La maison de la radio (Nicolas Philibert - 2013)
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La maison de la radio (Nicolas Philibert - 2013)
Imaginez un film de commande pour faire la pub d'une institution mais qui voudrait se donner des airs de documentaires et ferait semblant d'être filmé à la Wiseman, et vous aurez ce film. Ce n'est même pas la peine d'en faire une critique, c'est juste filmé et monté de manière à faire croire qu'il se trame là, dans les studios d'enregistrement, des choses incroyables produites par des gens tellement amusants, singuliers, intéressants, saugrenus, etc.
C'est un film sur l'une des institutions de la République française les moins anodines où il n'est jamais question, pas une seule seconde, de politique ; un film sur une entreprise de près de 4 500 employés permanents où jamais on ne voit d'autres travailleurs que les voix, les stars de la radio. Les bureaux, les services techniques, l'entretien, les petites mains, on ne les voit pas puisqu'on ne les entend pas. Un film qui pense que pour faire sentir la radio il faut la montrer, comme si voir permettait de mieux entendre.
C'est produit par Les films d'ici et Arte, distribué par Les films du losange, et c'est de la magnifique propagande… Vive la radio !
C'est un film sur l'une des institutions de la République française les moins anodines où il n'est jamais question, pas une seule seconde, de politique ; un film sur une entreprise de près de 4 500 employés permanents où jamais on ne voit d'autres travailleurs que les voix, les stars de la radio. Les bureaux, les services techniques, l'entretien, les petites mains, on ne les voit pas puisqu'on ne les entend pas. Un film qui pense que pour faire sentir la radio il faut la montrer, comme si voir permettait de mieux entendre.
C'est produit par Les films d'ici et Arte, distribué par Les films du losange, et c'est de la magnifique propagande… Vive la radio !
Dernière édition par adeline le Jeu 28 Mar 2013 - 21:26, édité 1 fois
adeline- Messages : 3000
Re: La maison de la radio (Nicolas Philibert - 2013)
belle analyse du film de NP qui c'esr vrai se livre à un panégyrique voire effectivement de la propagande. C'est honteux.
Dernière édition par slimfast le Sam 30 Mar 2013 - 14:28, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: La maison de la radio (Nicolas Philibert - 2013)
Lol slimfast, je sens de l'ironie dans ton "c'est honteux"
Propagande, c'est trop fort, mais la publicité qui se prétend une peinture affectueuse, réaliste, objective et tendre, ça me fait vomir. Quand je parle d'institution, je parle sérieusement. La maison de la radio, c'est pas Disneyland ou le pays des Bisounours, c'est la radio publique. Et la radio publique, quand elle passe son temps à brosser dans le sens du poil les pires ordures politiques, quand elle s'appelle Finkielkraut, Philippe Val, Laure Adler, etc., c'est pas parce qu'elle est publique qu'elle est "bien", "neutre", "à gauche", etc. Faire un portrait sans critique mais avec un grand amour d'un truc où se construit à chaque seconde une idéologie dominante puante, c'est aussi y participer. C'est pas de la propagande, non, mais c'est pas des masses mieux.
Et quand je lis que les journalistes cinéma les plus bêta "adorent" le film, je me dis que tout se tient…
Propagande, c'est trop fort, mais la publicité qui se prétend une peinture affectueuse, réaliste, objective et tendre, ça me fait vomir. Quand je parle d'institution, je parle sérieusement. La maison de la radio, c'est pas Disneyland ou le pays des Bisounours, c'est la radio publique. Et la radio publique, quand elle passe son temps à brosser dans le sens du poil les pires ordures politiques, quand elle s'appelle Finkielkraut, Philippe Val, Laure Adler, etc., c'est pas parce qu'elle est publique qu'elle est "bien", "neutre", "à gauche", etc. Faire un portrait sans critique mais avec un grand amour d'un truc où se construit à chaque seconde une idéologie dominante puante, c'est aussi y participer. C'est pas de la propagande, non, mais c'est pas des masses mieux.
Et quand je lis que les journalistes cinéma les plus bêta "adorent" le film, je me dis que tout se tient…
adeline- Messages : 3000
Re: La maison de la radio (Nicolas Philibert - 2013)
http://www.franceculture.fr/emission-la-dispute-cinema-les-amants-passagers-et-la-maison-de-la-radio-2013-04-02
Ce soir à la dispute il en sera question.
Oui c'était un peu ironique, pour deux raisons : 1- je n'ai pas vu le film 2- tu es la plus virulente du forum, quand tu t'y mets
Ce soir à 9 heures je vais écouter France-Culture, par curiosité.
Ce soir à la dispute il en sera question.
Oui c'était un peu ironique, pour deux raisons : 1- je n'ai pas vu le film 2- tu es la plus virulente du forum, quand tu t'y mets
Ce soir à 9 heures je vais écouter France-Culture, par curiosité.
Invité- Invité
Re: La maison de la radio (Nicolas Philibert - 2013)
Même constat qu'adeline : que dire de ce film ? Enfin si c'était un film. Ce n'en est vraisembablement pas un. Ce qui m'interroge le plus ce sont les conditions de tournage on dirait que le tout a été tourné sur une quinzaine voire dizaine de jours.
Enfin, si on le compare à Retour en Normandie on a l'impression qu'on a a pas affaire au même cinéaste. Aucun rapport au réel, à ce qu'il filme, à ce qu'il montre. C'est quoi cette propension à charcuter ses séquences en mini scènes qui s'emboitent les unes dans les autres ?
Un coup, un entretien seul, le plan amusant (ou intéressant c'est selon) du film ; Frédéric Lodéon enseveli sous les disques. Mais ce pourrait être un module vidéo sur le site internet de l'émission. Jamais le film ne remet son sujet en perspective ou ne tente de le dépasser. Jamais on ne sent de vie, de temps.
Un exemple : le plan sur la pendule 2h59, tac, tac, on coupe. Deux secondes au mieux. Le choix des coupes n'est jamais pensé entièrement, c'est souvent très arbritraire.
Dernier paradoxe : pourquoi avoir choisi de monter le film selon le parti pris de la journée type ? En quoi cela a t'il avoir avec le temps de la radio ? le temps des voix, de l'information ? De cela rien n'est dit, il semblerait plutôt que ce soit une facilité de montage pour assembler un bric à brac.
Il n'y aucun point de rupture, aucune tension. Le film est à l'image de sa bande son, des petites voix coquines qui s'amusent, font des petits bruits. beurk.
Amusant aussi de voir que l'institution de France Inter ; l'émission la plus politique de Radio France et une des plus anciennes," là bas si j'y suis" ne soit absolument pas representée dans le film. Que dalle.
Enfin, si on le compare à Retour en Normandie on a l'impression qu'on a a pas affaire au même cinéaste. Aucun rapport au réel, à ce qu'il filme, à ce qu'il montre. C'est quoi cette propension à charcuter ses séquences en mini scènes qui s'emboitent les unes dans les autres ?
Un coup, un entretien seul, le plan amusant (ou intéressant c'est selon) du film ; Frédéric Lodéon enseveli sous les disques. Mais ce pourrait être un module vidéo sur le site internet de l'émission. Jamais le film ne remet son sujet en perspective ou ne tente de le dépasser. Jamais on ne sent de vie, de temps.
Un exemple : le plan sur la pendule 2h59, tac, tac, on coupe. Deux secondes au mieux. Le choix des coupes n'est jamais pensé entièrement, c'est souvent très arbritraire.
Dernier paradoxe : pourquoi avoir choisi de monter le film selon le parti pris de la journée type ? En quoi cela a t'il avoir avec le temps de la radio ? le temps des voix, de l'information ? De cela rien n'est dit, il semblerait plutôt que ce soit une facilité de montage pour assembler un bric à brac.
Il n'y aucun point de rupture, aucune tension. Le film est à l'image de sa bande son, des petites voix coquines qui s'amusent, font des petits bruits. beurk.
Amusant aussi de voir que l'institution de France Inter ; l'émission la plus politique de Radio France et une des plus anciennes," là bas si j'y suis" ne soit absolument pas representée dans le film. Que dalle.
DB- Messages : 1528
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