C'est quoi vos 20 films fantastiques de tous les temps demanda gertrud04

Tony le Mort a écrit:.
Le regard caméra de la fillette m'a aussi frappé, elle comprend en une seconde la guerre au-delà de ce qu'elle signifie politiquement, directement raccordé à des images de ballons météo.

(Je ne l'avais pas sous la main au moment où l'on en parlait).

le regard caméra c'est toujours la mort ( d'une fiction ) redoublé ici par son " enfant " mort ( le contraire d'une échappée belle ).

glj a écrit:

en faisant cette liste je me rend compte que chez moi folie et fantastique sont intimement liés

je suis d'accord

adeline a écrit: la série V Les envahisseurs (pareil, télé toute neuve, première série fantastique, peur et fascination)

ça m'a fait pareil... terriblement fasciné par ces jolies filles qui pouvaient après s'être pris un coup au visage, se révéler d'affreux reptiles.

pour moi le plus flippant,"la nuit des mort vivant" 1968 de Romero, ensuite ceux qui me viennent a l'esprit :

-peur bleue
-tous les films de la Hammer
-conversation avec un vampire
-planete interdite
-Dr jekill et Mr hyde 1946 de Fleming
-une nuit en enfer
-les dents de la mer
-sleepy hollow
-alien

bienvenue seigneurtuco

merci pour le message de bienvenue !!

Bienvenue seigneur Tuco.

Le monde se divise en deux catégories, ceux qui aiment les bons films d'horreur, et ceux qui aiment les mauvais films d'horreur. Dans ta liste, y a un bon film, et ça c'est rassurant.

Ben oui, Usul a piqué la formule qui l'a rendu enfin, et légitimement (je dis bravo) célèbre, à "Blondin" dans Le bon, la brute et le truand. C'est bien "Blondin" (Clint E.) qui explique régulièrement à Tuco: "le monde se divise en deux catégories...". D'après mon souvenir. Non?


Erratum: y a deux bons films dans la liste de Tuco: alien & la nuit des m.v.

Pour le reste, je dis pas que c'est que des mauvais films. Mais en tant que "films d'horreur", c'est pas très convaincant (le tread, c'était les films qui vous font peur, plutôt que les films "fantastiques"). Du tout. Allez, entre nous, "Planète interdite".... Je sais pas, j'ai jamais compris pourquoi ce nanar hallucinant figure régulièrement dans des listes.

Tarnation, ça fait peur. Gros film d'épouvante.

"Planète interdite" film culte, l'un des tout premier film de science fiction en couleur et cinémascope !! a remettre dans le contexte de 1956........
......et toi tu creuses........

https://www.youtube.com/watch?v=ZxlJxDr26mM

seigneurtuco a écrit:"Planète interdite" film culte, l'un des tout premier film de science fiction en couleur et cinémascope !! a remettre dans le contexte de 1956........
......et toi tu creuses........

Oui, Tuco, merci. Je sais que c'est culte, oh là là, bien que ce soit loin d'être un des tout premiers films de sf en couleur (La guerre des mondes, qui me flanqua des tocs nocturnes, gamin, cf plus haut dans ce tread).
Parce que, nous sommes (sans doute) d'accord, Planète Interdite, situé dans ou hors de son contexte, c'est quand-même un film de SF parmi les plus ridicules (même si l'image est soignée, bonne prestation de Leslie Nielsen, etc).






Mais c'est vrai que c'est flippant, traumatisant: Robby le robot, qui est obsédé par les blondes à forte poitrine... Et je pense que c'est un des éléments moteurs du culte autour de ce film.

Bien sûr, nanar & culte, c'est loin d'être incompatible. ça fait même partie d'une culture spécifique, celle de l'ultra-kitsch: plus c'est mauvais, moins ça a passé l'épreuve du temps, du contexte, plus c'est culte, et plus on se marre (en groupe, parce que tout seul... bof).

(Bon, j'ai creusé, juste un peu, parmi toutes ces pépites immortelles des années 50. Y a d'la mat, et c'est vrai qu'à côté, FP peut faire figure de chef d’œuvre :


http://www.clubdesmonstres.com/visio/htm/50sscifi.htm )

J'ai comme un faible pour celui-ci, tiens: giant claw.

Vraisemblablement une des créatures les plus terrifiantes engendrées par l'humaine imagination.

Spoiler:

positivement terrifiant.......

Baudouin II de Barvaux a écrit:J'ai comme un faible pour celui-ci, tiens: giant claw.

Vraisemblablement une des créatures les plus terrifiantes engendrées par l'humaine imagination.

Spoiler:

Je ne suis pas un spécialiste du fantastique,

mais mon classement ça serait :

Eraserhead/Mulholland Drive
La Taisho Trilogy de Seijun Suzuki
Mon voisin Totoro/Le Voyage de Chihiro
Les contes de la lune vague
La femme des sables/Le visage d'un autre
Les yeux sans visage
Vampyr de Dreyer
La chute de la maison Usher de Epstein
Charisma/et la première moitié de Séance de Kiyoshi Kurosawa
au-delà de la réussite relative des films, j'ai un gros attachement pour les adaptations au cinéma par Nakagawa Nobuo et Shiro Toyoda de la pièce de Tsuraya Nanboku IV : Yotsuya Kaidan.

ah merde je viens de me rendre compte que j'avais déjà fait mon classement... d'ailleurs zappé dans celui-ci carnival of souls, La féline, ginga tetsudou no yoru, legend of the mountain... et Céline et Julie vont en bateau.

« Un film pour les gouverner tous, pour les amener dans les ténèbres et les lier. »

« Didn’t you know, Billy Boy? The rich have always sucked off low class shit like you. »

Film sous-estimé, y comprit par les amateurs du genre. Il est habile et futé car à aucun moment, il ne postule le fantastique. Tout ce qui arrive aux personnages est explicable rationellement, l'histoire ne donne jamais à croire que la sorcellerie existe.

Le spectateur se retrouve alors comme les personnages, à se faire peur tout seul avec des croyances ancestrales et des charlatans qui s'amusent à les torturer avec. Il y a bien une sorcière, mais la seule force surnaturelle qu'elle domine, c'est vous.

« Vous ne m'avez pas compris. Il est là. C'est Lui notre conscience. Il est notre conscience. Satan est prince de ce monde, il l'a dans ses mains. Il est là, vainqueur. M'avez-vous compris ? Je vous dit que nous sommes vaincus, et Dieu avec nous... vaincu... vaincu... »

Vu enfin l'Invasion des Profanteurs de 1956 (de Siegel), (le film préféré de Jacques Cheminade donc...) à la hauteur des superbes photogrammes qui circulent sur le net. M'a semble supérieur à "En 4ème Vitesse" d'Aldric".
Superbe mise en scène (très proche de l'expressionnisme à la Murnau, mais en installant une atmosphère à la fois plus familière,  réaliste et plus froide), même manière d'utiliser le fantastique pour faire un récit de la communauté et non de l'individu. L'histoire d'amour entre les deux personnages est très émouvante, quand ils annoncent qu'ils sont tous les deux divorcés, on y croit à fond, cela ressemble à un film de Sirk, que les impératifs du cinéma de genre rendent plus concis et sobre, et que le réalisateur parvient à conduire en parallèle avec son récit de phobie collective. A 60 ans de distance,on ne sait pas si le film dénonce le communisme, ou le maccarthysme, mais le discours sur la déshumanisation pourrait être tenu aujourd'hui sur les manipulations génétiques (le film en parle déjà), le contrôle psychiatrique (belle scène où il refile des médocs au gamins, le seul qu'il aurait pu sauver parmi les habitants de la ville, avec sa secrétaire) ou la destruction de la vie privée et de l'opinion liée à Internet. Singulièrement, dans ce film, c'est la technocratie scientifique (le psychiatre, déjà contaminé, dans la cave de l'amante) qui exprime le mieux l'affliction et le deuil devant cette déshumanisation, et pas le personnage du solitaire traqué (qui survit parce que dès le début il énonce que tout ce qui arrive le dépasse. D'ailleurs les aliens le laissent partir car ils supposent que sa faiblesse intellectuelle ne lui permettra pas de convaincre qui que ce soit, c'est une idée assez géniale, déjà un rapport post-moderne aux codes du genre ). Bon évidemment il y a le "happy-end"  patriotique plaqué en deux minutes (l'armée a compris ce qui se passe et va renvoyer les profanateurs chez eux, fût-ce en exterminant une parti des contaminés, qui ont pourtant une idéologie complètement civique).
Film bien souvent pompé chez Todd Haynes, Maddin, Fellini (la scène de l'embouteillage)

Vu "Mondwest" (Westworld en anglais), un film qui m'a beaucoup plu (je cherchait à le voir depuis longtemps). C'est un des films les plus sombre que j'ai jamais vu. Je crois que la plupart d'entre vous le connaissent

Crichton n'est pas un immense réalisateur (les scènes où la tension devrait être maximale, comme la traque dans le désert, sont juste efficaces, même s'il y a la belle idée de recréer le champs de vision pixelisé du robot, pour ne sélectionner que l'humain caché dans le paysage ), mais l’environnement qu'il a  crée est extraordinaire, et complètement visionnaire (le monde de Mondwest c'est en fait  un jeu comme GTA en 3 dimensions, et un accident nucléaire à la Fukushima, et la synthèse des deux, c'est le parc d'attraction scientifisé). Il parle de notre époque de la même manière Métropolis parle des années 30.

-superbes scènes dans la salle de contrôle du parc, où les scientifiques mathématisent des évènement comme un repas, un lapsus, une blague et où le retard dans leur déclenchement est traité avec la froideur d'une catastrophe écologique (ce qu'ils deviennent finalement). Le film a le courage aussi de montrer (elliptiquement, mais de manière marquante) la mort des experts qui sont censé garantir la sécurité du domaine, mais incapable d'anticiper la possibilité qu'ils soient eux-mêmes les victimes de la catastrophe qu'ils contrôlent, peu de films le font.
Superbe scène aussi dans la navette du début, jamais montrée en entier, mais qui "existe": c'est 2001 l'Odyssée de l'Espace, mais dans une version au ras du sol, une odyssée encore plus dangereuse et déracinante.
-la critique de l'aliénation et de la déshumanisation que porte le film est forte, mais très réactionnaire. Il arrive bien à traduire ce qui rend la mort des robots si douloureuse: ils meurent chaque jour mais pour personne (leur souffrance est au-delà du tragique existentiel que Camus voyait dans le Mythe de Sisyphe, elle est innommable). Mais le film n'oppose à cette souffrance que la morale (les scientifiques du parc échouent à lui opposer la cognition, qui est aussi l'élément des robots), et cette morale est le mouvement par lequel la mort de chacun reste particularisée tout en étant réintégrée dans un spectacle. C'est le paradoxe du parc d'attraction, il n'existe que comme expérience mais pas comme spectacle, alors que l'on pourrait penser l'inverse. Au début du film dans le clip de promotion les gens ne racontent que ce qu'ils ont éprouvé à tuer et faire régner l'ordre, mais ne peuvent décrire ce qu'ils ont vu. Or la seule chose que montre le film réellement, c'est la mort.

-Il y a aussi quelque chose d'assez "judéo-chrétien" et très idéologique: les deux robots du film (Yul Brunner et la servante) qui accèdent à la conscience et ont une âme, le font en acquérant la souffrance, le serpent électronique qui mord pour signifier le début de l'enfer n'est pas là pour rien, mais l’attention et la compassion envers les robots est une échappatoire par rapport à cette idéologie. La tension est intéressante. On sent par exemple Crichton fasciné par la mythologie virile de l'Ouest, alors que le film critique indirectement la fascination pour les armes à feu, mais dans la dangerosité n'est pas perçue directement: le bridage technologique des revolvers fait que la critique reste entièrement symbolique.
D'ailleurs le dispositif qui garantit que les armes ne permettent pas à un homme de tuer un autre homme n'est jamais mis à mal pendant le film (ce qui est étonnant, vu la panne généralisée de tous les autres aspects du centre); le fait que la technologie garantit le respect de la loi morale reste toujours connoté positivement.
-l'interprétation de Brunner, Brolin et Benjamin est excellente, le film a une superbe musique et un environnement sonore qui n'a pas vieilli: la boucle finale qui bégaye électroniquement "for you for you for you...", cela devait être quelque chose de marquant vu dans un cinéma en 1973.