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Inglorious Basterds

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Message par Borges Lun 31 Aoû 2009 - 13:51

La première scène du film pose une question : qui a la plus grosse pipe, quand une pipe n'est plus seulement une pipe? Affrontement des volontés, duel mental; il serait très intéressant de faire dialoguer cette scène avec celle de Hunger, où BS discute avec le prêtre; j'avais comparé cette scène au duel tragique; SMQ dit l'avoir filmée en pensant au duel de son enfance, entre Connors et McEnroe; et on retrouve le cinéma, et la culture pop.




Pour ce qui est de Lalanne, et pour rester dans le ton d'une certaine thématique Tarantino, on se souviendra de la traduction de "Dasein" par "être-le-là", Lalanne serait-il le lieu de l'âne, le lieu où l'être prend sens selon l'âne? Je sais pas; j'ai pas lu son texte, mais le passage sur la romance, si osée, entre un Noir et une Blanche, est profondément affligeant.


Cela dit, j'ai pas trop envie de causer de la critique, établie ou pas.
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Message par Eyquem Lun 31 Aoû 2009 - 14:35

(oui, ce que je dis est encore trop général : le duel mental en huis clos, ça pourrait tout aussi bien convenir, à un certain niveau, au "Limier" de Mankiewicz, par exemple.

J'imagine que je ne cernerai le Tarantino qu'en construisant les bonnes différences. C'est ça qui est dur.)
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Message par Borges Lun 31 Aoû 2009 - 14:54

Leurtillois a écrit:Oui, mais est-ce que Basquiat n'avait pas un poil plus de choses à dire que Tarantino à propos de ces "choix artistiques"? C'est un peu lourdingue à la fin ce discours sur l'artiste qui n'a pas à se rabaisser à l'explication, parce que, c'est de l'Art ! et un point c'est tout.


Hello, Leurtillois;


Le problème n’est pas là ; le problème est celui que donner à penser Eyquem, lorsqu’il parlait de la partie de carte ; une histoire de devinettes, d’énigmes ; Tarantino ne dit pas que l’on ne doit pas chercher, analyser, il est pas assez bête pour ça, il sait que bien des films ne tiennent que parce qu’ils sont capables de fournir à notre désir (névrotique ou pas), des signes, des monolithes ; mais à l’inverse de Kubrick, qui est un artiste, un vrai, il sait ce que veulent dire ses petits monolithes, ceux des titres, par exemple. Il pourrait dire comme Rimbaud, autre cinéaste adolescent, qu’il détient seul la clé de sa parade cinématographique. Que dit Tarantino ? « je veux dire quelque chose, je sais ce que je veux dire, mais si je vous le dis, et bien, vous arrêterez de chercher » ; ce qui est assez tragique, pour un artiste, si Tarantino en est un, ce que je ne crois pas, car l’art commence quand le sens existe au-delà de tout vouloir dire ; on ne peut pas séparer Tarantino de ses films ; ils n’ont pas de sens en dehors de lui, pas de vérité, pas de lieu ; chercher le sens, c’est chercher l’homme ; mais le mot « sens » n’est peut-être pas le bon ; il y a quelque chose de ce genre qui commence à se dessiner avec Lynch, dont les comportements bizarres semblent indiquer qu’il est passé du côté de ses fictions ; fatigué de créer sa vie dans l’art, il commence à créer l’art dans sa vie ; faudrait développer.

La question du cinéma de Tarantino est celle de la devinette, de l’énigme. Qui tu es ? c’est écrit sur ton front, mais tu sais pas ; tu crois être un nazi, mais en fait t’es king Kong ; sous la photo, on lira, ceci n’est pas un nazi, mais un singe, un esclave noir, le titre d’un film, et tant d’autres choses ; rien là de vraiment neuf, mais c’est marrant ; c’est du Lewis Carroll ; c’est de la comédie ; les autres savent qui tu es, mais toi pas ; ou alors, tu crois savoir qui tu es, mais les autres ne savent pas ; ami, ou ennemi ? Le grand théoricien du droit nazi définissait la politique comme la distinction entre l’ami et l’ennemi ; dans le monde de Tarantino, le meilleur ami, l’ami, je pense bien entendu à Reservoir dogs, est le pire ennemi ; on tombe amoureux d’un flic en le prenant pour un gangster ; presque tout IG est dans RD, les duels, l’infiltration, la torture, les pseudos, et, le terrible jeu des devinettes, du semblant ; le théâtre de la vérité, ou des apparence.

On change d’être comme on change de costumes, d’uniformes ; ah, si l’histoire pouvait s’inscrire à même le corps ; terrible, comme une croix gammée ; la lettre écarlate ; ou la loi, comme dans la nouvelle de Kafka.


De quel côté, je suis ? Prenons l’exemple de la pauvre actrice, torturée par ses amis, et étranglée par ses ennemis, Bridget von Hammersmark ; comment obtenir la vérité dans un monde qui semble ne pas en contenir ? Comment obtenir un sens dans un monde sans sens ; question débile, on dira, qui devrait plutôt se formuler par « comment obtenir du sens dans un monde où il y a trop de sens, une image dans un monde où il y a trop d’image… » ? c’est la question de Hamlet, qui ne sait plus où donner de la tête dans un monde sorti de ses gonds ; la question sceptique ; le film s’ouvre sur la scène de rats de la pièce Shakespeare, où Hamlet tue un espion en feignant tuer des rats.

Au début du film Christoph Waltz se définit comme chasseur de juifs, il en est fier, et il réussit à démolir « le pauvre cacheur « de juif, à faire parler, sans le torturer, sans rien, presque, celui qui croyait pouvoir ne rien dire, celui qui par son nom même semblait promettre de ne rien dire « Lapadite », mais qui est au fond, bien plus « l’appât », où se laissent prendre ceux qui se croyaient à l’abri ; à la fin, il refuse ce titre, au fond, dit-il, je ne suis qu’un détective . Cela assigne au spectateur une place, une fonction ; la fonction de détective ; on comprend alors le sens de la pipe (mais c’est aussi celle du Col. Douglas Mortimer, de « Pour quelques dollars de plus », et plus secrètement encore, celle de Magritte, bien entendu).

Sherlock Holmes était-il chasseur de juifs ? Quel rapport entre le détective, le chasseur de juifs, et le spectateur qu’invente, met en scène, Tarantino ? Car, il n’y a de mise en scène que par la mise en scène l’invention d’un regard, d’un spectateur.




L’ENIGME, se distingue du symbole proprement dit, d’abord en ce qu’elle est comprise clairement par celui qui l’a inventée ; ensuite parce que la forme qui enveloppe l’idée, et dont le sens doit être deviné, est choisie à dessein. Les véritables symboles sont, avant et après, des problèmes non résolus. L’énigme, au contraire, est, par sa nature même, déjà résolue avant d’être proposée, ce qui faisait dire avec beaucoup de raison à Sancho Pança qu’il aurait bien mieux aimé qu’on lui donnât le mot avant l’énigme

(Hegel, Esthétique)



On pourrait dire que pour Tarantino le nazisme est moins un problème que ses petites énigmes; on doit tenir les deux, arrêter de jouer au détective, en cherchant les références, faire de la critique interne, et voir un peu dans l'histoire...les deux, c'est ça, un vrai critique, un vrai détective.




Alors, où est la nazi, comme demande Eyquem, dans la scène de la batte de base ball?
C'est-à-dire, où sommes nous?

Une autre question, qui naturellement n'est pas ignorée dans le film, c'est celle du sport; on se souvient des propos racistes de je ne sais plus quel nazi sur les victoires athlétiques américaines, remportée par la sueur des "nègres"?


Dernière édition par Borges le Lun 31 Aoû 2009 - 15:15, édité 1 fois
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Message par Borges Lun 31 Aoû 2009 - 15:11

Eyquem a écrit:(oui, ce que je dis est encore trop général : le duel mental en huis clos, ça pourrait tout aussi bien convenir, à un certain niveau, au "Limier" de Mankiewicz, par exemple.

J'imagine que je ne cernerai le Tarantino qu'en construisant les bonnes différences. C'est ça qui est dur.)

Oui, grand film; j'adore.

Dans un cinéma qui semble marcher à coup de clichés, c'est pas facile de construire les petites différences, qui font la différence, l'invention.
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Message par Borges Lun 31 Aoû 2009 - 15:12

Erwan, je maintiens ma question "As-tu déjà vu des westerns nazis?"

Wink
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Message par Invité Lun 31 Aoû 2009 - 16:59

Salut Borges,
Tu te poses des questions étranges scratch Wink
Je crois avoir vu un seul western allemand, lent, laconique, humain, pas du tout pathétique. Plutôt 70's. Je n'en connais pas le titre. (edit: http://www.imdb.com/title/tt0070837/ and IR)
Mais j'ai visionné l'extrait du kaiser de california. On sent le pillage formel dans la boutique langienne non? Mabuse au saloon des m-audits.
Ta question ouvrait-elle sur une autre perspective, un autre continent?
Je suis venu désarmé, je manque de courage pour un duel flower

très chouette de vous lire les amis, merci pour votre geste, au sens médiéval, chanson guerrière autour du chevalier QT.


Dernière édition par Erwan le Jeu 15 Oct 2009 - 18:40, édité 2 fois

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Message par Le_comte Lun 31 Aoû 2009 - 17:17

Lang aussi pointe son nez dans l'aventure de nos Basterds. (plus encore qu'hitch héhé) Mais comment, et avec quel sens, dans quels agencements précis,... Partir peut-être du tribunal, du refus du tribunal, de la marque...

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Message par Le_comte Lun 31 Aoû 2009 - 17:50

En fait, il ne met pas en crise Hitchcock et Lang, il ne les imite pas non plus, ni ne les cite, il veut simplement jouer pour de vrai un Hitchcock et un Lang. Leurs films ne sont plus des simples bobines, ils sont réalisés "en vrai" avec Inglorius basterds, ils font partie de la "vie", cette vie de cinéphile qu'est celle de QT (comme tu le dis bien Borges). Il faut que la balafre langienne soit "vraie", et plus une simple image

(désolé)

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Message par Eyquem Lun 31 Aoû 2009 - 20:35

Borges a écrit:

Tarantino ne dit pas que l’on ne doit pas chercher, analyser, il est pas assez bête pour ça, il sait que bien des films ne tiennent que parce qu’ils sont capables de fournir à notre désir (névrotique ou pas), des signes, des monolithes ; mais à l’inverse de Kubrick, qui est un artiste, un vrai, il sait ce que veulent dire ses petits monolithes, ceux des titres, par exemple. Il pourrait dire comme Rimbaud, autre cinéaste adolescent, qu’il détient seul la clé de sa parade cinématographique. Que dit Tarantino ? « je veux dire quelque chose, je sais ce que je veux dire, mais si je vous le dis, et bien, vous arrêterez de chercher » ; ce qui est assez tragique, pour un artiste, si Tarantino en est un, ce que je ne crois pas, car l’art commence quand le sens existe au-delà de tout vouloir dire ; on ne peut pas séparer Tarantino de ses films ; ils n’ont pas de sens en dehors de lui, pas de vérité, pas de lieu ; chercher le sens, c’est chercher l’homme ; mais le mot « sens » n’est peut-être pas le bon ; il y a quelque chose de ce genre qui commence à se dessiner avec Lynch, dont les comportements bizarres semblent indiquer qu’il est passé du côté de ses fictions ; fatigué de créer sa vie dans l’art, il commence à créer l’art dans sa vie ; faudrait développer.

La question du cinéma de Tarantino est celle de la devinette, de l’énigme. Qui tu es ? c’est écrit sur ton front, mais tu sais pas ; tu crois être un nazi, mais en fait t’es king Kong ; sous la photo, on lira, ceci n’est pas un nazi, mais un singe, un esclave noir, le titre d’un film, et tant d’autres choses ; rien là de vraiment neuf, mais c’est marrant ; c’est du Lewis Carroll ; c’est de la comédie ; les autres savent qui tu es, mais toi pas ; ou alors, tu crois savoir qui tu es, mais les autres ne savent pas ; ami, ou ennemi ? Le grand théoricien du droit nazi définissait la politique comme la distinction entre l’ami et l’ennemi ; dans le monde de Tarantino, le meilleur ami, l’ami, je pense bien entendu à Reservoir dogs, est le pire ennemi ; on tombe amoureux d’un flic en le prenant pour un gangster ; presque tout IG est dans RD, les duels, l’infiltration, la torture, les pseudos, et, le terrible jeu des devinettes, du semblant ; le théâtre de la vérité, ou des apparence.

On change d’être comme on change de costumes, d’uniformes ; ah, si l’histoire pouvait s’inscrire à même le corps ; terrible, comme une croix gammée ; la lettre écarlate ; ou la loi, comme dans la nouvelle de Kafka.


De quel côté, je suis ? Prenons l’exemple de la pauvre actrice, torturée par ses amis, et étranglée par ses ennemis, Bridget von Hammersmark ; comment obtenir la vérité dans un monde qui semble ne pas en contenir ? Comment obtenir un sens dans un monde sans sens ; question débile, on dira, qui devrait plutôt se formuler par « comment obtenir du sens dans un monde où il y a trop de sens, une image dans un monde où il y a trop d’image… » ? c’est la question de Hamlet, qui ne sait plus où donner de la tête dans un monde sorti de ses gonds ; la question sceptique ; le film s’ouvre sur la scène de rats de la pièce Shakespeare, où Hamlet tue un espion en feignant tuer des rats.

Au début du film Christoph Waltz se définit comme chasseur de juifs, il en est fier, et il réussit à démolir « le pauvre cacheur « de juif, à faire parler, sans le torturer, sans rien, presque, celui qui croyait pouvoir ne rien dire, celui qui par son nom même semblait promettre de ne rien dire « Lapadite », mais qui est au fond, bien plus « l’appât », où se laissent prendre ceux qui se croyaient à l’abri ; à la fin, il refuse ce titre, au fond, dit-il, je ne suis qu’un détective . Cela assigne au spectateur une place, une fonction ; la fonction de détective ; on comprend alors le sens de la pipe (mais c’est aussi celle du Col. Douglas Mortimer, de « Pour quelques dollars de plus », et plus secrètement encore, celle de Magritte, bien entendu).

Sherlock Holmes était-il chasseur de juifs ? Quel rapport entre le détective, le chasseur de juifs, et le spectateur qu’invente, met en scène, Tarantino ? Car, il n’y a de mise en scène que par la mise en scène l’invention d’un regard, d’un spectateur.



L’ENIGME, se distingue du symbole proprement dit, d’abord en ce qu’elle est comprise clairement par celui qui l’a inventée ; ensuite parce que la forme qui enveloppe l’idée, et dont le sens doit être deviné, est choisie à dessein. Les véritables symboles sont, avant et après, des problèmes non résolus. L’énigme, au contraire, est, par sa nature même, déjà résolue avant d’être proposée, ce qui faisait dire avec beaucoup de raison à Sancho Pança qu’il aurait bien mieux aimé qu’on lui donnât le mot avant l’énigme

(Hegel, Esthétique)


On pourrait dire que pour Tarantino le nazisme est moins un problème que ses petites énigmes; on doit tenir les deux, arrêter de jouer au détective, en cherchant les références, faire de la critique interne, et voir un peu dans l'histoire...les deux, c'est ça, un vrai critique, un vrai détective.



Alors, où est la nazi, comme demande Eyquem, dans la scène de la batte de base ball?
C'est-à-dire, où sommes nous?

Une autre question, qui naturellement n'est pas ignorée dans le film, c'est celle du sport; on se souvient des propos racistes de je ne sais plus quel nazi sur les victoires athlétiques américaines, remportée par la sueur des "nègres"?
Very Happy J'aime beaucoup.
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Message par glj Lun 31 Aoû 2009 - 21:56

salut a tous,

pour aller du coté des rats, la scène finale dans le cinéma est la scène du piège qui se referme autours des nazis ( fait comme des rats ! pris au piège comme des juifs dans une chambre à gaz) mais aussi du spectateur. Celui-ci attendant depuis le début cette vengeance qui est au coeur du décor rouge du cinéma de mélanie laurent, est pris en flagrant délit de vengeance jouissive : mettant le feu à la pellicule pour bruler les criminels nazis, appuyant sur le détonateur des explosifs et trouant de balle Hitler et Goebbels .

Reprenant ici la structure de " l'homme qui en savait trop" et de son dénouement scénographique théâtral funèbre et jouissif car connut du spectateur, Tarentino appuie la ou sa fait mal : la soif de vengeance devant le mal et piège autant les nazis que les spectateurs de son film.

' Il était une fois " est le lieu de tous les possible, le cinéma est le lieu et la formule des multiples scénarios, de la propagande comme de la réflexion. La guerre est un acte de violence(sic), semble t-il nous rappeler comme la révolution Leonienne. Tout y est violent, les rapport comme le souligner eyquem je crois sont tous marquer du sceau de l'intrigue, de la suspicion et de la peur.

Rien n'est calme si ce n'est le chasseur de nazi, waltz, le personnage le plus cynique de tous, rappelant au bon vieux Lee Van Clef : ce chaseur de juif est le personnage central du film, le polyglote, l'homme qui maitrise les langues est celui qui maitrise le jeu, seul le cinéma peut s'en venger et venger le port de l'etoile jaune en le marquant au couteau de la croix gammée.


Dernière édition par glj le Lun 31 Aoû 2009 - 22:22, édité 1 fois
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Message par glj Lun 31 Aoû 2009 - 22:09

pour ceci de borges :


oui, on peut penser à Indiana Jones, mais le contexte français, invite plus à regarder du côté de Jeanne d’arc ; grande figure de l’imaginaire de la résistance ; les images à l’écran, succédant au sergent York nazi, c’est jeanne au bucher

il est evident ici que le face caméra en gros plan de melanie laurent face à ses bourreaux nazis dans le cinéma fait penser au face caméra de falconetti dans le jeanne d'arc de Dreyer.
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Message par glj Lun 31 Aoû 2009 - 22:40

Mais pourquoi Waltz ne tue pas Shosanna Lorsqu'il l'a en joue au début du film ?

De manière pragmatique on pourrait dire que le chasseur de juif ne peut plus l'atteindre avec son pistolet mais l'explication est insuffisante puisqu'il pourrait trés bien la poursuivre. Notons qu'il lui dit : ' au revoir Shosanna" ce qui veut dire qu'il compte la retrouver. Qui parle ici : Est-ce réellement Waltz ou Tarentino qui commence son histoire, son il était une fois ?
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Message par Invité Lun 31 Aoû 2009 - 23:28

Je suis littéralement sidéré par le post qui "fait un peu plus dans l'histoire". Ce n'est pas tant le "récit" dit "historique", qui est ici narré avec une désinvolture qui donne à penser, que la rhétorique utilisée, laquelle encourage certains amalgames inacceptables. Sachant que Borges est homme qui réfléchit à ce qu'il écrit et n'écrit pas à la légère, je me pose sincèrement des questions. Y a peut-être un moment où il faut arrêter de délirer en vase clos.
Je suis étonné que personne ne réagisse à cette aimable plaisanterie de mauvais-goût, et si elle ne se veut pas plaisanterie, c'est encore plus consternant. L'engagement politique est une chose, incluant une critique nécessaire de la politique israélienne, du sionisme à teneur raciste que promeuvent ses extrémistes et ses fanatiques, etc. Mais s'accorder licence, par le prétexte d'une analyse du Tarantino, pour y insérer des considérations "rétrospectives" donnant à "penser" certaines choses de l'état contemporain des choses, et sur le mode du compte-rendu désinvolte d'un match de base-ball entre Texas-rangers et surfers californiens, oui, ça laisse assez perplexe.

Ce genre d'élasticité sémantique, qui se veut peut-être marrante (?), ainsi que les références soigneusement choisies, on les trouve tout aussi clairement exprimées sur des sites dont l'antisémitisme délirant se soutient d'une certaine forme de "réécriture" de l'Histoire qui n'a que peu de rapports (pour euphémiser) avec une analyse politique rigoureuse de la problématique du sionisme . J'accordais à Borges un certain crédit intellectuel, mais la forme amalgamante que semble prendre désormais son "acting" politique m'apparait comme de moins en moins lucide et rigoureuse, et de plus en plus en proie au délire de spéculations métaphysiques fumeuses - quoique "intéressantes", et malgré la constellation de penseurs sérieux invoqués à tout bout de champ de manière incantatoire et pas forcément judicieuse.


Hello à tous; on se complète bien, on forme une bonne équipe; vous faites dans l'interfilmique, et le filmique, je fais un peu plus dans l'histoire.

La fiction ne doit pas nous faire oublier la réalité, souvent bien plus terrifiante (ça c’est un cliché) ; des tas de juifs ont chassé et assassiné des Nazis durant et après « l’holocauste ».

Etonnant, ça: quelque chose de la réalité, bien plus terrifiant que la fiction, même en tant que cliché, ce serait que "des tas de juifs" ont chassé et assassiné des Nazis durant et après "l'holocauste". La phrase est malheureuse.
Tiens, les juifs sont tout du long sans guillemets, mais "l'holocauste" s'en voit pourvu. Pourquoi? Peut-être un souci très judicieux de désacraliser les choses, de ne pas donner dans l'instrumentalisation victimaire dont un Claude Lanzmann ainsi qu'un Finkielkraut et quelques autres usent et abusent, et cela peu le contesteront, surtout pas moi, qui le dénonce régulièrement, mais la tournure a quelque chose, déjà, de légèrement "comic-strip" par la licence qu'autorise l'iconoclastie bien venue des "clichés" dont on use et abuse.



Il y avait 500.000 soldats juifs, c’est énorme, dans l’armée américaine; pas mal d’entre eux ont fait de la guerre une histoire de vengeance ( crime de guerre, massacre de civils allemands, exécution de soldats, sadisme, bombardement de zones non militaires…tortures…).

C’est humain, le contraire, ce serait du Levinas.


Oui, c'est énorme. Et "pas mal d'entre eux", par contre, c'est un peu "vague", pour suggérer que "des tas de juifs" sont entrés en guerre en en faisant une histoire personnelle de vengeance, et s'adonnant à des crimes de guerre faisant comme qui dirait anticipativement écho, par un jeu subtil de renversement en miroir, aux agissements des armées de Tsahal.
On ne sait pas trop bien quelle saine utilité ce rappel judicieux, autant que rapidement expédié, offre à la contemporanéisation sémantique du présent-passé, mais de là à penser que par là, le lecteur soucieux d'analogies frappantes et éclaircissantes s'autorisera quant à lui à en déduire, en accompagnant la "geste" iconoclaste, que, décidément, les victimes d'alors rassemblaient bien des traits structurels des bourreaux de demain, on invoquera certainement un abus de rhétorique, ou une rhétorique comprise de travers. Cf les liens plus bas.

Prenons acte, cependant, de cette lucide application de l'iconoclastie tarantinienne. Relevée peu avant par le même, pourtant avec justesse, comme n'ayant pas à servir les justifications "lanzmaniennes" d'un expansionnisme colonial entaché de racialisme qui, lui, appelle sa critique sévère: mais là encore, est-ce bien pertinent que de "traiter" par cette même décomplexion les "faits d'Histoire" à l'égal de plaisanteries pulpeuses à la hussarde? Rien n'est moins sûr. La suite de ce post étonnant ne démentira pas, c'est le moins qu'on puisse dire, une forme d'emballement dans le dérapage, à moins que ce soit le contraire:



-Rich Cohen’s “The Avengers” (Knopf, 2000)
- Howard Blum’s “The Brigade,” (HarperCollins, 2001)
-Deborah Dash Moore, “GI Jews: How World War II Changed a Generation” (Harvard University Press, 2004).


Dans son bouquin (pas lu) Rich Cohen raconte comment cette volonté de vengeance s’est heurtée à la volonté sioniste ; les sionistes étaient contre la vengeance, elle allait nuire à la création d’un état israélien, en donnant une image pas très classe des victimes des nazis.

---> Dans un bouquin non-lu - une "non-fiction", pour faire bonne mesure: absence de précaution qui n'est pas sans surprendre de la part de quelqu'un qui a fait de la vérification et de l'examen rigoureux des citations et des renvois un cheval de probité, un "cohen" raconte que "les sionistes" (c'est toujours vague, mais tout aussi frappant), qui peuvent à l'occasion être aussi fourbes que malins, luttaient contre les juifs revanchards, un tas de criminels de guerre mais manquant de jugeotte.
Et pourquoi?
Oh non pas par humanisme, noblesse d'âme, bien sûr, mais par opportunisme bien calculé. Ils avaient leur petite idée derrière la tête, "les sionistes": offrir à la création de l'état d'Israel un vernis de légitimité éthique. Parce que sans ça, sans ce travail publicitaire sur "l'image", on imagine que le monde entier se serait rapidement rendu compte que ladite création ne reposait peut-être que sur l'instrumentalisation revancharde de victimes pas très classe. Il fallait donc que "les sionistes" réduisent à l'impuissance un tas de juifs revanchards, d'ailleurs pas bien organisés même si leurs projets égalaient en délire apocalyptique l'imagination de leurs bourreaux: sur ce plan, carrément comiques et ridicules - on se croirait dans un Woody Allen.

(En poussant, de loin en loin, la logique imparable de ce "scénario-type" (qui se présente de façon fort ludique, certes, mais y a toute une "philosophie du soupçon" convoquée là-dedans, très hardie), faudrait ptêt aussi se demander à l'occasion si "les sionistes" n'avaient pas déjà négocié en amont avec Adolf Hitler et son staff les pertes et profits de "l'holocauste". En tout cas, certains milieux érudits et très autorisés le murmurent. Même des historiens juifs, c'est dire. Ptêt même qu'à la base - allez, soyons fous, ça mange pas de pain - toute cette affaire de "l'holocauste" aurait pu être diligentée depuis le début par "les sionistes". Certains le disent. Y a des tas de sites très informés, qui planchent là-dessus. Jerry Lewis nous a montré Hitler fin connaisseur de la cuisine yiddish , mais derrière la plaisanterie énorme, y a peut-être des choses à creuser, allez savoir. On nous cache tellement de choses.)

Mais pour en revenir à cette affaire des tas de juifs qui ne s'appellent pas Lévinas contrairement à ce que Finkielkraut voudrait nous faire croire, sacralisant le juif alors que le fond universel de l'homme est beaufique, on est en tout cas autorisé à penser, par la grâce de toute cette prosodie décidément leste, que par ce stratagème, "les sionistes" auront réussi leur coup: donner à la création de l'Etat d'Israel une apparence de "classe", de "chic", que la suite de l'Histoire allait évidemment se charger de démentir.
Une fois qu'on regarde bien, en effet, la géopolitique en face, cad loin, bien loin des euphémisations manipulatrices de l'opinion par les Faucons, qui veulent détourner des vérités lavées dans le crime: à savoir que l'Histoire est bel et bien un western à retournements manichéens, que la fiction tarantinienne qui tort le cou à la rhétorique victimaire du "bon juif" dont se repaissent Lanzman et consort, ça rejoint, in fine, en dernier ressort, l'histoire elle-même, dont le Maître Borges nous narre, avec une jubilation linguale en prise directe sur son inconscient, les péripéties:

Il y a cette histoire, comique et ridicule, qui montre bien que la vengeance n’est pas une chose facile. Il y avait , alors, un groupe de partisans, fameux, formé par Abba Kovner, Ruzka Korczak et Vitna Kempner, des mecs qui avaient réussi à s’échapper du ghetto de Vilna, pour former un groupe paramilitaire, et se battre avec les Russes et les Lithuaniens. Après la guerre, plusieurs d’entre eux veulent se faire justice ; ils forment un groupe de chasseurs de nazis, les « Nokmim », “Les Vengeurs”, en américain ça sonne encore plus comics « The Avengers ». Le groupe voyait grand, apocalyptique même; ils projetaient d’empoisonner l’eau de plusieurs villes allemandes ; par chance, pour eux, leur plan échoue ; il y avait dans leur bande, un informateur sioniste, qui les a donnés aux Britanniques. Mais le groupe ne s’avoue pas vaincu, comme il restait encore de bonnes doses de poison, et qu’il serait con de tout jeter, ils mirent au point un autre plan, un plan de rechange, un plan B, cette fois plus modeste ; plus question d’empoisonner des villes entières. Un des Nokmim (Avengers) déguisé en boulanger (là, déjà, ça sent l’histoire à la Woody Allen) s’ est introduit dans un camp de prisonniers allemands, et met l’arsenic dans 3. 000 miches de pain. Ce ne fut pas un très grand succès ; les soldats allemands avaient la peau dur ; pas un mort, et seulement 19 malades graves. Tu parles d’un vengeur. C’est pas simple d’empoisonner à l’arsenic ; à moins d’être une horrible petite vieille ; tout le secret est dans la vieille dentelle.[/justify]


Rien à ajouter à ce tableau à la fois éloquent et signifiant. Faudrait rajouter, à cette leçon de critique historique qui pénètre avec vigueur comique et santé dans les dessous pas très chics de l’Histoire et fait gaiement sauter tous les stéréotypes opportunistes, un genre de prose qui se nourrit exactement de ce style de magnétisme sémantique. Et qui puise, avec la même finesse, dans ce matériau propice à tous les fantasmes:


http://www.herveryssen.net/www/?p=375


Décevant et navrant donc, c'est peu dire, de la part de quelqu'un qui rappelle constamment que la marrade ironique est un fiel à double-tranchant, et que, politiquement, l'usage d'énoncés ou des formes ambiguës comme l'anti-phrase ou le pastiche (cf. le "starship troopers" de Verhoeven) ne garantit nullement contre un décodage au "premier degré" et doit à ce titre être dénoncé comme équivalent idéologiquement à l'objet pastiché.

Le décryptage du Tarantino autorisait certes le démontage salubre des sacralisations opportunistes qui interpellent directement la contemporanéité politique, mais cet abouchement, soudain, de la narrativité de la fiction à l'évocation "éclairante", propice à tous vertiges et fantasmes analogiques qui n'attendent que ça, de "faits d'Histoire", en empruntant la même gouaille potache, c'est fort douteux.


Si ce post remarquable - beau texte - où réalité et fiction s’enchevêtrent avec une virtuosité confondante, passant pour un acte de « déconstruction » aux yeux d’une fine équipe, avait été exhibé ailleurs, sous d’autres latitudes cybernautiques, un feedback enthousiaste n’aurait pas manqué de lui faire écho :


http://www.stormfront.org/forum/archive/index.php/t-551142.html





Seth Putnam

Les juifs dans tous leurs horreur.

Dommage que ce genre d'information ne soit pas diffusé au plus grand nombre.


clovis

Dommage que ce genre d'information ne soit pas diffusé au plus grand nombre.Les gens alors ouvriraient les yeux,mais ces faits sont TRES largement ignorés du grand public.Tout comme la plupart des gens ne savent pas que les trois quart des révolutionnaires rouges en Russie étaient des juifs.Bilan 65 millions de morts en Russie.
Le jour où des personnes comme yagoda,kaganovitch bela kuhn etc...commenceront à être connus comme étant parmi les plus gros bourreaux de l'humanité et juifs de surcroit,la domination sioniste touchera à sa fin.


Bonjour clovis,

Je suis d'accord avec toi.

[...]
Mais pour cela il faudrait démontrer la nature mythique de la shoah.Sans ça,les juifs continueront l'inversion accusatoire qui leur est propre,et se feront passer pour des victimes,alors que ce sont les goyims qui sont les véritables victimes dans tout "l'affaire" .Malheureusement, c'est plus difficile à résoudre le problème sur l'Holocauste que sur la révolution bolchevique car notons qu'il y a aussi des morts non-juives parmi les pourris juifs morts pour des raisons diverses.
etc
etc

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Message par DB Mar 1 Sep 2009 - 8:15

Western nazi ?
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Message par Borges Mar 1 Sep 2009 - 10:49

David_Boring a écrit:Western nazi ?

Fais un ou deux efforts pour développer; à moins que tu ne fasses dans le fragment postsocratique.
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Message par Borges Mar 1 Sep 2009 - 11:44

Il s'agit ici de construire un dialogue entre le Lanzmann de Tsahal et le dernier Tarantino, autour de cette idée de "réappropriation de la violence par les Juifs".







« La réappropriation de la violence par les Juifs », Claude Lanzmann a souvent défini par ces mots son film Tsahal, consacré à l’armée d’Israël et à sa spécificité. Réappropriation indispensable : la Shoah ne fut pas seulement un massacre d’innocents, mais aussi de gens sans défense, ignorants tout à la fois le métier des armes et la disposition psychologique à s’en servir. Et, aujourd’hui, si, derrière une défaite arabe, il y a une autre guerre et une autre encore, la première défaite d’Israël signifierait sa disparition absolue. La fragilité de ce pays exigu cerné par un environnement hostile est au cœur du film : Israël n’a pas droit à la faiblesse. La spécificité de Tsahal n’en reste pas moins flagrante et unique : beaucoup des combattants de cette jeune armée sont, précisément, les fils, les petits-fils de victimes ou de rescapés de la Shoah et, malgré le changement radical qu’a représenté la création ex nihilo d’une force militaire juive, malgré l’entraînement au courage, l’enseignement des techniques guerrières, ils n’ont pas la violence dans le sang. Le privilège que la culture juive accorde à la vie et qui fait de la sauvegarde de celle-ci un principe fondateur est à l’origine de tactiques propres à cette armée et à nulle autre. Ce qui n’a pas empêché ses soldats de consentir, lors de chacune de leurs guerres, les plus grands sacrifices, le sacrifice suprême lorsqu’il le fallait. Tsahal est un film épique, lyrique, pragmatique, humaniste, lucide et émerveillé, sur les exigences concrètes du réel, sur la force et l’utopie, sur la force de l’utopie. A l’occasion du soixantième anniversaire de la création de l’Etat d’Israël, il est temps de prendre la pleine mesure de ce qu’ont impliqué ces six décennies d’existence : voilà longtemps que, sans Tsahal, la question de la paix entre Israël et ses ennemis ne se poserait même plus. Israël ne serait plus. Il est temps également de prendre toute la mesure de la grandeur de ce film égal à son sujet. L’un des personnages principaux de Tsahal, Ehud Barak, chef d’Etat-Major général en 1994, actuellement Ministre de la Défense, donnait le dernier mot du film : « Gardons-nous de devenir soit Sparte, soit un troupeau de brebis égarées dans la jungle. » Dans une interview exclusive et éblouissante accordée à Claude Lanzmann, tournée le 1er mars 2008, intitulée « Lights and shadows », il fait le point sur la situation militaire et géopolitique de son pays.

- extrait du dossier de presse -
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Message par Borges Mar 1 Sep 2009 - 12:10

Pour mon post si puant, qui m'a fait perdre mon statut d'intellectuel rigoureux; j'avais oublié de citer mes sources; mes infos, je ne l'ai pas trouvées en surfant sur des sites antisémites, mais sur un site tout ce qu'il y a de moins compromettant, ami d'Israël, "juif" et tout, et tout; je n'ai fait que traduire, réécrire certains passage, dans un style, il est vrai pas terrible; j'avais essayé d'en rire.



http://www.thejewishweek.com/viewArticle/c37_a16596/News/National.html


Tarantino And The Limits Of Revenge

by Eric Herschthal

Staff Writer
In interviews about his new film “Inglourious Basterds,” which follows Jewish American soldiers on a mission to massacre Nazis, Quentin Tarantino has been balancing perilously (disingenuously?) between two contradictory positions: on the one hand, he has said he’s tired of Holocaust films that show Jews solely as victims. “We’ve seen that story before,” he told Jeffrey Goldberg of The Atlantic, “Let’s see Germans that are scared of Jews.”

But he has also tried to deflect serious criticism that his film is, as one critic put it, “ridiculous and appallingly insensitive.” Tarantino bills his film as a “spaghetti Western with World War II iconography,” as if to suggest it shouldn’t be taken too seriously.


If it were a pure spoof, like Chaplin’s “The Great Dictator,” he might just be able to get away with this. But because “Inglourious Basterds” is not a comedy, and is instead a cinematic mongrel — part Hollywood parody, part horror flick, part genuine Holocaust tragedy — it begs for more thought.


A film in which Hitler, Goebbels and the entire top echelon of the Nazi regime are incinerated in a movie theater may be dismissed as an indulgent irony, even if an awfully crude one. But when Jews seen hiding beneath floorboards get betrayed by their gentile guardian and are then murdered on the spot, you are breaching the bounds of entertainment and being deliberately provocative. Not to expect a serious discussion would mock the viewers’ intelligence.



So what is the problem with “Inglourious Basterds?” Some have said that by having Jews commit war crimes against Nazis — scalping prisoners of war, beating them to death with baseball bats, carving swastikas into their skulls — you invite sympathy for Nazis. But Tarantino’s Nazis hardly seem in want of pity. They are no less caricatures than the superhero-like Jews who beat their heads in. The problem is simple: Tarantino conflates revenge with justice. And it is precisely because he is such a good filmmaker — “Basterds” is as thrilling, suspenseful and gut-wrenchingly entertaining as any other film he’s made — that you feel that maybe it’s OK to allow yourself one bashed-in Nazi head. A little schadenfraude, just this once. What with the other six million?

Tarantino makes no claims to historical truth, but it helps to ground his story in facts. In truth, something similar happened — legions of Jews hunted down and murdered Nazis during and after the Holocaust. Several noteworthy books, like Rich Cohen’s “The Avengers” (Knopf, 2000) and Howard Blum’s “The Brigade,” (HarperCollins, 2001) have covered their story in full. Those books, in addition to interviews with historians and aging Jewish soldiers suggest, however, that the “real face of Jewish vengeance,” to borrow a line from the film, is both more frightening and more pained than anything in Tarantino’s film.

“There really was a very wide range of responses to the Nazis,” said Deborah Dash Moore, a historian at the University of Michigan and author of “GI Jews: How World War II Changed a Generation” (Harvard University Press, 2004). Of the 500,000 Jewish Americans who fought in the U.S. military during World War II, there were those who “used the cover of war to take revenge,” she said. “They shot civilians. They lined Germans up and shot them,” just like the Nazis had done to Jews.

But Dash Moore emphasized that cases of extreme, even sadistic revenge were by far the exception. To highlight them would be to distort the picture. “The ways in which they did take revenge was often more subtle.” She mentioned one example from her book where a Jewish soldier had captured several Nazi prisoners of war then walked them back behind U.S. lines. As the GI trailed the prisoners, he whispered in German: “I am a Jew.” The Germans immediately fled in fear, and were shot trying to escape. “It was sweet revenge, pouring salt on the bitterness of defeat and blotting out Nazi calumnies that Jews were too cowardly to fight,” Dash Moore writes.

In her book, there is a more troubling case too: Samuel Klausner, a religious Jew who said he dropped a bomb on a German town that he knew was not a military target. In a letter home to his parents, he wrote: “This evening there is one less town in Germany. I dropped my own personal bomb right in the center of town. ... I took great pleasure dropping that bomb,” he wrote, “even though I knew it would not hit any military target.” He justified his actions like this: “It was just a small part of a repayment for 5,000,000 Jews.”

Cohen’s book “The Avengers: A Jewish War Story” tells a revenge tale more fully, while also noting the consequences: Jewish acts of vengeance made Zionists uneasy since they knew it would hurt the cause of statehood. He focuses on partisans Abba Kovner, Ruzka Korczak and Vitna Kempner as they escape from the Vilna ghetto and form a paramilitary group that fought alongside the Lithuanian and Russian armies. After the war, several wanted to take justice into their own hands and formed a Nazi-hunting group called Nokmim, Hebrew for “the avengers.”

The group planned to poison the water supply of several German towns, but was thwarted by someone suspected of being a Zionist informant. Kovner was arrested by the British military before the plan went through, but the group’s backup plan eventually succeeded: a partisan disguised as a baker snuck into a Nazi prisoner-of-war camp where he rubbed arsenic on 3,000 loaves of bread. He then fled, anxiously awaiting the result. It remains unknown how many died, but The Associated Press reported days later, on April 26, 1946, that “nineteen hundred German prisoners of war were poisoned by arsenic in their bread early this week in a United States camp and all are ‘seriously ill.’”

But for every tale of juicy revenge, there are those haunted by the experience. Robert Abzug, a historian at the University of Texas in Austin and author of “Inside the Vicious Heart: Americans and the Liberation of Nazi Concentration Camps” (Oxford University Press, 1985), said that the story of vengeance is incomplete without accounting for the psychological consequences. “Of course, it would be great to out-Hollywood Hollywood here, but it seems to me the real story lies in the feelings of confusion, horror, revenge, guilt, and kinship that the situation bred among Jewish GIs,” Abzug wrote in an e-mail interview.

There were also instances in which Jews at first reacted out of spite, then reversed course and acted on hope. Blum’s “The Brigade” traces the stories of three Jews who fought in the Jewish brigade, a group of 5,000 Palestinian Jews who volunteered for the British military. Blum centers his book on three that turned to vengeance killing after the war but eventually became emotionally traumatized by the experience. Instead, they began rescuing Jewish orphans and resettling them in Palestine. For them, forming a Jewish state offered another kind of justice.

In an interview, the 87-year-old Guy Stern, a German Jew who fled to the United States in 1937, told of yet another kind of justice. He volunteered for a special interrogation unit trained at Camp Ritchie, in Maryland. “One of the first incumbent guidelines was that you never touch anyone,” he told The Jewish Week in a phone interview from Detroit, where he now lives. The United States, he was told, signed onto the Geneva Conventions, which stipulated the rules of war. Plus, he added, “We as Jews believed in justice ... and justice must be served unless we fall into the same trap as the perpetrators.”

But one of his last assignments highlights the limits of justice, even the nobler kind he tried to embody. While Stern was stationed in Germany just after the war’s end, he managed to visit his hometown of Hildesheim. He inquired about his family — his parents, brother and sister — none of whom escaped with him before the war. All of them, he found out, died in the Warsaw ghetto. He realized some of the Germans in the town must have been informants liable for war crimes, and could identify at least one former SS soldier. Stern turned him over to the British authorities, but was not hopeful about him being tried. The British solider “said he would relay the information,” Stern said. “That’s all I could do.”

That is glimpse into the reality of postwar justice. Of the 13.2 million Nazis eligible for arrest after the war, only 300 ever faced anything like serious punishment. The official avenues of justice proved just as tenuous as those based on revenge. And that is what makes the Holocaust a perpetual horror, a travesty without end. Tarantino — and anyone who attempts to make art out of it — could use that sobering reminder. The war is not a symbol —“iconography”— for anything. It is a tragedy that permits no fantasy, one that defies imagination.

Le fameux des "tas de juifs" est une variation de "legions of Jews hunted down and murdered Nazis during and after the Holocaust"; j'ai pas osé écrire des "légions de Juifs pourchassèrent et assassinèrent des Nazis durant et après "l'holocauste".... stratégie usée partout ailleurs : dégonfler le truc; ça n'a pas trop marché.


Mais si des juifs newyorkais, rappelant l'histoire, pro israéliens, l'écrivent, pourquoi je peux pas m'en moquer?
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Message par Borges Mar 1 Sep 2009 - 13:22

Il y a des années, que le terme "'holocauste", popularisé par une fameuse série télé américaine, a été mis entre guillemets, pour ses connotations religieuses, et ses "origines"; l'holocauste c'est d'abord un sacrifice total d'animaux par le feu; en Grèce antique (de plus) : ce qui complique la chose, pour qui est un peu au courant des relations entre Athènes et Jérusalem; pour le "brûle tout"...je renvoie aux analyses de Derrida dans "Glas"et ailleurs... c'est un terme surtout d'usage aux USA, en France, et en Israël, on emploie plutôt le terme hébreux, "Shoah" (catastrophe, calamité, désastre, destruction); on pense à un autre film; c'est un terme du langage ordinaire; il y a quelques années, pas trop, je ne sais plus quel officiel Israélien avait promis aux Palestiniens, s'ils continuaient à faire les cons, une "Shoah", dont ils se souviendraient. Grosse émotion.

Moi, en général, je dis plutôt, comme Levinas (voir "autrement qu'être"...) "assassinat"; parce que les nazis, pour moi, ce ne sont pas des sacrificateurs, mais juste des assassins.

De temps en temps, j'essayerai de regagner mon rang d'"intellectuel", par quelques précisions à mes critiques, je veux dire, en donnant quelques précisions à mes critiques.
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Message par DB Mar 1 Sep 2009 - 15:08

Je prefere ce qu'a fait Enzo traverso avec la proposition d'utiliser Auschwitz pour désigner la destruction, extermination des juifs d'europe. J'en avais parlé ailleurs.

Traverso qui nous mène au pont vers la question humaine des Klotz et Perceval.

Perceval qui nous mène vers la voie de la table ronde et de l'amour courtois.
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Message par Invité Mar 1 Sep 2009 - 21:08

et Goebbels qui prend en levrette je ne sais plus quelle boniche, vous en pensez quoi?
à quels grands ensembles on peut rattacher ça? Smile

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Message par Leurtillois Mer 2 Sep 2009 - 9:42

glj a écrit:Mais pourquoi Waltz ne tue pas Shosanna Lorsqu'il l'a en joue au début du film ?

On entend un clic qui veut dire que le pistolet de Waltz est déchargé, non ?

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Message par Flavien Mer 2 Sep 2009 - 14:33

glj a écrit:Mais pourquoi Waltz ne tue pas Shosanna Lorsqu'il l'a en joue au début du film ?
Pour laisser rejouer à Waltz le coup du faux flingue et de son drapeau "Bang" -substitué en "Poops'ti !"-. Là déjà Tarantino fait basculer sa figure du nazi du péroreur au looney tunes. Du soliloque à l'onomatopée, Tarantino cerne et amplifie le délire de l'h/Histoire.

Pour laisser s'embrayer l'intrigue et la mécanique du revenge.

Pour la même raison que le IIIème Reich n'a pas entrepris d'exterminer directement tous les Juifs.

Pour laisser au personnage de Waltz le plaisir sadique d'avoir à terminer son gateau. Je crois qu'il ne finit pas son Strudel au restaurant. Ce type, c'est le genre de personne à se laisser un dernier morceau, à finir plus tard. Le genre qui frétille à l'idée seule de se délecter, le type qui s'assure de pouvoir jouir. C'est le must du bourgeois. C'est comme le spectateur qui achète sa place pour aller voir le dernier Tarantino, assuré qu'il profitera de sa dose de "plaisir des yeux".
Tuer Shosanna et l'affaire est classée. La laisser s'enfuir et c'est une nouvelle chasse promise, la dernière assurément.


Je reviens sur une analogie révélée par Borges, et reprise par tous sur ce Forum, qui assimile les Basterds aux nazis. IB, ce n'est pas le duel Juifs VS Nazis mais bien nazis VS nazis. Les pratiques de l'Ours juif sont celles des nazis, pas de doute.
Là-dessus, on est plus ou moins d'accord, Tarantino échoue en constituant la judaïté et le nazisme comme des Entités, des en-soi. On né Juifs, on né Nazis. Et le devenir ? Et l'existence ? Et la faculté de l'individu à s'affranchir de son déterminisme culturel ? Et le "on le devient" de Beauvoir ?
Bien sûr, Tarantino serait le premier à rétorquer que ce ne sont que des personnages inventés : Fiction not life. Mais en donnant à jouir de l'immobilité des natures (Juifs/Nazis forever), Tarantino ne fait plus du Bigger than life, plutôt du More simply than life. La bipolarité poussée à son paroxysme. Après bien sûr, tout cela est désamorcé par le jeu des langues, par l'ambivalence des identités, pour mieux nazifier tout le monde. La scène de la Louisiane (remarquable pour ce qui est de l'articulation ascendante de la tension) est manifeste.
Eyquem a raison, IB ne côtoie pas tant Hitchcock que Lang. Preuve en est qu'il pourrait porter le titre initial de M le Maudit (censuré par les nazis) : Les assassins sont parmi nous.

Flavien

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Message par Invité Mer 2 Sep 2009 - 19:43

Salut,

les assassins, c'est pas un truc musulman ça, étymologiquement ?

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Message par Leurtillois Mer 2 Sep 2009 - 21:43

Le hachich est un extrait de la fleur de chanvre (Cannabis indica), que l'on fait cuire avec du beurre, des pistaches, des amandes et du miel, de manière à former une espèce de confiture assez ressemblante à la pâte d'abricot, et d'un goût qui n'est pas désagréable. - C'était du hachich que faisait manger le Vieux de la montagne aux exécuteurs des meurtres qu'il commandait, et c'est de là que vient le mot assassin, - hachachin (mangeur de hachich).

Théophile Gautier, Le Hachich

D'où, peut-être, le goût de Tarantino pour les assassins, les assassinats...

Leurtillois

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Message par adeline Jeu 3 Sep 2009 - 11:49

Salut tous,

je ne comprends pas bien pourquoi tu rappelles l'étymologie d'assassin JM ici ? Pourquoi y as-tu pensé ?

adeline

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