The Avengers : Tout le cinéma américain, c'est éternellement naissance d'une nation.

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Message par Borges Ven 27 Avr 2012 - 15:09

erwan a écrit:***Spoilers***

la guerre d'indépendance des états-unis d'Amérique de Joss Whedon, infusée dans le cadre du blockbuster de cette semaine, l'adaptation du comic book marvel: the avengers.

Je me souviens de ce que disait Stéphane Pichelin des vengeurs, héros de mon enfance, ça m'avait fait un peu tiquer lol :
... des Vengeurs, par exemple, qui n'est qu'un club d'héroïsmes égocentrés.

Il les comparait à la seconde génération des x-men, et ce constat n’était pas inexact bien sûr. Mon approche serait plus fragmentaire, ensemble d'images retenues, imprimées, de Don Heck, un dessinateur de la solitude, ou de Buscema, Cap pleurant sur la photo déchirée de sa mère, ce genre de trucs, inimaginable, rare, mais plus secrètement, the avengers est un groupe qui interroge les origines d'une communauté, et la question qui est posée est celle ci: pourquoi se rassembler?

Le long métrage de Whedon, en sa partie centrale, qui rejoue un album d'Astérix, le devin, lol, utilise à plein ce régime des égos qui s'affrontent, peut être à la manière des 13 colonies américaines, avant la guerre d'indépendance. D'ailleurs Loki, le dieu nordique et "villain" d'opportunité de ce récit _ il représente l'aristocratie du vieux monde, argumente de la légitimité qu'il croit posséder à vouloir régenter, lui un dieu, les faibles humains, incapables de se gouverner eux mêmes, d'user avec sagacité de leur liberté _ dans la première partie, se sert de son pouvoir pour obliger l'un des futurs vengeurs, oeil de faucon, à l'aider dans sa tâche. Ce dernier peut donc être vu comme un "loyaliste", un "homme du roi", si on se réfère à l'Histoire (merci wikipedia), et si tout le film est une astucieuse allégorie de cette période, allégorie mêlée d'autres éléments qui font sens, aujourd'hui.

Il est vrai que Whedon sait construire une dramaturgie progressive, qui densifie ses prémisses au fur et à mesure du déroulé, se ménage quelques effets de décalage, humoristiques, une attention aux personnages de femmes fortes. En cela le dialogue entre la veuve noire et Loki est une démonstration sincère du goût pour la rhétorique, la dialectique du membre des vengeurs _ le langage est une affaire américaine disait Borges je crois ?_ un dévoilement des enjeux, dissimulés derrière la façade de suffisance, d'arrogance aristocratique, du Dieu du mensonge, de la ruse.

Pourtant, en y repensant, je trouve le film, si plaisant, trop travaillé à l'idée d'échafauder un éloge aveugle de qualités qui sous-tendent la fondation de l'Amérique, l'esprit d'indépendance, d'entreprise, d'autonomie; on ne pourrait qu'y souscrire si la prise de risque, l'audace, n'était liée à l'exercice de la puissance: que faire du personnage de Banner, qui une fois soumis à un stress important, libère le monstre atomique en lui, le super héros Hulk, la rage et la surpuissance incarnée? C'est un des fils scénaristiques: qui entre Loki et les vengeurs pourront manipuler cette pièce sur l'échiquier politique représenté?
Qu'est ce que ça signifie exactement?

Là intervient, comme dans Captain America, le film de l'année dernière, une histoire de bombardement atomique. Mais alors que dans le film dédié au super héros propagandiste né pendant la seconde guerre mondiale, ce dernier se sacrifiait afin de prévenir un bombardement de New York organisé par Hydra (cette organisation étant moins une vision déformée du nazisme que la part d'ombre de l'Amérique, seul pays à avoir utilisé des armes nucléaires contre des populations civiles _ j'sais pas si les essais nucléaires français dans le Pacifique peuvent avoir quelque visibilité dans ce compte macabre), on assiste à une toute autre perspective dans le film de Whedon, le missile lancé contre un New York envahi par des aliens, par un pouvoir gouvernemental ou onusien quasi occulte, afin de prévenir une invasion, est réorienté par l'homme de la technologie, Iron Man, vers le vaisseau des Aliens.

Ainsi le réalisateur par le biais de la fable, de la culture populaire, illustre la prédominance stratégique, militaire des Etats-Unis sur le monde, en revenant aux origines, à l'idée de liberté, d'indépendance chèrement acquise, et, en quelque sorte, l'avalise. Inutile de dire que je préfère la vision inquiète et critique d'un Joe Johnston.
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Message par Invité Sam 28 Avr 2012 - 18:55

Merci Borges, mais je ne crois pas que des histoires de types en collants multicolores passionnent les foules Smile

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Message par Borges Lun 30 Avr 2012 - 18:02

erwan a écrit: je ne crois pas que des histoires de types en collants multicolores passionnent les foules Smile

mais pas du tout erwan, ça remplit les salles

Wink

Le 11-Septembre lui-même n’est plus qu’un gimmick – en guise d’excuse, une jeune femme remercie finalement, face aux caméras de la télé, Captain America qui l’a sauvée : dans son dos se tiennent deux pompiers, qui bavardent

Camille Brunel, mon pauvre gars, espèce d'idiot, quand donc arriveras-tu à voir ce que tu as devant les yeux; les deux tours, les pompiers, le 11 septembre, c'est juste un truc, comment il appelait encore ça hitch? Quand la fille dit à la télé : "Captain America saved my life", c'est une blague, et sa manière à elle de nous dire qu'elle aime le disco, c'est une allusion à Indeep :

tout le film ne parle que de la fête, de la danse, de la joie de sauter, bouger... "Avengers" c'est une comédie musicale, avec tous les types de musique que l'on veut, aime, du classique, du rock... pour voir que la seule guerre qui soit menée dans ce film concerne les goûts esthétiques, surtout musicaux, suffit de voir le t-shirt de tony stark, avec son black sabbath; ceux qui connaissent leur métal se demandent pas pourquoi...:

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Message par Borges Lun 30 Avr 2012 - 18:17

y aura des gens qui vont se poser des questions, ne voir aucun rapport entre le capitaine Amérique et le disco, entre le capitaine Amérique et le dj de la chanson qui a sauvé cette fille... c'est à se demander s'ils ont jamais fait attention au mot "disco", à la forme d'un disque, à la forme du bouclier du capitaine Amérique :


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ne me dites pas que ça ne ressemble pas à une piste de danse
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Message par Borges Mar 1 Mai 2012 - 18:06

The Avengers : Tout le cinéma américain, c'est éternellement naissance d'une nation. 40savengers

http://www.empireonline.com/features/1940s-avengers
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Message par Eyquem Mer 9 Mai 2012 - 22:01

The Avengers has crushed the all-time domestic weekend record by more than anyone imagined. Taking in an estimated $200.3 million from 4,349 locations, the Marvel superheroes flew past the $169.1 million of previous record-holder Harry Potter and the Deathly Hallows Part 2.

The number to beat there is $169.1 million – completely do-able for these critically-lauded superheroes considering they have 77% of America’s screens all to themselves.
3/4 des salles pour un seul film ?
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EDIT : ça paraissait quand même trop : en fait, il faut comprendre qu'il est présent dans 3/4 des cinémas.
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Message par Borges Ven 11 Mai 2012 - 11:35

tout le monde sait que la véritable cible du film, c'est l'Iran; un truc qui fait plus que froid dans le dos
U.S. Military Taught Officers: Use ‘Hiroshima’ Tactics for ‘Total War’ on Islam
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Message par Borges Ven 11 Mai 2012 - 11:45

Eyquem a écrit:
The Avengers has crushed the all-time domestic weekend record by more than anyone imagined. Taking in an estimated $200.3 million from 4,349 locations, the Marvel superheroes flew past the $169.1 million of previous record-holder Harry Potter and the Deathly Hallows Part 2.

The number to beat there is $169.1 million – completely do-able for these critically-lauded superheroes considering they have 77% of America’s screens all to themselves.
3/4 des salles pour un seul film ?
Shocked


EDIT : ça paraissait quand même trop : en fait, il faut comprendre qu'il est présent dans 3/4 des cinémas.

y a un texte superbe de benjamin, "le caractère destructeur", qui place les films us de ce type dans une étrange perspective;

comme d'ordinaire les usa s'autodétruisent dans l'imaginaire et détruisent les autres dans le réel;

le film rapporte pas mal, mais c'est rien comparé aux coûts de la destruction subie par la ville dans le film, qu'un gars du "hollywood reporter" (se basant sans doute sur l'idée de kant, "Cent thalers réels ne contiennent rien de plus que cent thalers possibles") a estimé à 160 milliards de dollars





'Avengers' Damage to Manhattan Would Cost $160 Billion, Disaster Expert Estimates (Exclusive)
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Message par Eyquem Ven 11 Mai 2012 - 13:05

Sur Enculture, GM en parle :

(12:08:03) Zahad_le_rouge: sinon, vu Avengers, vraiment détesté
(12:08:09) Zahad_le_rouge: (oh j'ai rien de plus à en dire)
(12:08:22) Zahad_le_rouge: politiqueme​nt, Avengers est absolument infâme
(12:08:59) Zahad_le_rouge: il y a toute une discussion sur la moralité de fabriquer des armes toujours plus puissantes
(12:09:21) Zahad_le_rouge: et le film finit par trancher : les ennemis étant toujours plus dangereux, on est contraint de fabriquer et d'utiliser ces armes
(12:09:24) Zahad_le_rouge: on n'a pas le choix


(12:12:04) Zahad_le_rouge: et il y a cette séquence invraimsemb​lable où un grand méchant oblige la foule à s'agenouill​er
(12:12:29) Zahad_le_rouge: avec un discours orwellien du type "je vous libère en vous ôtant la liberté, vous n'êtes jamais aussi libre qu'en étant soumis"
(12:12:44) Zahad_le_rouge: seul un vieux juif ose se lever et braver la mort
(12:13:01) Zahad_le_rouge: il se lève et dit qu'il ne cèdera pas devant cette autorité qui veut qu'on s'incline
(12:13:20) Zahad_le_rouge: le grand méchant furibard veut le tuer et lui balance un rayon de la mort
(12:13:38) Zahad_le_rouge: et là, soudain, in extremis, le drapeau américain surgit et interrompt le rayon
(12:13:42) Zahad_le_rouge: le drapeau américain?
(12:13:44) Zahad_le_rouge: oui
(12:13:51) Zahad_le_rouge: le bouclier de Captain America
(12:14:19) Zahad_le_rouge: et Captain America de gueuler qu'il a déjà entendu un discours pareil à Berlin et qu'il n'était pas tout à fait d'accord
(12:14:36) Zahad_le_rouge: puis mandales, baston, méga-baston​, tueries, massacre et finalement bombe atomique
(12:14:51) Zahad_le_rouge: le monde libre a gagné
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Message par Borges Ven 11 Mai 2012 - 16:21

Eyquem a écrit:Sur Enculture, GM en parle :

(12:08:03) Zahad_le_rouge: sinon, vu Avengers, vraiment détesté
(12:08:09) Zahad_le_rouge: (oh j'ai rien de plus à en dire)
(12:08:22) Zahad_le_rouge: politiqueme​nt, Avengers est absolument infâme
(12:08:59) Zahad_le_rouge: il y a toute une discussion sur la moralité de fabriquer des armes toujours plus puissantes
(12:09:21) Zahad_le_rouge: et le film finit par trancher : les ennemis étant toujours plus dangereux, on est contraint de fabriquer et d'utiliser ces armes
(12:09:24) Zahad_le_rouge: on n'a pas le choix


(12:12:04) Zahad_le_rouge: et il y a cette séquence invraimsemb​lable où un grand méchant oblige la foule à s'agenouill​er
(12:12:29) Zahad_le_rouge: avec un discours orwellien du type "je vous libère en vous ôtant la liberté, vous n'êtes jamais aussi libre qu'en étant soumis"
(12:12:44) Zahad_le_rouge: seul un vieux juif ose se lever et braver la mort
(12:13:01) Zahad_le_rouge: il se lève et dit qu'il ne cèdera pas devant cette autorité qui veut qu'on s'incline
(12:13:20) Zahad_le_rouge: le grand méchant furibard veut le tuer et lui balance un rayon de la mort
(12:13:38) Zahad_le_rouge: et là, soudain, in extremis, le drapeau américain surgit et interrompt le rayon
(12:13:42) Zahad_le_rouge: le drapeau américain?
(12:13:44) Zahad_le_rouge: oui
(12:13:51) Zahad_le_rouge: le bouclier de Captain America
(12:14:19) Zahad_le_rouge: et Captain America de gueuler qu'il a déjà entendu un discours pareil à Berlin et qu'il n'était pas tout à fait d'accord
(12:14:36) Zahad_le_rouge: puis mandales, baston, méga-baston​, tueries, massacre et finalement bombe atomique
(12:14:51) Zahad_le_rouge: le monde libre a gagné



trop vague, général, et surtout faut jamais se croire plus malin qu'un blockbuster hollywoodien; mais c'est mieux qu'un autre enculturé :

(14:11:41) Bite_Astrale: Nan mais c'est surtout que le discours "les blockbusters américains sont empreints de manière inconsciente de leur vue impérialiste sur le monde", on en est revenu.

et dans quel état, mon pauvre, t'en es revenu;

pour montrer à ce simple en esprit que les mecs qui font les blockbuster sont plus intelligents qu'il ne le sera jamais et qu'il y a rien d'inconscient chez eux, rappelons que tout tourne dans le film autour de la question d'une terrifiante énergie; il y en a deux, en fait : une, imaginaire et mythologique, et puis l'autre, la réelle, l'énergie nucléaire (la seule menace véritable comme le montre la fin du film)

cette énergie, les méchants veulent s'en servir pour détruire; les gentils pour fournir de l'électricité à la totalité de la planète.

Si le gars ne reconnaît pas là les termes du débat autour de l'Iran, faut lui expliquer en image, très simplement.

Dans le film même les plus idiots ont remarqué le lien fait entre Hitler et Loki, lors de la séquence située en Allemagne. Rien de plus évident : le dieu du mal et Hitler appartiennent à la même classe.

Cette scène ne pouvait se dérouler qu'en Allemagne.

Loki, sans qu'on sache très bien ce qu'il fout, se pointe à une espèce de super soirée, très people, très high society. Deux spectacles sont confondus, mélangés lors de cette séquence; le plus évident, c'est une représentation de Wagner, dont on ne dira rien, sinon qu'il a été très intéressé par la mythologie nordique, celle même dont sort Loki et une partie de l'imagerie nazie, avec ses supers héros. On essaye d'arrêter le dieu du Mal et des mensonges, il se fâche, massacre quelques types, en jette un sur le dos d'un taureau et le poignarde, dans un geste qui semble rituel; on a le sentiment d'un sacrifice, après ça il s'empare d'une pierre bleu douée de grand pouvoir; il se transforme, des cornes lui poussent. Obligé on est au pays de faust, dans un pays qui a vendu son âme au diable. Les gens s'enfuient, il les suit, et leur demande de s'agenouiller; tous le font, lâchement, sauf un type, assez âgé, qui semble juif; il refuse d'obéir, tient tête au Mal; il dit qu'il a déjà vu ça, des méchants qui veulent réduire les autres en esclavage; on devine quand. Ce type c'est un super héros, en mieux, parce qu'il s'oppose à une puissance contre laquelle il ne peut absolument rien. Bref, il accepte de mourir, de se sacrifier : la liberté ou la mort.

L'Amérique, à qui il aura donné une leçon éthique-guerrière-chrétienne celle du sacrifice, du bon sacrifice, le sauve au moment où Loki va le réduire en cendre.



Donc Hitler, Wagner, et tout ces clichés...

tout cela est logique, hollywoodien, l'intéressant est de voir comment à cette soirée wagnérienne s'ajoute un autre événement artistique...une exposition consacrée à l'art mésopotamien (actuel irak pour ceux qui voient pas où je veux en venir). Le taureau du sacrifice de Loki vient directement d'Irak, enfin de l'Orient ancien. L'expo en question s'appelle "Conquête (Eroberung) sacrifice (Opferung) : l'art de la Mésopotamie Ancienne ". Deux mots dont on ne peut pas ignorer les consonances nazies. On a là une superbe association entre le nazisme et l' Orient, entre deux mythologies: celle de l'Orient ancien, et la nordique.

Quand on sait ce que représente dans l'histoire juive, l'imaginaire juif, et l'idéologie politique israélienne actuelle, Babylone, ses dieux, ses taureaux, ses sacrifices, ses massacres (y a des millions de rapprochements Hitler-Nabuchodonosor), on peut penser que se glisse ici sans en avoir l'air une généalogie du nazisme, du mal.

"
Depuis le pharaon d’Egypte et Nabuchodonosor de Babylone jusqu'à Hitler, tous les ennemis d’Israël virent dans ses enfants leur cible première à châtier, à éliminer"

(Elie Wiesel après les assassinats de toulouse)


La conquête et le sacrifice, ce n'est pas seulement l'art mésopotamien, c'est aussi leur manière d'agir, de faire; leur politique, en un mot;

Au mauvais sacrifice, nos héros opposeront le bon, celui de iron man, à qui le capitaine Amérique a appris que pour devenir un héros il fallait savoir se sacrifier.



The Avengers : Tout le cinéma américain, c'est éternellement naissance d'une nation. 2784906The Avengers : Tout le cinéma américain, c'est éternellement naissance d'une nation. 2786606


http://www.comicbookmovie.com/fansites/MarvelFreshman/news/?a=44960



Dans avengers, comme dans l'exorciste, le mal, le démon vient d'orient, d'irak;

bien entendu on trouvait aussi ce genre de taureau en perse (iran)










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Message par Borges Ven 11 Mai 2012 - 18:32



New Armed Stealth Drone Heads to Afghanistan (And Maybe Iran, Too)
le réel d'un film ne se trouve pas nécessairement dans la fiction qu'il fabrique; et le réel a besoin de la fiction pour donner le change... hollywood et le pentagone se sont toujours bien entendu : la fiction de la guerre.
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Message par Invité Sam 12 Mai 2012 - 22:45

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Message par Borges Dim 13 Mai 2012 - 7:25

breaker a écrit:



Avengers, est-ce que ce n'est pas ce que Badiou nomme "Le cinéma révisionniste"?
Pour cristalliser, contre ces films archi-réactionnaires, une opinion publique et une critique de masse, on ne peut s'en tenir à y voir, comme nous l'avons fait un temps, le faux marxisme à l'oeuvre. L'idée, par exemple, que les classes y seraient exhibées dans leur être, et non dans leur combat.
Ce sur quoi il faut prendre position, ce n'est pas seulement le point de vue faux-marxiste sur l'Histoire ; c'est le point de vue nouveau bourgeois sur la politique. Car ce que ces films entendent propager, c'est que le peuple, fut-il combattant, est peut-être bien une substance historique (qui pourrait le nier?), mais jamais un acteur politique direct. Qu'il peut bien lutter (qui l'ignore?) mais jamais changer, lui, la réalité étatique et sociale. Qu'il figure sur la scène de l'histoire, mais n'est, en politique, qu'un enjeu pour des forces extérieures.

hello breaker; ce que badiou appelle "cinéma révisionniste" est très précis; je vois pas très bien le rapport.

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Message par Invité Dim 13 Mai 2012 - 9:52

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Message par Borges Dim 13 Mai 2012 - 18:46

Oui, chacun fait les collages qu'il peut. S'il y trouve de quoi augmenter sa puissance vivre et de penser, tant mieux. C'est pas son problème si les autres ont d'autres problèmes. Au fond le plus difficile c'est de rencontrer quelqu'un qui a le même problème que vous. Les collages deviennent alors aussi des agencements de degré de puissance. C'est très rare. Le plus souvent, les gens parlent de choses qui les intéressent, sans intéresser les autres, sans que les autres puissent voir ce qu'il y a d'intéressant dans ce qu'ils font, fabriquent, voient, cherchent, pensent. Les vies ne se rencontrent pas, les idées non plus. Y pas de communauté de la recherche.

On peut dire que c'est l'une des question de "Avengers", dont curieusement une partie du titre a disparu, le "assemble" de "Avengers Assemble" ; la question de l'assemblée (abordée par Erwan plus haut) est complètement oubliée ; comme si le titre "Avengers" suffisait lui tout seul à fonder la communauté, le groupe.

Le film n'est qu'un remake de "La Communauté de l'anneau" ; c'est le même scénario ; ce qui y manque, ici, c'est sans doute la passion des gens ordinaires, celles des Hobbits dans le film.

Les gens ordinaires n'existent pas, ou alors uniquement comme les victimes collatérales ; or ce sont les seuls qui peuvent faire une communauté politique, si on doit en croire Aristote, et d'autres ; la communauté est toujours une communauté d'égaux : les inégaux doivent être mis à la porte de la cité, disait Aristote, que cela soit des supers héros ou des sous-hommes.

Le film procède tout à fait autrement : il exclue l'humanité de l'assemblée, de la communauté, au nom de la puissance, du pouvoir, du super pouvoir.

Ce qui fonde la communauté des "Avengers", c'est le pouvoir ; c'est lui qui fonde la hiérarchie.

Pendant la bataille, Captain America passe son temps à donner des ordres, à commander ; un pompier, je crois, ou un flic, à qui il ordonne d'organiser ses hommes, lui demande "Mais de quel droit tu me donnes des ordres" ; quelques monstres arrivent, Captain America leur met une raclée, et le mec comprend quel est le fondement de l'autorité.

Le seul à qui il ne puisse pas donner d'ordre, c'est Hulk, ou plutôt le seul ordre qu'on puisse lui donner, c'est celui de la destruction; on se souvient de la scène : Capitaine Amérique distribue les tâches aux Avengers, arrive le tour de Hulk, il hésite, et finalement dit : "And Hulk, Smash". Il ne s'agit évidemment pas d'un ordre ; on ne donne pas d'ordre à un type qui est essentiellement colère, puissance de destruction ; comme dit Adorno : "Celui qui se met en colère apparaît toujours comme le chef de bande de lui-même, qui donne à son inconscient l'ordre de "taper dans le tas" (smash comme dit Captain Amerika) et dans les yeux duquel brille la satisfaction de parler au nom de tous ceux qu'il est lui-même. Plus un individu a pris à son compte son agression, mieux il représente le principe répressif de la société."


C'est ça Hulk, la liberté donnée à la puissance destructrice de l'inconscient, des Avengers, et plus encore des USA, qui en détruisant fondent leur autorité, leur universalité sur un mensonge, le refoulement des origines violentes du droit, de la justice ; qu'ils combattent le dieu du mensonge n'en est que plus révélateur ; Loki ment nous le savons, les vrais maîtres du mensonge ce sont les Avengers, dont le mensonge échappe à tout le monde.


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Message par Borges Ven 18 Mai 2012 - 10:50

On n'arrête pas de s'épater devant le super succès de "Avengers"; un milliard en 19 jours; c'est quelque chose; rien de plus logique : pour un film qui oeuvre dans la mise en scène du gigantisme, il fallait bien des chiffres aussi gigantesques. Je repense au succès des "Intouchables", cela pourrait être un nom d'équipe de super héros, on avait d'ailleurs un peu parlé de la transformation d'un sens du mot en l'autre, dans le mouvement du film, et dans la réception critique : les parias unis deviennent invincibles. La morale cinématographique américaine est très différente, ou plutôt elle est variable. Avec la mode des supers héros, des super pouvoirs, on est loin de la configuration esthétique et politique des années 1970, on est loin de "Coming home"(Hal Ashby), par exemple, avec son pauvre gars condamné à la chaise roulante, mais qui garde la forme, grâce à un super moral. Le super moral ne suffit plus. Le nouveau paradigme, pour parler comme ceux qui savent pas ce qu'ils racontent, du gars sur sa chaise roulante c'est le mec d'"Avatar", comme j'avais dit, ailleurs, autrement, ou le professeur Xavier. Quand un mec est condamné à une chaise roulante, c'est pour se découvrir de super pouvoirs.

On avait parlé à propos de "Intouchables" de refaire du lien social, de recomposer une société divisée, le haut et le bas, les riches et les pauvres, les couleurs, les jeunes et les vieux, la grande et la petite culture, le corps et l'esprit...Dans "Avengers", c'est un problème similaire, mais traité à l'américaine. Vous avez les handicaps et la communauté à faire : le coeur de Iron Man, Bruce Banner et sa haine de la bête, capitaine Amérique, en hibernatus, la veuve noire, et son horrible passé... mais ces handicaps ne sont jamais la marque d'une finitude qui nécessiterait un supplément humain; pas besoin d'un Driss pour relever la finitude. La finitude est presque une source des super pouvoirs.

On se souvient du rôle que faisait jouer Deleuze à deux films de Hitchcock, "Vertigo", "Fenêtre sur cour", dans la crise du la crise de l'image-action (l'image-action étant l'image du cinéma us, du rêve us). Ne pouvant plus agir, les "héros" sont obligés de contempler (rupture des liens sensori-moteurs); l'optique-sonore pur s'ouvre; à propos de l'errance du taxi driver, il avait mis en évidence quelque chose d'assez intéressant : "Il voit la ville perpétuellement à hauteur d’homme.
C’est plus cette fois-ci les grattes-ciel et les contre-plongées, c’est la ville horizontale, c’est la ville couchée, c’est pas la ville debout."

La ville dans "avengers" n'est jamais à hauteur d'homme, il y a une folie de la hauteur, de la verticalité, du vol; les hommes ne sont rien, des fourmis; ils existent pas; cette non-existence n'a rien à voir avec le sublime; il ne s'agit pas de réduire l'homme, empirique, animal, pour l'élever moralement; aucun mouvement métaphysique, ici; au contraire; il faut réduire l'homme à rien, lui interdire de se tenir debout, pour mieux lui signifier la nécessité de le protéger. Loki et les Avengers poursuivent la même fin.




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Message par Borges Ven 25 Mai 2012 - 7:18

tout le monde veut avoir ses avengers, terrible :

The Avengers : Tout le cinéma américain, c'est éternellement naissance d'une nation. CAPTAIN-INDONESIA-low
CAPTAIN-INDONESIA

et trois avengers chinois :

The Avengers : Tout le cinéma américain, c'est éternellement naissance d'une nation. 4273148_700b

cool le gosse en capitaine Amérique


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Message par Invité Ven 25 Mai 2012 - 11:26

cool le gosse en capitaine Amérique
sauf pour les motifs, on dirait plutôt Red Richard, l'homme élastique !!


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Message par careful Sam 8 Mar 2014 - 20:19



Vu hier.

Quelle ruine.
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Message par balthazar claes Lun 24 Mar 2014 - 9:38

http://www.slate.fr/tribune/84585/longue-traine-blockbusters a écrit: Anita Elberse dans son ouvrage Blockbusters[2]. Professeure d’économie à Harvard, elle a scruté pendant dix années le marché de l’entertainment et du sport, et sa conclusion est catégorique: plus que jamais à l’ère d’Internet, c’est la «tête» –et non la «traîne»– qui garde le pouvoir, à savoir les grosses productions –et non les niches. Elle montre que plus que jamais ce qu’elle nomme la stratégie du blockbuster est la loi qui règle le marché culturel. Et de façon impitoyable. C’est ce qu’elle nomme la «winner-take-all-dynamic», à savoir un marché où seul le gagnant rafle la mise.

On a coutume de dater la naissance du blockbuster avec le lancement des Dents de la Mer (Jaws) de Steven Spielberg en 1975. Mais à cette époque, ce fut une stratégie par défaut. Comme le raconte Peter Biskind dans Le Nouvel Hollywood, le tournage des Dents de la Mer a été une catastrophe: le requin mécanique confectionné à grands frais pour le film (qui a été prénommé «Bruce» en hommage à l’avocat de Spielberg) tombe toujours en panne; la météo exécrable oblige à déborder sur la période estivale grevant très fortement le budget qui fatalement explose. Au moment du derushage, pour tout arranger, on s’aperçoit que tous les plans avec «Bruce» sont inexploitables.

Bref, les producteurs s’arrachent les cheveux: cela n’a rien à voir avec le film qui était censé faire peur. Spielberg tente tout ce qu’il peut pour sauver le film au montage, mais le doute s’est emparé des patrons d’Universal qui, paniqués, mettent en place une cellule de crise.

Comment sortir de ce traquenard? Le public attendait cet opus du jeune prodige de Hollywood tiré qui plus est d’un best-seller dont les droits avaient été acquis à prix d’or... Après de nombreuses réunions, les exécutives du studio conviennent d’un stratagème destiné à limiter la casse:

   1. monter une bande-annonce qui suggère le plus possible et qui en montre le moins possible
   2. se payer pour plus de 700.000 dollars en spots de pub (une somme colossale et inhabituelle à l’époque, mais on n’était plus à cela près!) sur les grands networks et les radios
   3. sortir d’emblée le film sur une combinaison de plus de mille salles (alors que l’habitude était à la montée en puissance du nombre de salles).

Une traduction du «take the money and run»: faire venir dans les salles dans le plus court laps de temps possible le maximum de spectateurs avant que le bouche-à-oreille qu’ils pressentaient déplorable ne fasse son effet.

Comme on le sait, le film fut un succès au box-office –129 millions de dollars sur le sol américain, un record– et la déferlante sur le monde fut de taille. Ce faisant et à leur insu, comme le couteau sous la gorge, les producteurs avaient inventé l’équation gagnante du lancement du blockbuster: une immense combinaison de salles + un matraquage publicitaire. Et de fait, le blockbuster appartient –comme le savon flottant Ivory , les Corn Flakes de Kellogg’s ou la tarte Tatin[3]– aux inventions qui doivent leur existence au hasard.

Mais Hollywood saura transformer ce hasard en nécessité. Et de fait, la stratégie du blockbuster est appliquée aujourd’hui par l’ensemble des majors. Avec l’inflation des budgets, on parle même maintenant de tentpoles –des blockbusters au carré. Des films qui engagent par l’ampleur de leur budget l’ensemble des bénéfices –ou des pertes– du studio sur toute une année. Avec des prises de risques financiers de plus en plus importants.
Le blockbuster, le risque anti-risques

Or, ce que montre avec beaucoup d’intelligence le livre d’Anita Elberse –et il s’agit d’un point décisif de sa démonstration– c’est que si les majors prennent autant de risques financiers avec les blockbusters, c’est que précisément, c’est aussi la meilleure façon de s’assurer contre les risques sur un marché qui est par définition incertain.

Ceci peut paraître évidemment bien paradoxal et terriblement contre-intuitif. En effet, dans le marché du cinéma, le produit est proposé au même prix au consommateur –à savoir, le prix de la place au cinéma– indépendamment du coût de revient du film (production, distribution et promotion). Il paraîtrait donc logique qu’un film qui a coûté 15 millions de dollars rapporte plus qu’un film à 150 millions de dollars. Et, de fait, un studio pourrait alors se permettre pour le même investissement de produit 10 fois plus de films avec 10 fois plus de chance de faire un succès... C’est d’une logique imparable et pourtant, la réalité apporte un démenti puissant.

Alors par quel mystère la stratégie du blockbuster, qui consiste, comme le souligne Anita Elberse, «à faire d’énormes investissements de façon disproportionnée sur un petit nombre de films» se révèle-t-elle payante? L’auteur étaie sa démonstration en confrontant deux stratégies.

D’un côté, Alan Horn devenu président de la Warner Bros en 1999 est un adepte de la stratégie du blockbuster. Sa politique à la tête de la major a été de clairement investir massivement et de façon que l’on pourra juger disproportionnée sur quelques «événements» par an. Ainsi, Horn a engagé son studio sur les paris de Harry Potter (la série entière), The Dark Knight, Very Bad Trip (et ses deux suites), Ocean Eleven (et ses deux suites), Sherlock Holmes...

Des paris qui se sont avérés particulièrement payants puisque la Warner sous la houlette de Horn est devenu le premier studio de cinéma à avoir dépassé le milliard de dollars au box-office américain (sans compter les recettes sur le reste du monde) pendant onze années consécutives. Comme le souligne Anita Elberse, «Alan Horn est la première personne dans l’industrie du film à avoir prouvé que cette allocation de ressources disproportionnée fonctionnait». Si bien du reste que Horn, pour qui l’âge de la retraite avait pourtant sonné, a été appelé à la tête de Disney pour faire de nouvelles étincelles.

De l’autre côté, l’auteur présente une stratégie inverse, celle qui consiste à «assurer ses marges», portée par Jeff Zucker et Ben Silverman à la tête du network NBC Universal. Les deux hommes en arrivant aux manettes de la chaîne de télévision décidèrent –à l’inverse de la stratégie de Horn à la Warner Bros– de maximiser leurs profits par une stratégie de réduction des coûts et des risques:

   «En pariant moins sur les fictions de prestige pour s’assurer l’acquisition de formats audiovisuels à des prix raisonnables; en se détournant des acteurs ou des producteurs de premier plan (les fameux A-list) qui coûtent parfois des centaines de milliers de dollars par épisode; en refusant d’investir dans des pilotes dont le coût dépasse souvent le prix de deux ou trois épisodes d’une série en cours sans pour autant assurer une audience suffisante pour déboucher sur la mise en production d’une série.»

Les résultats de cette stratégie se sont fait vite sentir. Zucker fut remercié à la suite de l’échec patent de cette politique des marges. Anita Elberse tire le bilan:

   «Durant le règne de Zucker, NBC a chuté de son rang de premier network à la quatrième place derrière ABC, CBS et Fox. Un revers impensable pour une chaîne qui avait construit sa grille sur des rendez-vous incontournables.»

Un concurrent de Zucker parle «d’un cas d’école» celui «du patron de chaîne le plus destructeur qui ait jamais existé». Par cette gestion qui visait à assurer les marges de la chaîne, NBC s’est mise elle-même à la marge. Elément aggravant: tous les professionnels de la profession face à ce manque d’ambition –et de financement– avait fini par se détourner du network, ne se résignant à présenter un projet que dans le cas où il était refusé par les concurrents. Le cercle vicieux était en route.

Ces deux exemples comme deux paraboles montrent que la logique de l’entertainment travaille à front renversé. Ne pas prendre de risques constitue la plus grande prise de risque. Anita Elberse étend sa démonstration à d’autres domaines de la culture: l’édition, la musique, les comédies musicales... Et montre la validité de sa théorie en prenant les exemples de Lady Gaga, Marvel, Maroon 5 etc. Mais aussi le sport, et elle donne ainsi un éclairage aux stratégies de blockbuster menées par les clubs de football tels que le Real de Madrid ou le PSG –qu’elle assimile à des créateurs de contenus– via l’achat de stars qui, si elles ne garantissent pas nécessairement les résultats sportifs, permettent de créer une dynamique d’entraînement et de résultats financiers. Et au-delà, Anita Elberse observe que cette stratégie du blockbuster n’est pas le seul apanage des industries culturelles ou de spectacle. Elle souligne que Apple, par sa manière de concentrer ses efforts sur un nombre limité de produit développe, à sa façon, une stratégie du blockbuster: en, ce sens, les iPad, iPhone, iPod en version quasi-unique chaque année, fonctionnent comme des tentpoles.

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Message par adeline Lun 24 Mar 2014 - 19:03

Je ne connaissais pas cette histoire des Dents de la mer comme premier blockbuster, c'est assez incroyable !

L'article décrit bien un fonctionnement, mais il n'est pas fort critique, ceci dit…

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Message par Invité Ven 1 Mai 2015 - 17:19

salut,

quelques notes désorganisées et sans grand intérêt ^^

j' ai eu la curiosité de voir le dernier blockbuster consacré aux avengers. C'est une manière comme une autre de sonder le ventre du cinéma hollywoodien actuel; essayer de relier les intrigues diverses qui nous parviennent de l'usine à rêve comme les fils invisibles d'une toile d'araignée.
Je crois avoir remarqué un motif dernièrement à travers Daredevil, la série de netflix, Hacker de M Mann ou le labyrinthe, film sérial pour les ados. Un motif qui enveloppe les histoires et en détermine les développements à travers les rapports des personnages au monde ou à la communauté, à la nécessité.
Mais pour revenir à Avengers ;
L'essentiel des destructions urbaines se déplace du territoire américain à d'autres parties du monde, ce n'est pas très joyeux, et semble porter un commentaire sur l'histoire passée et présente, ce que l'Amérique en fait;
il y a des pays fictifs : la Sokovie en Europe de l'est qui mixe des éléments de la Bavière et d'anciens pays du bloc soviétique_ le Wakanda en Afrique australe (un bateau rouillé en rade porte le nom de Churchill). Pays réel, la Corée du Sud qui témoigne d'un double intérêt, historique et stratégique.

Le baron Strucker, le premier ennemi notable, bien que falot, que l'on rencontre dans le film, est un personnage de Nazi dans l'univers Marvel ; sa forteresse se trouve en Bavière usuellement.
Il y conduit des expériences afin de créer des surhommes si j'ai bien compris ;
ce n'est pas très éloigné d'un thème littéraire, celui du Frankenstein de Shelley. Victor Frankenstein se réfugia à Ingolstad, en Bavière lui aussi, pour poursuivre ses travaux autour de la pierre philosophale et la création d'un être nouveau.

On parle souvent des discussions entre Byron et Mary shelley qui rêvait de l'homme artificiel.
Des discussions peut être semblables ont lieu entre Stark et Banner, deux membres des vengeurs, qui consacrent l'idée de donner vie à une intelligence artificielle qui serait comme une promesse d'un avenir radieux où la paix serait maîtresse des hommes ; faut il entendre un parallèle avec la fin de l'Histoire ?
Stark tient cette idée de l'étude d'une pierre appelée gemme de l'âme. La relation à la pierre philosophale est évidente.
Leur première tentative est un échec qui donne naissance à Ultron, conscience du ressentiment qui habite plusieurs corps à la fois.

Ce qui n'empêche pas Stark de désirer donner forme une seconde fois à son rêve malgré un premier échec; rêve de l'homme nouveau : mais cela nécessite un rituel complexe qui met en mouvement toutes les intrigues particulières organisées par le scénario, pour chacun des personnages élus, ces demis dieux.

Lors d'une soirée de célébration à la tour Stark, l'idée d'excellence des qualités humaines revient à de nombreuses reprises.
Thor en est au centre  :
il converse avec Stark des mérites comparés de leurs concubines respectives, l'une à la tête d'une entreprise (d'armement ?), l'autre ayant reçu un nobel quelconque (très fort sentiment, paradoxalement, d'assignation des femmes à ce qui est hors du récit, mais présentes dans le tableau de la représentation sociétale … sentiment d'une hypocrisie. La veuve noire, qui ne peut avoir d'enfants, semble être du côté de la monstruosité à travers sa relation avec Hulk/Banner, du côté de l'expérience « ratée » ; le film semble définir positivement la femme telle qu'elle doit être … le devenir est essentiellement une question masculine.)
Ensuite, la scène où chaque Avenger mâle essaye de soulever le marteau de Thor (la veuve noire se soustrait d'elle même au jeu,), emblème de sa vertu divine et morale ; seul Captain America, l’icône du soldat américain, parvient à soulever l'objet de quelques millimètres.
D'ailleurs lors des nombreux affrontements qui jalonnent le film, ces deux avengers travaillent souvent de concert, ont un lien privilégié (deux grands mâles blancs … lol).

La naissance d'un nouvel être (américain sous dit en passant) serait comme le passage désiré de l'homme parfait (Steve Rogers) au dieu (Thor, fils d'Odin etc … ), élément intervallaire d'une transaction entre technologie et symbolisme sacré ou religieux ?

Et l'homme normal dans tout cela ? C'est à travers Oeil de faucon que les scénaristes lui donne une place.
Dans cette optique, il font appel à un vieux western de l'après guerre, l'homme des vallées perdues avec Alan Ladd. Je sais pas si vous connaissez ? C'est l'histoire classique de la lutte entre vieux et nouveau monde.
Oeil de Faucon représente le fermier idéal qui fait fructifier la terre et porte les germes de l'avenir à travers l'image institutionnelle du couple et des enfants. Shane, le héros du passé, l'as du pistolet, réhabilite l'image du père (non guerrier) auprès de l'enfant, avant de quitter la scène, c'est un peu ainsi que Pietro alias Vif Argent participe, par sa mort, dans Avengers (sauf que là tout le monde se donne à la guerre).

Pour en revenir à ce que je disais au début, de nombreux films récents tiennent un discours similaire et général : une intrigue constante se constitue qui pourrait se résumer ainsi :
Le héros américain blanc, conscient des erreurs du passé, coupable de ces erreurs, dans un monde en évolution, prend exemple du dynamisme de certains pays asiatiques, intègre des formes nouvelles qui en proviennent, afin de sortir d'une situation, échapper à un lieu qui, en métaphore, symbolise le monde actuel ou proche, dans le temps des prévisions (souvent un monde des flux, de l'économie etc).
Ainsi le corps de la Vision, le nouvel être synthétique, est il créé à Séoul.
Lors de la seconde épiphanie, Stark arbore un tee shirt où l'on voit Bruce Lee en dj devant des platines.
Stark, le grand ordonnateur du récit, le Prométhée, est bien entendu coupable à de nombreux motifs. Pietro et Wanda, deux orphelins des guerres de l'Europe de l'est ont vu leur monde détruit par des armes crées par Stark. Pourtant à la fin, ils prennent son parti avec une grande joie … Stark crée également Ultron comme Frankenstein son monstre mais il n'est guère inquiété par le repentir.
Dans Hacker, le héros est à l'origine du virus utilisé par les terroristes.
Dans le labyrinthe, le héros a participé à une expérience sur des cobayes humains avant de lui même être poussé dans l’arène. Il est pourtant choisi comme leader du groupe de cobayes.

C'est quand même triste de payer son ticket pour se voir toujours conter la même histoire ^^
une histoire, aussi, de déterminismes selon l'origine, la couleur de la peau, le sexe ... etc ... les comic books de mon adolescence étaient moins con.

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Message par Borges Lun 4 Mai 2015 - 8:41



Hi Erwan;

C'est vraiment une nullité, ce truc, si on excepte deux ou trois répliques assez drôles. Scénario sans consistance, récit sans direction, mise en scène flottante, qui n'arrive à se décider ni pour le ton, ni pour "le message", ni pour le jeu.  Y a une chose que je déteste, c'est l'ironie, la parodie dans les films de genre. De quoi ça cause? On ne sait pas. Le mec n'arrive pas à assembler l'équipe, pas plus que son film; on me dira que c'est le sujet du film : la dispersion du monde, du bien, du mal; l'absence de vérité des individus super héroïques et de la communauté, déchirés par le doute, le sens de leur existence, de leur action... Qui veut faire le Bien fait le Mal, la volonté de paix qui provoque la guerre... les "grandes" thématiques vides que met en scène Hollywood depuis un bout de temps, et qui lassent même qui voudrait les déconstruire. Tout ça est traité avec une telle nonchalance, un tel manque de conviction, de talent, et sans doute aussi de courage...

Ne parlons pas d'idéologie; toujours aussi fumeuse; le seul bien finalement, ce serait la vie américaine  à la ferme. La petite maison dans la prairie. Ces séquences sont traitées presque comme le sniper américain d'Eastwood.

Est-ce qu'il restera un seul film des super héros marvel, un groupe devenu tellement puant?




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Message par Invité Lun 4 Mai 2015 - 14:08

hello et merci Borges; tes mots donnent à voir la sortie du labyrinthe des images. J'étais un peu perdu dans ce foisonnement Smile

Peut être que le seul film "Marvel" qui restera sera celui que l'on aura fait nous même, avec des pans dépliés de nos vies ordinaires, émerveillées Wink

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