Quoi donc, qui donc... du dernier Resnais?
+4
^x^
adeline
Le_comte
Borges
8 participants
Page 3 sur 3 • 1, 2, 3
Re: Quoi donc, qui donc... du dernier Resnais?
Formellement, tout cela est d'une richesse évidente, parfaitement maîtrisé dans son concert volontiers heurté aux accents de jazz (d'où vient justement Gailly). Mais, pourtant, sans vouloir cracher dans une soupe plutôt bien assaisonnée, l'impression aussi que Resnais récite son petit Deleuze illustré. Un peu gênant parfois d'errer sur ce cryptogramme aux allures de nouveau roman pour qui le style est le meilleur des exercices. Peut-être une manière d'en faire trop, de pousser cette liberté jusqu'à l'écœurement, au risque de noyer dans l'indifférences ces gerbes folles de sentiments et d'images à plusieurs couches. Sans doute un mauvais procès pour ce qui, en dépit de cette cristallisation du petit théâtre de Resnais, demeure une œuvre au brio indiscutable.
http://cinema.fluctuat.net/films/les-herbes-folles/7915-chronique-Finir-en-beaute.html
Invité- Invité
Re: Quoi donc, qui donc... du dernier Resnais?
Salut JM,
l'auteur de ce truc, J. Dittmar, est l'animateur d'un blog, "Eloge de l'amour", avec Laurent de Sutter, qui avait écrit ceci à propos de "Coeurs" :
Cette formule surtout : "tout, dans Coeurs, pue l'image-cristal".
Je vois qu'ils réécrivent le même texte, à peine un an plus tard.
l'auteur de ce truc, J. Dittmar, est l'animateur d'un blog, "Eloge de l'amour", avec Laurent de Sutter, qui avait écrit ceci à propos de "Coeurs" :
Ca m'avait sidéré, tellement c'était bête, je m'en souviens encore.Foi et moi
Serge Daney n'aimait pas trop les déclarations de bêtise de Alain Resnais. Mais ce n'était pas tant le fait que le cinéaste n'ait rien à dire qui le gênait, que son insistance à l'affirmer et à s'y tenir. Daney voyait dans cette insistance le signe, ou même le symptôme, d'une forme de dissimulation, presque d'hypocrisie. Laquelle ? Peut-être celle qu'il y a à se draper dans les explications que d'autres donnent à sa propre grandeur. Lorsque Deleuze élevait Resnais au rang de cinéaste de l'image-temps par excellence, il faisait de Resnais un bien plus grand cinéaste qu'aucune de ses déclarations n'eût pu l'instituer. Que Coeurs (2006) apparaîsse ainsi, par moment, comme une simple illustration des thèses de Deleuze relatives à son cinéma constitue la conséquence logique de sa submission au génie. Eclairage, dialogues, montage, intrigue : tout, dans Coeurs, pue l'image-cristal. Il y a un narcissisme de Resnais, qui est de croire à la grandeur en général, et à la sienne en particulier. Mais Daney avait raison : cette croyance est aussi une abdication.
Laurent de Sutter
http://elogedelamour-riendespecial.blogspot.com/2009_02_01_archive.html
Cette formule surtout : "tout, dans Coeurs, pue l'image-cristal".
Je vois qu'ils réécrivent le même texte, à peine un an plus tard.
Eyquem- Messages : 3126
Re: Quoi donc, qui donc... du dernier Resnais?
Eyquem a écrit:Salut JM,
l'auteur de ce truc, J. Dittmar, est l'animateur d'un blog, "Eloge de l'amour", avec Laurent de Sutter, qui avait écrit ceci à propos de "Coeurs" :Ca m'avait sidéré, tellement c'était bête, je m'en souviens encore.Foi et moi
Serge Daney n'aimait pas trop les déclarations de bêtise de Alain Resnais. Mais ce n'était pas tant le fait que le cinéaste n'ait rien à dire qui le gênait, que son insistance à l'affirmer et à s'y tenir. Daney voyait dans cette insistance le signe, ou même le symptôme, d'une forme de dissimulation, presque d'hypocrisie. Laquelle ? Peut-être celle qu'il y a à se draper dans les explications que d'autres donnent à sa propre grandeur. Lorsque Deleuze élevait Resnais au rang de cinéaste de l'image-temps par excellence, il faisait de Resnais un bien plus grand cinéaste qu'aucune de ses déclarations n'eût pu l'instituer. Que Coeurs (2006) apparaîsse ainsi, par moment, comme une simple illustration des thèses de Deleuze relatives à son cinéma constitue la conséquence logique de sa submission au génie. Eclairage, dialogues, montage, intrigue : tout, dans Coeurs, pue l'image-cristal. Il y a un narcissisme de Resnais, qui est de croire à la grandeur en général, et à la sienne en particulier. Mais Daney avait raison : cette croyance est aussi une abdication.
Laurent de Sutter
http://elogedelamour-riendespecial.blogspot.com/2009_02_01_archive.html
Cette formule surtout : "tout, dans Coeurs, pue l'image-cristal".
Je vois qu'ils réécrivent le même texte, à peine un an plus tard.
Hello Eyquem,
Merci pour ce texte à propos de "Coeurs" que je ne connaissais pas. Je sais pas, effectivement la formule que tu soulignes au-dessus n'est pas très heureuse, violente, mais dans le fond je vois pas vraiment en quoi il faudrait rejeter les arguments du texte. Qu'en penses-tu ? Le texte à propos des "Herbes folles" est un peu plus nuancé.
Invité- Invité
Re: Quoi donc, qui donc... du dernier Resnais?
Il est tellement nuancé qu'il dit une chose et son contraire : il reproche à Resnais de faire un exercice de style, pour conclure que c'est "sans doute un mauvais procès". On est bien avancé.
Et tout le reste est comme ça. C'est un texte à somme nulle, qui dit : c'est un film "écoeurant", mais "sans vouloir cracher dans la soupe" ; Resnais "récite" un air déjà trop connu, mais c'est d'une "liberté" absolue, etc.
Et puis cette idée que Resnais filme, "L'image-temps" sur les genoux, c'est quand même absurdissimus.
Et tout le reste est comme ça. C'est un texte à somme nulle, qui dit : c'est un film "écoeurant", mais "sans vouloir cracher dans la soupe" ; Resnais "récite" un air déjà trop connu, mais c'est d'une "liberté" absolue, etc.
Et puis cette idée que Resnais filme, "L'image-temps" sur les genoux, c'est quand même absurdissimus.
Eyquem- Messages : 3126
Re: Quoi donc, qui donc... du dernier Resnais?
Des conneries débiles, ne rien connaître ni à resnais, ni à deleuze...
Borges- Messages : 6044
Re: Quoi donc, qui donc... du dernier Resnais?
Ce Laurent de Sutter est spécialiste du X.
On peut pas l'être de tout.
On peut pas l'être de tout.
Nationalité : belge
Naissance : 24 décembre 1977
Age : 31 ans
Métier : écrivain
Né l'année de l'explosion punk... mais en Belgique, Laurent de Sutter a conservé le goût du paradoxe. Chercheur et enseignant en sciences humaines à l'université de Bruxelles, il s'est à titre personnel passionné pour la cinéphilie X. Ce critique littéraire et musical - et de fait collaborateur régulier de Fluctuat.net - a notamment rédigé la majorité des dossiers qui composent notre tour du monde du cinéma porno. Il a également fait paraître, en 2007, un essai sur la Métaphysique du X aux éditions de La Musardine.
En octobre 2008, Laurent de Sutter lance aux Presses Universitaires de France une nouvelle collection d'essais, baptisé "Travaux Pratiques", dont l'objectif est de faire entendre les voix d'une génération montante, et de rendre à la théorie une dimension "pratique".
Eyquem- Messages : 3126
Re: Quoi donc, qui donc... du dernier Resnais?
Je paierai cher pour assister aux travaux "pratiques" de ce monsieur.
(ça doit être très des exercices très manuels)
(ça doit être très des exercices très manuels)
Re: Quoi donc, qui donc... du dernier Resnais?
Lyon : "Les Herbes folles" passe dans La Fourmi.
Invité- Invité
Page 3 sur 3 • 1, 2, 3
Sujets similaires
» Vous n'avez encore rien vu (Resnais)
» Aimer, boire et chanter (Resnais, 2014)
» RAZ et Dernier Maquis au 104
» Le dernier maître de l'air (Shyamalan)
» Et quoi et qui donc de la BD en vérité?
» Aimer, boire et chanter (Resnais, 2014)
» RAZ et Dernier Maquis au 104
» Le dernier maître de l'air (Shyamalan)
» Et quoi et qui donc de la BD en vérité?
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum