le lien du tableau de MA, du son et des mouvements de la caméra de NM, lors de la scène où pour la première fois le nom de melville est appelé...


jugement dernier : le film s'ouvre sur une mort, la mort du pape, la mort est encore évoquée dans la pièce de T, et, bien entendu, de la manière la plus intéressante par le psy : ce qui est bien avec darwin, dit-il à un cardinal, lors de la partie de volley, c'est qu'une fois mort, c'est fini ; une fois que nous sommes morts, on échappe au jugement, qui est d'abord une manifestation, une visibilité ; le pape ne veut pas se montrer ; être vu, c'est déjà être jugé.

le plan vide, c’est la mort qui y parle, évidement ; et il ne prend son sens que depuis le tombeau vide de jésus ; il faut confronter ces deux vides ; en terme de vision, de lecture, le plan vide c'est celui qui peut tout accueillir, bien entendu...


le film s’ouvre sur la mort du pape, une mort, et continue sur la prière ; proximité avec le film de Malick ; nous sommes dans l’univers de la prière ; les cardinaux demandent aux saints de prier pour nous ; voilà un mot hyper important ; saint ; qu’est-ce qu’un saint ? quelle forme de vie, de langage, quel rapport à l’image, au monde, à soi indique ce mot, norme ce terme. Quelle idée de la vie fait signe dans le mot « saint », « sainteté »?

le pape est un saint père ; mais il n’est pas nécessairement un saint homme ; un pape n’est pas nécessairement un saint ; plus haut que le pape, sans doute, il y a les saints ; la sainteté.


Donc le film s’ouvre sur la mort, et la prière ;

le film s’ouvre sur notre rapport le plus déterminé au vide, notre misère absolue, notre finitude mortelle ; NM est aussi un cinéaste de la mort ; on le sait, assez ; c’est pas un comique qui recule devant cette réalité ; il a filmé cette absence ; la chambre vide du fils ; le poème du fils absent.
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Message par Invité Ven 30 Sep 2011 - 11:31

Borges a écrit:come scriviiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii­iii
je ne vois pas où mène cet extrait, sauf à confondre NM et ses personnages - ce qui serait aussi idiot que de confondre Pessoa et ses hétéronymes.


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Message par Borges Ven 30 Sep 2011 - 11:39

NM c'est le nom de tous les personnages de NM; comme shakespeare est le nom de tous les personnages de shakespeare... comme il le dit simplement, je ne filme pas le vatican réel, ce sont mes cardinaux, mon vatican, mon pape...All in all...
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Message par Borges Ven 30 Sep 2011 - 11:51

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Les fresques que nous contemplons ici nous introduisent dans le monde de la Révélation, nous parlant ici et là des vérités de notre foi. Le génie humain y a puisé son inspiration pour les revêtir de formes d'une beauté incomparable. (...) La Chapelle Sixtine est pour chaque Pape, le lieu qui garde la mémoire d'un jour particulier de sa vie… C'est précisément ici, dans ce lieu sacré, que les Cardinaux se recueillent en attendant la manifestation de la volonté du Christ quant à la personne appelée à être le Successeur de Saint Pierre. [...] C'est ici que par esprit d'obéissance au Christ et en me confiant à sa Mère, j'ai accepté l'élection du Conclave, en déclarant [...] ma disponibilité à servir l'Eglise. Encore une fois, la Chapelle Sixtine, devant toute la Communauté catholique, est devenue le lieu de l'action de l'Esprit Saint qui constitue les Evêques en l'Eglise et de façon particulière celui appelé à devenir Evêque de Rome et Successeur de Pierre."
(Jean-Paul II)
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Message par Borges Ven 30 Sep 2011 - 12:17

Habemus Papam ... en passant - Page 5 Images?q=tbn:ANd9GcT6HNjCtlhuMcUs2n6KHrwUFolP226zGHUt2N7z0nzNkw5TwNXN


voir le dernier plan du film, où le pape tourne le dos au monde, à ceux qui attendent, depuis cette image; le pape nous tourne le dos, et se tourne vers le jugement dernier; vers son jugement dernier... mais c'est aussi un tableau...

(le seul nom de peintre dans le film, si je me trompe pas, c'est le caravage; allusion à une exposition qui se tenait alors à rome, que des cardinaux veulent aller voir)






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Message par Invité Ven 30 Sep 2011 - 12:34

NM c'est le nom de tous les personnages de NM
as-tu vu Le caïman ?


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Message par Invité Ven 30 Sep 2011 - 12:45

une interview

Une séquence du film se déroule dans un théâtre et avance l'idée, shakespearienne, que l'existence est une grande scène. La vie est-elle vraiment un spectacle?
Non, tout n'est pas qu'illusion. Mais qu'il y ait, dans notre vie, une mise en scène des choses, ça, oui. On est souvent en représentation, non ?

[...]

Je n'ai pas la prétention de savoir ce qu'aimerait le public. Et les rares fois où je pense le savoir, cela me suffit pour prendre la direction totalement opposée.

[...]

De quel type de cinéma veniez-vous ? Fellini, Rosi ou Antonioni?
Enfant, je n'allais pas beaucoup au cinéma. J'y suis allé adolescent. Avec mes amis de lycée, on se partageait en deux groupes : les pro-Fellini et les pro-Antonioni. Moi, j'étais fellinien. Quand j'ai commencé à tourner des films en super-huit, je me suis intéressé au cinéma d'auteur des années 1960 : Bellocchio, Bertolucci, Ferreri... Mais aussi à la nouvelle vague française, au cinéma des pays de l'Est. Ces films-là parlaient de la réalité. Et leurs réalisateurs essayaient de proposer un nouveau cinéma et de rêver d'un nouveau monde. Comme spectateur, je me suis senti très proche d'eux. Ensuite, j'ai l'impression que la place grandissante de la télévision dans la société italienne a un peu désintégré ce cinéma. A la fin des années 1970, l'engagement artistique n'était plus aussi important. Dans les années 1980-1990, l'Italie a eu du mal à se raconter. Contrairement à la Grande-Bretagne, par exemple, qui, même sous Thatcher, était visible à l'écran grâce à Ken Loach, Stephen Frears ou Mike Leigh. Le cinéma doit être là pour montrer au public ce qu'il n'est plus capable de voir. Il faut dire que, lorsqu'un pays possède des hommes politiques comme Bossi [Umberto, fondateur de la Ligue du Nord] et Berlusconi, le cinéma ne peut qu'abandonner la partie. Que peut-on inventer de plus que ce qu'ils ont fait ?
Dénoncer, peut-être...
Ils se dénoncent eux-mêmes tous les jours à la télévision... Mais la capacité de jugement des téléspectateurs-citoyens semble anéantie. Il faudrait pourtant réussir à les sortir de cette torpeur. Lorsque j'ai interprété Berlusconi dans Le Caïman, je n'ai pas voulu être dans la parodie mais j'ai essayé de restituer avec froideur les véritables mots qu'il avait prononcés mais dont les Italiens n'avaient même plus souvenir. Le vrai film politique sur l'Italie d'aujourd'hui consisterait en un montage de cinquante heures de déclarations de nos dirigeants et d'extraits d'émissions de télé. Ce serait édifiant. Le problème, c'est qu'il y a eu une forme d'autocensure chez les scénaristes et les cinéastes, qui savent qu'une partie du financement du cinéma vient de la télévision et donc du groupe de Berlusconi, d'un côté, et de l'Etat, de l'autre. J'ai résolu le problème : mes films sont coproduits par la Rai, et Le Caïman, je l'ai produit tout seul. La Rai va enfin le diffuser au bout de trois ans. J'avais vendu les droits pour qu'elle montre le film, pas pour qu'elle le cache. Mais je ne veux pas m'apitoyer sur mon sort. Le sport favori des Italiens, plus encore que le foot, c'est de jouer les victimes. J'ai pour principe de ne pas demander de l'argent au groupe de Berlusconi. Ce qui m'étonne d'ailleurs, c'est de voir les cinéastes et les écrivains de gauche ne pas être aussi à cheval sur ce principe. En tant que consommateur, je n'ai aucun problème à enrichir Berlusconi. En revanche, faire financer mon travail par lui me poserait problème.

[...]

J'ai toujours voulu laver le linge sale en public. Dans tous mes films.


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Message par Invité Ven 30 Sep 2011 - 15:56

le Jugement dernier et le Caravage.

le premier n'apparaît plus après que le pape se soit enfui.
le second est cité au sein du conclave mais n'a pas de réalité filmique en dehors.

Caravage et ses boîtes noires percées d'un trait de lumière posé sur ce qu'il y a à représenter. encore un choix, ou une élection : tout le reste est plongé dans l'ombre et privé de visibilité. opposition du rendu visible et du rendu invisible qui se structure comme l'opposition des damnés et des saints dans le MichelAnge. le commun diviseur d'une esthétique et d'une métaphysique. on ne peut pas être à la fois sauvé et perdu, visible et invisible.

dans l'hôtel, encore un commerce et proche d'un bar (le service) : pour le réceptionniste, l'invisibilité du pape ne peut être due qu'à sa mort. mais il le dit au pape visible et vivant devant lui : superposition des situations qu'il n'imagine pas. à la place, il imagine que la télé "ne peut pas dire".
et la télé n'est pas non plus le lieu des superpositions : "le premier et le dernier" et elle se bloque.



le dispositif de Caravage avec le dernier plan.


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Message par Invité Ven 30 Sep 2011 - 15:58

les images du pape mort au début sont des images d'archives, pas une mimse en scène du réalisateur. les seules du film ?


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Message par Borges Ven 30 Sep 2011 - 17:27

Stéphane Pichelin a écrit:les images du pape mort au début sont des images d'archives, pas une mimse en scène du réalisateur. les seules du film ?


ce pape c'est JP II; je crois que ce sont les seules...mais une fois utilisées par le metteur en scène, c'est sa mise en scène...non?
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Message par Borges Ven 30 Sep 2011 - 17:30

Stéphane Pichelin a écrit:le Jugement dernier et le Caravage.

le premier n'apparaît plus après que le pape se soit enfui.
le second est cité au sein du conclave mais n'a pas de réalité filmique en dehors.

Caravage et ses boîtes noires percées d'un trait de lumière posé sur ce qu'il y a à représenter. encore un choix, ou une élection : tout le reste est plongé dans l'ombre et privé de visibilité. opposition du rendu visible et du rendu invisible qui se structure comme l'opposition des damnés et des saints dans le MichelAnge. le commun diviseur d'une esthétique et d'une métaphysique. on ne peut pas être à la fois sauvé et perdu, visible et invisible.

dans l'hôtel, encore un commerce et proche d'un bar (le service) : pour le réceptionniste, l'invisibilité du pape ne peut être due qu'à sa mort. mais il le dit au pape visible et vivant devant lui : superposition des situations qu'il n'imagine pas. à la place, il imagine que la télé "ne peut pas dire".
et la télé n'est pas non plus le lieu des superpositions : "le premier et le dernier" et elle se bloque.



le dispositif de Caravage avec le dernier plan.


intéressant, tout ça

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Message par Borges Ven 30 Sep 2011 - 18:46

je continue (ce sont toujours des notes, brouillons, qui s'improvisent ; plutôt des brouillons que rien) donc le film s'ouvre sur une "procession", une prière adressée aux saints... "priez pour nous"... qu'est-ce qu'un saint ? qu'est-ce que la sainteté, c'est ma question ; il faudrait la déplier en relation avec l'image, avec le cinéma, l'éthique...


Narcissisme exceptionnel, et effacement absolu ; le premier et le dernier, c’est peut-être ce qui définit le mieux la sainteté, comme synthèse disjonctive ; une position impossible ;

mais avant d’y arriver, j’ai envie d’un détour, par un penseur que beaucoup présentent comme un saint, wittgenstein ; la première fois que j’ai vu "Palombella" (sorti en 1989, je crois, l’année de la mort de Leone et Cassavetes), comme tous les amateurs de jeux de langage, j’ai bien entendu pensé à l’auteur des "Recherches philosophiques", au second wittgenstein, le wittgenstein des jeux de langage et des formes de vie.

grossièrement dit, PR s’inscrit dans le vide laissé par le re-trait du politique, la fin du grand récit de la configuration marxiste du monde, c’est son sujet, et le lieu de son déploiement, bien entendu NM n’applaudit pas cette mort ; il est plutôt dans un travail de deuil, comme presque toujours ; mais c’est pas ce qui m’intéresse d’abord, ou plutôt, ce qui m’intéresse là doit prendre une certaine valeur de pensée, depuis l’agencement que je tente avec wittgenstein, dont l’horizon et la réception politique sont plutôt disons de droite, même si ce mot ne veut rien dire ; voir les critiques de deleuze et de badiou contre les disciples de wittgenstein.

pour badiou, la démocratie, c’est deux choses, les jeux de langages, et le corps, ce que peut le corps, comme on dit, la récupération de l’énoncé spinoziste, ou plutôt deleuzien ; ces deux choses se retrouvent dans le film de NM : les jeux de langage et le corps, ce que peut le corps, par exemple dans PR, plongé dans l’eau ; dans un entretien NM dit qu’en filmant le corps - water polo, en plongeant le discours dépressif marxiste dans l’eau, il voulait montrer, rendre sensible, la fatigue des corps, et celle d’être marxiste ; on est loin du grand bleu ; daney lie beaucoup ces deux films ; dans les deux, il y a une nostalgie de l'enfance, de la totalité, mais l'eau, même liée dans les deux cas à la compétition n'a pas le même sens, ici... enfin, je crois...

NM cherche moins le bonheur de la combinaison du corps et de l'eau, qu'à rendre l'effort..

il y a un côté physique dans le cinéma de NM, mais le corps est le plus souvent saisi depuis la fatigue, l’impotence, c’est rarement le corps de gloire, le corps triomphant ; le corps des cardinaux, vieux, a toujours été d'une certaine manière dans son horizon ;

je dirai, improvisant : le corps est moins déterminé par sa puissance que dans sa finitude, par ce qu'il ne peut pas, sa limite...

et le langage alors?

le retrait, la défaite du communisme, de son savoir, de son langage, de son mode de vie rend possible une espèce de multiplicité de langages, de discours, des modes d’existences ; plus ou moins équivalents, égaux et vides, aucun d'entre eux n'a de garantie extérieure, n'est fondé... aucun ne peut juger les autres ; nous sommes dans le relativisme, la liberté... (comme on dit)...

il n’y a plus de réel, finalement, seulement des langages, contre cette multiplicité NM frappe une formule de moraliste, qui peut se lire, de bien des manières : "les mots sont importants, qui parle mal, pense mal, et vit mal" ;


-on peut mal parler, mal penser, parce que l'on vit mal... (quel genre de vie faut-il mener pour dire certaines choses)
-on peut mal parler, mal vivre, parce que l'on pense mal (je suis avant tout une substance pensante)
-on peut mal vivre, penser, parce que l'on parle mal (quelque chose comme une conception wittgenstein-analytique-linguistique de l'existence)

dans les trois cas, de toutes manière, il y a une norme, une idée de bien vivre, bien penser, bien parler ; que signifie ce bien ? est-ce un Bien ?

la journaliste de PR ne semble pas mal vivre, de son point de vue... pq chercher à lui imposer une langue, une vie, une pensée ; c'est sa vie, son langage, sa pensée ; et ils dominent le monde, le font, le configurent ; en ce sens, c'est plutôt le personnage joué par NM, qui vit mal, ce qui se passe, le monde... un mal de vivre dont ne le protège pas sa bonne parole, sa bonne pensée ; pas plus que la foi ne protège le pape de son mal vivre, de son mal être...

"La différence entre un homme qui a raison et un autre qui se trompe présuppose une certaine communauté de réactions, une image du monde identique dans ses aspects fondamentaux,
un savoir et une ignorance communs et finalement dirait Wittgenstein, la participation à une même forme de vie, à un même jeu de langage. Le langage n'est pas seulement un système de représentation, mais également un système d'actions étroitement lié à d'autres systèmes d'actions (...) « parler un langage est une partie d'une activité, ou d'une forme de vie» "

(Bouveresse)






le silence, la solitude, l'autarcie semblent alors la seule utopie ; on pense à rousseau, à la belle âme... ou à holden caulfield, le monde est pourri...

on a parfois le sentiment que la bonne parole, le bien de la parole, dans la parole, c'est le silence ou le monologue ; on ne peut écouter les autres, ni leur parler ; le monologue, c'est souvent la stratégie de NM, qui ne semble jamais aussi bien que lorsqu'il se parle, parle à son cher journal, ne s'adresse à personne, à nous, mais nous ne sommes rien ; nous ne pouvons pas lui répondre... nous sommes obligés de l'écouter, un peu comme des psy, mais c'est nous qui payons pour écouter...

je m'égare?

il faut bien parler
il faut bien penser
il faut bien vivre

il le faut;

(derrida dirait, il faut bien manger ; ne pas s'intoxiquer)


la question de la sainteté doit revenir ici, depuis wittgenstein ; pas le witt des jeux de langages nécessairement liés à une forme de vie, celui du traité de logique philosophique, celui qui dit que le sens du monde, de la vie, ne peut pas être dit, les seules choses qui peuvent être dites ce sont les propositions mathématiques et scientifiques, mais elles ne font pas partie de la vie, du sens de la vie... on peut bien parler, mais ce bien parler n'a pas de lien avec le Bien, en quelque sorte ;

comme le dit badiou, chez le witt du TLP : "le sens du monde est inaccessible à une proposition douée de sens, ce qui compte c’est l’indicible et l’impensable. C’est là qu’il y a l’élément mystique, c’est là qu’est aussi l’élément chrétien, c’est là aussi qu’est le bonheur : seul le christianisme donne une certitude de bonheur, le bonheur étant finalement l’affect de la bonne non-pensée."


c'est pas exactement ce que nous dit le film de NM ; puisque le pape n'est pas plus heureux, malgré sa foi, que NM, malgré son absence de foi... mais la tristesse de NM est liée à une absence de foi ; il est triste de ne pas croire ; contrairement à son psy, qui semble trouver bien que tout finisse avec la mort...

so what ?








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Message par Borges Ven 30 Sep 2011 - 19:04

Borges a écrit:
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voir le dernier plan du film, où le pape tourne le dos au monde, à ceux qui attendent, depuis cette image; le pape nous tourne le dos, et se tourne vers le jugement dernier; vers son jugement dernier... mais c'est aussi un tableau...

(le seul nom de peintre dans le film, si je me trompe pas, c'est le caravage; allusion à une exposition qui se tenait alors à rome, que des cardinaux veulent aller voir)



vers quoi, vers qui se tourner ? à entendre dans le sens de la détresse ; c'est un peu la question, je crois ; il y a quelque chose du personnage de BK dans le film "Film" de Beckett chez ce pape, je trouve, mais de manière déchirée, c'est pas un mec qui fuit le percipi, de manière absolue ; il le cherche et le fuit en même temps ; il veut monter sur scène, jouer, ce qu'on lui refuse, et refuse d'apparaître sur une autre scène ; au fond, s'il avait pas fallu se montrer, se rendre visible, aller au balcon, parler, saluer la foule, devenir le spectacle de tant de spectateurs, il aurait peut-être accepté d'être pape... il fuit, veut disparaître, devenir spectateur, en un sens, mais on le suit, poursuit, pour en faire un spectacle ; la scène dans le théâtre, c'est bien ça...


vers quoi, vers qui se tourner, c'est la question du pape... et des tournesols (de malick, de VG)













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Message par Borges Ven 30 Sep 2011 - 19:20

Le film s’inscrit ainsi dans le vide, dans la tristesse de l’absence de foi ; NM n’est pas athée, au sens absolu du mot, c'est un athée triste de ne pas croire, selon ses propres termes ; cette tristesse dirait un croyant, à la pascal, est déjà d’une certaine manière une ouverture à dieu, à la transcendance ; comme disait l’autre, on ne recherche que ce dont le manque nous attriste ; on ne cherche que ce dont on fait l'expérience sur le mode de l'absence, du défaut, du vide ; là, il faudrait encore citer Hölderlin, parlant d’un temps de détresse si étroit, étriqué, qu’en lui il n’y a même plus de place pour le manque des dieux ; le manque senti, évidemment ; le rapport à l’absence ne peut être que senti ; comme dirait sartre « pierre n’est absent du café que pour mon attente ».

NM n’est pas dans ce manque du manque, il est dans le manque, et donc dans l’ouverture à dieu ;

depuis les débuts, son cinéma cherche le sens, des énoncés, de la vie, de la famille, en moraliste, satiriste... c’est-à-dire, essentiellement à travers une opposition de l’être au devoir-être ; ce qui est n’est pas ce qui devrait être ; il y a un écart, entre la vie et la vie vraie, absente ; entre ce que nous vivons et ce que nous devrions vivre si nous vivions vraiment, ou plutôt si nous vivions bien, pensions bien, parlions bien...



Le constat est simple, privé de ce bien, nous ne vivons pas, nous ne parlons pas, nous ne pensons pas ;

moment deleuzien, les liens du cinéma au catholicisme... à la croyance (au-delà du modèle du savoir)

et peut-être plus encore, nous ne croyons pas : nous ne croyons ni dans la transformation possible du monde, ni dans un autre monde, et pas plus en ce monde-ci ;


tout le cinéma de NM se situe dans l’espace de la conscience malheureuse, dans l’expérience de l’écart entre l’être et l’idéal ; le nom absolu de cet idéal, du sens des sens, c’est bien entendu, dieu… le cinéma de NM, a toujours été attiré vers Dieu… même quand la messe est finie, dieu doit revenir sous la forme d'une chanson de variété... la chanson, c'est un des éléments mystique du cinéma de NM, un usage de la langue, qui ne dit rien, qui dit des banalités, mais sur un mode qui les approche du sens du monde, sens perdu... le sens du monde ne se dit pas, finalement, on ne peut pas bien le parler, on ne peut pas bien le dire, le penser, mais on peut bien le chanter ; il y a un sens du monde, il se chante ; c'est la seule manière dont on peut le montrer... la chanson de variété, souvent, c'est une manière de prière du monde...

là, il faut revenir à la sainteté, celle qui est priée au début de HP, et qui est le désir secret finalement du pape : si comme le disait le premier wittgenstein, rien de ce qui importe au sens de la vie ne peut être dit dans une proposition douée de sens, rien donc de moral, de religieux, d'esthétique, "ce qui ne peut être montré, comme le dit Badiou, se montre silencieusement dans la sainteté elle-même, mais sans aucun discours de sa possibilité, de sa garantie, de sa légitimité ou tout aussi bien de son imposture."









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Message par Invité Sam 1 Oct 2011 - 17:05

Borges, je continue à penser que tu fais un contre-sens, mais rudement intéressant.
tout le cinéma de NM se situe dans l’espace de la conscience malheureuse , dans l’expérience de l’écart entre l’être et l’idéal
non, pas tout.


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Message par Borges Sam 1 Oct 2011 - 18:47

j'ai plutôt le sentiment d'être le seul à vraiment me situer dans l'horizon de sens du cinéma de NM, je dirai même que je suis le premier à le construire, à l'inventer... comme disait deleuze, il faut dépasser les catégorie du vrai, du faux, la seule chose importante c'est : est-ce que c'est intéressant ou pas? je suis aussi le seul à parler de son cinéma depuis son cinéma, depuis l'idée de son cinéma; à ne rien inventer, donc; je suis à la fois doué d'imagination et incapable de rien inventer; je n'invente que des choses vraies... ou plutôt que des choses intéressantes, voire très intéressantes... que demande le peuple?
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Message par Invité Sam 1 Oct 2011 - 21:13

Borgés a écrit :


"tout le cinéma de NM se situe dans l’espace de la conscience malheureuse , dans l’expérience de l’écart entre l’être et l’idéal ;"

justement non son cinéma se projette ailleurs que dans cette conscience. Chez lui le côté rêveur et la personnalité histrionique ( Woody allen, non ? ) balaie l'assignation à un niveau de conscience toujours égal.
Dans journal intime il rêve de rencontrer Jennifer Beals son héroïne de flashdance : quelques volutes sur la route de son scooter et paf il tombe sur elle en chair et en os : vraiment pas une question de conscience mais un rêv)e délicieux qu'il a fait puis filmé. C'est un rêveur, le contraire d'un type conscient, quelqu'un qui n'aura jamais aucun poids pour peser sur le destin de son pays, tout juste bon à retarder l'élection d'un Pape, en pure perte, un autre lui succédera ( je veux dire succédera à Moretti. J'ai le sentiment que les cinéastes ont un orgueil sans pareil, si ce n'est le votre ). Qu'allez vous prêter à ces types qui à très peu d'exceptions laisseront des jalons effectivement l'histoire du cinéma. Vous clamez des idées sur ce [/i]Papam[i] plutôt anodin. Pourquoi ? Moretti c'est un cinéaste du marigot.
En revanche la chambre du fils est d'une autre trempe et la merveilleuse scène de la cuisine où Moretti face à Morante lui montre que tout est ébréché correspond parfaitement à la seconde partie de ta phrase. Mais en fait s'il est geignard c'est pour contaminer le monde. son moi est trop petit il lui en faut d'autres ... un peu comme toi Borges qui aurait vu chez NM des choses que nous n'aurions pas vu, lol

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