La vie des hommes infâmes : l'horreur et la pitié.
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Re: La vie des hommes infâmes : l'horreur et la pitié.
Je te demande ça parce que tu disais souscrire à tout ce que disait mon amie.
Tu fréquentais des Blancs, quand tu habitais là-bas ? Est-ce que parler français, avoir étudié en France, etc., entraîne des avantages aux Comores ?
Tu fréquentais des Blancs, quand tu habitais là-bas ? Est-ce que parler français, avoir étudié en France, etc., entraîne des avantages aux Comores ?
Baldanders- Messages : 351
Re: La vie des hommes infâmes : l'horreur et la pitié.
Euh, quand j'habitais aux comores j'étais à l'école française... et mes parents c'est un peu le haut du panier de la société comorienne, donc oui je fréquentais des blancs...
Parler français oui, le système scolaire se fait en français...L'administration aussi s'écrit en français.
Parler français oui, le système scolaire se fait en français...L'administration aussi s'écrit en français.
Re: La vie des hommes infâmes : l'horreur et la pitié.
Il faut commencer par là. Tu as nécessairement une perception particulière de ce que tu appelles "l'imaginaire politique comorien", puisque - si j'ai bien compris - tu as un pied de chaque côté, l'un chez le "colon" et l'autre chez l'autochtone.
Tu habitais Moroni ? Les écoles françaises se trouvent dans quels quartiers ? Le "dessus du panier" de la société comorienne c'est qui, les fonctionnaires, les commerçants ? Quelles places occupent les Blancs, professionnellement parlant ? Et que deviennent leurs enfants qui étudiaient à tes côtés ?
Tu habitais Moroni ? Les écoles françaises se trouvent dans quels quartiers ? Le "dessus du panier" de la société comorienne c'est qui, les fonctionnaires, les commerçants ? Quelles places occupent les Blancs, professionnellement parlant ? Et que deviennent leurs enfants qui étudiaient à tes côtés ?
Baldanders- Messages : 351
Re: La vie des hommes infâmes : l'horreur et la pitié.
Enfin, mon pére a surtout eu une activité politique... très à gauche jeune, nourrit par l'imaginaire mai 68... Il était contre l'institution du grand mariage qui freinait l'entrée dans la modernité de la société comorienne. Il devait être en France lorsque les comores sont devenus un pays indépendant... Je suis né en 1980 à Nantes... Il est ensuite rentré au pays avec ma mère et moi et a dirigé le principal quotidien des comores. Ma mère, elle, a été dans plusieurs postes de directions dans le milieu scientifique et cuturel (l'alliance française et l'équivalent comorien du cnrs, qui gére aussi le principal musée des comores)... Donc la relation avec les coopérants était constante, parfois critiques, du côté de mon pére. Mon pére a ensuite eu un poste de conseiller d'un des présidents... puis dans l'opposition il a fini par créer un journal indépendant. Eu quelques ennuies avec la justice etc. Enfin rien de bien exceptionnel lorsqu'on fait de la politique dans un pays du "tiers monde"... Mon père dit parfois qu'un opposant qui a peur de faire de la prison, n'a pas compris que la prison est un passage nécessaire pour nourrir sa crédibilité. Les blancs que j'ai connu à travers mes parents c'était l'administration de l'ambassade française, les collégues spécialistes mandatés pour donner des conseils techniques pour le journal... etc.
J'ai un pote journaliste et artiste très critique envers la trajectoire politique de mes parents... Bref, il trouve ça drole que mon père et ses potes aient été très à gauche étant jeunes. Mon père, lui, parle de mon pote, en le traitant de "bandit". Forcément il a une position sociale plus ambigue... Enfin mon pote se dérange pas non plus pour s'acoquiner avec des "puissants"... J'ai entendu dire qu'il avait refusé de prendre le ministére de la culture (qui est une vaste blague ceci dit en passant).
J'ai un pote journaliste et artiste très critique envers la trajectoire politique de mes parents... Bref, il trouve ça drole que mon père et ses potes aient été très à gauche étant jeunes. Mon père, lui, parle de mon pote, en le traitant de "bandit". Forcément il a une position sociale plus ambigue... Enfin mon pote se dérange pas non plus pour s'acoquiner avec des "puissants"... J'ai entendu dire qu'il avait refusé de prendre le ministére de la culture (qui est une vaste blague ceci dit en passant).
Re: La vie des hommes infâmes : l'horreur et la pitié.
Eh Woot, je ne savais pas tout ça, c'est chouette que tu racontes !
Je me suis souvent dit, Baldanders, en rapport avec le témoignage de ton amie, que le fait, devenu une sorte de cliché, que les Afghanes, à Kaboul, ou les Iraniennes, à Téhéran, allaient jambes nues dans les années 60 (argument qu'utilisent plein de gens pour dire que le port du voile intégral est une régression), était plutôt à lire dans l'autre sens, une sorte d'incongruité venue d'ailleurs par rapport à des habitudes plutôt de l'ordre du "couvert". Je veux dire qu'une société est une chose mouvante, et que ce qu'on appelle modernité n'est pas un absolu et que la marche forcée de plein de société vers l'occidentalisation n'était peut-être pas la meilleure chose telle qu'elle est arrivée, surtout pour les femmes. Je ne parle pas là d'émancipation, bien sûr je suis pour l'émancipation totale des femmes dans le monde entier, mais de pratiques inadéquates et superficielles. Dès lors, il y a toujours une révolution conservatrice qui arrive en contre-coup.
Je me suis souvent dit, Baldanders, en rapport avec le témoignage de ton amie, que le fait, devenu une sorte de cliché, que les Afghanes, à Kaboul, ou les Iraniennes, à Téhéran, allaient jambes nues dans les années 60 (argument qu'utilisent plein de gens pour dire que le port du voile intégral est une régression), était plutôt à lire dans l'autre sens, une sorte d'incongruité venue d'ailleurs par rapport à des habitudes plutôt de l'ordre du "couvert". Je veux dire qu'une société est une chose mouvante, et que ce qu'on appelle modernité n'est pas un absolu et que la marche forcée de plein de société vers l'occidentalisation n'était peut-être pas la meilleure chose telle qu'elle est arrivée, surtout pour les femmes. Je ne parle pas là d'émancipation, bien sûr je suis pour l'émancipation totale des femmes dans le monde entier, mais de pratiques inadéquates et superficielles. Dès lors, il y a toujours une révolution conservatrice qui arrive en contre-coup.
adeline- Messages : 3000
Re: La vie des hommes infâmes : l'horreur et la pitié.
En faite aux comores, y a une diversité pour ce qui est du port du voile, intégrale ou pas. Le porte qui veut...
Bon, des fois le gouvernement à eu des sursauts puritains, genre faire pendant quelques mois la chasse aux femmes qui portent des jeans trop moulants, etc. Mais ça a jamais été très soutenu...
Puis y a eu des sursauts de super-connerie aussi dans les communautés villageoises, notamment en ce qui concerne la plage juste à côté de mon village d'enfance... des mecs ont voulu interdire la plage aux femmes non accompagnées de leur mari. Un gars m'expliquait le problème d'une manière assez marrante d'ailleurs, il me disait qu'un jour étant sur la plage, il a croisé une fille très avenante, puis a été pris dans une conversation passionnée avec elle et du coup a oublié qu'il était l'heure de la prière... c'est ainsi qu'il a pris conscience de ce problème "politique". Bon le con n'a pas pensé à remettre en cause sa fiabilité morale, il a préféré tout rejeter sur le fait qu'une fille sans doute pas très bien vêtue, lui a parlé sur la plage à l'heure où il aurait dû être à la mosquée. Je tiens à préciser aussi, que la mosquée est en face de la plage. Plage qui sert aussi durant la soirée et la nuit, aux couples (non mariés) qui veulent flirter. Enfin, un endroit aux moeurs un peu légéres, d'autant que s'y trouve un bar. Bar dans lequel j'ai déjà croisé un Monsieur qui venait de sortir de la mosquée et qui portait encore son boubou en sirotant un verre d'alcool. La relation à l'alcool est assez drôle aussi, aux Comores...
Enfin bref, tout ça pour dire des banalités genre, y a pas d'Islam, y a des pratiquants de l'islam qui sont humains.
Bon, des fois le gouvernement à eu des sursauts puritains, genre faire pendant quelques mois la chasse aux femmes qui portent des jeans trop moulants, etc. Mais ça a jamais été très soutenu...
Puis y a eu des sursauts de super-connerie aussi dans les communautés villageoises, notamment en ce qui concerne la plage juste à côté de mon village d'enfance... des mecs ont voulu interdire la plage aux femmes non accompagnées de leur mari. Un gars m'expliquait le problème d'une manière assez marrante d'ailleurs, il me disait qu'un jour étant sur la plage, il a croisé une fille très avenante, puis a été pris dans une conversation passionnée avec elle et du coup a oublié qu'il était l'heure de la prière... c'est ainsi qu'il a pris conscience de ce problème "politique". Bon le con n'a pas pensé à remettre en cause sa fiabilité morale, il a préféré tout rejeter sur le fait qu'une fille sans doute pas très bien vêtue, lui a parlé sur la plage à l'heure où il aurait dû être à la mosquée. Je tiens à préciser aussi, que la mosquée est en face de la plage. Plage qui sert aussi durant la soirée et la nuit, aux couples (non mariés) qui veulent flirter. Enfin, un endroit aux moeurs un peu légéres, d'autant que s'y trouve un bar. Bar dans lequel j'ai déjà croisé un Monsieur qui venait de sortir de la mosquée et qui portait encore son boubou en sirotant un verre d'alcool. La relation à l'alcool est assez drôle aussi, aux Comores...
Enfin bref, tout ça pour dire des banalités genre, y a pas d'Islam, y a des pratiquants de l'islam qui sont humains.
Dernière édition par wootsuibrick le Lun 2 Mar 2015 - 7:29, édité 3 fois
Re: La vie des hommes infâmes : l'horreur et la pitié.
Hello woot, je n'ai pas vu encore cette vidéo de Usul.
Mais faut que je soulève un prob massif de son avant-dernière, sur Lordon et Spinoza.
[J'en fais un topic autonome pour ne pas briser la continuité des interventions]
Mais faut que je soulève un prob massif de son avant-dernière, sur Lordon et Spinoza.
[J'en fais un topic autonome pour ne pas briser la continuité des interventions]
Invité- Invité
Re: La vie des hommes infâmes : l'horreur et la pitié.
Salut Jerzy,
La vidéo que j'ai posté c'est plus dans le sens "qu'est ce qui se passe dans l'opinion selon ceux qui en font dans les médias". Puis Usul reste quelqu'un de sympa dans ses opinions. Il avoue d'ailleurs une forme d'inculture, en signalant qu'il a découvert Fanon en fabriquant sa vidéo.
La vidéo que j'ai posté c'est plus dans le sens "qu'est ce qui se passe dans l'opinion selon ceux qui en font dans les médias". Puis Usul reste quelqu'un de sympa dans ses opinions. Il avoue d'ailleurs une forme d'inculture, en signalant qu'il a découvert Fanon en fabriquant sa vidéo.
Re: La vie des hommes infâmes : l'horreur et la pitié.
Oui, j'ai bien compris.
Il est certainement "sympa" dans le sens où il essaie d'expliquer les chiens de gardes, le monde diplo, enfin tout ce que tout le monde d'un peu informé sait depuis belle lurette.
Il est certainement sympa de dénoncer BHL, Finkielkraut, Elisabeth Lévy comme un carabinier dOffenbach arrivant dix plombes après l'incendie et redécouvrant l'oeuf de Colomb, le fil à couper le beurre et la poudre à explosion...
Je dis pas...
Mais il est moins sympa quand, croyant donner des armes contre l'ennemi, il donne des armes à l'ennemi, quand ses "outils d'analyse" insuffisamment maitrisés laissent apparaître des contresens, des paralogismes, des confusions qui ne sont pas simplement de grosses niaiseries de philo de café du commerce: ces erreurs basiques d'analyse le placent à l'insu de son plein gré dans l'idéologie qu'il croit benoîtement dénoncer.
Ce n'est pas un problème d'inculture, elle a bon dos l'inculture. Le problème, c'est de croire qu'en mélangeant tout, pour épater par une "culture" pleine d'approximations fatales un public-cible moins "cultivé" que lui (c'est quand-même sa marque de fabrique, qu'il exploite à donf avec pas mal de paternalisme assez rebutant), il ne fait, au mieux, que répéter (en moins pertinent) ce que bien d'autres alter-médias disent (simplement en compilant des trucs bien connus qu'il chope sur le net), et, au pire, que d'imposer des pseudo-analyses complètement à côté de la plaque en croyant viser juste...
Ce que je montre en détail dans le topic à côté.
Faut avoir bcp de mansuétude pour se satisfaire de ce travail de cochon, même si la forme est soignée. Je trouve, perso, que sa série "mes chers contemporains" ne sert à rien, n'éclaire rien du tout, y a un problème récurrent d'analyse et de compréhension. Il a pas suffisamment travaillé sa matière. Il devrait laisser les originaux s'exprimer, ceux qui ont fait le travail de la critique, plutôt que d'infliger ses "copies" à lui qui affaiblissent l'intelligibilité de ces critiques en prétendant la "vulgariser". Son travail de "vulgarisation" est d'autant plus inefficace et pernicieux qu'on imagine le nombre de gens qui iront vers les sources, mais en les comprenant à partir des grilles simplistes et déformantes de Usul.
Donc je n'adhère pas.
Il est certainement "sympa" dans le sens où il essaie d'expliquer les chiens de gardes, le monde diplo, enfin tout ce que tout le monde d'un peu informé sait depuis belle lurette.
Il est certainement sympa de dénoncer BHL, Finkielkraut, Elisabeth Lévy comme un carabinier dOffenbach arrivant dix plombes après l'incendie et redécouvrant l'oeuf de Colomb, le fil à couper le beurre et la poudre à explosion...
Je dis pas...
Mais il est moins sympa quand, croyant donner des armes contre l'ennemi, il donne des armes à l'ennemi, quand ses "outils d'analyse" insuffisamment maitrisés laissent apparaître des contresens, des paralogismes, des confusions qui ne sont pas simplement de grosses niaiseries de philo de café du commerce: ces erreurs basiques d'analyse le placent à l'insu de son plein gré dans l'idéologie qu'il croit benoîtement dénoncer.
Ce n'est pas un problème d'inculture, elle a bon dos l'inculture. Le problème, c'est de croire qu'en mélangeant tout, pour épater par une "culture" pleine d'approximations fatales un public-cible moins "cultivé" que lui (c'est quand-même sa marque de fabrique, qu'il exploite à donf avec pas mal de paternalisme assez rebutant), il ne fait, au mieux, que répéter (en moins pertinent) ce que bien d'autres alter-médias disent (simplement en compilant des trucs bien connus qu'il chope sur le net), et, au pire, que d'imposer des pseudo-analyses complètement à côté de la plaque en croyant viser juste...
Ce que je montre en détail dans le topic à côté.
Faut avoir bcp de mansuétude pour se satisfaire de ce travail de cochon, même si la forme est soignée. Je trouve, perso, que sa série "mes chers contemporains" ne sert à rien, n'éclaire rien du tout, y a un problème récurrent d'analyse et de compréhension. Il a pas suffisamment travaillé sa matière. Il devrait laisser les originaux s'exprimer, ceux qui ont fait le travail de la critique, plutôt que d'infliger ses "copies" à lui qui affaiblissent l'intelligibilité de ces critiques en prétendant la "vulgariser". Son travail de "vulgarisation" est d'autant plus inefficace et pernicieux qu'on imagine le nombre de gens qui iront vers les sources, mais en les comprenant à partir des grilles simplistes et déformantes de Usul.
Donc je n'adhère pas.
Invité- Invité
Re: La vie des hommes infâmes : l'horreur et la pitié.
Enfin, si je devais rentrer dans les détails de la vidéo d'Usul que j'ai posté, en dehors du projet sympa de donner la voix aux non-blancs (à partir de sa légitimité de blanc) et à la manière dont ces non-blancs problématisent leur relation à la république... c'est évident que ça tient pas. Même pas besoin de faire un tour du côté des théses qu'il oppose aux vilains néo-cons, grace aux paroles de gens qu'il fait exprimer en extraits assez courts pour pas être chiants... C'est de l'opinion comme j'en partage tout les jours pour contrer mes potes qui parlent du voile islamique et du fait que c'est dans l'islam qu'il faudrait aller chercher le problème des violences qui défraient les chroniques.
Pour revenir à Usul, je dirai que la division blanc/non-blanc pour parler de problèmes post-coloniaux, m'a toujours semblée débile, car je ne l'ait jamais sentie comme quelque chose de politiquement écrasant. Aux Comores c'était chiant, c'était politique c'est vrai, mais nous étions "indépendants" soit-disant, la colonisation c'était fini (bon,y a le blem de mayotte)... En France, et surtout à La Réunion, franchement c'est absolument secondaire cette histoire de blanc/non-blanc. C'est pas les mêmes types de relations, antagonismes selon le lieu où se jouent la question post-coloniale, bled ou France/Métropole.
Qui suis-je lorsque je suis au bled? Certainement pas un français, les français c'est les blancs. Qui suis-je lorsque je suis en France? Un français issu de l'immigration et de l'histoire coloniale... Apparemment il me faut y affirmer ma francitude. Question de la francitude qui ne m'est venue clairement que le jour où Sarkozy a parlé de débat sur l'identité nationale. Alors que franchement... j'en avait un peu rien à faire de cette "identité", ça allait de soit. Je me suis découvert plus constamment non-blanc en France à ce moment là. Alors qu'auparavant j'étais parfois non-blanc, face à ce qu'on peut appeler du racisme, mais un racisme aussi ancré dans ma psychologie de pays anciennement colonisé, genre quand j'étais gamin, suite à ma fréquentation de l'école française... je m'étais dit "peut-être que l'intelligence d'un enfant blanc équivaut celle d'un comorien adulte". Je rêvais de devenir blanc, j'avais un syndrome Michael Jackson. Aux comores plus t'es foncé de peau, plus t'es assimilé aux paysans et aux vilains (mshendzi qui signifie à la fois le vilain et africain noir)... Quand je suis retourné en France ado, je me suis rendu compte que c'était un "avantage" auprés des filles d'être noir... que c'était cool, en faite, la culture rap et hip hop m'avait cependant préparé dés les comores à ce regain de fierté. La France m'a d'abord enlevé le désir d'être blanc, avant de me faire oublié ma couleur de peau et celle des autres... La Réunion, évidemment c'était dans ma tête l'achévement de cette division... avant le fameux jeu de Sarkozy, mais là je ne me suis pas redécouvert non-blanc noir, mais non-blanc musulman qui pouvait heureusement ne pas passer pour un arabe à première vue d'oeil. Ceci dit ces perceptions des notions de blanc/non-blanc ne concernent que moi, ma compagne me dit souvent qu'il n y a que moi pour ne pas voir que nous "noirs" sommes discriminés parceque nous sommes noirs. Une ex asiatique me disait qu'elle ne me percevait pas comme "noir", qu'elle me percevait comme "quelque chose d'orient", etc. Enfin, bref.
Pour revenir à Usul, je dirai que la division blanc/non-blanc pour parler de problèmes post-coloniaux, m'a toujours semblée débile, car je ne l'ait jamais sentie comme quelque chose de politiquement écrasant. Aux Comores c'était chiant, c'était politique c'est vrai, mais nous étions "indépendants" soit-disant, la colonisation c'était fini (bon,y a le blem de mayotte)... En France, et surtout à La Réunion, franchement c'est absolument secondaire cette histoire de blanc/non-blanc. C'est pas les mêmes types de relations, antagonismes selon le lieu où se jouent la question post-coloniale, bled ou France/Métropole.
Qui suis-je lorsque je suis au bled? Certainement pas un français, les français c'est les blancs. Qui suis-je lorsque je suis en France? Un français issu de l'immigration et de l'histoire coloniale... Apparemment il me faut y affirmer ma francitude. Question de la francitude qui ne m'est venue clairement que le jour où Sarkozy a parlé de débat sur l'identité nationale. Alors que franchement... j'en avait un peu rien à faire de cette "identité", ça allait de soit. Je me suis découvert plus constamment non-blanc en France à ce moment là. Alors qu'auparavant j'étais parfois non-blanc, face à ce qu'on peut appeler du racisme, mais un racisme aussi ancré dans ma psychologie de pays anciennement colonisé, genre quand j'étais gamin, suite à ma fréquentation de l'école française... je m'étais dit "peut-être que l'intelligence d'un enfant blanc équivaut celle d'un comorien adulte". Je rêvais de devenir blanc, j'avais un syndrome Michael Jackson. Aux comores plus t'es foncé de peau, plus t'es assimilé aux paysans et aux vilains (mshendzi qui signifie à la fois le vilain et africain noir)... Quand je suis retourné en France ado, je me suis rendu compte que c'était un "avantage" auprés des filles d'être noir... que c'était cool, en faite, la culture rap et hip hop m'avait cependant préparé dés les comores à ce regain de fierté. La France m'a d'abord enlevé le désir d'être blanc, avant de me faire oublié ma couleur de peau et celle des autres... La Réunion, évidemment c'était dans ma tête l'achévement de cette division... avant le fameux jeu de Sarkozy, mais là je ne me suis pas redécouvert non-blanc noir, mais non-blanc musulman qui pouvait heureusement ne pas passer pour un arabe à première vue d'oeil. Ceci dit ces perceptions des notions de blanc/non-blanc ne concernent que moi, ma compagne me dit souvent qu'il n y a que moi pour ne pas voir que nous "noirs" sommes discriminés parceque nous sommes noirs. Une ex asiatique me disait qu'elle ne me percevait pas comme "noir", qu'elle me percevait comme "quelque chose d'orient", etc. Enfin, bref.
Dernière édition par wootsuibrick le Lun 2 Mar 2015 - 14:03, édité 1 fois
Re: La vie des hommes infâmes : l'horreur et la pitié.
(je le répète, ce que je dis concerne la vidéo de Usul sur Lordon & Spinoza. Je n'ai pas regardé l'autre. Je le ferai plus tard, merci d'avoir attiré notre attention sur les "décryptages" d'Usul).
Invité- Invité
Re: La vie des hommes infâmes : l'horreur et la pitié.
adeline a écrit:Je me suis souvent dit, Baldanders, en rapport avec le témoignage de ton amie, que le fait, devenu une sorte de cliché, que les Afghanes, à Kaboul, ou les Iraniennes, à Téhéran, allaient jambes nues dans les années 60 (argument qu'utilisent plein de gens pour dire que le port du voile intégral est une régression), était plutôt à lire dans l'autre sens, une sorte d'incongruité venue d'ailleurs par rapport à des habitudes plutôt de l'ordre du "couvert". Je veux dire qu'une société est une chose mouvante, et que ce qu'on appelle modernité n'est pas un absolu et que la marche forcée de plein de société vers l'occidentalisation n'était peut-être pas la meilleure chose telle qu'elle est arrivée, surtout pour les femmes. Je ne parle pas là d'émancipation, bien sûr je suis pour l'émancipation totale des femmes dans le monde entier, mais de pratiques inadéquates et superficielles. Dès lors, il y a toujours une révolution conservatrice qui arrive en contre-coup.
Salut Adeline.
Je ne sais pas s'il y a "toujours une révolution conservatrice qui arrive en contre-coup", je crois qu'il est trop tôt pour repérer des cycles dans l'histoire du monde musulman. D'ailleurs, c'est un monde désormais inclus de gré et de force dans le système-monde capitaliste, et son évolution dépend de celle du système entier.
La question de l'islam est aveuglante : elle empêche d'apprécier les rapports de classes, ici et ailleurs, pour ce qu'ils sont. Il faudrait par exemple savoir quelles femmes afghanes et iraniennes allaient jambes nues. Sans doute faisaient-elles partie d'une classe favorisée par la présence occidentale. Du petit peuple - paysans, éleveurs, ouvriers agricoles, petits artisans - il n'est jamais question quand on évoque le monde musulman, as-tu remarqué ? On a ainsi découvert à l'occasion des premières élections tunisiennes et égyptiennes qu'il y avait, loin des yeux des classes moyennes urbaines révolutionnaires, tout un peuple conservateur... Mais là encore, ça ne veut pas dire que ce peuple est uni sous la bannière de la Chahada : peut-être les gens choisissent-ils un parti religieux seulement (et provisoirement) par peur de ces administrations nationales qui mille fois les ont appauvris...
Baldanders- Messages : 351
Re: La vie des hommes infâmes : l'horreur et la pitié.
J'avoue depuis ma position de "musulman" ayant vécut une bonne partie de sa vie dans un pays musulman, avoir du mal à comprendre tes découpages théoriques, Badlanders.
Lorsque le peuple comorien a choisit un président relgieux il y a quelques années, c'était parcequ'il était la promesse d'une politique différente et notamment d'un rapprochement avec d'autres pays que la France... Les nations du monde arabe, notamment. Cet homme Ahmed Abdallah Sambi est toujours très populaire... Je n'ai pas eu l'impression non plus que lors de son mandat la population comorienne soit devenue "islamiste".
En effet la question de l'islam aveugle, si on la saisit depuis les médias.
Lorsque le peuple comorien a choisit un président relgieux il y a quelques années, c'était parcequ'il était la promesse d'une politique différente et notamment d'un rapprochement avec d'autres pays que la France... Les nations du monde arabe, notamment. Cet homme Ahmed Abdallah Sambi est toujours très populaire... Je n'ai pas eu l'impression non plus que lors de son mandat la population comorienne soit devenue "islamiste".
En effet la question de l'islam aveugle, si on la saisit depuis les médias.
Dernière édition par wootsuibrick le Mar 3 Mar 2015 - 16:33, édité 1 fois
Re: La vie des hommes infâmes : l'horreur et la pitié.
wootsuibrick a écrit:J'avoue depuis ma position de "musulman" ayant vécut une bonne partie de sa vie dans un pays musulman, avoir du mal à comprendre tes découpages théoriques, Badlanders.
Lorsque le peuple comorien a choisit un président relgieux il y a quelques années, c'était parcequ'il était la promesse d'une politique différente et notamment d'un rapprochement avec d'autres pays que la France... Les nations du monde arabe, notamment. Cet homme Ahmed Abdallah Sambi est toujours très populaire... Je n'ai pas eu l'impression non plus que lors de son mandat que la population comorienne soit devenue "islamiste".
En effet la question de l'islam aveugle, si on la saisit depuis les médias.
Je ne fais pas de théorie, j'essaie juste de voir ce qu'il se passe. Il y a eu de tout, ces dernières décennies, dans le monde musulman : une occidentalisation, une islamisation, des révolutions, des élections, des victoires islamistes, des guerres civiles, etc. Ces événements correspondent à des modifications des rapports de classes et de production. Si on ne regarde pas de près comment vivent les gens, ce qu'ils produisent, suivant quel partage des responsabilités et des richesses, on en arrive à parler de l'islam qui n'est que l'écume de ces structures sociales profondes et mouvantes.
Baldanders- Messages : 351
Re: La vie des hommes infâmes : l'horreur et la pitié.
Je suis tombé sur ce débat sur facebook à propos de la relation des comores aux conflits islamiques (Chiite/wahabisme).
Il est en réaction à cet article :
Vous y remarquerez la conscience de l'action des médias et l'influence des échanges internationaux
Il est en réaction à cet article :
http://www.indian-ocean-times.com/Les-Comores-prochainement-nation-chiite-pour-le-Hezbollah_a5292.html
Vous y remarquerez la conscience de l'action des médias et l'influence des échanges internationaux
Idjabou Bakari Nation chiite ou sunnite? Qu'elle reste une nation d'abord. Parce que à ce rythme elle deviendra un confettis de nations. Comoriens d'abord. Qu'on ne laisse pas importer chez nous des guerres qui ne nous concernent pas. Absolument contre le chiisme politique et le wahhabisme.
9 h · Je n’aime plus · 7
Mladjao Abdoul Anlym Mpc Qu'est ce que vous entendez par nous accueillerons prochainement une nouvelle nation chiite ? Mettons des mots sur nos pensée et longs jusqu'au bout de nos hypothèses avérées ou pas .
9 h · Modifié · J’aime
Lire Ecrire Conter Mon frère Mladjao Abdoul Anlym Mpc, tu nous poses la question ou à Nasrallah ? Parce que c'est lui qui le déclare.
8 h · J’aime · 1
Abdoulatuf Bacar L'internationalisation de cette question est bel et bien là. La peur de voir un minuscule archipel, une archi pelle, dirais-je tomber dans ce piège religieux ne fait que s'accentuer. A voir les centaines des victimes yemenites du vendredi dernier sur ces conflits de même nature, ça intrigue. Oui ça m'intrigue.
8 h · J’aime
El Fatahou Said Youssouf La question du Chiisme aux Comores est devenue subitement à la mode .. Juisqu'ici, il n'y avait que moi qui me battait contre ses adeptes aux COmores !J'avais même publié cet article il ya de cela quelques semaines...sans bruit aucun ! Rengarilwa !! Bienfait les alliances RDC / Juwa !!! haha !!!
8 h · Modifié · J’aime
Lire Ecrire Conter Mon frère Abdoulatuf Bacar, moi c'est au delà de l'intrigue, ça m'effraie. Mon frère El Fatahou Said Youssouf, dis plutôt que tu étais le seul à en parler sur FB (et encore) parce que cela fait un moment que nous en parlons partout. Rien à voir avec RDC/Djuwa, je pense.
8 h · J’aime · 1
El Fatahou Said Youssouf Oui.. et c'est un hasard !!! pure hasard queMahmoud Ibrahime est allé déterrer cet article ...qui date de fevrier !!! Bientôt nous serons tous chiites !!
8 h · Modifié · J’aime
Lire Ecrire Conter Il l'a déterré comme tu dis pour appuyer un propos, mais ne dis pas que c'est grâce à l'alliance RDC/Djuwa qu'on parle de ce danger qui nous guette ! Il me semble même que notre frère Wadjih en a souvent parlé, notre frère Mladjao en a parlé aussi, il y a eu des débats ici et là. Donc, honnêtement, on n'a pas vraiment attendu cette alliance pour parler de ce sujet.
8 h · J’aime
El Fatahou Said Youssouf Ce n'est pas en tout cas, de l'avis de Mahmoud Ibrahime qui ne s'en privait pas pour faire des amalgames,pour suicider l'idée que cette alliance aurait un impacte en lien avec cet article ...en tout cas, avec Said Nassrallah !!! Swaddaka dhwahu Sirra !!
8 h · J’aime
Abdoulatuf Bacar Il ne faut pas polluer ce débat en y introduisant d'autres au risque de s'esquiver et de fuir le vrai.
Certes, Sambi est déterminant dans cette situation où le schisme aux Comores devient une force religieuse concurrente aux côtés d'un sunisme avéré et pratiqué depuis des siècles par la majorité des Comoriens.
Arrêtons de ne vouloir voir que les bouts de nos nez.
8 h · Modifié · J’aime
Lire Ecrire Conter En y interdisant ou en y introduisant ?
8 h · J’aime · 1
El Fatahou Said Youssouf Je pense qu'il y a une certaine tendance chez nous d’offusqués mesquines, qui consiste d'abord de passer son émotion t la voix haute, avant l’argument ...C'est de cela que j'appele pollutiion d'un debat ..; Il serait sage de ne s'en tenir qu'à son argument ..;
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Abdoulatuf Bacar J'ai rectifié frère!
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Abdoulatuf Bacar Comme il le dit Salim, ce n'est pas un débat de ce soir. Il ne peut donc pas être circonstanciel. Je me rappelle que toi même, El Fatahou Said et moi nous nous sommes croisés un moment sur ce même débat et tu connais mon avis, mes inquiétudes depuis.
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El Fatahou Said Youssouf Je sais .. Mais touttes ces inquiétudes sont est dues surtout au fait que nous nous sommes tous rangés en Observateurs du débat réel, de terrain .. Pas nécessairement au pays, mais ailleurs aussi en france .. ...
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Ousseine Youssoufa Comment on peut prétendre tranché sur une question que l'on ignore ses origines. L'approche qui devrait animer chacun de nous est de creuser l'histoire de la religion musulmane sous toutes ses formes. Et puis s'agissant des Comores on peut se demander si nous connaissons beaucoup plus sur l'islamisation du pays. J'espère qu' Ibrahim Barwane et l'historien Mahmoud nous éclairaiairont sur ces points. Mais ce débat est toujours déplacé de son contexte au pays. Pourquoi cette vague de manifestation ? Pour ne pas aller un peu plus loin, certains prêcheurs voient une menace de leur salaire venant de la dynastie wahabite. Ils sont sous pression. Au lieu de laisser leurs confrères chiites pratiqués leur religions ils les stigmatisent et les menaces même à morts. Qui sème la pagaille en réalité ? Apprenons la religions pour ne pas se lancer dans le hasard avec nos interprétations dépourvues de sens religieux et infondées.
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Abdoulatuf Bacar La question n'est justement pas liée à l'Histoire de l'islam aux Comores mais à l'actualité internationale vue des conflits perpétrés dans le monde musulman, prenant source dans les différentes écoles religieuses au sein de cet islam.
Ce qui nous intéresse n'est donc pas l'islamisation des Comores mais le devenir de ce pays face à cette nouvelle émergence du schisme dans le pays.
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Abdoulatuf Bacar Aux Comores, nous avons assez de problèmes que de venir nous y en rajouter d'autres d'ordre religieux chaotiques et conflictuels! Est-ce que nous pouvons réaliser que dans un pays insulaire sans eau ni électricité, où l'unité rampe sur une épée tranchante, nous avons besoin d'autres choses que des conflits religieux ?
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Lire Ecrire Conter Petit frère Ousseine, en parlant d'Histoire, ben qu'on nous foute la paux et qu'on nous laisse avec l'islam que nous avons toujours eu. Déjà, on nous a enlevé une bonne partie de nos croyances animistes, on ne va pas encore nous casser les pieds avec leur chiisme and co, non ? On allait au chioni, le fundi nous apparnait le Coran, on lisait le hitimia, on faisait nos prières... On ne nous prenait pas la tête avec chiites pas chiites, chut pas chut... Alors Nasrallah et ses potes qu'ils aillent voir un peu plus loin.
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Abdoulatuf Bacar Je suis tout à fait d'accord avec toi Salim.
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Ousseine Youssoufa La question du devenir serait pertinente si on est dans un ton neutre. Mais ce n'est pas le cas. On pointe du du doigts les chiites comme les personnes qui vont semer le désordre. Et du coup cela fausse toute analyse. Au lieu de dire à ceux qui sont entrain de manipuler la population d'arrêter leurs conneries vous les applaudissez. Si chacun respecte les convictions et la croyance de l'autre pourquoi nous en arriverons là ? Tous les dimanches y'a la messe chez mon pera est ce que nous nous sommes attaqué à eux alors que nous avons tous qu'ils ne sont pas dans le droit chemin?
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Abdoulatuf Bacar Mais attendez, le problème, c'est que nous avons tendance à extérioriser tout ce qu'on suppose avoir acquis en dehors de notre petite coquille comorienne une fois l'avoir quittée un ou plusieurs instants.
Kamka radhi ba vanu wandru do roha wenda vo ndze we soma sha wandru soma zo fayi wo wandru piya!
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Djohar Abdou Les commentaires de mes amis Lire Ecrire Conter etAbdoulatuf Bacar me semblent très intéressants au point de les relire plusieurs fois avec un plaisir extrême.
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Ousseine Youssoufa Mais je ne suis pas conte ton idée Lire Ecrire Conterloin de là. Mais vous vous conviendrez avec moi que dans ce sens la il n' y a pas à craindre. Jusqu'au jour d'aujourd'hui aucun acte maladroit de ces chiites envers leurs frères sunnites aux pays. Par contre les actes de menaces, d'emprisonnement sont infligés à nos frères chiites. Mais eux ils vous laissent tranquille avec votre croyance pourquoi vouloir les interdire d'adorer le seigneur? Chacun de nous à sa conception de dieu même si on est tous musulmans.
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Abdoulatuf Bacar Justement, ce que nous devrions savoir et comprendre, c'est le danger de ce face à face dans un si petit pays, les Comores où un tout petit Tsunami peut tout détruire en une fraction de seconde.
La taille de cette coquille, le mode de vie de ceux qui y sont logés, le problème d'intégrité, le rapport de force avec Mayotte île devenue laïque avec son mode de fonctionnement politique que nous connaissons... Tout ça effraie et doit nous interpeller.
Vous croyez que les Comores c'est quoi en terme de superficie pour avoir non pas une liberté religieuse (aucun ressortissant étranger n'a jamais été embêté sur place pour avoir été vu à l'église à Moroni) mais des mosquées de sunites et des schites où et d'où entrent et sortent des Comoriens?
7 h · Modifié · J’aime · 1
Mladjao Abdoul Anlym Mpc Ousseine Youssoufa tu as bien soulevé le problème et je n'ai pas besoin d'en rajouter . Les mêmes qui sont ici à crier sur tus les toits ont tous des barbues wahhabites venus d'Arabie Saoudite et qui vivent avec des salaires de ce pays . Jamais je ne les ai entendu parler ou écrire pur ceci . Les propos tenus par Nassrallah ont déjà été tenus par d’autres leaders sunnites maintes fois dans le monde. Alors ou étiez vous ? Pourquoi tout d'un coup vous êtes effarouchés de cette façon aujourd’hui? Dans le monde à commencer par le Yemen et l'Irak ce sont les chiites qui se font massacré par les sunnites et je commence à sentir les relents de la radio milles collines chez certains qui incitent dans leur façon d’inquiéter la population à la vindicte contre les chiites de notre cher pays. Celui qui appelle a la guerre civile est loin d’être celui qu'on croit . On peut l’être sans le savoir. A moins que ce soit conscient.
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Abdoulatuf Bacar Et bien, nous ne voulons pas que notre pays soit aujourd'hui pris dans les tenailles de ce conflit opposant sunites et schites. Nous qui nous exprimons ici, nous déplorons cette nouvelle forme de vision de l'islam aux Comores qui risque de nous foutre le bordel que ce que nous avons comme vie misérable.
Les Comores, ce n'est ni l'immense Iran, ni le solide Liban. Les Comores, c'est un tout petit pays et pauvre archipel où l'islam méconnu qu'il a pu ou peut être n'a jamais su être l'objet de conflit religieux entre connaisseurs et amateurs.
Aujourd'hui, nous voulons y ramener tout et n'importe quoi, tout ce que nous apprenons à l'extérieur, à la télé... au risque de tout foutre en l'air.
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Mnemoi Ibrahim Nous avons deux gros problèmes aux pays: nôtres insularité qui limite notre ouverture d'esprit dans certaines mesures, et notre connaissance très sommaire de la religion musulmane. Heureusement nous ne sommes pas un peuple de traditions guerrières, sinon ça serait déjà l'hécatombe.
6 h · J’aime · 1
Mladjao Abdoul Anlym Mpc Abdoulatuf Bacar ce sont des phrases bateau que nous partageons tous. Mais il faut aller au dela de ces phrases bateau. Sinon on tombe dans le gloubi glouba
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Mnemoi Ibrahim Vous ne pouvez pas envoyer vos jeunes enfants en Iran, au Quatar et je ne sais pas où, faire leurs études, et venir aujourd'hui nous dire de les bannir et faire comme si ceux ne sont pas des comoriens juste parce qu'ils sont devenus chiites. Si Je pouvais empêcher l'introduction du chiisme aux comores, je l'aurais fais mais maintenant qu'il est là, je fait avec. Je n'ai même pas à tolérer un comorien chiite, il est chez lui comme moi sunnite je suis chez moi. Je suis comorien avant d'être musulman sunnite, alors c'est valable pour Abdou le comorien chiite . Donc je lui fous la paix.
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Abdoulatuf Bacar C'est quoi cet au-delà ?
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Mladjao Abdoul Anlym Mpc c'est comme si pour parler du conflit syrien tu disais aimez vous les uns les autres . Faites l'amour au lieu de faire la guerre. Ca c'est Jesus qui dit ça mais ce n'est pas une analyse politique d'une situation.
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Abdoulatuf Bacar Alors oui je partage cette idée liée à l'orientation des étudiants et jeunes Comoriens qui, certes constitue un point fondamental de ce débat. Autrement dit, à qui la faute si les Comoriens doivent se battre aujourd'hui entre sunites et schites ? - Je trouve ça plus intéressant. Quelle responsabilité de l'Etat comorien sur la situation quant à son implication ou pas dans cette phase d'orientation des étudiants comoriens qui voyagent ? Le parent qui assume seul les charges de son enfant de bas âge jusqu'à la fin de cycle universitaire peut lui seul tout assumer y compris la culture religieuse de son enfant en phase de retour ? Ça c'est important ! Quelles mesures prendre maintenant avant que cela ne soit trop tard? A un moment où le monde s'unit contre le terrorisme international souvent collé à l'islamisme, quelle marge interne des autorités comoriennes sur cette vision internationale vis avis de ces tensions palpables aux Comores?
Je ne vous cache pas mais je suis alarmiste sur tous ces aspects, mesurant les capacités du pays. Le gros risque que nous courons avec ces tensions sunites et schites aux Comores, c'est d'ouvrir une brèche nouvelle pour les puissances extérieures à l'intérieur de notre petite coquille dont nous n'avons plus la pleine maîtrise.
5 h · Modifié · J’aime
Abdoulatuf Bacar Ah non, je suis clair dans mon propos, j'ai un argument tranché, nostalgique ou pas; je regrette cette émergence du schisme aux Comores et les conséquences qui s'en suivront.
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Mnemoi Ibrahim L'état comorien doit assumer son rôle. S'occuper de l'orientation de ces enfants. Mais ne soyons pas naïfs, dans un monde globalisé avec une telle interdépendance entre les nations, nous ne pouvons pas garder longtemps nôtre homogénéité culturelle et religieuse éternellement. Il es temps que les musulmans apprennent enfin la tolérance, seul moyen de nous éviter les guerres fratricides.
6 h · Modifié · J’aime
Abdoulatuf Bacar Cher ami Mnémoi, parler de tolérance religieuse entre Comoriens c'est déjà lourd à supporter. Les cultures musulmanes les plus ancrées bien avant le 16 e siècle se chamaillent, se battent, sont en perpétuel conflit sous différentes formes depuis; d'un côté l'Arabie Seoudite réputée sunite (ce n'est pas anodin, les Saoudien détiennent le quibla, c'est-à-dire la Mecque) et de l'autre, l'Iran. A ces deux blocs se rattachent deux sphères d'alliés du monde chacun son intérêt visé politique, économique, stratégique...
Enseigner à ces heures la tolérance aux Comoriens suite à ce conflit qui se met en place ? Pour combien de temps et quels résultats immédiats ?
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Re: La vie des hommes infâmes : l'horreur et la pitié.
Mahmoud Ibrahime Je ne comprends pas la tournure de ce débat car certains devient sur la liberté de conscience. Il ne s'agit pas de ça ici. Cela fait plus de 1000 ans que les Comoriens vivent en bonne intelligence, conscients de leur diversité et de la multitude de leurs pratiques. Il y a aujourd'hui un petit hic car nous avions un État quasi laïc et dans la réforme de la Constitution en 2009, Sambi a introduit le fait que l'Islam est religion de l'Etat. Mais l'objectif de ce post n'est nullement la religion. Relisez-bien. Il s'agit de politique. Le chef d'une organisation étrangère vise mon pays, veut en faire sa colonie et certains de mes compatriotes qui leur rendent visite régulièrement sont prêts à l'aider. Je réponds juste : Non, on a déjà connu, on en veut pas. Tous les comoriens, quel que soit leur bord politique ou religieux devraient lui dire ça, je pense sans être taxés de vouloir remettre en cause un droit fondamental de l'homme. Il est vrai que nous réagissons mollement quand l'état s'en prend à des compatriotes a cause de leur manière de pratiquer l'islam, mais cela n'empêche pas de réagir à des menaces que je prends au sérieux vu le contexte actuel.
Re: La vie des hommes infâmes : l'horreur et la pitié.
Incroyable ! BHL a des doutes !
BHL a écrit:Je vais vous faire un aveu. J’ai souvent, dans ma vie, plaidé pour que l’on aide des combattants qui étaient nos alliés, un jour contre les Soviétiques, un autre contre Kadhafi, un autre contre telle autre dictature. Mais, même si je n’avais aucun doute sur cette nécessité de les aider, je ne savais jamais si les armes que nous leur livrions n’allaient pas, un jour, être réutilisées à de mauvaises fins et au service de valeurs qui ne seraient plus les nôtres.
http://www.lefigaro.fr/international/2015/03/31/01003-20150331ARTFIG00352-bernard-henri-levy-la-france-doit-aider-militairement-les-kurdes-pour-sauver-les-chretiens-d-orient.php
- Spoiler:
Trois heures après :
Baldanders- Messages : 351
Re: La vie des hommes infâmes : l'horreur et la pitié.
https://murballadur13.wordpress.com/
Soeuf Elbadawi a écrit:Mais qui pense à demander son avis à un archipel déconstruit, situé loin dans l’Océan indien, et dans lequel la France, depuis vingt ans, érige, au nom de la sécurité de l’Europe, un mur de division ? Une ligne d’éclatement au sein d’un même peuple. Aux Comores, nous vivons ainsi la tragédie des naufrages de manière singulière. Nous traversons nos propres eaux en « clandestins », selon la terminologie utilisée par les autorités françaises, et ce, en dépit du droit international. Depuis l’instauration du visa Balladur en 1995, nous tenons la triste et mauvaise comptabilité de nos morts en kwasa, sans pouvoir stopper l’hémorragie. A force, nous approchons du crime contre l’humanité. Mais aucun média d’importance reconnu dans ce débat ne daigne consacrer, ne serait-ce qu’une page à ce qui nous arrive. Nous sommes ce qu’on appelle, en jargon journalistique, un « non-sujet ».
Re: La vie des hommes infâmes : l'horreur et la pitié.
La conférence donnée par Badiou à la Commune dix jours après les attentats de Paris :
https://soundcloud.com/sofiepetridis191/23-novembre
Et son commentaire par Temps critiques :
https://soundcloud.com/sofiepetridis191/23-novembre
Et son commentaire par Temps critiques :
C’est toujours le même vice de raisonnement sur l’État chez les marxistes, « alter » et autres mouvances « d’extrême gauche ». Badiou nous explique que : 1) L’État est faible économiquement et politiquement. Il déplore le « dépérissement » de l’État à cause des « puissances transnationales » qui n’aiment pas l’État. Et d’ailleurs, l’État ne peut rien contre elles. 2) L’État est fort économiquement et faible politiquement. Les États sont « les gestionnaires locaux » de ce vaste réseau mondial, les « fondés de pouvoir du capital » et ils sauvent des banques d’une taille considérable « too big to fail » au lieu de les laisser sombrer. 3) L’État est fort économiquement et politiquement. L’État est une puissance redoutable : les États riches détruisent les États pauvres pour s’emparer de leurs richesses. L’État a pour fonction de « discipliner la classe moyenne », classe qui est le vecteur de l’arrogance occidentale sur laquelle s’appuient nos États pour légitimer leurs guerres et massacrer massivement à coups de drones des civils innocents. On retrouve là encore le paralogisme cité par Freud : un homme emprunte un chaudron, et il le rend fêlé. Devant le tribunal sa défense se résume en trois points : 1) je n’ai jamais emprunté le chaudron ; 2) il était fêlé au moment de l’emprunt ; 3) je l’ai rendu intact. Si la clé de voûte du texte de Badiou (de son « élucidation intégrale »), c’est la frustration que crée le « désir d’Occident », la motivation profonde de son auteur est peut-être aussi de l’ordre du désir : celui d’un État qui réponde à l’Idée pure (platonico-badiousienne) qu’il s’en fait.
http://www.mondialisme.org/spip.php?article2412
Baldanders- Messages : 351
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