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Inglorious Basterds

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Message par Borges Jeu 17 Sep 2009 - 19:42

Il faudrait sans doute, comme tu l'avais fait ailleurs, JM, inviter Arendt à la discussion.
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Message par Invité Jeu 17 Sep 2009 - 21:28

Borges a écrit:[justify]Oui, JM: c'est cette histoire de vengeance évidemment; mais est-elle traitée de la même manière chez les deux? Je ne pense pas, dans Oldboy, c'est très évident; Lady Vengeance, j'en pense rien; pas réussi à être accroché par ce truc; pas vu le troisième.

Je n'ai pas regardé grand chose non plus de Park Chan-wook mais en effet il y a semble-t-il différence dans le traitement de la vengeance antre les deux cinéastes. D'un côté la jouissance assurée sans interruption possible du venger impliquant nécessairement le fun du laisser se venger, de l'autre la fascination pour la vengeance "arrêtée" (au moins moralement) en dernière instance de manière un peu faux-cul par le remord, la culpabilité, l'"idiotie" de celle-ci. Peut-être.

Unconditional forgiveness emerges precisely with the problematization (and thus “foolishness”) of the concept of forgiveness itself.

Il me semble que le cinéaste coréen, contrairement à Derrida, s'intéresse d'abord à la vengeance, après au pardon, et encore. Il ne "déconstruit" pas le concept du pardon mais, au mieux, celui de vengeance, parce que c'est sans doute plus spectaculaire dans la mesure où il s'agit de mettre en scène une cascade de violence.

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Message par Borges Ven 18 Sep 2009 - 14:16

Lu sur le site de Haaretz, cette intervention dans une discussion autour du film de Tarantino; cela ne doit pas faire plaisir à Lanzmann, mais en même temps...


I said to friends of mine that if they wanted they could borrow Claude Lanzmann`s film "Shoah" from me because I have it on DVD now. One of them answered: "Sorry, but I`m really fat up with the subject."
Interestingly, two weeks later he said he`d been to the cinema with his buddies in order to watch "Inglorious Basterds".

Maybe someone can explain? Is it a question of identification? He did not explain himself. But I guess there are thousands to millions of people who would rather spend days, weeks and months before their monitors watching war films and playing battle games, rather than being interested in the stories of victims. Why? Is it because it`s difficult to identify with victims? And why do Israelis "go wild" for that film?


http://www.haaretz.com/hasen/spages/1115023.html
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Message par Invité Ven 18 Sep 2009 - 15:59

whaou, ça c'est de l'anecdote !

Ca donne pas envie de cliquer sur le lien pour en lire plus, en fait..

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Message par Borges Ven 18 Sep 2009 - 16:06

Déçu par ta réaction, JM; c'est très riche, comme remarque. Ça donne à penser.
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Message par Invité Ven 18 Sep 2009 - 16:19

Borges a écrit:Déçu par ta réaction, JM; c'est très riche, comme remarque. Ça donne à penser.

Oui, probablement Borges. Pour autant une fois de plus sa manière de se comporter, avec en fond cette manière si particulière de se faire de la publicité pour ses films, me dégoûte profondément.

Pour quelqu'un qui passe pour un champion des dialoguistes, qui sait choisir ses mots, des trucs comme "the stories of victims" à propos du film de Lanzmann, ça me parait plutôt louche. En anglais, il existe d'autres mots pour dire témoignage que "stories".

Tarantino, lui, raconte des histoires.

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Message par Borges Ven 18 Sep 2009 - 16:26

JM, on se comprend pas, ou alors je vois pas; je crois que j'ai pas été assez précis, ce n'est pas un commentaire de Tarantino, que j'ai posté, plus haut, juste de quelqu'un qui participait sur le site de Haaretz à une discussion autour du film de Tarantino.

Sinon, je suis aussi dégoûté que toi par le cirque Tarantino.
Borges
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Message par Invité Ven 18 Sep 2009 - 16:31

Borges a écrit:
JM, on se comprend pas, ou alors je vois pas; je crois que j'ai pas été assez précis, ce n'est pas un commentaire de Tarantino, que j'ai posté, plus haut, juste de quelqu'un qui participait sur le site de Haaretz à une discussion autour du film de Tarantino.

Sinon, je suis aussi dégoûté que toi par le cirque Tarantino.

Effectivement, je croyais qu'il s'agissait d'une citation de QT. Comme on dit, il n'y a pas de fumée sans feu..

Comme quoi, j'aurais dû cliquer ! Wink

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Message par Eyquem Sam 19 Sep 2009 - 9:55

hi,
JM a écrit:
A propos de Yankees, le coup de la batte de baseball, ça fait référence à quelque chose de "sérieux" en particulier ou c'est juste de l'ordre du délire entre potes ?
Lu ceci dans un article très sévère sur le film :

A l’imbecillité du propos il faut ajouter l’échec pathétique de toutes les tentatives de faire de l’humour — même des répliques de la Grande vadrouille ("et pas d’hélice hélas — c’est là qu’est l’os") sont plus désopilantes que n’importe quel gag de Inglorious basterds — était-ce si difficile de remarquer que les esprits les plus fins, comme Woody Allen par exemple, n’approchaient, par l’humour, le sujet que de très loin avec des perches très très longues, et de façon jamais soulignée, le personnage maigrelet d’Issac dans Manhattan — Woody Allen lui-même — proposant d’aller en découdre lui-même avec une réunion d’anciens Nazis, armé d’une batte de base ball, plutôt qu’un article dans le New York Times ? Mais Quentin Tarantino est un con, et "un con ça ose tout, c’est d’ailleurs à cela qu’on reconnaît les cons" — Michel Audiard dans les Tontons flingueurs — et il ne verra jamais donc la parfaite incongruité de rendre spirituel un personnage de SS, de s’imaginer Goebbels ahanant, tirant son coup avec une actrice collabo, et bien d’autres scènes lamentables.

http://www.desordre.net/blog/?debut=2009-08-23#2240

Il faudrait vérifier.

Que pense Woody Allen du Tarantino ?
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Message par Invité Sam 19 Sep 2009 - 17:18

L'article de Rivette sur le travelling de Kapo, "les cons ça ose tout", la référence à Manhattan de Woody Allen... c'est le loto gagnant.
Peut-être qu'on peut amener Genet dans ce débat, et parler de son irrévérence envers l'Histoire des Blancs, les Français qui prennent une raclée par Hitler, ça le faisait plutôt marrer. Genet aurait dit: et l'Indochine?, et l'Algérie?

Jean Genet, L'ennemi déclaré:
http://dk8.ti1ca.com/get/90.37.57.110/y5e3hes5/JEAN%20GENET%20001.JPG
http://dk4.ti1ca.com/get/90.37.57.110/ume8vj9k/JEAN%20GENET%20002.JPG
http://dk4.ti1ca.com/get/90.37.57.110/d7ejo4pn/JEAN%20GENET%20003.JPG
http://dk7.ti1ca.com/get/90.37.57.110/ceoxvqfn/JEAN%20GENET%20004.JPG
http://dk4.ti1ca.com/get/90.37.57.110/bxqtluim/JEAN%20GENET%20005.JPG
http://dk0.ti1ca.com/get/90.37.57.110/k39a9g2x/JEAN%20GENET%20006.JPG
http://dk6.ti1ca.com/get/90.37.57.110/y24z2l83/JEAN%20GENET%20007.JPG
http://dk8.ti1ca.com/get/90.37.57.110/e0nwxz01/JEAN%20GENET%20008.JPG
http://dk7.ti1ca.com/get/90.37.57.110/o6204cmb/JEAN%20GENET%20009.JPG
http://dk6.ti1ca.com/get/90.37.57.110/um5zaefh/JEAN%20GENET%20010.JPG
http://dk7.ti1ca.com/get/90.37.57.110/n40b7pp8/JEAN%20GENET%20011.JPG

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Message par Eyquem Dim 27 Sep 2009 - 14:59

Guédiguian : 1
Tarantino : 0
selon un article très "moral" du blog du Diplo :

http://blog.mondediplo.net/2009-09-27-L-armee-du-crime-face-aux-batards-sans-gloire
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Message par Borges Dim 27 Sep 2009 - 16:23

Eyquem a écrit:Guédiguian : 1
Tarantino : 0
selon un article très "moral" du blog du Diplo :

http://blog.mondediplo.net/2009-09-27-L-armee-du-crime-face-aux-batards-sans-gloire

Je trouve ça très faible; en plus d'une morale-politique de quinzième zone. C'est pas une référence, le MD, quand il s'agit de cinéma; et ses blogs, pas plus.
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Message par Borges Dim 27 Sep 2009 - 16:31

Eyquem a écrit:hi,
JM a écrit:
A propos de Yankees, le coup de la batte de baseball, ça fait référence à quelque chose de "sérieux" en particulier ou c'est juste de l'ordre du délire entre potes ?
Lu ceci dans un article très sévère sur le film :

A l’imbecillité du propos il faut ajouter l’échec pathétique de toutes les tentatives de faire de l’humour — même des répliques de la Grande vadrouille ("et pas d’hélice hélas — c’est là qu’est l’os") sont plus désopilantes que n’importe quel gag de Inglorious basterds — était-ce si difficile de remarquer que les esprits les plus fins, comme Woody Allen par exemple, n’approchaient, par l’humour, le sujet que de très loin avec des perches très très longues, et de façon jamais soulignée, le personnage maigrelet d’Issac dans Manhattan — Woody Allen lui-même — proposant d’aller en découdre lui-même avec une réunion d’anciens Nazis, armé d’une batte de base ball, plutôt qu’un article dans le New York Times ? Mais Quentin Tarantino est un con, et "un con ça ose tout, c’est d’ailleurs à cela qu’on reconnaît les cons" — Michel Audiard dans les Tontons flingueurs — et il ne verra jamais donc la parfaite incongruité de rendre spirituel un personnage de SS, de s’imaginer Goebbels ahanant, tirant son coup avec une actrice collabo, et bien d’autres scènes lamentables.

http://www.desordre.net/blog/?debut=2009-08-23#2240

Il faudrait vérifier.

Que pense Woody Allen du Tarantino ?

Cet article est aussi d'une débilité effrayante.
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Message par Borges Mer 30 Sep 2009 - 14:25

Eyquem a écrit:hi,
JM a écrit:
A propos de Yankees, le coup de la batte de baseball, ça fait référence à quelque chose de "sérieux" en particulier ou c'est juste de l'ordre du délire entre potes ?
Lu ceci dans un article très sévère sur le film :

A l’imbecillité du propos il faut ajouter l’échec pathétique de toutes les tentatives de faire de l’humour — même des répliques de la Grande vadrouille ("et pas d’hélice hélas — c’est là qu’est l’os") sont plus désopilantes que n’importe quel gag de Inglorious basterds — était-ce si difficile de remarquer que les esprits les plus fins, comme Woody Allen par exemple, n’approchaient, par l’humour, le sujet que de très loin avec des perches très très longues, et de façon jamais soulignée, le personnage maigrelet d’Issac dans Manhattan — Woody Allen lui-même — proposant d’aller en découdre lui-même avec une réunion d’anciens Nazis, armé d’une batte de base ball, plutôt qu’un article dans le New York Times ? Mais Quentin Tarantino est un con, et "un con ça ose tout, c’est d’ailleurs à cela qu’on reconnaît les cons" — Michel Audiard dans les Tontons flingueurs — et il ne verra jamais donc la parfaite incongruité de rendre spirituel un personnage de SS, de s’imaginer Goebbels ahanant, tirant son coup avec une actrice collabo, et bien d’autres scènes lamentables.

http://www.desordre.net/blog/?debut=2009-08-23#2240



Hello Eyquem; ai perdu quelques minutes à lire ce texte, qui ne dit rien du film, mais est assez symptomatique; encore un procès de l’"adolescence", exaltée, sans éducation, sans culture, analphabète, bête et attardée. On pense à Finkielkraut, et à quelques autres, et on a un portrait de ces jeunes gens.

Je ne connais pas Philippe De Jonckheere ; on se dit qu’il est prof, ou père, ou quelque chose dans le genre ; il n’aime ni les ados, ni l’absence de culture ; le racisme de l’intelligence (Bourdieu) du gars s’exprime sans problème. Mais, il ne se la joue pas élève brillant, génie surdoué ; modestement, on sent les passions tristes, il avoue que sa scolarité, comme on dit, n’a pas été surhumaine. Il a redoublé plusieurs fois. C’est jamais joyeux, ce genre de choses, mais ces redoublements n’ont pas été inutiles , ils lui ont appris que l’histoire était un éternel recommencement et découvert l’étendue de l’antisémitisme chez les professeurs d’histoires. Imaginez, si vous le pouvez, moi, ça me dépasse un peu ; le mec a eu trois profs d’histoire, tous trois étaient médiocres, deux étaient antisémites révisionnistes, et un autre considérait la destruction des Juifs comme un détail dans l’histoire anecdotique de la Résistance. C’est tellement terrible qu’on se demande si ces trois profs d’histoires et ces redoublements ne sont pas inventés pour les causes de la démonstration.

Redoubler trois fois, c’est beaucoup, mais tomber à chaque fois sur des profs médiocres, antisémites et révisionnistes, ça doit être assez unique. On se dit que le progrès est une illusion, et que la qualité de l’enseignement n’est pas à la hausse. Je dis pas que c’est impossible, si le mec a fait ses études dans un pays musulman, voire islamiste, en Iran, par exemple, dont le président vient une nouvelle fois de nier l’existence de la shoah (selon les médias) ou dans une école de la République française islamisée (de manière rampante) ; ce type s’est peut-être retrouvé dans une classe pleine de musulmans et d’indigènes fatigués du privilèges accordé à la Shoah, des gosses qui voulaient aussi qu’on les reconnaisse comme des victimes de l’Occident, et de son histoire. Dans ce genre de contexte, il arrive que les pauvres profs cèdent à la violence (insidieuse) aux menaces (sous-jacentes) ; c’est pas inimaginable ; on connaît bien des profs qui osent plus se présenter devant leurs élèves, en jupe, pas même mini, très longues même ; d’autres qui n’osent plus enseigner Flaubert, et encore moins Voltaire, qui pourtant était antisémite.

Mais bon, ce qui est bien dans cette histoire, c’est que le petit Philippe n’a pas été marqué par cette éducation historique, antisémite et médiocre ; les deux semblent inséparables (pour lui) ; vous ne pouvez pas être brillant et antisémite ; c’est pour ça que ça le choque tellement ce SS de Tarantino qui cause quatre langue ; c’est impossible, de fait ; chez les SS, nous dit-il, la promotion dépendait de la bêtise ; plus vous étiez con, plus vous aviez des chances d’arriver au somment ; ce qui laisse penser que dans le monde ordinaire, c’est l’inverse. Au sommet des hiérarchies c’est toujours les plus brillants, et les mieux éclairés qui siègent. Autrement dit, c’est toute la thèse implicite, la croyance optimiste du texte : la culture et l’intelligence gardent du Mal. Il faut savoir lire, et avoir lu pour être bon, dans tous les sens du mot. Les analphabètes sont nécessairement mauvais. C’est un thème assez présent. Je pense à l’horrible Philippe Val, qui lie le « retard » des pays du Moyen Orient à leur fort taux d’illettrisme. Mais il n’est pas le seul ; tout le dernier De Palma lie aussi la « barbarie » américaine en Irak à une certaine forme d’ »analphabétisme ». Le pauvre Philippe De Jonckheere est incapable de voir que le SS cultivé de Tarantino est un cliché, et qu’il pose la fameuse question : « comment le peuple des poètes et des musiciens a pu engendrer l’horreur nazie ». Kubrick qui avait un cerveau pose la même question dans « Orange mécanique » ; la culture, l’amour de la grande musique ne vaut interdit pas d’être un monstre de violence.

Mais c’est pas ça, l’essentiel de ce qu’il faut retenir de cette affaire, le truc marquant dans la bio de Philippe, c’est que ces profs médiocres n’ont pas gâché son jugement, sa morale, ni rien ; en grandissant, par lui-même, par la télé, et les livres, le mec a appris des choses; il a découvert que les Juifs existaient réellement. Comme tout le monde, ou presque, il a détesté Hitler, la gestapo, les SS, les SA, le Mal. Ado, comme il est venu au monde après la défaite des nazis, même s’il était pas très éduqué sur le sujet, il a compensé sa non participation à la victoire sur le Mal, par des tas de rêves, des fantasmes, érotiques et de violence, où il massacrait les Nazis, par tous les moyens, mais (curieusement) jamais avec des battes de base-ball ; à l’époque, il connaissait pas ce sport ; rien de sadique, d’immoral, de répréhensible dans cette affaire ; au niveau de l’inconscient, il n’y a ni bien ni mal, ni vrai ni faux ; de plus, l’histoire et l’imaginaire lui avaient fourni des objets d’exercice légitime de la cruauté, il pouvait se laisser aller au massacre ; c’étaient des nazis, et de plus tout cela restait dans le domaine de l’imaginaire ; il ne faisait de mal à personne, et ça lui faisait plaisir ; pourquoi se priver ? Comme disait le vieux Platon, le mal que les méchants font dans la réalité, les bons l’accomplissent dans leur rêve. Philippe n’était méchant que dans ses rêves.

Tout ça, c’était avant, quand il était ado. Il lui arrive encore de se prendre pour James Bond, mais il sait à présent la vanité de ces fantasmes. Il a dépassé ses fantasmes d’ultraviolence, il est devenu homme, et plus qu’homme, cultivé; il a lu des livres, dont la princesse de Clèves. Il a dépassé le stade de la vengeance, il a appris la loi, la morale, la justice, le long mouvement dialectique du pardon qui vous réconcilie avec l’ennemi, mouvement étrangement refusé par Jankélévitch, drôle de mec, qui, après la guerre, a refusé la musique allemande, la littérature allemande, les penseurs allemands, ou de mettre les pieds, en Allemagne, comme les parents d’Eli Roth, oui, le Golem de Tarantino, l’Ours à la batte.

Philippe a grandi ; il a lu des livres, vu des films. Il a créé son blog, alors que Tarantino, qui n’a rien appris à l’école, restait un ado, attardé, illettré, ne sachant même pas comment tenir un livre. Il s’en serait foutu toute sa vie de Tarantino, de sa bêtise, qu’il lise des bouquins ou pas, que sa connerie lui permette de tout oser, s’il n’était pas tombé sur ce film, Inglourious Basterds. Et là comment aurait-il pu ne « pas avouer sa sidération de voir qu’un réalisateur américain contemporain a pu réaliser un film qui reprend dans leurs grandes lignes les petits scénarios imaginaires qu’il avait pu entretenir ».

On savait que Tarantino volait les séries B, Z; ici, nous avons du neuf, une première, on apprend qu’il a aussi repris dans leurs grandes lignes les fantasmes de Philippe De Jonckheere, ado, massacrant les nazis. Terrible et nouvelle forme de plagiat.

Comment vivre, tranquillement, sans colère, dans un monde où un réalisateur américain contemporain peut vous déposséder des grandes lignes de vos fantasmes d’adolescence antinazie ? Voilà la question.

Humainement, on se dit que ce n’est pas de chance, vraiment, que s’il était resté aussi con que Tarantino, s’il n’avait pas lu des livres d’histoire, et la Princesse de Clèves, il aurait pu faire ce film, devenir riche, célèbre, adulé. Des trucs que Tarantino imagine à presque cinquante ans, lui, il les avait fantasmé ado. Des dizaines d’années d’avance sur le réalisateur américain. A sa place, on pourrait ressentir de l’amertume, éprouver du ressentiment ; ce serait logique. Trop humain, mais humain. Rien de tel. Il ne regrette pas d’avoir grandi, d’être devenu adulte. S’il s’emporte, ce n’est pas à cause de ce plagiat de ses fantasmes, d’avoir été volé, mais au nom de la mémoire de la Shoah et de l’Histoire.

Que nous apprend donc ce critique improvisé ? bien des choses, qu’on aurait pas soupçonné ; les voici, et dans le désordre ; ce film n’a rien d’historique, les SS n’étaient pas cools, c’étaient pas des psychopathes, ils ne parlaient pas quatre langues, pas même une, en fait ; c’est ici un point et un reproche qu’il faut développer, en effet, tout le texte de notre critique s’organise autour d’une grande séparation : d’un côté, ceux qui savent, qui ont de la culture, lisent des livres, enfin, des humanistes lettrés, en quelque sorte, et de l’autre côté, les cons, les ignorants, les adolescent attardés, la culture du fun, des amateurs de guerre, la bêtise, l’ignorance, l’empire de la connerie et du Mal.


ETC.
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Message par Invité Jeu 1 Oct 2009 - 1:42

Borges a écrit:... vous ne pouvez pas être brillant et antisémite ; c’est pour ça que ça le choque tellement ce SS qui cause quatre langue... ETC
didiou
et en plus c'est sûr i' sait même pas c'est qui qu'a inventé l'Arriflex

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Message par ^x^ Jeu 1 Oct 2009 - 2:34

Inglorious Basterds - Page 8 65_kaestner
Et oui, Kaestner en 1992 à la ...65ème Academy Awards Laughing
^x^
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Message par Borges Jeu 15 Oct 2009 - 13:06

Lawrence Bender, Tarantino’s loyal producer, is one of Hollywood’s more famous liberals—he produced the Al Gore climate-change film, An Inconvenient Truth, and he is on the board of the Israel Policy Forum, a left-leaning pro-Israel group. Bender told me he could not view Inglourious Basterds without remembering his own experience with schoolyard anti-Semitism. “I was taunted and thrown into lockers, and I’ve never forgotten it.”

I asked him to place the movie in the current stream of Jewish power politics. “Every time Quentin makes a movie, we’re accused of promoting violence,” he said. “Most people know the difference between real life and the movies. This is a movie. It’s a fantasy. It’s not meant to empower the Jews and speak against the Arabs. But on the other hand, to point out that the Jews have some degree of power today but are living in the middle of a sea of people who are basically saying that they shouldn’t be around? I have zero problem with Jewish empowerment. The whole thing is complicated. At the end of the day, the people in that auditorium”—during the film’s climax—“are Nazis. You kind of feel bad for them because they’re burning to death, but you’re not feeling too much sympathy, even for the Nazi who gets a swastika carved in his head.”

http://www.theatlantic.com/doc/200909/tarantino-nazis/2
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Message par Largo Mar 5 Jan 2010 - 11:58

Tous les projets imaginaires de Tarantino, sur le blog de Ferenczi
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Message par Invité Mar 23 Nov 2010 - 13:58

Largo : "Il a été dit et redit à la sortie d'Inglorious Basterds que les dialogues chez Tarantino, saturés d'anecdotes et de sous-entendus, avaient vocation à retarder le plus possible l'action, le surgissement de la violence. On retarde l'échéance, puis on tire, et on compte les morts. Dans The Social Network, toute la violence et la dramaturgie sont compressées dans les dialogues, dans la discussion. « L'action » ou plutôt son évacuation, ne fait plus que la valider, confirmer le rapport de force entre les personnages. La parole acquiert une puissance performative un peu effrayante."

Certes, ce que tu écris à propos du Tarantino a été "dit et redit" lors de la sortie du film, mais ce n'est pas une raison pour le répéter, si?
L'idée (essentiellement véhiculée par Burdeau) me semble complètement fausse. Je n'ai malheureusement pas vu Social Network, mais ce que tu en dis m'a l'air très proche de ce qu'est, selon moi, Inglourious Basterds. C'est-à-dire un film où l'essentiel de l'action se joue sur le terrain de la parole. Les discussions, anecdotes et digressions apparentes ne sont jamais gratuites mais visent toujours à démasquer l'interlocuteur, à percer son intériorité (côté nazi), ou au contraire à renforcer les apparences (côté résistants/basterds). On remarquera que le partage de la parole est très inégal : dans l'ensemble ce sont les nazis qui interrogent et qui souhaitent poursuivre la discussion; les autres écoutent, répondent et préfèrent y mettre fin.
Si ces scènes de discussion durent si longtemps, ce n'est pas pour repousser l'action, mais parce qu'il faut du temps pour que les ruses de la parole fassent tomber les masques. Une fois mis à nu les rapports entre personnages, il ne reste plus qu'à faire parler la poudre. Mais l'essentiel a déjà eu lieu.

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Message par Invité Mar 23 Nov 2010 - 14:16

Et la meilleure preuve de cette violence qui se déploie dans la parole est fournie par la 1ère scène du film, quand le paysan finit par fondre en larmes alors que l'officier nazi est resté excessivement courtois avec lui.

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Message par Largo Mar 23 Nov 2010 - 15:26

Oui, c'est bien ça. Dans IB, tout l'enjeu est de conserver son masque le plus longtemps possible pour éviter l'inévitable : le carnage.

Mais dans TSN on a même plus besoin de faire parler la poudre. Tout est toujours déjà joué bien avant.
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