Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
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Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
toujours à la recherche d'univers "imaginaires" autonomes, pleins, enveloppants (trop de réel, ça épuise; je fuis pas, je cherche une arme dans ma fuite ) je suis plongé dans la seconde saison de "Game of Thrones"...
Jerzy, tu as vu?
Erwan?
les autres?
je trouve ça très fort, et moins puant que je ne l'avais cru après quelques épisodes de la première saison.
Jerzy, tu as vu?
Erwan?
les autres?
je trouve ça très fort, et moins puant que je ne l'avais cru après quelques épisodes de la première saison.
Borges- Messages : 6044
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
Salut Borges,
je suis actuellement au milieu de la saison 3 de Breaking bad (un peu laborieusement, y a du bon et du pénible. J'ai eu bcp de mal à la saison 1, mais ça s'est amélioré après. L'acteur principal est formid. On en reparlera. Je vais d'abord jusqu'au bout).
Et Game of thrones est la prochaine série que je souhaite voir. J'ai même hâte d'en finir avec BB.
je suis actuellement au milieu de la saison 3 de Breaking bad (un peu laborieusement, y a du bon et du pénible. J'ai eu bcp de mal à la saison 1, mais ça s'est amélioré après. L'acteur principal est formid. On en reparlera. Je vais d'abord jusqu'au bout).
Et Game of thrones est la prochaine série que je souhaite voir. J'ai même hâte d'en finir avec BB.
Invité- Invité
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
Baudouin II de Barvaux a écrit:Salut Borges,
je suis actuellement au milieu de la saison 3 de Breaking bad (un peu laborieusement, y a du bon et du pénible. L'acteur principal est formid. On en reparlera. Je vais d'abord jusqu'au bout). Et Game of thrones est la prochaine série que je souhaite voir.
oui, l'acteur est superbe; avec la 4ème saison ça atteint une très grande intensité, sinon avant ça, on suit en se demandant un peu pourquoi...
faut surtout se hâter d'arriver à la 4ème saison
je crois que tu aurais parfaitement incarné le personnage; il a un côté jerzy, je trouve
Borges- Messages : 6044
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
Je mentirais en disant que je n'y ai pas pensé... Y a des trucs. lol.
Un peu comme lui, j'ai aussi tendance à devenir dur, méchant, en vieillissant.
Un peu comme lui, j'ai aussi tendance à devenir dur, méchant, en vieillissant.
Invité- Invité
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
Baudouin II de Barvaux a écrit:Je mentirais en disant que je n'y ai pas pensé... Y a des trucs. lol.
Un peu comme lui, j'ai aussi tendance à devenir dur, méchant, en vieillissant.
ah, ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit, lol, faut pas oublier la puissance comique, burlesque du gars...
(et puis lui, c'est pour la famille, ses colères, et ses violences... )
si on suit la philosophie morale de quelques séries récentes, on pourrait réécrire l'impératif kantien ainsi : "agis toujours de telle manière que la maxime de tes actes ne puisse jamais entrer en contradiction avec les intérêts de ta famille. "
Borges- Messages : 6044
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
tu y tiens a cette famille mafieuse !
Invité- Invité
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
hello,
J'ai regardé ça avec bien du plaisir. De chouettes cliffhangers; j'ai même commencé à lire les bouquins pour savoir la suite. Finalement j'ai été suffoqué par la lassitude, j'en suis venu à penser que ça ne valait pas tripette, comme univers englobant. Il faut dire que les bouquins ne sont pas très bien écrits. Le départ est pas mal et laisse imaginer des confins incommensurables, et puis l'univers en se dépliant se rétrécit. On finit par avoir l'impression que ça se résume à du Tolkien updaté en érotico-porno. Ça radote dans le registre des intrigues de cour et des considérations sur la violence inhérente au pouvoir. Enfin, je n'ai pas le fin mot de l'histoire. A voir, mais risque de s'enliser dans l'ennui avant la fin (la saison 3 qui débute ces jours-ci et à laquelle je ne manquerai pas de jeter un oeil), ce qui est peut-être le cas avec beaucoup de séries. Non, c'est super, allez-y
J'ai regardé ça avec bien du plaisir. De chouettes cliffhangers; j'ai même commencé à lire les bouquins pour savoir la suite. Finalement j'ai été suffoqué par la lassitude, j'en suis venu à penser que ça ne valait pas tripette, comme univers englobant. Il faut dire que les bouquins ne sont pas très bien écrits. Le départ est pas mal et laisse imaginer des confins incommensurables, et puis l'univers en se dépliant se rétrécit. On finit par avoir l'impression que ça se résume à du Tolkien updaté en érotico-porno. Ça radote dans le registre des intrigues de cour et des considérations sur la violence inhérente au pouvoir. Enfin, je n'ai pas le fin mot de l'histoire. A voir, mais risque de s'enliser dans l'ennui avant la fin (la saison 3 qui débute ces jours-ci et à laquelle je ne manquerai pas de jeter un oeil), ce qui est peut-être le cas avec beaucoup de séries. Non, c'est super, allez-y
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
Hello Borges,
Juste vu quelques épisodes, 3 je crois, ya quelques mois, de la saison 1. J'étais intrigué par le truc, ça ressemblait au songe d'une époque médiévale sur un territoire américain recomposé, mais je trouvais que ça ronronnait beaucoup, déjà, au bout de 3 épisodes, que la mise en image était trop impersonnelle, je n'arrivais pas à m'y accrocher.
Mais je vais reprendre, faut être curieux
merci
Juste vu quelques épisodes, 3 je crois, ya quelques mois, de la saison 1. J'étais intrigué par le truc, ça ressemblait au songe d'une époque médiévale sur un territoire américain recomposé, mais je trouvais que ça ronronnait beaucoup, déjà, au bout de 3 épisodes, que la mise en image était trop impersonnelle, je n'arrivais pas à m'y accrocher.
Mais je vais reprendre, faut être curieux
merci
Invité- Invité
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
Hi Careful, t'as vu?
Borges- Messages : 6044
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
Hi Borges,
Je pense en avoir vu autant qu'Erwan.( l'adoption du chiot-louveteau) par manque de temps essentiellement.
J'ai commencé il y a deux semaines.
Des étrangers sanguinaires derrière un mur... les liens du sang, l'art de la guerre et sa fonction nobiliaire, ce monde(s) d'hommes où les femmes sont des cadeaux ou des ...Rose Bertin, je dois dire que cela me parle peu pour l'instant. C'est comme le jeu Skyrim; du mal à plonger.
(La personne avec qui je vis a regardé les deux saisons en quelques jours. Information importante à la Karloff,lol)
Je me demande comment vont ils aborder la question de dieu, des dieux ? Il y aura surement un truc polythéiste avec un partage territorial ou quelque chose du genre.
Mais je compte bien la regarder, surtout si cette histoire fait l'objet d'échanges, de textes ici.
Je pense en avoir vu autant qu'Erwan.( l'adoption du chiot-louveteau) par manque de temps essentiellement.
J'ai commencé il y a deux semaines.
Des étrangers sanguinaires derrière un mur... les liens du sang, l'art de la guerre et sa fonction nobiliaire, ce monde(s) d'hommes où les femmes sont des cadeaux ou des ...Rose Bertin, je dois dire que cela me parle peu pour l'instant. C'est comme le jeu Skyrim; du mal à plonger.
(La personne avec qui je vis a regardé les deux saisons en quelques jours. Information importante à la Karloff,lol)
Je me demande comment vont ils aborder la question de dieu, des dieux ? Il y aura surement un truc polythéiste avec un partage territorial ou quelque chose du genre.
Mais je compte bien la regarder, surtout si cette histoire fait l'objet d'échanges, de textes ici.
- Spoiler:
- Un historique de chaque famille:
careful- Messages : 690
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
hi;
bien sûr, y a tous les défauts HBO, mais je trouve que c'est sur bien des points supérieur à tolkien, c'est beaucoup plus proche de Shakespeare, d'ailleurs que de Tolkien; le problème n'est pas du tout celui du pouvoir qui corrompt, mais plutôt la nature du pouvoir, défini essentiellement en terme de rapports et de multiplicité; un pouvoir n'existe jamais seul, mais est toujours pris dans des relations avec d'autres pouvoirs, de nature différente; le pouvoir n'est pas seulement politique, il est aussi physique, financier, sexuel, magique...
Je ne sais plus dans quel épisode l'un des personnages raconte cette devinette : un riche, un roi, un guerrier se trouvent dans une pièce avec un assassin; les trois lui ordonnent d'assassiner les deux autres; à qui va-t-il obéir? trois formes de pouvoir : laquelle sera performative? La réponse est belle : le pouvoir n'existe pas, il est une projection, une ombre sur un mur; l'effet de l'imagination politique des sujets et des acteurs; c'est très proche de pascal, ou bourdieu, le pouvoir est l'effet d'un investissement illusoire, d'une croyance...il n'a rien d'objectif; et la question que l'on se pose souvent dans la série est : pourquoi tel ou tel personnage obéit-il à tel ou tel ordre? (les formes du lien politique, le serment, l'intérêt, l'honneur ); pourquoi restons-nous fidèles?
-contrairement à tolkien, le peuple existe ici, et les formes exclues de la vie, de l'existence sociale, politique : le sauvage, le bâtard, le nain (qui n'a rien à voir avec ceux de tolkien, bien entendu), l'enfant (grande réussite, les gosses)...
-grand sens du perspectivisme : le monde vu, selon une multiplicité de points de vue, chaque point de vue étant un degré de puissance...
bien sûr, y a tous les défauts HBO, mais je trouve que c'est sur bien des points supérieur à tolkien, c'est beaucoup plus proche de Shakespeare, d'ailleurs que de Tolkien; le problème n'est pas du tout celui du pouvoir qui corrompt, mais plutôt la nature du pouvoir, défini essentiellement en terme de rapports et de multiplicité; un pouvoir n'existe jamais seul, mais est toujours pris dans des relations avec d'autres pouvoirs, de nature différente; le pouvoir n'est pas seulement politique, il est aussi physique, financier, sexuel, magique...
Je ne sais plus dans quel épisode l'un des personnages raconte cette devinette : un riche, un roi, un guerrier se trouvent dans une pièce avec un assassin; les trois lui ordonnent d'assassiner les deux autres; à qui va-t-il obéir? trois formes de pouvoir : laquelle sera performative? La réponse est belle : le pouvoir n'existe pas, il est une projection, une ombre sur un mur; l'effet de l'imagination politique des sujets et des acteurs; c'est très proche de pascal, ou bourdieu, le pouvoir est l'effet d'un investissement illusoire, d'une croyance...il n'a rien d'objectif; et la question que l'on se pose souvent dans la série est : pourquoi tel ou tel personnage obéit-il à tel ou tel ordre? (les formes du lien politique, le serment, l'intérêt, l'honneur ); pourquoi restons-nous fidèles?
-contrairement à tolkien, le peuple existe ici, et les formes exclues de la vie, de l'existence sociale, politique : le sauvage, le bâtard, le nain (qui n'a rien à voir avec ceux de tolkien, bien entendu), l'enfant (grande réussite, les gosses)...
-grand sens du perspectivisme : le monde vu, selon une multiplicité de points de vue, chaque point de vue étant un degré de puissance...
Borges- Messages : 6044
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
faudrait comparer la théorie du jeu et du pouvoir dans "the wire", et dans "game of throne"...
y a t il un espace d'existence, de vie, en dehors du jeu?
Qu'est-ce que le jeu?
etc.
y a t il un espace d'existence, de vie, en dehors du jeu?
Qu'est-ce que le jeu?
etc.
Borges- Messages : 6044
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
bublangouste a écrit:
(19:32:15) (778035): qu'il est con, borges, qu'il est con (cf Games Of Throne), et toujours à recycler le même passage de Deleuze (pour une littérature mineure)
(19:45:06) Kuni_l'hungus: ah mais c'est clair que c'est toujours les mêmes avec toujours une même immédiateté acontextuelle d’application de ces citations...
(19:45:46) Kuni_l'hungus: il a celui-là et le "on peut pas penser ce qu'on veut" de Deleuze
(19:46:39) Kuni_l'hungus: et toujours les même automatismes, (et paraphrases) en guise d'explication.
(19:46:50) Kuni_l'hungus: et d'application, donc.
(19:48:54) Kuni_l'hungus: enfn bref, aucun intérêt.
etc.
où donc cette langouste simple d'esprit est-elle allée chercher la littérature mineure ou le cinéma mineur?
quand et où en ai-je causé à propos de cette série, ou des séries en général?
j'ai parlé de pouvoir; si tu veux du deleuze, ce serait plutôt du côté de son foucault qu'il faut aller, ou de son Nietzsche, les analyses de la force; quelle perte de temps, discuter avec le zombie d'une langouste abrutie.
Etonné d'apprendre que J Gracq, un mec plutôt connu pour son élitisme, avait adoré le seigneur des anneaux :
Dans un entretien, il dit lire très peu littérature contemporaine : "La dernière très forte impression de lecture que j’ai ressentie […] m’a été causée, il y a sept ou huit ans, par Le Seigneur des anneaux, de Tolkien, où la vertu romanesque
resurgissait intacte et neuve dans un domaine complètement inattendu."
Dernière édition par Borges le Sam 23 Fév 2013 - 20:24, édité 1 fois
Borges- Messages : 6044
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
salut borges,
je trouve pas ça forcément étonnant. il y a quelque chose de "l'élite pour les nuls" dans tolkien. ça n'enlève pas ses qualités d'ailleurs.
je trouve pas ça forcément étonnant. il y a quelque chose de "l'élite pour les nuls" dans tolkien. ça n'enlève pas ses qualités d'ailleurs.
Invité- Invité
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
Stéphane Pichelin a écrit:salut borges,
je trouve pas ça forcément étonnant. il y a quelque chose de "l'élite pour les nuls" dans tolkien. ça n'enlève pas ses qualités d'ailleurs.
hi SP;
pas d'accord avec cette expression un peu "méprisante", "l'élite pour les nuls" (même si je comprends tes réserves politiques); l'essentiel, c'est la puissance du romanesque, que je crois beaucoup de gens cherchent en ce moment dans les séries; "l'effet robinson" (isolement, solitude, survie, monde autonome, affects originaires...) ou le sentiment de la longue durée, très longue durée; un spectateur braudelien et bergsonien
Borges- Messages : 6044
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
ah non, l'élite pour les nuls, je ne crois pas que ce soit méprisant du tout. parce que ça ne prétend pas parler exhaustivement de ceux qui reçoivent et aiment le livre, que je ne traite pas de nuls - j'aime encore assez tolkien et je suis comme tout le monde : je ne parviens toujours pas à me considérer complètement nul.
c'est plus une question de fonction du bouquin. il y a quelque chose d'un attrape-nigaud auquel on aime se faire attraper (à tort ou à raison, là n'est pas la question). mais je m'avance en crabe, j'ai peur de ne pas être saisi. la puissance romanesque du livre est indéniable. un grand livre de ce point de vue, peut-être un des grands livres du siècle dernier. mais pour accéder à cette puissance, il y a tout un jeu où il faut bien accepter, même sans y croire, des conceptions morales remarquablement infantiles mais qui sont présentées comme le summum d'une sagesse surhumaine - la sagesse des elfes, des Ents, d'illuvatar, etc... c'est là où je parle de "l'élite pour les nuls", cette surestimation de valeurs puériles qui font partie de la convention même de ce livre. il est clair qu'on peut en avoir un autre usage, et que ce n'est pas une question de culture préalable.
tout ça me paraît également applicable aux séries, en tous cas à ce que j'en connais.
c'est plus une question de fonction du bouquin. il y a quelque chose d'un attrape-nigaud auquel on aime se faire attraper (à tort ou à raison, là n'est pas la question). mais je m'avance en crabe, j'ai peur de ne pas être saisi. la puissance romanesque du livre est indéniable. un grand livre de ce point de vue, peut-être un des grands livres du siècle dernier. mais pour accéder à cette puissance, il y a tout un jeu où il faut bien accepter, même sans y croire, des conceptions morales remarquablement infantiles mais qui sont présentées comme le summum d'une sagesse surhumaine - la sagesse des elfes, des Ents, d'illuvatar, etc... c'est là où je parle de "l'élite pour les nuls", cette surestimation de valeurs puériles qui font partie de la convention même de ce livre. il est clair qu'on peut en avoir un autre usage, et que ce n'est pas une question de culture préalable.
tout ça me paraît également applicable aux séries, en tous cas à ce que j'en connais.
Invité- Invité
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
ça me fait quand-même un peu peur que d'un côté il y ait "trop de réel", de l'autre des séries qu'il faut regarder chacune pendant un an à 3 ans avant d'être sûr qu'elles valent la peine d'être regardées. On va passer plus de temps avec les personnages de ces conneries séries qu'avec un (de plus en plus putatif) conjoint. A la fin je connais mieux le visage de Looping de A-Team que celui de la personne que j'aimais.
A la fin la Tétralogie de Wagner passe pour un truc léger.
On ne m’élèvera pas l"idée que c'est un pis-aller: on va vers les séries justement parce que le cinéma comme contenu s'éloigne du réel (alors que le fait d'aller au cinéma est plus socialement complexe que le fait d'être devant la télé, sauf peut-être en famille dans certains cas).
L'intérêt du cinéma c'est justement qu'1 heure 30 à 4H peuvent suffire à poser un univers, pointer ce qui l'éloigne et le rapproche du réel puis le refermer (l'espace de l'Intendant Sansho, celui de Muriel et de Je t'Aime je t'Aime sont liés par le même rythme).
C'est une forme de modernité qui meurt (et qu'on laisse mourir, à laquelle on renonce) , la série renvoie quand-même à quelque chose de plus vieux que le cinéma (la politique des auteurs c'est une rupture avec la logique de la série que le cinéma était à son origine).
Maintenant c'est vrai que dans les deux cas le spectateur est dépendant des produits qu'on lui offre: l'aspect qualitatif est en fait celui qui plus subi que le quantitatif. Et que cela fait 12 ans que je dis les mêmes trucs sur des forums
sinon je sais pas, peut-être que Julien Gracq avait une grande baraque mais pas d'enfant, pas de chien, et était en bonne condition de lire Tolkien
A la fin la Tétralogie de Wagner passe pour un truc léger.
On ne m’élèvera pas l"idée que c'est un pis-aller: on va vers les séries justement parce que le cinéma comme contenu s'éloigne du réel (alors que le fait d'aller au cinéma est plus socialement complexe que le fait d'être devant la télé, sauf peut-être en famille dans certains cas).
L'intérêt du cinéma c'est justement qu'1 heure 30 à 4H peuvent suffire à poser un univers, pointer ce qui l'éloigne et le rapproche du réel puis le refermer (l'espace de l'Intendant Sansho, celui de Muriel et de Je t'Aime je t'Aime sont liés par le même rythme).
C'est une forme de modernité qui meurt (et qu'on laisse mourir, à laquelle on renonce) , la série renvoie quand-même à quelque chose de plus vieux que le cinéma (la politique des auteurs c'est une rupture avec la logique de la série que le cinéma était à son origine).
Maintenant c'est vrai que dans les deux cas le spectateur est dépendant des produits qu'on lui offre: l'aspect qualitatif est en fait celui qui plus subi que le quantitatif. Et que cela fait 12 ans que je dis les mêmes trucs sur des forums
sinon je sais pas, peut-être que Julien Gracq avait une grande baraque mais pas d'enfant, pas de chien, et était en bonne condition de lire Tolkien
Dernière édition par Tony le Mort le Sam 23 Fév 2013 - 23:44, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
Les gens qui naissent maintenant, au milieu des séries et des forums, n'en auront sans doute plus rien à caler quand ils auront notre âge. Il faudra bien qu'ils rejettent cela.
Tout à l'heure je vois deux gamins de 2 ans dans un tram accompagnés de leurs parents, un garçon avec un bonnet et une fille en survet à capuche rose: ils se dévisagent d'abord étonnés, puis avec un mutisme précis "reste sur ta banquette, le couloir c'est mon territoire", mais celui qui reste dit un joyeux et poli "au-revoir" à celui qui part en premier. Il y a quand-même un aspect un peu rousseauiste dans la nature humaine.
Tout à l'heure je vois deux gamins de 2 ans dans un tram accompagnés de leurs parents, un garçon avec un bonnet et une fille en survet à capuche rose: ils se dévisagent d'abord étonnés, puis avec un mutisme précis "reste sur ta banquette, le couloir c'est mon territoire", mais celui qui reste dit un joyeux et poli "au-revoir" à celui qui part en premier. Il y a quand-même un aspect un peu rousseauiste dans la nature humaine.
Invité- Invité
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
http://www.arteradio.com/son/616162/l_amour_en_series/
Invité- Invité
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
Tony le Mort a écrit:ça me fait quand-même un peu peur que d'un côté il y ait "trop de réel", de l'autre des séries qu'il faut regarder chacune pendant un an à 3 ans avant d'être sûr qu'elles valent la peine d'être regardées. On va passer plus de temps avec les personnages de ces conneries séries qu'avec un (de plus en plus putatif) conjoint. A la fin je connais mieux le visage de Looping de A-Team que celui de la personne que j'aimais.
A la fin la Tétralogie de Wagner passe pour un truc léger.
On ne m’élèvera pas l"idée que c'est un pis-aller: on va vers les séries justement parce que le cinéma comme contenu s'éloigne du réel (alors que le fait d'aller au cinéma est plus socialement complexe que le fait d'être devant la télé, sauf peut-être en famille dans certains cas).
L'intérêt du cinéma c'est justement qu'1 heure 30 à 4H peuvent suffire à poser un univers, pointer ce qui l'éloigne et le rapproche du réel puis le refermer (l'espace de l'Intendant Sansho, celui de Muriel et de Je t'Aime je t'Aime sont liés par le même rythme).
C'est une forme de modernité qui meurt (et qu'on laisse mourir, à laquelle on renonce) , la série renvoie quand-même à quelque chose de plus vieux que le cinéma (la politique des auteurs c'est une rupture avec la logique de la série que le cinéma était à son origine).
Maintenant c'est vrai que dans les deux cas le spectateur est dépendant des produits qu'on lui offre: l'aspect qualitatif est en fait celui qui plus subi que le quantitatif. Et que cela fait 12 ans que je dis les mêmes trucs sur des forums
sinon je sais pas, peut-être que Julien Gracq avait une grande baraque mais pas d'enfant, pas de chien, et était en bonne condition de lire Tolkien
Je te rejoins, Tony. Personnellement, je n'ai jamais eu le courage de "suivre" une série. Tous ces personnages, ces running-gags et motifs qui reviennent d'épisodes en épisodes. J'avais essayé avec "Deadwood" fut-îl un temps, mais il y a toujours un moment où cela "part en couilles", comme on dit vulgairement. La cohérence de la chose éclate assez vite (très probablement dut au fait que ce ne sont jamais les même réals ou scénaristes d'épisodes en épisodes). Sans parler que la moitié du temps cela finit également par tourner dans le putassier et le totalement grotesque (les HBO). Il y a évidemment aussi les séries "one-shot", où chaque épisode est indépendant comme, par exemple, "Columbo". Daney disait, dans "L'exercice a été profitable, Monsieur" que Columbo était aux séries TV US ce que la Nouvel Hollywood fut au cinéma US (je suis très mitigé là dessus quand même...)
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
Je vois pas trop où vous mettez la différence fondamentale entre cinéma et série télé. En première analyse tout ça c'est du cinéma, ou ce qu'est devenu le cinéma depuis qu'il a perdu son monopole dans le domaine des images qui bougent.
Si c'est la longueur qui vous pose un problème, alors la mini-série "Bref" n'est pas une série, sans doute ? Si c'est l'écran individuel, on peut très bien regarder Citizen Kane dans son salon, en définitive ça reste Citizen Kane. Si c'est le créneau de diffusion, le format articulé autour des coupures pub, on peut regarder les séries après coup et d'affilée, plutôt qu'au moment de leur passage dans une grille de programmes. Si vous parlez de l'idéologie des séries américaines, on la retrouve à peu près dans la plupart des films hollywoodiens. Si c'est le "manque d'ambition", l'absence d'un auteur égocentré, le souci d'efficacité narrative au meilleur coût, la part industrielle de la chose... ça fait longtemps qu'on sait que les séries B peuvent être plus réussies que les A.
Si c'est une défense de l'ellipse, de la condensation narrative et diégétique... pourquoi le format 1h45 serait supérieur à celui du court-métrage, dans ce cas ? Pourquoi ce format-là serait le format canonique ou naturel ?
Le temps de vie qu'on passe avec Jerry Seinfeld ou Chandler... on peut passer aussi pas mal de temps avec le narrateur de la Recherche, et sans même ouvrir le bouquin. On passe notre temps entourés de personnages et de mondes fictionnels : c'est pas plus un problème que celui des jeux de rôle et de la supposée perte du réel qu'ils risqueraient de causer.
Si c'est la longueur qui vous pose un problème, alors la mini-série "Bref" n'est pas une série, sans doute ? Si c'est l'écran individuel, on peut très bien regarder Citizen Kane dans son salon, en définitive ça reste Citizen Kane. Si c'est le créneau de diffusion, le format articulé autour des coupures pub, on peut regarder les séries après coup et d'affilée, plutôt qu'au moment de leur passage dans une grille de programmes. Si vous parlez de l'idéologie des séries américaines, on la retrouve à peu près dans la plupart des films hollywoodiens. Si c'est le "manque d'ambition", l'absence d'un auteur égocentré, le souci d'efficacité narrative au meilleur coût, la part industrielle de la chose... ça fait longtemps qu'on sait que les séries B peuvent être plus réussies que les A.
Si c'est une défense de l'ellipse, de la condensation narrative et diégétique... pourquoi le format 1h45 serait supérieur à celui du court-métrage, dans ce cas ? Pourquoi ce format-là serait le format canonique ou naturel ?
Le temps de vie qu'on passe avec Jerry Seinfeld ou Chandler... on peut passer aussi pas mal de temps avec le narrateur de la Recherche, et sans même ouvrir le bouquin. On passe notre temps entourés de personnages et de mondes fictionnels : c'est pas plus un problème que celui des jeux de rôle et de la supposée perte du réel qu'ils risqueraient de causer.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
c'est en tant que genre, qui renouvelle, artistisquement, je ne sais pas, mais commercialement, c'est sûr les autres genres, que ça me déplaît avec les sujets attrape-tout qui vont avec.
quant au format, cette répétition minutée me fait horreur.
je préfère m'en tenir par exemple, aux séries classiques d'un Rohmer dont on n'a pas encore bien étudié la cohérence.
parmi les choses que je n'ai jamais envie de faire, car je sais que j'ai plus intéressant à faire, il y a celle-là : regarder une série.
cela dit je n'en connaît que très peu le contenu, cependant si j'ai bien lu Borges, souvent c'est la famille mafieuse, beuh.
quant à ta dernière phrase je l'a trouve légèrement (c'est un euphémisme) exagérée. je ne vois vraiment pas en quoi on passe notre temps dans des mondes fictionnels ?
Le petit Larousse dit à fiction : "création, invention de choses imaginaires ; oeuvre ainsi crée". Quel rapport avec le temps que nous vivons ?
où alors tu es un personnage qui rêve la vie de BC
quant au format, cette répétition minutée me fait horreur.
je préfère m'en tenir par exemple, aux séries classiques d'un Rohmer dont on n'a pas encore bien étudié la cohérence.
parmi les choses que je n'ai jamais envie de faire, car je sais que j'ai plus intéressant à faire, il y a celle-là : regarder une série.
cela dit je n'en connaît que très peu le contenu, cependant si j'ai bien lu Borges, souvent c'est la famille mafieuse, beuh.
quant à ta dernière phrase je l'a trouve légèrement (c'est un euphémisme) exagérée. je ne vois vraiment pas en quoi on passe notre temps dans des mondes fictionnels ?
Le petit Larousse dit à fiction : "création, invention de choses imaginaires ; oeuvre ainsi crée". Quel rapport avec le temps que nous vivons ?
où alors tu es un personnage qui rêve la vie de BC
Invité- Invité
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
Oui les Colombo mon père en regarde les rediffusions sur Breizh TV et je les suis parfois en faisant autre chose: ça oscille entre le très nul et les effets de signature cinéma assez sophistiqués (l'épisode ou la secrétaire du patron d'une chaîne de télé le tue pour devenir journaliste star, puis l'agent des autres stars de la chaîne et même la réalisatrice principal est vraiment pas mal;: la réalisation la défend jusque dans la chute : elle paye cette concentration de pouvoir plus que sa culpabilité). Dans Derrick et Colombo c'est cela qui est intéressant: comme il n'y a que 5 acteurs (Derrick, son adjoint, le mort, le coupable, l'innocent qui a les apparences contre lui, et encore dans Colombo il n'y a que 3 acteurs: La Peugeot vaut pour l' adjoint et l'innocent n'existe souvent pas). Du coup l’épisode est mécaniquement obligé de susciter un peu d'empathie pour le coupable pour pouvoir durer 45 minutes: sous-entendant sans lvouloir le dire que l'ordre moral intégral s'épuise vite.
Sinon la durée: c'est vrai qu'un format n'est pas meilleur qu'un autre, mais c'est peut-être un peu la situation qui se trouve en littérature: les écrivains médiocres ou massivement commerciaux écrivent souvent des livres de taille importante, mais pas des nouvelles: le public et plus encore les diffuseurs auraient l'impression d'être volés. Et les grandes nouvelles sont impressionnantes: il faut être à la fois un bon écrivain, et en même temps ne pas recherche trop une Über-légitimité médiatique pour s'y risquer (Sternberg, Maupassant se ressemblent sur ce plan).
Les séries récentes ("Ma Sorcière bien Aimée" et "le Prisonnier" font exception: on ne sait jamais comment les personnages vont se comporter) relèvent toujours de l'épopée et de la dramaturgie la plus platement aristotélicienne (le spectateur est toujours sollicité de la même manière: il lui faut reconnaître l'identité de celui qui change et s'oublie lui-même, ou en apprécier les traits les plus typiques), même sans doute "Bref" que je n'ai jamais vu, et pourtant j'aime bien Reims.
Or un film d'1h45 peut-être à la fois une nouvelle, un roman ou un morceau d'une épopée s'il le veut.
Cette durée disparaît car elle correspondait techniquement à une longueur précise de pellicule qui contraignait à la fois la prise d'image, le montage, et la projection (il fallait se rendre dans un lieu qui possède l'infrastructure pour cette longueur physique) , mais esthétiquement elle était légitime
Sinon la durée: c'est vrai qu'un format n'est pas meilleur qu'un autre, mais c'est peut-être un peu la situation qui se trouve en littérature: les écrivains médiocres ou massivement commerciaux écrivent souvent des livres de taille importante, mais pas des nouvelles: le public et plus encore les diffuseurs auraient l'impression d'être volés. Et les grandes nouvelles sont impressionnantes: il faut être à la fois un bon écrivain, et en même temps ne pas recherche trop une Über-légitimité médiatique pour s'y risquer (Sternberg, Maupassant se ressemblent sur ce plan).
Les séries récentes ("Ma Sorcière bien Aimée" et "le Prisonnier" font exception: on ne sait jamais comment les personnages vont se comporter) relèvent toujours de l'épopée et de la dramaturgie la plus platement aristotélicienne (le spectateur est toujours sollicité de la même manière: il lui faut reconnaître l'identité de celui qui change et s'oublie lui-même, ou en apprécier les traits les plus typiques), même sans doute "Bref" que je n'ai jamais vu, et pourtant j'aime bien Reims.
Or un film d'1h45 peut-être à la fois une nouvelle, un roman ou un morceau d'une épopée s'il le veut.
Cette durée disparaît car elle correspondait techniquement à une longueur précise de pellicule qui contraignait à la fois la prise d'image, le montage, et la projection (il fallait se rendre dans un lieu qui possède l'infrastructure pour cette longueur physique) , mais esthétiquement elle était légitime
Dernière édition par Tony le Mort le Dim 24 Fév 2013 - 14:50, édité 5 fois
Invité- Invité
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
Là le Télé Sept Jour belge essaye de vendre Homeland:
Les photos font peur: on croirait une caricature de film para-fasciste qui pourrait figurer dans une BD d'Alan Moore, mais au premier degré. Deux acteurs (l'une qui joue la psychose sécuritaire frigide mais avec un scrupule professionnel humaniste, et l'autre qui joue le soldat perdu, victime qui ressemble à son bourreau. Le personnage de la psychose envie la légitimité politique du soldat: elle est la seule à savoir que cette légitimité réelle est aussi un instrument de manipulation) et apparemment c'est parti pour 5 ans? Tout cela était déjà dans "Bugs" de Friedkin.
Les photos font peur: on croirait une caricature de film para-fasciste qui pourrait figurer dans une BD d'Alan Moore, mais au premier degré. Deux acteurs (l'une qui joue la psychose sécuritaire frigide mais avec un scrupule professionnel humaniste, et l'autre qui joue le soldat perdu, victime qui ressemble à son bourreau. Le personnage de la psychose envie la légitimité politique du soldat: elle est la seule à savoir que cette légitimité réelle est aussi un instrument de manipulation) et apparemment c'est parti pour 5 ans? Tout cela était déjà dans "Bugs" de Friedkin.
Dernière édition par Tony le Mort le Dim 24 Fév 2013 - 14:43, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Game of Thrones ; Colombo et la mise en scène d'un certain rapport de classes
Dans Queer as Folks US ils ont dû apparemment terminer la série en introduisant un attentat de masse façon tuerie d'Oslo pour à la fois figurer le potentiel fasciste ("ni droite ni gauche, juste ce que nous pensons") de l’homophobie, enraciner les couples du récit et faire passer le mariage dans le droit. Mais dans la réalité 5 minutes de Frigide Barjot chez Ruquier donnent le même résultat.
Invité- Invité
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