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Deux ou trois choses : The Thing (1951, 1982, 2011)

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Message par Eyquem Mer 9 Nov 2011 - 17:39

Le titre, c'est pour faire marrer Apfelgluck.

Mais les jeux de mots ne sont jamais très sérieux, car la Chose, si j'ai bien compris, c'est justement le nom qu'on donne à ce qu'on ne peut pas connaître, ce dont on ne peut rien dire, rien savoir, pas même deux ou trois choses.

Erwan a écrit:The Thing made in 2011, prequel du film de J Carpenter, ne se passionne pas pour la petite communauté isolée dans le froid de l'antarctique, à l'intérieur de préfabs humides ; la paranoïa, la guerre froide, le reaganisme, semblent loin , pourquoi se pencher à nouveau sur les fondations (à la manière du western), les mensonges et les peurs de l’Amérique (faut dire qu'il s'agit d'un groupe de norvégiens, ou est ce des suédois?) ?
De la nouvelle de J Campbell, who goes there ?, un seul mot aura été le déclencheur de cette entreprise sans doute, « queer », un terme évoquant quelque chose d'étrange, de bizarre, sortant de l'ordinaire, et qui revient de manière lancinante dans l'écriture ; une autre traduction de ce terme, argotique, en premier lieu insultante, puis revendiquée, est celle qui stigmatise les homosexuels.
Dans la nouvelle, Kinner, le cuisinier, se plaignait déjà de la promiscuité à laquelle ils étaient tous réduits, dans cet environnement exigu, dont les cloisons étaient réutilisées pour d'autres offices (« There were no locks in Antarctica; there wasn’t enough privacy to make them needed. »).
C'est cette dernière dérivation qui apparaît dans le film, et s'incarne de manière stupéfiante lorsque la chose s'accouple à un type blessé dans l'encadrement d'une porte, à la jonction du couloir et la salle de loisir.
A ce moment là je me suis un peu réveillé je dois dire. Les cris où se mêlent extase et souffrance et la fusion des corps à l’œuvre assuraient un pic, un climax assez drolatique
à un film autrement décousu et mal écrit.
La présence de l'héroïne, une paléontologue américaine _du féminin, n'est donc pas anodine, son rôle d'enquête sur la nature réelle des hommes de la base devient symboliquement assez problématique, pour ne pas utiliser un terme plus en vogue : celui qui aura du désir pour cette femme sera un homme, un vrai lol, le reste grillera dans les flammes de l'enfer …
Quand même curieux cette vague de films réactionnaires venant d'Hollywood, construisant des intrigues autour de bonnes vieilles peurs des familles.
Il y a aussi une vision de l'Europe, la communauté norvégienne y est décrite comme brouillonne, peu efficace, en proie à un autoritarisme borné.



la version de Nyby/Hawks



l'original


l'imitation



Jerzy, sur le forum CdC, a écrit:Carpenter, en ses heures fastes, avait un sens du cadrage, en scope, de l'obliquité de l'espace assez stupéfiant, hyper-stylisé et précis, quasi géologique, reconnaissable entre tous. Une rue, un jardin, un immeuble, filmés par lui, en soi, c'était tout un monde d'étrangeté (Assault, Fog, Halloween, New York 1997, Prince des ténèbres)

Une des plus belles séquences d'ouverture que je connaisse, en effet, c'est, dans "the thing", cette vue vacillante d'un cratère enneigé, abritant on ne sait quelle profondeur secrète - tout Lovecraft pour ainsi dire condensé en un plan - suivie de cette sinueuse chasse en hélicoptère du chien-loup, le tout scandé par cette pulsation discrète de Morricone (qui sonne là comme du Carpenter pur-jus, et Morricone se plaignait que ce dernier n'ait retenu comme motif fondateur que ce qui pour lui relevait d'une chute de studio)...

Jerzy, p.106, a écrit:...la main qui trace, la bouche qui parle, butent et trébuchent au bord du mugissement, sur la "présence-absence" en elles de la Chose innommable venue du fond des âges. Car subsiste toujours, en creux, la terreur inchoative d'être accolé à la chose, avalé, dévoré, englouti...

Est-ce que The Thing est bien un film de la hantise ?
(je pose la question pour le Carpenter, car je n'ai pas vu les autres)


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Message par Invité Mer 9 Nov 2011 - 20:11

a qui tu parles ?

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Message par Invité Jeu 10 Nov 2011 - 19:29

accoler ma pauvre prose au texte de Jerzy est pour le moins aussi effrayant que les métamorphoses de la chose chez Carpenter, mais ça produit un contraste saisissant lol

et aux page 107-108 Wink
On songe à Lovecraft, qui, à l'aube de la naissance de la psychanalyse freudienne, exprimait, sur le registre littéraire, la terreur liée à la Chose indicible, associée chez lui aux "grands ancêtres" surgis des tréfonds de la terre, sortes d'archi-patriarches ou archi-marâtres d'une inhumanité imprésentable ayant précédé l'Humanisation de l'Homme.
(...)
, autour du thème du Livre comme "archi-trace". Contentons nous ici de suggérer que, dans les trois cas, le Livre, qui condense en lui le témoignage d'une Humanité révélée à elle-même, scelle en lui, tout en le dissimulant, le "dehors", à l'origine imprononçable ,mais élaboré par lui en tant que son dépositaire.
dans la nouvelle de Campbell, il y a cette idée que la chose possède dans la mémoire de ses cellules, de ses composants élémentaires, la trace des êtres "engloutis", absorbés, sur d'autres mondes possibles, lointains, qu'elle pourrait reproduire, par la plasticité étonnante de son protoplasme; elle serait donc elle même une sorte de livre (un livre du vivant) entendu comme archi-trace,?, jamais vraiment l'être inscrit, mais une imitation (il y a une déperdition ou tout au moins une absence de l'être à sa solitude fondamentale? lol), le gouffre primordial entre le concept, et ce qui est hors du langage ... ?

il y a aussi cette question: la situation: la chose qui précède, endormi, l'arrivée des hommes, reproduit en quelque sorte la "découverte", placée sous l'horizon divin, du créateur à l'image de l'homme (Ainsi la nature sculpturale, idéale de Mc Ready est évoquée à de nombreuses reprises "McReady, a bronze giant of a man"), du continent vierge de sa présence, de sa norme; à qui appartient cette terre, si l'on ne en peut reconnaitre la présence première, l'innommable, l'"amérindien", lointainement venu d'Asie. Interprétation comme une autre lol.

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Message par Eyquem Sam 12 Nov 2011 - 14:02

Un peu d’histoire pour commencer. En cherchant des articles sur The Thing, je lisais en même temps des textes sur Body Snatchers. C’est vrai que les deux histoires sont très proches ; dans les deux cas, il est question d’un alien qui parasite les êtres humains et produit des copies indiscernables du corps original ; les deux ont donné naissance à une série de films et de remakes, des années 50 jusqu’aujourd’hui. J’ai fini par m’emmêler les pinceaux. Donc je vais remettre un peu d’ordre dans la chronologie :

1938 : John Campbell publie “Who goes there”
1951 : le roman est adapté par Hawks/Nyby, The thing from another world
1955 : John Campbell est devenu éditeur (d’Asimov, Heinlein, etc) ; c’est lui qui fait publier Body Snatchers, le roman de Jack Finney
1956 : Don Siegel adapte le roman de Finney sous le titre Invasion of the body Snatchers.

Il existe donc bien un lien entre The thing et Body snatchers, et ce lien, c’est John Campbell, dont Erwan nous parlait plus haut.
"Who goes there" est le plus ancien des deux romans, et il est possible que Body Snatchers s’en inspire, puisque Campbell avait la réputation de filer des idées à ses auteurs :
Campbell often suggested story ideas to writers (including, famously, "Write me a creature that thinks as well as a man, or better than a man, but not like a man")
(wiki)

Et c’était qui ce John Campbell ?

Un type pas très recommandable. Le genre à penser qu’il existe une race de maîtres et une race d’esclaves ; à expliquer que l’esclavage est une donnée quasi naturelle de l’histoire humaine, et que les pensées de l’émancipation sont une aberration dont la parenthèse se fermera bientôt. Bref, un raciste à l’ancienne, bien dans la tradition de Lovecraft et de Poe, eux aussi pas politiquement des amis.

On se demande ce que Campbell aurait pensé de The thing version Carpenter, de ce plan final où le blanc et le noir, en attendant la mort, s’assoient dans le froid et la nuit, pour se regarder en chiens de faïence, sans savoir si l’autre est un homme ou une chose.

Mais en 82, il était déjà mort.

Deux ou trois choses : The Thing (1951, 1982, 2011) John_wood_campbell_jr
John Wood Campbell, Jr.
(June 8, 1910 – July 11, 1971)

61 ans, c’est pas très vieux. Comme quoi être un vieux salopard, ça conserve pas.






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Message par Eyquem Sam 12 Nov 2011 - 16:23

Je n’étais pas parti pour parler de John Campbell ; je voulais mener une comparaison entre The Thing et Body snatchers. Mais il y a tout de même une anecdote amusante à raconter à son sujet.

Si le pauvre Campbell imaginait toutes ces histoires terrifiantes d’aliens se faisant passer pour des humains, ce n’était peut-être pas seulement à cause de sa haine pour les noirs et les rouges qui essayaient de se faire passer pour des américains, c’était peut-être aussi à cause d’un bon vieux traumatisme d’enfance. Rien de tel qu’un de ces traumas pour réjouir l’exégète. Avec une telle clé interprétative, on comprend tout, on met à jour toutes les zones d’ombre. On ne va donc pas s’en priver.

La légende raconte donc que le petit Campbell avait un père assez froid, pas très empressé à manifester son affection au sein de la famille. Sa mère, en revanche, était chaleureuse et affectueuse, heureusement pour lui. Mais le petit plus de ce roman familial, c’est que la mère avait une sœur jumelle, qui, pour une raison qu’on ne connaîtra pas, ne portait pas le petit John dans son cœur.
Vous imaginez la suite ? Déjà on en a le cœur brisé pour lui. Car oui, le pauvre petit confondait la mère et sa sœur, si bien qu’il lui arriva sans doute, un jour, d’aller en pleurant voir sa mère, d’attendre d’elle qu’elle le réconforte, et de se tromper, de tomber sur la méchante sœur, qui n’avait pas manqué alors de lui dire sèchement : « Je ne suis pas ta mère ». Bon, une rebuffade pareille, ça ne serait pas grand-chose dans la bouche d’une inconnue. Mais que ce soit un parfait sosie de sa mère qui la lui dise, franchement, on comprend l’angoisse qui a dû saisir le môme. Y en a qui sont devenus écrivains pour beaucoup moins que ça.


Ca rappelle le film de Cronenberg, Spider :
Deux ou trois choses : The Thing (1951, 1982, 2011) Spider-photogramme-09
La bonne mère et son sosie.




A vrai dire, je n’y crois qu’à moitié à cette histoire. Peu importe.

Ce qui est intéressant et qui prolonge le lien entre The Thing et Body Snatchers, c’est que Jack Finney, l’auteur du roman Body Snatchers, tenait un discours un peu semblable. Lui aussi, quand on lui parlait du maccarthysme, de la peur des rouges au temps de la Guerre froide, il disait que son histoire n’avait rien à voir avec tout ça, qu’il n’y avait rien de politique là-dedans et que tout s’expliquait par la psychanalyse ; car ce qui le passionnait, disait-il, c’était le cas de ces patients, de ces grands délirants, qui soutenaient mordicus que leur femme n’était plus leur femme, leur mari plus leur mari, leur voisin plus leur voisin, mais un sosie, un clone, n’importe quoi ou qui, une copie, très ressemblante certes, mais une copie, une imitation, et plus la vraie personne, la personne aimée, la personne qu’ils connaissaient.

Il y a peut-être une part de vrai dans cette explication. On sait, par les films hollywoodiens d'après guerre, que la psychanalyse devenait populaire.
Peut-être que Campbell et Finney s’étaient vraiment intéressés à des formes de délire, au moment où ils cherchaient à renouveler les genres du fantastique et de la science-fiction, parce que la psychanalyse permettait de raconter autrement les vieilles histoires de doubles et de fantômes. Depuis les années 20, il y avait par exemple ce médecin français, Joseph Capgras, qui avait donné son nom à une forme de délire paranoïaque tout à fait proche de celle qu'on voit dans The thing ou Body Snatchers : le « syndrôme de Capgras » ou « syndrôme d’illusion des sosies », où les patients prétendent que leurs proches ont été remplacés par des copies, des imposteurs.


En tout cas, il n’y a pas lieu d’opposer une interprétation biographique, psychanalytique, à une explication politique, historique. Elles sont directement liées. Finney niait tout, quand on lui disait qu’il avait écrit le roman de l’ère McCarthy (alors qu’apparemment, le roman n’est pas vraiment mystérieux sur ce point). Mais on sait bien que l’inconscient est une caisse de résonance des forces qui divisent l’espace social, politique, et qu’au temps de la Guerre froide, on enfermait des fous qui se disaient persécutés par des communistes.


Dernière édition par Eyquem le Mar 22 Nov 2011 - 22:56, édité 1 fois
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Message par Invité Sam 12 Nov 2011 - 16:51

salut Eyquem,
sur la page wikipedia consacrée à la nouvelle de Campbell, la date de publication évoquée est 1938 et non 1934 comme tu l'as noté dans ton rappel chronologique:
http://en.wikipedia.org/wiki/Who_Goes_There%3F
mais je sais que les informations sur cette base de données sont sujettes à caution. Et les erreurs se retrouvent comme boules de neiges éparpillées sur le reste du net.
d'ailleurs je viens de trouver ce site qui indique la même date que toi: comme quoi le mystère est entier lol ... scratch
http://ebookstore.sony.com/ebook/john-w-campbell/who-goes-there/_/R-400000000000000281370
Cependant sur la page wikipedia du pulp "astounding stories" dans lequel la nouvelle semble avoir été publiée la première fois, on peut lire que Campbell remplaça Tremaine au poste d'éditeur en 1937:
His replacement as editor of Astounding (though not of Clues) was John W. Campbell, Jr.. Campbell had made his name in the early 1930s as a writer, publishing space opera under his own name, and more thoughtful stories under the pseudonym "Don A. Stuart". He started working for Street & Smith in October 1937, so his first editorial influence appeared in the issue dated December 1937. The March 1938 issue was the first that was fully his responsibility.[19][20] In early 1938, Street & Smith abandoned its policy of having editors-in-chief, with the result that Tremaine was made redundant. He left on May 1, 1938, reducing Street & Smith's oversight of Campbell and giving him a freer rein.
Sur ce site, on retrouve la liste des récits du numéro d'août 1938, avec en 4 ème position, la nouvelle de Campbell:
http://www.librarything.com/work/4383461
c'était juste pour faire mon pinailleur du samedi soir Smile .


Spoiler:

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Message par Eyquem Sam 12 Nov 2011 - 17:32

'soir erwan,

Effectivement, ça doit être 1938.
J'ai lu 1934 sur cette page :
[url]http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Chose_d'un_autre_monde[/url]
J'ai lu les autres pages aussi, mais sans vérifier que la date collait pas. Merci pour le rectifiage. Wink
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Message par Invité Sam 12 Nov 2011 - 22:10


Dans la version de Carpenter, au début, Nauls, le cuisinier en rollers écoute de la musique: Superstition de Stevie Wonder;
Deux ou trois choses : The Thing (1951, 1982, 2011) Pdvd023igDeux ou trois choses : The Thing (1951, 1982, 2011) Pdvd024qlDeux ou trois choses : The Thing (1951, 1982, 2011) Pdvd025l
le site imdb fournit la liste des acteurs, et on peut retrouver ainsi les membres de la base américaine, et les compter: on en trouve 12 si je ne m'abuse; 12 témoins de la sortie du tombeau, la révélation.
Deux ou trois choses : The Thing (1951, 1982, 2011) Pdvd019f
La foi en la réincarnation est observée tel un virus, une contamination; le prosélytisme envahie l'écran de télé, les boîtes dans lesquelles vivent les membres de l'expédition scientifique.


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Message par Eyquem Jeu 12 Jan 2012 - 18:44

(Exclusivement pour les fans du Carpenter :



Erwan nous dira si c'est mieux que le récent prequel...) (même en pâte à modeler, avec des pingouins, ça reste un peu flippant je trouve)
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