La Vénus à la fourrure (Polanski)
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La Vénus à la fourrure (Polanski)
Le masque grimaçant et tirant la langue, c’est une référence explicite au gorgonéion, à la face de Gorgô, et pas aux Erinyes.Vénus brandit sa fourrure comme une arme et, nue, nargue sa victime. Elle se transforme en Erynie. Mais cette danse fantastique garde aussi un côté grinçant et grimaçant : un seul cinéaste au monde aurait pensé à faire tirer la langue à Emmanuelle Seigner dans un moment pareil. (SDelorme, CdC 694)
Ce masque grotesque de Vanda se justifie dans le film si on se souvient que celui-ci ne dialogue pas seulement avec le récit de Sacher-Masoch mais avec Les Bacchantes d’Euripide, évoqué dans le dialogue du film. Il est dit dans la pièce d’Euripide que les Bacchantes, au moment où elles mettent en pièces Penthée, ont toutes la figure de Gorgone, sa face de terreur, le plus souvent représentée langue tirée :
Si Vanda tire la langue, c’est parce qu’elle exécute une danse guerrière et que la face de la Gorgone, c’est la grimace du guerrier, représenté sur les boucliers dans les mythes grecs.
Dernière chose: pendant que Vanda danse autour de lui, Thomas est attaché à un simili cactus, dont la forme phallique est l’occasion de pas mal de plaisanteries dans le film. Or, d’après Vernant, la face de la Gorgone s’apparente à une représentation grotesque du sexe féminin: à la fois un sexe fait masque et un éclat de rire
Enfin bref. Tout ça pour dire que cette grimace, c’est pas celle des Erinyes, c’est celle de la Gorgone.
Cela étant dit, je ne sais pas ce qu’il me restera du film mais c’est vraiment un film drôle et stimulant parce que c’est essentiellement un jeu: un jeu au sens où ce qu’on voit ce sont des comédiens qui jouent et s’amusent à jouer, se regardent jouer (c’est un plaisir de les regarder s’amuser, essayer tout un tas de trucs et de ficelles d’acteurs); un jeu aussi au sens où les personnages sont moins des personnages que des fonctions: passif/actif, dominant/dominé, homme/femme, ce ne sont pas des caractéristiques qui appartiennent en propre aux personnages, mais à une place sur la scène, à un rôle dans les situations, que les deux comédiens s’approprient à tour de rôle, parce qu’ils n’ont pas d’identité à eux, de qualités qui les définissent et les constituent.
Vanda, dans le film, c’est le surgissement de l’altérité. L’autre, ce n’est pas quelqu’un d’autre, avec ses différences propres, à partir de quoi se stabiliseraient des oppositions binaires (homme/femme, comédienne/metteur en scène…); c’est plutôt un vide qui défait toute identité, une place vide qui décale, fait glisser toute identité comme dans un jeu de chaises musicales; ou bien c’est un miroir en lequel ce n’est pas lui que Thomas reconnaît mais l’autre en lui.
C’est pourquoi dans le film, on ne saura jamais qui est Vanda, d’où elle vient, car elle ne cesse de se contredire, de dire une chose et son contraire sur ce qu’elle est, et qui elle est: elle a juste parcouru la pièce dans le RER mais elle la connaît par cœur; elle n’a pas lu Sacher-Masoch mais en fait elle l’a lu; elle ne connaît pas Thomas mais elle sait tout de lui comme un détective privé, etc. Elle s’en ira comme elle est venue, et son seul rôle semble être d’affoler Thomas, de l’étonner, de le déstabiliser, par ses contradictions et ses paradoxes, sa bêtise et son génie, sa vulgarité et ses sortilèges. C’est un principe d’altérité, d’altération, un agent révélateur – une psychanalyste qui apporte la peste ou une prêtresse de Dionysos, "dieu épidémique" selon Marcel Detienne. Elle est un masque qui fait tomber les masques, un miroir où Thomas se dédouble et reconnaît l’autre qu’il est.
C’est pourquoi aussi, dès le début, Thomas semble un être double, ayant oublié qu’il l’est, avant que Vanda ne vienne le lui rappeler.
D’un côté, il est une figure de petit maître: homme, parisien, cultivé, metteur en scène, persuadé de son importance, et agressant tout ce qui lui paraît s’opposer à sa maîtrise (tout ce qui est féminin, inculte, vulgaire, dominé). Un petit nazillon, avec du Wagner en sonnerie de portable.
De l’autre, il s’appelle Novacek, il vient lui-même d’ailleurs; son œuvre n’a pas vraiment le succès qu’il espérait; c’est un simple adaptateur et non un créateur; sa vie sentimentale est un cliché ridicule. Il a un idéal de maîtrise (de soi, des autres) mais ce n’est pourtant pas un homme de pouvoir: c’est un homme de théâtre. C’est comme s’il ne se souvenait plus que le théâtre, ce n’est pas fait pour briller en société en montrant qu’on connaît Masoch ou Berg et pour coucher avec des filles; c’est un lieu de transformation, ou (selon ses origines grecques) le lieu du dieu Dionysos, le dieu de l’autre, le dieu errant et vagabond, qui erre déguisé en femme, avec les cheveux longs, qui punit justement ceux qui ne le reconnaissent pas, ceux qui, comme Thomas, croient avoir une identité bien à eux et un pouvoir qui leur revient naturellement.
A ce titre, si le film dialogue avec Les Bacchantes, on pourrait dire que Novacek est à la fois Penthée et Dionysos, dans la pièce d’Euripide. Il se prend pour Penthée, et il a oublié ses liens avec Dionysos, avant que la Bacchante ne vienne le lui rappeler.
Autant recopier ce que dit Vernant, qui insiste sur cette parenté entre les deux personnages apparemment opposés:
Penthée incarne l’homme grec dans un de ses aspects majeurs, convaincu que ce qui compte, c’est une certaine forme aristocratique de tenue, de contrôle de soi, de capacité de raisonner. Et encore ce sentiment qu’on se donne à soi-même, de ne jamais faire ce qui est bas, de savoir se dominer, de ne pas être esclave de ses désirs ni de ses passions, attitude qui implique en contrepartie un certain mépris des femmes, vues au contraire comme s’abandonnant facilement aux émotions. […] Penthée nourrit l’idée que le rôle d’un monarque, c’est de maintenir un rôle hiérarchique où les hommes sont à la place qui leur revient, où les femmes restent à la maison, où les étrangers ne sont pas admis, où l’Orient passe pour être peuplé de gens efféminés, habitués à obéir aux ordres d’un tyran, alors que la Grèce l’est d’hommes libres.
En face de Penthée, Dionysos est d’une certaine façon son portrait et son double : ils sont cousins germains, de la même famille. Si on enlevait à Penthée cette espèce de carapace qu’il s’est façonnée pour se sentir vraiment un homme, un homme qui sait ce qu’il se doit et ce qu’il doit à la communauté, toujours prêt quand il le faut à commander et à punir, alors on retrouverait exactement Dionysos.
[…]
Le retour de Dionysos chez lui à Thèbes s’est heurté à l’incompréhension et a suscité le drame aussi longtemps que la cité est demeurée incapable d’établir le lien entre les gens du pays et l’étranger, entre les sédentaires et les voyageurs, entre sa volonté d’être toujours la même, de demeurer identique à soi, de se refuser à changer et d’autre part, l’étranger, le différent, l’autre. Tant qu’il n’y a pas possibilité d’ajuster ces contraires, une chose terrifiante se produit : ceux qui incarnaient l’attachement inconditionnel à l’immuable, qui proclamaient la nécessaire permanence de leurs valeurs traditionnelles face à ce qui est autre qu’eux, qui les met en question, qui les oblige à porter sur eux-mêmes un regard différent, ce sont ceux-là mêmes, les identitaires, les citoyens grecs sûrs de leur supériorité, qui basculent dans l’altérité absolue, dans l’horreur et le monstrueux. […] Penthée périt d’une manière effroyable, déchiré vivant comme un animal sauvage, lui le civilisé, le Grec toujours maître de soi, qui a cédé à la fascination de ce qu’il pensait l’autre et qu’il condamnait. L’horreur vient se projeter sur la face du même qui n’a pas su faire sa place à l’autre. […] Comme si, dans la mesure où un groupe humain refuse de reconnaître l’autre, de lui faire sa part, c’est ce groupe lui-même qui devenait monstrueusement autre.
(Vernant, L'univers, les dieux, les hommes)
Dernière édition par Eyquem le Lun 18 Nov 2013 - 22:05, édité 1 fois
Eyquem- Messages : 3126
Re: La Vénus à la fourrure (Polanski)
C'est pas le sujet, mais tant pis; j'ai envie d'écouter les Shocking Blue.
Dernière édition par Eyquem le Lun 18 Nov 2013 - 22:37, édité 1 fois
Eyquem- Messages : 3126
Re: La Vénus à la fourrure (Polanski)
Hi;
belles réflexions, ça donne envie de voir le film, même si la BA m'a plutôt déplu et que polanski depuis pas mal de temps pour moi ne signifie plus grand-chose, comme Woody A, Clint E, Martin S...
moi, ça me donne envie d'écoute le velvet
Borges- Messages : 6044
Re: La Vénus à la fourrure (Polanski)
j'aime bien ce texte de Bruno Icher, de libé :
et j'ai eu envie de réécouter ce truc d'époque :
- Spoiler:
Pour Roman Polanski, faire un film semble bien plus compliqué que pour ses contemporains cinéastes. Ce n’est pas une question de financement ou de casting, mais plutôt du côté du spectateur qu’il y aurait comme un problème. Quand un homme parvient à ce degré de notoriété distordue, chaque phrase, chaque apparition et, à plus forte raison, chaque nouveau film semblent livrer, en dépit de tout, un mystère sombre à décortiquer, une fiction en trompe-l’œil dissimulant quelques codes secrets susceptibles de dévoiler une vérité. La vérité sur quoi au juste ? Personne n’en a plus la moindre idée, mais ainsi va la vie de Polanski.
Plus il s’exprime, plus le cinéaste prête le flanc à des interprétations sur son cinéma, sur son existence rocambolesque et tragique, sur l’épisode de détournement de mineure qui lui a valu le feuilleton interminable que l’on sait, ajoutant malgré lui de la confusion et du désordre à une légende qui en déborde déjà.
Tweed. Assorti de cet effet pervers, la Vénus à la fourrure entend justement rentrer dans le chou de cet amoncellement de rumeurs et de certitudes frelatées sur son compte. L’affaire est l’adaptation d’une pièce qui fit fureur à Broadway et que Polanski s’est chargé de faire totalement sienne. Dans le huis-clos d’un théâtre décati, un jeune metteur en scène, avec tout ce qu’il faut de fougue arrogante et de veste en tweed négligemment sur mesure, se lamente sur le catastrophique casting qu’il vient à l’instant d’achever. Les actrices auditionnées furent nulles, généralement idiotes et, en tout cas, à côté de sa vision du personnage de Vanda, la jolie demoiselle du roman de Leopold von Sacher-Masoch dont il a écrit une adaptation raisonnablement brillante et farouchement moderne.
L’incident se produit lorsqu’une femme maquillée comme un convoi de camions volés fait irruption, accusant un retard de plusieurs heures. Après un très convenu échange d’impolitesses, le jeune homme exaspéré et la roulure qui fait une faute de français à chaque phrase se prennent au jeu de la cérémonie magique de l’illusion théâtrale et, en l’occurrence, cinématographique. L’actrice à la ramasse devient soudain Vanda, gracieuse beauté aristocrate un brin vicelarde, tandis que le cuistre se métamorphose en Séverin, pauvre petite chose tremblante, brûlant d’accomplir les caprices les plus humiliants de l’objet de son désir.
Si, dans le déroulement de cette inversion de rôles programmée, rien ne vient en perturber fondamentalement l’évolution logique, c’est l’irruption de pistes, vraies ou fausses, qui fait dès lors l’intérêt ludique de cette Vénus. En une sorte de précipité autobiographique, le film se met à accumuler les indices plus ou moins aveuglants sur, non pas ce qui se passe à l’écran, mais ce qui s’est passé avant, liant par la fiction Polanski et sa propre filmographie. Dans le désordre, citons la ressemblance troublante de Mathieu Amalric avec le cinéaste ; le choix de celle qui partage sa vie depuis vingt ans, Emmanuelle Seigner, comme actrice principale ; une veste en velours qui semble jaillir du Bal des vampires ; une robe qu’on dirait empruntée à la costumière de Tess ; un couteau (dans l’eau ?) qui aurait pu servir d’accessoire à Rosemary’s Baby, ou encore une séance SM qui rejoint dans son dénouement le travestissement pathétique du même Polanski dans le Locataire.
Coulisse. Pourquoi cette automythification aux relents prétestamentaires ? C’est bien là le point faible du film. Car, dans l’enchaînement un rien mécanique des rôles qui ne cessent de s’échanger entre les personnages, on peine à entendre la voix du cinéaste en coulisse. De quoi, de qui se moque-t-il au juste ? De lui-même, de ceux qui croient comprendre ses films, de ceux qui le jugent à l’emporte-pièce ? A moins qu’il ne veuille signifier, dans un ricanement sinistre, que la vie n’est qu’un théâtre vermoulu, qu’une succession de vilains décors où ceux qui sont montés sur scène s’agitent frénétiquement pour distraire des rangées de fauteuils vides. A ce titre, le film serait alors le douloureux aveu que l’acte de mise en scène ne devient peut-être vraiment sublime qu’à l’instant où celui-ci échappe pour de bon à son créateur.
et j'ai eu envie de réécouter ce truc d'époque :
Invité- Invité
Re: La Vénus à la fourrure (Polanski)
Mouais, cette lecture est pas sensationnelle:
Faudrait savoir: il croit trouver "l'intérêt ludique" du film dans une lecture autobiographique, et ensuite, il trouve que c'est le "point faible" du film. Si c'est pas une bonne piste, il a qu'à en chercher une autre.Libé a écrit:c’est l’irruption de pistes, vraies ou fausses, qui fait dès lors l’intérêt ludique de cette Vénus. En une sorte de précipité autobiographique, le film se met à accumuler les indices plus ou moins aveuglants sur, non pas ce qui se passe à l’écran, mais ce qui s’est passé avant... (...)
Pourquoi cette automythification aux relents prétestamentaires ? C’est bien là le point faible du film.
Eyquem- Messages : 3126
Re: La Vénus à la fourrure (Polanski)
je pense qu'il veut dire que cet "intérêt ludique" est faiblard, ou en d'autres termes, ce que je pense aussi, que le film est sans intérêt.
Tant que Polanski jouait, tournait autour, de cette hypothèse sado-maso c'était amusant. Maintenant qu'il la prend à l'os et commente, c'est mort, plus drôle, plombé (d'où cette diversion dont parle le gars de libé).
Je me suis beaucoup demandé que pouvait être une Vénus à la fourrure actualisée au cinéma. J'ai vaguement pensé que l'on pouvait répondre : une star.
Et c'est là où le film en forme de master-class de Polanski (comment travailler sur les décors, la lumière, les costumes, les accents, le jeu, tout quoi) échoue. Car il ne fait que branlocher d'incohérence.
En outre le film, souvent, en creux, hélas, m'a remis en mémoire de quelle trempe de comédien était Polanski lui même. Dans ses films, ceux des autres, mais peut-être surtout au théâtre, où il a joué et mis en scène. Qui l'a vu en Mozart, au théâtre Marigny avec pour partenaire François Périer, en Salieri, dans la pièce de Peter Shaffer qu'allait par la suite transcender une autre gloire de l'Est, Forman, ne peut oublier à quel point, et Périer en était encore longtemps après tout étonné, il était Mozart. Le film l'évoque par la nostalgie.
Il a d'ailleurs débuté sa biographie par le récit d'une représentation de cette pièce où il s'est taillé un succès monstre. Parlant de son point commun avec Amadeus il disait : "C'était un homme insolent, très vivant, toujours en conflit avec son entourage, parlant un langage assez cru, et même obscène".
Polanski a souvent été où il fallait, Le couteau dans l'eau qui sort de Pologne en pleine guerre froide, L'angleterre, La nouvelle vague, le nouvel Hollywood ....
J'arrête je suis en train de faire une nécrologie lol
Tant que Polanski jouait, tournait autour, de cette hypothèse sado-maso c'était amusant. Maintenant qu'il la prend à l'os et commente, c'est mort, plus drôle, plombé (d'où cette diversion dont parle le gars de libé).
Je me suis beaucoup demandé que pouvait être une Vénus à la fourrure actualisée au cinéma. J'ai vaguement pensé que l'on pouvait répondre : une star.
Et c'est là où le film en forme de master-class de Polanski (comment travailler sur les décors, la lumière, les costumes, les accents, le jeu, tout quoi) échoue. Car il ne fait que branlocher d'incohérence.
En outre le film, souvent, en creux, hélas, m'a remis en mémoire de quelle trempe de comédien était Polanski lui même. Dans ses films, ceux des autres, mais peut-être surtout au théâtre, où il a joué et mis en scène. Qui l'a vu en Mozart, au théâtre Marigny avec pour partenaire François Périer, en Salieri, dans la pièce de Peter Shaffer qu'allait par la suite transcender une autre gloire de l'Est, Forman, ne peut oublier à quel point, et Périer en était encore longtemps après tout étonné, il était Mozart. Le film l'évoque par la nostalgie.
Il a d'ailleurs débuté sa biographie par le récit d'une représentation de cette pièce où il s'est taillé un succès monstre. Parlant de son point commun avec Amadeus il disait : "C'était un homme insolent, très vivant, toujours en conflit avec son entourage, parlant un langage assez cru, et même obscène".
Polanski a souvent été où il fallait, Le couteau dans l'eau qui sort de Pologne en pleine guerre froide, L'angleterre, La nouvelle vague, le nouvel Hollywood ....
J'arrête je suis en train de faire une nécrologie lol
Invité- Invité
Re: La Vénus à la fourrure (Polanski)
Ca fait beaucoup de questions. J'avoue que je n'y crois pas trop à cette histoire de "film féministe". Vanda, dans le film, c 'est un collage de clichés misogynes en un sens: elle est d'abord un peu pétasse, ensuite femme fatale, puis une wonder psychanalyste à lunettes et en collants noirs, etc. Elle déstabilise Thomas, elle inquiète parce qu'elle joue tous ces rôles à la fois, sans se réduire à aucun.Baldanders a écrit:Joudet est loin d'être idiote : http://www.chronicart.com/Article/Entree/Categorie/cinema/Id/la_venus_a_la_fourrure-12702.sls
mais en lisant son commentaire (à mon avis tout à fait juste) du Polanski, je me suis dit que la question que ne se pose jamais la critique, c'est : pourquoi ?
pourquoi Polanski réduit-il son propos à un unique et prévisible renversement ?
pourquoi le féminisme ? pourquoi le choix du théâtre ? pourquoi sa femme de 40 ans passés ? pourquoi Amalric fringué et coiffé à la Polanski ? pourquoi, après déjà Carnage, cette critique de la bourgeoisie culturelle de gauche ?
Mon avis, c'est que Polanski a pas grand-chose à dire sur le féminisme. S'il s'en réclame ici, c'est moins par adhésion que par aversion pour la figure opposée: celle du petit mâle, de l'homme moyen, médiocre, faiblard, qui est parfois pris de la tentation de se venger, de jouer au petit chef, le genre de figure masculine que représente Thomas ici, qu'on trouve dans d'autres de ses films et à qui il aime bien en faire baver.
Je vois plutôt Polanski comme un adepte du carnaval, du travestissement généralisé. Il doit être du genre à aimer ton avatar, lol (NDLR: "Le Baldanders est une créature des légendes germaniques. Il est généralement dépeint comme un être mi-homme, mi-bouc ou chèvre, ou un mélange d'humain et d'une multitude d'animaux. Son nom signifie "Bientôt autre chose" car il serait capable de prendre l'apparence, et cela très facilement, de toutes choses existantes, tel que des humains, des animaux, mais aussi des ustensiles de cuisine")
Sur cette question du "féminisme", je me suis demandé par exemple pourquoi le film reprenait à son compte l'épigraphe du roman de Masoch, dont Vanda, pourtant, dit à quel point elle la trouve misogyne: "Et le Tout-Puissant le punit et le livra aux mains d'une femme". La phrase s'inscrit en gros sur les toutes dernières images du film: mais quel sens a-t-elle à présent? Est-ce que le film l'assume comme telle ou est-ce qu'il la reprend par ironie? Ou bien est-ce que son sens est encore au-delà, dans une dérision de la dérision? C'est pas facile d'en décider. A mon avis, l'effet - modeste - du film est là, dans ce suspens.
Eyquem- Messages : 3126
Re: La Vénus à la fourrure (Polanski)
C'est exactement ça : une dérision d'une dérision d'une dérision, ad lib. Le premier mot qui m'est venu, en sortant de la salle, c'est celui de dialectique, mais en même temps je me disais que c'était vraiment des jeux dialectiques de merde, se sachant foireux et noyant les oppositions dans un flou artistique de bazar (l'orage, le décor qui se met à vivre sa vie dans les coins, le son des gestes qu'on mime - on se croirait chez Jeunet) et la caricature, de sorte qu'en effet, à part des ricanements et des grimaces, il ne reste pas grand-chose du film, au bout du compte. Ça a quelque chose à voir, je crois, avec une forme de mauvaise conscience, ou de haine de soi, de sa propre impuissance à sortir de son milieu socio-culturel (sinon il ne s'en prendrait pas aux artistes). On n'est pas loin de Lars von Trier et de ses pseudo-retournements finkielkrautiens, tout cet anti-antiracisme de pacotille. Là, on pourrait penser qu'il s'agit d'autre chose, de féminisme par exemple, mais c'est la même violence faite à une image de soi. C'est trop facile, tout ça : Amalric se laisse piéger comme un bleu. Dès les premières secondes où la fille parle, on sait qu'elle joue la comédie et qu'elle est en train de manipuler le metteur en scène. On observe un type en retard sur une situation, et qui ne rattrapera jamais ce retard. Quel ennui.Eyquem a écrit:Ca fait beaucoup de questions. J'avoue que je n'y crois pas trop à cette histoire de "film féministe". Vanda, dans le film, c 'est un collage de clichés misogynes en un sens: elle est d'abord un peu pétasse, ensuite femme fatale, puis une wonder psychanalyste à lunettes et en collants noirs, etc. Elle déstabilise Thomas, elle inquiète parce qu'elle joue tous ces rôles à la fois, sans se réduire à aucun.Baldanders a écrit:Joudet est loin d'être idiote : http://www.chronicart.com/Article/Entree/Categorie/cinema/Id/la_venus_a_la_fourrure-12702.sls
mais en lisant son commentaire (à mon avis tout à fait juste) du Polanski, je me suis dit que la question que ne se pose jamais la critique, c'est : pourquoi ?
pourquoi Polanski réduit-il son propos à un unique et prévisible renversement ?
pourquoi le féminisme ? pourquoi le choix du théâtre ? pourquoi sa femme de 40 ans passés ? pourquoi Amalric fringué et coiffé à la Polanski ? pourquoi, après déjà Carnage, cette critique de la bourgeoisie culturelle de gauche ?
Mon avis, c'est que Polanski a pas grand-chose à dire sur le féminisme. S'il s'en réclame ici, c'est moins par adhésion que par aversion pour la figure opposée: celle du petit mâle, de l'homme moyen, médiocre, faiblard, qui est parfois pris de la tentation de se venger, de jouer au petit chef, le genre de figure masculine que représente Thomas ici, qu'on trouve dans d'autres de ses films et à qui il aime bien en faire baver.
Je vois plutôt Polanski comme un adepte du carnaval, du travestissement généralisé. Il doit être du genre à aimer ton avatar, lol (NDLR: "Le Baldanders est une créature des légendes germaniques. Il est généralement dépeint comme un être mi-homme, mi-bouc ou chèvre, ou un mélange d'humain et d'une multitude d'animaux. Son nom signifie "Bientôt autre chose" car il serait capable de prendre l'apparence, et cela très facilement, de toutes choses existantes, tel que des humains, des animaux, mais aussi des ustensiles de cuisine")
Sur cette question du "féminisme", je me suis demandé par exemple pourquoi le film reprenait à son compte l'épigraphe du roman de Masoch, dont Vanda, pourtant, dit à quel point elle la trouve misogyne: "Et le Tout-Puissant le punit et le livra aux mains d'une femme". La phrase s'inscrit en gros sur les toutes dernières images du film: mais quel sens a-t-elle à présent? Est-ce que le film l'assume comme telle ou est-ce qu'il la reprend par ironie? Ou bien est-ce que son sens est encore au-delà, dans une dérision de la dérision? C'est pas facile d'en décider. A mon avis, l'effet - modeste - du film est là, dans ce suspens.
Baldanders- Messages : 351
Re: La Vénus à la fourrure (Polanski)
les dernières images sont celles du générique, ces Vénus peintes toutes plus belles les unes que les autres faisant accroire après le film lui même cette morale tellement bête qu'elle ne rend penaud que le l'instant de revenir à soi, cette morale qu'on m'impose, que l'art est plus beau que la vie (j'ai trouvé la danse finale plutôt réussie), revenir à moi, me ressaisir : c'est moi, c'est nous spectateurs qui faisons l'art, c'est nous qui votons pour ou contre, pas touche à notre libre arbitre, pas de manipulation, Polanski !
Invité- Invité
Re: La Vénus à la fourrure (Polanski)
Au risque de répéter lourdement ce que j'écrivais à côté dans le topic Tess (et il y a plus longtemps sur Lune de fiel, dommage que je ne puisse retrouver dans les "archives" le post où je dézinguais le film et son inspirateur, l'abject Pascal Bruckner - au grand dam de qui y trouvait quelque qualité incompréhensible à mes yeux): hormis la parenthèse "Le pianiste", Polanski n'a selon moi plus livré un film simplement regardable depuis 1979.
NB: je n'ai pas vu Pirates ni Oliver Twist. Manque de "motivation".
Pour tout le reste: une suite calamiteuse d'objets creux, bouffis, mécaniques, morts-nés, aux thématiques empruntées. La nullité atteignant en quelque sorte sa quintessence dans Carnage (surpassant de peu l'éléphantesque Jeune fille et la mort, dans le genre formol)... Je ne vois même pas ce qu'on pourrait bien en dire, tellement c'est en dessous du seuil critique. C'est un cinéaste dont je ne peux parler qu'au passé (un peu comme Herzog, Wenders... dont je ne garde que la filmo des 70s + Fitzcarraldo pour le second); cliniquement mort (pour moi) sur le plan artistique.
De lui, j'admire surtout 4 films: Répulsion, Rosemary's baby, Le locataire et Tess.
Pour être sincère, Chinatown m'a toujours un peu ennuyé (sauf la fin).
Cul-de-sac: ennui également, mais constant.
Jamais été convaincu par Le bal des vampires (hommage à la Hammer... Mais comme j'ai jamais vu un seul film de la Hammer - si, c'est possible -, pas saisi "l'essence" du truc). Le couteau dans l'eau m'indiffère.
Frantic? Dans le genre "exercice de style vain", je préfère encore De Palma: c'est dire...
The Ghost writer: consterné par l'inintérêt profond du bazar, et son esthétique travaillée "moche". Un jeu d'acteurs en pilote automatique, qui ont constamment l'air de se demander ce qu'ils font là (trait constant d'à peu près tous les Polanski depuis Frantic. Excepté Le pianiste, donc).
La septième porte: sans doute son plus mauvais, et un des plus mauvais films "fantastiques" de ces 15 dernières années. On se pose des questions: est-ce le même homme qui avait signé R.M.B?
Pas vu Macbeth (flemme) ni What (absence de curiosité).
Et concernant le dernier, c'est typiquement le genre de "sujet" dont je n'ai archi, mais vraiment archi rien à battre, a priori et ptêt même a posteriori
Rien que le titre, je sens mes paupières devenir lourdes, lourdes...
(Mais je salue l'effort de Eyquem, qui parvient à donner de l'intérêt à tout ça.)
PS: "dialectique", "jeu dialectique...", encore un concept devenu vide de sens sous les gargarismes de cette "critique" dont Baldanders semble à côté se plaindre; "critique" qu'il exhorte à ceci cela ("allons les gars, hue-dia donc, dressez haut la poutre-maitresse que diable"), comme s'il fallait encore attendre, espérer quelque chose de la "critique". Comme si il y avait grand besoin (philanthropique? Pour l'avenir de la Pensée? L'essence du cinéma dans sa specici... spéfici... spécificité sfécipique?) d'encourager la "critique" (d'aujourd'hui) a fournir des repères; comme s'il y avait urgence qu'une "critique" aide un peuple-(potentiellement)cinéphile-masse-enfant quémandeur à s'élever au dessus de sa pauvre condition...
Baldanders, c'est un peu le coacher entrepreneurial de la "critique". Sa mouche du coche, sa mouche qui pique (là où ça fait mal: on imagine les pauvres "critiques" épinglés par Baldanders tout dépités, mais dignes, se fendant sur facebook d'un "i like" bon joueur, avide de tendresse et de reconnaissance... Plaisir mondain des petits signes doux-amers). Puis Joudet (qui c'est, Joudet? Qui en a à fout' de Joudet, quelque part?), c'est qu'elle est loin d'être idiote, Joudet. Attention. Comme je dis toujours, faut pas prendre Joudet pour plus bête qu'elle n'est. Ce serait de la misogynie. D'être bête elle en est loin. Toujours plus loin de l'idiotie, même, telle est sa devise courageuse. En tout cas, merci, on est informé. Je penserai plus souvent à Joudet, à mes heures perdues, en me disant: "bon sang, mais elle est pas idiote, cette Joudet! J'ai bien envie de lire à mon tour un commentaire tout à fait juste (à mon avis) de Joudet. Et j'en parlerai à tout qui veut bien m'entendre. "
(Heureusement, il nous reste les balloonatics et les valzeurs, les deux snobinards-salonnards dans le boudoir, les deux "proute-ma-chère" du muppet show naphtaliné, qui se donnent du "vous" vieille france façon pot de chambre en porcelaine de Limoges, et ne causent qu'entre eux, entre-soi, entre beaux-esprits et exquises sensibilités, dans leur fort chabrol à guichet fermés et droits d'entrée triés sur le volet clos: - oh mais je n'eus pu mieux le dire que vous cher ami, vous avez magnifiquement résumé ma pensée... - Quant à la vôtre, cher ami, elle s'ajuste à la mienne de si belle façon que j'en suis tout ému", et blâblââblâââ.
Et attention, le gag, le gag paradigmatiquement gaguesque: ces deux perruches mitées ironisent de leur dédain corpuchic sur les espaces où les autres, à les en croire, ne se parlent qu'entre-eux, en circuit fermé. Surtout quand les autres en question ont le toupet, ma chère, de les déranger pendant qu'ils rotent. Alors là, c'est le scandale: mais qui sont ces gens de peu, très cher? Mais voyons, cher Baronne à tics, où trouvez-vous la bonté, la politesse, de répondre à de tels étrons scripturaux? - Que voulez-vous, cher vaselineur, mon altruisme me perdra. - En tout cas, cher Boustère, je ne peux qu'admirer votre courage, et que pensez-vous du dernier Dindeluchon? Admirablement conchiant n'est-il pas? - Vous m'ôtez les mots de la bouche, cher Valvule... Blublublu... Interminable robinet d'eau tiède réjouissant ses légitimes bénéficiaires. C'est le dernier salon de la sculpture de l'étron de soi avant le zona. Terrible...)
ça me fait marrer, scuzi. Donc. Y a pas de "dialectique" ni de "jeu dialectique", dans les films en question, que ce soit "de merde" ou le contraire de la merde. Où ça, bon dieu de bonsouère, de la "dialectique"? Rhôô, les gens savent plus ce que signifie "dialectique". Au sens bateau de "jeu d'oppositions"? Mais c'est pô ça, la "dialectique". Non, vraiment, "dialectique" est le dernier mot auquel j'aurais pensé, pour ma part, en sortant d'un hypothétique cinéma ou de ma baignoire. Mais je vais pas, à cette heure, ayant différé le plumart au delà du raisonnable, tenter de commencer à expliquer ce que signifie "dialectique", au sens hégélien de l'auto-mouvement triadique, ou trinitaire du concept, par exemple; au sens de l'Aufhebung, de la "relève", de "conservation-suppression-dépassement". Et on dira que je fais mon cuistre. Alors basta. Au pieu les ptits vieux.
Faut arrêter de reprocher aux "critiques" cela même qu'on pratique avec délectation. Sembler découvrir un concept qu'on a découvert la veille, ou l'avant veille, ou il y a trop longtemps pour que la mémoire du sens s'active. Pour donner du "genre". Le "genre" de la profondeur causante. "Dialectique"... "Le premier mot qui m'est venu, en sortant de la salle, c'est celui de dialectique, mais en même temps je me disais..." Oh, y s'disait... "Mais ma parole, je n'ai pas la berlue: dialectique, oui, c'est le mot - tel est bien le mot - qui me vint au sortir de la salle, comme dirait Maitre Capello. Mais j'ajoutai aussitôt, en mon for intérieur et en même temps - in the same time -: "jeux dialectiques de merde". Voilà ce que j'me suis dit. En toute simplicité et en toute instantanéité.
Oh bonheur, bonheur sans mélange... Oh les fats, les fats, les fatigants...
NB: je n'ai pas vu Pirates ni Oliver Twist. Manque de "motivation".
Pour tout le reste: une suite calamiteuse d'objets creux, bouffis, mécaniques, morts-nés, aux thématiques empruntées. La nullité atteignant en quelque sorte sa quintessence dans Carnage (surpassant de peu l'éléphantesque Jeune fille et la mort, dans le genre formol)... Je ne vois même pas ce qu'on pourrait bien en dire, tellement c'est en dessous du seuil critique. C'est un cinéaste dont je ne peux parler qu'au passé (un peu comme Herzog, Wenders... dont je ne garde que la filmo des 70s + Fitzcarraldo pour le second); cliniquement mort (pour moi) sur le plan artistique.
De lui, j'admire surtout 4 films: Répulsion, Rosemary's baby, Le locataire et Tess.
Pour être sincère, Chinatown m'a toujours un peu ennuyé (sauf la fin).
Cul-de-sac: ennui également, mais constant.
Jamais été convaincu par Le bal des vampires (hommage à la Hammer... Mais comme j'ai jamais vu un seul film de la Hammer - si, c'est possible -, pas saisi "l'essence" du truc). Le couteau dans l'eau m'indiffère.
Frantic? Dans le genre "exercice de style vain", je préfère encore De Palma: c'est dire...
The Ghost writer: consterné par l'inintérêt profond du bazar, et son esthétique travaillée "moche". Un jeu d'acteurs en pilote automatique, qui ont constamment l'air de se demander ce qu'ils font là (trait constant d'à peu près tous les Polanski depuis Frantic. Excepté Le pianiste, donc).
La septième porte: sans doute son plus mauvais, et un des plus mauvais films "fantastiques" de ces 15 dernières années. On se pose des questions: est-ce le même homme qui avait signé R.M.B?
Pas vu Macbeth (flemme) ni What (absence de curiosité).
Et concernant le dernier, c'est typiquement le genre de "sujet" dont je n'ai archi, mais vraiment archi rien à battre, a priori et ptêt même a posteriori
Rien que le titre, je sens mes paupières devenir lourdes, lourdes...
(Mais je salue l'effort de Eyquem, qui parvient à donner de l'intérêt à tout ça.)
PS: "dialectique", "jeu dialectique...", encore un concept devenu vide de sens sous les gargarismes de cette "critique" dont Baldanders semble à côté se plaindre; "critique" qu'il exhorte à ceci cela ("allons les gars, hue-dia donc, dressez haut la poutre-maitresse que diable"), comme s'il fallait encore attendre, espérer quelque chose de la "critique". Comme si il y avait grand besoin (philanthropique? Pour l'avenir de la Pensée? L'essence du cinéma dans sa specici... spéfici... spécificité sfécipique?) d'encourager la "critique" (d'aujourd'hui) a fournir des repères; comme s'il y avait urgence qu'une "critique" aide un peuple-(potentiellement)cinéphile-masse-enfant quémandeur à s'élever au dessus de sa pauvre condition...
Baldanders, c'est un peu le coacher entrepreneurial de la "critique". Sa mouche du coche, sa mouche qui pique (là où ça fait mal: on imagine les pauvres "critiques" épinglés par Baldanders tout dépités, mais dignes, se fendant sur facebook d'un "i like" bon joueur, avide de tendresse et de reconnaissance... Plaisir mondain des petits signes doux-amers). Puis Joudet (qui c'est, Joudet? Qui en a à fout' de Joudet, quelque part?), c'est qu'elle est loin d'être idiote, Joudet. Attention. Comme je dis toujours, faut pas prendre Joudet pour plus bête qu'elle n'est. Ce serait de la misogynie. D'être bête elle en est loin. Toujours plus loin de l'idiotie, même, telle est sa devise courageuse. En tout cas, merci, on est informé. Je penserai plus souvent à Joudet, à mes heures perdues, en me disant: "bon sang, mais elle est pas idiote, cette Joudet! J'ai bien envie de lire à mon tour un commentaire tout à fait juste (à mon avis) de Joudet. Et j'en parlerai à tout qui veut bien m'entendre. "
(Heureusement, il nous reste les balloonatics et les valzeurs, les deux snobinards-salonnards dans le boudoir, les deux "proute-ma-chère" du muppet show naphtaliné, qui se donnent du "vous" vieille france façon pot de chambre en porcelaine de Limoges, et ne causent qu'entre eux, entre-soi, entre beaux-esprits et exquises sensibilités, dans leur fort chabrol à guichet fermés et droits d'entrée triés sur le volet clos: - oh mais je n'eus pu mieux le dire que vous cher ami, vous avez magnifiquement résumé ma pensée... - Quant à la vôtre, cher ami, elle s'ajuste à la mienne de si belle façon que j'en suis tout ému", et blâblââblâââ.
Et attention, le gag, le gag paradigmatiquement gaguesque: ces deux perruches mitées ironisent de leur dédain corpuchic sur les espaces où les autres, à les en croire, ne se parlent qu'entre-eux, en circuit fermé. Surtout quand les autres en question ont le toupet, ma chère, de les déranger pendant qu'ils rotent. Alors là, c'est le scandale: mais qui sont ces gens de peu, très cher? Mais voyons, cher Baronne à tics, où trouvez-vous la bonté, la politesse, de répondre à de tels étrons scripturaux? - Que voulez-vous, cher vaselineur, mon altruisme me perdra. - En tout cas, cher Boustère, je ne peux qu'admirer votre courage, et que pensez-vous du dernier Dindeluchon? Admirablement conchiant n'est-il pas? - Vous m'ôtez les mots de la bouche, cher Valvule... Blublublu... Interminable robinet d'eau tiède réjouissant ses légitimes bénéficiaires. C'est le dernier salon de la sculpture de l'étron de soi avant le zona. Terrible...)
ça me fait marrer, scuzi. Donc. Y a pas de "dialectique" ni de "jeu dialectique", dans les films en question, que ce soit "de merde" ou le contraire de la merde. Où ça, bon dieu de bonsouère, de la "dialectique"? Rhôô, les gens savent plus ce que signifie "dialectique". Au sens bateau de "jeu d'oppositions"? Mais c'est pô ça, la "dialectique". Non, vraiment, "dialectique" est le dernier mot auquel j'aurais pensé, pour ma part, en sortant d'un hypothétique cinéma ou de ma baignoire. Mais je vais pas, à cette heure, ayant différé le plumart au delà du raisonnable, tenter de commencer à expliquer ce que signifie "dialectique", au sens hégélien de l'auto-mouvement triadique, ou trinitaire du concept, par exemple; au sens de l'Aufhebung, de la "relève", de "conservation-suppression-dépassement". Et on dira que je fais mon cuistre. Alors basta. Au pieu les ptits vieux.
Faut arrêter de reprocher aux "critiques" cela même qu'on pratique avec délectation. Sembler découvrir un concept qu'on a découvert la veille, ou l'avant veille, ou il y a trop longtemps pour que la mémoire du sens s'active. Pour donner du "genre". Le "genre" de la profondeur causante. "Dialectique"... "Le premier mot qui m'est venu, en sortant de la salle, c'est celui de dialectique, mais en même temps je me disais..." Oh, y s'disait... "Mais ma parole, je n'ai pas la berlue: dialectique, oui, c'est le mot - tel est bien le mot - qui me vint au sortir de la salle, comme dirait Maitre Capello. Mais j'ajoutai aussitôt, en mon for intérieur et en même temps - in the same time -: "jeux dialectiques de merde". Voilà ce que j'me suis dit. En toute simplicité et en toute instantanéité.
Oh bonheur, bonheur sans mélange... Oh les fats, les fats, les fatigants...
Invité- Invité
Re: La Vénus à la fourrure (Polanski)
Si je cite Joudet, c'est parce qu'on en parle souvent avec Trollope sur enculture, et si je précise qu'elle n'est pas idiote, c'est tout simplement parce qu'à la lecture d'un autre article (sur le dernier HSS) j'en avais explicitement douté il y a deux ou trois jours, sur ce même chat. Je me rattrape, en quelque sorte. Il n'y a donc là aucune matière à bouffée délirante... sauf si on est un maniaque.Bidibule a écrit:PS: "dialectique", "jeu dialectique...", encore un concept devenu vide de sens sous les gargarismes de cette "critique" dont Baldanders semble à côté se plaindre; "critique" qu'il exhorte à ceci cela ("allons les gars, hue-dia donc, dressez haut la poutre-maitresse que diable"), comme s'il fallait encore attendre, espérer quelque chose de la "critique". Comme si il y avait grand besoin (philanthropique? Pour l'avenir de la Pensée? L'essence du cinéma dans sa specici... spéfici... spécificité sfécipique?) d'encourager la "critique" (d'aujourd'hui) a fournir des repères; comme s'il y avait urgence qu'une "critique" aide un peuple-(potentiellement)cinéphile-masse-enfant quémandeur à s'élever au dessus de sa pauvre condition...
Baldanders, c'est un peu le coacher entrepreneurial de la "critique". Sa mouche du coche, sa mouche qui pique (là où ça fait mal: on imagine les pauvres "critiques" épinglés par Baldanders tout dépités, mais dignes, se fendant sur facebook d'un "i like" bon joueur, avide de tendresse et de reconnaissance... Plaisir mondain des petits signes doux-amers). Puis Joudet (qui c'est, Joudet? Qui en a à fout' de Joudet, quelque part?), c'est qu'elle est loin d'être idiote, Joudet. Attention. Comme je dis toujours, faut pas prendre Joudet pour plus bête qu'elle n'est. Ce serait de la misogynie. D'être bête elle en est loin. Toujours plus loin de l'idiotie, même, telle est sa devise courageuse. En tout cas, merci, on est informé. Je penserai plus souvent à Joudet, à mes heures perdues, en me disant: "bon sang, mais elle est pas idiote, cette Joudet! J'ai bien envie de lire à mon tour un commentaire tout à fait juste (à mon avis) de Joudet. Et j'en parlerai à tout qui veut bien m'entendre. "
(...)
ça me fait marrer, scuzi. Donc. Y a pas de "dialectique" ni de "jeu dialectique", dans les films en question, que ce soit "de merde" ou le contraire de la merde. Où ça, bon dieu de bonsouère, de la "dialectique"? Rhôô, les gens savent plus ce que signifie "dialectique". Au sens bateau de "jeu d'oppositions"? Mais c'est pô ça, la "dialectique". Non, vraiment, "dialectique" est le dernier mot auquel j'aurais pensé, pour ma part, en sortant d'un hypothétique cinéma ou de ma baignoire. Mais je vais pas, à cette heure, ayant différé le plumart au delà du raisonnable, tenter de commencer à expliquer ce que signifie "dialectique", au sens hégélien de l'auto-mouvement triadique, ou trinitaire du concept, par exemple; au sens de l'Aufhebung, de la "relève", de "conservation-suppression-dépassement". Et on dira que je fais mon cuistre. Alors basta. Au pieu les ptits vieux.
Faut arrêter de reprocher aux "critiques" cela même qu'on pratique avec délectation. Sembler découvrir un concept qu'on a découvert la veille, ou l'avant veille, ou il y a trop longtemps pour que la mémoire du sens s'active. Pour donner du "genre". Le "genre" de la profondeur causante. "Dialectique"... "Le premier mot qui m'est venu, en sortant de la salle, c'est celui de dialectique, mais en même temps je me disais..." Oh, y s'disait... "Mais ma parole, je n'ai pas la berlue: dialectique, oui, c'est le mot - tel est bien le mot - qui me vint au sortir de la salle, comme dirait Maitre Capello. Mais j'ajoutai aussitôt, en mon for intérieur et en même temps - in the same time -: "jeux dialectiques de merde". Voilà ce que j'me suis dit. En toute simplicité et en toute instantanéité.
Oh bonheur, bonheur sans mélange... Oh les fats, les fats, les fatigants...
Et j'aime bien parler des critiques, oui. Parce que je trouve ça stimulant d'en lire, et que s'il y en avait de meilleures, ça irait globalement mieux.
A propos de dialectique et de fatuité : le prétentieux ridicule, n'est-ce pas celui qui profite de la moindre occasion pour dire à la cantonade que ce que les autres ne savent pas, lui le sait ? N'est-ce pas exactement le maigre propos de ton message ? Mais s'il est bien vrai (comme je ne m'en suis jamais caché) que je n'ai lu ni Hegel ni aucun autre philosophe (j'exagère à peine), est-ce qu'il m'est interdit d'employer ce mot de dialectique ? Est-ce qu'on ne peut pas employer un mot sans avoir travaillé dessus quarante ans ? Qu'est-ce que cette réaction de flic ? Et qu'en dirait ton ami Rancière, à propos ?
Le plus drôle, c'est que tu es tellement bouffi de vanité et d'orgueil que tu es incapable de voir que dans les "jeux d'opposition" à l'oeuvre dans La Vénus à la fourrure, il y a précisément conservation, suppression et dépassement... Et même littéralement "relève", puisqu'un metteur en scène de sexe masculin y est remplacé par un autre, de sexe féminin !
Il faut donc être d'une parfaite mauvaise foi pour refuser de voir la dialectique à l'oeuvre dans ce film. Mais chacun aura bien compris que l'important pour toi n'est pas de parler des films, seulement de salir et (tenter) d'humilier.
L'explication ? Une vilaine blessure d'orgueil a fait de toi mon chienchien, mon Amalric réclamant d'être fouetté, régulièrement et impitoyablement, comme au premier jour où un certaine lecture que j'avais faite d'un texte avait humilié tes prétentions à lire mieux que quiconque.
À la niche, Big Débile. Et que je ne t'y reprenne plus !
Dernière édition par Baldanders le Mar 19 Nov 2013 - 9:15, édité 4 fois
Baldanders- Messages : 351
Re: La Vénus à la fourrure (Polanski)
hello,
https://spectresducinema.1fr1.net/t396p825-vu-lu-entendu-ou-l-on-parle-de-tout-sauf-de-films#30505
(le moteur de recherche du forum est nul, mais en passant par Google et un mot-clé, c'est fastoche )
Il est là:Bidibule a écrit:dommage que je ne puisse retrouver dans les "archives" le post où je dézinguais le film et son inspirateur, l'abject Pascal Bruckner - au grand dam de qui y trouvait quelque qualité incompréhensible à mes yeux
https://spectresducinema.1fr1.net/t396p825-vu-lu-entendu-ou-l-on-parle-de-tout-sauf-de-films#30505
(le moteur de recherche du forum est nul, mais en passant par Google et un mot-clé, c'est fastoche )
Eyquem- Messages : 3126
Re: La Vénus à la fourrure (Polanski)
après avoir dévidé mon chapelet j'en arrive à la conclusion que cette histoire de pouf sublimée sous le regard mouillé d'une omette est un jeu qui se joue sous le fil d'un rasoir, dont le sado-maso serait l'instrument, Vertigo la matrice et Kim Novak la référence.
Invité- Invité
Re: La Vénus à la fourrure (Polanski)
vu ; j'ai trouvé ça atrocement ennuyeux ; en fait, je crois m’être assez rarement autant ennuyé dans une salle, ou plutôt avoir été ennuyé, parce que j'ai fait de mon mieux pour trouver un intérêt à ce truc... Dialogues nuls, jeux sans désir, film sans but, sans sujet. Qu'on vienne pas me parler de féminisme, de sexisme, de relation maître-esclave, sadisme, masochisme, etc. Tout ça c'est de la poudre aux yeux. Encore un film qui ne dit rien que l'épuisement de l'énergie créatrice, ou vitale ; le ressentiment d'un auteur qui ne joue plus depuis très longtemps en première division. Ne disons rien de l’anti-intellectualisme de Polanski... Bourdieu et Derrida, des chiens...
Borges- Messages : 6044
Re: La Vénus à la fourrure (Polanski)
si ç'avait été Finkeilkraut t'aurais eu un autre discours... l'argument ne me semble pas solide, tout n'est pas à prendre au pied de la lettre ; n'es-tu pas le premier à jouer avec les noms ?
pour le reste tu as raison, mais cette blague était plutôt bien amenée et drôle.
pour le reste tu as raison, mais cette blague était plutôt bien amenée et drôle.
Invité- Invité
Re: La Vénus à la fourrure (Polanski)
Hi;
non, elle était pas drôle, elle aurait été amusante si Polanski (ou son personnage) n'était pas anti-intellectuel... Cela ne pouvait pas être Finkielkraut, pour bien des raisons... Ce fut l'un de ses grands soutiens lors de la fameuse affaire, ils ont les mêmes ennemis, les mêmes chiens…
non, elle était pas drôle, elle aurait été amusante si Polanski (ou son personnage) n'était pas anti-intellectuel... Cela ne pouvait pas être Finkielkraut, pour bien des raisons... Ce fut l'un de ses grands soutiens lors de la fameuse affaire, ils ont les mêmes ennemis, les mêmes chiens…
Borges- Messages : 6044
Re: La Vénus à la fourrure (Polanski)
Ah tiens, j'avais pas lu le "feedback" de Baldanlderch, avec l'idée préconçue que j'en savais déjà à l'avance toute la "substance".
- spoiler lassant:
Eh bien voilà, c'est fait, entre deux sandouiches au poulet curry avalés sur le pouce (car je n'ai plus de temps, hélas, for the "self"). Comment dire, en bref: bien, oui, en effet, l'idée préconçue est confirmée, validée. Pas de surprise, la routine, de loin en loin...
Par lassitude, je pointe again ce morceau régulièrement resservi en plat tiède, inspiré par la méthode Coué:
Le pauvre homme. Il en est encore à marteler à tout qui (?) peut l'entendre, peut-être quelques amnésiques complaisants, simples d'esprit cherchant un maitre fouettard, qu'il m'a infligé (m'inflige constamment) une terrible blessure d'orgueil, ou de narcissôse: aimant à rappeler une "lecture" (mais lol, à la fin) qui, dans la complétude toute imaginaire et toute puissante de sa tête marchant sur son pied ou l'inverse (ainsi que celle de quelques "chiens" raffinés, éclairés, "respectueux" - un mot qu'il adore - et valzants), a "humilié" mes "prétentions".Blaldansder a écrit:L'explication ? Une vilaine blessure d'orgueil a fait de toi mon chienchien, mon Amalric réclamant d'être fouetté, régulièrement et impitoyablement, comme au premier jour où un certaine lecture que j'avais faite d'un texte avait humilié tes prétentions à lire mieux que quiconque.
Fier et blindé jusqu'à l'os rongé. Jusqu'à sa tombe éblouissante ornée du bas relief sculpté par lui-même, il s'auto-confirme, s'auto-valide, s'auto-rassure, s'auto-enfante, s'auto-caresse. En retournant le schéma, le miroir. Projetant sur des blocs à la dérive son obscur désastre.
Il se fantasme, à l'infini, en fouetteur de chienschiens, et me fantasme, à l'infini, en pervers masochiste aboyeur. Il a la clé du mystère de la chambre ovale, de l’œuf géant qui a pondu la poule de l'ile de Pâques, à Noël. Il a l'essplication. Et des choses à révéler-rappeler sur un sujet qu'il maitrise jusqu'à l'absolu du noumène pur: mézigue-et-toutes-ses-tares-associées-mises-à-jour-enfin-par-lui-même.
Il est gentil, le bal de derrière, un peu constipatoire, certes, façon gluglu à poils. Mais gentil. Quoique peu conscient des limites imposées par la raison qu'on dira universelle à son entendement singulier, ses voies étroites, impénétrables, comme celles du divin.
AaaAh, sa "lecture" d'une phrase de Sartre sur MP. Consistant à relever un "motif inconscient" dans le texte, "par la seule analyse rigoureuse des relations impliquées par la structure des phrases" - "sans surinterprétation ni présuppositions "externes" au texte". Joie, bonheur sans mélange. Toujours ravivés, toujours demeurés.
Peut-être une "démo" parmi les plus ridicules, les plus parfaitement (au sens d'insurpassablement) idiotes que j'ai jamais pu lire dans ma vie. Et à laquelle un sort définitif fut fait, avec pour feedback Coué un pur et dur déni massif et répété.
Mais je tiens à sa disposition, sur demande, again, encore, toujours, à nouveau, plus tard, pour les vacances (car là je bosse dur dans des caves, full time) un rappel supplémentaire, détaillé (déjà écrit, mais pas encore posté celui-là; il traine encore dans je ne sais quel fichier sauvegardé sur un hdd portable) de toute la genèse, cette fois, de son "raisonnement". Bricolé de A à Z, au fur et à mesure, et dont il changea constamment et subrepticement, au gré du vent et des objections, l'hypothèse de travail" initiale, les prémisses - disons. Pour chaque fois détourner l'attention de ses sophismes navrants, circulaires, qui ne dupent que des imbéciles. Circulaires comme son auto-persuasion.
Son énoncé initial (copicol archivé) était que Sartre avait écrit un article dans le seul but de cracher sur un ami mort . Puis il déplaça aussitôt cette assertion sur l'examen ubuesque d'une phrase, introduisant après-coup sa fameuse clause infalsifiable et délirante d'un "inconscient" dégagé par "l'examen rigoureux de la structure de ces phrases"; inconscient qui dans ses "raisonnements" ultérieurs s'étendit comme une marée-continent noirs sur le texte entier; un "inconscient" tellement souverainement vague qu'il en conclut lui-même, fort content, hypnotisé par son propre génie psychanalytique spontané, fort peu sensible dès lors à ses propres contradictions internes: "au fond, personne ne sait ce qu'il a mis dans ce texte". Personne, sauf derchdanslbar, le Coué du net, celui qui s'auto-persuade d'infliger à autrui les blessures dont son propre dos est tout bleui. On pourrait en rire avec lui, si ce martyr douloureusement rétentif avait quelque sens de "l'humour". Mais ça, c'est comme un oranger sur le sol irlandais...
Laissons croire les béguines. Desipere est juris gentium (c'est un droit des gens que de divaguer), comme disait Schopenhauer, qui avait l'art d'avoir toujours raison - lui.
Invité- Invité
Re: La Vénus à la fourrure (Polanski)
c'est tout à fait vrai ce que tu dis et c'est un épiphénomène qui vient s'ajouter au reste pour faire de l'enfermement, lui qui en a fait si souvent la matière de son cinéma, de l'enfermement donc, l'état actuel des films de Polanski qui ne sont plus en phase avec rien, n'ont plus aucun écho, plus aucune résonance. Pas très réjouissant.Borges a écrit:Hi;
non, elle était pas drôle, elle aurait été amusante si Polanski (ou son personnage) n'était pas anti-intellectuel... Cela ne pouvait pas être Finkielkraut, pour bien des raisons... Ce fut l'un de ses grands soutiens lors de la fameuse affaire, ils ont les mêmes ennemis, les mêmes chiens…
Invité- Invité
Re: La Vénus à la fourrure (Polanski)
Tu me fais bien marrer, cabot. Tu crois vraiment à tes mensonges ?Bidibule a écrit:bla bla bla
Pour info : http://enculture.free.fr/viewtopic.php?t=896&start=0
Où l'on verra que ma lecture du texte de Sartre était et reste rigoureuse.
Ce que tu as d'ailleurs admis, en te tordant de douleur :
Suis-je revenu ensuite, comme tu le prétends, sur ma lecture ? Oui, mais seulement pour enterrer la hache de guerre, et de la façon suivante, qui ne devrait prêter à aucun malentendu :Bliblubla a écrit:J'ai en effet retiré tous mes posts, où virevoltaient dans tous les sens les noms d'oiseaux. Car j'ai eu honte de m'adresser à Baldanders par le mépris, l'insulte gratuite. Il ne le méritait en rien. Au contraire, je trouve, en relisant tout ça, qu'il s'est montré incroyablement patient. Et il disait des choses très intéressantes, parfois mêmes troublantes par leur acuité ("psychanalytique"), quand j'ai consenti enfin à le LIRE.
Ce qu'aujourd'hui tu oses résumer ainsi :A mon avis, Sartre, qui avait des raisons toutes personnelles et tout à fait conscientes d'en vouloir à Merleau-Ponty, aurait bien voulu mettre ces reproches sous le boisseau le temps de cet hommage, mais c'était plus fort que lui, il les exprime.
C'est de là que viennent toutes nos incompréhensions : du fait qu'on ne sépare pas si facilement ce qui est conscient de ce qui ne l'est pas.
Je prétends pour ma part que le texte de Sartre est miné par une stratégie inconsciente pour dévaloriser son "ami". Mais aussi bien, j'ai tort de réduire ce texte à deux niveaux de lecture, l'un immédiat (c'est un hommage), l'autre médiat (c'est un reproche).
Tout ça s'entre-pénètre, et contrairement à Jerzy je ne vois pas dans cette entre-pénétration de contradiction. Il est sans doute un peu trop simple d'opposer conscient et inconscient, comme je le fais, ou comme le fait Jerzy. On passe d'un niveau à un autre, et même à un troisième (le niveau conscient du reproche), il faudrait relire l'hommage entier pour voir comment tout ça s'enchevêtre...
Le but de ma lecture, à l'origine, était juste de montrer que Sartre, tout grand philosophe qu'il était, pouvait aussi se montrer ambigu, voire antipathique, dans ses écrits mêmes - on peut s'en foutre et s'en tenir à ce qu'il a écrit d'intéressant, mais ça avait du sens pour moi de le dire à ce moment-là, parce que je répondais à je ne sais plus quelle pique de Jerzy ou Borges et que je trouvais excessive leur déférence envers Sartre, qui leur fait sauver tout Sartre alors que cet hommage, je l'avais lu et je l'avais trouvé sinistre (positions philosophiques et politiques de Sartre et M-P mises à part).
Tu es un menteur et moi, vois-tu, ça ne me prend pas dix plombes pour le re-démontrer.il (Baldanders) en conclut lui-même qu'"au fond, personne ne sait ce qu'il a mis dans ce texte".
Baldanders- Messages : 351
Re: La Vénus à la fourrure (Polanski)
ce mec est un furieux.
j'ai vaguement regardé ce qu'on disait à l'époque de la Neuvième porte et je suis tombé sur une revue américaine où un critique avait écrit : "The film is a cruel game - it tricks you thinking it knows where it's going when, in fact, it really has nowhere to go".
De ce point de vue là rien n'a changé. Le désir des spectateurs de Polanski sont toujours éveillés par des horizons d'attente que la frustration de ce désir inlassablement dissipe.
Dommage. Derrida écrivait alors :"Si j'écrivais sur le cinéma, ce qui m'intéresserait surtout serait son mode de croyance. Il y a au cinéma une modalité du croire tout à fait singulière : on a inventé il y a un siècle, une expérience sans précédent de la croyance".
j'ai vaguement regardé ce qu'on disait à l'époque de la Neuvième porte et je suis tombé sur une revue américaine où un critique avait écrit : "The film is a cruel game - it tricks you thinking it knows where it's going when, in fact, it really has nowhere to go".
De ce point de vue là rien n'a changé. Le désir des spectateurs de Polanski sont toujours éveillés par des horizons d'attente que la frustration de ce désir inlassablement dissipe.
Dommage. Derrida écrivait alors :"Si j'écrivais sur le cinéma, ce qui m'intéresserait surtout serait son mode de croyance. Il y a au cinéma une modalité du croire tout à fait singulière : on a inventé il y a un siècle, une expérience sans précédent de la croyance".
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