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Une lecture féministe de "Les hommes préfèrent les blondes"

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Message par adeline Jeu 9 Déc 2010 - 19:20

Ce que les « femmes » préfèrent

Une lecture féministe du film Les hommes préfèrent les blondes (projeté samedi 16 octobre 2010 à la Cinémathèque de Paris) par Sylvie Tissot


Le film de Howard Hawks Gentlemen Prefer Blondes (1953) raconte l’histoire de deux femmes : la première, Lorelei (Marilyn Monroe), est blonde, attirée par l’argent (et plus précisément par les diamants), et veut un mari très riche ; la brune, Dorothy (Jane Russel), surtout sensible au physique des hommes, cherche plutôt un (ou plusieurs) beau(x) mec(s). Certains ont vu dans Gentlemen Prefer Blondes un film cynique, portant un regard désenchanté sur les relations amoureuses (le film « le plus sombre » de Howard Hawks pour Serge Daney [1]). Bien au contraire, il s’agit selon nous d’un des films les plus réjouissants qui soient. [2]

C'est sur le site Les mots sont importants

adeline

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Message par balthazar claes Jeu 9 Déc 2010 - 21:44

On ne peut en effet pas assister à ce retournement – une réalité plus joyeuse que la fiction, des femmes plus unies en vrai qu’en rêve – sans penser à ce que Delphine Seyrig suggère dans son documentaire Sois belle et tais toi, et que confirment toutes les actrices qu’elle interroge, de Shirley Mac Laine à Jane Fonda et de Maria Schneider à... Juliet Berto : le tabou sexiste le plus scrupuleusement respecté dans le cinéma français comme dans le cinéma hollywoodien n’est pas la hiérarchie premier rôle masculin / second rôle féminin ni l’assignation des femmes à des fonctions caricaturalement « féminines » (épouse, mère, putain, ou petite chose sensible et sans défense), mais l’interdit de la complicité entre femmes – alors qu’on ne compte plus les amitiés sublimes entre hommes, d’Oreste et Pylade à Jules et Jim ou Butch Cassidy et le Kid. Quand d’aventure les actrices ont des rôles de premier plan, elles sont quasi-systématiquement – « sauf dans Céline et Julie évidemment », comme le fait remarquer Delphine Seyrig elle-même dans son film – isolées ou divisées : soit que le scénario leur réserve l’unique rôle féminin d’une histoire d’hommes, soit qu’il les sépare des autres femmes en ne montrant chacune qu’en interaction avec un ou plusieurs homme(s) [9], soit enfin qu’il les rassemble dans une même scène, mais pour ne montrer qu’une rivalité, une haine et un « crépage de chignon » – dont l’objet est en général, tout naturellement, l’attention d’un homme qu’elles se disputent [10].

C'est sur le même site, dans un article sur Céline et Julie vont en bateau. L'argument tomberait bien ici.

balthazar claes

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Message par Invité Ven 17 Déc 2010 - 15:21

Est-ce que ces critiques, légitimes politiquement et moralement, mais mais massives dans la description du préjugé ne courent pas le risque de transformer des situations psychologiques banales mais contingentes en vérité anthropologique éternelle? Ou plutôt, faut-il les ériger en constante anthropologique pour les critiquer? Si le cinéma hollywoodien est foncièrement incapable de faire la critique de cet interdit, faut-il en déduire que le cinéma non-hollywoodien peut le faire par une sorte de messianisme moral qui lui serait consubstantiel?
Contre-exemple, ou enfin justement non, exemple qui illustre que tout n'est pas simple: dans "Chaînes Conjugales" de Mankiewicz, on a un beau crépage de chignon hollywoodien entre femmes, mais est-ce qu'il découle d'un "interdit" de le représentation de la complicité féminine qui serait spécifique à Hollywood?
Je ne crois pas, je pense que M. propose plutôt, vu la sophistication des déterminations de ce crépage (qui mène à un abandon où chaque femme prend conscience de son étrangeté légitime), une interprétation psychologique freudienne de la féminité tout en connaissant pertinemment à la fois la vérité et l'insuffisance voire la savante muflerie.
Des cinéastes classiques comme Borzage ou Lubitsch montrent quand-même des vérités psychologiques et socio-politique toutes aussi véridiques et humainement implicites que celles de Rivette. Et "Mildred Pierce" de Curtiz?
J'aime beaucoup Delphine Seyrig, l'esprit des films de Chantal Akerman des années 70, mais tout n'a pas commencé avec elles, même si leur désir de recommencement absolu du jeu est intègre.

Et puis entre parenthèse, dans "Paris Nous Appartient" (très bon film) Rivette se posait pas mal dans la description de la concurrence paranoïaque entre femmes, tandis que dans "Somewhere in the Night" de Mankiewicz à la fin du film les deux rivales sont du même côté contre le même homme si mes souvenirs sont bons.

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