Five easy pieces (1970) / Bob Rafelson
Five easy pieces (1970) / Bob Rafelson
Five easy pieces a des connexions profondes avec le cinéma de Terrence Malick,
il s'agit de parler avec le père malade ou de se retrouver dans un horizon d'éternité comme dans la scène finale de Tree of life, quelque part où il n'y aurait pas tant de marchandises, de saloperies de publicités, de choses à jeter, des tonnes de crasse et d'ordures...
mais il n'y a pas de prêtre-médecin dans le film de Bob Rafelson, qui conduit le personnage de Nicholson vers la voie de la grâce, il n'y a pas de développement de la mauvaise conscience, et ça fait aussi une différence considérable avec le cinéma de Malick. La force de Nicholson est hyper-active, elle n'est pas enfermée dans une fiction du ressentiment. On est plus proche du roman de Kerouac, de la philosophie de la beat generation, beat signifiant être à la rue mais plein d'une intense conviction, écrit Kerouac, cela voulait dire personnes douées d'une spiritualité particulière qui n'avaient pas formé de groupes mais étaient plutôt des Bartleby solitaires contemplant la fenêtre murée de notre civilisation.
J'ai choisi l'extrait suivant du film, qu'on peut le plus aisément isoler quant à la proximité avec l'oeuvre de Kerouac:
il s'agit de parler avec le père malade ou de se retrouver dans un horizon d'éternité comme dans la scène finale de Tree of life, quelque part où il n'y aurait pas tant de marchandises, de saloperies de publicités, de choses à jeter, des tonnes de crasse et d'ordures...
mais il n'y a pas de prêtre-médecin dans le film de Bob Rafelson, qui conduit le personnage de Nicholson vers la voie de la grâce, il n'y a pas de développement de la mauvaise conscience, et ça fait aussi une différence considérable avec le cinéma de Malick. La force de Nicholson est hyper-active, elle n'est pas enfermée dans une fiction du ressentiment. On est plus proche du roman de Kerouac, de la philosophie de la beat generation, beat signifiant être à la rue mais plein d'une intense conviction, écrit Kerouac, cela voulait dire personnes douées d'une spiritualité particulière qui n'avaient pas formé de groupes mais étaient plutôt des Bartleby solitaires contemplant la fenêtre murée de notre civilisation.
J'ai choisi l'extrait suivant du film, qu'on peut le plus aisément isoler quant à la proximité avec l'oeuvre de Kerouac:
Invité- Invité
Re: Five easy pieces (1970) / Bob Rafelson
Dans le livre "Esy Riders Raging Bulls" de Pete Biskind, la scénariste Carole Eastmann et Rafelson disent qu'ils se sont plus inspiré de "Ozu et du cinéma japonais en général" que de "la mythologie américaine ou de la Beat Génération". Rafelson disait d'ailleurs que ce n'était pas un road movie, contrairement à ce que tout le monde disait alors. Amusant car le film a été financé avec ce que BBS, la société de prod dont faisait parti Rafelson, a gagné avec "Easy Rider".
Le trajet effectué par Nicholson est d'ailleurs vertical, du sud au nord et non de l'est à l'ouest comme le veux la "mythologie" : de la San Joaquin Valley en Californie à Puget Sound dans l'Etat de Washington (quasiment 1'000 milles tout rond d'après Google Maps). Comme une remonté vers les origines. "Easy Riders" faisait déjà le trajet inverse, du Pacifique au Golf du Mexique.
Le tournage du film fut d'ailleurs horrible, Nicholson étant constamment défoncé à la demande de Rafelson. Ce dernier ne voulait pas le faire à la base, prétextant que c'était le scénario d'un film d'auteur et que ce n'était pas son truc.
Finalement, au montage, il est tellement tombé amoureux du film qu'il s'est crédité comme scénariste au générique, occultant totalement Carole Eastmann.
Le trajet effectué par Nicholson est d'ailleurs vertical, du sud au nord et non de l'est à l'ouest comme le veux la "mythologie" : de la San Joaquin Valley en Californie à Puget Sound dans l'Etat de Washington (quasiment 1'000 milles tout rond d'après Google Maps). Comme une remonté vers les origines. "Easy Riders" faisait déjà le trajet inverse, du Pacifique au Golf du Mexique.
Le tournage du film fut d'ailleurs horrible, Nicholson étant constamment défoncé à la demande de Rafelson. Ce dernier ne voulait pas le faire à la base, prétextant que c'était le scénario d'un film d'auteur et que ce n'était pas son truc.
Finalement, au montage, il est tellement tombé amoureux du film qu'il s'est crédité comme scénariste au générique, occultant totalement Carole Eastmann.
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
Re: Five easy pieces (1970) / Bob Rafelson
Je n'ai pas parlé de road movie... Nicholson ne va nulle part dans le film. Et sans doute pour Kerouac aussi, il n'y a pas de route : "j'étais au bout de l'Amérique, au bout de la terre, et maintenant il n'y avait nulle part où aller, sinon revenir". Je ne comprends pas la référence à Ozu, et encore moins au cinéma japonais en général...
Une des dernières scènes du film, la fille essaie de culpabiliser le personnage de Nicholson en lui disant qu'il n'aime personne, ni ses amis, ni sa famille, ni son travail, rien. Et ça ne mord pas du tout sur sa conscience, il demande au contraire à la fille si son désir c'est d'être satisfaite par une vie sans intensité, d'habiter la maison familiale...
Une des dernières scènes du film, la fille essaie de culpabiliser le personnage de Nicholson en lui disant qu'il n'aime personne, ni ses amis, ni sa famille, ni son travail, rien. Et ça ne mord pas du tout sur sa conscience, il demande au contraire à la fille si son désir c'est d'être satisfaite par une vie sans intensité, d'habiter la maison familiale...
Le titre Cinq pièces faciles est en fait une référence à un manuel de piano éponyme s'adressant aux pianistes débutants. Dupea, le personnage qu'incarne Jack Nicholson dans le film, y interprète d'ailleurs à un moment donné une Fantaisie en fa mineur composée par Frédéric Chopin.
Invité- Invité
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